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dimanche, 31 mars 2019

En une minute, les images du voyage du Pape au Maroc

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Dialogue avec nos frères musulmans: retour sur le document: "La fraternité humaine"

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Le Pape François en visite au Maroc

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DOCUMENT SUR

LA FRATERNITÉ HUMAINE

POUR LA PAIX MONDIALE ET LA COEXISTENCE COMMUNE

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AVANT-PROPOS

La foi amène le croyant à voir dans l’autre un frère à soutenir et à aimer. De la foi en Dieu, qui a créé l’univers, les créatures et tous les êtres humains – égaux par Sa Miséricorde –, le croyant est appelé à exprimer cette fraternité humaine, en sauvegardant la création et tout l’univers et en soutenant chaque personne, spécialement celles qui sont le plus dans le besoin et les plus pauvres.

Partant de cette valeur transcendante, en diverses rencontres dans une atmosphère de fraternité et d’amitié, nous avons partagé les joies, les tristesses et les problèmes du monde contemporain, au niveau du progrès scientifique et technique, des conquêtes thérapeutiques, de l’époque digitale, des mass media, des communications ; au niveau de la pauvreté, des guerres et des malheurs de nombreux frères et sœurs en diverses parties du monde, à cause de la course aux armements, des injustices sociales, de la corruption, des inégalités, de la dégradation morale, du terrorisme, de la discrimination, de l’extrémisme et de tant d’autres motifs.

De ces échanges fraternels et sincères, que nous avons eus, et de la rencontre pleine d’espérance en un avenir lumineux pour tous les êtres humains, est née l’idée de ce « Document sur la Fraternité humaine ». Un document raisonné avec sincérité et sérieux pour être une déclaration commune de bonne et loyale volonté, destinée à inviter toutes les personnes qui portent dans le cœur la foi en Dieu et la foi dans la fraternité humaine, à s’unir et à travailler ensemble, afin que ce Document devienne un guide pour les nouvelles générations envers la culture du respect réciproque, dans la compréhension de la grande grâce divine qui rend frères tous les êtres humains.

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DOCUMENT

Au nom de Dieu qui a créé tous les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité, et les a appelés à coexister comme des frères entre eux, pour peupler la terre et y répandre les valeurs du bien, de la charité et de la paix.

Au nom de l’âme humaine innocente que Dieu a interdit de tuer, affirmant que quiconque tue une personne est comme s’il avait tué toute l’humanité et que quiconque en sauve une est comme s’il avait sauvé l’humanité entière.

Au nom des pauvres, des personnes dans la misère, dans le besoin et des exclus que Dieu a commandé de secourir comme un devoir demandé à tous les hommes et, d’une manière particulière, à tout homme fortuné et aisé.

Au nom des orphelins, des veuves, des réfugiés et des exilés de leurs foyers et de leurs pays ; de toutes les victimes des guerres, des persécutions et des injustices ; des faibles, de ceux qui vivent dans la peur, des prisonniers de guerre et des torturés en toute partie du monde, sans aucune distinction.

Au nom des peuples qui ont perdu la sécurité, la paix et la coexistence commune, devenant victimes des destructions, des ruines et des guerres.

Au nom de la « fraternité humaine » qui embrasse tous les hommes, les unit et les rend égaux.

Au nom de cette fraternité déchirée par les politiques d’intégrisme et de division, et par les systèmes de profit effréné et par les tendances idéologiques haineuses, qui manipulent les actions et les destins des hommes.

Au nom de la liberté, que Dieu a donnée à tous les êtres humains, les créant libres et les distinguant par elle.

Au nom de la justice et de la miséricorde, fondements de la prospérité et pivots de la foi.

Au nom de toutes les personnes de bonne volonté, présentes dans toutes les régions de la terre.

Au nom de Dieu et de tout cela, Al-Azhar al-Sharif – avec les musulmans d’Orient et d’Occident –, conjointement avec l’Eglise catholique – avec les catholiques d’Orient et d’Occident –, déclarent adopter la culture du dialogue comme chemin ; la collaboration commune comme conduite ; la connaissance réciproque comme méthode et critère.

Nous – croyants en Dieu, dans la rencontre finale avec Lui et dans Son Jugement –, partant de notre responsabilité religieuse et morale, et par ce Document, nous demandons à nous-mêmes et aux Leaders du monde, aux artisans de la politique internationale et de l’économie mondiale, de s’engager sérieusement pour répandre la culture de la tolérance, de la coexistence et de la paix; d’intervenir, dès que possible, pour arrêter l’effusion de sang innocent, et de mettre fin aux guerres, aux conflits, à la dégradation environnementale et au déclin culturel et moral que le monde vit actuellement.

Nous nous adressons aux intellectuels, aux philosophes, aux hommes de religion, aux artistes, aux opérateurs des médias et aux hommes de culture en toute partie du monde, afin qu’ils retrouvent les valeurs de la paix, de la justice, du bien, de la beauté, de la fraternité humaine et de la coexistence commune, pour confirmer l’importance de ces valeurs comme ancre de salut pour tous et chercher à les répandre partout.

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Cette Déclaration, partant d’une réflexion profonde sur notre réalité contemporaine, appréciant ses réussites et partageant ses souffrances, ses malheurs et ses calamités, croit fermement que parmi les causes les plus importantes de la crise du monde moderne se trouvent une conscience humaine anesthésiée et l’éloignement des valeurs religieuses, ainsi que la prépondérance de l’individualisme et des philosophies matérialistes qui divinisent l’homme et mettent les valeurs mondaines et matérielles à la place des principes suprêmes et transcendants.

Nous, reconnaissant aussi les pas positifs que notre civilisation moderne a accomplis dans les domaines de la science, de la technologie, de la médecine, de l’industrie et du bien-être, en particulier dans les pays développés, nous soulignons que, avec ces progrès historiques, grands et appréciés, se vérifient une détérioration de l’éthique, qui conditionne l’agir international, et un affaiblissement des valeurs spirituelles et du sens de la responsabilité. Tout cela contribue à répandre un sentiment général de frustration, de solitude et de désespoir, conduisant beaucoup à tomber dans le tourbillon de l’extrémisme athée et agnostique, ou bien dans l’intégrisme religieux, dans l’extrémisme et dans le fondamentalisme aveugle, poussant ainsi d’autres personnes à céder à des formes de dépendance et d’autodestruction individuelle et collective.

L’histoire affirme que l’extrémisme religieux et national, ainsi que l’intolérance, ont produit dans le monde, aussi bien en Occident qu’en Orient, ce que l’on pourrait appeler les signaux d’une « troisième guerre mondiale par morceaux », signaux qui, en diverses parties du monde et en diverses conditions tragiques, ont commencé à montrer leur visage cruel ; situations dont on ne connaît pas avec précision combien de victimes, de veuves et d’orphelins elles ont générés. En outre, il y a d’autres régions qui se préparent à devenir le théâtre de nouveaux conflits, où naissent des foyers de tension et s’accumulent des armes et des munitions, dans une situation mondiale dominée par l’incertitude, par la déception et par la peur de l’avenir et contrôlée par des intérêts économiques aveugles.

Nous affirmons aussi que les fortes crises politiques, l’injustice et l’absence d’une distribution équitable des ressources naturelles – dont bénéficie seulement une minorité de riches, au détriment de la majorité des peuples de la terre – ont provoqué, et continuent à le faire, d’énormes quantité de malades, de personnes dans le besoin et de morts, causant des crises létales dont sont victimes divers pays, malgré les richesses naturelles et les ressources des jeunes générations qui les caractérisent. A l’égard de ces crises qui laissent mourir de faim des millions d’enfants, déjà réduits à des squelettes humains – en raison de la pauvreté et de la faim –, règne un silence international inacceptable.

Il apparaît clairement à ce propos combien la famille est essentielle, en tant que noyau fondamental de la société et de l’humanité, pour donner le jour à des enfants, les élever, les éduquer, leur fournir une solide morale et la protection familiale. Attaquer l’institution familiale, en la méprisant ou en doutant de l’importance de son rôle, représente l’un des maux les plus dangereux de notre époque.

Nous témoignons aussi de l’importance du réveil du sens religieux et de la nécessité de le raviver dans les cœurs des nouvelles générations, par l’éducation saine et l’adhésion aux valeurs morales et aux justes enseignements religieux, pour faire face aux tendances individualistes, égoïstes, conflictuelles, au radicalisme et à l’extrémisme aveugle sous toutes ses formes et ses manifestations.

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Le Pape au Maroc

Le premier et le plus important objectif des religions est celui de croire en Dieu, de l’honorer et d’appeler tous les hommes à croire que cet univers dépend d’un Dieu qui le gouverne, qu’il est le Créateur qui nous a modelés avec Sa Sagesse divine et nous a accordé le don de la vie pour le préserver. Un don que personne n’a le droit d’enlever, de menacer ou de manipuler à son gré; au contraire, tous doivent préserver ce don de la vie depuis son commencement jusqu’à sa mort naturelle. C’est pourquoi nous condamnons toutes les pratiques qui menacent la vie comme les génocides, les actes terroristes, les déplacements forcés, le trafic d’organes humains, l’avortement et l’euthanasie et les politiques qui soutiennent tout cela.

De même nous déclarons – fermement – que les religions n’incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, d’hostilité, d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang. Ces malheurs sont le fruit de la déviation des enseignements religieux, de l’usage politique des religions et aussi des interprétations de groupes d’hommes de religion qui ont abusé – à certaines phases de l’histoire – de l’influence du sentiment religieux sur les cœurs des hommes pour les conduire à accomplir ce qui n’a rien à voir avec la vérité de la religion, à des fins politiques et économiques mondaines et aveugles. C’est pourquoi nous demandons à tous de cesser d’instrumentaliser les religions pour inciter à la haine, à la violence, à l’extrémisme et au fanatisme aveugle et de cesser d’utiliser le nom de Dieu pour justifier des actes d’homicide, d’exil, de terrorisme et d’oppression. Nous le demandons par notre foi commune en Dieu, qui n’a pas créé les hommes pour être tués ou pour s’affronter entre eux et ni non plus pour être torturés ou humiliés dans leurs vies et dans leurs existences. En effet, Dieu, le Tout-Puissant, n’a besoin d’être défendu par personne et ne veut pas que Son nom soit utilisé pour terroriser les gens.

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Ce Document, en accord avec les précédents Documents Internationaux qui ont souligné l’importance du rôle des religions dans la construction de la paix mondiale, certifie ce qui suit :

- La forte conviction que les vrais enseignements des religions invitent à demeurer ancrés dans les valeurs de la paix ; à soutenir les valeurs de la connaissance réciproque, de la fraternité humaine et de la coexistence commune ; à rétablir la sagesse, la justice et la charité et à réveiller le sens de la religiosité chez les jeunes, pour défendre les nouvelles générations de la domination de la pensée matérialiste, du danger des politiques de l’avidité du profit effréné et de l’indifférence, basée sur la loi de la force et non sur la force de la loi.

- La liberté est un droit de toute personne : chacune jouit de la liberté de croyance, de pensée, d’expression et d’action. Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains. Cette Sagesse divine est l’origine dont découle le droit à la liberté de croyance et à la liberté d’être différents. C’est pourquoi on condamne le fait de contraindre les gens à adhérer à une certaine religion ou à une certaine culture, comme aussi le fait d’imposer un style de civilisation que les autres n’acceptent pas.

- La justice basée sur la miséricorde est le chemin à parcourir pour atteindre une vie décente à laquelle a droit tout être humain.

- Le dialogue, la compréhension, la diffusion de la culture de la tolérance, de l’acceptation de l’autre et de la coexistence entre les êtres humains contribueraient notablement à réduire de nombreux problèmes économiques, sociaux, politiques et environnementaux qui assaillent une grande partie du genre humain.

- Le dialogue entre les croyants consiste à se rencontrer dans l’énorme espace des valeurs spirituelles, humaines et sociales communes, et à investir cela dans la diffusion des plus hautes vertus morales, réclamées par les religions ; il consiste aussi à éviter les discussions inutiles.

- La protection des lieux de culte – temples, églises et mosquées – est un devoir garanti par les religions, par les valeurs humaines, par les lois et par les conventions internationales. Toute tentative d’attaquer les lieux de culte ou de les menacer par des attentats, des explosions ou des démolitions est une déviation des enseignements des religions, ainsi qu’une claire violation du droit international.

- Le terrorisme détestable qui menace la sécurité des personnes, aussi bien en Orient qu’en Occident, au Nord ou au Sud, répandant panique, terreur ou pessimisme n’est pas dû à la religion – même si les terroristes l’instrumentalisent – mais est dû à l’accumulation d’interprétations erronées des textes religieux, aux politiques de faim, de pauvreté, d’injustice, d’oppression, d’arrogance ; pour cela, il est nécessaire d’interrompre le soutien aux mouvements terroristes par la fourniture d’argent, d’armes, de plans ou de justifications, ainsi que par la couverture médiatique, et de considérer tout cela comme des crimes internationaux qui menacent la sécurité et la paix mondiale. Il faut condamner ce terrorisme sous toutes ses formes et ses manifestations.

- Le concept de citoyenneté se base sur l’égalité des droits et des devoirs à l’ombre de laquelle tous jouissent de la justice. C’est pourquoi il est nécessaire de s’engager à établir dans nos sociétés le concept de la pleine citoyenneté et à renoncer à l’usage discriminatoire du terme minorités, qui porte avec lui les germes du sentiment d’isolement et de l’infériorité ; il prépare le terrain aux hostilités et à la discorde et prive certains citoyens des conquêtes et des droits religieux et civils, en les discriminant.

- La relation entre Occident et Orient est une indiscutable et réciproque nécessité, qui ne peut pas être substituée ni non plus délaissée, afin que tous les deux puissent s’enrichir réciproquement de la civilisation de l’autre, par l’échange et le dialogue des cultures. L’Occident pourrait trouver dans la civilisation de l’Orient des remèdes pour certaines de ses maladies spirituelles et religieuses causées par la domination du matérialisme. Et l’Orient pourrait trouver dans la civilisation de l’Occident beaucoup d’éléments qui pourraient l’aider à se sauver de la faiblesse, de la division, du conflit et du déclin scientifique, technique et culturel. Il est important de prêter attention aux différences religieuses, culturelles et historiques qui sont une composante essentielle dans la formation de la personnalité, de la culture et de la civilisation orientale ; et il est important de consolider les droits humains généraux et communs, pour contribuer à garantir une vie digne pour tous les hommes en Orient et en Occident, en évitant l’usage de la politique de la double mesure.

- C’est une nécessité indispensable de reconnaître le droit de la femme à l’instruction, au travail, à l’exercice de ses droits politiques. En outre, on doit travailler à la libérer des pressions historiques et sociales contraires aux principes de sa foi et de sa dignité. Il est aussi nécessaire de la protéger de l’exploitation sexuelle et du fait de la traiter comme une marchandise ou un moyen de plaisir ou de profit économique. Pour cela, on doit cesser toutes les pratiques inhumaines et les coutumes courantes qui humilient la dignité de la femme et travailler à modifier les lois qui empêchent les femmes de jouir pleinement de leurs droits.

- La défense des droits fondamentaux des enfants à grandir dans un milieu familial, à l’alimentation, à l’éducation et à l’assistance est un devoir de la famille et de la société. Ces droits doivent être garantis et préservés, afin qu’ils ne manquent pas ni ne soient refusés à aucun enfant, en aucun endroit du monde. Il faut condamner toute pratique qui viole la dignité des enfants et leurs droits. Il est aussi important de veiller aux dangers auxquels ils sont exposés – spécialement dans le domaine digital – et de considérer comme un crime le trafic de leur innocence et toute violation de leur enfance.

§ La protection des droits des personnes âgées, des faibles, des handicapés et des opprimés est une exigence religieuse et sociale qui doit être garantie et protégée par des législations rigoureuses et l’application des conventions internationales à cet égard.

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A cette fin, l’Eglise catholique et Al-Azhar, par leur coopération commune, déclarent et promettent de porter ce Document aux Autorités, aux Leaders influents, aux hommes de religion du monde entier, aux organisations régionales et internationales compétentes, aux organisations de la société civile, aux institutions religieuses et aux Leaders de la pensée ; et de s’engager à la diffusion des principes de cette Déclaration à tous les niveaux régionaux et internationaux, en préconisant de les traduire en politiques, en décisions, en textes législatifs, en programmes d’étude et matériaux de communication.

Al-Azhar et l’Eglise Catholique demandent que ce Document devienne objet de recherche et de réflexion dans toutes les écoles, dans les universités et dans les instituts d’éducation et de formation, afin de contribuer à créer de nouvelles générations qui portent le bien et la paix et défendent partout le droit des opprimés et des derniers.

En conclusion nous souhaitons que :

cette Déclaration soit une invitation à la réconciliation et à la fraternité entre tous les croyants, ainsi qu’entre les croyants et les non croyants, et entre toutes les personnes de bonne volonté ;

soit un appel à toute conscience vivante qui rejette la violence aberrante et l’extrémisme aveugle ; appel à qui aime les valeurs de tolérance et de fraternité, promues et encouragées par les religions ;

soit un témoignage de la grandeur de la foi en Dieu qui unit les cœurs divisés et élève l’esprit humain ;

soit un symbole de l’accolade entre Orient et Occident, entre Nord et Sud, et entre tous ceux qui croient que Dieu nous a créés pour nous connaître, pour coopérer entre nous et pour vivre comme des frères qui s’aiment.

Ceci est ce que nous espérons et cherchons à réaliser, dans le but d’atteindre une paix universelle dont puissent jouir tous les hommes en cette vie.

Abou Dabi, le 4 février 2019

Au Maroc, le pape défend la "liberté de conscience" et appelle les croyants à "vivre en frères"

Au Maroc, le pape défend la "liberté de conscience" et appelle les croyants à "vivre en frères"

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Le pape François a défendu samedi “la liberté de conscience” et “la liberté religieuse”, permettant à chacun de vivre selon sa propre conviction religieuse, dans un discours prononcé sur une immense esplanade de Rabat, devant des milliers de Marocains et le roi Mohammed VI.

source

“La liberté de conscience et la liberté religieuse – qui ne se limitent pas à la seule liberté de culte mais qui doivent permettre à chacun de vivre selon sa propre conviction religieuse – sont inséparablement liées à la dignité humaine”, a souligné le souverain pontife, en appelant les croyants à “vivre en frères”.

Le sujet reste sensible au Maroc. En juin dernier, le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, l’islamiste Mustapha Ramid, avait ainsi estimé que la liberté de conscience était “une menace” pour la “cohésion” du Maroc. 

Le souverain pontife a également jugé “indispensable d’opposer au fanatisme et au fondamentalisme la solidarité de tous les croyants, ayant comme références inestimables de notre manière d’agir les valeurs qui nous sont communes”.

A cet égard, “une préparation appropriée des futurs guides religieux est nécessaire, si nous voulons raviver le véritable sens religieux dans les coeurs des nouvelles générations”, a-t-il ajouté

Après un tête-à-tête avec Mohammed VI au palais royal, le pape se rend samedi à l’Institut de formation des imams qui accueille des Marocains, mais aussi des étrangers d’une dizaine de pays, dont la France.

Ils sont 1.300 étudiants, hommes et femmes, à suivre des cursus de deux ou trois ans dans cet établissement, fer de lance de “l’islam modéré” prôné par le roi.

C’est la première fois qu’un pape sera accueilli dans un institut de formation d’imams.

Le pape s’est dit heureux de visiter ce centre promu par le roi du Maroc pour “fournir une formation adéquate et saine contre toutes les formes d’extrémisme, qui conduisent souvent à la violence et au terrorisme et qui, en tout cas, constituent une offense à la religion et à Dieu lui-même”.

Rappelant aussi la rencontre en pleines croisades voici 800 ans entre saint François d’Assise et le sultan d’Egypte Malik al-Kamil, le pape a encore jugé qu’elle “manifeste que le courage de la rencontre et de la main tendue est un chemin de paix et d’harmonie pour l’humanité, là où l’extrémisme et la haine sont des facteurs de division et de destruction”.

AFP source 

Le Pape François est la plus grand autorité morale du monde

Le Pape François est la plus grand autorité morale du monde

Les scandales sexuels au sein de l’Eglise catholique sont un des sujets abordés dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Respekt par le prêtre et théologien reconnu Tomáš Halík

Le pape François, photo: Korea.net, CC BY-SA 2.0 Generic

« L’Eglise est comme l’Allemagne après l’holocauste ». C’est sous ce titre que la dernière édition de l’hebdomadaire Respekt a publié une interview avec le prêtre catholique Tomáš Halík, qui aborde différents sujets dont les scandales sexuels au sein de l’Eglise catholique et la position du pape François.

Deux camps opposés au Pape

A la question de savoir ce que la période en cours va signifier pour l’Eglise, le théologien, sociologue et professeur universitaire a répondu :

« L’extrême droite qui veut se servir de la religion tel un frein aux changements sociaux, tout comme les communistes en Amérique Latine, détestent le pape François, car il montre que l’on ne doit pas forcément être marxiste pour se mettre du côté des pauvres et lutter pour la justice sociale.

De même, il est haï par les chrétiens bigots qui refusent d’admettre que le navire blindé et rouillé d’un certain type de l’Eglise coule ce et ils accusent le pape qui, pourtant, cherche à conserver tout ce qui est dans ce navire de précieux. Mais tous ceux qui ont gardé leur raison et qui ont un coeur ouvert voient en lui la plus grande autorité morale de notre monde. Il a le courage de la foi dont était également doté Saint Augustin en prétendant qu’en cas de scandales il vaut mieux ne pas dissimuler la vérité. »

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En comparant la situation de l’Eglise catholique à celle de l’Allemagne après la guerre, Tomáš Halík explique que ce pays aurait pu avoir recours à des alibis et proclamer que 90 % de ses habitants ignoraient les atrocités des camps de concentration. Au lieu de cela, la partie occidentale de l’Allemagne a subi une profonde réflexion morale pour devenir « la culture politique probablement la plus démocratique au monde ». Une réforme profonde est alors la voie que l’Eglise elle aussi devrait emprunter pour devenir un véritable « hôpital de campagne après la bataille », comme le souhaite le pape François.

samedi, 30 mars 2019

Portrait: l'abbé Jean Glasson, le vicaire vintage

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L'abbé Jean Glasson monte le son et nous emmène dans sa Coccinelle en compagnie d'Elvis Presley!

vendredi, 29 mars 2019

Lyon: la colère et le sentiment de trahison sont forts. Malgré cela, "l'entre-soi" continue

Lyon: la colère et le sentiment de trahison sont forts. Malgré cela, "l'entre-soi" continue

Lien : le conseil presbytéral demande un nouveau départ pour l'archevêché

L'affaire Barbarin a un retentissement francophone et mondial. La Suisse Romande, dont les origines des diocèses passent par Lyon, ne fait pas exception. Malgré la colère et le sentiment de trahison qui grondent, la communication "cléricale" patine: 

La plus grande persécution de l’Eglise ne vient pas d’ennemis « du dehors » mais « du dedans ». Pourquoi la barque ne coulera pas, par l'abbé Amar (Padreblog)

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La plus grande persécution de l’Eglise ne vient pas d’ennemis « du dehors » mais « du dedans ».

 

Pourquoi la barque ne coulera pas, par l'abbé Amar (Padreblog)

 

... La scène se passe à Rome, le vendredi saint 2005. La foule des chrétiens, rassemblée ce jour-là pour méditer le chemin de croix, entend la méditation du prédicateur : 

« Souvent, Seigneur, ton Église nous semble une barque prête à couler. Et dans ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de ton Église nous effraient. Mais c’est nous-mêmes qui les salissons ». 

Celui qui parle ainsi sera élu pape quelques semaines plus tard sous le nom de Benoît XVI.

Ces mots ont presque quinze ans. Et ils sont encore d’actualité. Au cœur même de l’Eglise, les contre témoignages sont flagrants, nombreux, scandaleux. Comme l’a avoué un jour le pape Benoît XVI, la plus grande persécution de l’Eglise ne vient pas d’ennemis « du dehors » mais « du dedans ».

Mais ce qui heurte certainement le plus c’est que depuis des décennies, malgré les révélations et les déclarations, rien ne semble avoir bougé.

suite

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Pape François: Arnaud Bédat du voyage vers le Maroc

Abus: trois documents promulgués par le Pape et un "vademecum" de la doctrine de la foi à venir

«La protection des mineurs et des personnes vulnérables fait partie intégrante du message évangélique que l’Église et tous ses membres sont appelés à diffuser dans le monde».

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Éditorial: des normes à l’avant-garde pour la protection des mineurs

Un éclairage sur la signification et les principales nouveautés contenues dans les trois textes promulgués par le Pape François pour l’État de la Cité du Vatican et la Curie romaine.

Andrea Tornielli – Cité du Vatican

Le motu proprio sur la protection des mineurs et des personnes vulnérables, la nouvelle loi pour l’État de la Cité du Vatican étendue à la Curie romaine, et les lignes-directrices pastoralestrois documents signés chacun par le Pape François – viennent un peu plus d’un mois après la rencontre de février dernier, qui a réuni à Rome les présidents des conférences épiscopales du monde entier, et en constituent d’une certaine manière un premier fruit.

 

 

Il s’agit de lois, de normes et d’indications très spécifiques, surtout pour les destinataires: elles concernent en effet le seul État du Vatican, où l’on trouve un grand nombre de prêtres et de religieux, mais où les enfants sont très peu nombreux. Bien qu’étant pensés et rédigés pour une réalité unique au monde, où la plus grande autorité religieuse est également le souverain et le législateur, ces trois documents contiennent des indications exemplaires, qui tiennent compte des paramètres internationaux les plus avancés.

Dans le motu proprio, le seul des trois textes pour lequel la signature du Pape était indispensable, François exprime des souhaits, parmi lesquels celui que «mûrisse en tous la conscience du devoir de signaler les abus aux autorités compétentes et de coopérer avec elles dans les activités de prévention et de lutte», affirmant ainsi un principe important. ...

Le premier des trois documents est la nouvelle loi dont le premier article contient une définition précise et large de la catégorie des «adultes vulnérables» comparables aux mineurs:

«Est vulnérable toute personne en état d’infirmité, de déficience physique ou psychique, ou de privation de liberté personnelle qui de fait, même occasionnellement, en limite la capacité de compréhension ou de volonté ou en tous cas de résistance à l’outrage».

De nombreuses nouveautés significatives 

La première concerne le fait que désormais tous les délits relatifs à l’abus sur mineurs, non seulement ceux de nature sexuelle, mais aussi les mauvais traitements par exemples, seront «d’office passibles de poursuites», autrement dit même en cas d’absence de dénonciation d’une des parties.

La seconde nouveauté consiste en l’introduction d’une prescription de vingt ans qui courent, «en cas d’outrage à un mineur, à partir de sa dix-huitième année accomplie». ...

Une autre nouveauté significative concerne l’obligation de dénonciation et la sanction pour l'officier public qui omet de signaler aux autorités judiciaires vaticanes les abus dont il a eu connaissance, nonobstant le sceau sacramentel, c’est-à-dire le secret inviolable de la confession. Cela signifie que tous ceux qui, au sein de l’État et par extension de la Curie romaine, mais aussi parmi le personnel diplomatique au service des nonciatures, remplissent le rôle d’officier public (plus de 90% des personnes travaillant au Vatican ou pour le Saint-Siège) seront sanctionnés en cas de non-dénonciation.

Une nouveauté supplémentaire et significative est représentée par l’institution de la part du Gouvernorat, dans le cadre de la Direction vaticane Santé et Hygiène, d’un Service d’accompagnement pour les victimes d’abus, qui sera coordonné par un expert qualifié. Les victimes auront donc quelqu’un à qui s’adresser pour trouver de l’aide, recevoir une assistance médicale et psychologique, être informées de leurs droits et de la façon dont les faire valoir. Une nouveauté également concernant la sélection et l’embauche du personnel du Gouvernorat et de la Curie romaine: l’aptitude du candidat à interagir avec des mineurs devra être vérifiée.

... Les lignes directrices s’adressent aux prêtres, aux diacres et aux éducateurs du petit séminaire Saint Pie X, aux chanoines, aux curés et aux vicaires des deux paroisses, aux religieux et religieuses qui résident au Vatican, comme à «tous ceux qui œuvrent, à quel titre que ce soit, individuel ou associé, à l’intérieur de la communauté ecclésiale du Vicariat de la Cité du Vatican».

On spécifie par exemple que ces personnes doivent «être toujours visibles par les autres lorsqu’elles sont en présence de mineurs», qu’il est sévèrement interdit d’«instaurer un rapport préférentiel avec un mineur en particulier, de s’adresser à un mineur de manière offensante ou d’adopter des comportements inappropriés ou sexuellement allusifs, de demander à un mineur de garder un secret, de photographier ou de filmer un mineur sans le consentement écrit de ses parents».  

Congrégation pour la Doctrine de la foi: un vademecum anti-abus pour l’Église universelle

À ces documents venant d’être publiés, comme annoncé à la fin du sommet de février, suivra la publication de la part de la Congrégation pour la Doctrine de la foi d’un vademecum anti-abus pour l’Église universelle, et la création de mécanismes pour aider les diocèses en carence de personnel qualifié à affronter ces cas.  

Le pas franchi par François est donc clair et non-équivoque: «La protection des mineurs et des personnes vulnérables fait partie intégrante du message évangélique que l’Église et tous ses membres sont appelés à diffuser dans le monde».

jeudi, 28 mars 2019

Pape François: lorsqu'il y a beaucoup de monde, pas de baisemain, par respect pour les personnes. Une mesure d'hygiène

Le cléricalisme féministe

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Le pouvoir de changer la vérité

Le cléricalisme féministe

Le cléricalisme dénoncé par le Pape François consiste à déformer les faits pour entrer dans le mensonge, le pouvoir, afin de cacher la vérité.

Nous sommes inviter à aimer la vérité telle qu’elle se présente, avec ses côtés dramatiques et effrayants, sans oublier sa luminosité, sa splendeur et même son charme.

Mme Pedotti, Mme Soupa, et bien d’autres, cherchent le pouvoir, pour ne voir que les scandales et malheureusement pour réinventer la foi et créer un Jésus à leur image et leur ressemblance.

Un autre cléricalisme, un autre pouvoir, presque invisibles, qui certes dénoncent avec raison les scandales, sans pour autant nous mener vers la lumière et la libération.

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Des millions, des milliards d’hommes et de femmes sont blessés par les ignominies commises par des clercs contre des innocents, des enfants, des femmes, des religieuses...

Avec douleur et révolte contre une institution en faillite, ils continuent cependant de chérir et d’aimer Jésus qui est La Vérité, l’auteur de notre foi et la tête de l’Eglise.

Cette communauté, cette communion est entraînée par l’Esprit-Saint, par la Vierge, avec Pierre, vers la vérité tout entière.

N’ayons jamais peur de la vérité, quoi qu’il en coûte.

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La fidélité à la vérité est toujours un chemin de souffrance. 

Évangile selon saint Jean 18, 33b-37

En ce temps-là, Pilate appela Jésus et lui dit : ..... Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »

Les prêtres du diocèse de Lyon votent le départ rapide et définitif du cardinal Barbarin

Les prêtres du diocèse de Lyon votent le départ rapide et définitif du cardinal Barbarin

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Le diocèse de Lyon souhaite le départ rapide et défnitif de Mgr Barbarin. Dans un communiqué publié mercredi après midi, le père Yves Baumgarten , le vicaire général en charge du diocèse depuis le retrait du cardinal, fait une restitution subtile du conseil presbytéral et diaconal convoqué la veille.

En dépit des précautions d'usage, l'urgence s'exprime : Mgr Barbarin doit quitter au plus tôt ses fonctions. 

suite

Note: Beaucoup de personnes sont fâchées contre le Saint-Père. Mais quelles infos lui donnent-on ? Le Pape s'occupe du monde entier, et vue de Rome, la France est petite, pas le centre du monde. Le Pape a été le seul qui ait pu le faire réfléchir et infléchir en lui demandant de prendre de la distance.

Cette décision a été possible en concomitance avec celle de François.

mardi, 26 mars 2019

Le Pape ne veut pas que l'on embrasse son anneau

Le pape ne veut vraiment pas que l'on embrasse son anneau du pêcheur: cette vidéo devenue virale le montre bien

lundi, 25 mars 2019

Jeunesse: "Le Christ vit" sera publié le 2 avril, jour de la naissance au ciel de Saint Jean-Paul II

Le sacrement de la réconciliation, ”la plus grande contribution à l'écologie humaine"

Le sacrement de la réconciliation, ”la plus grande contribution à l'écologie humaine"   

25.03.2019 par I.MEDIA

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Le sacrement de la réconciliation est ”la plus grande contribution que l'on puisse apporter à l'écologie humaine”, a affirmé le cardinal Mauro Piacenza, à la tête du Tribunal de la Pénitencerie apostolique.

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dimanche, 24 mars 2019

Le Pape accepte la renonciation du cardinal Ezzati du Chili, et pas celle du Cardinal Barbarin ?

Le Pape accepte la renonciation du cardinal Ezzati du Chili, et pas celle du Cardinal Barbarin ?

cq5dam.thumbnail.cropped.1500.844.jpegDu moment que les victimes du Père Preynat ont entrepris un parcours judiciaire, il est normal et donc légal de laisser la procédure aller jusqu'au bout. En l'état Barbarin a fait appel, ce qui est son droit. 

La procédure du Cardinal Chilien était plus avancée, et un verdict a été établi: la huitième section de la Cour d’appel de Santiago du Chili a repoussé la demande de classement des accusations adressées au cardinal d’avoir occulté des abus sur mineurs accomplis par des membres du clergé dans son diocèse.

Certes, contrairement aux niveaux émotionnel et médiatique, le monde juridique prend son temps en étant plus froid et rationnel.

Le Pape François n'a ainsi pas d'autres choix, il respecte les lois civiles des différents pays. 

François a incité le Cardinal Barbarin a se mettre en retrait. 

vendredi, 22 mars 2019

Sodoma ou le Vatican vu par le petit bout de la lorgnette

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Sodoma ou le Vatican vu par le petit bout de la lorgnette

Frédéric Martel est un homme sympathique, intelligent, cultivé et militant. Homosexuel assumé et revendiqué, notre journaliste de France Culture est également écrivain et sociologue, auteur d'une dizaine d'ouvrages. Pour la sortie de sa fiction, Martel assume également un plan de communication soignée, ciblée, au timing ajustée. Il a gagné, chapeau !

M'intéressant au monde de la communication, j'ai commencé à le lire. La petite chanson des années 80 m'est venu en tête. Je la paraphrase ainsi: "par le petit bout de la lorgnette, que l'Eglise est gay" ...

Un mauvais départ

Après quatre années d'enquêtes, l'opus commence mal, avec quelques erreurs factuelles:

- Personne n'annonce la mort du Pape et un Cardinal proclame au monde le fameux "Habemus Papam" depuis la Loggia, le balcon de la Basilique Saint-Pierre. Ce rôle n'est dévolu à aucun "monsignore" (pg.11)

- La fameuse phrase du Pape François "qui suis-je pour juger ?" est amputée. Il manque comme toujours "si une personne suit droitement le Seigneur". (chap.3)

- La Domus Sanctie Marthae, domicile actuel de François, n'était pas la résidence des Cardinaux, mais une sorte d'hôtel pour ne plus loger les Cardinaux électeurs à la chapelle Sixtine, dans des conditions plus que spartiates. (pg.31)

- Le Cardinal Bertone, sercrétaire d'Etat de Benoît XVI, n'a pas suivi la formation diplomatique. (pg.112)

Certes, l'erreur est humaine. Je me demande toutefois à quoi pensait Frédéric Martel en écrivant ses plus de 600 pages. 

Dieu, le Christ et la foi aux abonnés absents

Sincèrement, la lecture est ennuyeuse. Les pèlerins se rendent à Rome pour y porter un regard de foi, apporter des intentions de prières (pour une personne malade, une rupture familiale, un décès, un drame, un enfant etc.) et trouver auprès de la Vierge Marie, de Saint Pierre et de Saint Paul, des premiers martyrs chrétiens du Colisée, de la foule des saints et des bienheureux qui furent proclamés tels par les Papes, une aide providentielle.

Sodoma ne s'occupe que de sexe, des habits, des tendances cachées ou inexistantes du personnel de l'Eglise. Après 100 pages, la lassitude me gagne. Pie XII serait suspect d'homosexualité, tout comme Jean XXIII, Paul VI, Benoît XVI ... et presque tous finalement. Pensez donc, plus de 80% des prélats seraient homosexuels, chiffre invérifiable. 

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Freud voyait la nature humaine blessée sous l'angle de la sexualité, au point d'avoir une vision pansexualiste. Notre bon journaliste voit l'histoire récente de l'Eglise, non pas avec l'oeil de Moscou, mais avec la lorgnette homosexuelle. La diplomatie, la politique de paix du Saint-Siège, l'art, la liturgie, la littérature, la musique, bref tout est réinterprété par cette fixette. Même le jugement dernier de Michel-Ange est vu comme une révélation homosexuelle. 

L'expression "voir les choses par le petit bout de la lorgnette " résume bien le pavé. Elle signifie bien "ne voir des choses qu’une petite partie, qu’un aspect accessoire dont on exagère l’importance, au point de négliger l’ensemble". Hélas, cette enquête annoncée "urbi et orbi" offre une vue étriquée qui jaillit d'un esprit malheureusement étroit. Il ne pense qu'à ça !

La garde suisse

Pour avoir fréquenté la garde suisse pontificale, l'assassinat de commandant Aesterman en 1998 est encore vu à travers le prisme déformant de l'homosexualité. A-t-il pensé une seule seconde aux parents des défunts ?

Les gardes suisses trouvent parfois leurs futures épouses à Rome. Comme me l'a soufflé un ancien garde:  "pour le Da Vinci Code, Dan Brown avouait au moins avoir écrit une fiction ". 

Bref, l'enquête est une projection assez personnelle et la petite flamme de la bougie de Sodoma s'éteint dès les premières pages. 

Reste quelques vérités, comme la possible couverture des crimes pédophiles par des prélats homosexuels: "Je tiens ton secret, tu tiens le mien", un reflex psychologique assez classique. Sans oublier la fine analyse du Pape à propos de la rigidité. Cette dernière est une sorte d'hypocrisie qui cache une vie morale difficile. 

Enfin, les 11 pages de l'archevêque Viganò, ancien nonce aux USA, semble avérées. Or, Andrea Tornielli, avant d'être nommé directeur éditorial dans les médias du Vatican, a su décortiquer et démêler, le vrai du faux, dans un livre en italien. 

Bref, le reproche est souvent fait à l'Eglise de ne parler que de sexe. Sodoma semble être une démonstration qu'un "petit rapporteur" peut ne voir chez les ecclésiastiques que leur sexualité. 

J'ai encore plus de 450 pages ... je ne sais pas si je vais tenir jusqu'au bout. 

jeudi, 21 mars 2019

Journée mondiale de la Trisomie 21: chaussettes dépareillées, la différence n'empêche pas d'avancer

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Des chaussettes dépareillées en cette Journée mondiale de la #Trisomie21 pour montrer que la différence n’empêche pas d’avancer ! #WorldDownSyndromeDay

Aux couleurs fribourgeoises !

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mercredi, 20 mars 2019

Le Père Yves Baumgartner: le Pape François a incité le Cardinal Barbarin à se mettre en retrait

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Le Père Yves Baumgartner: le Pape François a incité le Cardinal Barbarin à se mettre en retrait

Définition: Pousser à faire quelque chose, à reproduire une attitude, un comportement, des idées que l'on n'aurait pas adoptés sans cette stimulation extérieure.

Exemple : Il incite ses camarades à sécher les cours avec lui. Synonymes : encourager, persuader, provoquer, conseiller, exciter, exhorter

 

Retour sur le retrait du Cardinal Barbarin

Retour sur le retrait du Cardinal Barbarin

Unknown-4.jpegLa machine médiatique s'est mis à tourner à partir de la première phrase du communiqué de presse de Lyon. Comme les médias ne peuvent jamais être objectifs, il est impossible de prendre le tout. 

L'immense majorité a retenu: le Pape a refusé la démission du Cardinal. 

Mais est-ce le cas ? Non, par vraiment. 

Le Saint-Père a laissé le cardinal Barbarin libre de prendre la décision la plus appropriée pour son diocèse.

Tout d'abord, le temps de la justice ne correspond pas au temps médiatique. Le Pape dirait: le temps est supérieur à l'espace. Notre culture est médiatique, et je comprends parfaitement que la décision personnelle du Cardinal blesse encore et à nouveau les victimes. Dramatique !

La décision du Saint-Père est à l'image du verdict rendu par la justice française. La démission est ainsi prescrite, dans le sens qu'elle ne pouvait plus être activée. Juridiquement, l'appel est en cours et donc l'effet de la peine, 6 mois avec sursis, est suspendue. Le Pape ne pouvait pas prendre une autre décision.

François a pris la décision la plus sage: renvoyer le Cardinal à sa conscience. Autrement dit: Eminence, ne reportez pas sur moi votre décision. C'est à vous de prendre un temps de retrait. Ceci lui a été suggéré par le Pape lui-même (l'essentiel de l'interview de Barbarin sur KTO, article de La Croix)

Les titres médiatiques auraient dû être: le Pape met en retrait le Cardinal. 

Vu de Rome, la perspective change. La question d'un journaliste reprenait l'angle donné par Lyon. 

Le Directeur “par interim” de la Salle de Presse du Saint-Siège, Alessandro Gisotti, a pour sa part affirmé ce qui suit :

«Je peux confirmer que le Saint-Père n’a pas accepté la démission présentée par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon. Conscient, cependant, des difficultés que connaît actuellement l’archidiocèse, le Saint-Père a laissé le cardinal Barbarin libre de prendre la décision la plus appropriée pour son diocèse. Le cardinal Barbarin a donc décidé de se mettre en retrait pour quelque temps et de demander au père Yves Baumgarten, vicaire général, de prendre la conduite du diocèse. Le Saint-Siège tient à redire sa proximité avec les victimes d’abus, avec les fidèles de l’archidiocèse de Lyon et avec toute l’Église de France qui vivent des heures douloureuses.»

Hélas, le communiqué laconique de Lyon a donné le ton à l’ensemble du système médiatique.

Nous devons plutôt prendre exemple sur la communication des victimes. Non seulement pour leur donner la priorité (victims first), mais en apprenant d'eux une tout autre manière de communiquer. Nous n'avons rien à défendre, si ce n'est les enfants et les victimes. 

Et personnellement, je doute fort que Preynat ai subitement arrêté son carnage en 1991. Par quel miracle ? une psychothérapie ? une guérison complète ? Il doit avoir fait, hélas, d'autres victimes. L'avenir nous le dira. 

mardi, 19 mars 2019

Décision du pape François au sujet de la démission du cardinal Philippe Barbarin: le communiqué du Père Pierre Vignon

Décision du pape François au sujet de la démission du cardinal Philippe Barbarin: le communiqué du Père Pierre Vignon

"Le pape François vient de prendre une décision en apparence sage..."

19 MARS 2019 — 

Unknown-3.jpegLe pape François vient de prendre une décision en apparence sage puisqu’elle invoque la présomption d’innocence et le cardinal Barbarin se met enfin en retrait de son diocèse vu l’impasse dans laquelle il se trouve de fait.

On peut cependant se poser des questions. Le pape n’a toujours écouté que le seul cardinal Barbarin, et lu la seule note en trois points et en espagnol de ses avocats, refusant plusieurs fois de recevoir les dizaines de victimes de Bernard Preynat malgré leurs demandes. Pourquoi ?

Il faut être aveugle pour ne pas voir derrière cette affaire la coûteuse opération de communication. L’argument principal des officines qui travaillent pour lui, et que relayent les catolles lyonnaises, est qu’il est un bouc émissaire qui paye pour les autres. C’est faire trop bon marché de la souffrance des victimes. Il vaut mieux regarder les agneaux que leur berger avait le devoir de protéger.

On dit que l’argument des victimes « je souffre donc j’ai raison » n’est pas valable, mais on ne se rend pas compte qu’il n’est pas mis dans son sens logique qui est : « Je souffre donc c’est toi qui n’as pas raison. »

Trois questions fondamentales se posent : qui paye la com du cardinal ? Où est Bernard Preynat et qui le planque ? Comment se fait-il qu’il soit encore prêtre ?

Le cardinal Philippe Barbarin connaît Bernard Preynat depuis longtemps puisque c’est lui qui a prêché à Paray-le-Monial à la fin août 1991 la retraite spirituelle que le cardinal Decourtray lui avait demandé de suivre après sa mise momentanée à l’écart.

Quand le pape François essaye d’éteindre dans un coin de l’Eglise l’incendie qui suit les révélations des scandales des ecclésiastiques et de ceux qui les couvrent, cela se rallume aussitôt dans un autre. La réforme de l’Eglise demande la sanction des abus, sans parler de l’indemnisation des victimes, mais aussi la punition de ceux qui les ont couverts. La respectabilité des évêques est ruinée : qui peut certifier que son évêque ne s’est pas compromis à la nonciature avant sa nomination ?

Pour retrouver un début de crédibilité, il serait bon de prendre pour commencer trois mesures qui seraient un geste fort de bonne volonté : demander au Saint-Siège la révocation immédiate et sans condition de l’état clérical de Bernard Preynat ; demander au pape de recevoir les dizaines de victimes ; et puisque j’y suis, me réhabiliter dans ma fonction de juge dont j’ai été injustement déchu.

C’est l’honneur des Lyonnais de se lever dans les salles pour applaudir à la fin du film « Grâce à Dieu ». Un cardinal ou un évêque ne sont pas l’Eglise, le peuple de Dieu si. Que le pape François retrouve le peuple, c’est tout le sens de ma réaction.

L'archevêque de Paris, Mgr Aupetit condamne les propos de l'abbé de La Morandais

Unknown-2.jpegLa pédophilie est une énigme psycho-scientifique. Et moi ça me pose beaucoup de questions", a-t-il débuté sa réponse. Et d'argumenter:

"On a toujours l'impression que c'est un viol, qu'il y a de la violence. Mais au départ, je ne crois pas. D'après les échos que j'ai eus, les confidence, un enfant cherche spontanément de la tendresse de la part d'un homme ou d'une femme (...) et souvent ce sont des gamins en frustration de tendresse."

Des propos qui ont fait réagir les chroniqueurs et Audrey Crespo-Mara, la présentatrice de l'émission "Audrey & Co".

"La responsabilité est chez l'adulte quand même, on ne peut pas dire l'inverse", a-t-elle lancé à l'ecclésiastique. Ce qui ne l'a pas empêché de poursuivre dans le même sens. "Bien entendu. Mais le gamin va chercher de la tendresse. Vous avez tous observé qu'un gamin vient et qu'il vous embrasse sur la bouche..."

Le Cardinal Barbarin: le Pape François n’a pas souhaité prendre lui-même cette décision, mais me l'a suggérée

Le Cardinal Barbarin: le Pape François n’a pas souhaité prendre lui-même cette décision, mais me l'a suggérée

Le Pape François au Cardinal Barbarin : "Ce n'est pas à moi de décider mais à toi" 

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Mardi 19 mars 2019, Message Cardinal Barbarin.

A tous, Chers frères et sœurs

Hier, lors de notre rencontre au Vatican, j’étais venu remettre ma charge entre les mains du saint Père, mais il n’a pas accepté. Celui qui est en attente du jugement d’appel, m’a-t-il dit, est présumé innocent. Il ne voulait pas donner l’impression de me sanctionner. C’est la même réponse qu’il m’avait faite il y a trois ans lorsque, dans la première tempête médiatique, j’étais venu le rencontrer avec la même intention.

Cependant, cette fois-ci, comprenant la souffrance de tout notre diocèse depuis longtemps, et conscient du trouble profond de toute l’Eglise de France, il est d’accord pour que je me mette en retrait pour quelque temps. Il n’a pas souhaité prendre lui-même cette décision. Il s’est contenté de me la suggérer et il a tenu que ce soit moi qui décide ce qui me semblerait le mieux pour notre diocèse.

C’est en plein accord avec lui que j’ai donc demandé au P. Yves Baumgarten, vicaire général modérateur, de prendre la conduite du diocèse. Il sera accompagné par ses deux frères vicaires généraux, Mgr Emmanuel Gobilliard et le P. Eric Mouterde, Véronique Bouscayrol, économe diocésaine et Chantal Chaussard, chancelier. Mgr Patrick Le Gal reste aussi disponible pour les services qui doivent être accomplis par un évêque.

Le P. Baumgarten continuera de travailler avec les différents conseils : le conseil épiscopal, le conseil presbytéral, le conseil diocésain des affaires économiques et le collège des consulteurs. Je le remercie chaleureusement et fraternellement d’avoir accepté cette charge et je compte sur vous tous pour l’aider dans sa mission en cette période délicate. C’est toute l’Eglise qui vit ces temps-ci une grande épreuve, dans le monde entier et la France est loin d’être épargnée. Cependant, nous savons que nous devons toujours être d’abord attentifs aux victimes. A chaque fois que nous les accueillons et que nous les écoutons -j’en ai eu la confirmation lors du procès de janvier au tribunal de grande instance de Lyon- nous découvrons de manière nouvelle la profondeur et la gravité des blessures dont ces hommes souffrent depuis leur enfance.

En vous remerciant d’accueillir cette décision dans la confiance et avec paix, je confie la mission nouvelle du P. Baumgarten et de ses proches collaborateurs à votre prière, et je demande au Seigneur qu’il nous donne d’avancer humblement et « d’un seul cœur » vers la lumière de Pâques.

Service de la communication Diocèse de Lyon 6 avenue Adolphe Max 69321 Lyon cedex 05

Après sa rencontre avec le Pape François, le Cardinal Barbarin en direct sur KTO

 

Le Cardinal Barbarin a décidé de se mettre en retrait

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Le Cardinal Barbarin a décidé de se mettre en retrait

Communiqué officiel – rencontre du cardinal Philippe Barbarin et du pape François le 18 mars 2019

Lundi matin, j’ai remis ma mission entre les mains du Saint Père.

En invoquant la présomption d’innocence, il n’a pas voulu accepter cette démission.

Source

N.B. Le Pape n'a pas voulu décider, car il revient au Cardinal de prendre cette responsabilité 

Le Pape a renvoyé le Cardinal à sa conscience: 

« Conscient, cependant, des difficultés que connaît actuellement l'archidiocèse, le Saint-Père a laissé le cardinal Barbarin libre de prendre la décision la plus appropriée pour son diocèse», ajoute le communiqué du Saint-Siège.

Commentaire d'Arnaud Bédat sur Facbook: 

"Le cardinal Barbarin est toujours présumé innocent, comme tout justiciable n'ayant pas épuisé tous les recours qui s'offrent à lui. Il a fait appel et le Parquet, qui avait demandé son acquittement, a aussi fait appel, rappelons-le. Il aurait été prématuré pour le pape de se débarrasser purement et simplement du cardinal : il est légaliste, et il raison de l'être.

Pour le reste, il agit en bon jésuite et laisse Barbarin faire le bon choix, en l'état: en clair, à toi de décider ce que ta conscience te dicte, je ne vais pas le faire à ta place tant que toutes les voies de recours ne sont pas épuisées. Gageons que le moment venu, François saura prendre la décision qui s'impose si la condamnation devait être confirmée en appel". 

Monseigneur Charles Morerod à Infrarouge (RTS)

Monseigneur Charles Morerod à Infrarouge (RTS)

Lettre pastorale de Monseigneur Charles Morerod

Saint Joseph, le protecteur de l'Eglise et de la vie chrétienne mise à dure épreuve

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source: Saint Jean-Paul II

Saint Joseph, le protecteur de l'Eglise et de la vie chrétienne mise à dure épreuve

28. En des temps difficiles pour l'Église, Pie IX, voulant la confier à la protection spéciale du saint patriarche Joseph, le déclara « Patron de l'Église catholique ».

Le Pape savait que son geste n'était pas hors de propos car, en raison de la très haute dignité accordée par Dieu à ce fidèle serviteur, « l'Église, après la Vierge Sainte son épouse, a toujours tenu en grand honneur le bienheureux Joseph, elle l'a comblé de louanges et a recouru de préférence à lui dans les difficultés ». Quels sont les motifs d'une telle confiance? Léon XIII les énumère ainsi: « Les raisons et les motifs speciaux pour lesquels saint Joseph est nommément le patron de l'Église et qui font que 1'Eglise espère beaucoup, en retour, de sa protection et de son patronage sont que Joseph fut l'époux de Marie et qu'il fut réputé le père de Jésus-Christ. [...] Joseph était le gardien, l'administrateur et le défenseur légitime et naturel de la maison divine dont il était le chef. [...]

Il est donc naturel et très digne du bienheureux Joseph que, de même qu'il subvenait autrefois à tous les besoins de la famille de Nazareth et l'entourait saintement de sa protection, il couvre maintenant de son céleste patronage et défende 1'Eglise de Jésus Christ ».

Ce patronage doit être invoqué, et il est toujours nécessaire à l'Église, non seulement pour la défendre contre les dangers sans cesse renaissants mais aussi et surtout pour la soutenir dans ses efforts redoublés d'évangélisation du monde et de nouvelle évangélisation des pays et des nations « où - comme je l'ai écrit dans l'exhortation apostolique Christifideles laici - la religion et la vie chrétienne étaient autrefois on ne peut plus florissantes » et qui « sont maintenant mis à dure épreuve »

lundi, 18 mars 2019

Une fronde médiatique (Mmes Soupa et Pedotti) demande la "décanonisation" de Saint Jean-Paul II.

Une fronde médiatique (Mmes Soupa et Pedotti) demande la "décanonisation" de Saint Jean-Paul II.

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Lien

Curieusement, pourquoi pas celle de Saint Jean XXIII ? 

Voici les paroles prononcées par le Pape François lors de leur canonisation (par les mots prononcés par le souverain pontifie, l'infaillibilité engagée)

Ad honorem Sanctæ et Individuæ Trinitatis, ad exaltationem fidei catholicæ et vitæ christianæ incrementum, auctoritate Domini nostri Iesu Christi, beatorum Apostolorum Petri et Pauli ac Nostra, matura deliberatione præhabita et divina ope sæpius implorata, ac de plurimorum Fratrum Nostrorum consilio, Beatos. Sanctos esse decernimus et definimus, ac Sanctorum Catalogo adscribimus, statuentes eos in universa Ecclesia inter Sanctos pia devotione recoli debere.In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti

« En l'honneur de la Très Sainte Trinité, pour l'exaltation de la foi catholique et pour l’accroissement de la vie chrétienne, avec l'autorité de Notre Seigneur Jésus-Christ, des Saints Apôtres Pierre et Paul, et la Nôtre, après avoir longuement réfléchi et invoqué à plusieurs reprises l'aide divine et écouté l'avis de beaucoup de Nos Frères dans l'Épiscopat, nous déclarons et nous définissons Saint, le Bienheureux.

Et nous l'inscrivons dans le Livre des Saints et nous décrétons qu'il doit être vénéré avec dévotion dans toute l'Église.

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit »

Tout d'abord, Jean-Paul II a grandi au beau milieu de deux régimes totalitaires, dont la pratique consistait à monter de toutes pièces des dossiers pour calomnier des prêtres. Puis, le motu proprio de 2001, signé par la congrégation pour la doctrine de la foi, demandant de faire remonter à Rome les dossiers, a été entrepris sous son pontificat. Enfin, un saint est d'abord une personne humaine, comme vous et moi, soumise à la faiblesse et aux erreurs. 

Je n'imagine pas une seule seconde Karol Wojtilà couvrir des criminels. Il a pu être trompé et manipulé, comme nous tous. 

Quant à considérer la théologie du corps comme obsolète, il faut savoir que les criminels ne la vivent pas. Le remède à tous ces scandales est justement la lutte contre la corruption, et une vie précisément conforme à l'Evangile. 

dimanche, 17 mars 2019

Lettre pastorale de Carême 2019 de Monseigneur Charles Morerod : "le dialogue pour la vérité"

Lettre pastorale de Carême 2019 de Monseigneur Charles Morerod : "le dialogue pour la vérité"

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Lien: La Croix

Ce sont d’abord les victimes qui doivent être protégées, ainsi que d’éventuelles futures victimes des mêmes abuseurs. Il est vraiment bon que la lumière s’étende toujours plus, car elle est la condition d’un changement en profondeur. C’est le Christ qui nous le dit : « La vérité vous rendra libres » (Jean 8,32), « Rien, en effet, n’est voilé qui ne sera révélé, rien de caché qui ne sera connu » (Luc 12,2).

source: page Facebook de Charles Morerod

Lettre pastorale de Carême 2019

« Le dialogue pour la vérité »

J’avais écrit une lettre pastorale, et je l’ai changée. Je ne peux pas ne rien dire des événements qui troublent gravement notre Église et sa crédibilité. Dans un premier temps je ne voulais pas revenir sur une question dont j’ai parlé dans ma lettre pastorale du Carême 2018, mais je ne peux pas supposer qu’on s’en souvienne, ni faire comme si les problèmes étaient réglés à l’avance.

Les abus sont dramatiques, et le sont d’autant plus qu’ils concernent des personnes qui ne peuvent pas se défendre : des mineurs mais aussi des femmes majeures (entre autres des religieuses) que l’on a activement maintenues dans une situation de dépendance. La mise en lumière de ces abus mérite un jugement d’abord positif, malgré la souffrance qu’elle provoque chez des victimes qui revivent leur drame, mais aussi chez les personnes qui aiment l’Évangile et l’Église. En effet, si la première souffrance des victimes a été l’abus, elle a été redoublée et prolongée par la négation et la dissimulation.

Ce sont d’abord les victimes qui doivent être protégées, ainsi que d’éventuelles futures victimes des mêmes abuseurs. Il est vraiment bon que la lumière s’étende toujours plus, car elle est la condition d’un changement en profondeur. C’est le Christ qui nous le dit : « La vérité vous rendra libres » (Jean 8,32), « Rien, en effet, n’est voilé qui ne sera révélé, rien de caché qui ne sera connu » (Luc 12,2).

Certes la grande majorité d’entre nous se dit : « Je n’ai pas à payer pour les fautes des autres ! » Oui et non, car même lorsque des abus ont été commis par des prêtres (et évêques), les victimes pointent du doigt une complicité plus large de la « société chrétienne ». Quant aux prêtres, je vois le ministère admirable de beaucoup d’entre eux, l’aide considérable apportée à des personnes en souffrance, et le soupçon soulevé contre eux est une des raisons de recherche de la vérité, car nous sommes perçus comme unis … Nous tenons tous à mettre en œuvre de beaux principes de solidarité dans l’Église, et ces principes ne se limitent pas à quelques cas : « Un membre [de l’Église] souffre-t-il ? Tous les membres souffrent avec lui. Un membre est-il à l’honneur ?

Tous les membres se réjouissent avec lui » (I Corinthiens 12,26). Comme le pape nous y invite dans son parallèle entre abus et cléricalisme, nous devons revoir notre point de vue, notamment sur les types d’autorité dans l’Église, qui sont prévus pour servir et non pour favoriser de ridicules vanités, d’utilisation d’autrui pour son propre ego, conduisant à d’odieux esclavages. Je vois ma propre responsabilité à cet égard, mais je ne peux la porter seul.

Le fait que les présidents des conférences des évêques du monde entier aient été rassemblés par le pape, et que le même pape ait dénoncé des abus sur des religieuses, tout cela est une mise en lumière bienvenue et nécessaire.

En Suisse, au moins, nous pouvons bien collaborer avec les autorités de l’État, et c’est la première chose que nous devons faire : nous avons le devoir de ne rien leur cacher de ce que nous savons ou soupçonnons. La police a le droit et les moyens d’enquêter de manière compétente, moi pas (par exemple).

Je sais que beaucoup demandent que l’on passe des paroles à des mesures précises. J’espère qu’elles vont venir, tout en voyant la difficulté qu’il y a à présenter des mesures identiques pour le monde entier, par exemple en exigeant une dénonciation auprès de la justice de l’Etat, alors que les États ne sont pas partout une aide.

En Suisse, au moins, nous pouvons bien collaborer avec les autorités de l’État, et c’est la première chose que nous devons faire : nous avons le devoir de ne rien leur cacher de ce que nous savons ou soupçonnons. La police a le droit et les moyens d’enquêter de manière compétente, moi pas (par exemple). Fondamentalement, nous avons un besoin urgent de changement de la culture interne à l’Église, par la reconnaissance par Dieu de notre égalité devant lui, avec une priorité aux plus faibles.

« Nous pouvons être alliés, pas ennemis. (…) Mais si vous ne vous décidez pas de manière radicale à être du côté des enfants, des mères, des familles, de la société civile, vous avez raison d'avoir peur de nous, car nous les journalistes, qui voulons le bien commun, serons vos pires ennemis »

Lors de la rencontre de février à Rome, la journaliste mexicaine Valentina Alazraki, qui travaille au Vatican depuis des décennies, s’est adressée aux évêques : « Nous pouvons être alliés, pas ennemis. (…) Mais si vous ne vous décidez pas de manière radicale à être du côté des enfants, des mères, des familles, de la société civile, vous avez raison d'avoir peur de nous, car nous les journalistes, qui voulons le bien commun, serons vos pires ennemis » (1).

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C’est d’ailleurs aussi ce que disaient au moins une partie des victimes présentées dans le film Grâce à Dieu. Je suis témoin de l’aide qu’apportent des victimes et des journalistes quand on accepte le dialogue. Les catholiques qui pensent en ce moment que l’Église est victime d’une campagne de dénigrement sous-estiment la lassitude de personnes qui, en aidant à faire la lumière, désirent souvent aider aussi l’Église à se purifier.

L’expérience montre que l’Église se réforme sous l’influence de la sainteté de ses membres (typiquement S. François d’Assise), mais aussi sous l’influence de forces apparemment adverses, qui stimulent les bonnes volontés internes … Quand on nous offre un dialogue, comme vient de le faire Valentina Alazraki à la suite de nombreuses victimes, souvenons-nous des bienfaits que tous ont pu retirer de certains de nos dialogues dans différents domaines.

Parmi les souffrances causées par des facteurs directement liés à notre foi chrétienne il y a les conflits religieux entre chrétiens, encore présents chez nous comme animosité mutuelle il y a un demi-siècle. Or ces conflits, dans nos régions, ont été très largement dépassés par des décennies de dialogue œcuménique, et nous en sommes tous reconnaissants. En écoutant ceux dont on avait cru qu’ils voulaient notre mal, nous avons pu non seulement favoriser la paix avec eux, mais aussi notre paix avec nous-mêmes.

Ce message, ou ce témoignage, est actuel dans un cadre plus large : notre société risque toujours davantage d’être composée de groupes juxtaposés qui se ferment sur eux-mêmes. On voit sur les réseaux sociaux des groupes de personnes qui partagent toujours des informations allant dans le même sens … Ce risque touche évidemment aussi l’Église : ne rentrons pas dans notre coquille face à la critique.

Si nous voulons apporter une contribution à la société dans le domaine du dialogue, nous devons le faire aussi au sein de l’Église. Cela porte sur bien des aspects, mais j’en relève un qui sera l’objet d’une attention particulière chez nous : le dialogue entre croyants de différentes origines. Dans notre diocèse, la majorité des catholiques pratiquants est d’origine étrangère : c’est d’abord un motif de joie, parfois un motif de tension. Je vois d’abord la joie, car sur ces points des personnes éloignées de l’Église trouvent dans notre fraternité interne un vrai signe d’espérance (2).

Si nos relations mutuelles rendent parfois grinçant l’adage de Tertullien « Voyez comme ils s’aiment », on doit aussi relever les cas où nos relations sont vraiment une bonne nouvelle. Là où il existe, notre dialogue est un apport positif à toute la société (nous sommes là d’abord pour apporter la Bonne Nouvelle). Une session regroupant les personnes qui travaillent pour l’Église sera consacrée à ce dialogue interne entre catholiques suisses et immigrés (à mi-novembre 2019).

Ma lettre devait parler de dialogue œcuménique et de dialogue interne à l’Église : j’y fais donc allusion, mais l’actualité amène à une approche plus large : aimons la lumière, n’en ayons pas peur, et que la souffrance liée à des critiques fondées soit pour toutes les personnes impliquées une occasion de libération ! Que notre humiliation nous rende plus fidèles au Christ, afin que l’on puisse voir dans l’Église l’Évangile qui continue !

(1) https://www.vaticannews.va/…/journaliste-mexicaine-abus-e...
(2) Par exemple la paroisse et les missions linguistiques de Renens ont reçu de la commune le Mérite de l’intégration en 2005 et 2012

samedi, 16 mars 2019

Après quatorze mois d'arrêt, le blog "Le Suisse Rom@in" reprend du service.

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Après quatorze mois d'arrêt, le blog "Le Suisse Rom@in" reprend du service.

Bien chers lecteurs,

Saint Mère Teresa de Calcutta avait cette phrase: "ce que nous faisons est une goutte d'eau dans la mer, mais si elle n'y était pas, elle manquerait". 

Face à la déferlante médiatique, un véritable tsunami, j'admire et soutiens les victimes des crimes de prêtres pédérastes. La Parole Libérée a crée un mouvement pour secouer le cocotier: site Internet, contacts avec les journalistes, réalisation d'un film (Grâce à Dieu) ... Le cri des innocents a commencé à être entendu. 

Je fais mienne la citation de Clémenceau, reprise par mon ami prêtre Pierre Vignon qui travaille pour et avec les victimes:

 

"La guerre ! C'est une chose trop grave pour la confier à des militaires".

 

Joyeux de vous retrouver, je vous dis à lundi 18 mars prochain !