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jeudi, 07 avril 2016

24 heures avant la sortie du document du Pape François: ce qu'enseigne l'Eglise pour le mariage

La famille: le Pape François deviendra l'homme qui déçoit l'attente de millions de catholiques

Unknown.jpegLe Temps

Il ne reste que 24 heures avant la publication du document du Pape François intitulé "Amoris laetitia" - la joie de l'amour, les deux premiers mots du document - sur le mariage et la famille.

Je ne suis pas prophète, mais la lecture et l'écoute attentive des médias du monde entier me permette d'entrevoir un clash et une tempête médiatique.

Par des pressions médiatiques complexes, le Pape François est devenu celui qui renverserait les tables. L'attention médiatique se porte presque exclusivement sur les personnes divorcées remariées. 

Un courant majoritaire, dont le Cardinal Kasper est le leader, voit le Pape François changer les dispositions de l'Eglise, notamment la non-possibilité des personnes divorcées remariées de recevoir les sacrements (confession et communion), à moins qu' « ils prennent l'engagement de vivre en complète continence, c'est-à-dire en s'abstenant des actes réservés aux époux ».

La marque de la Miséricorde

J'ai lu presque toutes les interventions du Pape François, et rien n'indique qu'il désire changer l'Evangile de la famille. Par contre, la traduction pastorale de ce document est clairement annoncée - je pense à la bénédiction des personnes ou à la prière commune lors de la confession, la possibilité d'être catéchiste ou parrain lors du baptême, la gratuité de la procédure canonique en nullité ou un pouvoir accru de l'évêque diocésain pour alléger les recours ...

Il y aura donc des changements pratiques, un approfondissement de la ligne de la charité pastorale de l'Eglise, qui consiste à être avec les personnes en souffrance pour les amener à Jésus qui est le Bon Pasteur par excellence  : 

Avec une grande charité, tous feront en sorte qu'ils ne se sentent pas séparés de l'Eglise, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie.

On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux oeuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l'esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d'implorer, jour après jour, la grâce de Dieu.

Que l'Eglise prie pour eux, qu'elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et qu'ainsi elle les maintienne dans la foi et l'espérance!

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Avant de découvrir ensemble les quelques 200 pages de ce document "Amoris laetitia", qui suit les Synodes de 2014 et 2015, je reprend ci-dessous l'enseignement classique de l'Eglise, qui s'appuie sur le Synode de 1980 et de l'exhortation "Familiaris consortio" de Saint Jean-Paul II (22 novembre 1981):

Unknown-1.jpegPar le mariage valide, naît entre les conjoints un lien de par sa nature perpétuel et exclusif; le consentement est scellé par Dieu lui-même (Mc 10,9); le lien matrimonial d'un mariage conclu et consommé (par relations sexuelles) ne peut jamais être dissous; l'Eglise se base sur le paroles de Jésus, et le catéchisme (n°1640) l'avance:

pour ce lien matrimonial, "il n'est pas au pouvoir de l'Eglise de se prononcer contre cette disposition de la sagesse divine".

De ces prémisses découlent un document, une exhortation apostolique post-synodale intitulé "Familaris Consortio" de Saint Jean Paul II. Il fait suite au Synode pour la famille de 1980.

Le document du Pape François vient 36 ans après le Synode de 1980. A chaque génération, l'Evangile de la famille doit être annoncée en fonction des souffrances actuelles. 

Comme les médias vont se focaliser sur les situations de souffrance, je mets ci-dessous les passages qui concernent "ces situations dites irrégulières":

Action pastorale devant certaines situations irrégulières

79. Dans le soin qu'il a mis à protéger la famille dans toutes ses dimensions - et pas seulement la dimension religieuse -, le Synode des Evêques n'a pas manqué de prendre attentivement en considération quelques-unes des situations qui sont irrégulières au plan religieux et souvent même au plan civil et qui, dans les changements rapides affectant aujourd'hui les cultures, sont en train, hélas, de se répandte même parmi les catholiques, avec un sérieux dommage pour l'institution familiale et pour la société dont elle constitue la cellule fondamentale.

a) Le mariage à l'essai

80. Une première situation irrégulière consiste dans ce que l'on appelle «le mariage à l'essai», que beaucoup aujourd'hui voudraient justifier en lui attribuant une certaine valeur. Qu'il soit inacceptable, la raison humaine le laisse déjà entendre par elle-même, en montrant combien il est peu convaincant de parler d'un «essai» quand il s'agit de personnes humaines, dont la dignité exige qu'elles soient toujours et seulement le terme de l'amour de donation sans aucune limite, de temps ou autre.

Pour sa part, l'Eglise ne peut admettre ce type d'union pour des motifs supplémentaires et originaux découlant de la foi. D'un côté, en effet, le don du corps dans le rapport sexuel est le symbole réel de la donation de toute la personne; une telle donation, d'ailleurs, dans le dessein actuel de Dieu, ne peut se réaliser dans sa pleine vérité sans le concours de l'amour de charité donné par le Christ. Et d'un autre côté, le mariage entre deux baptisés est le symbole réel de l'union du Christ avec l'Eglise, union qui n'est pas temporaire ou «à l'essai», mais éternellement fidèle; entre deux baptisés, il ne peut donc exister qu'un mariage indissoluble.

Une telle situation ne peut normalement être surmontée si la personne humaine n'a pas été éduquée depuis son enfance, avec l'aide de la grâce du Christ et sans crainte, à dominer la concupiscence naissante et à instaurer avec les autres des rapports d'amour véritable. Cela ne s'obtient pas sans une vraie formation à l'amour authentique et à l'usage correct de la sexualité, capable d'introduire la personne humaine selon toutes ses dimensions, et donc aussi son corps, dans la plénitude du mystère du Christ.

Il sera très utile d'enquêter sur les causes de ce phénomène, même dans son aspect psychologique et sociologique, pour arriver à trouver une thérapie adéquate.

b) Unions libres de fait

81. Il s'agit d'unions qui n'ont aucun lien institutionnel publiquement reconnu, ni civil, ni religieux. Ce phénomène, toujours plus fréquent, ne peut pas ne pas attirer l'attention des pasteurs d'âmes, d'autant plus qu'il provient d'éléments bien divers et qu'en agissant sur eux il sera peut-être possible d'en limiter les conséquences.

Certains, en effet, se considèrent comme contraints à cet état par des situations difficiles d'ordre économique, culturel et religieux, dans la mesure où, en contractant un mariage régulier, ils seraient exposés à un dommage, à la perte d'avantages économiques, à des discriminations, etc. Chez d'autres, on rencontre une attitude de mépris, de contestation ou de rejet de la société, de l'institution familiale, de l'ordre socio-politique, ou encore la seule recherche du plaisir. D'autres, enfin, y sont poussés par l'ignorance et la pauvreté extrêmes, parfois aussi par des conditions de vie dues à des situations de véritable injustice, ou encore par une certaine immaturité psychologique qui les rend hésitants et leur fait craindre de contracter un lien stable et définitif. En certains pays, les coutumes traditionnelles prévoient le mariage proprement dit seulement après une période de cohabitation et après la naissance du premier enfant.

Chacun de ces éléments pose à l'Eglise des problèmes pastoraux ardus, à cause des graves conséquences qui en découlent, soit au plan religieux et moral (perte du sens religieux du mariage, conçu à la lumière de l'Alliance de Dieu avec son peuple; privation de la grâce du sacrement; grave scandale), soit même au plan social (destruction du concept de la famille; affaiblissement du sens de la fidélité, même envers la société; traumatismes psychologiques possibles chez les enfants; affirmation de l'égoïsme).

Les pasteurs et la communauté ecclésiale s'appliqueront à bien connaître de telles situations et leurs causes concrètes, cas par cas; ils auront à cœur d'approcher avec discrétion et respect ceux qui vivent ainsi ensemble; de s'employer à les éclairer patiemment, à les reprendre avec charité, à leur donner un témoignage familial chrétien, autrement dit tout ce qui peut les acheminer vers la régularisation de leur situation. Par-dessus tout cependant, on fera une œuvre de prévention, en cultivant le sens de la fidélité dans toute l'éducation morale et religieuse des jeunes, en les instruisant sur les conditions et les structures qui favorisent cette fidélité sans laquelle il n'y a pas de vraie liberté, en les aidant à mûrir spirituellement, en leur faisant comprendre la riche réalité humaine et surnaturelle du mariage-sacrement.

Le peuple de Dieu interviendra aussi auprès des autorités publiques afin que celles-ci, résistant à ces tendances qui désagrègent la société elle-même et sont dommageables pour la dignité, la sécurité et le bien-être des divers citoyens, s'emploient à éviter que l'opinion publique ne soit entraînée à sous-estimer l'importance institutionnelle du mariage et de la famille. Et parce que, dans beaucoup de régions, à cause de l'extrême pauvreté découlant de structures économiques et sociales injustes et inadaptées, les jeunes ne sont pas dans des conditions leur permettant de se marier comme il convient, il faut souhaiter que la société et les autorités publiques favorisent le mariage légitime grâce à une série d'interventions sociales et politiques de nature à garantir le salaire familial, à prendre des mesures permettant une habitation apte à la vie familiale, à créer des possibilité adéquates de travail et de vie.

c) Catholiques unis par le seul mariage civil

82. Le cas de catholiques qui, pour des motifs idéologiques ou pour des raisons pratiques, préfèrent contracter un mariage civil, refusant ou repoussant à plus tard la célébration du mariage religieux, devient de plus en plus fréquent. On ne peut considérer que leur situation soit semblable à celle de ceux qui vivent ensemble sans aucun lien, car il y a au moins un certain engagement dans un état de vie précis et probablement stable, même si, souvent, la perspective d'un éventuel divorce n'est pas étrangère à cette décision. En demandant, de la part de l'Etat, la reconnaissance publique d'un tel lien, ces couples montrent qu'ils sont prêts à en assumer aussi les obligations en même temps que les avantages. Malgré cela, l'Eglise ne peut pas non plus accepter cette situation.

L'action pastorale tendra à faire admettre la nécessaire cohérence entre le choix de vie et la foi que l'on professe, et elle s'efforcera de faire tout ce qui est possible pour amener ces personnes à régulariser leur situation selon les principes chrétiens. Tout en faisant preuve à leur égard d'une grande charité et en les amenant à participer à la vie des diverses communautés, les pasteurs de l'Eglise ne pourront malheureusement pas les admettre aux sacrements.

d) Personnes séparées, et divorcés non remariés

83. Divers motifs, tels l'incompréhension réciproque, l'incapacité de s'ouvrir à des relations interpersonnelles, etc., peuvent amener à une brisure douloureuse, souvent irréparable, du mariage valide. Il est évident que l'on ne peut envisager la séparation que comme un remède extrême après que l'on ait vainement tenté tout ce qui était raisonnablement possible pour l'éviter.

La solitude et d'autres difficultés encore sont souvent le lot du conjoint séparé, surtout s'il est innocent. Dans ce cas, il revient à la communauté ecclésiale de le soutenir plus que jamais, de lui apporter estime, solidarité, compréhension et aide concrète afin qu'il puisse rester fidèle même dans la situation difficile qui est la sienne; de l'aider à cultiver le pardon qu'exige l'amour chrétien et à rester disponible à une éventuelle reprise de la vie conjugale antérieure.

Le cas du conjoint qui a été contraint au divorce est semblable lorsque, bien conscient de l'indissolubilité du lien du mariage valide, il ne se laisse pas entraîner dans une nouvelle union, et s'emploie uniquement à remplir ses devoirs familiaux et ses responsabilités de chrétien. Alors, son témoignage de fidélité et de cohérence chrétienne est d'une valeur toute particulière pour le monde et pour l'Eglise; celle-ci doit plus que jamais lui apporter une aide pleine de sollicitude affectueuse, sans qu'il y ait aucun obstacle à son admission aux sacrements.

e) Les divorcés remariés

Unknown-2.jpeg84. L'expérience quotidienne montre, malheureusement, que ceux qui ont recours au divorce envisagent presque toujours de passer à une nouvelle union, évidemment sans cérémonie religieuse catholique. Et comme il s'agit là d'un fléau qui, comme les autres, s'attaque de plus en plus largement aux milieux catholiques eux-mêmes, il faut d'urgence affronter ce problème avec la plus grande sollicitude.

Les Pères du Synode l'ont expressément étudié. L'Eglise, en effet, instituée pour mener au salut tous les hommes, et en particulier les baptisés, ne peut pas abandonner à eux-mêmes ceux qui - déjà unis dans les liens du sacrement de mariage - ont voulu passer à d'autres noces. Elle doit donc s'efforcer, sans se lasser, de mettre à leur disposition les moyens de salut qui sont les siens.

Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l'obligation de bien discerner les diverses situations. Il y a en effet une différence entre ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont été injustement abandonnés, et ceux qui par une faute grave ont détruit un mariage canoniquement valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l'éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n'avait jamais été valide.

Avec le Synode, j'exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son ensemble à aider les divorcés remariés. Avec une grande charité, tous feront en sorte qu'ils ne se sentent pas séparés de l'Eglise, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie. On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux oeuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l'esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d'implorer, jour après jour, la grâce de Dieu. Que l'Eglise prie pour eux, qu'elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et qu'ainsi elle les maintienne dans la foi et l'espérance!

L'Eglise, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l'Ecriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d'y être admis car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d'amour entre le Christ et l'Eglise, telle qu'elle s'exprime et est rendue présente dans l'Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si l'on admettait ces personnes à l'Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l'Eglise concernant l'indissolubilité du mariage.

La réconciliation par le sacrement de pénitence - qui ouvrirait la voie au sacrement de l'Eucharistie - ne peut être accordée qu'à ceux qui se sont repentis d'avoir violé le signe de l'Alliance et de la fidélité au Christ, et sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l'indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement que, lorsque l'homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs - par l'exemple l'éducation des enfants -, remplir l'obligation de la séparation, «ils prennent l'engagement de vivre en complète continence, c'est-à-dire en s'abstenant des actes réservés aux époux».

De la même manière, le respect dû au sacrement de mariage, aux conjoints eux-mêmes et à leurs proches, et aussi à la communauté des fidèles, interdit à tous les pasteurs, pour quelque motif ou sous quelque prétexte que ce soit, même d'ordre pastoral, de célébrer, en faveur de divorcés qui se remarient, des cérémonies d'aucune sorte. Elles donneraient en effet l'impression d'une célébration sacramentelle de nouvelles noces valides, et induiraient donc en erreur à propos de l'indissolubilité du mariage contracté validement.

En agissant ainsi, l'Eglise professe sa propre fidélité au Christ et à sa vérité; et en même temps elle se penche avec un cœur maternel vers ses enfants, en particulier vers ceux qui, sans faute de leur part, ont été abandonnés par leur conjoint légitime.

Et avec une ferme confiance, elle croit que même ceux qui se sont éloignés du commandement du Seigneur et continuent de vivre dans cet état pourront obtenir de Dieu la grâce de la conversion et du salut, s'ils persévèrent dans la prière, la pénitence et la charité.

Suite aux propos de Mgr Lalanne

Lu sur Facebook: Jean-Pierre Denis, Paris, France ·

Unknown.jpegJe suis ennuyé, parce que j'aime bien Mgr Lalanne, que je connais en bien depuis longtemps, et avec qui j'ai de vrais et anciens liens d'amitié. Et ce n'est pas juste une formule de politesse.

Je suis ennuyé, parce que je ne suis plus dupe depuis longtemps du système médiatique de la pêche à la petite phrase sortie de son contexte et de son développement raisonné, et pas dupe du rôle d'une AFP complètement à la dérive, au service de l'information spectacle, et pas dupe de l'information industrielle et de la course à 'l'audience avec son carburant, mélange de scandale et de dérision.

Mgr Lalanne n'a pas fait l'éloge de la pédophilie, évidemment, il a voulu réfléchir à la notion de conscience du péché, une vieille question théologique. Juste, ce n'était n'était ni le lieu, ni le temps, ni la forme.

Juste : non. Voyez d'abord l'énorme fossé qui se creuse.

Je suis ennuyé, parce que je vois dans la mobilisation de nos "élites" là-dessus une vaie occasion de régler son compte "définitivement" à l'Eglise, rare institution capable de résister à l'idéologie hédoniste et au suicide intellectuel, moral et culturel de l'Europe. Je crois au christianisme comme force de résistance, et si nous ne sommes que quelques-uns, nous tiendrons.

J'ai donc passé la nuit dessus.

Mais non.

Unknown-1.jpegCe matin encore je suis en colère, vraiment en colère, et aussi pour toutes les raisons que je viens d'évoquer, contre cet inconscient épiscopal ou cette inconscience ou cet amateurisme ou cette incompétence. Là, on atteint un sommet.

Comme catholique, je ne veux plus, je ne supporte plus d'être exposé au n'importequoïsme. Ça suffit.

Si vous ne savez pas parler, taisez vous.

S vous ne savez pas penser parce que vous êtes trop intelligents, taisez vous.

Si vous ne comprenez pas ce qui se joue, taisez-vous.

C'est un métier, parfois, la parole.

Car tout ce que vous faites mal sur ce sujet fait du mal à cette Eglise que nous aimons et à laquelle nous tenons; tout ce que vous dites de travers par orgueil ou par maladresse ou par inaptitude ou par fatigue ou par improvisation ou par ce que vous voulez ou par une subtilité tellement hors de propos qu'elle devient une énorme balourdise et fera obstacle à l'évangélisation.

Le monde a trop besoin du Christ, a trop besoin de miséricorde, a trop besoin de l'Eglise, pour que nous acceptions, nous les catholiques, de voir notre Eglise mise plus longtemps en péril et l'annonce du salut rendue plus encore inaudible.

Ressaisissez-vous, nom de Dieu !

Le Pape se rendra à Lesbos le 16 avril

LE PAPE FRANÇOIS SE RENDRA SUR L’ÎLE GRECQUE DE LESBOS LE 16 AVRIL, CONFIRME LE SAINT-SIÈGE

Vatican - le 07/04/2016 | Par Agence I.Media

Unknown.jpegPour attirer l’attention sur le sort des migrants, le pape François se rendra brièvement sur l’île grecque de Lesbos le 16 avril 2016 à la rencontre des réfugiés.

C’est ce qu’a indiqué neuf jours plus tôt le Bureau de presse du Saint-Siège, confirmant les informations qui circulaient depuis deux jours. I.MEDIA

mercredi, 06 avril 2016

Mgr Lalanne: la pédophilie est un crime atroce

Mgr Lalanne: la pédophilie est un péché grave

Invité de RCF (radios chrétiennes francophones), Mgr Lalanne, évêque de Pontoise, a reconnu que la pédophilie est un péché grave, un crime atroce. 

L'évêque a précisé que le degré de conscience ou la responsabilité de celui qui commettait de tels actes pouvaient varier. L'imputabilité du péché pose dès lors question. 

Mais voilà ... le monde de la communication fonctionne avec ses propres lois. Le climat médiatique étant déjà fort tendu, il ne pouvait qu'entrer d'avantage en ébullition.

L'opinion publique se place toujours aux côtés des victimes et la condamnation de la pédophilie doit être absolue, totale et sans concession. Dès lors, le clash était programmé. Conséquence: l'intention de l'évêque est comme voilée et la compréhension en devient presque impossible. 

On le comprend aisèment, les victimes l'ont très mal pris, car cela relativise leur souffrance et innocente l'agresseur. Au fond, du moment qu'un enfant est abusé, piétiné et bousillé, on se fiche pas mal de la responsabilité ou du degré de conscience. Le Pape François dit d'ailleurs que face au mal absolu, les victimes ont la priorité absolue. 

L'AFP (Agence France Presse) reprend et l'info circule partout.

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3 raisons #7 : la prière

Aleteia

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Chaîne Youtube Unité pastorale Notre Dame de Fribourg

dimanche, 03 avril 2016

La divine Miséricorde: le b.a.-ba du christianisme

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Famille Chrétienne

Le deuxième dimanche de Pâques est désormais le jour de la divine Miséricorde.

Sainte Faustine (1905-1938) a été choisie par Dieu pour être la secrétaire de la Miséricorde.

Par Jésus, elle fut chargée d'inviter toute l'Eglise à instituer ce dimanche de la Miséricorde. Elle a passé par un long chemin de croix, semé d'incompréhensions, avant d'être totalement comprise par Saint Jean Paul II.

Le Pape François, qui n'a pas connu Sainte Faustine, continue cette propagation de la Miséricorde. 

Sainte Faustine nous apprend à épeler le mot "Miséricorde"

Soeur Faustine n'a rien inventé, si ce n'est révélé ce qui était simplement quelque peu oublié dans le trésor de la Tradition de l'Eglise. Les révélations particulières ont cette fonction: garder l'Eglise sur les railles, ou enlever la poussière qui recouvre parfois la vie chrétienne. Elles n'inventent rien de nouveau mais propose à nouveau. Le Seigneur choisit rarement des grands de ce monde pour révéler ces desseins: 

« Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté".

Mt 11, 25-27

Unknown-3.jpegLa vie chrétienne est toute simple: aimer le coeur de Jésus qui a éclaté d'amour pour nous sur la croix. Ce coeur a laissé jaillir du sang et de l'eau. Ce sont les sacrements du baptême et de l'Eucharistie. 

Au fond, le chrétien vit de ces deux sacrement dans la vitalité de l'Esprit Saint. Le b.a.-ba de la vie chrétienne sont bien la prière (la respiration de l'âme), la confession (la purification) et la Messe (la nourriture). 

La prière d'introduction, la collecte de la Messe de ce dimanche le rappelle avec force et simplicité:

que "nous comprenions toujours mieux quel baptême nous a purifiés, quel esprit nous a fait renaître et quel sang nous a rachetés."

La divine Miséricorde ou la grammaire de la vie chrétienne

Le tableau de Soeur Faustine met en image cette vérité fondamentale. Jésus s'avance et nous recherche par Sa Miséricorde.

Lorsque nous vivons de la confession (rayon blanc) et de la Messe (rayon rouge), nous sommes dans le souffle de l'Esprit Saint. Sainte Faustine nous invite à vivre sous l'influence et même à l'abri de ces rayons bienfaisants et lumineux. 

La dévotion de Soeur Faustine n'a rien de sorcier, pas plus qu'elle n'est magique, car elle est basique. 

La Messe est un sacrifice, soit l'offrande, par les mains du prêtre, du Corps et du Sang, de l'Ame et de la Divinité de Jésus au Père. Le chapelet de la Miséricorde offre justement Jésus au Père:

"Père Eternel, je t’offre le Corps et le Sang, l’Ame et la Divinité de ton Fils bien aimé, Notre Seigneur Jésus Christ. En réparation de nos péchés et de ceux du monde entier."

Nous pouvons enfin faire un parallèle entre la vision de Saint Jean dans l'Apocalypse (seconde lecture à la Messe) et celle de Soeur Faustine.

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La vision de Saint Jean dans l'Apocalypse: 

... j’ai vu sept chandeliers d’or,
et au milieu des chandeliers un être
qui semblait un Fils d’homme,
revêtu d’une longue tunique,
une ceinture d’or à hauteur de poitrine.
Quand je le vis,
je tombai à ses pieds comme mort,
mais il posa sur moi sa main droite, en disant :
« Ne crains pas.
Moi, je suis le Premier et le Dernier,
le Vivant :
j’étais mort,
et me voilà vivant pour les siècles des siècles ;
je détiens les clés de la mort et du séjour des morts.
Écris donc ce que tu as vu,
ce qui est,
ce qui va ensuite advenir. »

La vision de Sainte Faustine

le 22 février 1931

Unknown.jpeg"Un soir, alors que j’étais dans ma cellule, je vis Jésus vêtu d’une tunique blanche, une main levée pour bénir, la seconde touchait Son vêtement sur la poitrine. De la tunique entrouverte sur la poitrine sortaient deux grands rayons, l’un rouge, l’autre pâle. En silence, je fixais mon regard sur le Seigneur, mon âme était saisie de crainte, mais aussi d’une grande joie. Après un moment Jésus me dit: Peins un tableau selon le modèle que tu vois, avec l’inscription: Jésus, j’ai confiance en Toi.

(...) Je promets que l’âme qui honorera ce tableau ne sera pas perdue. Je lui promets aussi victoire sur ses ennemis dès ici-bas, et spécialment à l’heure de la mort.

(...) Je désire qu’il y ait une fête de la Miséricorde. Je veux que ce tableau que tu peindras avec un pinceau, soit solennellement béni, le premier dimanche après Pâques, ce dimanche doit être la fête de la Miséricorde. Je désire que les prêtres proclament Ma grande Miséricorde envers les âmes pécheresses. Qu’aucun pécheur ne craigne de M’approcher.

(...) Jésus, j’ai confiance en Toi

(...) Par cette image j’accorderai beaucoup de grâces; que chaque âme ait donc accès à elle. 

Le Pape émérite Benoît XVI et la divine Miséricorde

Pour moi, le fait que l'idée de la miséricorde de Dieu devienne de plus en plus centrale et dominante - à partir de Sœur Faustine - dont les visions, à bien des égards, reflètent profondément l'image de Dieu propre à l'homme d'aujourd'hui et son désir de la bonté divine - est un "signe des temps" source

Funérailles du Cardinal Goerges Cottier

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Funérailles du Cardinal suisse, genevois et dominicain Georges Marie Cottier

Le Pape était présent pour un ultime hommage (absoute).

Lien site diocèse de LGF

Ce grand homme d'Eglise repose désormais à Verano, chapelle des Dominicains à Rome. 

Mgr Charles Morerod, qui fut ordonné évêque par Mgr Cottier (cath.ch) et son évêque auxiliaire Mgr Alain de Raemy ont tenu à rendre hommage au Cardinal.

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(source photos: Pierre-Yves Fux)

Le grand cimetière romain de Verano est situé à proximité de la Basilique de San Lorenzo. 

Avec son architecture et ses œuvres d’art, le cimetière monumental du Verano est un véritable musée à ciel ouvert. Il a été créé par Joseph Valadier au début du XIX° siècle en dehors des murs de la ville. Pendant la deuxième guerre mondiale, le quartier San Lorenzo fut bombardé et le cimetière touché.

Exhortation apostolique sur la famille, la joie de l'Amour (amoris leatitia): 2 pages pour les évêques

Document sur la famille: 2 pages pour les évêques du monde

Unknown.jpegLes évêques ont reçu des indications du secrétariat du Synode pour communiquer le prochain document, l'exhortation apostolique "Amoris Laetitia" qui sera publié le 8 avril prochain (source)

La théologie de corps de Saint Jean Paul II 

La parole clef: discernement. Ce bref document se termine par un passage de la théologie du corps de Saint Jean Paul II.

Les évêques du monde entier, avec le Pape, participent ensemble à la recherche de la saine doctrine, celle qui sauve et réjouit les coeurs. Cette collégialité ou cette synodalité s'exprimeront donc déjà par la communication commune de ce document. 

Saint Joseph, protecteur de l'Eglise, préside aux finalités de ce document pastoral très attendu: le bien des personnes, des âmes.

Il y aura des adaptations pastorales, afin que personne ne se sente exclu de l'Amour du Père. Il y a des situations familiales compliquées et difficiles, que les pasteurs d'âmes doivent avoir le doigté d'orienter vers la vérité libérante, qui n'est pas une théorie, une belle idée ou un concept, mais une Personne, le Christ Jésus. 

L'herméneutique de la réforme 

Tout document doit être interprété (herméneutique). Les partisans du Cardinal Kasper ont une tendance certaine à vouloir opérer une rupture avec une Tradition éprouvée depuis les origines mêmes de la Création. Toutefois, la Miséricorde n'annule pas la vérité, mais lui est intrinsèquement unie.

Par ce fait, il n'y aura pas de changement substantiel de l'enseignement de l'Eglise, déjà explicité dans le Concile Vatican II, ou par Saint Jean-Paul II et Benoît XVI. Il est également erroné d'user de l'expression "révolution copernicienne", comme si l'Eglise allait produire un nouvel Evangile de la famille, totalement inédit depuis 1700 ans. 

L'herméneutique de la rupture ne fournit pas les lunettes adéquates pour lire attentivement la vie de l'Eglise, toujours animée par le Saint Esprit qui nous conduit tous ensemble, à chaque époque, vers la Vérité tout entière. 

Seule la Miséricorde rend la Vérité encore plus lumineuse.

vendredi, 25 mars 2016

Vacances du blog jusqu'au lundi 4 avril 2016

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Je pars en Pologne sur les traces de Sainte Faustine. 

Reprise du blog le lundi 4 avril 2016

Prières pour chacun et merci pour vos messages de soutien !

Sainte Fêtes de Pâques

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jeudi, 24 mars 2016

Mgr Gänswein: le Pape émérite Benoît XVI vieillit

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Mgr Gänswein: le Pape émérite Benoît XVI s'éteint comme une bougie

Benoît XVI "est en train de s'éteindre comme une bougie, lentement et sereinement" mais reste "très lucide", a confié dans une interview parue ce jeudi le secrétaire particulier du pape émérite, Mgr Georg Gänswein.

Joseph Ratzinger est "un homme âgé, certes, mais très lucide. Hélas, il lui est devenu difficile de marcher et il doit avoir recours à un déambulateur", a-t-il expliqué à la revue italienne BenEssere. "Au mois d'avril, Benoît XVI fêtera ses 89 ans. Il est comme une bougie qui s'éteint, lentement et sereinement, comme cela arrive à beaucoup d'entre nous", ajoute Mgr Gänswein, qui est au service de Joseph Ratzinger depuis plus de 20 ans.

Le Père Lombardi ne dément pas, mais précise que Benoît XVI n'a pas de problème de santé particulier

images-1.jpegLe Vatican n'a pas démenti cette nouvelle, mais il a précisé que Benoît XVI n'avait pas de problème particulier de santé (lien).

Un ami journaliste m'a appris la lecture attentive, s'arrêter sur les mots pour comprendre les phrases.

Le Pape émérite Benoît XVI ne vit pas ses dernières heures

Le Père Lombardi n'a pas dit que le Pape ne vieillissait pas, ni corrigé le secrétaire particulier du Pape émérite, ni nié qu'il s'éteignait lentement, comme une bougie, mais a bel et bien précisé qu'il n'a pas de problème particulier de santé. Ceci ne sonne pas comme un démenti, mais comme une précision. 

Autant prendre conscience qu'un grand saint vit avec nous. Sachons le porter dans la prière, tant Joseph Ratzinger est un tout grand pour notre temps. L'histoire lui rendra raison; et pour un amoureux de la raison et de la foi, ce n'est que lui rendre déjà justice. 

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Vatican - le 24/03/2016 à 19:57:00 Agence I.Media

“Aucune préoccupation particulière“ pour la santé de Benoît XVI, assure le Vatican

capture-d-e-cran-2016-03-23-a-17-03-59-l125-h81.png“Les conditions de santé de Benoît XVI ne suscitent aucune préoccupation particulière“. C’est ce qu’a déclaré le ‘porte-parole’ du Vatican le 24 mars 2016 après que la presse, notamment en France, a repris avec emphase des propos du secrétaire de Benoît XVI sur la santé chancelante du pape émérite, âgé de 88 ans.

Benoît XVI, a encore affirmé le père Federico Lombardi, “ressent naturellement les effets de la vieillesse dans une fragilité physique croissante, comme chaque personne âgée à mesure que les années passent“. “Son esprit est parfaitement lucide“, a encore assuré le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.

“En avril, Benoît XVI aura 89 ans : il est comme une bougie qui, comme cela arrive à nombre d’entre nous, s’éteint lentement et sereinement“, avait confié le secrétaire particulier du pape émérite, Mgr Georg Gänswein, dans une interview parue dans la revue italienne BenEssere le 24 mars. Plusieurs médias ont alors fait leurs gros titres sur cette seule phrase, alors que le prélat allemand, dans la même interview, assurait que le pape émérite continuait à vivre normalement - “il prie, lit, écoute de la musique, reçoit des visites et joue au piano“ - tout en ayant désormais des difficultés à marcher. “Benoît XVI vit ses dernières heures“, n’a pas hésité à titrer, sur Internet, la magazine people français Gala.

Retiré depuis fin février 2013, le pape émérite vit désormais dans un ancien petit monastère situé au cœur des Jardins du Vatican, en compagnie de son secrétaire particulier, l’Allemand Mgr Georg Gänswein, et de quatre laïques consacrées italiennes, qui assurent le service de la maison. Benoît XVI aura 89 ans le 16 avril prochain. Il a été aperçu en public pour la dernière fois le 8 décembre dernier, debout et marchant avec une canne, lors de l'ouverture du Jubilé de la miséricorde.

AMI

mercredi, 23 mars 2016

Pédophilie dans l'Eglise: panser d'abord les victimes

Capture-d’écran-2016-03-23-à-12.10.16.pngMgr Rey et la pédophilie: les victimes d'abord

« L’Eglise de France a été dans la tourmente médiatique à la suite de la révélation d’affaires de pédophilie concernant certains prêtres et religieux de l’archidiocèse de Lyon.

En cette année de la miséricorde, nous pensons en premier lieu aux victimes de ces agissements criminels, aux enfants qui ont été agressés et souillés.

Nous pensons également à toutes les autres victimes et à leurs familles, celles qui n’ont pas été entendues quand les faits se sont produits, qui n’ont pas reçu de l’Eglise des demandes de pardon, ni bénéficié d’un soutien pour se reconstruire.

Comment croire en Dieu quand ceux qui la représentent et qu’on appelle « père », ont trahi cette paternité, quand ce sont les mêmes mains qui donnent le Corps du Christ, et qui profanent le corps d’un enfant ? Comment accueillir la tendresse de Dieu dont parle le pape François, lorsque les gestes qui l’expriment sont pervertis, trahissent la confiance dans l’Eglise et dans ses ministres ?

Ces abus sont des coups de poignard donnés à des êtres innocents de la part de ceux qui devraient être des signes de l’amour de Dieu et du respect d’autrui. Réécoutons l’évangile de Marc : « Si quelqu’un scandalisait un de ces petits, il vaudrait mieux qu’on lui mît au cou une grosse meule de moulin et qu’on le jetât à la mer. » (Mc,9,42)

suite

Célébrer des messes de réparation pour les victimes profanées en leur corps 

J’invite les prêtres, les paroisses à célébrer des messes de réparation à l’intention des victimes. D’habitude on célèbre une messe de réparation après la profanation d’un tabernacle qui est le lieu le plus sacré d’une église, car Dieu y est présent. Je voudrais que ces messes de réparation soient célébrées pour les victimes profanées en leur corps.

Prions pour les victimes, leurs familles. Prions pour nos frères prêtres fidèles et généreux dans leur engagement évangélique. Prions pour nos communautés chrétiennes et pour l’Eglise. »

Attentats à Bruxelles: le Pape demande la conversion des coeurs des terroristes

Vatican - le 23/03/2016 à 11:12:00 Agence I.Media

Bruxelles : le pape demande à Dieu de “convertir les cœurs“ des terroristes “aveuglés par le fondamentalisme cruel“

capture-d-e-cran-2016-03-23-a-10-45-04-l200-h200-rm.pngAu lendemain des attentats terroristes de Bruxelles (Belgique), le pape François a nouvellement condamné “ces cruelles abominations qui sèment seulement la mort, la terreur et l’horreur“, lors de l’audience générale du 23 mars 2016 au Vatican. Avant de prier en silence avec les fidèles pour “le cher peuple belge“, place Saint-Pierre, le chef de l’Eglise catholique a souhaité que Dieu puisse “convertir les cœurs“ des terroristes “aveuglés par le fondamentalisme cruel“.


“J’ai suivi avec de la douleur dans le cœur les tristes informations sur les attentats terroristes survenus hier à Bruxelles, qui ont causé de nombreuses victimes et de nombreux blessés“, a ainsi confié le pape au lendemain des attaques revendiquées par l’Etat islamique, qui ont fait une trentaine de morts et 200 blessés dans la capitale belge.

“J’assure le cher peuple belge de ma prière et de ma proximité, ainsi que tous les proches des victimes et tous les blessés“, a confié le pape, le visage grave, avant de renouveler son “appel à toutes les personnes de bonne volonté à s’unir dans une condamnation unanime de ces cruelles abominations qui sèment seulement la mort, la terreur et l’horreur“.

“Je demande à tous de persévérer dans la prière et de demander au Seigneur, en cette Semaine sainte, de consoler les cœurs tristes et de convertir les cœurs de ces personnes aveuglées par le fondamentalisme cruel“, a encore assuré le pape François. Le chef de l’Eglise catholique a ensuite récité un “Je vous salue Marie“ avec les 20 000 fidèles présents place Saint-Pierre.

Au terme de cette prière, il a encore demandé aux fidèles de prier : “En silence, prions pour les morts, les blessés, leurs proches, et tout le peuple belge“. La veille, dans un télégramme de condoléances adressé à l’archevêque de Malines-Bruxelles, le pape François avait déjà condamné “la violence aveugle qui engendre tant de souffrances“.

AMI

lundi, 21 mars 2016

Pédophilie à Lyon: recevoir les associations de victimes

Face à la pédophilie, qui a obscurcie la lumière de l'Evangile d'une manière inédite, sans doute jamais égalée durant les pires persécution contre les chrétiens, l'attitude évangélique est celle de la compassion envers les victimes.

Nous avions des criminels en puissance chez nous, nous avions des terroristes qui s'en prenaient aux enfants, et nous défendons l'indéfendable ?

Les chrétiens ne doivent pas tellement faire bloc autour d'un Cardinal, si intègre et droit soit-il, mais autour des victimes, pour défendre l'honneur des enfants innocents. 

Même François Hollande reçoit les associations des victimes du terrorisme. 

Document post-synodal sur la famille signé le 19 mars

1917889_1060966990666503_1745730572594843298_n.jpgL'Evangile de la famille, tout imprégné par la Miséricorde

Saint Joseph, protecteur de l'Eglise et père virginal de Jésus, époux de Marie, père de la Sainte Famille, préside à la diffusion de ce document signé par le Pape le 19 mars, fête de Saint Joseph. 

De sources romaines, ce document est une traduction pastorale de l'Evangile de la famille. Comme attendu, désiré et prévu, il y aura des changements pastoraux, comme la possibilité pour les personnes divorcées remariées de donner le catéchisme, car la parole fondamentale de ce document pastoral est "intégration". Les mots clé sont: vérité, miséricorde, intégration et traduction pastorale. 

Les évêques interviendront d'avantage dans les procès en nullité. 

Mais pas une révolution copernicienne de l'Eglise, comme l'annonce le Cardinal allemand. 

Les partisans du Cardinal Kasper seront déçus, car malgré sa puissante campagne de presse, la réforme de la Miséricorde est à l'oeuvre, miséricorde qui n'annule pas la bonne nouvelle libérante enseignée par l'Eglise, notamment par Saint Jean Paul II, le Pape de la famille, et Joseph Ratzinger devenu Benoît XVI.

L'Evangile continue d'être la lumière pour les familles

Ce document post-synodal reflète la maternité et la paternité de l'Eglise qui continue de scruter et de méditer la Bonne Nouvelle en son sein. 

N.B. Malgré son génie incontestable pour parler de la Miséricorde, le Cardinal Kasper souffre sans doute d'avoir été mis dans l'ombre d'un certain Joseph Ratzinger, le Mozart de la théologie. Ce complexe d'infériorité peut expliquer, en partie tout au moins, l'insistance de Kasper pour Sa proposition. Pas facile d'accepter l'autre comme une personne supérieure à soi. Pourtant, c'est une invitation de l'Evangile qui sonne comme un invitation à considérer les autres supérieurs à soi. 

dimanche, 20 mars 2016

Affaire de pédophilie à Lyon: l'argument de Yann Moix dans On n'est pas couché

Face à la contre campagne de presse, bien trop défensive, promue par un certain entourage du Cardinal Barbarin, Yann Moix s'en prend au primat des Gaules.

Dans le talk show télévisé de France 2 "On n'est pas couché" il a claqué : "et dire que l'argument pour le mariage était le bien de l'enfant. Je n'ai rien à ajouter".

Il faut justement ajouter quelque chose, car Moix a d'abord tort puis raison. 

Tout d'abord, il a tort. Un enfant a besoin d'un papa et d'une maman. Il devient clair que la campagne de presse contre le Cardinal provient aussi de la rancoeur des tenants du mariage pour tous. Le milieu qui porte cette vision, avec l'efficacité médiatique que l'on sait, a clairement une dent contre lui et veut absolument obtenir sa tête. 

Mais ensuite, l'argument "pour le bien de l'enfant" est juste. Et les ministres de l'Eglise doivent faire très attention, par une attitude défensive scandaleuse, à ne pas invalider ce noble absolu fondateur. 

Le bien de l'enfant: pour le mariage et pour la défense des victimes des crimes pédophiles

La seule attitude digne d'un catholique n'est pas la défense de l'institution, mais la priorité absolue donnée aux victimes, aux enfants, pour leur bien et leur dignité. C'est le même principe que pour promouvoir le mariage entre un homme et une femme, soit le bien de l'enfant. 

La vérité est cohérente. Pour le bien de l'enfant, le mariage ne peut être uniquement qu'entre un homme et une femme, tout comme face aux crimes atroces de la pédophilie, la priorité ne peut-être seulement que celle qui est donnée aux victimes. Tout se tient. 

samedi, 19 mars 2016

Manifeste: pour la priorité absolue aux victimes des crimes de pédophilie

Pape François: "cherchez les victimes de ces crimes pédophiles, écoutez-les, aidez-les, priez pour elles !"

Liensource

Le 18 Mars 2016

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UN MANIFESTE

Voici un texte que nous avons reçu de parents désireux de conserver l'anonymat, blessés dans leur chair de parents, d'avoir vu leurs fils abusés par un prêtre, d'avoir vu leur confiance abusée par un prêtre "ami".

Un texte qui n'engage que ses auteurs mais qui nous semble intéressant de vous faire partager de part la réflexion qu"il permet d'engager. 

Nous accusons !

A la fois touchés dans nos fils victimes d’un prêtre pédophile et trahis dans l’amitié que nous avons eue avec le « prédateur »; à la fois très à l’écoute de toutes les révélations qui éclatent comme les champignons sortent de terre à l’automne ; à la fois éblouis par la démonstration rigoureuse faite par le récent film Spotlight ;nous avons réfléchi, une fois de plus, avec sérieux, aux dommages causés par la pédophilie dans l’Église et aux responsabilités des acteurs.

1. LA VICTIME

Bien sur, il s’agit de SEXE et de sexe à un âge ou la victime est fragile ; elle l’est, soit parce que, à cet âge là, normalement il n’y a pas d’activité sexuelle explicite, soit parce que (un peu plus tard) c’est l’âge normal de la découverte de cette dimension de son corps et de l’apprentissage de la maîtrise de sa sexualité ; et le prédateur arrive là-dedans comme un éléphant dans un magasin de porcelaine ! il casse, pour sa propre satisfaction, quelque chose de fragile, d’existentiel et de beau (et Dieu vit que cela était bon : c’était très bon !). Il faudra de longues années pour que la victime guérisse de cette blessure ; parfois elle n’y parviendra pas ! le processus de résilience dépend de très nombreux facteurs, nous reviendrons sur ceux-ci dans la suite de notre propos.

Bien sur, il s’agit de sexe, mais aussi (surtout ?) il s’agit de POUVOIR ; pouvoir d’un être humain sur un autre, pouvoir de l’adulte sur l’enfant, du fort sur le faible ; même s’il n’y a pas eu de viol au sens le plus commun du terme, il y a violence, il y a viol au sens le plus profond du terme.

Et puis, il y a la culpabilité, la HONTE ! Car, bien sur, l’enfant comprend vite que ce n’est pas comme ça que les choses doivent se passer, que c’est mal ; mais – est il permis de le dire ? – il y a des cas où les caresses, les attouchements peuvent éveiller un plaisir et c’est ainsi que la victime peut se sentit complice du mal qui lui est imposé ; et puis il y a le secret : il ne faut pas en parler… c’est notre petit secret… et l’enfant est honteux de se laisser enfermer dans ce silence honteux. Par un processus totalement pervers, la culpabilité et la honte du prédateur sont reportées sur sa victime ! Un comble !…

Comment l’enfant va-t-il pouvoir construire sa personnalité, comment peut-il devenir adulte, c’est à dire responsable, avec cette image de l’adulte, avec cette image de lui même ?

Ensuite il s’agit aussi de la FOI ; la plupart des hommes de notre âge que nous avons rencontrés et qui disaient avoir été dans leur enfance victimes d’un prêtre, souvent dans une école catholique, avaient perdu totalement la foi et quitté l’Eglise, ou continuaient dans une « pratique » religieuse purement sociologique ; nous reviendrons là aussi sur ce point dans la suite de ce propos.

2. LE PRÉDATEUR

Bien sur, les actes qu’il commet sont aujourd’hui considérés comme criminels (il n’en a pas toujours été ainsi) ; mais c’est plus fort que lui, il a le sentiment que tout ceci échappe à sa volonté ; et puis il se trouve de bonnes raisons : c’est parce qu’on s’aime, c’est parce que la sexualité, c’est beau ! et puis il (le prédateur-prêtre), il fait aussi de bonnes choses, il apporte la Parole de Dieu à quantité de gens, il fait du bien (et ceci est vrai aussi !)
Et puis dans les débuts, il en a parlé à son curé, voire à son évêque et ceux ci lui ont dit « que tout cela était bien fâcheux, on va vous déplacer à un endroit où on ne vous connaît pas, mais ne recommencez pas ! » Bref, finalement, rien de bien grave !

Ainsi, le prédateur s’installe peu à peu dans le déni de la réalité, dans le déni du vrai ; et peu à peu s’installe une sorte de dédoublement de la personnalité : d’un côté le méchant qui n’arrive pas à contrôler ses pulsions, qui se trouve des excuses ; de l’autre le gentil qui ne veut pas penser à l’autre personne qui est en lui, qui est aussi lui, car ce serait vraiment et réellement insupportable.

Nous n’écrivons pas ceci pour excuser le coupable, mais pour tenter de comprendre comment cela fonctionne ou a fonctionné dans certains cas, voire dans de nombreux cas !

3. LE SYSTÈME

Dans toute institution organisée – l’Eglise ne fait pas exception – une hiérarchie est mise en place. Ainsi, outre la dimension pastorale (les évêques sont les successeurs des Apôtres), les évêques exercent une dimension hiérarchique vis à vis des prêtres et des laïcs ; dans un autre contexte, nous dirions qu’ils sont les « patrons » des prêtres et qu’ils sont des « leaders d’opinion » vis a vis des laïcs.

3.a – hiérarchiques, patrons, peu importe le vocabulaire, les évêques le sont : les prêtres sont ordonnés par un évêque auquel ils font serment d’obéissance, dans un diocèse donné (ils sont « incardinés ») ; ce sont les évêques qui font les mutations de « leurs prêtres », soit en fin de mandat, soit pour raison disciplinaire, soit parce qu’ils estiment que tel prêtre serait plus utile au diocèse dans une autre fonction. Or à l’évidence la fonction de responsable hiérarchique suppose la responsabilité.

3.b – nommés par le premier d’entre eux : le pape, les évêques se voient confier par celui-ci la mission pastorale : responsabilité de conduire, avec les prêtres, l’assemblée des chrétiens ; comme à un père, il leur revient de faire connaître l’Evangile de Jésus aux chrétiens de leur diocèse, de les aider à grandir dans la foi et, comme un père, de leur accorder attention et tendresse : de cette mission, de ces attitudes du cœur, les évêques sont responsables tant vis à vis du pape que vis à vis des chrétiens eux-mêmes

Or nous le disons d’expérience : les évêques ont gravement fauté

· en ne se tenant pas informés de pratiques pédophiles possibles de « leurs » prêtres ; il n’est bien sur pas question d’espionner chacun des prêtres, mais de prêter une attention vigilante aux indices qui permettraient de détecter celles-ci

· en se contentant de blâmer les prêtres convaincus de pratiques pédophiles, en les déplaçant à l’intérieur du diocèse ou en les « refilant » à un autre évêque sans l’avertir, selon la politique qu’ailleurs on appellerait la politique de « la patate chaude »

· en laissant croire à ces prêtres que le système les couvrira si l’affaire vient à être connue

· en pratiquant l’omerta, c’est à dire en tentant d’étouffer des affaires, au motif que « le linge sale se lave en famille », afin de ne pas ternir l’image de l’Eglise, ou en mentant lorsqu’ils affirment, quand une affaire est découverte, qu’ils n’étaient au courant de rien, afin de tenter de sauver leur propre respectabilité

· en envoyant aux familles blessées de vagues formules de compassion, mais sans les recevoir, sans les entendre, ni les voir ni leur parler en père aimant ; en essayant – mal – de traiter un dossier, mais en n’ayant pas le courage de regarder les victimes dans les yeux ni d’échanger cœur à cœur.

· en se défendant de manière irresponsable lorsque les choses sont connues : « j’ai fait comme l’Eglise me disait de faire » ; ou infantile : « la pédophilie, ça existe aussi dans l’Education Nationale et dans les colonies de vacances » !

· en ne cherchant pas à s’informer sur les ravages que cause la pédophilie sur les victimes

· en ne cherchant pas à imaginer les ravages que cause l’omerta sur la foi des victimes, de leurs familles, sur l’opinion publique

· en incitant consciemment ou non les chrétiens et même les parents des victimes à prendre fait et cause pour le système clérical contre les victimes elles-mêmes, comme si l’honorabilité valait plus que la vérité et/ou que la vie même des victimes

· en prenant des voies détournées voir mafieuses pour éviter que des affaires viennent à la connaissance du public, ou, si elles éclatent, pour dégager leur responsabilité

Or on peut comprendre qu’un évêque est un homme, qu’il peut avoir peur pour son honneur, qu’il peut avoir peur d’être contraint de quitter ses fonctions, qu’il peut craindre éventuellement une condamnation pénale ; personne n’est infaillible ! Constater cela n’excuse en rien les personnes, ne diminue en aucune sorte leur responsabilité,
mais à nos yeux, c’est l’appareil d’Eglise, c’est le SYSTÈME qui est fautif, et gravement fautif :

· quand un prêtre pédophile peut à bon droit arguer qu’il avait de longue date prévenu sa hiérarchie et que celle-ci, dans son incurie, a pu, si peu que ce soit lui laisser entendre qu’il ne risquait rien de vraiment grave (sans souligner que les victimes, elles, vivent des choses très graves) ;

· quand un évêque dit à juste titre que c’est l’omerta qui a toujours prévalu dans l’institution et qu’il n’a fait que suivre les instructions venues d’en haut;

· quand un pape prestigieux, Jean-Paul II, plusieurs fois averti par le Cardinal Ratzinger de la gravité du problème ne prend pas de décisions ferme sur le sujet, ou qu’il accorde sa confiance au Père Maciel, responsables des Légionnaires du Christ !

· quand nous constatons qu’il a fallu attendre que cardinal Ratzinger soit élu pape pour qu’il demande pardon aux familles pour le mal que les prêtres avaient commis

· quand nous constatons qu’il a fallu attendre le pape François pour que celui-ci demande pardon aux familles pour le mal que l’institution, par son type de gouvernement, avait commis
nous disons que le système est gangrené, que la vérité et la charité sont bafouées et que le message de paix et d’amour de Jésus est traîné dans la boue.

4. LES DÉGÂTS POUR L’ÉGLISE ELLE-MÊME

ll faut voir à quel point le message de Jésus est bafoué pour comprendre beaucoup de choses :

· un prêtre nous a dit des choses magnifiques sur Jésus ; il nous a lu le texte : « Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi.[…] Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’il soit englouti en pleine mer. » ; mais ce même prêtre commet des actes innommables, scandaleux, et personne ne parle de lui attacher une meule au cou : quelle hypocrisie !

Alors comment s’étonner que tous ces jeunes désertent l’Église ? comment s’étonner qu’ils perdent la foi ?

· des parents mis au courant des actes qui nous ont blessés nous enjoignent de nous taire pour ne pas nuire à l’Eglise !

Alors, comment s’étonner que ces jeunes se sentent une nouvelle fois bafoués par des adultes qui devraient les protéger plutôt que de leur faire honte, par une Eglise qui oublie qu’elle est le sel de la terre et la lumière du monde ? alors ils ne veulent même plus entendre parler de Jésus

· un évêque commence par dire qu’il n’était au courant de rien, qu’il n’a rien fait de mal, que ce n’est pas de sa faute, mais de la faute du système qui a dysfonctionné (un accident de parcours !) ; un jour la vérité finira bien par lui revenir en pleine figure comme un boomerang !

Alors comment s’étonner que le monde profane, que les médias toujours friands de scandales, fassent leurs choux gras de l’affaire et tournent cet évêque en dérision, tournent toute l’Eglise en dérision !

· les évêques se réunissent à Lourdes et la premier acte public qu’ils font est d’apporter leur soutien fraternel à un confrère en difficulté !

Qui comprendra qu’il s’agit de charité chrétienne et non d’un réflexe corporatiste, d’une tentative désespérée de lui sauver la mise ? de leur sauver à tous la mise ? comment ne pas voir que c’est dans l’institution de la Conférence des Évêques de France que va revenir le boomerang ?

· « Famille Chrétienne », dans son commentaire du film Spotlight dit y voir une attaque en règle contre l’Église ! Alors comment s’étonner de ce que la société laïque rejette tout en bloc, le bébé avec l’eau du bain

5.

Et pendant ce temps, la hiérarchie nous parle de « nouvelle évangélisation » : elle veut faire sortir les laïcs sur les places et dire quelle est notre Foi à ceux que ça intéressera encore, alors qu’il serait peut-être judicieux de faire profil bas et d’écouter le monde avant de lui parler ; en gros, elle veut envoyer les laïcs au casse-pipe avec un slogan qui pourrait être : « évangéliser a toujours suscité des martyrs ».

Et pourtant, que des gens biens dans cette Eglise ! que d’excellents prêtres ! que de laïcs dévoués, croyants, généreux !

Et pourtant, pour nous qui ne l’avons pas quittée, cette Eglise, notre pensée profonde est celle-ci :
« à qui irions nous, Tu as les paroles de la vie éternelle ? »

Oui, nous sommes en colère, oui nous accusons : quel gâchis !

Robert et Anne B.

Le Pape commence à peser de tout son poids sur Instagram

vendredi, 18 mars 2016

Barbarin, Spotlight et la priorité absolue aux victimes

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Site des victimes

Spotlight, un film qui fait enfin résonner la voix des victimes

993086_10207102521856373_4940198778516254299_n.jpgJ'ai vu l'excellent film Spotlight, réalité très dure mais à voir absolument! J'étais avec Madame Christine Bussat, fondatrice de la Marche Blanche en Suisse.

J'ai pris ce film comme un coup de poing en plein ventre, en plein coeur. J'ai passé par toutes les émotions; la pensée des souffrances des victimes m'a envahi tout au long du film. Ma douleur n'est qu'une toute petite ombre au regard de celle endurée par les enfants, les victimes. 

Après le projection, nous avons eu le temps de croiser nos regards, d'échanger nos expériences. Avec humanité et grand coeur, Madame Bussat pensait aux victimes et rappelait l'urgence de mettre le prédateur hors d'état de nuire. Elle m'a parlé de ses luttes et de ses nobles combats; et ne s'attendait pas non plus à une telle ampleur !

La priorité absolue sont les victimes. C'est sans doute ce scandale la qui fait le plus mal. L'Eglise se défend comme institution, se croit attaquée, alors qu'un enfant innocent a vu sa vie brisée, sa dignité bafoué, son être piétiné, son corps abusé et violé. Cette attitude sonne comme un second abus !

Le Cardinal Law a prié pour les victimes du World Trade Center; tout au long du film, rien pour les victimes des crimes de prêtres pédophiles ! il ne fait que défendre l'institution et l'appareil ecclésiastique. Il devait être celui qui les écoutent, les aident, les entendent et les comprennent. 

La couverture de ces crimes est un vrai scandale. Tout se passait par avocats interposés pour payer en silence et s'arranger en vase clos comme font les mafieux. Ce fonctionnement institutionnel viole une seconde fois les victimes. Cette omerta est une véritable honte. 

Les enfants n'ont rien à craindre des vrais prêtres

Le lendemain, les images des victimes hantaient encore mon esprit; j'ai confessé pendant 30 minutes des enfants. Je les voyais venir et repartir avec confiance. Un prêtre veut le bien de toute personne, en particulier les enfants, qui sont innocents. Comment se fait-il que des mains de prêtres, qui ne peuvent que bénir, se transforment en instruments mortels et criminels ? Comment se fait-il que des pasteurs qui devaient se préoccuper en tout premier lieu des victimes en soient venus à trahir la vérité pour la recouvrir d'un épais brouillard, faire taire le cri des enfants innocents ? Jeter un écran de fumer sur ce qui crie jusque vers Dieu !

La priorité absolue pour les victimes

Unknown.jpegC'est sans doute pour cela que les victimes s'adressent aux journalistes, car ils les écoutent, les entendent, les comprennent et les aident.

Pourquoi nous les prêtres, nous ne sommes pas des vrais pasteurs ? Pourquoi nous ne consolons pas les victimes ? Pourquoi n'avoir pas mener les enquêtes d'une manière conforme au droit de l'Eglise pour établir les faits, pour donner la priorité aux cris des victimes ? Pourquoi avoir le coeur dur, pour défendre l'indéfendable ?

Le Pape François a rappelé aux évêques d'aller chercher les victimes, de prendre contact avec eux, de les écouter, de les défendre pour les aider à se reconstruire. Il a amplement raison. 

Le Cardinal Barbarin

Pour le Cardinal Barbarin, je pense qu'il est un Pasteur droit et intègre. Des pétitions tournent en boucle pour le défendre afin de prier pour lui. Parfait. Mais nous devons prier d'abord et en tout premier lieu pour les victimes !

La réaction de toute personne humaine est de se préoccuper, et de façon absolue, des personnes en souffrance !

Prier absolument pour les victimes

1928723_1058102240899850_139642881836964297_n.jpgSi un accident de car arrive par notre compagnie, faisant plus de 1000 morts, tous des enfants, quelle est la première réaction de toute personne humaine intelligente et sensée ? Et les victimes ! Mon Dieu ! Pourtant l'Eglise s'amuse parfois à changer les chauffeurs. 

Que diraient les parents et les survivants qui entendraient le propriétaire défendre uniquement sa compagnie, en pensant à l'argent, aux assurances, en accusant les autres compagnies de faire également des accidents ? et peut-être plus ? Les ecclésiastiques le font lorsqu'ils parlent de la pédophilie dans la société, au lieu de s'occuper des victimes des prêtres. 

Le premier jet du coeur et de l'esprit s'envole vers les enfants morts. Et dans l'Eglise, experte en humanité ? 

Aussi, je prie pour le Cardinal Barbarin. OK. Mais en tout premier lieu pour les victimes de ces crimes atroces. Combien de forums chrétiens se mobilisent afin de prier pour elles ?

Lire leurs calvaires me donne la nausée. Qu'elles sachent que le coeur de tout homme, du chrétien à fortiori, bat avant tout pour elles.

Que notre compassion, notre amour, notre humanité les entourent afin qu'elles se reconstruisent pour retrouver ce que ces crimes, qui crient jusque vers Dieu, leur a volé. Que les victimes retrouvent consolation, force, compréhension, chaleur, humanité et écoute pour se reconstruire. 

Le Pape émérite Benoît XVI, le Pape François et l'herméneutique de la réforme

Pape François et la Miséricorde: l'interview du Pape émérite Benoît XVI

Le Pape François est totalement en accord avec la ligne de la Miséricorde de Saint Jean-Paul II. Sa pratique pastorale s'exprime justement dans le fait qu'il nous parle continuellement de la Miséricorde de Dieu.

Benoît XVI

Pour moi, le fait que l'idée de la miséricorde de Dieu devienne de plus en plus centrale et dominante - à partir de Sœur Faustine - dont les visions, à bien des égards, reflètent profondément l'image de Dieu propre à l'homme d'aujourd'hui et son désir de la bonté divine - est un "signe des temps".

Le Pape Jean-Paul II était profondément imprégné par cette impulsion, même si cela n'émergeait pas toujours explicitement.

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Le Pape émérite sort de sa retraite. En soutien loyal et sincère envers le Pape François, il a accordé cette interview à un Père jésuite.  

L'herméneutique de la réforme, si bien décrite en 2005, continue son oeuvre dans la continuité de l'Eglise.

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Cette herméneutique est celle de la Miséricorde !

- Sainteté: dans le cadre des journées d'étude du 8 au 10 Octobre 2015, promues par la Rectorat de Jésus à Rome, la question posée en cette année de la Miséricorde touche à la justification par la foi.

Le dernier volume de vos Œuvres complètes met en évidence votre affirmation résolue: «La foi chrétienne n'est pas une idée, mais une vie».

Commentant la déclaration célèbre de Paul (Rom 3:28), vous avez parlé à ce propos d'une double transcendance: «La foi est un don aux croyants communiqué à travers la Communauté, laquelle de son côté est fruit du don de Dieu». 

Pourriez-vous nous expliquer ce que vous entendiez par cette affirmation, en tenant compte naturellement du fait que le but de ces journées est de clarifier la théologie pastorale et de vivifier l'expérience spirituelle des fidèles

«Il s'agit de la question: qu'est-ce que la foi et comment arrive-t-on à croire. D'un côté, la foi est un contact profondément personnel avec Dieu, qui me touche dans mon tissu le plus intime et me met face au Dieu vivant dans une immédiateté absolue, pour que je puisse lui parler, l'aimer et entrer en communion avec lui.

Mais en même temps, cette réalité suprêmement personnelle a un rapport inséparable avec la communauté: le fait de m'introduire dans le 'nous' des enfants de Dieu, dans la communauté des frères et des sœurs qui cheminent, fait partie de l'essence de la foi. La foi dérive de l'écoute (fides ex auditu), nous enseigne saint Paul.

L'écoute, à son tour, implique toujours un partenaire. La foi n'est pas un produit de la réflexion et même pas une tentative de pénétrer dans les profondeurs de mon être. Les deux choses peuvent être présentes, mais elles restent insuffisantes, sans l'écoute à travers laquelle Dieu, à partir d'une histoire créée par lui, m'interpelle de l'extérieur. Pour que je puisse croire, j'ai besoin de témoins qui ont rencontré Dieu et me le rendent accessible.

Dans mon article sur le baptême, j'ai parlé de la double transcendance de la communauté, faisant ainsi émerger une fois encore un élément important: la communauté de la foi ne se crée pas toute seule. Elle n'est pas une assemblée d'hommes qui ont des idées en commun et qui décident d'oeuvrer pour la diffusion de ces idées. Alors tout serait basé sur sa propre décision et en ultime analyse sur le principe de la majorité, c'est-à-dire qu'en fin de compte, ce serait l'opinion humaine. Une Église construite de la sorte ne peut pas être pour moi garante de la vie éternelle, ni exiger de moi des décisions qui me font souffrir et qui sont contraires à mes désirs.

Non l'Eglise ne s'est pas faite elle-même, elle a été créée par Dieu, elle est continuellement formée par lui. Ceci trouve son expression dans les sacrements, surtout dans celui du baptême: j'entre dans l'Eglise non par un acte bureaucratique, mais à travers un sacrement. Et cela revient à dire que je suis accueilli dans une communauté qui ne tire pas son origine d'elle-même et qui se projette au-delà d'elle-même.

La pastorale qui entend former l'expérience spirituelle des fidèles doit procéder à partir de ces fondements. Elle doit abandonner l'idée d'une Église qui se produit elle-même et faire ressortir que l'Eglise devient une communauté dans la communion du corps du Christ. Elle doit nous introduire à la rencontre avec Jésus-Christ et porter à sa présence dans et par le sacrement».


- Quand Vous étiez préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, commentant la déclaration conjointe de l'Eglise catholique et de la Fédération luthérienne mondiale sur la doctrine de la justification du 31 Octobre 1999, vous avez mis en évidence une différence de mentalité par rapport à Luther et à la question du salut et de la béatitude, comme lui la posait.

L'expérience religieuse de Luther était dominée par la terreur devant la colère de Dieu, sentiment plutôt étranger à l' homme moderne, plutôt marqué par l'absence de Dieu (il suffit de lire votre article écrit pour la revue Communio en 2000). La doctrine de Paul de la justification par la foi, dans ce nouveau contexte, peut-elle rejoindre l'expérience "religieuse" ou du moins l'expérience "élémentaire" de nos contemporains?

«Tout d' abord je tiens à souligner une fois de plus ce que j'écrivais sur Communio en 2000 sur la problématique de la justification. Pour l'homme d'aujourd'hui, par rapport à l'époque de Luther et à la perspective classique de la foi chrétienne, les choses se sont dans un certain sens inversées, autrement dit ce n'est plus l'homme qui croit qu'il a besoin de la justification devant Dieu, mais il est plutôt de l'avis que c'est Dieu qui doit se justifier à cause de toutes les choses horribles présentes dans le monde, et face à la misère de l'être humain, toutes choses qui en dernière analyse dépendraient de lui.

A ce propos, je trouve qu'il est significatif qu'un théologien catholique assume de manière même directe et formelle une telle inversion: le Christ n'aurait pas souffert pour les péchés des hommes, mais il aurait même pour ainsi dire, effacé les fautes de Dieu. Encore que pour l'instant, la plupart des chrétiens ne partagent pas une inversion aussi drastique de notre foi, on peut dire que tout cela révèle une tendance sous-jacente de notre temps.

Quand Johann Baptist Metz soutient que la théologie d'aujourd'hui doit être «sensible à la théodicée», cela met en évidence le même problème d'une manière positive. Même en faisant abstraction d'une contestation aussi radicale de la vision ecclésiale de la relation entre Dieu et l'homme, l'homme d'aujourd'hui a, de manière générale, la sensation que Dieu ne peut pas laisser aller en perdition la plus grande partie de l'humanité. En ce sens, la préoccupation pour le salut, typique d'une époque, a en grande partie disparu.

Cependant, à mon avis, il continue d'exister, d'une autre façon, la perception que nous avons besoin de la grâce et du pardon. Pour moi, le fait que l'idée de la miséricorde de Dieu devienne de plus en plus centrale et dominante - à partir de Sœur Faustina - dont les visions, à bien des égards, reflètent profondément l'image de Dieu propre à l'homme d'aujourd'hui et son désir de la bonté divine - est un "signe des temps". Le Pape Jean-Paul II était profondément imprégné par cette impulsion, même si cela n'émergeait pas toujours explicitement.

Mais ce n'est certainement pas par hasard que son dernier livre, qui a vu le jour immédiatement avant sa mort, parle de la miséricorde Dieu. A partir des expériences dans lesquelles, dès les premières années de sa vie, par lesquelles il put constater toute la cruauté des hommes, il affirme que la miséricorde est l'unique vraie et ultime réaction efficace contre la puissance du mal.

Cct_xqLW0AEqYDj.jpg-large.jpegSeulement là où est la miséricorde met une limite à la cruauté, le mal et la violence s'arrêtent. Le Pape François est totalement en accord avec cette ligne. Sa pratique pastorale s'exprime justement dans le fait qu'il nous parle continuellement de la miséricorde de Dieu. C'est la miséricorde qui nous pousse vers Dieu, tandis que la justice nous fait peur devant lui. À mon avis, cela met en évidence que sous la patine de la sûreté de soi et de sa propre justice, l'homme d'aujourd'hui cache une profonde connaissance de ses blessures et de son indignité face à Dieu. Il est comme en attente de la miséricorde.

Ce n'est certainement pas un hasard si la parabole du bon Samaritain est particulièrement attrayante pour nos contemporains. Et pas seulement parce qu'elle souligne fortement la dimension sociale de l'existence chrétienne, ni seulement parce qu'en elle, le Samaritain, l'homme non religieux opposé aux représentants de la religion, apparaît, pour ainsi dire, comme celui qui agit de manière vraiment conforme à Dieu, tandis que les représentants officiels de la religion se sont pour ainsi dire rendus, car immunisés contre Dieu.

Il est clair que cela plaît à l'homme moderne. Mais il me semble tout aussi important, cependant, que les hommes, au fond d'eux-mêmes, attendent que le Samaritain vienne à leur aide, qu'il se penche sur eux, verse de l'huile sur leurs blessures, prenne soin d'eux et les emmène à l'abri. En fin de compte, ils savent qu'ils ont besoin de la miséricorde de Dieu et de sa délicatesse.

Pourtant, dans la dureté du monde dominé par la technique, où les sentiments ne sont plus rien, l'attente d'un amour qui est donné gratuitement augmente. Il me semble que la miséricorde divine s'exprime d'une manière nouvelle, ce que signifie justement la justification par la foi. A partir de la miséricorde de Dieu, que tout le monde recherche, il est possible encore aujourd'hui d'interpréter depuis le début le noyau fondamental de la doctrine de la justification et de le faire apparaître encore dans toute son importance».


- Quand Anselme dit que le Christ devait mourir sur la croix pour réparer l'offense infinie faite à Dieu, et ainsi rétablir l'ordre brisé, il utilise un langage difficilement acceptable par l'homme moderne.

En parlant de cette façon, on risque de projeter sur Dieu, l'image d'un Dieu de colère, saisi, devant le péché de l'homme, de sentiments de violence et d'agressivités comparables à ce que nous-mêmes pouvons expérimenter.

Comment est-il possible de parler de la justice de Dieu sans risquer de d'enfreindre la certitude désormais établie parmi les fidèles, que le Dieu des chrétiens est un Dieu «riche en miséricorde» (Ephésiens 2: 4)?


«La conceptualité de saint Anselme est certainement devenue incompréhensible pour nous aujourd'hui. C'est notre devoir de tenter de comprendre de manière nouvelle la vérité qui se cache derrière cette manière de s'exprimer. Pour ma part, à ce sujet, je propose trois points :

- L'opposition entre le Père, qui insiste de manière absolue sur la justice, et le Fils qui obéit au Père et, en obéissant, accepte les exigences cruelles de la justice, est non seulement incompréhensible aujourd'hui, mais, en partant de la théologie trinitaire, est en elle-même totaleement erronée. Le Père et le Fils sont un, et donc leur volonté est "ab intrinseco" (intrinsèquement), une seule. Quand le Fils dans le Jardin des Oliviers, lutte avec la volonté du Père, il ne s'agit pas du fait qu'il devrait accepter pour lui-même une disposition cruelle de Dieu, mais plutôt du fait d'attirer l'humanité à l'intérieur de la volonté de Dieu. Nous devrons revenir à nouveau, mais plus tard, sur cette relation entre les deux volontés du Père et du Fils.

- Mais alors, pourquoi la croix et l'expiation? D'une certaine manière aujourd'hui, dans les contorsions de la pensée moderne - dont nous avons parlé plus haut - la réponse à ces questions peut être formulée d'une manière nouvelle. Plaçons-nous devant la quantité incroyable et sale de mal, de violence, de mensonge, de haine, de cruauté et d'arrogance qui infectent et ruinent le monde entier.

Cette masse du mal ne peut pas simplement être déclarée inexistante, même par Dieu. Elle doit être épurée, réélaborée, et surmontée. L'ancien Israël était convaincu que le sacrifice quotidien pour les péchés et surtout la grande liturgie du jour de l'Expiation (Yom-Kippour) étaient nécessaires pour faire contrepoids à la masse du mal présent dans le monde et que seulement par un tel rééquilibrage, le monde pourrait, pour ainsi dire, rester supportable.

Une fois les sacrifices dans le temple disparus, il a fallu se demander ce qui pouvait être opposé aux puissances supérieures du mal, comment trouver en quelque sorte un contrepoids. Les chrétiens savaient qu'une fois le temple détruit, il avait été remplacé par le Corps ressuscité du Seigneur crucifié, que dans son amour radical et incommensurable, avait été créé un contrepoids à la présence incommensurable du mal.

Et même ils savaient que les offrandes présentées jusqu'à présent ne pouvaient être conçues que comme un geste de désir d'un véritable contrepoids. Ils savaient aussi que devant la toute-puissance du mal, seul un amour infini povait suffire, seule une expiation infinie. Ils savaient que le Christ crucifié et ressuscité est une puissance qui peut contrer le mal et sauver le monde.

Et sur ces bases, ils pouvaient aussi comprendre le sens de leurs propres souffrances comme insérées dans l'amour souffrant du Christ et comme partie de la puissance rédemptrice d'un tel amour. Plus haut, je citais ce théologien pour lequel Dieu a dû souffrir pour ses fautes envers le monde; à présent, étant donné ce renversement de perspective, émerge la vérité suivante: Dieu ne peut tout simplement pas laisser telle quelle la masse du mal qui dérive de la liberté que lui-même a accordée. En venant faire partie de la souffrance du monde, , Lui seul peut racheter le monde.

- Sur ces bases, la relation entre le Père et le Fils devient plus évidente. Je reproduis sur le sujet un passage du livre de de Lubac sur Origène, qui me paraît très clair:

«Le Rédempteur est entré dans le monde par compassion pour le genre humain. Il a pris sur lui nos passiones avant d'être crucifié, voire même avant de s'abaisser et d'assumer notre chair: s'il ne les avait pas éprouvées avant, il ne serait pas venu prendre part à notre vie humaine. Mais quelle fut cette souffrance qu'il a endurée par anticipation pour nous? Ce fut la passion de l'amour. Mais le Père lui-même, le Dieu de l'univers, lui qui surabonde en longaminité, patience, miséricorde et compassion, ne souffre-t-il pas, lui aussi, dans un certain sens? "Le Seigneur ton Dieu, en effet, a pris sur lui tes coutumes comme celui qui prend sur lui son fils" (Deutéronome 1, 31).

Dieu prend donc sur lui nos coutumes comme le Fils de Dieu prend sur lui nos souffrances. Le Père lui-même n'est pas sans passion! Si on l'invoque, alors il connaît la miséricorde et la compassion. Il perçoit une souffrance d'amour (Homélies sur Ezéchiel 6: 6)».

Dans certaines parties de l'Allemagne il y avait une dévotion très émouvante qui contemplait la "détresse de Dieu". Pour ma part, cela fait passer devant mes yeux une image impressionnante représentant le Père souffrant, qui comme Père, partage intérieurement la souffrance du Fils.

Et l'image du "trône de la grâce" fait aussi partie de cette dévotion: le Père soutient la croix et le crucifié, se penche avec amour sur lui; d'autre part, il est avec, sur la croix. Ainsi, de manière grandiose et pure, on perçoit là ce que signifie la miséricorde de Dieu et la participation de Dieu à la souffrance de l'homme.

Il ne s'agit pas d'une justice cruelle, pas du fanatisme du Père, mais de la vérité et de la réalité de la création: du vrai et intimedépassement du mal, qui en ultime analyse, peut seulement se réaliser dans la souffrance de l'amour.

- Dans les Exercices Spirituels, Ignace de Loyola n'utilise pas les images vétérotestamentaires de la vengeance, contrairement à Paul (comme on le voit dans la deuxième lettre aux Thessaloniciens); néanmoins , il nous invite à contempler comment les hommes, jusqu'à l'Incarnation, «descendaient en enfer», à considérer l'exemple «des innombrables autres qui y ont fini pour bien moins de péchés que je n'en ai commis».

C'est dans cet esprit que saint François Xavier a vécu sa propre activité pastorale, convaincu de devoir tenter de sauver du sort terrible de la damnation éternelle autant d' «infidèles» que possible. Peut-on dire que sur ce point, au cours des dernières décennies, il y a eu une sorte de «développement du dogme» dont le Catéchisme doit absolument tenir compte?

«Il ne fait aucun doute qu'à ce point, nous sommes confrontés à une évolution profonde du dogme. Les Pères et les théologiens du Moyen Age pouvaient encore être d'avis qu'en substance, tout le genre humain était devenu catholique et que le paganisme existait désormais uniquement aux marges, la découverte du Nouveau Monde au début de l'ère moderne a radicalement changé les perspectives.

Dans la seconde moitié du siècle dernier, la conscience que Dieu ne peut pas laisser aller en perdition tous les non baptisés et que même une félicité purement naturelle n'est pas pour eux une vraie réponse à la question de l'existence humaine - cette conscience a été pleinement affirmée.

S'il est vrai que les grands missionnaires du XVIe siècle étaient encore convaincus que ceux qui ne sont pas baptisés sont à jamais perdus, ce qui explique leur engagement missionnaire, dans l'Eglise catholique d'après Vatican II, une telle conviction a été définitivement abandonnée. De là découle une double crise profonde.

D'un côté, cela semble enlever toute motivation à un futur engagement missionnaire. Pourquoi devrait-on essayer de convaincre les gens d'accepter la foi chrétienne quand ils peuvent se sauver aussi sans elle? Mais un problème émergea, même pour les chrétiens: le caractère obligatoire de la foi et de sa forme de vie devint incertain et problématique.

S'il y en a qui peuvent se sauver aussi par d'autres moyens, finalement, la raison pour laquelle le chrétien est lié aux exigences de la foi chrétienne et à sa morale n'est plus évidente. Mais si la foi et le salut ne sont plus interdépendants, même la foi devient non motivée.

Ces derniers temps, plusieurs tentatives ont été formulées en vue de concilier la nécessité universelle de la foi chrétienne avec la possibilité de se sauver sans elle.

J'en mentionne ici deux: d'abord, la thèse bien connue des chrétiens anonymes de Karl Rahner. On y soutient que l'acte de base essentiel de l'existence chrétienne, qui s'avère décisif pour le salut, dans la structure transcendantale de notre conscience consiste dans l'ouverture au 'tout autre', vers l'unité avec Dieu. La foi chrétienne aurait fait émerger à la conscience ce qui est structurel dans l'homme en tant que tel. Donc, quand l'homme s'accepte dans son 'être' essentiel, il accomplit l'essentiel de l''être chrétien' même sans le savoir de manière conceptuelle.

Le chrétien coïncide donc avec l'humain et dans ce sens, est chrétien tout homme qui s'accepte lui-même, même s'il ne sait pas. Il est vrai que cette théorie est fascinante, mais elle réduit le christianisme à une pure présentation consciente de ce que l'être humain est en soi et néglige donc le drame du changement et du renouvellement, qui est absolument central dans le christianisme.

La solution proposée par les théories pluralistes de la religion est encore moins acceptable, car selon elles toutes les religions, chacune à sa manière, seraient des moyens de salut; en ce sens doivent être considérés comme équivalentes dans leurs effets. Dans son examen minutieux des diverses religions, la critique de la religion, comme celle du type exercée par l'Ancien Testament, par le Nouveau Testament et par l'Église primitive, est dans plus réaliste son essence, plus concrète et plus vraie . Une réception aussi simpliste n'est pas proportionnelle à la grandeur de la question.

Rappelons en particulier Henri de Lubac, avec lui d'autres théologiens, qui ont mis l'accent sur le concept de substitution vicaire. Pour eux la proexistence du Christ serait une expression de la figure fondamentale de l'existence chrétienne et de l'Eglise en tant que telle.

Il est vrai que de cette façon, le problème n'est pas complètement résolu, mais il me semble que c'est en réalité une intuition essentielle qui touche l'existence individuel du chrétien.

Le Christ, en tant qu'unique, a été et est, pour tous, et les chrétiens, qui dans l'image grandiose de Paul constituent son corps dans ce monde, participent à cet "être-pour". Chrétiens, pour ainsi dire, on ne l'est pas pour soi-même, mais plutôt, avec Lui, pour les autres. Cela ne signifie pas une sorte de billet spécial pour entrer dans la béatitude éternelle, mais la vocation de construire l'ensemble, le tout.

Ce dont la personne humaine a besoin pour le salut, c'est de l'ouverture intime à Dieu, l'attente intime et l'adhésion à Lui; cela signifie que, et vice versa, avec le Seigneur que nous avons rencontré, nous allons vers les autres et essayons de rendre visible l'avènement de Dieu dans le Christ. Il est clair que nous devons réfléchir à l'ensemble de cette question».


- Aux yeux de nombreux «laïcs», marqués par l'athéisme des XIXe et XXe siècles, vous avez fait noter que Dieu - s'il existe - plutôt que l'homme - devrait répondre des injustices, de la souffrance des innocents, du cynisme et du pouvoir, auxquels nous assistons, impuissants, dans le monde et dans l'histoire du monde (cf. "Spe Salvi", n.42..) ...

Dans votre livre "Jésus de Nazareth", vous faites écho à ce qui pour eux - et pour nous - est un scandale: «la réalité de l'injustice, du mal, ne peut pas être simplement ignorée, simplement mise de côté. Elle doit absolument être surmontée et vaincue. C'est seulement ainsi qu'existe vraiment la miséricorde» ("Jésus de Nazareth", II 153, citant 2 Timothée 2: 13).

Le sacrement de la confession est-il, et dans quel sens, l'un des endroits où il peut y avoir une «réparation» du mal commis?


«J'ai déjà essayé d'exposer dans leur ensemble les principaux points liés à ce problème en répondant à la troisième question. Le contrepoids à la domination du mal peut consister seulement dans l'amour divin et humain de Jésus-Christ, qui est toujours plus grand que toute la puissance possible du mal.

Mais il est nécessaire que nous nous insérions dans cette réponse que Dieu nous donne par Jésus-Christ. Même si l'individu est responsable d'un fragment du mal, et donc complice de son pouvoir, il peut toutefois avec le Christ «compléter ce qui manque encore à ses souffrances» (cf. Colossiens 1, 24).

Le sacrement de pénitence a certainement un rôle important dans ce domaine. Il signifie que nous nous laissions toujours façonner et transformer par le Christ, que nous passions constamment du côté de ceux qui détruisent à Celui qui sauve».

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Il suffit de dix justes pour que toute la ville soit sauvée

par Joseph Ratzinger

LE MYSTÈRE DU MAL ET L'ANTIDOTE DE LA MISÉRICORDE


jpg_1351257.jpg.pngPour l’homme d’aujourd’hui, par rapport à l’époque de Luther et à la perspective classique de la foi chrétienne, les choses se sont, en un certain sens, renversées ; autrement dit, l’homme ne croit plus qu’il a besoin de se justifier aux yeux de Dieu, mais au contraire il considère que c’est Dieu qui doit se justifier en raison de toutes les horreurs qui existent dans le monde et face à la misère de l’être humain, toutes choses qui, en dernière analyse, dépendraient de lui.

À ce sujet, je trouve révélateur le fait qu’un théologien catholique aille jusqu’à accepter de manière directe et formelle ce renversement : le Christ n’aurait pas souffert pour les péchés des hommes, mais il aurait plutôt, pour ainsi dire, effacé les fautes de Dieu. Même si, aujourd’hui, la majorité des chrétiens n’est pas d’accord avec un bouleversement aussi drastique de notre foi, on peut dire que tout cela fait émerger une tendance de fond de notre époque. […]

Cependant, d’après moi, la perception du fait que nous avons besoin de la grâce et du pardon continue à exister, d’une manière différente. À mon avis, le fait que l’idée de la miséricorde de Dieu devienne de plus en plus centrale et dominante est un "signe des temps". […] Le pape Jean-Paul II était profondément imprégné de cet élan, même si cela n’apparaissait pas toujours de manière explicite. […] C’est seulement là où il y a de la miséricorde que s’arrête la cruauté, que s’arrêtent le mal et la violence.

Le pape François se trouve pleinement en accord avec cette ligne de pensée. Sa pratique pastorale s’exprime précisément dans le fait qu’il nous parle continuellement de la miséricorde de Dieu.

C’est la miséricorde qui nous fait aller vers Dieu, tandis que la justice nous effraie en sa présence. D’après moi, cela met en évidence le fait que, sous le vernis de sa sûreté de soi et de sa propre justice, l’homme d’aujourd’hui dissimule une profonde connaissance de ses blessures et de son indignité face à Dieu. Il est en attente de la miséricorde. Ce n’est certainement pas un hasard si la parabole du Bon Samaritain est particulièrement attirante pour nos contemporains.

DIEU LE PÈRE SOUFFRE LUI AUSSI, PAR AMOUR

L’opposition entre le Père, qui insiste de manière absolue sur la justice, et le Fils, qui obéit au Père et accepte, par son obéissance, la cruelle exigence de la justice, n’est pas seulement incompréhensible de nos jours, mais, sur la base de la théologie trinitaire, elle est en elle-même tout à fait erronée.

Le Père et le Fils ne font qu’un ; par conséquent ils ont "ab intrinseco" une unique volonté. Lorsque, au Jardin des Oliviers, le Fils lutte contre la volonté du Père, il ne s’agit pas du fait qu’il doit accepter pour lui-même une cruelle décision de Dieu, mais bel et bien du fait que l’humanité doit être attirée dans la volonté de Dieu. […]

Mais alors pourquoi la croix et l’expiation ? […] Prenons en considération l’incroyable et dégoûtante quantité de mal, de violence, de mensonge, de haine, de cruauté et d’orgueil par laquelle le monde entier est infecté et détruit. Cette masse de mal ne peut pas être simplement déclarée inexistante, pas même par Dieu. Il faut qu’elle soit purifiée, retravaillée et surmontée.

Jadis Israël était convaincu que le sacrifice offert chaque jour pour les péchés et surtout la grande liturgie du jour de l’expiation – yom kippour – étaient nécessaires en tant que contrepoids à la masse de mal présente dans le monde et que c’était seulement grâce à ce rééquilibrage que le monde pouvait, pour ainsi dire, rester supportable. Après la disparition des sacrifices offerts dans le temple, il a fallu se demander ce qui pouvait être opposé aux puissances supérieures du mal, comment on pouvait trouver, d’une manière ou d’une autre, un contrepoids. Les chrétiens savaient que le temple qui avait été détruit avait été remplacé par le corps ressuscité du Seigneur crucifié et que dans son amour radical et incommensurable un contrepoids à l’incommensurable présence du mal avait été créé.

Ils savaient que le Christ crucifié et ressuscité est une puissance qui peut s’opposer à celle du mal et qui sauve le monde. Et, à partir de ces bases, ils ont également pu comprendre le sens de leurs propres souffrances, celles-ci étant insérées dans l’amour souffrant du Christ et faisant partie de la puissance rédemptrice de cet amour.

J’ai cité, il y a quelques instants, ce théologien selon lequel Dieu a dû souffrir en raison des fautes qu’il a commises envers le monde. Maintenant, en conséquence de ce bouleversement de la perspective, voici qu’apparaît la vérité suivante : Dieu ne peut tout simplement pas laisser telle qu’elle est la masse de mal qui découle de la liberté que Lui-même a concédée. Il n’y a que lui qui, en venant faire partie de la souffrance du monde, puisse racheter le monde.

À partir de ces bases, le rapport entre le Père et le Fils devient plus perceptible. Je reproduis ici, sur ce sujet, un passage, qui me paraît très clair, du livre qu’Henri de Lubac a consacré à Origène :

"Le Rédempteur est entré dans le monde par compassion envers le genre humain. Il a pris sur lui nos 'passions' avant même d’être crucifié… Mais quelle a été cette souffrance qu’il a supportée d’avance pour nous ? C’est la passion de l’amour. Mais le Père lui-même, le Dieu de l’univers, lui qui est débordant d’indulgence, de patience, de miséricorde et de compassion, ne souffre-t-il pas, lui aussi, en un certain sens ? Le Père lui-même n’est pas sans passions ! Si on l’invoque, alors Il connaît la miséricorde et la compassion. Il perçoit une souffrance d’amour".

Dans certaines régions d’Allemagne, il a existé une forme de dévotion très émouvante qui contemplait "die Not Gottes", la misère de Dieu. L’image du “trône de grâce” fait également partie de cette dévotion : le Père soutient la croix et le crucifié, il se penche sur celui-ci avec amour et, pour ainsi dire, il est avec lui sur la croix.

Ainsi, d’une manière grandiose et pure, on perçoit là ce que signifient la miséricorde de Dieu et la participation de Dieu à la souffrance de l’homme. Il ne s’agit pas d’une justice cruelle, pas plus que du fanatisme du Père, mais bel et bien de la vérité et de la réalité de la création : du véritable dépassement intime du mal qui, en dernière analyse ne peut se réaliser que dans la souffrance de l’amour.

FOI CHRÉTIENNE ET SALUT DES INFIDÈLES

Il n’est pas douteux que, sur ce point, nous soyons face à une profonde évolution du dogme. […] S’il est vrai que les grands missionnaires du XVIe siècle étaient encore convaincus que quiconque n’est pas baptisé est perdu pour toujours – et cela explique leur engagement missionnaire – cette conviction a été définitivement abandonnée dans l’Église catholique d’après le concile Vatican II.

De cette situation résulte une double et profonde crise. D’un côté, il semble que toute motivation à un futur engagement missionnaire soit ainsi supprimée. Pourquoi donc faudrait-il s’efforcer de convaincre des gens d’accepter la foi chrétienne alors qu’ils peuvent être sauvés même sans elle ?

Mais, même chez les chrétiens, une question s’est posée : le caractère obligatoire de la foi et de la manière de vivre qui en résulte est devenu incertain et problématique. S’il y a des gens qui peuvent parvenir au salut même par d’autres moyens, on ne comprend plus très bien, en fin de compte, pourquoi les chrétiens eux-mêmes sont liés aux exigences de la foi chrétienne et à sa morale. Si la foi et le salut ne sont plus interdépendants, même la foi devient sans motif.

Ces derniers temps, il y a eu plusieurs formulations qui ont été essayées dans le but de concilier la nécessité universelle de la foi chrétienne avec la possibilité de parvenir au salut sans celle-ci.

J’en rappellerai deux ici : tout d’abord la thèse bien connue des chrétiens anonymes, due à Karl Rahner. […] Il est vrai que cette théorie est fascinante, mais elle réduit le christianisme lui-même à une pure présentation consciente de ce que l’être humain est en soi et par conséquent elle néglige le drame du changement et du renouvellement qui est central dans le christianisme.

Il y a une solution encore moins acceptable : c’est celle que proposent les théories pluralistes de la religion, d’après lesquelles toutes les religions, chacune à sa manière, seraient des voies de salut et, en ce sens, elles devraient être considérées comme se valant les unes les autres quant à leurs effets. La critique de la religion telle qu’elle a été pratiquée par l’Ancien Testament, par le Nouveau Testament et par l’Église primitive, est essentiellement plus réaliste, plus concrète et plus vraie dans l’examen approfondi qu’elle fait des différentes religions. Une manière de voir aussi simpliste n’est pas proportionnée à l’importance de la question.

Nous pensons en particulier à Henri de Lubac et, en même temps qu’à lui, à quelques autres théologiens qui ont mis l’accent sur le concept de substitution. […] Le Christ, étant unique, était et est pour tous les hommes ; et les chrétiens - qui, pour reprendre la grandiose image créée par Paul, constituent son corps en ce monde - participent de cet “être pour”. Pour dire les choses autrement, on n’est pas chrétien pour soi-même mais on l’est bel et bien, avec le Christ, pour les autres.

Il ne s’agit pas là d’une sorte de ticket spécial pour entrer dans la béatitude éternelle, mais bien de la vocation à construire l’ensemble, le tout. Ce qui est nécessaire à l’être humain dans l’ordre du salut, c’est l’ouverture intime à Dieu, l’attente et l’adhésion intime à Dieu, et cela signifie, en sens inverse, que nous allons, avec le Seigneur que nous avons rencontré, vers les autres et que nous essayons de leur rendre perceptible la venue de Dieu en Jésus-Christ. […]

Je pense que, dans la situation actuelle, ce que le Seigneur a dit à Abraham devient de plus en plus clair et compréhensible pour nous, à savoir que dix justes auraient suffi pour permettre la survie d’une ville, mais que celle-ci se détruit elle-même dans le cas où ce petit nombre de justes n’est pas atteint. Il est clair que nous devons réfléchir davantage à toute cette question.

Cath.ch: le Carême est un temps de joie

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Lara Gut ne mange pas une fondue avec les courses de ski

Cath.ch

jeudi, 17 mars 2016

Le document post-synodal du Pape sortira en avril

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AFP

L’exhortation apostolique post-synodale du pape François sur la famille devrait être publiée durant la première quinzaine du mois d'avril 2016, entre le 4 et le 15 avril.

Pour avoir éplucher les déclarations du Pape, ce document reflétera l'unité entre la vérité et la miséricorde et ouvrira des solutions, comme la prière et la bénédiction, pour les personnes qui souffrent d'un divorce, d'une rupture et d'une seconde union. Il y aura également une accélération des procédures en nullité, une simplification administrative et la gratuité des démarches. 

Ce sera de fait la traduction pastorale des documents précédents, comme ceux de Saint Jean Paul II, du catéchisme de l'Eglise catholique et de la Congrégation pour la doctrine de la foi. La réforme de l'Eglise fonctionne toujours, celle qui consiste à présenter la vérité de manière attractive, positive et miséricordieuse. 

La proposition du Cardinal Kasper ne sera pas retenue.

Pédophilie à Lyon et campagne de presse contre le Cardinal Barbarin

Lien: lorsqu'une journaliste voulait piéger le Cardinal

Cardinal Barbarin: la troisième bataille est engagée

La bataille fait rage et chaque jour le conflit connaît un nouvel épisode. Après deux affaires, la troisième semble sortir.

images.jpegUne campagne de presse fait inévitablement penser à une campagne militaire, à une bataille, avec sa stratégie et sa tactique.

Parfois, on affirme que l'argent est le nerf de la guerre. Pour cette campagne de dénigrement de l'archevêque de Lyon, le nerf de la guerre est la communication. Pas pour rien que l'archevêché s'est attaché les services d'une agence de communication. Il y a la communication de la guerre, mais la guerre de l'information devient alors capitale. 

En l'état, ces attaques contre le Cardinal Barbarin relève d'une attaque systématique et cadencée, qui procède par coup successifs. Les coups sont programmés. Ouvrir plusieurs fronts déstabilise l'adversaire et sème la panique et la confusion.

On commence par tirer une première salve, puis une seconde et une troisième avec une certaine cadence ... C'est le timing ! On fait entrer ensuite dans le circuit médiatique la parole d'hommes d'influence pour augmenter l'audience; pensons aux propos du premier ministre Manuel Valls qui invite l'homme d'Eglise à prendre ses responsabilités. Enfin, on pilonne pour laisser les empreintes et les idées bien ancrées dans les esprits. On termine la campagne lorsque la victime est à l'agonie. La démission, la mort publique, est le but final. 

Face à cette campagne de dénigrement, on essaie de semer la pagaille, de donner dans la confusion, en usant au maximum le conditionnel (il paraît, il semble que, il semblerait) en cherchant à étouffer la voix de l'adversaire. 

La contre-offensive n'est jamais évidente. Les stratèges et les spécialistes de la communication de crise prodiguent leurs conseils pour dégager une stratégie d'ensemble, comme la pro-activité et la prise en main du leadership, tout comme la tactique qui choisit les meilleurs canaux de communication, tels que conférences de presse, communiqués, interviews, le choix des télévisions, des journaux, des radios ou des agences de presse ....

Unknown.jpegLe Cardinal de Lyon est attaqué en personne et ces combats étouffent la voie des victimes qui attendent la vérité, la justice et la reconnaissance des abus subis. 

Comme l'a relevé le Saint-Siège, si le Cardinal a effectivement commis des erreurs (ce qui reste à prouver), il revient à la justice de l'établir. La culpabilité ne peut pas être établie par l'opinion et la présomption d'innocence est Dieu merci un droit de l'accusé. 

En tout état de cause, nous voyons clairement que les journalistes qui s'en prennent à l'innocence actuelle du Cardinal, n'ont clairement pas l'étoffe des journalistes du Boston Globe, les héros du film Spotlight qui ont mis en lumière l'omerta qui régnait dans le diocèse américain. 

Lyon n'est pas Boston: d'une part le Cardinal Barbarin est clairement d'un tout autre niveau que son confrère Law, et d'autre part les journalistes (pensons à Golias) n'ont de loin pas l'étoffe de leurs confrères américains.

mercredi, 16 mars 2016

Pédophilie: le journaliste Lecomte charge Saint Jean Paul II

images.jpegLe spécialiste des Papes Lecomte charge Saint Jean-Paul II

Jusque là, nous sommes d'accord: Benoit XVI "a pris le taureau par les cornes". Le journaliste Lecomte a tenu à rappeler que le Vatican a beaucoup lutté contre l’omerta au sein de l’église au sujet des actes de pédophilie.

"Le cardinal Ratzinger (devenu le pape Benoit XVI, ndlr), en 2001, a convaincu Jean-Paul II qu’on ne pouvait plus régler les affaires de pédophilie en catimini, sous une forme d’omerta", rappelle-t-il.

J'ai bien lu, Saint Jean Paul II pensait régler les crimes pédophiles par une certaine omerta. C'est un comble et un non sens. 

La vérité est tout autre: l'Eglise est organisée par diocèse et chaque évêque est le vicaire du Christ pour cette portion du peuple de Dieu. Saint Jean-Paul II a justement exigé que ces crimes soit portés à la connaissance du Saint-Siège, en collaborant avec le Cardinal Ratzinger (Motu Proprio de 2001). 

Autrement dit, c'est Rome qui a permis de briser de l'omerta local, ce fonctionnement mafieux en vase clos. L'Eglise romaine préside à la Charité. C'est justement grâce au Pape Saint Jean-Paul II que ce fonctionnement ecclésiastique pervers a connu une cassure. 

Le Motu Proprio de Saint Jean-Paul II, Sacramentorum sanctitatis tutela, du 30 avril 2001, précise la compétence et la souveraineté de la Congrégation pour la doctrine de la foi pour le suivi des crimes les plus graves commis dans l'Église contre les mœurs (pédophilie) et dans la célébration des sacrements. 

Cardinal Barbarin: le Vatican invite à attendre le résultat de l'enquête de la justice

Vatican - le 15/03/2016 à 16:40:00 Agence I.Media

Affaire de pédophilie à Lyon : le Vatican invite à attendre le résultat de l’enquête

830262_10151520427234396_1827778839_o.jpg“La justice française a récemment ouvert une enquête dont il est opportun d’attendre le résultat“. C’est ce que le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a répondu le 15 mars 2016 à l’association “La parole libérée“ qui accuse les responsables du diocèse de Lyon (France), parmi lesquels le cardinal Philippe Barbarin, d’avoir couvert les agissements d’un prêtre pédophile. Le père Federico Lombardi laisse par ailleurs entendre à cette association de victimes que l’audience privée demandée au pape François ne saurait être accordée, au vu de la “pression médiatique“ qu’elle exerce.

Quel que soit le résultat de l’enquête en cours, explique le ‘porte-parole’ du Vatican, “on doit manifester estime et respect envers le cardinal Barbarin“ sans que cela soit considéré “comme une offense à l’endroit de qui que ce soit“. Une lettre rendue publique par l’association le 14 mars, rappelle le père Lombardi, “revient sur une affaire de pédophilie survenue il y a des années en France“. Les faits incriminés, en effet, sont intervenus avant 1991, soit plus de 10 ans avant la nomination du cardinal Barbarin à la tête de l’archevêché de Lyon.

Reconnaissant que “tout abus sexuel sur mineur constitue un crime grave dont les conséquences ne sauraient être sous-estimées, ni dans la durée ni dans la profondeur des effets“, le père Lombardi assure que “l’Eglise a développé depuis des années sa prise de conscience avec un sens de responsabilité accru et des mesures en continuel renforcement“.

Pression médiatique

Les signataires de la lettre ouverte au pape François publiée le 14 mars, trois victimes du père Bernard Preynat réunies au sein de l’association “La parole libérée“, ont demandé “l’aide“ du pontife. Ils ont fait part au pape de leur incompréhension face à la réaction du Vatican à propos de l’affaire mettant en cause le cardinal Barbarin. “Les multiples victimes ne peuvent comprendre les paroles du père Federico Lombardi qui annonce que ‘l’archevêque de Lyon a traité avec une extrême responsabilité’ ce dossier“, ont expliqué les auteurs de la missive.

Alors que Rome, “début février 2015 imposait des mesures disciplinaires et ‘la fin de toute pastorale mettant (le père Preynat) en contact d’enfant’“, ils se sont étonnés que “rien ne se soit passé dans les faits jusqu’au 31 août 2015“. Et ont fait part de leur désarroi alors que le prêtre est revenu à Lyon comme “animateur au service diocésain en septembre 2015… sans autre mesure disciplinaire“. Assurant n’être animés par “aucun désir de vengeance“, ils ont demandé une audience privée avec le pape François, lui suggérant de “mettre en place une loi canonique claire et simple qui puisse être comprise même par les petits enfants victimes“, et optant pour l’imprescriptibilité des crimes pédophiles des prêtres.

“En principe, la requête d’une audience papale privée ne passe pas par la presse“, répond le père Lombardi en expliquant que “sa publication tend évidemment à exercer une forte pression médiatique“. “Jusqu’ici, rappelle-t-il enfin, les rencontres de victimes d’abus sexuels par les papes se sont déroulées après qu’on se soit assuré du climat d’écoute et de dialogue nécessaire pour porter des fruits spirituels“.

Pris dans une déferlante médiatique, le cardinal Philippe Barbarin a pris la parole depuis Lourdes, au début de l’assemblée de printemps des évêques de France. “Cela fait 17 ans que je suis évêque, deux fois il y a eu dénonciation. Et immédiatement, j’ai suspendu le prêtre“, a assuré le cardinal devant la presse avant de lancer : “Jamais, jamais, jamais, je n'ai couvert le moindre acte de pédophilie“.

AMI/BL

Annuntio vobis gaudium magnum: nous avons Catholic Voices en Suisse !

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Annuntio vobis gaudium magnum ! Nous vous annonçons une grande joie.

Catholic Voices est né en Suisse Romande !

Unknown-1.pngLa Suisse est le 19ème pays qui voit naître cette association laïque, après l'Angleterre (pays natal), les USA, le Brésil, l'Italie, l'Australie ....

Fondé en 2010 par deux laïcs passionnés et fascinés par la communication, Jack Valero et Austen Ivereigh, l'objectif de CV est de parler et de promouvoir la foi dans le monde médiatique d'aujourd'hui (TV, radio, journaux et internet), sans élever la voix, toujours d'une manière positive, bienveillante et attractive.

Catholic Voices possède son extension suisse !

CV.ch est désormais piloté par deux étudiants actuellement à Philanthropos, Loris et Ambroise, deux jeunes leaders qui dirigent notre groupe de quelques 12 volontaires !

Oyez, Oyez braves gens ! Osez, osez ... étudiants, jeunes et moins jeunes, mariés ou célibataires, grands ou petits ... nous vous attendons !

Vous êtes catholiques, vous aimez le monde fascinant de la communication, une caméra ou un micro ne nous effrayent pas, vous aimez les débats constructifs avec les journalistes ?

Alors venez nous rejoindre dans cette magnifique aventure ! A tout bientôt !

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Catholic Voices: en Anglettere - en Italie 

Le nonce apostolique en Suisse, le représentant du Pape François, se réjouit de cette naissance, de cette croissance. 

mardi, 15 mars 2016

Cardinal Barbarin en conférence de presse à Lourdes: jamais je n'ai couvert des prêtres pédophiles

Pédophilie: la colère de l'abbé Grosjean 

Jamais je n'ai entendu un prêtre parler ainsi ! Chapeau ! De tels crimes brisent des innocents, des enfants, cassent des vies et tuent la foi; alors que les paroles claires et limpides de l'abbé Grosjean la rallument, redonnant, je le souhaite de tout mon coeur, l'espérance aux victimes. 

"Malheur à celui qui touche à l'innocence d'un petit."

L'abbé Grosjean ne défend pas l'institution, mais les victimes, peu importe le prix à payer. Pour lui, pour l'Eglise, il n'y a pas de prescription pour la souffrance. 

Le Cardinal Barbarin dans la tourmente médiatique 

Lien

Pour deux raisons, le diocèse de Lyon n'est pas celui de Boston: - le Cardinal Barbarin n'est pas le Cardinal Law - et la revue Golias de Christian Terras n'atteint pas l'excellence des journalistes du Boston Globe, dont le grand film de Spotlight se fait l'écho. 

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Dans l'agitation médiatique autour de la pédophilie, et face au propos de Manuel Valls l'incitant à prendre ses responsabilités, le Cardinal Barbarin défend la primauté du bien des victimes et demande à la justice de démontrer s'il a commis des erreurs. La présomption d'innocence doit jouer son rôle. (BFMTV, l'avocat du Cardinal s'exprime)

Mais jamais, jamais, l'archevêque de Lyon a couvert des actes de pédophilie. Jamais !

Pour le Cardinal, il est bien que la parole soit libérée, car la vérité rend libre et permet aux victimes, certes dans la douleur, de retrouver leur dignité ! Les actes criminels de pédophilie sont encore plus graves lorsqu'ils sont commis par un prêtre.

Il n'y a pas de prescription morale ni juridique dans l'Eglise catholique. Pour cette dernière, la prescription juridique de la loi civile ne vaut pas. Ces actes sont des crimes inacceptables, épouvantables et monstrueux qui blessent des personnes à vie.  

Le Figaro - La Vie - Le Point

N.B. En conférence de presse, le Cardinal a reconnu avoir commis une erreur. Son expression concernant la prescription (heureusement ces faits sont prescrits) fut une erreur. Il a remercié le journaliste de l'avoir repris. 

La Tribune de Genève: Christian Terras, de Golias, qui n'a jamais eu le courage des journalistes du Boston Globe (Spotlight) entre lâchement dans la danse, par pur opportunisme, pour se payer la tête du Cardinal, au mépris des victimes, de la justice et de la vérité. 

Depuis 3 ans, François peint l'histoire de l'Eglise avec le pinceau de la Miséricorde

Aleteia

Très Saint-Père,

images-2.jpegvoici déjà trois ans que vous êtes notre Pape, le doux Christ sur la terre.

Je suis trop proche des événements et je n'arrive pas à les mettre spontanément ensemble, pour les lire dans toute leur amplitude et leur potentiel, avec un regard libre et détaché de l'immédiat. Un peintre ne doit pas être scotché devant ses couleurs.

Ce temps m'a permis une certaine décantation pour mieux découvrir la fresque que Dieu dessine dans l'histoire de l'Eglise, du monde et sur la toile de nos âmes. 

Le coup de tonnerre de la renonciation

Je ne fus pas vraiment surpris par la renonciation de votre grand prédécesseur, Joseph Ratzinger, Sa Sainteté Benoît XVI; mais j'avais été marqué par le tonnerre, le coup de foudre tombé si soudainement sur la coupole de la basilique Saint Pierre. Ce jour là, il faisait sombre. 

Il avait laissé entendre qu'il pourrait renoncer au pontificat, et je le sentais très fatigué. Pour moi, c'est un saint vivant, un géant digne de Saint Jean Paul II, un prince, un Père et un fidèle serviteur de l'Eglise. J'ose le dire: la crise et la corruption dans l'Eglise catholique m'avait fait douter. Cette corruption interne me donnait une certaine nausée. L'action décisive de Joseph Ratzinger m'avait convaincu de demeurer dans la grande famille de l'Eglise. Je suis resté grâce à lui !

Autant son élection m'avait fait quitter mes genoux pour sauter sur mes deux jambes, autant votre élection m'a certes réjouis, mais m'a laissé dans l'expectative. J'ai bondis vers mon ordinateur ! Je ne vous connaissais pas. 

Je l'avoue ... lorsque le Cardinal Tauran a prononcé joyeusement votre nom, avec un air un brin taquin - il mesurait déjà la divine surprise - ce fut la toute première fois que je l'entendais. Ce fameux 13 mars, après que l'épaisse fumée blanche ait recouvert les toits du Vatican, j'avais une interview à la télévision. J'ai foncé sur Internet pour mieux vous connaître et glaner un maximum d'information. 

L'oiseau de bonne augure

images.jpegL'oiseau posé sur la cheminée de la chapelle Sixtine me reste également en mémoire, comme si l'oiseau de bonne augure, annonçait un Pape venu d'au-delà des mers. Je le dis sans complexe: je pensais que le Pape viendrait d'Amérique !

Dès vos premiers pas, je vous ai suivi, lu, observé, écouté et aimé. Je confesse que votre sens liturgique m'a un peu étonné, tant j'avais pris l'habitude de prier avec Benoît XVI, dans des liturgies splendides, rayonnantes de beauté, de sobriété et de foi. L'équilibre liturgique avait été atteint. Je l'avais vu de tout près. 

Avec émotion, je vous ai vu aller vers les malades, les pauvres, les prisonniers et les petits. Je vous ai admiré, car très à l'aise avec les journalistes, au point que des larmes de joie ont arrosé mes joues. Vous communiquiez comme mes professeurs de la Sainte Croix m'avait appris durant mon séjour romain: images percutantes, sens de la formule, avec ces mots ficelés et ciselés pour les salles de rédactions et pour les gens simples, comme Jésus avec ses paraboles. Depuis le début, je suis fan de votre sens de la communication. 

J'ai dévoré presque tous les livres vous concernant: celui d'Andrea Tornielli, l'un de mes vaticanistes préférés, celui d'Arnaud Bedat, un journaliste de mon pays, ravi et saisi par votre personnalité, ceux du correspondant de l'AFP Jean-Louis de la Vaissière et bien d'autres articles de différentes agences de presse, sans oublier ma préférée I.Media.

Le livre d'Austen Ivereigh, "le Grand Réformateur, l'avénement d'un Pape radical" (The making of a radical Pope), m'a permis de mettre des mots sur l'espérance qui m'habitait. L'Esprit Saint réforme toujours l'Eglise, la met dans sa forme originelle et nous entraîne a sa suite. La prière et la conversion sont des entraînements pour nous mettre en forme. 

Au Brésil, j'avoue avoir été d'abord fâché quant à votre décision de ne pas rencontrer les journalistes lors de votre vol outre Atlantique. Puis, j'ai confessé ma grossière erreur lorsque je vous ai vu si à l'aise lors lors du vol de retour, passant plus d'une heure avec les journalistes. Vous m'avez conquis. L'effet "post voyage" donnait un rayonnement mondial à vos conférences de presse. 

La lumière du confessionnal

Grâce à vous, ma vie spirituelle a fait un bon en avant, tant vos homélies du matin à Sainte Marthe sont concrètes, pétries de réalisme et de sagesse, avec ce génie de Saint Ignace. Avec vos propos, je cours plus vite au confessionnal - vous ne vous gênez pas de vous confessez publiquement - car je vois mieux mes péchés, mes manquements.

Vos mots sonnent comme des doux reproches affectueux et bienveillants, qui ne m'écrasent pas, qui ne me culpabilisent pas, mais me poussent à me convertir, pour ne pas m'installer, m'établir ou demeurer dans la tiédeur. Vos propos ne sont pas piqués des vers, ils picotent l'espace d'un instant, comme un aftershave, avant de me faire sentir la bienfaisance du baume et reposer dans la quiétude et la paix de la conscience.

Vous êtes une sorte de Dalaï Lama de la Sagesse, un Père Teresa, non pas de Calcutta, mais de Buenos Aires. Vous me rappelez que la foi ne consiste pas d'abord à mettre la virgule théologique au bonne endroit, mais qu'elle est d'abord une vie concrète, quotidienne et ordinaire, qui m'engage dans ma relation avec mes frères et soeurs. 

Benoît XVI fut passablement chahuté par le monde médiatique. Depuis 1982, son service fidèle et précis à la Congrégation de la doctrine de la foi, en a laissé plus d'un avec une rancune contre son action limpide. Autant vous étiez un inconnu depuis votre élection, autant Benoît XVI avait eu le temps de voir naître des ennemis fort puissants depuis belle lurette. 

Votre sens de la communication 

La médiatisation de son pontificat pécha par manque de lumière, tant ses interventions n'étaient pas reprises, censurées et ignorées. Votre pontificat a trop de lumière. C'est toujours la même histoire: le trop et le trop peu, les excès sont souvent déformants.

Vous êtes partout. C'est phénoménal. Mais vous êtes devenu un objet commercial. Il est tellement facile d'être avec vous quand le vent vous est encore favorable.

Je fus stupéfait comment votre simple "bonsoir" ai pu donner à croire que vous alliez enfin abattre les vérités de la foi qui brillent comme des étoiles dans la nuit de notre monde. Vous alliez décapiter l'infaillibilité papale, renverser les tables, déformer et même casser enfin l'Eglise, changer la doctrine poussiéreuse que Joseph Ratzinger avait patiemment précisée et sculptée, telle une montre sortie des ateliers suisses les plus prestigieux.

La majorité vous voyait changer la nécessité, pour tous et chacun, d'être en état de grâce pour recevoir le Corps de Jésus. Autrement dit, vous seriez celui qui abolirait cette funeste et injuste interdiction de communier des personnes divorcées remariées. J'épluchais vos prises de positions et ne lisais manifestement pas la même chose. Je fus aussi fort surpris de voir votre phrase aérienne: "si une personne homosexuelle suis droitement le Seigneur, qui suis-je pour juger" être raccourcie en sa finale "qui suis-je pour juger ?". Or, il y a la prémisse: chercher droitement le Christ. 

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Pour terminer, je dois dire que je vous vois comme le grand électeur de Joseph Ratzinger. En avril 2005, vous avez croisé le fer avec vos collègues cardinaux afin qu'ils ne vous élisent pas sur le Siège de Pierre. Vous avez dû vous fâcher ! pour les convaincre d'élire l'élu de votre coeur: le bras droit de Saint Jean-Paul II, l'héritier, le Cardinal, Joseph Ratzinger !

Avec vous c'est toujours le Pape, l'aventure de la foi qui résonne dans l'espace et le temps, Jésus Christ qui continue d'être annoncé partout, surtout à l'extérieur de la sacristie et du monde clérical renfermé et étroit. Vous continuez à présider la famille qui est née le jour de la Pentecôte, alors que les portes étaient d'abord fermées et verrouillées. L'Eglise est née en sortie dites-vous ! 

La Miséricorde

At last but not the least ! Vous êtes le Pape de la Miséricorde. Avec vous, j'ai découvert pourquoi le Christ m'a appelé: parce que je suis un pécheur. La Miséricorde appelle, votre devise est comme l'étendard. Elle me fait sortir de mon moi, de ma médiocrité, de mes défauts, de mes infirmités, un peu comme Lazare du tombeau: "viens dehors". Les bandelettes qui entourent les blessures de mon âme tombent et me laissent gambader comme un homme libre, un peu ivre l'Esprit Saint, pour me jeter vivant dans le bras affectueux de Dieu mon Père, mon Papa, Abbà Père. 

images-1.jpegVous peignez l'histoire de l'Eglise avec le pinceau de la Miséricorde.

Karol Wojtilà fut élu car il manquait de saints pour nous donner l'exemple. Joseph Ratzinger fut appelé car l'Eglise souffrait de la confusion doctrinale. L'Eglise avait mal à son image ! Alors Dieu vous a désigné.

Avec votre visage, vos mimiques dignes de Don Camillo, la foi est attractive, bienveillante et suscite l'intérêt. Vous dites ne jamais regarder le petit écran, mais vos expressions sont une petite lucarne, une mise en image de la foi. On y entrevoit sa profondeur, son intériorité et son humanité: la joie, la souffrance, les rires, les pleurs, la colère et la compassion. 

Je vous tire mon chapeau. Les Papes se succèdent, mais c'est toujours blanc bonnet et bonnet blanc. Les sceptiques vous opposent, alors qu'il faut vous ajouter. En fait, l'herméneutique de la Réforme de Benoît XVI, décrite dans un discours simplement magistrale à la curie romaine en 2005, est en pleine expansion. Vous n'avez pas vécu le Concile Vatican II, mais vous le vivez

Pour tout cela, très Saint Père, merci d'avoir accepté ce choix de Dieu, merci d'avoir dit oui à l'Esprit Saint, pour être depuis 3 ans, notre Pape bien-aimé. 

 

Officiel: Mère Teresa sera canonisée le 4 septembre 2016

La nouvelle vient de tomber: Mère Teresa de Calcutta sera canonisée le dimanche 4 septembre 2016

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(image I.Media)

Le lendemain, le lundi 5 septembre, sera célébré le 19e anniversaire de la mort de la fondatrice des Missionnaires de la Charité.

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Le feuilleton de Vatileaks 2

Note relative à la reprise du procès au Vatican

Cité du Vatican, 15 mars 2016 (VIS).

Unknown 10.50.57.jpegHier après-midi s'est déroulée à partir de 15 h 30' une nouvelle audience du procès pénal pour la divulgation d'informations et de documents confidentiels.

Des cinq prévenus, seul M.Nuzzi était absent. La cour a rejeté le légitime empêchement présenté par son avocat en raison d'une convocation demain devant un tribunal milanais, la convocation de de jour ayant été notifiée le 7 mars au prévenu. Gianluigi Nuzzi ayant été déclaré contumace, les débats ont repris.

Ayant acquis aux actes une lettre de Mme.Chaouqui au Saint-Père, dans laquelle la prévenue demandait à être libérée du secret pontifical, le Tribunal n'en a pas autorisé la lecture pour défaut de réaction du destinataire.

L'audience s'est poursuivie durant trois heures par l'interrogatoire de Mgr.Vallejo Balda par le président, le promoteur de justice et l'avocat. Le procès a repris ce matin à 10 h 30' et une autre audience se déroulera cet après-midi. Les prochaines, destinées à l'interrogatoire des prévenus sont fixées à vendredi prochain après-midi, lundi 21 au matin et mardi 22.

VATILEAKS : MGR VALLEJO BALDA ÉVOQUE LES MENACES DIRECTES OU INDIRECTES QUI PESAIENT SUR LUI

Vatican - le 15/03/2016 | Par Agence I.Media

Le procès “Vatileaks 2“ sur le vol et la diffusion de documents confidentiels concernant les finances du Saint-Siège s'est poursuivi le 15 mars 2016 au Vatican avec la fin de l'audition de l’un des principaux inculpés, le prélat espagnol Lucio Angel Vallejo Balda.

L’un des journalistes italiens incriminés, Emiliano Fittipaldi, a admis par ailleurs avoir obtenu des documents confidentiels à travers le prélat, alors secrétaire de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège, tout en se défendant de n’avoir fait que son travail.

lundi, 14 mars 2016

Qui veut la peau du Cardinal Barbarin ?

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Qui veut la peau du Cardinal Barbarin ?

Communiqué du Cardinal

La polémique fait rage. Les médias de France rugissent.

Le show de Laurent Ruquier, "On n'est pas couché" verse dans l'inquisition médiatique en exigeant la démission du Cardinal, jugé coupable, sans même attendre la décision de la justice (lien). 

Il faut dire que l'archevêque de Lyon soutient ouvertement la manif pour tous, soit le mariage entre un homme et une femme. 

Dans ce genre de crime, le coeur et la raison basculent immédiatement vers la défense et le bien des victimes. Les hommes d'Eglise ne l'ont malheureusement pas toujours fait, loin s'en faut. L'opinion publique l'a heureusement, douloureusement, perçu.

Mais l'affaire de Lyon semble cacher des rancunes bien plus tenaces. 

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Le  Point révèle une autre affaire dans l'affaire: 

 ...."une victime veut la tête du cardinal"

Depuis, selon un proche à qui il s'est confié, « il veut la tête du cardinal et veut faire un exemple ». ....