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samedi, 19 mars 2016

Manifeste: pour la priorité absolue aux victimes des crimes de pédophilie

Pape François: "cherchez les victimes de ces crimes pédophiles, écoutez-les, aidez-les, priez pour elles !"

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Le 18 Mars 2016

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UN MANIFESTE

Voici un texte que nous avons reçu de parents désireux de conserver l'anonymat, blessés dans leur chair de parents, d'avoir vu leurs fils abusés par un prêtre, d'avoir vu leur confiance abusée par un prêtre "ami".

Un texte qui n'engage que ses auteurs mais qui nous semble intéressant de vous faire partager de part la réflexion qu"il permet d'engager. 

Nous accusons !

A la fois touchés dans nos fils victimes d’un prêtre pédophile et trahis dans l’amitié que nous avons eue avec le « prédateur »; à la fois très à l’écoute de toutes les révélations qui éclatent comme les champignons sortent de terre à l’automne ; à la fois éblouis par la démonstration rigoureuse faite par le récent film Spotlight ;nous avons réfléchi, une fois de plus, avec sérieux, aux dommages causés par la pédophilie dans l’Église et aux responsabilités des acteurs.

1. LA VICTIME

Bien sur, il s’agit de SEXE et de sexe à un âge ou la victime est fragile ; elle l’est, soit parce que, à cet âge là, normalement il n’y a pas d’activité sexuelle explicite, soit parce que (un peu plus tard) c’est l’âge normal de la découverte de cette dimension de son corps et de l’apprentissage de la maîtrise de sa sexualité ; et le prédateur arrive là-dedans comme un éléphant dans un magasin de porcelaine ! il casse, pour sa propre satisfaction, quelque chose de fragile, d’existentiel et de beau (et Dieu vit que cela était bon : c’était très bon !). Il faudra de longues années pour que la victime guérisse de cette blessure ; parfois elle n’y parviendra pas ! le processus de résilience dépend de très nombreux facteurs, nous reviendrons sur ceux-ci dans la suite de notre propos.

Bien sur, il s’agit de sexe, mais aussi (surtout ?) il s’agit de POUVOIR ; pouvoir d’un être humain sur un autre, pouvoir de l’adulte sur l’enfant, du fort sur le faible ; même s’il n’y a pas eu de viol au sens le plus commun du terme, il y a violence, il y a viol au sens le plus profond du terme.

Et puis, il y a la culpabilité, la HONTE ! Car, bien sur, l’enfant comprend vite que ce n’est pas comme ça que les choses doivent se passer, que c’est mal ; mais – est il permis de le dire ? – il y a des cas où les caresses, les attouchements peuvent éveiller un plaisir et c’est ainsi que la victime peut se sentit complice du mal qui lui est imposé ; et puis il y a le secret : il ne faut pas en parler… c’est notre petit secret… et l’enfant est honteux de se laisser enfermer dans ce silence honteux. Par un processus totalement pervers, la culpabilité et la honte du prédateur sont reportées sur sa victime ! Un comble !…

Comment l’enfant va-t-il pouvoir construire sa personnalité, comment peut-il devenir adulte, c’est à dire responsable, avec cette image de l’adulte, avec cette image de lui même ?

Ensuite il s’agit aussi de la FOI ; la plupart des hommes de notre âge que nous avons rencontrés et qui disaient avoir été dans leur enfance victimes d’un prêtre, souvent dans une école catholique, avaient perdu totalement la foi et quitté l’Eglise, ou continuaient dans une « pratique » religieuse purement sociologique ; nous reviendrons là aussi sur ce point dans la suite de ce propos.

2. LE PRÉDATEUR

Bien sur, les actes qu’il commet sont aujourd’hui considérés comme criminels (il n’en a pas toujours été ainsi) ; mais c’est plus fort que lui, il a le sentiment que tout ceci échappe à sa volonté ; et puis il se trouve de bonnes raisons : c’est parce qu’on s’aime, c’est parce que la sexualité, c’est beau ! et puis il (le prédateur-prêtre), il fait aussi de bonnes choses, il apporte la Parole de Dieu à quantité de gens, il fait du bien (et ceci est vrai aussi !)
Et puis dans les débuts, il en a parlé à son curé, voire à son évêque et ceux ci lui ont dit « que tout cela était bien fâcheux, on va vous déplacer à un endroit où on ne vous connaît pas, mais ne recommencez pas ! » Bref, finalement, rien de bien grave !

Ainsi, le prédateur s’installe peu à peu dans le déni de la réalité, dans le déni du vrai ; et peu à peu s’installe une sorte de dédoublement de la personnalité : d’un côté le méchant qui n’arrive pas à contrôler ses pulsions, qui se trouve des excuses ; de l’autre le gentil qui ne veut pas penser à l’autre personne qui est en lui, qui est aussi lui, car ce serait vraiment et réellement insupportable.

Nous n’écrivons pas ceci pour excuser le coupable, mais pour tenter de comprendre comment cela fonctionne ou a fonctionné dans certains cas, voire dans de nombreux cas !

3. LE SYSTÈME

Dans toute institution organisée – l’Eglise ne fait pas exception – une hiérarchie est mise en place. Ainsi, outre la dimension pastorale (les évêques sont les successeurs des Apôtres), les évêques exercent une dimension hiérarchique vis à vis des prêtres et des laïcs ; dans un autre contexte, nous dirions qu’ils sont les « patrons » des prêtres et qu’ils sont des « leaders d’opinion » vis a vis des laïcs.

3.a – hiérarchiques, patrons, peu importe le vocabulaire, les évêques le sont : les prêtres sont ordonnés par un évêque auquel ils font serment d’obéissance, dans un diocèse donné (ils sont « incardinés ») ; ce sont les évêques qui font les mutations de « leurs prêtres », soit en fin de mandat, soit pour raison disciplinaire, soit parce qu’ils estiment que tel prêtre serait plus utile au diocèse dans une autre fonction. Or à l’évidence la fonction de responsable hiérarchique suppose la responsabilité.

3.b – nommés par le premier d’entre eux : le pape, les évêques se voient confier par celui-ci la mission pastorale : responsabilité de conduire, avec les prêtres, l’assemblée des chrétiens ; comme à un père, il leur revient de faire connaître l’Evangile de Jésus aux chrétiens de leur diocèse, de les aider à grandir dans la foi et, comme un père, de leur accorder attention et tendresse : de cette mission, de ces attitudes du cœur, les évêques sont responsables tant vis à vis du pape que vis à vis des chrétiens eux-mêmes

Or nous le disons d’expérience : les évêques ont gravement fauté

· en ne se tenant pas informés de pratiques pédophiles possibles de « leurs » prêtres ; il n’est bien sur pas question d’espionner chacun des prêtres, mais de prêter une attention vigilante aux indices qui permettraient de détecter celles-ci

· en se contentant de blâmer les prêtres convaincus de pratiques pédophiles, en les déplaçant à l’intérieur du diocèse ou en les « refilant » à un autre évêque sans l’avertir, selon la politique qu’ailleurs on appellerait la politique de « la patate chaude »

· en laissant croire à ces prêtres que le système les couvrira si l’affaire vient à être connue

· en pratiquant l’omerta, c’est à dire en tentant d’étouffer des affaires, au motif que « le linge sale se lave en famille », afin de ne pas ternir l’image de l’Eglise, ou en mentant lorsqu’ils affirment, quand une affaire est découverte, qu’ils n’étaient au courant de rien, afin de tenter de sauver leur propre respectabilité

· en envoyant aux familles blessées de vagues formules de compassion, mais sans les recevoir, sans les entendre, ni les voir ni leur parler en père aimant ; en essayant – mal – de traiter un dossier, mais en n’ayant pas le courage de regarder les victimes dans les yeux ni d’échanger cœur à cœur.

· en se défendant de manière irresponsable lorsque les choses sont connues : « j’ai fait comme l’Eglise me disait de faire » ; ou infantile : « la pédophilie, ça existe aussi dans l’Education Nationale et dans les colonies de vacances » !

· en ne cherchant pas à s’informer sur les ravages que cause la pédophilie sur les victimes

· en ne cherchant pas à imaginer les ravages que cause l’omerta sur la foi des victimes, de leurs familles, sur l’opinion publique

· en incitant consciemment ou non les chrétiens et même les parents des victimes à prendre fait et cause pour le système clérical contre les victimes elles-mêmes, comme si l’honorabilité valait plus que la vérité et/ou que la vie même des victimes

· en prenant des voies détournées voir mafieuses pour éviter que des affaires viennent à la connaissance du public, ou, si elles éclatent, pour dégager leur responsabilité

Or on peut comprendre qu’un évêque est un homme, qu’il peut avoir peur pour son honneur, qu’il peut avoir peur d’être contraint de quitter ses fonctions, qu’il peut craindre éventuellement une condamnation pénale ; personne n’est infaillible ! Constater cela n’excuse en rien les personnes, ne diminue en aucune sorte leur responsabilité,
mais à nos yeux, c’est l’appareil d’Eglise, c’est le SYSTÈME qui est fautif, et gravement fautif :

· quand un prêtre pédophile peut à bon droit arguer qu’il avait de longue date prévenu sa hiérarchie et que celle-ci, dans son incurie, a pu, si peu que ce soit lui laisser entendre qu’il ne risquait rien de vraiment grave (sans souligner que les victimes, elles, vivent des choses très graves) ;

· quand un évêque dit à juste titre que c’est l’omerta qui a toujours prévalu dans l’institution et qu’il n’a fait que suivre les instructions venues d’en haut;

· quand un pape prestigieux, Jean-Paul II, plusieurs fois averti par le Cardinal Ratzinger de la gravité du problème ne prend pas de décisions ferme sur le sujet, ou qu’il accorde sa confiance au Père Maciel, responsables des Légionnaires du Christ !

· quand nous constatons qu’il a fallu attendre que cardinal Ratzinger soit élu pape pour qu’il demande pardon aux familles pour le mal que les prêtres avaient commis

· quand nous constatons qu’il a fallu attendre le pape François pour que celui-ci demande pardon aux familles pour le mal que l’institution, par son type de gouvernement, avait commis
nous disons que le système est gangrené, que la vérité et la charité sont bafouées et que le message de paix et d’amour de Jésus est traîné dans la boue.

4. LES DÉGÂTS POUR L’ÉGLISE ELLE-MÊME

ll faut voir à quel point le message de Jésus est bafoué pour comprendre beaucoup de choses :

· un prêtre nous a dit des choses magnifiques sur Jésus ; il nous a lu le texte : « Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi.[…] Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’il soit englouti en pleine mer. » ; mais ce même prêtre commet des actes innommables, scandaleux, et personne ne parle de lui attacher une meule au cou : quelle hypocrisie !

Alors comment s’étonner que tous ces jeunes désertent l’Église ? comment s’étonner qu’ils perdent la foi ?

· des parents mis au courant des actes qui nous ont blessés nous enjoignent de nous taire pour ne pas nuire à l’Eglise !

Alors, comment s’étonner que ces jeunes se sentent une nouvelle fois bafoués par des adultes qui devraient les protéger plutôt que de leur faire honte, par une Eglise qui oublie qu’elle est le sel de la terre et la lumière du monde ? alors ils ne veulent même plus entendre parler de Jésus

· un évêque commence par dire qu’il n’était au courant de rien, qu’il n’a rien fait de mal, que ce n’est pas de sa faute, mais de la faute du système qui a dysfonctionné (un accident de parcours !) ; un jour la vérité finira bien par lui revenir en pleine figure comme un boomerang !

Alors comment s’étonner que le monde profane, que les médias toujours friands de scandales, fassent leurs choux gras de l’affaire et tournent cet évêque en dérision, tournent toute l’Eglise en dérision !

· les évêques se réunissent à Lourdes et la premier acte public qu’ils font est d’apporter leur soutien fraternel à un confrère en difficulté !

Qui comprendra qu’il s’agit de charité chrétienne et non d’un réflexe corporatiste, d’une tentative désespérée de lui sauver la mise ? de leur sauver à tous la mise ? comment ne pas voir que c’est dans l’institution de la Conférence des Évêques de France que va revenir le boomerang ?

· « Famille Chrétienne », dans son commentaire du film Spotlight dit y voir une attaque en règle contre l’Église ! Alors comment s’étonner de ce que la société laïque rejette tout en bloc, le bébé avec l’eau du bain

5.

Et pendant ce temps, la hiérarchie nous parle de « nouvelle évangélisation » : elle veut faire sortir les laïcs sur les places et dire quelle est notre Foi à ceux que ça intéressera encore, alors qu’il serait peut-être judicieux de faire profil bas et d’écouter le monde avant de lui parler ; en gros, elle veut envoyer les laïcs au casse-pipe avec un slogan qui pourrait être : « évangéliser a toujours suscité des martyrs ».

Et pourtant, que des gens biens dans cette Eglise ! que d’excellents prêtres ! que de laïcs dévoués, croyants, généreux !

Et pourtant, pour nous qui ne l’avons pas quittée, cette Eglise, notre pensée profonde est celle-ci :
« à qui irions nous, Tu as les paroles de la vie éternelle ? »

Oui, nous sommes en colère, oui nous accusons : quel gâchis !

Robert et Anne B.

Commentaires

Bonjour,
Je pense que ce qu'écrivent ces parents d'une victime d'un prédateur respire la vérité.
J'ai aussi une certaine admiration pour ces personnes, je ne sais vraiment pas si je serais aussi raisonnable qu'elles s'il m'était arrivé un drame comme le leur.
Je pense que ce témoignage révèle, hélas, une "culture" - je ne sais pas comment appeler autrement une attitude très répandue face à telle question ou tel problème - dont les dégâts se font sentir dans l'Eglise d'une manière générale et pas seulement dans les affaires de pédophilie; en effet, dans bien des cas, trop de personnes ne comptent pour rien.
Je vous donne un exemple qui peut sembler anecdotique en regard d'un ravage aussi grave que la pédophilie mais qui me permet, je pense, de montrer que cette "culture" existe dans tous les domaines d'activité de l'Eglise et, de fil en aiguille, signifie aux personnes concernées qu'elles ne comptent pas: une personne ayant réchappé de très graves difficultés apporte un ex-voto dans une église, d'abord accepté cet ex-voto, par ailleurs très sobre est découvert un jour dans un débarras parce que tel membre du clergé, à l'esthétique disons moderne, ne le trouvait pas à son goût... or la personne concernée, sa famille, ses voisins etc n'étaient pas dans une démarche esthétique mais, dirai-je, vitale... elles ont donc compris que les très graves difficultés et le secours divin dont témoignaient un petit carré de marbre avec le mot "merci" et deux initiales n'étaient bonnes que pour le débarras, ne comptaient pour rien.
Je pense que c'est ce type de comportement que le pape François déplore et que c'est pour cela qu'il parle de réforme dans tous les domaines d'activité de l'Eglise: pour en éradiquer la "culture" que je ne sais pas nommer autrement. L'énorme problème rencontré par le pape est la manipulation de tout ce qui touche à sa personne par des gens qui, à l'intérieur de l'Eglise sont imbus de cette "culture" qu'ils fardent avec force déclarations d'ouverture d'esprit et force sympathie, et à l'extérieur de l'Eglise par des gens, notamment des médias, qui poursuivent des objectifs les plus variés mais qu'on peut toujours résumer par l'idée selon laquelle le pape est là pour tout bazarder...
Ceci étant posé, je pense que, si la priorité doit évidemment aller aux victimes des prédateurs et à leurs familles, on ne peut pas non plus faire que cela dans une affaire comme celle du cardinal Barbarin. Ce n'est pas parce qu'on n'en fera jamais assez pour les victimes qu'on doit laisser lyncher quelqu'un qui n'a rien à voir avec les bourreaux. C'est sans doute très dur à entendre pour les victimes mais cela doit pourtant leur être dit. D'ailleurs je note, pour la première fois depuis longtemps et dans la mesure où mes observations sont représentatives - mais jusqu'à présent j'ai noté qu'elles l'ont été - pour la première fois, donc, je note que, dans l'opinion publique, on remarque qu'il y a des choses louches dans l'affaire de Lyon: les faits ne parlent pas contre le cardinal, la manière dont tout cela est relaté sent la mise en scène, le deux poids deux mesures par rapport à d'autres responsables d'institutions tout aussi touchées par le drame mais jamais mises en causes devient criant.
Je veux bien admettre que des victimes se sentent écoutées par des journalistes, et d'autant plus si la "culture" de l'Eglise leur a envoyé dans la figure une réponse qui leur dit qu'elles ne comptent pas. Cependant, spécialement dans le cas de Lyon, je doute fortement que les journalistes manifestent une écoute au service des victimes et je pense que cela doit leur être dit.

Écrit par : C.J | samedi, 19 mars 2016

J'aime bien votre commentaire.
L'affaire est maintenant complètement polluée par l'hystérie de la presse dont je ne pense pas qu'elle cherche avant tout la vérité et la justice !
Que les victimes soient dans la colère et demandent des comptes, cela peut se comprendre. Qu'elles fassent du cardinal Barbarin leur bouc émissaire, à la rigueur. Il a l'infortune d'avoir succédé à trois évêques morts en cours d'exercice. Personne donc pour justifier des choix qui ont été faits.
Je trouve surprenant que les victimes en appellent au pape pour avoir des réponses. Il suffirait d'attendre le procès de Preynat. Il est à craindre que lors de ce procès, tout le monde se défausse. Preynat sur ses supérieurs qui ne l'ont pas arrêté, les parents sur le respect qu'on avait pour l'Eglise. Tout de même, on était dans les années post 1968 et post concile. La contestation battait son plein. Que les parents directement concernés aient voulu protéger leurs enfants, je le conçois mais les autres ? Plus de 400 enfants dans cette troupe, donc des encadrants et une communauté paroissiale importante dans une banlieue cossue. Personne n'a rien vu ? Et au moment de l'affaire Pican, personne ne s'est dit Tiens Preynat qu'est ce qu'il est devenu ? Son nom était dans l'annuaire diocésain pourtant. Il faudra bien analyser tous les mécanismes qui ont conduit ã cette situation.

Écrit par : Flo | samedi, 19 mars 2016

J'ai décrypté les attaques personnelles inacceptables contre la personne du Cardinal. Le mariage pour tous ne lui pardonne rien.

Mais il y a plus grave: la souffrance des victimes qui doit nous mobiliser. Et là je crois que c'est notre priorité.

Écrit par : Don Dom | samedi, 19 mars 2016

Je comprends très bien Flo. Cependant ce que les victimes attendent de nous est la compassion et la compréhension. L'écoute, l'aide ...

Nous avons une attitude de défense de l'institution et de ses mécanismes. Sortons de cela et allons dehors ! Pour les victimes. Le Pape parle d'autoréférentialité, une attitude mortelle .

Écrit par : Don Dom | samedi, 19 mars 2016

Bonsoir,
Je pense que la règle de conduite doit être la même à l'égard de chacun: faire en sorte que chacun compte, faire en sorte que personne ne compte pour rien.
Cela vaut pour les victimes des prédateurs pédophiles, cela vaut pour un cardinal victime d'un lynchage.
On n'a pas à choisir entre les deux.

Écrit par : C.J | samedi, 19 mars 2016

Bien-sûr, l'attitude fondamentale est celle de la vérité, de la justice. Il n'en reste pas moins que les évêques de France, par la CEF, est bien trop défensive et cela pose un sérieux problème.

Écrit par : Don Dom | samedi, 19 mars 2016

Bonsoir,
Quant à l'attitude de la CEF, je suis bien d'accord que quelque chose cloche.
Et cela fait longtemps, et pas seulement concernant le dramatique sujet qui a suscité ce fil de discussion.
En France, et peut-être aussi ailleurs, des tas de problèmes posés à l'Eglise sont fabriqués par ceux qu'elle a nommés pour, soi-disant, les résoudre.
Et tout cela à grand renfort de slogans sur l'ouverture d'esprit et le dialogue, et à grand renfort de sympathie dont on s'imagine que ça fait simple et que c'est ça l'humilité voire la pauvreté dont parle l'Evangile...
En fait, cela réussit à fabriquer de petits groupes locaux de bourgeois qui caporalisent les petits groupes de fidèles qui ont survécu à des tas d'expérimentations cléricales. Et tous ceux qui ne voient pas l'intérêt de ce système (et je pense que cela correspond à la majorité des fidèles, pratiquants ou pas), a fortiori ceux qui en voient les défauts, qui en critiquent les défauts, soit dans des débats, soit en ne disant rien mais en essayant d'agir autrement, tous ceux-là ne comptent pour rien ou, à la rigueur, pour pas grand-chose, même dans les endroits où ils sont les plus nombreux, même dans les endroits où le clergé a, le premier, cette façon pas reconnue de voir les choses.
Les "hors-système" sont classés dans des catégories comme "pas adultes"; "qui n'ont pas compris", "qui ne se posent pas de questions", "consommateurs pas acteurs". Et ce classement est fait par des personnes appartenant aux petits groupes de bourgeois caporalisateurs persuadés d'être dans la ligne du pape François...! Persuadés de "préparer l'avenir" avec des solutions toujours plus bidon, pas intéressés par le présent où, précisément, on rencontre chacun et où chacun a la possibilité de compter quand on s'achemine ensemble vers l'avenir parce qu'on est tournés vers le Christ.
Ce que je viens d'écrire est lapidaire mais, hélas, vrai. Et il est vrai que les affaires de pédophilie sont un révélateur d'un fonctionnement auto-centré, une autre manière de dire ce que Benoît XVI déplorait en parlant de "l'Eglise qui se célèbre elle-même".
Mais ce n'est pas une raison pour laisser lyncher le cardinal Barbarin qui, par ailleurs et justement, n'est pas représentatif de ce système.

Écrit par : C.J | dimanche, 20 mars 2016

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