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mardi, 09 février 2010

BHL défend BXVI

images.jpegBHL défend Benoît XVI et Pie XII dans un entretien au Journal du Dimanche

JDD - Certains lecteurs de votre livre L’Idéologie française, sur les racines de Vichy, n’ont pas compris que vous souteniez Benoît XVI et Pie XII dans une de vos dernières chroniques du Point

BHL - Eh bien, c’est qu’ils m’avaient mal lu. L’Idéologie française était une critique du maurrassisme et du paganisme, pas du christianisme. Alors,Benoît XVI, je tente de le lire avec attention. Et, sur les relations judéo-chrétiennes, les procès d’intention systématiques qui lui sont faits sont juste incompréhensibles: outre qu’il met le débat à un niveau intellectuel élevé, il se situe dans la continuité totale de son prédécesseur, Jean-Paul II !

Quant à Pie XII, je demande simplement qu’on s’en tienne aux faits. Le fait est que, contrairement à ce que répètent en boucle les crétins, la plupart des archives sont ouvertes et consultables. Le fait est que, dans le silence assourdissant du monde entier sur la Shoah, il a été plutôt le moins silencieux de tous. Le fait est qu’il a, sans avions ni canons, plus dit et plus fait que Churchill, Roosevelt et de Gaulle réunis. Bien sûr qu’il aurait pu dire et faire davantage. Tout le monde peut toujours dire et faire davantage. Mais le présenter comme le "pape d’Hitler", broder inlassablement sur ce fameux"silence de Pie XII" est absurde et assez dégueulasse...

source: Blog de Patrice de Plunkett

Benoît XVI: tolérance zéro

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Ceux qui, dans l'Eglise, ont violé les droits des enfants doivent être jugés

A propos du scandale mondial des prêtres pédophiles, le Pape Benoît XVI parle aussi clairement que Jésus: "celui qui scandalise un des ses petits qui croient, cela serait mieux qu'on lui passe au cou une pierre que porte les ânes et qu'on le jette à la mer". Dans un article du "Corriere della Sera", Gian Guido Vecchi cite le discours, prononcé devant l'assembée du conseil pontifical pour la famille, qui condamne la pédophilie et promeut la tolérance zéro. Le Pape a rappelé qu'au long des siècles, avec l'exemple du Christ, l'Eglise "a promu la dignité humaine et les droits des enfants en prenant soins d'eux... malheureusement, dans divers cas, des membres de l'Eglise, agissant en sens contraire à cet engagement, ont violé de tels droits". Un évêque a confessé que les "souffrances des enfants étaient subordonnées à la protection de l'Eglise afin d'éviter le scandale".

Des cas se sont passés à Boston avec 540 abus, en Irlande où la "Commission Report" a découvert 320 cas uniquement dans le diocèse de Dublin. Aujourd'hui, l'Allemagne est aussi touchée. En 2001, le Cardinal Ratzinger a promu le document "Des graves délits" qui définit la compétence de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur les crimes pédophiles. Cela n'était pas pour occulter ces crimes, parce que le Pape a parlé de "dégout, de trahison et de honte". Dans une semaine, tous les évêques irlandais seront à Rome, convoqués par le Pape.

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H2ONews: Pour le Pape, les mineurs ont droit à une famille unie.

L'affaire Boffo: la Secrétairie d'Etat communique

images.jpegImplication de Gian Maria Vian, ou du Cardinal Bertone, totalement infondée. Dino Boffo s'était auto-démissioné après un éditorial de Vittorio Feltri sur "Il Giornale" (propriété de la famille Berlusconi) l'accusant d'avoir été cité dans un tribunal pour homosexualité. Ces pièces juridiques seraient tombées entre les mains du journal, selon Feltri, par une personne bien informée. A noter que la secrétairie d'Etat ne dément pas les affaires d'homosexualité de Boffo, que Feltri avaient pourtant reconnues comme infondées par la suite.

COMMUNIQUE DE LA SECRETAIRERIE D'ETAT

VATICAN, 9 FEV. 2010 (VIS) - Nous rapportons ci-dessous le texte d'un communiqué de la Secrétairerie d'Etat rendu public aujourd'hui en fin de matinée :

"Depuis le 23 janvier se multiplient, surtout dans de nombreux médias italiens, les nouvelles et reconstitutions concernant les évènements liés à la démission du directeur du quotidien catholique italien 'Avvenire', avec l'intention évidente de montrer l'implication, dans cette affaire, du directeur de 'L'Osservatore Romano', arrivant même à insinuer la responsabilité du Cardinal Secrétaire d'Etat. Ces nouvelles et reconstitutions n'ont aucun fondement".

"En particulier, il est faux que les responsables de la Gendarmerie vaticane ou le directeur de 'L'Osservatore Romano' ont transmis des documents qui sont à la base de la démission, le 3 septembre dernier, du directeur d''Avvenire'; il est faux que le directeur de 'L'Osservatore Romano' a donné - ou même transmis ou confirmé de quelque manière que ce soit- des informations sur ces documents, et il est faux qu'il a écrit sous un pseudonyme ou inspiré des articles dans d'autres journaux".

"Il apparaît clair, par la multiplication des argumentations et des hypothèses les plus incroyables - reprises par les médias avec une consonance vraiment singulière - que tout est basé sur des convictions non fondées, dans l'intention d'attribuer au directeur de 'L'Osservatore Romano', de façon gratuite et calomnieuse, une action sans motif, irraisonnable, et mauvaise. Ce qui donne lieu à une campagne diffamatoire contre le Saint-Siège, qui implique le Souverain Pontife lui-même".

"Le Saint-Père Benoît XVI, qui a toujours été informé, déplore ces attaques injustes et injurieuses, renouvelle sa totale confiance à ses collaborateurs, et prie pour que ceux qui ont vraiment à cœur le bien de l'Eglise agissent par tous les moyens pour que triomphent la vérité et la justice".

Note: Pour Diego Contreras, professeur d'analyse des médias à l'Université pontificale de la Sainte Croix, Vittorio Feltri a joué au Zorro espagnol, cherchant à exicter le taureau afin qu'il attaque et certains médias sont tombés dans le piège tendu.

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Le Saint-Siège n'a aucune responsabilité dans la démission de Dino Boffo

ROME, Mardi 9 février 2010 (ZENIT.org)

Le Saint-Siège a assuré ce mardi, à travers un communiqué, que ni la secrétairerie d'Etat du pape, ni le directeur de « L'Osservatore Romano » ne sont impliqués dans les événements qui ont conduit à la démission, le 3 septembre dernier, du directeur du quotidien de la Conférence épiscopale italienne « Avvenire », M. Dino Boffo. « Depuis le 23 janvier, des nouvelles et des reconstructions concernant les événements liés à la démission du directeur du quotidien catholique italien « Avvenire » se multiplient, surtout dans de nombreux médias italiens, avec l'intention évidente de démontrer une implication dans cette affaire, du directeur de L'Osservatore Romano, en allant même jusqu'à insinuer une responsabilité du cardinal secrétaire d'Etat », lit-on dans le communiqué de la secrétairerie d'Etat. « Ces nouvelles et ces reconstructions sont sans fondement », est-il précisé.Les médias italiens accusent Giovanni Maria Vian, directeur de « L'Osservatore Romano » d'avoir remis, il y a plusieurs mois, un document faux et diffamatoire contre Dino Boffo, au quotidien « Il Giornale », qui appartient à la famille du président Silvio Berlusconi. Dans un article de première page, publié le 28 août 2009, le directeur de « Il Giornale », Vittorio Feltri, faisait allusion à un procès pour harcèlement contre Dino Boffo, en se basant sur ce document.Le 2 septembre, Vittorio Feltri annonçait qu'il avait obtenu les informations révélant la culpabilité de Dino Boffo, à travers les « services secrets » du Vatican, ce qui fut démenti, de manière catégorique, par le P. Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, qui fit notamment remarquer qu'il n'existe pas de services secrets au Vatican.

Le 3 septembre, « Avvenire » rejetait en « 10 points » les accusations de « Il Giornale ». Le jour même, Dino Boffo présentait malgré tout sa démission de directeur de « Avvenire », ainsi que de la chaîne de télévision « Sat2000 » et de « Radio inBlu », à travers une lettre au président de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Angelo Bagnasco, expliquant qu'il ne souhaitait pas impliquer davantage l'Eglise dans cette affaire. Le cardinal italien accepta sa démission en lui transmettant ses « regrets », sa « profonde gratitude » et son « estime ».Le 19 septembre, le vaticaniste Sandro Magister revenait sur cette affaire dans son blog, accusant le directeur de « L'Osservatore Romano » Giovanni Maria Vian d'avoir soutenu la campagne contre Dino Boffo par un article signé avec le pseudonyme de Diana Alfieri, dans « Il Giornale » du 19 septembre.Le 4 décembre, Vittorio Feltri reconnaissait toutefois que « la reconstruction des faits décrits dans la note » qu'il avait reçue « ne correspond pas au contenu des actes du procès ». « Boffo a su attendre, malgré tout ce qui a été dit et écrit, en adoptant une attitude sobre et digne qui ne peut que susciter l'admiration », écrivait le directeur de « Il Giornale ».Le 30 janvier, Vittorio Feltri affirmait avoir reçu le document du casier judiciaire de Dino Boffo attestant le procès contre lui, à travers « une personnalité de l'Eglise de laquelle on doit se fier au plan institutionnel ». Une affirmation reprise par de nombreux journaux qui en ont déduit que la personne à laquelle se référait le directeur de « Il Giornale » était le directeur de « L'Osservatore Romano » ou le cardinal Bertone. Mais Vittorio Feltri lui-même a démenti ces affirmations en disant qu'il ne connaissait ni le directeur de « L'Osservatore Romano » ni le cardinal Bertone, qu'il ne les avait « jamais rencontrés ».

Dans le communiqué publié ce mardi, la secrétairerie d'Etat affirme qu' « il est faux que des responsables de la Gendarmerie vaticane ou le directeur de « L'Osservatore Romano » ont transmis des documents qui sont à la base de la démission, le 3 septembre dernier, du directeur de l' « Avvenire » ; il est faux que le directeur de « L'Osservatore Romano » a donné - ou en tous cas transmis ou confirmé de quelque manière que ce soit - des informations sur ces documents, et il est faux qu'il a écrit avec un pseudonyme, ou qu'il a inspiré des articles dans d'autres journaux ».« A mesure que se multiplient les argumentations et les hypothèses les plus incroyables - qui se répètent dans les médias avec une consonance vraiment singulière - on voit clairement que tout est basé sur des convictions infondées, avec l'intention d'attribuer au directeur de « L'Osservatore Romano », de manière gratuite et calomnieuse, une action non motivée, irraisonnée et méchante. Ceci donne lieu à une campagne de diffamation contre le Saint-Siège, qui implique le Pontife romain lui-même », ajoute la secrétairerie d'Etat.« Le Saint Père Benoît XVI, qui a constamment été informé, déplore ces attaques injustes et injurieuses, renouvelle une pleine confiance en ses collaborateurs et prie afin que ceux qui ont vraiment à coeur le bien de l'Eglise oeuvrent par tous les moyens pour que s'affirment la vérité et la justice », conclut-elle.

Jésus Colina

Que les yeux pour pleurer

32.jpgSelon Andrea Tornielli, citant une source de l'hebdomadaire allemand "Der Spiegel", il y aurait 94 prêtres suspects pour avoir commis des abus sexuels sur des mineurs de 1995 à aujourd'hui. Ce scandale "allemand" est actuellement sur la table du Saint Père. Il y a à peine un mois, trois jésuites s'étaient auto-accusés d'abus sexuels sur des enfants dans un prestigieux Lycée catholique de Berlin.

lundi, 08 février 2010

Retour de Recife

jpg_1342049.jpgDans quelques jours, du 11 au 13 février, l’académie pontificale pour la vie, dont le président est l'archevêque Salvatore Fisichella (photo), se réunira au Vatican.

Cette prochaine réunion de l'Académie pontificale pour la vie risquerait d'être tendue, en tout cas pour Mgr Shooyans (voir Sandro Magister, vaticaniste). Il semble que la démission de Mgr Fisichella soit demandée.

Pour mémoire, suite à la crise de la communication qu'a connu l'Eglise catholique après la levée des excommunications d'Ecône, une autre crise fut importée en France depuis le Brésil. Le but de cette manoeuvre médiatique était de faire dire à l'Eglise qu'elle réintègre un évêque négationniste, Williamson, et excommunie une enfant de 9 ans, qui a subi un avortement suite à un viol de son beau-père. Ceci était absurde.

La crise de communication se définit avant tout par une perte de maîtrise de la gestion du message. Tout part en vrille. Il faut avouer que la capacité médiatique actuelle de l'Eglise est plutôt faible. C'est un peu comme David face à Goliath. Toutefois, même des journalistes catholiques ont perdu leur sang froid. La réponse de la congrégation de la doctrine de la foi fut éclairante mais elle est arrivée bien trop tard. Seul la lettre de Mgr Fisichella dans l'Osservatore Romano avait eu un certain écho. Or il faut reconnaître que si émotionnellement elle était sans doute adaptée, elle manquait singulièrement de clarté.

Il faut savoir que l'attaque médiatique de ce drame bésilien fut lancée sciemment, afin de faire avancer la cause de l'avortement au Brésil et dans le monde. La réponse eut été de répondre, avec des voix unis, que l'évêque de Recife, au travers du curé, a offert tout son soutien et son humanité à la famille et à la petite fille, qui est une victime innocente. Ceci dit, l'avortement n'était pas la solution dans ce cas dramatique. Le salut passait par une intervention que les médecins sont chargées de trouver avec leur science médicale. L'avortement n'est jamais thérapeutique, car il tue. Benoît XVI n'était pas impliquée dans cette polémique. Enfin, ni la petite fille de 9 ans, victime d'un viol monstrueux, ni sa mère, ne furent excommuniées. Seule l'équipe médicale fut touchée par cette sanction canonique, car non seulement elle n'a pas aidé la petite, mais elle a tué en plus 2 innocents.

Toutefois, afin de comprendre la pression médiatique en faveur de l'avortement au Brésil et de part le monde, reprenons les propos de Benoît XVI dans son entretien avec les journalistes dans le vol en direction du Brésil:

4/ De La Repubblica, Italie. - Votre sainteté, dans votre discours d’arrivée, vous dites que l’Église forme les chrétiens, donne des indications morales, de sorte que les gens prennent leurs décisions librement en conscience. Êtes-vous d’accord avec l’excommunication des députés mexicains sur la question de l’avortement ?

Oui, cette excommunication n’est pas quelque chose d’arbitraire, mais cela fait partie du Code [de droit canon]. Ceci est basé simplement sur le principe que le meurtre (killing) d’un enfant humain innocent est incompatible avec l’entrée en communion avec le corps du Christ. Ainsi, [les évêques] n’ont rien fait de nouveau, d’étonnant ou d’arbitraire. Sous cet éclairage, ils ont simplement annoncé publiquement ce qui est contenu dans la loi de l’Église, et la loi de l’Église est basée sur la doctrine et la foi de l’Église, qui exprime notre reconnaissance pour la vie, et que l’individualité humaine, la personnalité humaine, est présente dès le premier instant [de la vie].

Benoît XVI et les enfants

Le Saint-Père a reçu le conseil pontifical pour la famille.

... L'Eglise au long des siècles, suivant l'exemple du Christ, a promu la protection de la dignité et les droits des enfants et, à bien des égards, elle a pris soin d'eux.

Malheureusement, dans plusieurs cas, certains de ses membres, agissant en opposition à cet engagement, ont violé ces droits: un comportement que l'Eglise ne manque et ne manquera pas de déplorer et condamner. La tendresse et l'enseignement de Jésus, qui voyait dans les enfants un modèle à suivre pour entrer dans le royaume de Dieu (cf. Mt 18,1-6; 19,13-14), ont toujours constitué un appel pressant à nourrir envers eux profond respect et soin.

Les paroles dures de Jésus contre ceux qui scandalisent l'un de ces enfants (cf. Mc 9.42 ) nous engagent tous à ne jamais abaisser le niveau de ce respect et de cet amour. C'est pourquoi la Convention relative aux droits de l'enfant a été accueillie avec faveur par le Saint-Siège, car elle contient des déclarations positives sur l'adoption, les soins de santé, l'éducation, la protection des personnes handicapées et la protection des enfants contre la violence, l'abandon, l'exploitation sexuelle et par le travail...
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Marc 9,42. « Quiconque entraîne la chute d’un seul de ces petits qui croient en moi
il vaut mieux pour lui qu’on lui attache au cou une grosse meule, et qu’on le jette à la mer".

dimanche, 07 février 2010

Mgr Kurt Koch promu Cardinal ? à Rome ?

images.jpegSelon le blog d'Andrea Tornielli, Benoît XVI a reçu hier matin l'évêque de Bâle, Mgr Kurt Koch. Selon le vaticaniste, souvent très bien informé, l'évêque suisse pourrait être candidat pour succèder au Cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour la promotion de l'Unité des chrétiens et pour les relations religieuses avec les juifs. Deux autres noms circulent: l'évêque de Ratisbonne Gerhard Ludwig Müller et Bruno Forte, archevêque de Chieti-Vasto en Italie.

Note: Il est aussi possible que ce brillant évêque reçoive aussi le chapeau de Cardinal lors du prochain consistoire.

samedi, 06 février 2010

Le doigt et la lune

DSC00384 Moon over St Peters Basilica b.JPG.jpeg

Le fait que l'Eglise ait des problèmes de communications semble être une des peu de certitudes pour aujourd'hui.

Très belle analyse de Bruno Mastroianni, professeur de Medias Relations, qui se base peut-être sur le proverbe chinois: "lorsqu'un sage montre la lune, l'insensé regarde le doigt".

L'expert média mentionne les polémiques récentes, que cela soit celles de Ratisbonne, de Williamson, du préservatif ou de Pie XII. A chaque fois, les détracteurs de l'Eglise veulent dresser le portrait d'une Eglise qui s'affrontent et se défend de quelque chose.

Pendant ce temps, l'Eglise réelle, au travers de son prestigieux représentant le Pape Benoît XVI, suit une tout autre logique, non pas celle d'un discours contre quelque chose ou quelqu'un mais celle d'un engagement extraordinaire et intelligent pour des propositions positives sur le sens de la vie et de l'homme. Pour ceux qui écoute le Pape en direct, plus qu'une bataille pour le passé afin de défendre quelque chose, le Pape semble se concentrer sur la construction du monde futur.

résumé et traduit en substance par le Suisse Romain

traduction

de Bruno Mastroianni, Formiche, février 2010

© Copyright Formiche online ici, sur le blog de Bruno Mastroianni.

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Benoît XVI: Son doigt est pointé vers le futur.

L'affaire Dino Boffo agite les médias italiens

images.jpegL'auto-démission de Dino Boffo, le journaliste catholique italien de "l'Avvenire" fait couler beaucoup d'encre en Italie. Ce scandale est lié également à la vie privée de Sivlio Berlusconi, le président du conseil des ministres italiens. Le journal "Il Foglio", par la plume de Paolo Rodari, soutient que l'information de la lourde accusation, la prétendue homosexualité de Boffo, fut donné dans une pièce juridique à Vittorio Feltri (photo ci-contre), rédacteur de "Il Giornale " en mains de la famille Berlusconi, par l'intermédiaire de Gian Maria Vian, lui-même rédacteur en chef du journal du Vatican l'Osservatore Romano. "La Repubblica" soutient que le Cardinal Bertone, secrétaire d'Etat, serait aussi impliqué. Cette dernière info est toutefois hautement improbable. Mais comme aucun démenti n'est publié, cela permet toutes les suppositions.

Le Père Frédérco Lombardi, directeur de la communication, a simplement avançé en salle de presse qu'il est "évident que le Pape sait ce qui se passe en étant informé sur ce qui arrive. C'est une chose normal, le Pape lit naturellement les journaux".

La transparence, la vérité, la reconnaissance des propres fautes sont toujours capitales pour la crédibilité de la communication d'une institution comme l'Eglise catholique. Une enquête interne est sans aucun doute en cours, pour rechercher la vérité et ne jamais cacher les choses qui n'ont pas bien été. Le Pape Benoît XVI a comme devise "coopérateur de la vérité". L'Eglise, avec lui, n'a absolument rien à craindre, car il sait parfaitement et bien mieux que quiconque, que seul le mensonge blesse l'Eglise, l'Epouse Immaculée du Christ.

En savoir plus

Paolo Rodari dans Il Foglio

Benoît XVI et le profit

082.jpgLe pape Benoît XVI a demandé samedi aux entreprises de ne pas être "exclusivement à la recherche du profit", réclamant de leur part "une plus grande responsabilité sociale".

Ecône versus Vatican: par les saints, Dieu guide son Eglise

fellay100202.jpgLors d'une homélie de la fête de la Chandeleur tenue le mardi 2 février 2010 à Flavigny (France), le supérieur de la Fraternité sacerdotale de Saint Pie X (FSSPX) Mgr Bernard Fellay, a reconnu que la chose déterminante pour l'Eglise était la sainteté. L'Eglise est une réalité divine.

S'exprimant brièvement sur le dialogue en cours avec Rome, il a toutefois reconnu qu'à vue humaine un accord était impossible. "La tourmente a secoué l'Eglise jusque dans ses fondements. Allons-nous aboutir bientôt à un accord ? Humainement, on ne le voit pas aboutir cet accord. Mais Dieu a les moyens de remettre l'Eglise sur les rails. Il peut faire un miracle pour remettre les choses en ordre. Parler, discuter, et non pas négocier, c'est nécessaire mais cela ne suffit pas" a-t-il enseigné.

Note:

- le dialogue entre la Fraternité et Rome est heureusement absolument secret. Les entretiens sont filmés et le Saint Père peut les suivre. Rien ne filtre de ses discussions; cela stimule d'autant plus la curiosité naturelle des journalistes.

- la théologie d'Ecône a des accents quelque peu jansénistes et même protestants, notamment par une vision trop négative sur la corruption de la nature humaine touchée et blessée par le péché originel. Pour prendre un petit exemple tiré d'un jeu d'enfant tel que la bataille navale, la théologie catholique pense que la nature humaine est bien touchée, mais pas coulée. La liberté religieuse, le dialogue oecuménique et inter-religieux sont enfin des points trop controversés pour la Fraternité. La liturgie n'est d'ailleurs plus tellement un point de division.

- Durant son homélie, Mgr Fellay a pourtant reconnu que notre Seigneur Jésus Christ et la très sainte Vierge Marie, Notre Dame s'étaient tout deux soumis aux règles de l'Ancien Testament à l'occasion de la présentation de Jésus au Temple, lors de la purification de la Vierge. Aussi, en bonne théologie catholique, si les deux personnes les plus saintes au monde, Jésus et Marie qui n'avaient pas besoin d'être purifiées, se sont montrées douces et humbles de coeur par leur sainte humilité, pourquoi les évêques d'Ecône ne prendraient-ils pas exemple sur cette grandeur, cette sainteté et cette humilité, en obéissant simplement au Concile Vatican II, avec toute la Tradition et au Pape ? Car "Ubi Petrus, ibi Ecclesia", "là ou est Pierre, là est l'Eglise catholique".

- Il est enfin paradoxal qu' Ecône affirme en même temps qu' hors de l'Eglise il n'y a point de salut tout en sortant volontairement de cette communion, de cette unique barque du Christ.

- Il faut donc beaucoup prier pour l'Unité de l'Eglise, car Jésus doit souffrir dans son Coeur Sacré par la division de ses quelques disciples.

Massimo Busacca en marche vers les sommets

swisstxt20100206_11782834_7.jpgL'arbitre suisse Massimo Busacca, nommé récemment meilleur arbitre du monde de la planète foot, sera bel et bien de la partie pour siffler les matchs lors de la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Ce n'est pas vraiment une surprise lorsqu'on connaît les qualités et la classe du personnage.

Il avait arbitré la dernière Champions League entre Barcelone et Manchester. A cette occasion, le Pape avait béni le trio arbitral et la partie lors de l'audience du mercredi sur la place Saint Pierre.

vendredi, 05 février 2010

Mgr Romero, archevêque martyr et futur saint ?

images-1.jpegLe blog de Patrice de Plunkett, qui a malheureusement basculé quelque peu dans une récupération, pafois agressive, d'une certaine politique de la théologie de la libération, mentionne que "la conférence épiscopale du Salvador demande au pape Benoît XVI la "conclusion rapide" du procès en béatification de l'archevêque Óscar Arnulfo Romero, trente ans après son assassinat qui sera commémoré le 24 mars prochain.  Mgr Romero, archevêque de San Salvador, a été assassiné le 24 mars 1980 tandis qu'il célébrait une messe à l'hôpital de la Divine Providence".

Pour comprendre cette réalité, revenons sur le voyage de Benoît XVI au Brésil en mai 2007, puis sur le grand livre " Entretien sur la Foi" du Cardinal Ratzinger avec le journaliste italien Vittorio Messori. Cet ouvrage fit grand bruit à l'époque alors que l'Eglise se préparait à fêter les 20 ans de la conclusion du Concile Vatican II. (1965-1985)

1. Entretien des journalistes à bord de l'avion papal.

Dans l’avion qui l’emmenait à São Paulo, le 9 mai, Benoît XVI s’est livré à une conférence de presse improvisée avec les journalistes qui l’accompagnaient. Le pape a ouvert le feu avec une brève introduction, puis a répondu de manière simple et directe aux questions sur l’excommunication des politiciens pro-IVG, la théologie de libération, et la béatification de Mgr Oscar Romero. Les questions n’avaient pas été soumises à l’avance, et l’échange a duré environ 26 minutes, principalement en italien. Voici le texte la 9ème question de l'agence française I.Media, basée à Rome, spécialiste des questions vaticanes ? ( notons que très bizarement, cette question et sa réponse n'apparaîtra pas dans la communication officielle du Saint-Siège, supervisée par la Sercrétairie d'Etat ).

 

D’I-Média, France. - Votre sainteté, nous arrivons dans le continent de l’archevêque Oscar Romero. Beaucoup parlent de son procès de béatification. Pouvez-vous nous dire où nous sommes ? Est-il prêt pour la béatification ? Comment voyez-vous cette figure ?

Je n’ai pas les dernières informations de la congrégation compétente. Je sais qu’il y a beaucoup de questions en suspens à travers ce procès. Je sais que sa cause avance très bien. L’évêque de Terni, Mgr Paglia, a écrit une biographie très importante, qui clarifie beaucoup de points qui étaient en discussion. Mgr Romero était certainement un grand témoin de la foi. Il était un homme de grande vertu chrétienne, qui s’était dévoué à la paix et contre la dictature. Il a été tué au cours de la consécration, c’était donc une mort véritablement incroyable, un témoignage de la foi. Le problème est que quelques factions politiques ont voulu s’approprier Romero pour eux-mêmes, comme une bannière, injustement. Comme [Mgr Paglia] le montre très bien, la figure [de Mgr Romero] lui-même nous libère de ces tentatives injustes. Cet évêque, en tant que personne, mérite la béatification, je n’ai aucun doute. Mais nous devons regarder le contexte, et j’attends ce que la congrégation me dira.

 

2. Le cardinal Ratzinger et la théologie de la libération

(source: Benoît et moi)

Durant l'été 85, Vittorio Messori s'entretenait avec le cardinal Ratzinger à Bressanone.Le fruit de ces entretiens est le fameux "Rapport Ratzinger", traduit en français sous le titre "Entretien sur la foi." Le livre comporte un chapitre entier sur le sujet de la théologie de la libération (la CDF, qu'il présidait, s'apprêtait à publier une instruction). Il est très intéressant de relire la position personnelle du théologien Joseph Ratzinger sur le sujet (pages 232-233)

- « La théologie de la libération, dans ses formes qui se rattachent au marxisme, n'est absolument pas un produit autochtone, indigène, d'Amérique latine ou d'autre zones sous-développées où elle serait née et aurait grandi quasi spontanément par l'action du peuple. Il s'agit en réalité, au moins à l'origine, d'une création d'intellectuels ; et d'intellectuels nés ou formés dans l'Occident opulent : ce sont des Européens, les théologiens qui l'ont fait naître ; ce sont des Européens - ou formés dans des universités européennes -, les théologiens qui la font grandir en Amérique du Sud. Derrière l'espagnol ou le portugais de ces prédications perce en réalité l'allemand, le français, l'anglo-américain. »

- Ainsi (commente Messori), selon lui, même la théologie de la libération ferait partie « de l'exportation à destination du Tiers-Monde de mythes et d'utopies élaborés dans l'Occident développé. C'est presque une tentative visant à expérimenter dans le concret des idéologies conçues en laboratoire par des théoriciens européens. D'un certain point de vue, par conséquent, c'est encore une forme d'impérialisme culturel, bien que présenté comme la création spontanée des masses déshéritées. Reste ensuite à vérifier quelle influence réelle ont en vérité sur le "peuple" ces théologiens qui disent le représenter et être leurs porte-parole. »

- Poursuivant dans cette ligne, il observe:
« En Occident, le mythe marxiste a perdu de ses charmes auprès des jeunes et des travailleurs eux-mêmes ; on tente alors de l'exporter dans le Tiers-Monde, et ce, par le truchement de ces intellectuels qui vivent, eux, hors des frontières des pays dominés par le "socialisme réel". En fait, ce n'est que là où le marxisme-léninisme n'est pas au pouvoir qu'il s'en trouve encore quelques-uns pour prendre au sérieux ses illusoires "vérités scientifiques". »

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3. Conclusion

Aussi, le martyr même de Mgr Romero est un signe de son don total à l'Eglise. Cette cause risque peut-être de prendre du temps, car hélas la récupération politique de cette grande figure est un risque non négligeable. Il faut savoir enfin que Mgr Romero eut comme père spirituel un prêtre de l'Opus Dei et que tout comme Jean Paul II et de très nombreux saints, il eut aussi libremement recours à la mortification. Mais seule la grâce de Dieu fait les saints. Alors prions-le et confions nous à ce martyr, cet évêque qui a tout donné jusqu'à sa vie pour le Christ et pour chacun d'entre nous.

"Cet évêque, en tant que personne, mérite la béatification, je n’ai aucun doute"

Benoît XVI


Mortification pour la Vie

Parcourant le journal "La Vie" (n 3362 de cette semaine), je tombe sur un titre qui fait quelque peu mal au coeur:

Le Pape qui voulait souffrir. "Peut-on se faire mal pour Dieu ?" Sportif, skieur et bon vivant, Jean Paul II se serait infligé des châtiments corporels. (sic!)

La mortification n'est en aucun cas une punition, encore moins un châtiment. Pour un journal qui porte le beau nom de "La Vie", s'est tout de même un tout petit peu fort... Car la mortification consiste à faire mourir le péché pour faire naître la grâce qui nous donne de s'avancer vers la vie. Il fallait titrer: Le Pape qui voulait aimer!

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Pour cette article de "La Vie", la mortification consisterait simplement à faire l'effort de bien s'informer pour mieux communiquer, avec professionalité et compétence. Certes, l'étude de la foi catholique demande parfois un petit sacrifice, mais c'est pour avoir la vie en abbondance et en plénitude. Cela permettrait à l'Eglise d'avoir en tout cas meilleur presse, car en fait s'est bien nous tous qui sommes chargés d'annoncer La Bonne Nouvelle.

Quant à Bernard Lecomte, auteur d'un livre intéressant "pourquoi Benoît XVI a mauvaise presse", il met en garde "contre la tentation de se focaliser sur cet aspect marginal de la vie de Jean Paul II, qui ne fait pas partie des exigences de base que l'Eglise a envers tout chrétien" .... Voilà donc le Concile Vatican II presque vidé de sa substance: l'appel universel à la sainteté. Autrement dit "aimons Dieu, mais pas trop". Comment réagirait un entraîneur de foot envers un enfant dont le père lui enseigne à la maison: "joue au foot mon fils, mais ne met pas de but et surtout ne cours pas trop sur le terrain, hein ? Sois médiocre! ".

Une certaine tradition "française" à donner une trop grande place à la raison, en diminuant l'importance du corps. Même la liturgie s'en ressent: l'agenouillement pour recevoir la communion pose problème, les gestes sont réduits au strict minimum, comme la génuflexion devant le tabernacle, ou le signe de l'eau ou du lavabo pour le lavement des mains du prêtre qui sont occultés etc. La liturgie devient une oeuvre purement rationnelle qui n'implique plus que le corps et ses 5 sens de façon marginale : la vue pour la beauté, avec l'encens ou les beaux ornements qui se font rares; l'ouïe, avec des chansons qui font mal parfois aux oreilles... ou le toucher avec la vénération de l'autel qui est négligée ...

Ce n'est pas la souffrance qui sauve, mais l'amour. Cette grâce donne les moyens d'accepter la souffrance, pour marcher avec la Vierge Marie sur le chemin de la croix, qui mène vers la vie éternelle. La Croix, l'arbre de la vie, est bien notre unique espérance.

"Puisque vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous,

afin d'être dans la joie et l'allégresse quand sa gloire se révélera"

Saint Pierre, premier Pape, 1ère lettre, chapitre 4, versets 13-14.

5 février, fête de Saint Agathe, vierge et martyr.

jeudi, 04 février 2010

Le petit monde du Vatican tremble...

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S'appuyant sur le jeu de mot d'un éminent prélat de la curie romaine, un article de Paolo Rodari sur "Il Foglio" atteste que certaines personnes du petit monde du Vatican "tremblent et intriguent" (tremano e tramano). Le même journal a publié samedi dernier ( 23 janvier ) une interview de Vittorio Feltri (de "Il Giornale" de la famille Berlusconi) affirmant "qu'une personnalité de l'Eglise en laquelle on peut se fier institutionnellement" lui a fourni le faux document de justice qui lui a permis d'accuser publiquement le journaliste Dino Boffo d'homosexualité. Ce dernier était à la tête de l'Avvenire, de la TV2000 et de Radio Blue ( journal, TV et radio en main de la conférence épiscopale italienne Cei ). Face à cette accusation, Boffo avait donné par la suite sa démission.

Pour Rodari, le silence du Vatican est parlant, car cela semble un "no comment" motivé par une enquête interne. L'information aurait en fait été livrée par ni plus ni moins que Gian Maria Vian, le rédacteur en chef actuel de l'Osservatore Romano, le quotidien du Vatican. Vittorio Feltri sera entendu le 23 février prochain par l'ordre des journalistes de la Lombardie à Milan et pourrait peut-être bien vider son sac.

La foi du jeune vaticaniste est heureusement bien enracinée et solide, car il affirme très justement que l'Eglise est sainte mais non sans pècheurs et que les intrigues et les luttes intestines sont de toujours. L'Eglise porte en son sein le mystère de la foi, malgré ses côtés bassement humains.

Cela ne scandalise pas non plus Vittorio Messori, journaliste et écrivain italien de renom, qui pense enfin que le Vatican est embarassé parce que cette affaire est née en son sein.

****************

Les prochains temps risquent d'être agités pour le monde ecclésial. Les hommes de communication devront se montrer crédible, intègre et à la hauteur de la vérité.

"Chers frères et sœurs, le temps du carême culmine dans le triduum pascal,  au cours duquel cette année encore, nous célébrerons la justice divine, qui est plénitude de charité, de don et de salut. Que ce temps de pénitence soit pour chaque chrétien un temps de vraie conversion et d’intime connaissance du mystère du Christ venu accomplir toute justice. Formulant ces vœux, j’accorde à tous et de tout cœur ma bénédiction apostolique"

Message de Carême, Benoît XVI

Note:

Benoît XVI empoigne les scandales au sein de l'Eglise avec un grand courage et une forte détermination. Ce courageux coopérateur de la vérité sait aller jusqu'au fond des choses, car il est convaincu que seule la vérité sauve et rend libre. Sa crédibilité et sa cohérence sont immenses.

Le 15-16 février prochain, le Pape recevra les évêques irlandais pour leur confier la lettre écrite de sa main pour penser les plaies et les blessures de l'Eglise en Irlande suite aux scandales et au drames de quelques prêtres pédophiles qui ont bénéficié de la couverture de leurs supérieurs durant bien 40 ans. L'enquête a été faite par des juges indépendants qui aiment profondément l'Eglise. Le Pape a lu ce rapport de 600 pages (disponible sur Internet en anglais) et en fut terriblement affecté et pronfondément bouleversé. Un prélat du Saint Siège a avoué n'avoir pas réussi à dormir suite à sa lecture.

La justice humaine devra immanquablement entrer en scène. Toutefois, ultimement Dieu seul est Juge. Le message du Pape pour le Carême de cette année rappelle l'importance de la jutice divine. Un message d'une urgente actualité, une lettre à vivre pour entrer dans l'espérance afin de nourrir notre prière, renforcer notre amour, stimuler notre espérance et affirmer notre foi en l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique, malgré les malgrés.

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Le postulateur de Wojtilà sous accusations ?

images.jpegSelon le journal italien "La Repubblica", Mgr Slawomir Oder risquerait de compromettre la béatification du vénérable Jean Paul II. L'ancien secrétaire Stanislas Dziwicsz l'aurait rappelé en Pologne, pour un entretien. Pour Adam Boniecki, ex-responsable de la section polonaise de l'Osservatore Romano, quotidien du Saint-Siège, la révélation de documents et d'épisodes sur la vie privée du vénérable est une violation du secret pontifical. Le Père Gianfranco Svidercoschi, qui a écrit également "Don et Mystère" ne croit pas à l'auto flagellation de Jean Paul II. Pour lui il est surtout incompréhensible d'avoir publié de tels documents.

Le journaliste Saverio Gaeta, de Famiglia Cristiana, co-auteur du livre "la vraie biographie de Jean Paul II", assure qu'il n'y a aucun problème de violation du secret, car la biographie parle des vertus héroïques que Benoît XVI a proclamées en décembre dernier.

Note: Cette petite tempête dans un verre d'eau est malheureusement très cléricale et sent quelque peu le renfermé. Redisons ici que l'Osservatore Romano n'est pas un organe officiel du Saint-Siège, ni la voix du Pape. Le fait que Jean Paul II ait pensé à démissionner était déjà connu par son testament publié peu après sa mort. Si la flagellation peut choquer certaines âmes, il faut alors simplement l'expliquer avec patience en se basant sur la sainteté et la vie du curé d'Ars. Personnellement, je savais que Jean Paul II avait recours à ces mortifications, comme de très nombreux saints et saintes dans l'histoire de l'Eglise. Selon le milieu des journalistes italiens, la Repubblica est connue pour "énerver" et "mettre sur les nerfs" bien des personnes. Bref, une sorte de flagellation verbale souvent piquante et agressive.

images-2.jpegA mon avis, rien de grave dans ce dossier. Malgré tout, j'ai aimé lire cette nouvelle biographie, mais personnellement, je trouve encore bien meilleur le très beau livre de son second secrétaire Mieczyslaw Mokrzycki : "Les mardis de Karol" aux éditions San Paolo. La figure, la personne et la vie de Jean Paul II sont tellement humaines et si attachantes. Un homme de Dieu, pétri d'humour, débordant de foi, immergé dans la prière et transpirant de sainteté. Un amoureux délicat du bon Dieu, de la Vierge Marie, du tabernacle et des hommes, un futur saint qui veille avec affection sur chacun de nous depuis la fenêtre du ciel.

 

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N.B. La cause de béatification n'est nullement remise en cause. Sauf que pour un procès en béatification, il est normal et classique de passer la vie du candidat aux autels au peigne fin. Comme le vénérable Karol est parti vers Dieu il y a peu de temps (à peine 5 ans), nous ne sommes pas habitués à ce processus. Autrefois, la vie intime des saintes "sortait" bien plus tard. La réputation de sainteté de Jean Paul II est tellement grande, que ces secrets gardés par certains viennent donc à la surface actuellement. Jean Paul II appartient à Dieu et à toute l'Eglise. C'est un don pour nous tous. Joaquin Navarro Valls a dit que l'on ne connaissait que le 10% de sa vie. Réjouissons-nous de découvrir la suite, ce sera édifiant pour notre vie de tous les jours.

 

mercredi, 03 février 2010

Mgr Léonard: Interview sur le vif...

Interview

(excellente et très intéressante)

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..."En revanche, Jean Paul II avait, devant les foules, quand il abandonnait ses papiers, un charisme dont le pape actuel est dépourvu"....

 

Note: qu'il me soit permis de mettre un bémol à ce constat. Jean Paul II fut acteur puis un pasteur dans un diocèse. Ratzinger a passé sa vie parmi les livres, en plus petit comité. Il est indéniable que le charisme médiatique de Jean Paul II a fait merveille au point que les spécialistes de la communication l'ont placé au sommet de la hiérarchie, soit le meilleur maître de tous les temps pour tous les directeurs d'offices de presse religieux du monde.

 

Ceci dit, Jean Paul II avait des grandes personnalités, tel un cardinal Jean Marie Lustiger (archevêque de Paris), un Joachin Navarro Valls (porte parole sur les plateaux TV du monde), et justement un certain cardinal Ratzinger, qui étaient à son niveau et qui répercutaient sa pensée dans les 4 coins du monde. Or, tel n'est pas le cas pour Benoît XVI... Son envergure est telle, que personne n'arrive à le suivre, le laissant quelque peu seul au sommet du Calvaire. Il faudrait donc repenser de fond en comble la culture de la communication dans l'Eglise afin qu'elle soit à la hauteur du Verbe qui s'est fait chair, la Parole incarnée. Je pense que le futur cardinal de Malines-Bruxelles pourrait être capable de relever ce défi dans le monde francophone. Pour le Saint Père, il faudrait un service de presse qui soit un peu comme celui de l'actuel président des USA, Barack Obama.

 

Je me souviens des réponses de Benoît XVI devant 500 000 jeunes à Lorette, parlant sans aucune note. Ses paroles furent très précises et surent toucher le coeur des jeunes réunis.

 

 

Benoît XVI, la conscience et l'homosexualité

Discours de Benoît XVI aux évêques anglais (extraits):

images.jpeg...Your country is well known for its firm commitment to equality of opportunity for all members of society. Yet as you have rightly pointed out, the effect of some of the legislation designed to achieve this goal has been to impose unjust limitations on the freedom of religious communities to act in accordance with their beliefs. In some respects it actually violates the natural law upon which the equality of all human beings is grounded and by which it is guaranteed. I urge you as Pastors to ensure that the Church’s moral teaching be always presented in its entirety and convincingly defended. Fidelity to the Gospel in no way restricts the freedom of others – on the contrary, it serves their freedom by offering them the truth. Continue to insist upon your right to participate in national debate through respectful dialogue with other elements in society. In doing so, you are not only maintaining long-standing British traditions of freedom of expression and honest exchange of opinion, but you are actually giving voice to the convictions of many people who lack the means to express them: when so many of the population claim to be Christian, how could anyone dispute the Gospel’s right to be heard ?...

source: www.vatican.va

...Votre pays est bien connu pour son engagement résolu à assurer l'égalité des chances pour tous les membres de la société. Cependant, comme vous l'avez justement souligné, l'effet d'une certaine disposition législative pour atteindre cet objectif a été d'imposer dans les communautés religieuses des restrictions injustes à la liberté d'agir selon ses propres croyances. À certains égards, elle viole réellement le droit naturel sur lequel se fonde l'égalité de tous les êtres humains et par lequel celle-ci est garantie. Je vous exhorte, comme pasteurs, à vous assurer que l'enseignement moral de l'Eglise est toujours présenté dans son intégralité et est défendu de façon convaincante. La fidélité à l'Evangile ne limite en aucune façon la liberté des autres. Au contraire, elle sert cette dernière parce qu'elle leur offre la vérité. Continuez à insister sur votre droit à participer au débat national à travers un dialogue respectueux avec d'autres éléments de la société. Ce faisant, non seulement vous préservez l'ancienne tradition britannique de liberté d'expression et d'échange honnête de vues, mais vous donnez aussi réellement une voix aux croyances de nombreuses personnes qui n'ont pas les moyens de les exprimer: quand une partie aussi considérable de la population se dit chrétienne, comme peut-on mettre en cause le droit de l'Évangile à être entendu?...

traduction: Benoît et moi

Note:

La polémique* est un puissant instrument de propagande. La prochaine visite de Benoît XVI en Angleterre permettra à une certaine minorité d'avoir un maximum d'écho pour faire passer et entendre ses idées. Le prestige du Pape est énorme car c'est la voix morale la plus entendue au monde. S'affronter à lui ne peut donner qu'une audience plus large. S'attaquer à l'Eglise est aussi sans aucune facheuse conséquence, car tout le monde connaît son exigence, mais aussi sa bonté et sa miséricorde. Elle ne condamne pas les personnes, mais est très ferme sur cette réalité non-négociable. La personne qui choisit de vivre dans l'homosexualité a certes des droits, mais l'homosexualité ne peut pas bénéficier d'un droit positif comme le mariage. Enfin, la religion catholique n'envoie pas à la mort, par pendaison par exemple, les personnes homosexuelles.

Il faut savoir que la liberté d'expression est valable pour tous, aussi pour ceux qui promeuvent l'amour naturel entre un homme et une femme, la plus petite cellule de la société, base de la famille par laquelle passe l'avenir de la société. Ils sont en faveur de ce qui est propre à la nature de l'homme, ils se battent pour son bien et aussi pour les droits humains. En paraphrasant Jean Paul II, ainsi que le cardinal Newman, le futur bienheureux, le grand témoin de la conscience avec Saint Thomas More, on pourrait dire:

"ce n'est pas Benoît XVI qui n'est pas d'accord avec l'homosexualité, c'est la conscience".

« Si j’avais à lever un toast, je boirais

à la conscience d’abord, puis au pape »

Cardinal J.H.Newman, Lettre au Duc de Norfolk

.............

  • *
  • le Telegraph: « Le pape s'est livré à une attaque sans précédent contre le gouvernement, l'accusant de faire des lois "injustes" sur l'égalité »

 

  • le Daily Mail: « le pape s'est livré à une attaque sans précédent contre la législation britannique sur l'égalité... Benoît XVI a condamné la loi travailliste sur l'égalité en des termes inouïs comme un viol de la "loi naturelle" du christianisme - en d'autres termes un péché. »

 

  • l'Independent: « C'est la colère après que le pape a descendu les lois sur l'égalité.(...) Le pape Benoît XVI a provoqué la fureur des militants des droits des homosexuels et de la laïcité. »

 

  • le Times: « Le jour où Rome a finalement confirmé que le pape fera une visite d'Etat en Grande-Bretagne cette année, le Vatican a lancé une attaque sans précédent contre la politique des droits de l'homme de Gordon Brown".

 

  • Le Daily Mail: "(..) lorsqu'il viendra en Grande-Bretagne le pape s'adressera aux députés et aux lords, sur le sujet de la liberté religieuse, du lieu même où Sir Thomas More fut condamné à mort..."

 

source: Blog de Yves Daoudal

Deux fronts de polémiques

images.jpegDeux polémiques, qui sont le moteur de l'info, agitent la planète catholique:

- Italie: article du journal "La Republlica" (quotidien de gauche) qui accuse le cardinal Secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone et le directeur de l'Osservatore Romano Vian d'avoir livré des infos sur Dino Boffo, l'ancien chef du quotidien de la Cei (conférence épiscopale italienne) "Avvenire", de TV2000 (anciennement SAT2000) et Radio Blue, à Bruno Feltri, le rédacteur en chef du "Il Giornale", propriété de la famille Berlusconi. Dino Boffo était entré en matière sur la vie privée et morale de Silvio Berlusconi. Vittorio Feltri s'était alors fendu d'un édito (septembre 2009) qui accusait Boffo d'être homosexuel, en se basant sur une pièce de tribunal. Coup de théâtre: Feltri révèlera après coup s'être trompé, ou avoir été trompé... Entre temps Boffo avait donné sa démission au Cardinal Bagnasco, successeur du Cardinal Camillo Ruini.

- Grande-Bretagne: suite au discours de Benoît XVI aux évêques anglais en visite ad limina, la presse britannique accuse le Pape d'être entré en matière sur une loi britannique en faveur de l'homosexualité. Le Pape avait annoncé également sa prochaine visite en GB pour béatifier en septembre 2010 le cardinal Newman.

La conception anglo-saxonne d'un certain journalisme s'appuie sur le sexe, l'argent et la mort, qui déclenchent toujours les passions.

Affaires à suivre de très près...

 

mardi, 02 février 2010

Civilisation de la mort ou oui intégral à la vie

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On ne compare jamais les tragédies car elles accumulent les victimes:

- la seconde guerre du Golfe a fait environ 250 000 morts (chiffres inconnus), dont 4500 GI's et 179 soldats britanniques.

- l'avortement tue en France, chaque année, plus de 400 000 enfants. La majorité des femmes ont recours à la contraception.

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ROME, Mardi 2 février 2010 (ZENIT.org) - L'Alliance pour les Droits de la Vie souligne que « l'IVG est d'abord un drame social », et, à partir de son expérience d'écoute et d'accompagnement, juge le rapport français de l'IGAS « consternant par son conformisme dans ses constats comme dans ses préconisations », indique ce communiqué.

Pour l'Alliance pour les Droits de la Vie, le rapport de l'IGAS se révèle consternant par le conformisme de ses constats comme de ses préconisations. Il est paradoxal de constater qu'un organisme censé aborder les problématiques sociales, occulte totalement que l'IVG est d'abord un drame social, ce que l'expérience des services d'écoute de l'Alliance ne cesse de confirmer.

Les sondages officiels ont montré que (sondage BVA 2005 auprès de 1 000 femmes) :

-          de multiples pressions pèsent sur les femmes enceintes dans le sens de l'avortement,

-          83% d'entre elles estiment que la société devrait « davantage les aider à éviter le recours à l'IVG »,

-          86% des femmes estiment que « l'IVG laisse des traces psychologiques difficiles à vivre ».

L'IGAS se borne à constater une nouvelle fois le paradoxe contraceptif français : la généralisation de la contraception (record mondial pour la France) n'a pas fait baisser le recours à l'avortement : 72% des femmes qui recourent à l'IVG étaient sous contraception.

Les réponses imaginées par l'IGAS pour prévenir l'IVG sont malheureusement celles qui ont fait la preuve de leur inefficacité :

-          toujours plus de contraception et de campagnes pour la promouvoir alors qu'elles se sont avérées inefficaces ;

-          toujours plus d'interventions en milieu scolaire banalisant la relation sexuelle précoce, sans mettre en valeur les dimensions d'affectivité et de responsabilité ;

-          la multiplication des prescripteurs de l'IVG et sa revalorisation tarifaire.

Comment persister à parler de « difficulté d'accès à l'IVG » quand on avorte de plus en plus tôt, de plus en plus souvent (près de 40% des Françaises y auront recours selon l'INED) et 2 fois plus qu'en Allemagne chaque année (14,7 IVG pour 1 000 femmes en âge de procréer en France contre 6,5 pour 1 000 en Allemagne selon l'OMS) ?

Comment prétendre aborder ce sujet sans donner la parole aux femmes qui souffrent d'avoir subi l'avortement et qui auraient aimé trouver une autre issue, lorsqu'elles étaient enceintes ?

En auditionnant exclusivement les acteurs de l'IVG et les militants se présentant comme experts, l'IGAS s'est privée d'une source essentielle d'information sur les réelles difficultés éprouvées par les femmes enceintes :

-          suppression de l'entretien préalable en 2001,

-          effacement des propositions alternatives à l'IVG dans le livret remis aux femmes,

-          précipitation des décisions d'avortement médicamenteux (49% des IVG en 2007),

-          pression sociale accrue dissuadant de poursuivre une grossesse qui n'a pas été « programmée ».

Il est temps d'écouter une autre voix que celle du Mouvement Français pour le Planning Familial qui revendique l'avortement sans limite au point de le promouvoir dans le métro. En parvenant à nouveau à étouffer le vrai débat, on ne rend pas service aux femmes. L'urgence est d'aider les femmes enceintes à éviter l'IVG.

L'Alliance pour les Droits de la Vie demande que soient ajoutées aux livrets remis aux femmes enceintes en difficulté :

-          la liste des aides rendant possible une alternative à l'IVG ;

-          une information sur les vraies conséquences de l'avortement ;

-          des précisions sur les droits des femmes enceintes, notamment en matière d'emploi, de logement, de protection face à toute violence ou pression conjugale ou familiale.

 

Rendez à Blair ce qui est à Blair...

images.jpegTony Blair, le premier ministre qui s'est associé à G.W Bush pour déclencher la seconde guerre du Golf est sous les feux de la rampe. Il se voit taxer par le journal Le Monde d'être le dernier croisé. Les préjugés sur l'Eglise catholique ressortent d'autant plus fort lorsque l'on sait que Tony Blair s'est converti au catholicisme. La foi catholique porterait donc à la division, à la violence et à la guerre. Il faut donc se débarasser de l'Eglise car elle fomente la discorde et serait à la source de toutes les guerres. Il suffit de penser à la guerre entre catholiques et protestants en Ulster, entre l'Irlande et la Grande Bretagne. C'est en effet un raisonnement qui peut déstabiliser.

Pour avoir parlé avec un irlandais, la première idéologie fut de lier le catholicisme à l'Irlande. Or, il y a des irlandais catholiques attachés à la couronne d'Angleterre. Secundo, l'usage du terrorisme est par essence contre la raison humaine, donc contraire à la foi. En utlime instance, il faut donc savoir qu'il n'y pas de politique chrétienne, mais bien des chrétiens en politiques. Des personnes partageant la même foi peuvent être des "ennemis politiques". Les hommes et femmes politiques répondent de leurs actes sans tirer vers eux la couverture du catholicisme. Pourrions-nous affirmer que le protestantisme à conduit au totalitarisme des USA ? et l'anglicanisme à l'esclavagisme comme le montrerait l'histoire d'Australie ?

Mais la foi serait-elle liée à la violence ? Non. Qui est à l'origine du droit international ? Qui a édicté des règles strictes pour "humaniser la guerre dans les siècles passés ? Le Saint Siège. Qui s'est prononcé fermement contre la guerre du Golf ? Le Pape Jean Paul II. Ce dernier a permis également la chute du communisme en Europe de l'Est sans effusion de sang. Le système corrompu et mensonger s'est écroulé sur lui-même. Qui a tout entrepris pour éviter la première guerre mondiale de 14-18 ? Benoît XV, qui ne fut pas écouté et entendu. Qui a permis de résoudre la crise de Cuba avec les missiles braqués sur les USA au temps de JFK ? Le Pape Jean XXIII. Qui a permis de réconcilier l'Argentine avec l'Angleterre après la guerre des Malouines ? Le Saint Siège...

Les croisades semblent enfin l'argument massue. Il est très clair que ce mouvement a dérapé lourdement. Mais avant de le condamner en masse, sans discernement, il faut savoir qu'il était une réponse politique aux agressions et saccages des côtes "européeenes" par les sarrasins.

images-2.jpegLes chrétiens arrivent à avoir honte de leur passé alors que d'autres le font passer sous silence ou en sont même rempli de fierté sans aucun remord. Le chrétien sait que l'histoire est marquée par le péché, mais aussi et surtout pas la grâce. Jean Paul II, durant le Jubilé de l'an 2000 a purifié la mémoire et demandé pardon pour les péchés des chrétiens durant l'histoire. Il s'est mis à genoux et a imploré le pardon de Dieu en demandant pardon aux personnes qui ont soufferts de ces violences et de ces comportements. Se mettre à genoux est le signe ultime de la grandeur de l'homme. Mais certains ne voudraient pas qu'il se relève... Il est du devoir de l'Eglise d'inviter à la repentance, à la conversion. Elle doit donner l'exemple car comme le disait le cardinal Ratzinger, de l'Eglise les hommes en attendent d'avantage.

Le politique, selon Max Weber détient en ses mains le pouvoir de la force légitime. Toute la question consiste à savoir lorsqu'il est légitime ou lorsqu'il ne l'est pas. En tout les cas, le Prince de Machiavel n'a jamais été la figure canonisée par l'Eglise catholique. Les grands hommes politiques sont en fait Saint Thomas More, exécuté par Henri VIII, et plus récemment Konrad Adenauer, de Gasperi, le général de Gaulle, Jean Monet et tant d'autres .... Ils furent des catholiques qui eurent leurs propres idées, sans toutefois les ériger au rang de dogmes. Sachons rendre à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui n'est qu'à César...

 

Le cardinal Castrillon Hoyos

images.jpegLe Cardinal Hoyos, qui fut préfet pour la congrégation du clergé, puis leader de la commission Ecclesia Dei (érigée pour colmater la brèche de Mgr Lefebvre suite au schisme de 1988), tant décrié par les uns, tant vénéré par les autres, a été nommé personnalité de l'année par le revue catholique américaine "Inside the Vatican" (source: L'Osservatore Vaticano).

Il y a malheureusement toujours eu des tensions parmi les hommes d'Eglise, mais la lutte pour une liturgie digne de Dieu et de l'homme est une très noble cause. Mgr Alvaro del Portillo, prélat de l'Opus Dei et premier successeur de Saint Josémaria pensait avec raison que tant que le Christ ne serait pas aimé, adoré et respecté dans le mystère de la liturgie, soit dans la mystère de son Corps, son Sang, son Ame et de sa Divinité, la crise de l'Eglise comme corps du Christ ne sera pas dépassée.

Aussi, le Motu Proprio de Benoît XVI, promulguant le rite romain dans sa double forme (ordinaire selon Paul VI et extraordinaire selon le bienheureux Jean XXIII) a comme ultime objectif la paix et la réconciliation, pour faire l'Unité dans la diversité. Un nouveau mouvement liturgique est dans tous les cas nécessaire pour le bien de toute l'Eglise afin de mettre fin à un manque cruel de formation qui frise parfois avec le mauvais goût. La connaissance met souvent fin à la haine. La vie intérieure, faite de prière et de foi, sève capitale pour nourrir les âmes, ne s'en trouvera que renforcée.

 

lundi, 01 février 2010

Saint Augustin: une grande figure pour notre temps

"Tu nous a fait pour Toi, Seigneur, et notre coeur est inquiet avant qu'il ne repose en Toi"

Sant'Agostino

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Il s'agit en faite d'une fiction, avec certainement bons nombres d'éléments historiques, produite par Lux Vide et diffusée sur RAI 1 (Télévision italienne), en deux parties d'environ heure et demi chacune, le dimanche soir 31 janvier et le lundi 1er février 2010. Les images et la réalisation sont superbes!

Le film a été réalisé par le Québécois Christian Duguay (né en 1957). Le scénario de Saint Augustin (titre original Sant’Agostino - qui se traduit par petit Auguste) a été écrit par Francesco Arlanch. 

Saint Augustin est né à Thagaste (actuellement Souk-Ahras, Algérie) en 354 et mort en 430 à Hippone (actuelle Annaba, Algérie). Il était citoyen romain de naissance. Son père est d’origine latine et sa mère, Sainte Monique (dont le corps repose à Rome dans l'église des Augustiniens), est également romaine. On réalise à quel point le rôle et la vocation de la femme, avec son génie propre et sa maternité spirituelle, sont premiers dans le monde de la grâce.

Les saints ont tous bien fini, mais pas nécessairement toujours bien commencé. Agostino aura un enfant né d'une relation avec une femme qui ne fut pas son épouse. Il sera prisonnier des grands systèmes de pensée de son temps (manichéisme...) Bien que l'histoire ne se répète pas, sa vie correspond sans doute relativement bien avec les grands défis que les européens doivent affronter: relativisme (sophisme au temps de Saint Augustin), doute, orgueil intellectuel, vanité et recherche d'une gloire purement humaine dans une société très sensuelle et en décadence menacée par l'arrivée des Vandales. La fin d'une époque. Avant sa conversion, Saint Augustin fut donc un grand et brillant intellectuel, un rhéteur (avocat) très cultivé, mais triste et assoifé par quelque chose de bien plus grand.  Sa rencontre avec Saint Ambroise, archevêque de Milan, sera déterminante. Ce dernier portait un grand amour pour la Vérité, Jésus Christ, le Fils de Dieu dont les paroles résonnent dans l'espace et le temps.

Saint Augustin est le grand maître à penser de Benoît XVI, son fidèle compagnon d'études. Ces deux hommes se sont laissés séduire par la Vérité qui vient à la rencontre des hommes pour leur proposer la beauté d'une amitié infinie et incomparable.

Cette fiction grand public, aux images magnifiques et bien mises en évidence par la musique, est ainsi une bonne introduction aux oeuvres du petit Auguste. Dieu est Amour. Il est infinimment patient et invite toujours à la conversion. Saint Augustin est véritablement un géant de la pensée et un saint pour notre temps.

à lire: Les Confessions / La Cité de Dieu

"Bien tard je t’ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t’ai aimée ! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais ! Tu étais avec moi, et je n’étais pas avec toi ; elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant, si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas ! Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi, et tu as dissipé ma cécité ; tu as embaumé, j’ai respiré et haletant j’aspire à toi ; j’ai goûté, et j’ai faim et j’ai soif ; tu m’as touché et je me suis enflammé pour ta paix"

Saint Augustin, Confessions

Chrétiens persécutés: un site Internet

Naissance d'un site Internet consacré aux chrétiens persécutés
« Là où Dieu pleure » rapporte les témoignages d’agents pastoraux dans des zones à risque

ROME, Lundi 1er fèvrier 2010 (ZENIT.org) - Un site Internet consacré aux nouvelles persécutions subies par les chrétiens a été lancé le 25 janvier à l'initiative de la Catholic Radio and Television Network(Crtn) de l'association Aide à l'Eglise en détresse (AED).

Le site est en anglais « Where God Weeps - the suffering Church in focus », http://www.wheregodweeps.org/ (« Là où Dieu pleure, mise au point sur la souffrance de l'Eglise »).

Le nouveau site veut offrir aux internautes des informations complètes sur la situation des pays où beaucoup de chrétiens sont exilés ou tués, et rassemble des témoignages de cardinaux, d'évêques et de missionnaires sur la question.

Selon le directeur de Crnt, Mark Riedemann, rapporte l'agence italienne Sir, « ce site constitue une grande opportunité pour ceux qui veulent en savoir plus sur les souffrances que subissent les chrétiens dans le monde. Les persécutions sont en augmentation et celles contre les chrétiens en particulier. Au point que dans certains pays, c'est la survie même de l'Eglise qui est en péril ».

Ceux qui visiteront le site pourront donc découvrir comment, au XXIème siècle, des personnes continuent à donner leur vie pour faire fructifier le grain de l'Evangile, annonçant le Seigneur là où tant de chrétiens souffrent de discriminations et de persécutions.

L'élément central de « Là où Dieu pleure » est un reportage réalisé une fois par mois par un pays différent. Il s'agit d'un documentaire d'environ 12 minutes qui offrent des statistiques, un panorama général de la réalité et des témoignages ou entretiens avec quelque leader d'une Eglise locale.

« Là où Dieu pleure » a consacré le mois de janvier à la situation des chrétiens au Liban. Outre un point de la situation générale, on y trouve le témoignage de Paul Karn, directeur national de laPontifical Mission Society dans le pays.

Le reportage montre comment le Liban, tout en étant un pays démocratique où coexistent 18 croyances différentes, est sans cesse menacé à cause des pays voisins, où règnent des régimes théocratiques ou dictatoriaux.

Beaucoup de chrétiens d'autres pays d'Asie, menacés ou persécutés, viennent se réfugier au Liban de manière clandestine.

« Là où Dieu pleure » ne se limite pas à la seule information mais se concentre aussi sur les possibilités futures, offrant aux internautes les moyens d'aider à soutenir économiquement les actions évangélisatrices et le séminaire, et illustrant le soutien offert par les diocèses libanais aux chrétiens qui s'y réfugient.

Les séries transmises par « Là où Dieu pleure », paraissent aussi sur les chaînes de télévision EWTN Global, Salt & Light TV (Canada) et Boston Catholic TV, et peuvent être suivies sur les stations de radio EWTN Radio, Sacred Heart Radio, Guadalupe Radio, Radio Ave Maria.

Occident et islam

(Je ne partage pas entièrement le contenu du texte ci-dessous, pas plus que le ton qui est sans aucun doute bien trop fort. Mais il a le mérite d'ouvrir un débat. Le christianisme a été confronté au questionnement de la raison. Raison et foi doivent marcher ensemble)

" Dans 100 ans l'occident est musulman."

" L'islam radical est négateur d'un certain nombre de valeurs humaines : le rôle de la femme, les droits de la femme, les droits de l'homme, la liberté religieuse, la liberté d'expression, la liberté de croire ou ne pas croire ... tout cela sera balayé, et ça je le refuse ! "

L’islam tel qu’il est véritablement.

Par le R.P. Henri BOULAD
Publié en Suisse en 1997 dans la revue « Choisir »


Il y a quelques années, le grand juriste égyptien Saïd el-Achmaoui publiait son fameux livre Al Islam as-syâssi, traduit en français sous le titre: « L’islamisme contre l’islam ». Dans cet ouvrage, Achmaoui cherchait à montrer que l’islamisme est une déviation, une perversion du véritable islam, dont l’orientation est uniquement spirituelle et religieuse. Je prendrai ici le contre-pied de la position d’Achmaoui en affirmant que l’islamisme, c’est l’islam!

Cette affirmation n’a rien d’arbitraire ou de fantaisiste. Elle ne relève pas d’un parti-pris ou d’une provocation, ni d’une prise de position fanatique ou intolérante, ni d’une approche volontairement négative ou réductrice. Je pense au contraire que cette affirmation est parfaitement cohérente avec l’histoire et la géographie, avec le Coran et la sunna, avec la vie de Mohammed et l’évolution de l’islam, avec ce que l’islam dit de lui-même. Je refuse la position de ceux – musulmans ou chrétiens – qui se voilent la face, jouent à la politique de l’autruche, tournent autour du pot, refusent de voir la réalité en toute objectivité, ou prennent leurs désirs pour des réalités, au nom du dialogue et de la tolérance…

On dira que le problème de l’islam est plus complexe, que ma position est simpliste, simplificatrice et tend à l’amalgame. Je suis tout à fait conscient de la variété des islams. J’ai même une conférence de deux heures sur « Les six islams », où je déploie l’éventail des différents islams, depuis l’islam ouvert libéral, modéré et laïcisant, jusqu’à l’islam le plus radical, en passant par le soufisme, l’islam des confréries et l’islam populaire.

Je suis parfaitement au courant de toute la tendance actuelle de l’islam laïc et laïcisant, moderne et modernisant. Je pense malgré tout que ce courant n’est guère représentatif de l’islam officiel, de l’islam orthodoxe et classique, de l’islam sunnite tel qu’il s’est toujours manifesté, tel qu’il s’est toujours voulu, tel qu’il se veut encore aujourd’hui. D’où le rejet par l’islam officiel de tous les penseurs et intellectuels qui, cherchant à réinterpréter l’islam à la lumière de la modernité, se font taxer d’hérétiques, d’apostats ou de déviationnistes.

L’islamisme n’est ni une caricature, ni une contrefaçon ni une hérésie ni un phénomène marginal et aberrant par rapport à l’islam classique orthodoxe sunnite. Je pense au contraire que l’islamisme, c’est l’islam à découvert, l’islam sans masque et sans fard, l’islam parfaitement conséquent et fidèle à lui-même, un islam qui a le courage et la lucidité d’aller jusqu’au bout de lui-même, jusqu’à ses dernières implications.
L’islamisme, c’est l’islam dans toute sa logique, dans toute sa rigueur. L’islamisme est présent dans l’islam comme le poussin dans l’œuf, comme le fruit dans la fleur, comme l’arbre dans la graine.

Mais qu’est-ce que l’islamisme? L’islamisme, c’est l’islam politique, porteur d’un projet et d’un modèle de société visant à l’établissement d’un état théocratique basé sur la sharia, seule loi légitime – parce que divine – telle que révélée et consignée dans le Coran et la Sunna, une loi qui a réponse à tout.

Il s’agit là d’un projet global et globalisant, total, totalisant, totalitaire. Car l’islam est un tout: une foi et un culte, un horizon et une morale, un mode de vie et une vision du monde. Intransigeant, il offre le salut ou la perdition. L’islam est la vérité qui ne supporte pas le doute et ses adeptes forment « la meilleure des communautés ». L’islam se veut à la fois religion, état et société – din wa dawla. Et c’est ainsi qu’il a été depuis ses plus lointaines origines.

Le passage de La Mecque à Médine, qui marque le début de l’ère musulmane, l’Hégire, signifie que l’islam cesse d’être une simple religion pour devenir Etat et société. L’Hégire est le moment où Mohammed cesse d’être simple chef religieux pour devenir chef d’état et leader politique. Religion et politique seront désormais indissolublement liées.

« L’islam est politique ou n’est rien! », (Khomeiny). La « soumission » à Dieu, qui est le sens même du mot « islam » est aussi bien exigée du croyant que de l’Etat. Le pouvoir politique se voue donc entièrement à une mission religieuse. C’est l’annexion de la politique par la religion.
Ce qui frappe dans l’islam, c’est son extraordinaire cohésion. Car dans l’islam se mêlent indistinctement, inextricablement, le sacré et le profane, le spirituel et le temporel, le religieux et le civil, le public et le privé. L’islam couvre et embrasse tous les aspects de la vie et de la société. C’est en ce sens que je disais plus haut que l’islam est global et globalisant, total, totalisant, totalitaire. L’idée d’un islam laïc est en soi une hérésie. Il contredit l’essence même de l’islam.

L’islam est un creuset fusionnel intense qui engendre un tissu social fortement structuré et donne à une société consistance, cohésion et continuité. D’où son extraordinaire capacité d’intégration. L’islam a toujours été intégrateur, jamais intégré; toujours assimilateur, jamais assimilé… Simplicité de son dogme, de sa morale, de ses principes. Sa souplesse, son élasticité, sa capacité quasi infinie d’adaptation, à partir d’un noyau dur, solide, irréductible. C’est cette souplesse de l’islam qui explique en partie sa foudroyante expansion tant en Afrique qu’en Asie. Ce continent, dans lequel le christianisme a pénétré six siècles avant l’islam, ne compte que 3% de chrétiens, alors qu’on évalue à près de 30% le nombre de musulmans.

Un dernier point: le djihâd. Le djihâd n’est pas un aspect marginal, un accessoire de l’islam. Il constitue une des obligations du croyant. On a voulu interpréter ce terme de façon réductrice, comme si le djihâd n’était qu’un combat spirituel et intérieur, un combat contre les passions et les instincts.

Non, les textes sont clairs: il s’agit bel et bien d’un combat par l’épée et ce n’est pas un hasard si l’Arabie saoudite et tel ou tel groupe islamiste représentent un glaive sur leur écusson.
(voir Coran: 2.216 – 217; 3.157 -158; 3.169; 8.17; 8.39; 8.41; 8.67; 8.69; 9.5; 9.29; 9.41; 9.111; 9.123; 47.35; 59..)

 

Il y a, dans l’islam, l’idée de force, de puissance. L’islam est la religion de la force. Il s’impose souvent par la force et ne cède en général qu’à la force. C’est un fait: historiquement l’islam s’est étendu par la contrainte et la violence. Il n’est que de consulter les ouvrages de Bat Yeor pour s’en convaincre. D’ailleurs, l’silam ne divise-t-il pas le monde en deux: la demeure de l’islam et celle de la guerre – dar-al- Islaâm wa dar al-harb? L’islam a pour ambition et pour prétention de convertir l’humanité entière… Pour le musulman, il n’y a qu’une seule vraie religion: l’islam: inna-dîn ‘ind-Allah al-Islâm.


Le musulman a en lui la certitude d’avoir raison, de posséder la vérité. Cette conviction a pour conséquence la froide détermination d’aboutir, de réussir un jour à conquérir le monde envers et contre tout. Rien ne l’arrêtera. Car l’islam compte avec le temps. Il a le temps, il a tout le temps, il a toute l’éternité. Il y a dans l’islam la patience infinie du bédouin suivant sa caravane. Ça prendra le temps que ça prendra, mais on y arrivera!

dimanche, 31 janvier 2010

Rire avec Benoît XVI

Ce midi, lors de l'Angélus à place Saint Pierre, un signe d'espérance et un geste de paix furent donnés avec "la libération" de deux belles colombes blanches. Mais .... elles se sentent soudain bien plus en paix dans les appartements du Pape. Les deux jeunes filles de l'Action Catholique italienne peuvent ainsi bien rigoler....

Comme de coutume, le Saint-Père Benoît XVI a récité la prière de l'Angelus depuis la fenêtre de son bureau du Palais Apostolique du Vatican avec les fidèles et les pèlerins rassemblés Place Saint-Pierre.
Présents aujourd'hui, entre autres, les jeunes de l'Action Catholique du diocèse de Rome qui concluent avec la « Caravane de la Paix » le mois de janvier traditionnellement consacré au thème de la paix. Au terme de la prière de l'Angelus deux jeunes, invités dans l'appartement pontifical, ont lancé deux colombes, symbole de paix, depuis la fenêtre.

samedi, 30 janvier 2010

Nouveau préfet pour la congrégation des évêques ?

images.jpegSelon Andrea Tornielli, Mgr Georg Pell pourrait être le successeur du Cardinal Giovanni Battista Re. L'archevêque de Sydney a rencontré tout récemment le Pape Benoît XVI. Il se trouverait donc en "pole position".

La congrégation des évêques aide notamment le Saint-Père, avec les nonces apostoliques, pour le choix des évêques du monde entier.

L'Osservatore Romano et les polémiques sur le livre sur Jean Paul II


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L'Osservatore Romano n'a pas dédié une seule ligne à la "vraie" biographie du vénérable Jean Paul II réalisée par le postulateur Oder. L'ancien rédacteur en chef du journal Gianfranco Svidercoschi ne croit pas non plus à certaines révélations. Il reproche qu'un homme chargé de la cause puisse publier les témoignages reçus lors de l'enquête, ce qui ne s'est jamais vu dans l'histoire. Il n'arrive enfin pas à croire que le futur saint usait d'une simple ceinture pour la flagellation, du cilice et dormait parfois à même le sol. Enfin, les lignes sur Medjugorje semblent laisser entendre que Jean Paul II était en faveur des apparitions.

L'Osservatore n'est pas le journal du Pape

Il faut tout d'abord savoir que le journal de l'Osservatore Romano n'est pas un organe officiel du Saint Siège tout comme il n'est pas non plus le journal du Pape. Chacun a aussi le droit de s'exprimer.

Les âmes ont soif de Dieu

Un lecteur de la biographie du postulateur n'est tout de même pas sans discernement et reste capable de réfléchir par lui-même. Ce sont des témoins qui ont rapporté les paroles de Jean Paul II sur les apparitions mariales. A la simple lecture de la biographie, il en ressort d'ailleurs nullement que Jean Paul II ai donné son assentiment. Mais on ne peut pas passer sous silence le fait que des millions de personnes reviennent à la foi, fréquentent la messe, se confessent, aussi dans le petit village de l'Herzègovine. L'évêque du lieu pense avec raison que c'est la fréquentation de ces sacrements qui est à la source de toutes les grâces. Cela ne prouve donc nullement l'authenticité des apparitions. Ce sont surtout les paroisses qui devraient mettre l'accent sur la dévotion mariale, sur le recours au sacrement du pardon, sur l'adoration de l'Eucharistie. C'est cela dont les gens ont soif. Or, les paroisses sont devenues parfois des lieux arides où l'organisation et les conflits de pouvoirs règnent parfois. Aussi, les gens vont simplement voir ailleurs...

Les fantasmes du Da Vinci Code

images.jpegQuant aux pratiques de mortifications de Jean Paul II, elles n'ont rien d'extraordinaire, car elles appartiennent à la tradition de l'Eglise depuis des siècles. Peut-être que les images du roman puis du film "Da Vinci Code" avec l'usage grotesque d'un cilice par le faux "moine" de l'Opus Dei (dans la réalité, ce sont en fait des laïcs) ont choqué et restent gravées dans les mémoires. Dans une culture de la communication, les images fallacieuses de cette fiction marquent sans doute l'imaginaire collectif. Or, il faut savoir que cela ne correspond aucunement à la réalité. La mortification n'a rien, mais absolument rien à voir avec ce masochisme et cette recherche de la mort.

Le Saint Curé d'Ars

Karol Wojtilà fut un ardent lecteur de la biographie du Saint Curé d'Ars écrite par le Père Trochu. A sa lecture, il en ressort que le saint petit curé avait recours à ces mêmes pratiques de mortifications. Jean Marie Vianney reste, en cette année sacerdotale, le modèle pour tous les prêtres d'aujourd'hui qui doivent être des âmes d'élites pour le services des autres.

L'amour peut faire de grandes choses

Certes, cela peut choquer. Mais cela n'est pas une obligation absolue dans la vie chrétienne et ces pratiques sont laissées à la prudence de chacun, toujours en lien avec un père spirituel averti. C'est curieux d'avoir le sens de l'effort pour une carrière professionnelle avec les sacrifices que cela représente au point de laisser les efforts pour aimer Dieu, avec le don de sa grâce, aux seuls "fanatiques". Pourtant les poètes écrivent que l'amour est fort comme la mort et les chansons modernes aiment chanter l'amour, au point de faire des petites folies. Même Raphael Nadal souffre de son genou et veut pourtant continuer à jouer au tennis, ou tout comme Didier Cuche, skieur suisse, se casse la pouce mais se fera opérer avant les JO auxquels il compte bien pouvoir participer.

Redécouvrir la mortification

Toute grande contradiction enfin: la culture d'aujourd'hui veut supprimer la souffrance, mais au point de supprimer dramatiquement la personne qui souffre. Il suffit de penser à l'euthanasie.

Il faut donc redécouvrir le sens de la mortification. Le péché, c'est la mort, la tristesse, la cause de la souffrance et du mal. La grâce, c'est la vie, la joie, l'élégance, la beauté et le bonheur. La mortification veut justement faire mourir le péché et faire fleurir la grâce. La flagellation est volontaire et personnelle.

La langue est bien plus pointue

images-1.jpegPensons plutôt à la langue qui peut-être parfois un vrai petit fouet au point de blesser d'autres personnes. On dit d'ailleurs "envoyer des pointes à quelqu'un". Celles-ci font infiniment plus mal que le simple port d'un cilice (image ci-contre) qui s'appuie et se serre sur la peau, sans la faire saigner.

Aussi les critiques constantes adressées à Jean Paul II de son vivant, puis celles qui sont réservées à Benoît XVI causent certainement bien plus de souffrances au coeur des personnes que ces simples moyens classiques de mortifications qui ne veulent pas blesser, mais aider le corps à participer à la vie de la grâce en l'associant volontairement à la passion rédemptrice du Christ. Les carmélites en font usage, les soeurs de Mère Térésa aussi, et tant et tant d'autres saints de l'histoire y ont eu recours. Quoi de plus naturel que le Pape aux plus de 500 canonisations et 1400 béatifications y soit associé.

Jean Paul II appartient à Dieu

Jean Paul II appartient désormais à toute l'Eglise et à toutes les personnes qui l'ont aimé, connu, suivi et qui continuent de le prier par delà sa mort. Aimer c'est aussi désirer connaître. Alors réjouissons-nous de la sortie de ces livres différents qui nous aident tous à mieux comprendre et découvrir la vie intime de ce Pape exceptionnel, le futur bienheureux Karol. Autrement dit ... il n'y a vraiment pas de quoi fouetter un chat.

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vendredi, 29 janvier 2010

Mgr Léonard: la liturgie et le social

Source: Famille Chrétienne

 

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Mgr Léonard, nouvel archevêque de Malines-Bruxelles : « Mes priorités : la liturgie et le social »

Le 29 janvier 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - L’évêque de Namur, Mgr André-Joseph Léonard – qui a collaboré à Famille Chrétienne dans les années 1980 –, a été nommé archevêque de Malines-Bruxelles par le pape Benoît XVI. Le nouveau primat de Belgique se refuse à entrer dans les schémas qui voudraient l’opposer à son prédécesseur, le cardinal Godfried Danneels, et aborde sa nouvelle mission avec une impressionnante sérénité.

C’est une nomination qui n’est pas passée inaperçue en Belgique. Avant même son officialisation lundi 18 janvier, l’arrivée de Mgr Léonard à la tête de l’archevêché de Bruxelles a fait les gros titres dans la presse, comme il y a dix-neuf ans lorsqu’il a été nommé évêque de Namur.

Mgr André-Mutien Léonard, qui vient d’annoncer son intention de s’appeler désormais André-Joseph, se plaçant ainsi sous la protection du saint patron du pays, est surtout connu pour ses déclarations médiatiques en faveur de la vie et de la dignité humaine. Ce qui lui a valu une étiquette de « conservateur » dans un pays sérieusement sécularisé, où bon nombre de catholiques eux-mêmes montrent des distances vis-à-vis du Magistère.

Le nouveau primat de Belgique nous a reçus simplement à Namur, dans son évêché de pierre blanche. Celui qu’on présente comme bilingue néerlandais/ francophone – une nécessité dans un pays comme la Belgique – parle en réalité sept langues. Chaleureux, sans emphase, il fêtera ses 70 ans en mai.

Succédant au cardinal Danneels, qui a passé trente ans à la tête de l’archidiocèse de Bruxelles, Mgr Léonard sera officiellement installé les 27 et 28 février. Lors de leur conférence de presse commune, son prédécesseur n’a pas passé sous silence leurs différences, mais a mis l’accent sur leur communion : « Dans un restaurant, ce n’est pas parce que le menu est servi par d’autres garçons que le plat est changé ». Une formule que le nouvel archevêque reprend volontiers à son compte.

Dans quel état d’esprit avez-vous accueilli votre nomination ?

Pour être honnête, je ne l’ai pas apprise avec une totale surprise. Mais j’ai été très impressionné quand on me l’a annoncée. L’archidiocèse de Malines-Bruxelles est très grand – il comprend le Brabant wallon, le Brabant flamand, et une petite partie de la province de Malines – et je le connaissais très peu. C’est très différent de mon arrivée au diocèse de Namur, que je connaissais déjà très bien puisque j’en faisais partie.

C’est impressionnant et, en même temps, stimulant. J’y vois l’occasion d’un rajeunissement pour ma pastorale et pour moi-même. 

Votre nomination n’a laissé personne indifférent. Certains y voient l’occasion d’une remise en ordre, d’autres ont peur d’un retour en arrière. Comment pacifier les esprits ?

En un sens, je comprends la tentation de m’opposer au cardinal Danneels. La presse est soumise à des contraintes d’Audimat. Il faut pimenter l’actualité !

Bien sûr, nous avons un style et un tempérament différents ; mais nous sommes tous les deux des évêques catholiques, nous avons dans le cœur la même foi, le même amour de Dieu et la même espérance. Je dois éviter tout ce qui donnerait l’impression que Rome m’a nommé pour faire le contraire de mon prédécesseur. Ce ne serait pas une bonne entrée en matière, et ce n’est pas mon sentiment.

Mais tout cela, je sais qu’il ne suffit pas que nous le disions. L’expérience devra le montrer.

Quel regard portez-vous sur l’Église en Belgique ?

Pour l’essentiel, elle connaît les mêmes difficultés que dans beaucoup de pays d’Europe occidentale. Mais elle les vit peut-être d’une manière plus vive parce qu’il y a quelques décennies, la Belgique était une sorte de citadelle catholique, surtout pour la partie flamande. Les institutions catholiques étaient omniprésentes : écoles, cliniques, hôpitaux, syndicats, mutuelles…

Je crois que, quand la sécularisation s’insinue dans une telle société, la prise de distance est plus radicale et plus corrosive. En France, vous avez vécu une moindre compénétration de la vie de l’Église dans la société. La sécularisation n’a pas les mêmes retombées.

En Belgique règne aujourd’hui comme un esprit de revanche envers une Église qui a, par le passé, peut-être trop fait la pluie et le beau temps. C’est donc une situation éprouvante, mais il y a aussi de belles « pousses » et des lieux d’espérance, comme les communautés nouvelles. Certaines viennent de chez nous, d’autres de France ou du Canada. Nous avons des paroisses vivantes, parmi d’autres qui mériteraient de se réveiller.

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Le cardinal Danneels avait organisé à Bruxelles le congrès d’évangélisation « Toussaint 2006 ». Allez-vous continuer cette entreprise de nouvelle évangélisation ?

Je n’ai pas de plan détaillé. Mais l’expérience de « Toussaint 2006 » a été révélatrice. Comme au moment de la visite de Jean-Paul II en Belgique en 1985, cela nous a donné un coup de fouet. Le feu de l’amour de Dieu et le désir du témoignage sont toujours là. Ils couvent. Si l’Esprit Saint souffle – et si nous l’aidons un peu –, il peut y avoir un réveil.

J’ai déjà rédigé quelques priorités. Quelques-unes sont reprises du cardinal Danneels, qui a personnellement exprimé son désir d’une liturgie soignée dans la ligne de ce que demande l’Église : qui soit digne du mystère de Dieu et proche du cœur des gens. Il a eu l’audace de demander que notre Église prie et adore davantage. Je ferai tout ce que je peux pour que ce souhait soit exaucé, et que nous connaissions un renouveau de ce côté-là.

Par ailleurs, mon prédécesseur a mis en place ces dernières années le projet « Bethléem », tout un réseau pour aider à se loger ceux qui n’y arrivent pas. Je crois qu’en conjuguant ce souci social et l’esprit de contemplation, nous aurons les moyens d’aider nos concitoyens à retrouver le chemin de l’Évangile.

L’autre grand défi pour notre pays concerne les vocations. Déjà en France, on dit que la crise est grave. Ici, nous avons proportionnellement deux fois moins de futurs prêtres… Je n’ai pas de recette : on ne tire pas de solutions de sa mitre ! Mais le Seigneur veut nous donner ce dont nous avons besoin. Faisons ce que nous pouvons pour l’y aider. 

J’y suis très sensible parce que j’ai moi-même été très engagé dans la formation des futurs prêtres. Ici, en tant qu’évêque, j’ai vécu une belle expérience, avec le séminaire diocésain Notre-Dame. J’ai aussi fondé le séminaire Redemptoris Mater, avec des jeunes qui ont grandi dans le Chemin néocatéchuménal. Cela m’a donné de très bons prêtres. J’ai aussi fondé une maison d’études d’excellent niveau, le Studium. Il est un peu inspiré par la pédagogie de l’Institut d’études théologiques, qui forme beaucoup de prêtres français à Bruxelles. Tout cela s’est très bien développé, et m’a permis d’ordonner quatre-vingt cinq nouveaux prêtres pendant mon épiscopat. Par rapport au passé, ce n’est pas beaucoup, mais c’est une expérience encourageante, qui me remplit de confiance et d’espérance. 

La Belgique connaît aussi des querelles intérieures entre les différentes communautés linguistiques. Quelle doit être la parole de l’archevêque ?

La Belgique est un pays de compromis. On doit mutuellement faire des concessions. L’Église ne doit pas prendre d’initiatives, mais se couler dans l’évolution politique, et respecter ce qui est décidé par ceux qui en sont responsables. Dans ce contexte-là, elle peut être le facteur d’une meilleure compréhension mutuelle.

Déjà, lors de la crise il y a deux-trois ans ici j’ai beaucoup plaidé pour que du coté francophone, mes diocésains attachés à l’unité de la Belgique manifestent le sérieux de cet attachement en ayant un intérêt véritable pour la culture de leurs voisins. Il faut avoir assez de cœur pour connaître, apprendre et aimer la langue de ses voisins. 

L’un des rôles qu’un évêque wallon peut jouer, c’est apporter sa contribution pour que, du côté francophone, il y ait un respect pour la Flandre – la plus grande partie du pays –, ainsi que pour la petite communauté germanophone.

En tant que primat de Belgique, vous serez l’interlocuteur principal des autorités civiles et politiques. Comment l’Église peut-elle faire entendre sa voix ?

Récemment, il y a eu de l’émotion lorsqu’une ministre du Parti socialiste a exprimé de l’inquiétude sur mon arrivée parce que j’avais manifesté de la distance avec certaines lois votées par le passé. Mais, fort heureusement, plusieurs interventions, notamment de personnes de sa mouvance, ont rappelé que ce n’est pas parce qu’une loi est votée démocratiquement qu’on ne peut pas avoir un avis !

Dans sa position nouvelle, l’Église catholique ne doit pas s’ériger en juge souverain de la politique. Mais elle doit participer aux débats de société. En France, l’Église a suscité une multitude de forums à l’occasion de la révision des lois de bioéthique. En Belgique, nous devrions promouvoir cette culture du débat. Nous devons faire entendre la voix de l’Église de manière respectueuse et ferme quand nous jugeons que certaines lois compromettent des valeurs fondamentales de l’être humain ou de la société.

 

jeudi, 28 janvier 2010

Interview de Ratzinger en 2004

source: Benoît et moi

Une interviewe du cardinal Ratzinger par Marco Politi, dans la Repubblica (Novembre 2004).
Le laïcisme, nouvelle idéologie de l'Europe, ne doit pas ignorer Dieu

......


Marco Politi
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L'Europe, berceau et pilier du catholicisme, est en train de perdre sa connotation chrétienne. Aujourd'hui déjà, les non-pratiquants, les agnostiques, les indifférents, sont majoritaires.
Pour l'Eglise de Rome, c'est un défi décisif. Et c'est de là que nous partons, dans l'entretien avec le cardinal Joseph Ratzinger dans le Salon Rouge du Saint-Office. Il s'appelle aujourd'hui Congrégation pour la Doctrine de la foi, et son patron a été et continue d'être un pilier de la papauté de Wojtyla.

" Nous vivons dans une situation de grande transformation. Dénatalité et immigration - nous confie le Cardinal - changent également la composition ethnique de l'Europe. Surtout, nous sommes passés d'une culture chrétienne à un sécularisme agressif et parfois même intolérant. Et pourtant, bien que les églises se vident et que beaucoup ne parviennent plus à croire, la foi n'est pas morte. Je suis sûr que même dans le contexte d'une société multiculturelle et parmi de grandes oppositions, la foi chrétienne demeure un facteur important, capable de fournir la force morale et culturelle du continent.

Donc le cardinal Ratzinger n'est pas pessimiste?

"L'optimisme et le pessimisme sont des catégories émotionnelles. Je pense que je suis réaliste. Je reste convaincu de la force intérieure de la foi. Ou plutôt, le catholicisme est devenu de plus en plus «catholique» c'est-à-dire universel. Et alors que d'autres continents découvrent leur manière d'être chrétien et catholique, l'Europe ne sera plus une voix aussi déterminante que dans le passé. Elle aura encore une grande importance, mais toujours au sein du concert international.

Après «l'affaire Buttiglione, certains groupe laïcs et catholiques dépeignent un christianisme assiégé, en Europe.

" Il existe une idéologie séculariste agressive, qui peut être inquiétante. En Suède, un pasteur protestant qui avait prêché sur l'homosexualité, sur la base d'un passage de l'Ecriture, est allé en prison pendant un mois. La laïcité n'est plus cet élément de neutralité qui ouvre des espaces de liberté pour tous. Elle commence à se transformer en une idéologie qui s'impose à travers la politique, et ne concède aucun espace public à la vision catholique et chrétienne, qui risque ainsi de devenir quelque chose de purement privée et au fond, mutilé. Dans ce sens, une lutte existe et nous devons défendre la liberté religieuse contre l'imposition d'une idéologie qui se présente comme si elle était l'unique voix de la rationalité, alors qu'elle n'est que l'expression d'un "certain rationalisme.

Mais pour vous, qu'est-ce que la laïcité?

" La laïcité juste est la liberté de religion. L'État n'impose pas une religion, mais donne libre espace aux religions, avec une responsabilité envers la société civile, et donc permet à ces religions d'être des facteurs dans la construction de la vie sociale. "

Pourtant, il y a des frontières délicates. Prenons le crucifix dans les écoles. Il y a la tendance, que je trouve banalisante, qui consiste à dire que c'est un symbole de l'amour universel et un don qui ne peut déranger personne. En réalité, c'est avant tout le signe d'un Dieu et d'une religion. Ne peut-on comprendre ceux qui disent qu'on ne peut pas imposer de signe?

"Cela dépend des situations historiques. Il peut y avoir des pays qui n'ont pas une histoire ou une présence chrétienne et par conséquent ne veulent pas ce signe, car il n'exprime pas un patrimoine et une orientation morale commune. Je pense que grâce à Dieu l'Italie et même une partie de l'Allemagne, sont encore tellement marquées par leur passé et leur présent chrétiens que le crucifix reste pour elles un point de référence. La Croix nous parle d'un Dieu qui s'est fait homme et meurt pour l'homme, qui aime l'homme et pardonne. Et ceci est déjà une vision de Dieu qui exclut le terrorisme et les guerres de religion au nom de Dieu. Il peut arriver que, dans le futur, la substance chrétienne d'un peuple se perde: alors on pourrait dire que cette orientation commune n'existe plus, et peut-être qu'on ne pourrait plus l'offrir dans les espaces publics. Pour moi, ce serait un passage triste et c'est pourquoi je m'engage personnellement afin que cette substance chrétienne ne soit pas perdue .

Mais si un Juif ou un Musulman, hors de toute polémique, demandent aussi à trouver dans les écoles un signe de leur foi, est-il juste de leur nier?

"On peut réfléchir sur les conditions d'un tel cas, en pondérant bien toutes les différences qu'il comporte. Mais c'est une question ouverte, il me faut y réfléchir de façon plus approfondie.

Ne croyez-vous pas qu'il y a une difficulté de l'Eglise à être comprise par l'homme d'aujourd'hui?

"Ne nous en faisons pas une image mythique, l'homme d'aujourd'hui est multiple. Il est très différent en Amérique latine, en Afrique ou en Asie. Et même parmi nous, il y a des groupes sociaux ayant des visions du monde différentes. Mais il est vrai que le christianisme a des difficultés à se faire comprendre dans le monde d'aujourd'hui, particulièrement dans le monde occidental: américain et européen. Au plan intellectuel, le système conceptuel du christianisme est très éloigné du langage et la façon moderne de voir. Pensez simplement au mot «nature»: comme son sens a changé! Nous devons, sans aucun doute, faire notre possible pour traduire ce système conceptuel d'une manière qui révèle la véritable essence du christianisme ".

Comment la décririez-vous?

"Une histoire d'amour entre Dieu et les hommes. Si on comprend cela dans le langage de notre temps, le reste suivra. "

C'est suffisant?

"Il y a également la difficulté d'accepter le christianisme dans la perspective existentielle. Les modèles de vie actuels sont très différents et, donc, l'engagement intellectuel seul n'est pas suffisant. Il faut offrir des espaces de vie, de communion, de chemin. Ce n'est qu'à travers des expériences concrètes et l'exemple existentiel qu'on peut vérifier l'accessibilité et la réalité du message chrétien".

La tentation de se réfugier dans le rêve d'une société organiquement chrétienne recommence à se répandre. Cela a-t-il un sens?

"Certainement pas. Il s'agissait d'une situation historique particulière avec des lumières et des ombres, comme en témoigne l'histoire de l'Eglise. Aujourd'hui, nous avons tendance à en voir plutôt les ombres, mais il y avait aussi des lumières, comme le révèle la grande culture médiévale. Aujourd'hui, il serait absurde de se refugier dans une situation qui ne peut pas se reproduire.
Nous devons accepter que l'histoire progresse, affrontant la difficulté de croire dans un contexte pluraliste, tout en sachant très bien qu'il existe également de nouvelles possibilités pour une foi libre et adulte. La foi n'est pas simplement le résultat d'une tradition et d'une situation sociale spécifique, mais surtout le résultat d'un libre "oui" du coeur au Christ." 

Où est Dieu dans la société contemporaine?

"Il est très marginalisé. Dans la vie politique, il semble presque indécent de parler de Dieu, comme s'il s'agissait d'une attaque contre la liberté de ceux qui n'y croient pas. Le monde politique suit ses propres règles et ses voies, excluant Dieu comme quelque chose qui n'appartient pas à cette terre. C'est la même chose dans le monde du commerce, de l'économie, de la vie privée. Dieu reste en marge. Pour moi, il semble au contraire nécessaire de redécouvrir, et les forces sont là, que même les sphères politiques et économiques ont besoin d'une responsabilité morale, une responsabilité qui vient du cœur de l'homme et, en définitive, a un rapport avec la présence ou l'absence de Dieu. Une société où Dieu est totalement absent, s'autodétruit. Nous l'avons vu dans les grands régimes totalitaires du siècle dernier. "

Un point crucial est l'éthique sexuelle. L'encyclique Humanae Vitae a créé un fossé entre le magistère et le comportement pratique des fidèles. Le moment est-il venu de la repenser?

"Pour moi, il est clair que nous devons continuer à réfléchir. Déjà dans les premières années de son pontificat, Jean Paul II a offert au problème un nouveau type d'approche anthropologique, personnaliste, en développant une vision très différente de la relation entre le moi et toi, de l'homme et de la femme. Il est vrai que la pilule a déclenché une révolution anthropologique de très grandes dimensions. Elle n'a pas été seulement, comme on pouvait le penser au début, une aide pour les situations difficiles, mais elle a changé la vision de la sexualité, de l'homme et du corps lui-même. La fécondité a été détachée de la sexualité, et ainsi la conception même de la vie humaine a été profondément modifiée. L'acte sexuel a perdu son objet et son but, qui auparavant avait toujours été visible et déterminant, de sorte que tous les types de sexualité sont devenus équivalents. Surtout cette révolution a eu pour conséquence l'équivalence entre l'homosexualité et l'hétérosexualité. C'est pourquoi je dis que Paul VI a indiqué un problème de très grande importance ».

Voilà, l'homosexualité. C'est une question qui concerne l'amour entre deux personnes et pas seulement la sexualité. Que peut faire l'Église pour comprendre ce phénomène?

" Nous disons deux choses. Premièrement, nous avons beaucoup de respect pour ces personnes, qui souffrent et qui veulent trouver un moyen juste de vivre leur vie. D'autre part, créer aujourd'hui la forme juridique d'une sorte de mariage homosexuel, en réalité, n'aide pas ces personnes."

Ainsi, vous jugez négativement le choix fait en Espagne?

"Oui, parce qu'il est destructeur pour la famille et la société. Le droit crée la morale ou une forme de morale, parce que les gens normaux considèrent généralement que ce que le droit affirme est moralement acceptable. Et si nous jugeons cette union comme plus ou moins équivalente au mariage, nous avons une société qui ne reconnaît plus ni la spécificité ni le caractère fondamental de la famille, c'est-à-dire l'homme et la femme qui cherchent à assurer la continuité - et non seulement dans un sens biologique - de l'humanité. C'est pourquoi le choix fait en Espagne, ne rend pas vraiment service à ces personnes: puisque là nous détruisons des éléments-clés d'un ordre de droit ».

Eminence, il est arrivé que l'Eglise en disant non à tout, soit allée au devant de défaites. Ne pourrait-on pas au moins envisager un pacte de solidarité entre deux personnes, même homosexuelles, reconnu et protégé par la loi?

"Mais l'institutionnalisation d'une telle entente - que le législateur le veuille ou non - apparaîtrait nécessairement à l'opinion publique comme un autre type de mariage et la relativisation serait inévitable. N'oublions pas par ailleurs que, avec ces choix, vers lesquels penche désormais une Europe - disons le ainsi - en décadence, nous nous séparons de toutes les grandes cultures de l'humanité, qui ont toujours reconnu la véritable signification de la sexualité: c'est-à-dire qu'un homme et une femme sont créés pour être conjointement la garantie de l'avenir de l'humanité. Garantie non seulement physique mais morale. "

Finalement, les divergences de vues dans le domaine éthique reflètent la révolution du sujet en cours dans le monde occidental. La nouvelle subjectivité est une calamité ou un défi pour l'Eglise?

"En soi, la capacité à l'autodétermination peut être une bonne chose. Mais je doute que beaucoup de sujets s'autodéterminent réellement - comme on veut nous le faire croire - et ne vivent pas une certaine uniformité préfabriquée, pensant peut-être se réaliser eux-mêmes. L'homme d'aujourd'hui est manipulé par le marché, par les médias, par la mode. Il est vrai que la sphère du sujet est devenue beaucoup plus importante. Le problème aujourd'hui est que la religion et la morale semblent appartenir uniquement à la sphère du sujet. L'objectivité se trouverait uniquement dans les sciences alors que le reste serait subjectif. En conséquence, la religion perd de son impact dans la formation de la conscience commune. "

Et alors?

" Le fait que le sujet ait davantage conscience de sa liberté et de sa responsabilité reste une acquisition positive, mais il est temps de reconnaître que la liberté humaine ne peut être vécue que comme une liberté partagée avec les autres. Dans une responsabilité commune. Surtout il faut comprendre que l'homme ne se crée pas lui-même: il est une créature avec ses limites et la capacité de dévier ou de trouver la voie compatible avec sa condition d'homme".

Dans ce scénario typiquement occidental, l'islam fait irruption. Comment le catholicisme y fait-il face?

" D'abord l 'Islam est multiforme, il n'est pas réductible aux seules zones terroristes, ou à celles modérées. Il y a des interprétations différentes: les sunnites, les chiites, et ainsi de suite. Culturellement il y a une grande différence entre l'Indonésie, l'Afrique ou la péninsule arabique et peut-être qu'est en train de se former également un islam avec une spécificité européenne, qui accepte des éléments de notre culture. En tout cas, c'est un défi positif pour nous, la foi ferme des musulmans en Dieu, la conscience que nous sommes tous sous le jugement de Dieu, en même temps qu'un certain patrimoine moral et le respect de certaines règles qui démontrent combien la foi, pour vivre, a besoin d'expressions communes: chose que nous avons un peu perdu.

Et sur le versant critique ?

" Il s'agit aussi de saisir les faiblesses culturelles d'une religion trop liée à un ouvrage considéré comme inspiré oralement, avec tous les dangers que cela comporte. Nous pouvons offrir le concept de liberté religieuse à une religion dans laquelle la théocratie est cruciale, c'est-à-dire l'impossibilité de dissocier le pouvoir de l'État et la religion. Nous pourrions leur montrer qu'un Dieu qui permet plus de liberté à l'homme, offre de nouveaux espaces à l'homme et à son développement culturel. "

La tendance à vouloir exporter par tous les moyens les valeurs occidentales dans le reste du monde, parce qu'elles sont considérés comme meilleures, fait son chemin dans notre pays .

"Nous ne devons pas imposer ni dogmatiser nos idées. Nous devons être conscients de la relativité de beaucoup de nos formes politiques, religieuses, économiques. D'autre part, nous devons laisser aux autres peuples la possibilité de contribuer à la multiplicité du concert de la culture humaine. Nous essayons de convaincre les autres de choses qui nous paraissent essentielles, mais cela doit se passer dans le respect, sans contrainte. "

© Copyright Repubblica, le 19 Novembre 2004