lundi, 08 février 2010
Retour de Recife
Dans quelques jours, du 11 au 13 février, l’académie pontificale pour la vie, dont le président est l'archevêque Salvatore Fisichella (photo), se réunira au Vatican.
Cette prochaine réunion de l'Académie pontificale pour la vie risquerait d'être tendue, en tout cas pour Mgr Shooyans (voir Sandro Magister, vaticaniste). Il semble que la démission de Mgr Fisichella soit demandée.
Pour mémoire, suite à la crise de la communication qu'a connu l'Eglise catholique après la levée des excommunications d'Ecône, une autre crise fut importée en France depuis le Brésil. Le but de cette manoeuvre médiatique était de faire dire à l'Eglise qu'elle réintègre un évêque négationniste, Williamson, et excommunie une enfant de 9 ans, qui a subi un avortement suite à un viol de son beau-père. Ceci était absurde.
La crise de communication se définit avant tout par une perte de maîtrise de la gestion du message. Tout part en vrille. Il faut avouer que la capacité médiatique actuelle de l'Eglise est plutôt faible. C'est un peu comme David face à Goliath. Toutefois, même des journalistes catholiques ont perdu leur sang froid. La réponse de la congrégation de la doctrine de la foi fut éclairante mais elle est arrivée bien trop tard. Seul la lettre de Mgr Fisichella dans l'Osservatore Romano avait eu un certain écho. Or il faut reconnaître que si émotionnellement elle était sans doute adaptée, elle manquait singulièrement de clarté.
Il faut savoir que l'attaque médiatique de ce drame bésilien fut lancée sciemment, afin de faire avancer la cause de l'avortement au Brésil et dans le monde. La réponse eut été de répondre, avec des voix unis, que l'évêque de Recife, au travers du curé, a offert tout son soutien et son humanité à la famille et à la petite fille, qui est une victime innocente. Ceci dit, l'avortement n'était pas la solution dans ce cas dramatique. Le salut passait par une intervention que les médecins sont chargées de trouver avec leur science médicale. L'avortement n'est jamais thérapeutique, car il tue. Benoît XVI n'était pas impliquée dans cette polémique. Enfin, ni la petite fille de 9 ans, victime d'un viol monstrueux, ni sa mère, ne furent excommuniées. Seule l'équipe médicale fut touchée par cette sanction canonique, car non seulement elle n'a pas aidé la petite, mais elle a tué en plus 2 innocents.
Toutefois, afin de comprendre la pression médiatique en faveur de l'avortement au Brésil et de part le monde, reprenons les propos de Benoît XVI dans son entretien avec les journalistes dans le vol en direction du Brésil:
4/ De La Repubblica, Italie. - Votre sainteté, dans votre discours d’arrivée, vous dites que l’Église forme les chrétiens, donne des indications morales, de sorte que les gens prennent leurs décisions librement en conscience. Êtes-vous d’accord avec l’excommunication des députés mexicains sur la question de l’avortement ?
Oui, cette excommunication n’est pas quelque chose d’arbitraire, mais cela fait partie du Code [de droit canon]. Ceci est basé simplement sur le principe que le meurtre (killing) d’un enfant humain innocent est incompatible avec l’entrée en communion avec le corps du Christ. Ainsi, [les évêques] n’ont rien fait de nouveau, d’étonnant ou d’arbitraire. Sous cet éclairage, ils ont simplement annoncé publiquement ce qui est contenu dans la loi de l’Église, et la loi de l’Église est basée sur la doctrine et la foi de l’Église, qui exprime notre reconnaissance pour la vie, et que l’individualité humaine, la personnalité humaine, est présente dès le premier instant [de la vie].
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