LA PROTECTION DES MINEURS
Le sommet de février a permis au chef de l’Église catholique de sentir que les évêques se sentaient désormais pleinement impliqués pour mettre fin à cette « corruption ». En tant que successeur de Pierre, son rôle à lui est d’initier des « processus » en ce sens pour combattre cette « grande monstruosité ».
LE CARDINAL BARBARIN
Au sujet du cardinal Barbarin, le pape François a répété son attachement à la présomption d’innocence. « Dans un procès public, la présomption d’innocence s’applique même aux juges les plus anticléricaux », a-t-il lancé.
LES FEMMES
Trop souvent, regrette le successeur de Pierre, les femmes ont la « seconde place ». Pourtant, une maison sans femme « ne fonctionne pas », notamment car le « patrimoine » de la femme est la « tendresse ». Le Pape a par ailleurs violemment critiqué les « féminicides », regrettant que « la femme soit toujours à la seconde place dans la société ». Confiant avoir lu le livre de la prix Nobel de la paix yézidie Nadia Murad Pour que je sois la dernière, il en a conseillé la lecture, expliquant que « tout ce que le monde pense de la femme y est concentré ». « Pourtant le monde ne peut tourner sans les femmes », a insisté le souverain pontife.
L’ISLAM
Le dialogue avec l’islam est une priorité actuelle, a encore affirmé le pape François, d’autant que cette religion est « entrée » en Europe, ce qui est une « réalité » qui ne peut être ignorée. Pour lui, chrétiens et musulmans sont « frères », étant tous descendants d’Abraham. Il a ajouté toutefois que l’islam « est blessé très fortement par des groupes extrémistes » qui font des « désastres », en particulier par le recours aux attentats-suicides.
LA CHINE
« Je rêve de la Chine », a confié le Pape. Les relations sont « très bonnes » d’autant que l’accord « provisoire » de septembre dernier a permis à tous les fidèles du pays de vivre ensemble les cérémonies pascales, a-t-il indiqué. Si le chef de l’Église catholique avoue qu’il aime beaucoup l’idée d’aller en Chine, il ne donne aucune indication quant à une éventuelle visite apostolique.
LES PERSONNES HOMOSEXUELLES
« Je ne peux rejeter personne », a également affirmé le Pape, car tous les fidèles sont fils de Dieu et donc aimés de Lui. Pour le pontife, il est important d’engager un « processus d’intégration » au sein de l’Église – ce qui ne veut pas dire approuver les actes homosexuels, précise-t-il en indiquant se reconnaître à la fois « conservateur » et libéral.
Dans l’entretien, le pape François a également confié sa « colère » face au traitement par certains médias de sa réponse dans l’avion de retour d’Irlande sur l’intégration des personnes homosexuelles. S’il avait expliqué que celles-ci ne devaient en aucun cas être rejetées par leur famille, il avait conseillé aux parents de jeunes enfants se déclarant homosexuels de consulter un psychiatre. Le mot était erroné, reconnaît l’évêque de Rome qui aurait voulu parler d’un « spécialiste ».
L’AVORTEMENT
Le premier pape argentin de l’histoire réitère sa comparaison avec un « tueur à gage ». « C’est un problème d’éliminer une vie humaine. Point », a-t-il asséné.
L’ACCUSATION D’HÉRÉSIE
Interrogé sur la prise de position d’une quinzaine de théologiens l’accusant d’être hérétique, celui qui se confesse toutes les deux semaines affirme avoir vu cette accusation avec humour tout en priant pour ces « pauvres gens » dont certains sont manipulés. Il affirme ainsi avoir une « tendresse paternelle » pour ces théologiens.
LA RÉFORME DE LA CURIE ROMAINE
Pour l’actuel évêque de Rome, la réforme de la Curie en cours n’est pas « sa » réforme mais celle voulue par les cardinaux. Il explique en particulier que celle-ci doit permettre de faire disparaître les « structures de cour » alors que le Vatican est selon lui la dernière monarchie absolue d’Europe.
LES MIGRANTS
Le souverain pontife reconnaît que le phénomène migratoire n’est pas un problème facile et qu’il n’a pas de solutions concrètes à proposer. Pour lui, les responsables doivent développer une politique « créative », de dialogue et de développement. Le Pape n’en déplore pas moins voir la Méditerranée devenir « toujours plus un cimetière ». De même, il qualifie de « cruels » les murs barbelés aux frontières, et de « cruauté encore plus grande la séparation des enfants de leurs parents ». « Qui construit des murs finit prisonnier des murs qu’il construit », avertit-il.