ROME, Dimanche 23 mars 2008 (ZENIT.org) - Le « gender » est-il une « idéologie » ? Marguerite A. Peeters analyse les tenants et aboutissants dans cet entretien accordé à Zenit.
Marguerite Peeters est belgo-américaine. Elle a récemment évoqué ce thème lors du congrès international organisé à Rome par le conseil pontifical pour les Laïcs, à l'occasion des 20 ans de « Mulieris dignitatem ».
L'auteur est rédactrice en chef de l' « Interactive Information Services » (cf. iis@skynet.be ), un service d'information spécialisé dans l'étude de la mondialisation, de ses concepts-clefs et de ses mécanismes opérationnels
Zenit - Au congrès qui a marqué les 20 ans de « Mulieris Dignitatem », vous êtes intervenue sur « l'idéologie du gender ». Si beaucoup parlent du gender, peu savent précisément de quoi il s'agit...
Marguerite A. Peeters - Gender se traduit diversement en français : entre autres, par égalité des sexes, égalité des genres, parité, sexospécificité, autonomisation de la femme ou diversité des genres ou des sexes. La multiplicité de ces expressions crée une confusion sémantique qui relève en fait d'une stratégie utilisée pour cacher le véritable sens du gender et éviter les définitions claires. Souvent le mot est utilisé dans sa langue originale, l'anglais. Le gender n'est pas à proprement parler une idéologie, mais un phénomène culturel, un processus subtil de déconstruction culturelle et anthropologique. Il est le fruit d'un long parcours révolutionnaire occidental qui, en particulier depuis la révolution française, a été mu par une conception faussée de l'égalité entre les sexes et une volonté perverse de « libérer » l'individu de tout cadre normatif donné par la nature, la tradition, la révélation et Dieu lui-même. L'objectif du gender est de permettre à chacun de choisir « librement » sa fonction sociale, son identité ou orientation sexuelle, sa « forme de famille ». Le gender considère la vocation de la femme en tant que mère et épouse comme une construction sociale contraire à l'égalité, comme un « stéréotype » à déconstruire. La déconstruction se fait prioritairement par l'éducation des enfants (à l'insu des parents), mais aussi à travers les media, les législations, les politiques, les procédures décisionnelles dites « consensuelles », les « sessions de formation », la propagande tout azimut. La nouvelle culture favorise la promotion des divers droits des lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transsexuels. On peut dire que le gender a déjà créé une culture mondiale dans laquelle parler de complémentarité homme-femme est devenu discriminatoire et contraire à l'éthique. Une nouvelle éthique mondiale du « libre choix » ainsi compris menace de remplacer les cultures traditionnelles non-occidentales et l'éthique judéo-chrétienne.
Zenit - Quelle est l'ampleur du phénomène ?
Marguerite A. Peeters - Incommensurable. Depuis la conférence de Pékin de 1995, lorsque ce concept est devenu l'objet d'un prétendu consensus mondial, le gender s'est intégré au cœur des politiques internationales, régionales, nationales et locales, des instruments juridiques (comme le Protocole de Maputo en Afrique), des manuels scolaires, des codes éthiques des entreprises, des ONGs de développement, des Objectifs pour le Développement du Millénaire (ODM) censés être atteints d'ici 2015. Il s'est imposé comme priorité transversale de la coopération internationale. D'ores et déjà, le gender a pénétré dans nos sociétés par tous ses pores. Nous sommes maintenant en pleine phase d'application. Les agents de transformation exercent sur les pays en voie de développement une pression maximale. Dans de nombreux pays, notamment africains, des ministères du genre ont déjà remplacés les ministères de la famille : même s'il semble s'agir d'abord de promouvoir le développement social de la femme, la porte est désormais ouverte dans les pays en voie de développement à une déconstruction anthropologique opérée par des ingénieurs sociaux radicaux venant d'ailleurs. Le gender avance masqué.
Zenit - Pourquoi dites-vous que le mot « idéologie » ne convient pas ?
Marguerite A. Peeters - Parce qu'il évoque des systèmes de penser se rattachant à la modernité occidentale dont on a dit avec raison en 1989 qu'ils étaient finis en tant que systèmes, c'est-à-dire dans leur dimension intégrée, intellectuellement cohérente, clairement identifiable, totalisante, se rattachant à des « maîtres » à l'origine de « grandes théories » ayant donné naissance à des écoles de pensée : pensons au marxisme-léninisme, au nihilisme, au structuralisme, au kantisme, au positivisme, au modernisme, au nominalisme, à l'existentialisme athée et même, je dirais, au féminisme. Ces idéologies se sont déconstruites d'elles-mêmes les unes après les autres et le processus de déconstruction qu'elles ont enclenché ne charrie maintenant que des résidus. En Occident, depuis mai 68, le passage à la postmodernité s'est accéléré sans qu'on s'en rende compte ; on a basculé du rationalisme moderne à l'irrationnel postmoderne. En tant que processus ambivalent, diffus, insaisissable, sournois, opérant de l'intérieur des institutions et des cultures, difficile à identifier clairement, humainement incohérent, le gender appartient pleinement à la postmodernité occidentale. Les résidus du féminisme sont l à, mais le gender va encore plus loin dans la voie du radicalisme : il « célèbre » culturellement la diversité des choix de comportements sexuels au nom d'une égalité de pouvoir de tous les citoyens.
Zenit - Tout est-il négatif dans ce concept ?
Marguerite A. Peeters - Comme tous les concepts postmodernes, le gender opère une double déconstruction : d'une part celle du dessein de Dieu, et d'autre part celle des abus de la modernité. Le gender tente de répondre aux désordres réels du machisme, de l'autoritarisme, du cléricalisme, du paternalisme, de la domination de l'homme sur la femme qui est une conséquence du péché originel, comme nous le révèle le récit de la Genèse. Parlant à la femme après la chute, Yahvé dit : « Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi. » (Gen. 3, 16) Le gender répond à la domination masculine, non par l'amour et la réconciliation, mais par une révolte et une prise de pouvoir de la femme (empowerment) qui cherche à devenir l'égale de l'homme en termes de pouvoir social. Plaisir, pouvoir, possession de « connaissance » : ces tentations ont été les grands thèmes de la révolution féministe et sexuelle occidentale qui s'est mondialisée dans les années 1990 ; à travers le gender, elles sont même devenues une norme de la coopération internationale actuelle. Depuis la Genèse, on n'invente rien.
Zenit - Que déconstruit le gender ?
Marguerite A. Peeters - La structure anthropologique de l'homme et de la femme telle qu'elle a été créée par Dieu, qui est Père, Fils et Saint-Esprit. Autrement dit, le dessein d'amour trinitaire de Dieu sur l'homme et la femme. Le combat dans lequel nous sommes concerne l'homme lui-même, son origine divine et sa prédestination trinitaire. La mort de l'homme n'est-elle pas une conséquence de la « mort de Dieu » proclamée par Feuerbach et Nietzsche ? Nous sommes tous faits pour être père ou mère, fils ou fille, époux ou épouse, frère ou soeur. Or en niant la complémentarité anthropologique homme-femme, en voulant faire de tous des citoyens radicalement « égaux », en s'attaquant à la maternité comme une injustice sociale, en réduisant l'homme et la femme à leur fonction sociale, en en faisant des « partenaires » liés entre eux par un « contrat », on crée une culture qui empêche la réalisation de notre vocation humaine universelle.
Zenit - Un signe des temps, d'après vous ?
Marguerite A. Peeters - Oui, la « fin des idéologies » ne signifie pas pour autant la fin du processus antéchristique dont Saint Jean parlait déjà dans sa première épître (2, 18) : « déjà maintenant beaucoup d'antéchrists sont survenus ; à quoi nous reconnaissons que la dernière heure est là ». Nous savons qu'avant le retour du Christ, comme nous l'annonce Saint Paul dans la seconde lettre aux Thessaloniciens (2, 3-4), « doit venir l'apostasie et se révéler l'Homme impie, l'Etre perdu, l'Adversaire, celui qui s'élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu'à s'asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-même comme Dieu ». Du début à la fin de l'histoire, nous sommes dans un combat apocalyptique. Nous pensons aussi à la question du Christ : « Quand le Fils de l'Homme reviendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » L'aspect le plus préoccupant de la révolution culturelle mondiale et de l'ingénierie sociale qu'elle opère à une vitesse foudroyante est son lien direct avec l'apostasie. Nous avons constaté en Occident que la révolution culturelle n'a pas été sans conséquences pour la foi. C'est ce que nous rappelait, en novembre dernier, le Patriarche œcuménique Bartholomé : « La philosophie des Lumières en Occident et la révolution française ont déclenché une véritable révolution culturelle visant a remplacer la tradition précédemment chrétienne du monde occidental par une nouvelle conception de l'homme et de la société qui n'est pas chrétienne. »
Zenit - Quelle attitude les chrétiens doivent-ils avoir face à la révolution culturelle ?
Marguerite A. Peeters - Le premier service que l'Eglise ait rendre à l'humanité est d'être et de rester elle-même. Les chrétiens ne sont-ils pas appelés, pour emprunter à nouveau les mots du Patriarche, « à revenir à la plénitude, la jeunesse et la pureté de la tradition chrétienne de l'Eglise primitive » ? L'Eglise ne peut se compromettre avec des paradigmes, des programmes, des « valeurs », une éthique venant d'ailleurs. Or, souvent par ignorance, beaucoup de chrétiens se laissent séduire par la nouvelle éthique, ce qui les entraîne parfois jusqu'à l'infidélité au Magistère.
Zenit - Vous avez adressé votre livre « La mondialisation de la révolution culturelle occidentale : concepts-clefs, mécanismes opérationnels » prioritairement aux africains. Pourquoi ?
Marguerite A. Peeters - L'Occident doit faire son mea culpa et mesurer sa part de responsabilité dans le processus de déconstruction culturelle mondiale actuellement en cours. Le gender est un produit occidental qui est maintenant imposé à l'Afrique comme condition d'aide au développement. Or le gender menace les dons que Dieu lui-même a faits à l'âme africaine ; le sens de la paternité humaine et divine et d'une fraternité qui est filiale et non purement horizontale, la grâce de l'esprit d'enfance, la célébration de la maternité et de la vie.

Le Matin
Une polémique est une opportunité
La fidélité ou le marketing de l'Eglise
L'annonce de l'Eglise ne vise qu'à signaler à la conscience que quelque chose d'important est en jeux, qui fait office de symptôme ou de réveil douloureux, car fondamentalement, le chrétien se définit d'abord en rapport à la personne du Christ. La rencontre personnelle, amicale, avec le Christ change la vie. Aussi vivons de Dieu, du Christ d'abord! et la morale suivra ensuite par une réponse amoureuse et pacifiée.
Lire l'intervention
Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales vient d’adresser la lettre suivante aux pasteurs de l’Eglise universelle pour qu’ils apportent leur soutien aux chrétiens d’Orient.
Le premier axe porteur du pontificat de Benoît XVI est sans aucun doute la foi. Le second me semble être aussi la fête de la foi, soit la liturgie, la célébration de la Messe.
La formation liturgique
21. Dans cette partie de la Sainte Messe, le prêtre ne s’adresse pas principalement aux fidèles réunis. De fait, l'orientation spirituelle et intérieure de tous, prêtre et fidèles, est versus Deum per Iesum Christum, vers Dieu par Jésus-Christ. Dans la liturgie eucharistique, il est clair que le prêtre et le peuple ne prient pas tournés l'un vers l'autre, mais vers l'unique Seigneur. C'est pourquoi durant cette prière ils regardent dans la même direction, vers une image du Christ dans l'abside, vers une croix ou simplement vers le ciel, comme le fit le Seigneur dans l'oraison sacerdotale du soir précédant sa Passion
Emploi



Ancré dans la vérité
- une phrase phare de Joseph Ratzinger: "ce n'est pas en renonçant à la vérité que le dialogue est possible, mais en s'engageant d'avantage en elle. Le scepticisme ne rassemble pas*". 
A part ce contexte douloureux, il est intéressant de noter la cristallisation de 5 crises médiatiques, qui sont en faites 5 éclairages possibles, mais qui ont le gros défauts de mettre dans l'ombre des aspects fascinants du pontificat de Benoît XVI. C'est la théorie de l'agenda setting qui se cache subtilement derrières ces 5 point clefs. En effet, le monde médiatique est comme une scène avec des spots lumineux, qui éclairent certaines parties mais qui laissent d'autres actions dans l'ombre, et donc qui les ignorent. Les médias fixent les thèmes dont l'opinion publique parle.
Aussi, ces 5 points sont 5 crises médiatiques auto-produites qui se cristallisent et qui prétendent faire un portrait du Pape. Or, ce n'est que 5 traits, ce qui est tout simplement une caricature grossière. 
Le célèbre généticien, qui a découvert par ses recherches l'origine de la Trisomie 21, est l'objet d'un procès en béatification.
Selon Marco Tosatti
Mgr Büchel soutient la campagne d'Action de Carême
Son Eminence Mgr Dolan, Cardinal à New York, de la "big apple" qui est "presque une capitale mondiale", est un homme extraordinaire, qui a conquis le Pape et les Cardinaux par son humour, sa foi, son attitude "décontracté" et ses talents de grand communicateur. Humour et Amour rime bien ensemble.
Son livre "Priests for the third Millenium" (prêtres pour le 3ème millénaire) reprend ses conférences lorsqu'il était recteur du Collège américain à Rome. Un livre splendide.
Alors que certains ecclésiastiques pensaient jetter aux oubliettes la réalité de l'enfer, le mot reste présent dans le language sportif.
Pour une action de Carême sans gender; l'Action de Carême c'est bien, mais sans idéologie, sans gender c'est tellement mieux.
Le fondateur du mouvement Communion et Libération Don Giussani s'en allait vers Dieu le 24 février 2005, quelques semaines avant le retour vers le Père du bienheureux Jean Paul II et l'élection du Cardinal Ratzinger sur le Siège de Pierre. Ce dernier donna l'homélie, devant 40 000 personnes, pour les funérailles de celui qui pourrait être aussi un saint de l'Eglise.
Une bonne campagne avec un mauvais instrument
Elle est très complexe, et comporte notamment des éléments de marxisme (lutte des sexes) et d'idéalisme (la nature, la vérité, la réalité n'existent pas). Les gender studies ont aujourd'hui une influence certaine sur l'élaboration des politiques relatives à la famille, que ce soit au niveau national ou à l'échelle mondiale.
Dans l'
Andrea Tornielli note avec intelligence que la fameuse interviewe d'un des 20 corbeaux du Vatican
La police vaticane cherche à faire toute la lumière sur les fuites de documents. La 7 avec Gianluigi Nuzzi "Gli Incotoccabili" a publié des extraits d'une lettre de l'ancien secrétaire du Governatorato Viganò. Le journal "Il Fatto Quotidiano" a publié des documents financiers. Enfin, l'émission "Chi l'ha visto" a révélé une note du Père Lombardi au Pape sur le cas de Emanuela Orlandi.
Benoît XVI rencontre les prêtres romains
Nicolas Sarkozy annoncait qu'il se porterait candidat lors du 20h00 de TF1 sur Twitter.


Une grande fête de l'Église. Un moment «de joie» dans lequel «l'Église s'est serrée autour de lui» pour lui manifester « sa propre affection».