Optique 2012
L'Action de Carême Suisse 2012 vise une noble cause, soit la lutte contre la misère, la faim et la pauvreté. L'égalité de la dignité entre un homme et une femme n'est hélas pas toujours d'actualité. De plus, elle est oecuménique, ce qui est une très grande richesse. Personne ne souhaite contester cette urgence. Aussi, le communiqué de Mgr Büchel est limpide.
Toutefois, un regard faussé doit simplement changer, l'usage d'un outil de lecture, le gender, risque de faire manquer la cible. Il suffit de changer cette lunette pour mieux voir la pauvreté dans le monde. Comme le chante le solgan, par "le petit bout de la lorgnette, que le monde est fou". Il serait hautement souhaitable d'enlever les lorgnettes, les lunettes du gender, ce qui inclu les activités pour les enfants. Juste une question que Johnny Hallyday comprendrait fort bien, question d'optique!
Mgr Büchel soutient la campagne d'Action de Carême
Pendant le carême, époque de jeûne, les œuvres d'entraide ecclésiales Action de Carême, Pain pour le prochain et Etre partenaires nous rappellent que le droit à l'alimentation n'est pas encore une réalité pour tout le monde et que le scandale de la faim fait toujours de nombreuses victimes. Question complexe, le problème de la faim doit être abordé sous les angles les plus divers, et notamment dans l'optique de l'égalité entre hommes et femmes, décisive dans le combat pour éliminer cette plaie.Action de Carême entend par égalité des droits l'égalité des chances pour jeunes et vieux, pour hommes et femmes, bref, la reconnaissance de la personne humaine dans sa diversité, au-delà de son sexe, de son origine, de ses croyances et de son âge. « Dieu annonce une « vie en abondance » pour tous. Voilà ce qui inspire Action de Carême. En effet, la vision biblique du Royaume de Dieu annonce à tous les êtres humains – indépendamment de leur statut social ou religieux – « la vie en abondance » (Jn 10,10) », peut-on lire dans nos lignes directrices. En promouvant l’accès aux ressources naturelles – eau, terre ou air – mais aussi aux ressources immatérielles – santé, éducation et droit – on favorise une existence solidaire qui fait écho à « la vie en abondance » promise.
En règle générale, l'extrême pauvreté frappe davantage les femmes et les filles. Bien que celles-ci soient plus nombreuses que les hommes, elles possèdent moins d'un centième de la fortune mondiale et perçoivent à peine 10 % du revenu de la planète. En outre, elles accomplissent 70 % du travail non rémunéré, en particulier les tâches d'éducation et de soins des enfants, des personnes âgées et des malades. Eu égard à ces faits, la discrimination dont souffre la femme en raison de son sexe est incontestable.À la campagne, les femmes n'ont pas suffisamment accès aux ressources vitales. Ainsi, elles possèdent moins de 10 % des terres cultivées, alors même qu'elles produisent plus de 70 % des aliments destinés à subvenir aux besoins des familles. Pour l'essentiel, ce sont encore des hommes qui décident ce qui est cultivé, quels produits sont vendus et quel usage est fait du produit de la vente.Il faut associer les deux sexes à la redistribution des revenus si l'on veut que les femmes aient davantage accès aux ressources. À cet égard, il est important de motiver ensemble les hommes et les femmes, afin qu'ils s'aperçoivent des avantages et qu'ils s'approprient les idées.Pendant le carême, notre organisation lance un appel au partage. Il y a un lien entre le partage du pain et le partage du pouvoir de décision. Le pain incarne d'une part l'approvisionnement en nourriture, indispensable à notre survie. D'autre part, il symbolise les nourritures spirituelles de la vie : la sollicitude et l'amour de Dieu, la gratitude, la reconnaissance mutuelle, l'amour et les relations, c'est-à-dire des dons que l'on savoure seulement si on les partage. En fin de compte, c'est une question de partage du pouvoir, puisqu'une « vie en abondance » pour tous ne sera possible que lorsque tous – hommes et femmes – pourront s'asseoir de plein droit tant à la table où on partage le pain qu'à la table de négociation où les décisions sont prises.Action de Carême se considère le porte-parole des pauvres et des démunis.
En collaboration avec des organisations amies, elle prend parti pour eux devant l'opinion publique et face aux décideurs.Cette année, la campagne œcuménique des œuvres d'entraide rappelle que plus d'égalité équivaut aussi à moins de faim. En partageant le pain, mais aussi en nous engageant pour partager le pouvoir, nous permettons à davantage de personnes de mener une vie digne et de se libérer de la faim. Nous sommes ainsi fidèles à notre essence, nous qui avons été créés – hommes et femmes – à l'image de Dieu.Au nom des œuvres d'entraide, je remercie toutes les femmes et tous les hommes qui s'engagent pour la campagne œcuménique cette année et promeuvent la solidarité avec nos semblables au Sud.
Mgr Markus Büchel, évêque de St-Gall, préside le Conseil de fondation d'Action de Carême
« L’analyse de genre est un outil – comme des lunettes – qui permet de lire la réalité de manière critique et de la déconstruire. Ces «lunettes» critiques obligent non seulement à déconstruire les notions de femmes et de féminité, mais aussi à redéfinir celles d’hommes et de masculinité, en tenant compte de la diversité des expériences ».
Suit une affirmation sur l’Eglise qui serait une structure « androcentrique » qui entraverait leur pleine participation à la vie de l’Eglise:
« Dans l’effort de mettre en pratique le concept théologique de communion inclusive, il faut poser le problème de l’accès (ou non) et de l’usage (ou l’abus) du pouvoir tels qu’ils sont pratiqués au travers des structures hiérarchiques et androcentriques de l’Eglise. Cette forme d’organisation de l’Eglise constitue l’une des barrières les plus difficiles à vaincre afin que les femmes puissent accéder et participer pleinement, par leurs talents et leur créativité, aux organes de décision. »
« Il s’agit de déconstruire le modèle familial actuel, nucléaire et patriarcal, qui est parfois le lieu de violences et de souffrances aussi dans la petite paysannerie. Tels sont les postulats qu’il faut discuter, remettre en question et déconstruire, en utilisant la justice de genre comme outil et perspective de travail dans l’étude des barrières qui empêchent les femmes d’avoir accès aux terres et d’être autonomes, considérées à égalité dans la production, la distribution, la commercialisation et la consommation alimentaires. »
Commentaires
N'ayons pas peur des mots et remplacons "deconstruction" par "destruction" dans le texte. Ce petit exercice permet véritablement de changer de lunettes.
Est-ce honnête de faire cela me direz vous?...
Je le pense, car le terme "déconstruction" a été introduit en philosophie par Derrida qui cherchait à traduire le mot Allemand "Destruktion" (utilisé par Heidegger dans son ouvrage "Sein und Zeit"). On percoit déjà le malaise devant ce mot à l'époque ce qui explique l'apparition du doux euphémisme!
Écrit par : yb | mardi, 28 février 2012
Je connais bien les personnes qui travaillent à l'Action de carême et je puis certifier qu'elles font un excellent travail concernant la justice et la paix. Elles sont réellement soucieuses de travailler en faveur de l'égalité entre hommes et femmes , entre les différentes cultures faisant découvrir leurs richesses respectives et leurs apports mutuels . L’Action de carême se met bien au service du monde et de l’Église en développant le sens de la fraternité et de la solidarité tant au sein même de la famille qu'entre familles , dans l'Rglise et le monde. informant le public sur tout ce qui fait obstacle à leurs développement.
Écrit par : Desboeufs | dimanche, 04 mars 2012
Oui les personnes se donnent bien de la peine. Et effectivement les dons vont pour lutter contre la pauvreté. Mais je ne nie pas cela mais déplore l'usage du gender.
Écrit par : Dominique Fabien | lundi, 05 mars 2012
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