vendredi, 02 août 2013
JMJ Rio 2013: Discours du Pape aux évêques
La perception favorable au Pape doit nous pousser à aller plus en profondeur. Les vagues de la plage de Copacabana nous invite à aller au large:"Duc in altum" disait le bienheureux Jean-Paul II: "Avance au large".
Un discours fondamental, peut-être un peu long, mérite toute notre attention. Il se base sur la document d'Aparecida (2007). Un mot qui nous invite à ne pas rester sur le rivage des apparences.
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Chers frères,
Comme il est bon et beau de me trouver ici avec vous, évêques du Brésil ! Merci d’être venus, et permettez-moi de vous parler comme à des amis, c’est pourquoi je préfère vous parler en espagnol pour pouvoir mieux exprimer ce j’ai dans mon cœur. Je vous prie de m’en excuser !
Nous sommes réunis un peu à l’écart, dans ce lieu préparé par notre frère Mgr Orani, pour demeurer seuls et pouvoir parler cœur à cœur, comme Pasteurs auxquels Dieu a confié son Troupeau. Dans les rues de Rio, des jeunes du monde entier et tant d’autres multitudes nous attendent, ayant besoin d’être rejoints par le regard miséricordieux du Christ Bon Pasteur, que nous sommes appelés à rendre présent. Réjouissons-nous donc de ce moment de repos, de partage, de vraie fraternité.
En commençant par la Présidence de la Conférence épiscopale et par l’Archevêque de Rio de Janeiro, je veux vous embrasser tous et chacun, spécialement les évêques émérites.
Plus qu’un discours formel, je veux partager avec vous quelques réflexions.
La première m’est venue à l’esprit quand j’ai visité le sanctuaire d’Aparecida. Là, aux pieds de la statue de l’Immaculée Conception, j’ai prié pour vous, pour vos Églises, pour vos prêtres, religieux et religieuses, pour vos séminaristes, pour les laïcs et leurs familles et, de manière particulière pour les jeunes et les anciens, les deux sont l’espérance d’un peuple ; les jeunes, parce qu’ils portent la force, l’illusion, l’espérance de l’avenir ; les anciens, parce qu’ils sont la mémoire, la sagesse d’un peuple1 .
1. Aparecida, clé de lecture pour la mission de l’Église
À Aparecida, Dieu a offert au Brésil sa propre Mère. Mais, à Aparecida, Dieu a aussi donné une leçon sur lui-même, à propos de sa façon d’être et d’agir. Une leçon sur l’humilité qui appartient à Dieu comme trait essentiel, c’est dans l’ADN de Dieu. Il y a quelque chose de pérenne à apprendre sur Dieu et sur l’Église à Aparecida ; un enseignement que ni l’Église au Brésil, ni le Brésil lui-même ne doivent oublier.
Au commencement de l’événement d’Aparecida il y a la recherche des pauvres pêcheurs. Beaucoup de faim et peu de ressources. Les gens ont toujours besoin de pain. Les hommes partent toujours de leurs besoins, même aujourd’hui.
Ils ont une barque fragile, inappropriée ; ils ont des filets de mauvaise qualité, peut-être même endommagés, insuffisants.
D’abord il y a la fatigue, peut-être la lassitude, pour la pêche, et toutefois le résultat est maigre : un échec, un insuccès. Malgré les efforts, les filets sont vides.
Ensuite, quand Dieu le veut, lui-même surgit dans son Mystère. Les eaux sont profondes et toutefois elles cachent toujours la possibilité de Dieu ; et lui est arrivé par surprise, peut-être quand il n’était plus attendu. La patience de ceux qui l’attendent est toujours mise à l’épreuve. Et Dieu est arrivé de façon nouvelle, parce qu’il peut toujours se réinventer : une image d’argile fragile, obscurcie par les eaux du fleuve, même vieillie par le temps. Dieu entre toujours dans les vêtements de la pauvreté.
Voici alors l’image de l’Immaculée Conception. D’abord le corps, puis la tête, puis le regroupement du corps et de la tête : unité. Ce qui était brisé retrouve l’unité. Le Brésil colonial était divisé par le mur honteux de l’esclavage. La Vierge d’Aparecida se présente avec le visage noir, d’abord divisée, puis unie dans les mains des pêcheurs.
C’est un enseignement pérenne que Dieu veut offrir. Sa beauté se reflète dans la Mère, conçue sans le péché originel, émerge de l’obscurité du fleuve. À Aparecida, depuis le commencement, Dieu donne un message de recomposition de ce qui est fracturé, de consolidation de ce qui est divisé. Murs, abîmes, distances encore présents aujourd’hui, sont destinés à disparaître. L’Église ne peut négliger cette leçon : être un instrument de réconciliation.
Les pêcheurs ne méprisent pas le mystère rencontré dans le fleuve, même si c’est un mystère qui apparaît incomplet. Ils ne jettent pas les morceaux du mystère. Ils attendent la plénitude. Et cela ne tarde pas à arriver. Il y a quelque chose de sage que nous devons apprendre. Il y a des morceaux d’un mystère, comme des pièces d’une mosaïque, que nous rencontrons et que nous voyons. Nous voulons voir trop rapidement le tout et Dieu au contraire se fait voir petit à petit. L’Église aussi doit apprendre cette attente.
Puis les pêcheurs portent ce mystère chez eux. Les gens simples ont toujours un endroit pour faire loger le mystère. Nous avons peut-être réduit notre façon de parler du mystère à une explication rationnelle ; chez les gens, au contraire, le mystère entre par le cœur. Dans la maison des pauvres Dieu trouve toujours une place.
Les pêcheurs ‘agasalham’: ils revêtent le mystère de la Vierge pêchée, comme si elle avait froid et avait besoin d’être réchauffée. Dieu demande d’être mis à l’abri dans la partie la plus chaude de nous-mêmes : le cœur. Puis c’est Dieu qui dégage la chaleur dont nous avons besoin, mais d’abord il entre par la ruse de celui qui mendie. Les pêcheurs couvrent ce mystère de la Vierge du pauvre manteau de leur foi. Ils appellent les voisins pour voir la beauté qu’ils ont trouvée ; ils se réunissent autour d’elle ; ils racontent leurs peines en sa présence et lui confient leurs causes. Ils permettent ainsi que les intentions de Dieu puissent se réaliser : une grâce, puis l’autre ; une grâce qui ouvre à une autre ; une grâce qui prépare une autre. Dieu va graduellement en déployant l’humilité mystérieuse de sa force.
Il y a beaucoup à apprendre de cette attitude des pêcheurs. Une Église qui fait de la place au mystère de Dieu ; une Église qui héberge en elle-même ce mystère, de façon qu’elle puisse fasciner les gens, les attirer.Seule la beauté de Dieu peut attirer. Le chemin de Dieu est le charme, l’attrait. Dieu se fait emmener chez soi. Il réveille dans l’homme le désir de le garder dans sa vie, dans sa maison, dans son cœur. Il réveille en nous le désir d’appeler les proches pour faire connaître sa beauté. Lamission naît justement de cet attrait divin, de cet étonnement de la rencontre. Nous parlons de mission, d’Église missionnaire. Je pense aux pêcheurs qui appellent leurs proches pour voir le mystère de la Vierge. Sans la simplicité de leur attitude, notre mission est destinée àl’échec.
L’Église a toujours l’urgent besoin de ne pas oublier la leçon d’Aparecida, elle ne peut pas l’oublier. Les filets de l’Église sont fragiles, peut-être raccommodés ; la barque de l’Église n’a pas la puissance des grands transatlantiques qui franchissent les océans. Et toutefois Dieu veut justement se manifester à travers nos moyens, de pauvres moyens, parce que c’est toujours lui qui agit.
Chers frères, le résultat du travail pastoral ne s’appuie pas sur la richesse des ressources, mais sur la créativité de l’amour. La ténacité, l’effort, le travail, la programmation, l’organisation servent certainement, mais avant tout il faut savoir que la force de l’Église n’habite pas en elle-même, mais elle se cache dans les eaux profondes de Dieu, dans lesquelles elle est appelée à jeter ses filets.
Une autre leçon que l’Église doit toujours se rappeler est qu’elle ne peut pas s’éloigner de la simplicité, autrement elle oublie le langage du Mystère, et non seulement elle reste hors de la porte du Mystère, mais elle ne réussit pas même à entrer en ceux qui par l’Égliseprétendent à ce qu’ils ne peuvent se donner par eux-mêmes, c’est-à-dire Dieu lui-même. Parfois, nous perdons ceux qui ne nous comprennent pas parce que nous avons oublié la simplicité, en important de l’extérieur aussi une rationalité étrangère à nos gens. Sans la grammaire de la simplicité, l’Église se prive des conditions qui rendent possible le fait de « pêcher » Dieu dans les eaux profondes de son Mystère.
Un dernier souvenir : Aparecida est une apparition dans un lieu decarrefour. La route qui unissait Rio, la capitale, avec São Paulo, la province entreprenante qui était en train de naître, et Minas Gerais, les mines très convoitées par les Cours européennes : un carrefour du Brésil colonial. Dieu apparaît dans les carrefours. L’Église au Brésil ne peut oublier cette vocation inscrite en elle depuis son premier souffle : être capable de systole et diastole, de recueillir et de répandre.
2. L’appréciation pour le parcours de l’Église au Brésil
Les évêques de Rome ont toujours eu le Brésil et son Église dans leur cœur. Un merveilleux parcours a été accompli, des 12 diocèses durant le concile Vatican I aux 275 circonscriptions actuelles... Ne s’est pas mise en route l’expansion d’un appareil ou d’une entreprise, mais plutôt le dynamisme des « cinq pains et deux poissons » évangéliques, qui, mis en contact avec la bonté du Père, dans des mains rugueuses (calejadas maõs), sont devenus féconds.
Aujourd’hui, je voudrais reconnaître votre travail généreux à vous pasteurs, dans vos Églises. Je pense aux évêques dans les forêts, montant et descendant les fleuves, dans les régions semi-arides, dans le Pantanal, dans la pampa, dans les jungles urbaines des mégapoles. Aimez toujours votre troupeau avec un dévouement total ! Mais je pense aussi à tant de noms et à tant de visages, qui ont laissé des empreintes ineffaçables sur le chemin de l’Église au Brésil, faisant toucher de la main la grande bonté du Seigneur envers cette Église2 .
Les évêques de Rome n’ont jamais été loin ; ils ont suivi, encouragé, accompagné. Dans les dernières décennies, le bienheureux Jean XXIII a invité avec insistance les évêques brésiliens à préparer leur premier plan pastoral, et, depuis ce commencement, a grandi une vraie tradition pastorale au Brésil, qui a fait en sorte que l’Église ne soit pas un transatlantique à la dérive, mais ait toujours une boussole. Le Serviteur de Dieu Paul VI, en plus d’encourager la réception du Concile Vatican II, avec fidélité, mais aussi avec des traits originaux (cf. l’Assemblée générale du CELAM à Medellin), a influé de façon décisive sur l’auto-conscience de l’Église au Brésil à travers le Synode sur l’évangélisation et ce texte fondamental de référence que demeure l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi. Le bienheureux Jean-Paul II a visité le Brésil trois fois, le parcourant de « cabo a rabo », du nord au sud, insistant sur la mission pastorale de l’Église, sur la communion et la participation, sur la préparation au grand Jubilé, sur la nouvelle évangélisation. Benoît XVI a choisi Aparecida pour réaliser la 5ème Assemblée générale du CELAM et cela a laissé une grande empreinte dans l’Église du continent tout entier.
L’Église au Brésil a reçu et appliqué avec originalité le concile Vatican II et le parcours réalisé, tout en ayant dû dépasser certaines maladies infantiles, a conduit à une Église graduellement plus mûre, ouverte, généreuse, missionnaire.
Aujourd’hui nous sommes à une période nouvelle. Comme l'exprime bien le document d’Aparecida : ce n’est pas une époque de changement, mais c’est un changement d’époque. Alors, aujourd’hui il est toujours urgent de nous demander : qu’est-ce que Dieu nous demande ? À cette question, je voudrais tenter d’offrir quelques lignes de réponse.
3. L’icône d’Emmaüs comme clé de lecture du présent et de l’avenir
Avant tout, il ne faut pas céder à la peur dont parlait le bienheureux John Henry Newman : « Le monde chrétien est en train de devenir graduellement stérile, et s’épuise comme une terre exploitée à fond qui devient du sable » 3 . Il ne faut pas céder au désenchantement, au découragement, aux lamentations. Nous avons beaucoup travaillé et, parfois, il nous semble être des vaincus, comme celui qui doit faire le bilan d’une période désormais perdue, regardant ceux qui nous délaissent ou ne nous considèrent plus comme crédibles ou importants.
Relisons à cette lumière encore une fois l’épisode d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-15). Les deux disciples s’enfuient de Jérusalem. Ils s’éloignent de la "nudité" de Dieu. Ils sont scandalisés par l’échec du Messie en qui ils avaient espéré et qui maintenant apparaît irrémédiablement vaincu, humilié, même après le troisième jour (vv. 17-21). Le mystère difficile de ceux qui quittent l’Église ; des personnes qui, après s’être laissées illusionner par d’autres propositions, retiennent que désormais l’Église – leur Jérusalem – ne peut plus offrir quelque chose de significatif et d’important. Et alors ils s’en vont par les chemins seuls avec leur désillusion. Peut-être l’Église est-elle apparue trop faible, peut-être trop éloignée de leurs besoins, peut-être trop pauvre pour répondre à leurs inquiétudes, peut-être trop froide dans leurs contacts, peut-être trop autoréférentielle, peut-être prisonnière de ses langages rigides, peut-être le monde semble avoir fait de l’Église comme une survivance du passé, insuffisante pour les questions nouvelles ; peut-être l’Église avait-elle des réponses pour l’enfance de l’homme mais non pour son âge adulte4 . Le fait est qu’aujourd’hui, il y en a beaucoup qui sont comme les deux disciples d’Emmaüs ; non seulement ceux qui cherchent des réponses dans les nouveaux et répandus groupes religieux, mais aussi ceux qui semblent désormais sans Dieu que ce soit en théorie ou en pratique.
Face à cette situation, que faire ?
Il faut une Église qui n’a pas peur de sortir dans leur nuit. Il faut une Église capable de croiser leur route. Il faut une Église en mesure de s’insérer dans leurs conversations. Il faut une Église qui sait dialoguer avec ces disciples qui, en s’enfuyant de Jérusalem, errent sans but, seuls, avec leur désenchantement, avec la désillusion d’unchristianisme considéré désormais comme un terrain stérile, infécond, incapable de générer du sens.
La mondialisation implacable, l’urbanisation souvent sauvage ont promis beaucoup. Nombreux sont ceux qui se sont épris de la puissance de la mondialisation et en elle il y a quelque chose de vraiment positif. Mais à beaucoup échappe le côté obscur : la perte du sens de la vie, la désintégration personnelle, la perte de l’expérience d’appartenance à un "nid" quelconque, la violence subtile mais implacable, la rupture intérieure et la fracture dans les familles, la solitude et l’abandon, les divisions et l’incapacité d’aimer, de pardonner, de comprendre, le poison intérieur qui rend la vie un enfer, le besoin de tendresse parce qu’on se sent si incapables et malheureux, les tentatives ratées de trouver des réponses dans la drogue, dans l’alcool, dans le sexe devenus prisons supplémentaires.
Et beaucoup ont cherché des faux-fuyants parce que la "mesure" de la Grande Église apparaît trop haute. Beaucoup ont pensé : l’idée de l’homme est trop grande pour moi, l’idéal de vie qu’elle propose est en dehors de mes possibilités, le but à atteindre est inaccessible, hors de ma portée. Toutefois – ont-ils continué – je ne peux pas vivre sans avoir au moins quelque chose, même si c’est une caricature, de ce qui est trop haut pour moi, de ce que je ne peux pas me permettre. Avec la désillusion dans le cœur, ils sont allés à la recherche de quelqu’un qui les illusionne encore une fois.
Le sens profond d’abandon et de solitude, de non-appartenance non plus à soi-même qui émerge souvent de cette situation est trop douloureux pour être passé sous silence. Il faut un exutoire et alors reste la voie de la lamentation : comment se fait-il que nous soyons arrivés à ce point ? Mais la lamentation devient aussi à son tour comme un boomerang qui revient en arrière et finit par augmenter le malheur. Peu de personnes sont encore capables d’écouter leur douleur ; il faut au moins l’anesthésier.
Aujourd’hui, il faut une Église en mesure de tenir compagnie, d’aller au-delà de la simple écoute ; une Église qui accompagne le chemin en se mettant en chemin avec les personnes, une Église capable de déchiffrer la nuit contenue dans la fuite de tant de frères et sœurshors de Jérusalem ; une Église qui se rend compte que les raisons pour lesquelles on s’est éloigné contiennent déjà en elles-mêmes aussi les raisons d’un possible retour, mais il est nécessaire de savoir lire le tout avec courage.
Je voudrais que nous nous demandions tous aujourd’hui : sommes-nous encore une Église capable de réchauffer le cœur ? Une Église capable de reconduire à Jérusalem ? De réaccompagner à la maison ? Dans Jérusalem habitent nos sources : Écriture, Catéchèses, Sacrements, Communauté, amitié du Seigneur, Marie et les Apôtres… Sommes-nous encore en mesure de raconter ces sources de façon à réveiller l’enchantement pour leur beauté ?
Beaucoup sont partis parce qu’on leur a promis quelque chose de plushaut, quelque chose de plus fort, quelque chose de plus rapide.
Mais y-a-t-il quelque chose de plus haut que l’amour révélé à Jérusalem ? Rien n’est plus haut que l’abaissement de la Croix, puisque là est vraiment atteint le sommet de l’amour ! Sommes-nous encore capables de montrer cette vérité à ceux qui pensent que la vraie grandeur de la vie se trouve ailleurs ?
Connaissons-nous quelque chose de plus fort que la puissance cachée dans la fragilité de l’amour, du bien, de la vérité, de la beauté ?
La recherche de ce qui est toujours plus rapide attire l’homme d’aujourd’hui : Internet rapide, voitures rapides, avions rapides, rapports rapides… Et cependant on perçoit un besoin désespéré de calme, je veux dire de lenteur. L’Église sait-elle encore être lente : dans le temps, pour écouter ; dans la patience, pour recoudre et recomposer ? Ou bien aussi l’Église est-elle désormais emportée par la frénésie de l’efficacité ? Retrouvons, chers frères, le calme de savoir accorder le pas avec lespossibilités des pèlerins, avec leurs rythmes de marche, la capacité d’être toujours plus proches, pour leur permettre d’ouvrir un passage dans le désenchantement qu’il y a dans leurs cœurs, de manière à pouvoir y entrer. Ils veulent oublier Jérusalem en laquelle se trouvent leurs sources, mais ils finiront par avoir soif. Il faut une Église encore capable d’accompagner le retour à Jérusalem ! Une Église qui soit capable de faire redécouvrir les choses glorieuses et joyeuses qui se disent de Jérusalem, de faire comprendre qu’elle est ma Mère, notre Mère et que nous ne sommes pas orphelins ! Nous sommes nés en elle. Où est-elle notre Jérusalem, en laquelle nous sommes nés ? Dans le Baptême, dans la première rencontre avec l’amour, dans l’appel, dans la vocation5 !
Il faut une Église encore capable de redonner droit de cité à tant de ses fils qui marchent comme s’ils étaient en exode.
4. Les défis de l’Église au Brésil
À la lumière de ce que je viens de dire, je voudrais souligner quelques défis de l’Église bien-aimée qui est au Brésil.
La priorité de la formation : évêques, prêtres, religieux, laïcs .
Chers frères, si nous ne formons pas des ministres capables de réchauffer le cœur des gens, de marcher dans la nuit avec eux, de dialoguer avec leurs illusions et leurs désillusions, de recomposer ce qui a été détruit en eux, que pouvons-nous espérer pour la route présente et future ? Il n’est pas vrai que Dieu soit obscurci en eux. Apprenons à regarder plus en profondeur : il manque celui qui réchauffe leur cœur, comme avec les disciples d’Emmaüs.
Pour cette raison, il est important de promouvoir et de soigner une formation qualifiée qui fasse des personnes capables de descendre dans la nuit sans être envahies par l’obscurité ni se perdre ;d’écouter les illusions d’un grand nombre, sans se laisser séduire ; d’accueillir les désillusions, sans se désespérer ni tomber dans l’amertume ; de toucher ce qui a été détruit chez les autres, sans se laisser dissoudre ni décomposer dans sa propre identité.
Il faut une solidité humaine, culturelle, affective, spirituelle, doctrinale6. Chers frères dans l’épiscopat, il faut avoir le courage d’une révision profonde des structures de formation et de préparation des clercs et des laïcs de l’Église au Brésil. Une vague priorité donnée à la formation n’est pas suffisante, pas plus que des documents ou des congrès. Il faut avoir la sagesse pratique de mettre sur pied des structures durables de préparation dans le milieu local, régional et national, qui soient vraiment prises à cœur par l’épiscopat, sans épargner forces, attention et accompagnement. La situation actuelle exige une formation qualifiée à tous les niveaux. Les évêques ne peuvent pas déléguer cette tâche. Vous ne pouvez pas déléguer cette tâche, mais vous devez l’assumer comme quelque chose de fondamental pour la marche de vos Églises.
Collégialité et solidarité de la Conférence épiscopale
Il ne suffit pas, pour l’Église au Brésil, d’avoir un leader national ; il faut un réseau de « témoignages » régionaux, qui, parlant le même langage, font partout non pas l’unanimité, mais la véritable unité dans la richesse de la diversité.
La communion est une toile qui doit être tissée avec patience et persévérance, qui progressivement « resserre les points » pour obtenir une couverture toujours plus étendue et plus dense. Une couverture qui a peu de fils de laine ne réchauffe pas.
Il est important de rappeler Aparecida, la méthode de rassembler la diversité. Pas tant la diversité des idées pour produire un document, maisla variété des expériences de Dieu pour mettre en mouvement une dynamique vitale.
Les disciples d’Emmaüs sont retournés à Jérusalem en racontant l’expérience qu’ils avaient faite dans la rencontre avec le Christ Ressuscité. Et là ils ont pris connaissance des autres manifestations du Seigneur, et des expériences de leurs frères. La Conférence épiscopale est justement un espace vital pour permettre un tel échange de témoignages sur les rencontres avec le Ressuscité, au Nord, au Sud, à l’Ouest… Il faut alors une valorisation grandissante de l’élément local et régional. La bureaucratie centrale n’est pas suffisante, mais il faut faire grandir la collégialité et la solidarité ; ce sera une vraie richesse pour tous7 .
Etat permanent de mission et conversion pastorale
Aparecida a parlé d’un état permanent de mission8 et de la nécessité d’une conversion pastorale9 . Ce sont deux résultats importants de cette assemblée pour toute l’Église de la région, et le chemin parcouru au Brésil sur ces deux points est significatif.
À propos de la mission, il faut rappeler que son urgence provient de sa motivation interne ; c’est-à-dire qu’il s’agit de transmettre un héritage. Et, concernant la méthode, il est décisif de rappeler qu’un héritage est comme le témoin, le bâton dans la course de relais : on ne le jette pas en l’air, celui qui réussit à la prendre, c’est bien, celui qui ne réussit pas tant pis... Pour transmettre l’héritage, il faut le remettre personnellement, toucher celui à qui on veut donner, transmettre, cet héritage.
À propos de la conversion pastorale je voudrais rappeler que « pastoral » n’est pas autre chose que l’exercice de la maternité de l’Église. Celle-ci engendre, allaite, fait grandir, corrige, alimente, conduit par la main… Il faut alors une Église capable de redécouvrir les entrailles maternelles de la miséricorde. Sans la miséricorde il est difficile aujourd’hui des’introduire dans un monde de « blessés » qui ont besoin de compréhension, de pardon, d’amour.
Dans la mission, également continentale10 , il est très important de renforcer la famille, qui reste la cellule essentielle pour la société et pour l’Église ; les jeunes, qui sont le visage futur de l’Église ; les femmes, qui ont un rôle fondamental dans la transmission de la foi. Ne réduisons pas l’engagement des femmes dans l’Église, mais promouvons leur rôle actif dans la communauté ecclésiale. En perdant les femmes l’Église risque la stérilité.
La mission de l’Église dans la société
Dans la société, l’Église demande une seule chose avec une clarté particulière : la liberté d’annoncer l’Évangile de manière intégrale, même quand elle est en opposition avec le monde, même quand elle va à contre-courant, en défendant le trésor dont elle est seulement la gardienne, et les valeurs dont elle ne dispose pas, mais qu’elle a reçues et auxquelles elle doit être fidèle.
L’Église met en avant le droit de pouvoir servir l’homme dans son intégralité, en lui disant ce que Dieu a révélé au sujet de l’homme et de sa réalisation. L’Église désire rendre présent ce patrimoine immatériel sans lequel la société s’effrite, les villes seraient englouties par leurs murs, leurs gouffres, leurs barrières. L’Église a le droit et le devoir de maintenir allumée la flamme de la liberté et de l’unité de l’homme.
Éducation, santé, paix sociale sont les urgences brésiliennes. L’Église a une parole à dire sur ces thèmes, car, pour répondre convenablement à ces défis, les solutions purement techniques ne suffisent pas, mais il faut avoir une vision sous-jacente de l’homme, de sa liberté, de sa valeur, de son ouverture au transcendant. Et vous, chers confrères, ne craignez pas d’offrir cette contribution de l’Église qui est pour le bien de toute la société.
L’Amazonie, banc d’épreuve pour l’Église et la société brésiliennes
Il y a un dernier point sur lequel j’aimerais m’arrêter, et que je retiens important pour la marche actuelle et future non seulement de l’Église au Brésil, mais aussi de toute la structure sociale : l’Amazonie. L’Église est en Amazonie non comme celui qui a les valises en main pour partir, après avoir exploité tout ce qu’il a pu. L’Église est présente en Amazonie depuis le début avec des missionnaires, des congrégations religieuses, et elle y est encore présente et déterminante pour l’avenir de cette région. Je pense à l’accueil que l’Église en Amazonie offre aujourd’hui aussi aux immigrés haïtiens après le terrible tremblement de terre qui a dévasté leur pays.
Je voudrais vous inviter tous à réfléchir sur ce qu'Aparecida a dit sur l’Amazonie10 , ainsi que surle fort appel au respect et à la protectionde toute la création que Dieu a confiée à l’homme, non pas pour qu’il l’exploite sauvagement, mais pour qu’il la fasse devenir un jardin.Dans le défi pastoral que représente l’Amazonie, je ne peux pas ne pas remercier l’Église au Brésil pour ce qu’elle fait : la Commission épiscopale pour l’Amazonie, créée en 1997, a déjà donné beaucoup de fruits et de nombreux diocèses ont répondu avec promptitude et générosité à la demande de solidarité, en y envoyant des missionnaires laïcs et prêtres. Je remercie Mgr Jaime Chemelo, pionnier de ce travail, et le Cardinal Hummes, actuel Président de cette Commission. Mais je voudrais ajouter que l’œuvre de l’Église doit être stimulée et relancée davantage. Il faut des formateurs qualifiés, surtout des professeurs de théologie, pour consolider les résultats obtenus dans le domaine de la formation d’un clergé autochtone, aussi pour avoir des prêtres qui s’adaptent aux conditions locales, et consolider, pour ainsi dire, le « visage amazonien » de l’Église.
Chers confrères, j’ai essayé de vous offrir de manière fraternelle des réflexions et des lignes de travail dans une Église comme celle qui est au Brésil qui est une grande mosaïque de pièces, d’images, de formes, de problèmes, de défis, mais qui, justement pour cela, est une énorme richesse. L’Église n’est jamais uniformité, mais diversités qui s’harmonisent dans l’unité et cela vaut pour toutes les réalités ecclésiales.
Que la Vierge Immaculée d’Aparecida soit l’étoile qui illumine votre engagement et votre marche pour porter, comme elle l’a fait, le Christ à tout homme et toute femme de votre immense pays. Comme il l’a fait avec les disciples d’Emmaüs perdus et déçus, lui vous réchauffera le cœur et vous donnera une espérance nouvelle et sûre.
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mardi, 30 juillet 2013
Lorsque la communication du Pape fonctionne
Propos sur le football
Le Christ offre plus que le mondial de foot.
Je me suis mis à penser que ces mots du Pape François, sur le Mondial de foot, qui vont droit au but, auraient sans doute provoqués une forte réaction, si le Pape Benoît XVI les avait prononcés lui-même, avec peut-être le titre: "le Pape critique le Mondial de foot". Rien de tel pour notre Pape François.
Il faut en convenir, le Pape Benoît XVI eu droit à une communication particulière, autant le dire, vraiment un mauvais traitement.
Les crises à répétition
Souvenons-nous des polémiques à répétition: la discours de Ratisbonne de 2007, les propos sur le préservatif dans l'avion vers l'Afrique 2009, la levée des excommuniation des 4 évêques lefebvriens en 2009 .... Ces actions ou paroles du Pape avaient provoqué des tempêtes médiatiques, ou des crises de communication pour reprendre le jargon journalistique. Le Vatican ne savait plus faire tourner l'info. Bien que la Vérité jaillisse du Siège de Pierre, elle ne suffisait plus. La communication appartient à la vérité. Sans communication, la vérité n'est qu'une symballe retentissante.
Les spin doctors
Andrea Tornielli de "La Stampa" (journal italien) avec très justement avancé, tout comme John Allen d'ailleurs, que le Vatican n'avait simplement pas de stratégie de communication. "Je vous dirai ce que je pense de la stratégie du Vatican lorsqu'il en aura une" avait tonner l'étonnant vaticaniste américain. Déjà que Joseph Ratzinger ne s'était jamais trop intéressé à la communication....
Le Pape était laissé à la merci des journalistes qui utilisèrent ses sages propos pour faire fonctionner le jeu de la scène médiatique, avec l'agilité rusée des spin doctors. Le navire de l'Eglise avancait vers l'éternité, mais était terriblement secoué par des vagues qui auraient pu être évitées.
Etre pro et actif
Il a fallu du temps pour remédier à ce manque de gestion et de savoir pour savoir surfer sur les vagues provoquées par le vent médiatique, sans donner la mal de mer aux catholiques et aux personnes de bonne volonté, simplement par des savantes mesures provenant justement de la communication de crise. Une crise est une opportunité.
L'imposition du frame d'entrée
La meilleure tactique médiatique est la pro-activité avec des réponses positives, et non réactives. Aussi, la stratégie médiatique de la journée mondiale de la JMJ de Rio 2013 est un très bon exemple. Pas d'interviewe dans l'avion lorsque le Pape Fançois se rend au Brésil.
Avec le recul, ce fut une décision gagnante. Car l'interview à bord de l'avion papal a une telle influence qu'il décide de l'issu du voyage. Le "frame" (un aspect saillant) est donné avant même l'atterissage.
C'est un peu comme prendre un but dès la première minute. Comme le Pape Benoît XVI voyagait très bien, il suffit de penser aux USA, à l'Angletterre, et autant dire tous ses voyages, il réussissait certes toujours par sortir gagnant; mais il devait remonter le pente à chaque fois. Dans l'univers des médias, le premier but compte double.
L'interviewe à la fin
Rien de tel pour François au Brésil. Les interviews du Pape ont simplement couronné le voyage. Alors que le succès de la JMJ était presque garantie, les deux interviews, celle de Globo à la TV brésillienne qui a tourné en boucle ici au Brésil, suivi part celle de l'avion (qui est venu encore le booster encore d'avantage), ces deux interviews donc, ont mis un point d'orgue à la JMJ. Encore plus que la cerise sur la gâteau, car cela fut un feu d'artifice. Et pour cause, le Pape a parlé durant 1h20, sans éluder une seule question. Cette interview à bord de l'avion tourne maintenant aussi en boucle ici au Brésil. Le Saint Père gagne la partie 2-0.
Enfin une stratégie
On pourrait dire qu'enfin la communication papale est pensée, sagement pondérée et réfléchie. Elle produit enfin! de l'effet; même les spin doctors n'ont pas réussi à la faire capoter, comme il l'avait fait avec les justes propos de Benoît XVI, qui portait sur l'argent utilisé pour les préservatifs.
L'immense barque de Pierre
Dans ce monde marqué par la communication moderne, l'Eglise avait du retard, en jouant systématiquement en défense et en critiquant presque sans cesse les journalistes. Sans doute que la stratégie offensive de la nouvelle équipe, dont le journaliste américain Greg Burke (conseiller à la secrétairerie d'Etat), porte enfin ses premiers fruits. L'Eglise est un immense bâteau et le gouvernail ne fait pas immédiatement tourner le navire.
Regret et admiration
Je ne peux que regretter que le Pape émérite Benoît XVI, si fin, si raffiné et si grand, avec son émouvant pontificat, ai eu à souffrir de ce cruel manque de tactique médiatique. Heureusement que la couverture médiatique appartient au temps court de l'histoire, ce temps qui est comme les vagues qui viennent se jetter sur le sable de la plage de Rio de Janeiro.
Je me réjouis énormément de voir que notre Eglise, avec notre Pape, très doué pour la comm., savent enfin se montrer offensif, sans être offenssant. Le plus beau message à communiquer au monde obtient enfin ce qu'il mérite: l'attention du monde entier.
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lundi, 29 juillet 2013
Le Pape Jean Paul II canonisé le 27 avril, dimanche de la divine Miséricorde
Agence I.Media: Le #pape François annonce que la canonisation de JP2 et J23 devrait avoir lieu le 27 avril 2014, dimanche de la divine Miséricorde
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Rencontre du Pape avec les journalistes; I.Media y était
Durant le vol retour de son premier voyage international, s’il a évoqué sans jamais refuser une question les polémiques en cours autour de personnages du Vatican - Mgr Scarano ou Mgr Ricca -, le pape a aussi insisté sur la présence de “saints“ parmi ses collaborateurs de la curie. Il a affirmé n’avoir “pas encore trouvé“ de “lobby gay“ au Vatican et il a invité à ne pas “marginaliser“ les homosexuels. Au menu de cette longue conférence de presse figuraient aussi la réforme de la curie romaine, l’affaire ‘Vatileaks’, l’avenir de l’Institut pour les œuvres de religion, le rôle des femmes dans l’Eglise ou encore les prochains voyages pontificaux. Il est bien sûr revenu sur son déplacement au Brésil.
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Le franc parler du Pape dans l'avion
Le Pape s'exprime clairement et sans détour. Sa fatigue, ses joies, sa fameuse valise, le Vatican et la Cuire, l'IOR ...
A propos du Pape Benoît XVI : “Je l’ai toujours apprécié, c’est un homme de Dieu, un homme humble, un homme qui prie. J’ai été tellement heureux lorsqu’il a été élu pape. Et quand il a donné sa démission, il s’est agi pour moi d’un exemple, c’est un grand homme. (…) Il habite au Vatican et certains me disent : ‘mais comment on peut faire ça… deux papes au Vatican, il ne t’embarrasse pas ? Il ne fait pas la révolution contre toi ?’. Et j’ai trouvé cette réponse : C’est comme avoir un grand-père à la maison, le grand-père sage, vénéré, aimé et écouté. Il est prudent, il ne s’immisce pas. (…) Quand je suis allé lui parler du gros problème de ‘Vatileaks’, il m’a tout dit avec grande simplicité“.
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Première interviewe exclusive du Pape à la TV
Alors que le Pape est dans l'avion, avec les journalistes, une télévision brésilienne diffuse une interviewe exclusive du Pape François.
Avec l'espagnol et le portugais, je suis parvenu à faire une petite synthèse, certes en substance. J'en donne seulement quelques points saillants qui sont très beaux, très simples, communiqués par ce Pape bon comme un Père, aux yeux joyeux, lumineux et un brin taquin.
Le Brésil et l'Argentine
Au journaliste qui lui parle des relations, ou plutot de la rivalité entre le Brésil et l'Argentine, le Pape répond: "Le Pape est argentin, mais Dieu est brésilien".
La Curie romaine
Sur la réforme de la Curie romaine, le Pape a expliqué que durant les Congrégations générales, qui ont préparées le Conclave, l'idée de nommer des Cardinaux outsiders pour une Réforme future est venue sur la table et cela était très claire. Aussi, 8 Cardinaux des 5 continents se réuniront les 1, 2 et 3 octobre prochain. L'Eglise est "semper reformanda", elle se réforme continuellement.
A la Curie, il y a beaucoup de Cardinaux saints, des évêques saints, des prêtres saints, des religieuses saintes; mais un prêtre qui détourne des sommes d'argent doit avoir la sanction recquise.
Son choix "psychiatrique"
Le Pape a décidé d'aller vivre à Sainte Marthe, non pas pour une raison de simplicité, car les appartements pontificaux, bien que grands, ne sont pas luxueux, mais pour une raison psychiatrique: "Je ne peux pas vivre seul, J'ai besoin de contact, de relation humaine".
L'Eglise est "una Mamma"
L'éloignement des gens de l'Eglise provient de l'excès d'administration. L'Eglise est une Mére, une Maman, qui embrasse, touche, carresse; et pas par courrier.
Cette perte de la relation humaine est sans doute l'une des causes, bien qu'il ne connaisse pas le Brésil, de la fuite des chrétiens vers les Evangéliques.
La pauvreté
Un prêtre doit vivre simplement. Il doit avoir certes une voiture, mais une voiture simple et modeste. Le choix de la FIAT "Idea" revient donc au Pape, qui a voulu une voiture d'un travailleur normal en Italie.
Un "Pape indiscipliné"
Le caractère du Pape ? Il est un "indiscipliné". Indiscipliné ... comme les jeunes. Il est normal qu'ils contestent, protestent, sinon ils ne sont plus les jeunes. Il faut toutefois leur donner une éduction afin qu'ils ne soit pas manipulés.
Lorsque sa voiture était bloqué par la foule, il est resté souriant. Il se sent fait pour entrer en contact avec les personnes, les gens. En voiutre, "je garde toujours la fenêtre ouverte".
L'idolâtrie de l'argent et l'indifférence
Enfin, notre monde est dominé par une idolâtrie de l'argent et une culture de l'indifférence. Un seul enfant sans éducation, sans nourriture, comme un ancien qui souffre, devrait nous empêcher de dormir. Nous devons travailler, pour les autres, dans ce monde qui est fait pour les relations, peu importe les religions d'appartenance en ce domaine.
Un Pape tout simple, un jésuite pure souche, aux idées très claires, précises, pleinement immérgé dans la réalité humaine.
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Les deux Papes en deux mouvements
Le père de l'Eglise
Joseph Ratzinger a mis en poésie, par ces écrits théologiques, l'identité du prêtre. La surdité, l'ostracisme furent au rendez-vous. Lorsqu'il a dénoncé la barque de l'Eglise qui prenait l'eau, aussi par le comportement corrompu de quelques prêtres, peu l'on suivi.
Les témoins
Le vénérable Paul VI disait que le monde d'aujourd'hui suit davantage les témoins. Voilà que Bergoglio, le jésuite, le prêtre, devient Pape. Il se lance dans la brêche ouverte par son prédecesseur et met en image, par des gestes percutants, l'identité du prêtre. Ratzinger le musicien, le Mozart de la théologie a écrit la musique. Bergoglio l'interprète fidèlement, avec la percussion et la trompette.
Ratzinger a décidé, en conscience devant Dieu, de laisser la place à un autre Pape avec plus de force et d'énergie. Le voilà heureux de son successeur ! Il prie au coeur de l'Eglise, dans la contemplation. Il sert toujouts le Seigneur.
La culture de l'image
Le futur Saint Jean Paul II l'affirmait: ce que la parole n'a pas converti, le sang le convertira. On pourrait presque dire que ce que la pensée magique et théologique de Ratzinger n'a pas converti, les images et les gestes le convertira.
L'anticlérical
Notre Pape actualise l'identité du prêtre, tant décriée ces dernières temps, faisant de lui un criminel, un être corrompu, un pédophile potentiel. Le Pape Françcois ne fait pas le prêtre, il est prêtre. Un homme donné aux autres, qui va vers les malades, les anciens, les pauvres et les riches, qui entre en relation, qui aime, qui confesse, qui écoute, qui pleure et qui rit .... L'Eglise est une Maman qui caresse, qui touche et réconforte.
Le Coeur de Jésus
L'Eglise a un coeur, qui bat, avec deux mouvements: le sang qui est récupéré, réoxygéné; tel fut en quelque sorte le pontificat de Benoît XVI. Un mouvement qui propulse ce sang dans tout le corps, comme le bienheureux Jean Paul II, comme Bergoglio le Pasteur. Le Saint Curé d'Ars l'a vécu toute sa vie: le sacerdoce est l'Amour du Coeur de Jésus.
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Merci Saint Père pour ces premiers jeux olympiques de la foi
Moitié de la Suisse en un clin d'oeil
Merci aussi à vous chers lecteurs. Vous avez été presque 1000 par jour à vous connecter sur le petit blog. La photo montre une certaine fatigue. Normal après ces jeux olympiques de la foi qui nous poussent à être des "athlètes du Christ".
Voir en un seul coup d'oeil presque la moitié de la population suisse danser, chanter et prier ne m'était jamais arrivé ! il y a de quoi, 3 millions et demi, seconde messe de l'histoire de l'Eglise, après Manille (5 000 000). Merci à Dieu d'avoir pu vivre, depuis le PIT (tour blanche pour journalistes) cet événement incroyable.
RIO fait oublier IOR
J'ai l'impression que RIO a fait oublier l'IOR ! Le Pape l'a dit à la "Radio Catedral" de l'archevêché; je le paraphrase: "les médias sont en quelque sorte la chaire depuis laquelle on peut annoncer les valeurs humaines, les valeurs évangéliques et surtout Jésus-Christ le Seigneur".
Le Pape a terminé ce soir à l'aéroport en disant: par les jeunes le Christ prépare un nouveau printemps partout dans le monde entier.
Je m'apprête à quitter l'hiver pour revenir vers l'été, chez nous. Merci pour votre fidélité. Avec mes remerciements et mes prières pour chacun et chacune d'entre vous.
Abbé Dominique Fabien Rimaz, Rio de Janeiro
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Exclusif: interview du Pape à la radio
Don Augusto eu la joie d'interviewer le Pape, en direct sur la Radio Cathédrale de l'archidiocèse de Rio
I.Media
A Rio, le pape François accorde sa première interview à la radio de l’archevêché. Le pape François a accordé une brève interview à la radio de l’archevêché de Rio de Janeiro (Brésil), Rádio Catedral, le 27 juillet 2013. Dans cette première interview, le pape a notamment affirmé que la famille était “nécessaire pour la survie de l’humanité“.
S’exprimant en espagnol, sa langue maternelle, le pape François a souligné combien “la famille“ était “importante, nécessaire, pour la survie de l’humanité“. Il a aussi insisté une nouvelle fois sur l’importance de la “solidarité“, déplorant que ce mot “qui ne plaît pas“ soit bien souvent “mis de côté“. Une fois encore, le pape François a fustigé “la culture du rebut qui laisse toujours de côté les enfants, les jeunes et les anciens, tous ceux qui ne produisent rien“.Bien qu'il ait confié le 22 juillet dernier aux journalistes qui l’accompagnaient en avion qu’il ne donnait pas d’interview car il trouvait cela “un peu pénible“, le pape a donc passé quelques minutes dans les studios de Rádio Catedral.
Après avoir assuré au jeune prêtre qui l’interrogeait avec enthousiasme que la radio catholique était “la chaire“ depuis laquelle on pouvait “annoncer les valeurs humaines, les valeurs évangéliques et surtout Jésus-Christ, le Seigneur“, le pape a demandé aux auditeurs de prier pour lui, pour la radio, pour l’évêque de Rio assis face à lui, et son diocèse.
Au terme de l’interview, le pape a donné sa bénédiction aux auditeurs. Sans faire de réelle conférence de presse dans l’avion qui le menait à Rio de Janeiro, le 22 juillet dernier, le pape François était intervenu devant des journalistes du monde entier pendant quelques minutes pour expliquer le sens de son premier déplacement international.
AMI
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dimanche, 28 juillet 2013
JMJ Rio 2013: le Pape est anticlérical
DEVANT LES ÉVÊQUES LATINO-AMÉRICAINS, LE PAPE FRANÇOIS MET EN GARDE CONTRE LES IDÉOLOGIES ET LE CLÉRICALISME DANS L’EGLISE.
Rio de Janeiro (Brésil) - le 28/07/2013 | Par Agence I.Media
Devant les membres du Conseil épiscopal pour l’Amérique latine (Celam), le pape François a mis en garde l’Eglise du continent contre le “cléricalisme“ et les idéologies, libérale, marxiste ou d’ordre théologique, qui sont autant de freins à la mission des chrétiens. Par ce discours hautement ecclésiologique adressé aux évêques latino-américains, le pape François dessine son idée d’Eglise dans un cadre plus global, pour plus de collégialité.
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L'espace d'un instant, les jeunes de RIO ont fait oublié au Pape l'IOR
RIO a fait oublier IOR
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RTS: Des jeunes romands étaient à Copacabana
22:52 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Prochaine JMJ: Cracovie en 2016
Prière de l'Angélus
Chers frères et soeurs,
À la fin de cette célébration eucharistique, au cours de laquelle nous avons fait monter vers Dieu le chant de louange et de gratitude pour toute grâce reçue durant ces Journées mondiales de la Jeunesse, je voudrais encore remercier Monseigneur Orani Tempesta et le Cardinal Rylko pour les paroles qu’ils m’ont adressées. Je vous remercie aussi, chers jeunes, pour toutes les joies que vous m’avez données en ces jours. Je porte chacun de vous dans mon coeur ! Nous tournons maintenant notre regard vers la Mère céleste, la Vierge Marie. Ces jours-ci, Jésus vous a répété avec insistance l’invitation à être ses disciples missionnaires ; vous avez écouté la voix du Bon Pasteur qui vous a appelés par votre nom et vous avez reconnu la voix qui vous appelait (cf. Jn 10, 4). N’est-ce pas vrai que, peut-être, dans cette voix résonnant dans vos coeurs, vous avez senti la tendresse de l’amour de Dieu ? Avez-vous éprouvé la beauté de suivre le Christ, ensemble, dans l’Église ? Avez-vous davantage compris que l’Évangile est la réponse au désir d’une vie encore plus pleine ? (cf. Jn 10, 10).
La Vierge Immaculée intercède pour nous au ciel comme une bonne mère qui garde ses enfants. Marie nous enseigne par son existence ce que signifie être disciple missionnaire. Chaque fois que nous prions l’Angélus, nous faisons mémoire de l’événement qui a changé pour toujours l’histoire des hommes. Quand l’ange Gabriel annonça à Marie qu’elle deviendrait la Mère de Jésus, du Sauveur, elle, même sans comprendre la pleine signification de cet appel, s’est confiée à Dieu, elle a répondu : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Lc 1, 38). Mais immédiatement après qu’a-t-elle fait ? Après avoir reçu la grâce d’être la Mère du Verbe incarné, elle n’a pas gardé pour elle ce don ; elle est partie, elle est sortie de sa maison et est allée en hâte pour aider sa parente Élisabeth, qui avait besoin de soutien (cf. Lc 1, 38-39) ; elle a posé un geste d’amour, de charité, de service concret, en portant Jésus qui était dans son sein. Et ce geste elle l’a fait en hâte !
Voilà, chers amis, notre modèle. Celle qui a reçu le don le plus précieux de la part de Dieu, comme premier geste de réponse va servir et porter Jésus. Demandons à la Vierge de nous aider nous aussi à donner la joie du Christ à nos proches, à nos compagnons, à nos amis, à tous.
N’ayez jamais peur d’être généreux avec le Christ. Cela en vaut la peine ! Sortir et aller avec courage et générosité, pour que tout homme et toute femme puisse rencontrer le Seigneur.
Chers jeunes, pour les prochaines Journées mondiales de la Jeunesse, nous nous donnons rendez-vous en 2016, à Cracovie, en Pologne. Par l’intercession maternelle de Marie, demandons lumière de l’Esprit Saint pour éclairer le chemin qui nous conduira à cette nouvelle étape de célébration joyeuse de la foi et de l’amour du Christ.Maintenant, nous prions ensemble…
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Rio 2013: RTS, reflet de la veillée
Messe d'envoi: 3 millions de jeunes (veillée, plus de 2 millions)
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Rio Janeiro 2013: Homélie du Pape devant l'océan
Homélie du pape devant plus de 3 millions de personnes :
« Vénérés frères dans l’Épiscopat et le Sacerdoce.
Chers jeunes !
« Allez, et de toutes les nations faites des disciples ». Par ces mots, Jésus s’adresse à chacun de vous en disant : « cela a été beau de participer aux Journées mondiales de la Jeunesse, de vivre la foi avec des jeunes provenant des quatre coins du monde, mais maintenant tu dois aller et transmettre cette expérience aux autres ». Jésus t’appelle à être disciple en mission ! Aujourd’hui, à la lumière de la Parole de Dieu que nous avons entendue, que nous dit le Seigneur ? Trois paroles : Allez, sans peur, pour servir.
1. Allez. Ces jours-ci, à Rio, vous avez pu faire la belle expérience de rencontrer Jésus, et de le rencontrer ensemble ; vous avez senti la joie de la foi. Mais l’expérience de cette rencontre ne peut rester renfermée dans votre vie ou dans le petit groupe de votre paroisse, de votre mouvement, de votre communauté. Ce serait comme priver d’oxygène une flamme qui brûle. La foi est une flamme qui est d’autant plus vivante qu’elle se partage, se transmet, afin que tous puissent connaître, aimer et professer Jésus Christ qui est le Seigneur de la vie et de l’histoire (Cf. Rm 10, 9).
Cependant attention ! Jésus n’a pas dit : si vous voulez, si vous avez le temps, mais : « Allez, et de toutes les nations faites des disciples ». Partager l’expérience de la foi, témoigner la foi, annoncer l’Évangile est le mandat que le Seigneur confie à toute l’Église, et aussi à toi. Mais c’est un commandement, qui ne vient pas d’un désir de domination ou de pouvoir, mais de la force de l’amour, du fait que Jésus en premier est venu parmi nous et nous a donné, non pas quelque chose de lui, mais lui-même tout entier ; il a donné sa vie pour nous sauver et nous montrer l’amour et la miséricorde de Dieu. Jésus ne nous traite pas en esclaves, mais en hommes libres, en amis, en frères ; et non seulement il nous envoie, mais il nous accompagne, il est toujours à nos côtés dans cette mission d’amour.
Où nous envoie Jésus ? Il n’y a pas de frontières, il n’y a pas de limites : il nous envoie à tous. L’Évangile est pour tous et non pour quelques uns. Il n’est pas seulement pour ceux qui semblent plus proches, plus réceptifs, plus accueillants. Il est pour tous. N’ayez pas peur d’aller, et de porter le Christ en tout milieu, jusqu’aux périphéries existentielles, également à celui qui semble plus loin, plus indifférent. Le Seigneur est à la recherche de tous, il veut que tous sentent la chaleur de sa miséricorde et de son amour.
Plus particulièrement, je voudrais que ce mandat du Christ : « Allez » résonne en vous, jeunes de l’Église d’Amérique Latine, engagés dans la mission continentale promue par les Évêques. Le Brésil, l’Amérique Latine, le monde a besoin du Christ ! Saint Paul dit : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16). Ce continent a reçu l’annonce de l’Évangile, qui a fait son chemin et a porté beaucoup de fruits. Maintenant cette annonce est confiée aussi à vous, pour qu’elle résonne avec une force renouvelée. L’Église a besoin de vous, de l’enthousiasme, de la créativité et de la joie qui vous caractérisent. Un grand apôtre du Brésil, le bienheureux José de Anchieta, est parti en mission quand il avait seulement dix-neuf ans. Savez-vous quel est le meilleur instrument pour évangéliser les jeunes ? Un autre jeune. Voilà la route qu’il faut parcourir.
2. Sans peur. Quelqu’un pourrait penser : « je n’ai aucune préparation spéciale, comment puis-je aller et annoncer l’Évangile ? » Cher ami, ta peur n’est pas très différente de celle de Jérémie, un jeune comme vous l’êtes, quand il a été appelé par Dieu pour être prophète. Nous venons d’entendre ses paroles : « Oh ! Seigneur mon Dieu ! Vois donc : je ne sais pas parler, je ne suis qu’un enfant ». Dieu dit, à vous aussi, ce qu’il a dit à Jérémie : « ne crains pas (…) car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1, 7.8). Il est avec nous !
« N’aie pas peur ! » Quand nous allons annoncer le Christ, c’est Lui-même qui nous précède et nous guide. En envoyant ses disciples en mission, il a promis : « Je suis avec vous tous les jours » (Mt 28, 20). Et cela est vrai aussi pour nous ! Jésus ne nous laisse pas seuls, il ne vous laisse jamais seuls ! Il vous accompagne toujours.
De plus, Jésus n’a pas dit : « Va », mais « allez » : nous sommes envoyés ensemble. Chers jeunes, percevez la présence de l’Église tout entière et de la communion des Saints dans cette mission. Quand nous affrontons ensemble les défis, alors nous sommes forts, nous découvrons des ressources que nous ne pensions pas avoir. Jésus n’a pas appelé les Apôtres à vivre isolés, il les a appelés pour former un groupe, une communauté. Je voudrais m’adresser aussi à vous, chers prêtres, qui concélébrez avec moi cette Eucharistie : vous êtes venus pour accompagner vos jeunes, et cela est beau de partager cette expérience de foi ! Mais c’est une étape du chemin. Continuez à les accompagner avec générosité et avec joie, aidez-les à s’engager activement dans l’Église ; qu’ils ne se sentent jamais seuls.
La Suisse était présente
3. La dernière parole : pour servir. Au début du Psaume que nous avons proclamé il y a ces mots : « Chantez au Seigneur un chant nouveau » (95, 1). Quel est ce chant nouveau ? Ce ne sont pas des paroles, ce n’est pas une mélodie ; c’est le chant de votre vie, c’est le fait de laisser votre vie s’identifier à celle de Jésus, c’est avoir ses sentiments, ses pensées, ses actions. Et la vie de Jésus est une vie pour les autres. C’est une vie de service.
Saint Paul, dans la lecture que nous venons d’entendre disait : « Je me suis fait le serviteur de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible » (1 Co 9, 19). Pour annoncer Jésus, Paul s’est fait « serviteur de tous ». Évangéliser, c’est témoigner en premier l’amour de Dieu, c’est dépasser nos égoïsmes, c’est servir en nous inclinant pour laver les pieds de nos frères comme a fait Jésus.
Allez, sans peur, pour servir. En suivant ces trois paroles vous expérimenterez que celui qui évangélise est évangélisé, celui qui transmet la joie de la foi, reçoit la joie. Chers jeunes, en retournant chez vous n’ayez pas peur d’être généreux avec le Christ, de témoigner de son Évangile. Dans la première lecture quand Dieu envoie le prophète Jérémie, il lui donne pouvoir « pour arracher et abattre, pour démolir et détruire, pour bâtir et planter » (Jr 1, 10). Il en est de même pour vous. Porter l’Évangile c’est porter la force de Dieu pour arracher et démolir le mal et la violence ; pour détruire et abattre les barrières de l’égoïsme, de l’intolérance et de la haine ; pour édifier un monde nouveau.
Jésus Christ compte sur vous ! L’Église compte sur vous ! Le Pape compte sur vous ! Marie, la Mère de Jésus et notre Mère vous accompagne toujours de sa tendresse : « allez et de toutes les nations faites des disciples ». Amen. »
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Messe d'envoi: 3 millions de jeunes
Le pape François a célébré la messe de clôture des 28èmes Journées mondiales de la jeunesse sur la longue plage de Copacabana, à Rio de Janeiro (Brésil). A 3 millions de jeunes présents pour cette immense célébration dans la baie de Rio, le pape a demandé de ne pas avoir “peur“ d’annoncer partout le Christ, assurant que l’Evangile était “pour tous“.
O Evangelho é para todos… “L’Evangile est pour tous, et non pour quelques-uns“, a ainsi assuré le pape François lors de sa dernière rencontre avec les participants aux JMJ. Il a les a invités à ne pas laisser l’expérience de leur rencontre avec le Christ “renfermée“ dans leur vie, expliquant dans une métaphore que se serait comme “priver d’oxygène une flamme qui brûle“. Au contraire, il les a exhortés à ne pas avoir “peur d’aller et de porter le Christ en tout milieu, jusqu’aux périphéries de l’existence“, comme il aime à le répéter.
“Jésus-Christ compte sur vous ! L’Eglise compte sur vous ! Le pape compte sur vous !“, a-t-il encore lancé au terme de son homélie, salué par des applaudissements nourris. Sortant rarement de son texte, le pape s’est notamment adressé aux prêtres en évoquant leur présence nombreuse aux JMJ : “je suis sûr que cela vous a rajeuni, leur a-t-il dit, la jeunesse transmet la jeunesse“.
Le pape de 76 ans, particulièrement recueilli, a célébré la messe dans la célèbre baie de Rio en présence des chefs d’Etat du Brésil, de Bolivie, du Suriname, et de son pays d’origine l’Argentine.
Non à l'avortement
Au cours de l’offertoire, le pape François avait tenu à saluer un couple et leur fillette atteinte d’anencéphalie, une malformation congénitale fatale qui pousse de nombreux parents à ne pas garder leur enfant. Devant le pape, le couple arborait des tee-shirts sur lesquels on pouvait lire cette inscription en portugais : “Stop à l’avortement“.
Une heure avant la célébration, le pape François avait remonté une 4e et dernière fois la longue plage de Copacabana en papamobile, suscitant le même enthousiasme débordant de la foule que les jours précédents. Les milliers de jeunes massés le long des barrières lui avaient lancé des drapeaux qu’il rattrapait parfois, ou encore des courriers dont certains finissaient dans le véhicule blanc. AMI
© 2013 I.MEDIA
19:44 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
La prière et le silence à Copacabana
Un barman travaillant depuis presque 30 ans sur cette plage mondialement connue de Copacabana ne s'est pas trompé. J'ai tout vu ici, a-t-ill confié: le Carnaval, des concerts, des belles choses et des événements très moches.
Là, c'est historique ! Jamais je ne n'ai vu cela. Des gens ont prié !, en silence ! J'avais tout vu sauf cela, une foule en prière.
Le moment d'adoration silencieuse est l'héritage du Pape émérite Benoît XVI, sa marque qui restera dans l'histoire des JMJ.
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Le Pape aux jeunes: le Christ offre plus que la coupe du monde; soyez les athlètes du Christ
Malgré que la veillée se soit déroulée au côté de l'océan, le Pape a gardé son enseignement de Campus Fidei, Guaratiba, car le champ de la foi n'est pas un lieu, mais l'endroit où nous sommes. Faisant alors allusion à la parabole du semeur le Pape a su trouver les mots pour engager le dialogue avec les jeunes.
En vrai pédagogue, communiquant directement en espagnol avec son jeune public, il a invité les jeunes à répondre dans leur coeur, en silence, à la question: quel champ ai-je en mon coeur ?
(traduction officielle, sans tous les petits changements oraux du Saint Père)
Chers jeunes,
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samedi, 27 juillet 2013
Petites anecdotes de Rio
JMJ Rio: Le Pape pleure, comme le ciel
La météo est totalement anormale à Rio; de mémoire de Carioca, cela faisait des années que le temps ne fut pas autant bouleversé.
Malgré la pluie
Dans la favelas visitée par le Pape, la pluie ne cessait de tomber. Une femme âgée a tenu à être présente pour le saluer. Tant pis pour le temps. "Il fait froid, il pleut, mais le Pape est là, je dois être là". Les personnes chantaient, priaient, et furent heureux.
Evanouissement
Une femme âgée s'est évanouie dans la longue attente. Le service médical s'est occupé d'elle. Il aurait fallu qu'elle quitte simplement les lieux. Mais elle ne voulait absolument pas !, malgré le soleil, la pluie, le bruit et les conditions très pènibles. Un prêtre pensa intérieurement: mais cette brave vieille, elle devrait rentrer à la maison.
Puis le Pape arrive pour la prière: "aujourd'hui, c'est la fête de Sainte Anne et Saint Joachim. Alors respectez les anciens!".
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JMJ Rio 2013: crève coeur pour un pauvre
Vu le changement du lieu de la veillée et de la Messe d'envoi de la JMJ, pour cause de pluie, de Guaratiba (dit Campus Fidei) à la plage de Copacabana, un jeune se retrouve presque ruiné.
En vue l'affluence promise des pèlerins, plus de 2 millions dans cette banlieue de Rio, le jeune avait vendu sa voiture pour investir, soit acheter des boissons et d'autres objets.
Avec ce changement, le voilà simplement mis dans des difficultés financières presque insolubles. Lorsque l'on sait que le Pape est très sensible envers les pauvres, les jeunes en difficultés, espérons de tout coeur qu'il pourra, comme tant d'autres, trouver des solutions concrètes pour son existence quotidienne.
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Le passeport suisse au Brésil
Le bruit des vagues et la beauté de l'océan ne font pas partis de la culture suisse. Je voulais goûter un moment de paix, de silence et de prière juste dehors du centre de presse, à 2m de la porte.
A peine eu-je la joie d'enfin me reposer un peu, que trois gardes viennent encore nous empêcher de vivre librement, surtout après 2 contrôles aux détecteurs de métal.
Quelque peu surpris, les gardes vont ensuite chercher leur chef, qui me fait un contrôle d'identité.
Je sors mon passeport suisse et parle de la garde suisse pontificale. Le chef s'excuse et dit aux autres: c'est bon, il est suisse et s'occupe de la sécurité du Pape.
Grâce à mon passeport, je peux continuer à prier; surtout que le Pape est simplement à 5km de là.... Vive la Suisse, vive le Pape, vivent les JMJ.
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Le Pape s'adresse aux prêtres, aux séminaristes dans la cathédrale de Rio
Homélie en substance, car le Saint Père est sorti plusieurs fois de son texte.
Chers frères dans le Christ !
En regardant cette cathédrale remplie d’Évêques, de prêtres, de séminaristes, de religieux et religieuses venus du monde entier, je pense aux paroles du Psaume de la messe d’aujourd’hui : « Que les peuples, Dieu, te rendent grâce » (Ps 66). Oui, nous sommes ici pour rendre grâce au Seigneur, et nous le faisons en réaffirmant notre volonté d’être ses instruments afin que non seulement quelques peuples rendent grâce à Dieu, mais tous.
Avec la même parresia de Paul et Barnabé, annonçons l’Évangile à nos jeunes, pour qu’ils rencontrent le Christ, lumière pour la route, et deviennent constructeurs d’un monde plus fraternel. En ce sens, je voudrais réfléchir avec vous sur trois aspects de notre vocation : appelés par Dieu ; appelés pour annoncer l’Évangile ; appelés pour promouvoir la culture de la rencontre.
1. Appelés par Dieu. Il est important de raviver en nous cette réalité, que souvent nous tenons pour acquise au milieu de tant d’engagements quotidiens : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis », nous dit Jésus (Jn 15, 16). C’est retourner à la source de notre appel. Au commencement de notre cheminement vocationnel il y a une élection divine.
Nous avons été appelés par Dieu et appelés pour demeurer avec Jésus (cf. Mc 3, 14), unis à lui d’une manière si profonde que nous pouvons dire avec saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Ce fait de vivre dans le Christ en réalité marque tout ce que nous sommes et faisons. Et cette « vie en Christ » est précisément ce qui garantit notre efficacité apostolique, la fécondité de notre service : « Je vous ai établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure » (Jn 15, 16).
Ce n’est pas la créativité pastorale, ce ne sont pas les rencontres ou les planifications qui assurent les fruits, mais le fait d’être fidèles à Jésus, qui nous dit avec insistance : « Demeurez en moi, comme moi en vous » (Jn 15, 4). Et nous savons bien ce que cela signifie : le contempler, l’adorer et l’embrasser, en particulier à travers notre fidélité à la vie de prière, dans notre rencontre quotidienne avec lui présent dans l’Eucharistie et dans les personnes les plus nécessiteuses. Le fait de « demeurer » avec le Christ ne signifie pas s’isoler, mais c’est demeurer pour aller à la rencontre des autres.
Il me vient à l’esprit quelques paroles de la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta : « Nous devons être très fiers de notre vocation qui nous donne l’opportunité de servir le Christ dans les pauvres. C’est dans les ‘favellas’, dans les ‘cantegriles’, dans les ‘villas miseria’, que l’on doit aller chercher et servir le Christ. Nous devons aller chez eux comme le prêtre se rend à l’autel, avec joie » (Mother Instructions, I, p. 80). Jésus, Bon Pasteur, est notre vrai trésor, cherchons à fixer toujours plus en lui notre cœur (cf. Lc 12, 34).
2. Appelés pour annoncer l’Évangile. Chers Évêques et prêtres, beaucoup d’entre vous, sinon tous, êtes venus pour accompagner vos jeunes à leurs Journées mondiales. Eux aussi ont entendu les paroles du mandat de Jésus : « Allez, de toutes les nations faites des disciples » (cf. Mt 28, 19). C’est notre engagement de les aider à faire brûler dans leur cœur le désir d’être des disciples missionnaires de Jésus. Certes, face à cette invitation beaucoup pourraient se sentir un peu effrayés, pensant qu’être missionnaire signifie laisser nécessairement son pays, sa famille et ses amis.
Je me souviens de mon rêve de jeune : aller comme missionnaire dans le lointain Japon. Cependant, Dieu m’a montré que ma terre de mission était beaucoup plus proche : mon pays. Aidons les jeunes à se rendre compte qu’être des disciples missionnaires est une conséquence du fait d’être baptisés, fait partie essentielle de l’être chrétiens, et que le premier lieu à évangéliser est sa propre maison, le milieu d’étude ou de travail, la famille et les amis. N’économisons pas nos forces dans la formation des jeunes ! S’adressant à ses chrétiens, saint Paul utilise une belle expression, qu’il a fait devenir réalité dans sa vie: « Mes petits enfants, vous que j’enfante à nouveau dans la douleur jusqu’à ce que le Christ ait pris forme chez vous » (Ga 4, 19).
Nous aussi faisons-la devenir réalité dans notre ministère ! Aidons nos jeunes à redécouvrir le courage et la joie de la foi, la joie d’être aimés personnellement de Dieu, qui a donné son Fils Jésus pour notre salut. Éduquons-les à la mission, à sortir, à partir. Jésus a fait ainsi avec ses disciples : il ne les a pas tenus attachés à lui comme une mère poule avec ses poussins ; il les a envoyés ! Nous ne pouvons pas rester enfermés dans la paroisse, dans nos communautés, quand tant de personnes attendent l’Évangile !
Ce n’est pas simplement ouvrir la porte pour accueillir, mais c’est sortir par la porte pour chercher et rencontrer ! Avec courage, pensons à la pastorale en partant de la périphérie, en partant de ceux qui sont les plus loin, de ceux qui d’habitude ne fréquentent pas la paroisse. Eux aussi sont invités à la table du Seigneur.
3. Appelés à promouvoir la culture de la rencontre. Malheureusement, dans beaucoup de milieux, s’est développée une culture de l’exclusion, une « culture du rebut ». Il n’y a de place ni pour l’ancien ni pour l’enfant non voulu ; il n’y a pas de temps pour s’arrêter avec ce pauvre au bord de la route. Parfois il semble que pour certains, les relations humaines soient régulées par deux “dogmes” modernes : efficacité et pragmatisme. Chers Évêques, prêtres, religieux, et vous aussi séminaristes qui vous préparez au ministère, ayez le courage d’aller à contrecourant.
Ne renonçons pas à ce don de Dieu : l’unique famille de ses enfants. La rencontre et l’accueil de tous, la solidarité et la fraternité, sont les éléments qui rendent notre civilisation vraiment humaine. Être serviteurs de la communion et de la culture de la rencontre ! Laissez-moi dire que nous devrions être presque obsessionnels en ce sens. Nous ne voulons pas être présomptueux, en imposant “nos vérités”. Ce qui nous guide c’est l’humble et heureuse certitude de celui qui a été trouvé, rejoint et transformé par la Vérité qui est le Christ et qui ne peut pas ne pas l’annoncer (cf. Lc 24, 13-35).
Chers frères et sœurs, nous sommes appelés par Dieu, appelés à annoncer l’Évangile et à promouvoir avec courage la culture de la rencontre. Que la Vierge Marie soit notre modèle ! Dans sa vie elle a été « le modèle de cet amour maternel dont doivent être animés tous ceux qui, associés à la mission apostolique de l'Église, travaillent à la régénération des hommes » (Conc. oecum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 65). Qu’elle soit l’Étoile qui guide avec sécurité nos pas vers le Seigneur. Amen.
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JMJ Rio 2013: le Pape s'adresse à la société brésilienne
Je voudrais considérer trois aspects de ce regard calme, serein et sage : d’abord, l’originalité d’une tradition culturelle ; ensuite, la responsabilité solidaire pour construire l’avenir ; et enfin le dialogue constructif pour affronter le présent.
14:13 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Le Pape François comprend la perte de la foi à cause de la corruption
"Avec la Croix, Jésus s’unit aux nombreux jeunes qui ne mettent plus leur confiance dans les institutions politiques, car ils y voient égoïsme et corruption, ou qui ont perdu la foi en l’Église, et même en Dieu, à cause de l’incohérence des chrétiens et des ministres de l’Évangile".
On croirait entendre Benoît XVI ! La corruption existe chez les hommes d'Eglise. Cette corruption a causé des scandales qui ont effectivement éloigné de nombreuses personnes de la foi.
05:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Le Pape François: leader de Twitter et maître spirituel
En quelques semaines, le Pape François est devenu l'un des leaders mondiaux les plus influents de Twitter. Benoît XVI avait inauguré cette nouvelle présence au monde actuel.
Plus que le Dalaï Lama
Par le retour de tant de personnes qui étaient éloignées de la foi, notamment à la pratique de la confession, Dieu semble vraiment accorder au monde un maître spirituel, et non pas virtuel, dont nous avions tant besoin.
Le Pape a encore rappelé aux jeunes: ayez un accompagnateur spirituel, même le Pape en a un !
Des catholiques branchés
La recette spirituelle de Beroglio est pourtant simple, avec ses désormais fameux trois points: Prière, Confession et Messe. Une prise spirituelle sur le monde réel avec Dieu. Le courant passe entre le Pasteur et les fidèles.
04:20 | Lien permanent | Commentaires (1) | | |
Chemin de croix avec le Pape: la souffrance est vaincue en Jésus
RIO DE JANEIRO
Copacabana Via Crucis
Traduction officielle
Très chers jeunes
Nous sommes venus ici aujourd’hui pour accompagner Jésus tout au long de son chemin de douleur et d’amour, le chemin de la Croix, qui est un des moments forts des Journées mondiales de la Jeunesse. Au terme de l’Année Sainte de la Rédemption, le bienheureux Jean-Paul II a voulu confier la Croix à vous, les jeunes, en vous disant : « Portez-la dans le monde comme le signe de l’amour de Jésus pour l’humanité et annoncez à tous que seul dans le Christ mort et ressuscité, il y a le salut et la rédemption » (Paroles aux jeunes [21 avril 1984].
Depuis lors, la Croix a parcouru tous les Continents et a traversé les secteurs les plus variés de l’existence humaine, en restant presqu’imprégnée des situations de vie de beaucoup de jeunes, qui l’ont vue et l’ont portée. Personne ne peut toucher la Croix de Jésus sans y laisser quelque chose de lui-même et sans porter quelque chose de la Croix de Jésus dans sa vie. Alors que vous accompagnez le Seigneur, ce soir, je voudrais que trois questions résonnent dans vos cœurs : qu’avez-vous laissé sur la Croix, vous, chers jeunes du Brésil, en ces deux ans durant lesquels elle a sillonné votre immense pays ? Et qu’est-ce que la Croix de Jésus a laissé en chacun de vous ? Et, enfin, qu’est-ce que cette croix enseigne à notre vie ?
1.Une tradition ancienne de l’Église de Rome raconte que l’Apôtre Pierre, sortant de la ville pour fuir la persécution de Néron, vit Jésus qui marchait dans la direction opposée et étonné, il lui demanda : « Seigneur, où vas-tu ? ». La réponse de Jésus fut : « Je vais à Rome pour être de nouveau crucifié ». À ce moment-là, Pierre comprit qu’il devait suivre le Seigneur avec courage, à fond, mais il comprit surtout qu’il n’était jamais seul dans sa marche ; avec lui il y avait toujours ce Jésus qui l’avait aimé jusqu’à mourir sur la Croix. Voilà ! chargé de sa Croix, Jésus parcourt nos routes pour prendre sur lui nos peurs, nos problèmes, nos souffrances, même les plus profondes.
Avec sa Croix, Jésus s’unit au silence des victimes de la violence qui ne peuvent plus crier, surtout les innocents et ceux qui sont sans défense ; avec elle, Jésus s’unit aux familles qui sont en difficulté, qui pleurent la mort de leurs enfants, ou qui souffrent en les voyant être les proies des paradis artificiels comme la drogue ; avec elle, Jésus s’unit à toutes les personnes qui souffrent de la faim dans un monde qui chaque jour met à la poubelle des tonnes de nourriture ; avec elle, Jésus s’unit à celui qui est persécuté à cause de sa religion, de ses idées, ou simplement pour la couleur de sa peau ; avec elle, Jésus s’unit aux nombreux jeunes qui ne mettent plus leur confiance dans les institutions politiques, car ils y voient égoïsme et corruption, ou qui ont perdu la foi en l’Église, et même en Dieu, à cause de l’incohérence des chrétiens et des ministres de l’Évangile. Dans la Croix du Christ, il y a la souffrance, le péché de l’homme, aussi le nôtre, et lui accueille tout avec les bras ouverts, prend sur ses épaules nos croix et nous dit : courage ! Tu n’es pas seul à les porter ! Je les porte avec toi, j’ai vaincu la mort et je suis venu te donner espérance, te donner la vie (cf. Jn 3, 16).
2. Et nous pouvons ainsi répondre à la deuxième question : qu’est-ce que la Croix a laissé en ceux qui l’ont vue, en ceux qui l’ont touchée ? Que laisse-t-elle en chacun de nous ? Elle laisse le bien que personne ne peut nous donner : la certitude de l’amour inébranlable de Dieu pour nous. Un amour tellement grand qu’il entre dans notre péché et le pardonne, qu’il entre dans notre souffrance et nous donne la force de la porter ; qu’il entre même dans la mort pour la vaincre et nous sauver. La Croix du Christ renferme tout l’amour de Dieu, son immense miséricorde. Et c’est un amour auquel nous pouvons nous fier, auquel nous pouvons croire. Chers jeunes, ayons confiance en Jésus, en remettons-nous totalement à lui (cf. Lettre enc. Lumen fidei, n. 16) ! Seul dans le Christ mort et ressuscité nous trouvons le salut et la rédemption. Avec lui, le mal, la souffrance et la mort n’ont pas le dernier mot, parce que lui nous donne espérance et vie : il a transformé la Croix, d’instrument de haine, de défaite, de mort en signe d’amour, de victoire et de vie.
Le premier nom donné au Brésil a été justement celui de « Terre de la Sainte Croix ». La Croix du Christ a été plantée non seulement sur la plage, il y a plus de cinq siècles, mais aussi dans l’histoire, dans le cœur et dans la vie du peuple brésilien et pas seulement. Nous sentons le Christ souffrant proche de nous, un de nous qui partage à fond notre marche. Il n’y a pas de croix, petite ou grande, de notre vie que le Seigneur ne partage pas avec nous.
3.Mais la Croix du Christ nous invite aussi à nous laisser contaminer par cet amour, elle nous enseigne alors à regarder toujours l’autre avec miséricorde et amour, surtout la personne qui souffre, qui a besoin d’aide, qui attend une parole, un geste ; elle nous enseigne à sortir de nous-mêmes pour aller à sa rencontre et lui tendre la main. De nombreux visages ont accompagné Jésus dans sa marche vers le Calvaire : Pilate, le Cyrénéen, Marie, les femmes ... Devant les autres, nous pouvons être nous aussi comme Pilate qui n’a pas le courage d’aller à contre-courant pour sauver la vie de Jésus ; il s’en lave les mains. Chers amis, la Croix du Christ nous enseigne à être comme le Cyrénéen, qui aide Jésus à porter ce bois pesant, à être comme Marie et les femmes, qui n’ont pas peur d’accompagner Jésus jusqu’au bout, avec amour, avec tendresse. Et toi, à qui t’identifies-tu ? À Pilate, au Cyrénéen, à Marie ?
Chers jeunes, sur la Croix du Christ déposons nos joies, nos souffrances, nos succès ; nous y trouverons un Cœur ouvert qui nous comprend, nous pardonne, nous aime et nous demande de porter ce même amour dans notre vie, d’aimer chacun de nos frères et de nos sœurs avec le même amour. Ainsi soit-il !
03:11 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Le Pape dîne avec les jeunes
Je ne reviendrai pas sur le langage, qui fait que nous dinions à midi en Suisse, alors que l'on dîne le soir en France pour déjeuner à midi; alors qu'en Suisse on déjeune le matin (on met fin au jeûne la matin, logiquement), et que la France parle de petit déjeuner.
Encore une fois, la pureté de la langue française ainsi que la logique semblent venir de la Suisse.
Blague à part ...
Les jeunes dans le bus, se rendant chez le Pape.
Nous avons déjeuné avec le pape François
Une joie à partager
Anita Bourdin
ROME, 26 juillet 2013 (Zenit.org) - "Quand vous sentirez que votre cœur se met à pleurer, alors votre coeur sera plus proche de Dieu", a confié le pape François aux jeunes qui déjeunaient avec lui, leur donnant ainsi un critère de discernement de leur engagement ecclésial. Il leur a recommandeé de vivre dans le "présent" et d'avoir un accompagnateur spirituel, confiant que même le pape en a un!
Paula de Colombie, a déjeuné avec le pape et onze autre jeunes aujourd'hui, 26 juillet, au palais épiscopale de à Rio de Janeiro, dont Thomson, Farina, et Marcelo: ils confient leurs impressions à Zenit.
Le déjeuner des jeunes des JMJ (5 garçons et 5 filles représentant les 5 continents, et 2 le pays qui accueille la JMJ) est une tradition instituée par le pape Jean-Paul II. Ainsi, en l'An 2000, pour le jubilé des jeunes à Rome, le pape Jean-Paul II les avait reçus à sa résidence de Castelgandolfo. Parmi eux aussi deux jeunes du pays qui accueillera la prochaine JMJ. A l'époque: deux jeunes Canadiens, en vue de Toronto 2002.
Le pape a demandé à quelqu'un d'être le traducteur et Paula s'est offerte pour ce service.
"Le pape François a commencé par nous demander ce que chacun faisait pour l'Eglise. Nous avons parlé de l'espérance: un jeune sans espérance, cela ne va pas! Je lui ai dit qu'un amie voulait passer une journée avec des personnes âgées. J'ai donné à cette amie des contacts parce que cela me semblait une bonne chose."
Paula continue: "Nous avons posé des questions: nous avons dit que nous étions dans un monde qui valorisait plus une vision "économiste" et que nous devions revenir à une vision humaniste. Il nous a dit que Dieu est présent, que c'est maintenant. Le passé ce sont les souvenirs, l'avenir c'est une espérance et le présent, c'est ce que nous vivons. Il nous a posé des questions. Nous a dit de sortir de nous-mêmes pour rencontrer l'autre."
"Le pape nous a aussi parlé du chômage, comme réponse à une question. Nous devons aller vers l'autre, et quand nous nous donnons, nous trouvons l'espérance. Le travail donne de la dignité à l'homme. La jeunesse en a besoin. Mais si elle ne trouve pas de travail, elle doit trouver un moyen se donner à l'autre."
Il nous a dit, continue Paula: "Nous ne sommes pas des îles. Nous sommes "communauté". Nous devons chercher un conseiller spirituel, pas seulement pour discerner notre vocation, mais pour toute la vie. Le pape aussi a un accompagnateur qui connaît son âme et son cheminement dans la vie."
"A la fin, a ajouté la jeune Colombienne, il nous a posé à tous une question: pourquoi êtes-vous ici? Pourquoi des jeunes meurent-ils dans la rue? Pourquoi des personnes meurent-elles de faim dans les rues? Quand vous sentirez que votre cœur se met à pleurer, alors votre coeur sera plus proche de Dieu."
A plusieurs reprises, le pape a en effet déjà parlé du don des larmes depuis son élection, et lui-même n'a pas honte de montrer ses émotions ces jours-ci à Rio. Mais une émotion qui communique de l'énergie our agir.
Paula conclut: "Déjeuner avec des jeunes du monde entier a été une preuve de l'amour de Dieu et ils ne doivent pas le garder pour eux-mêmes, mais le donner aux autres. Puis nous avons échangé des cadeaux et pris des photos avec le Saint-Père".
Marcelo Galeano, de La Paz (Bolivie), 23 ans, a témoigné: "Au début, nous étions silencieux … à dire la vérité, cela a été une expérience de Dieu. Le pape est très simple. C'est un pasteur, un père. Chaque fois qu'il a parlé il l'a fait lentement. C'est un homme qui aime son Eglise, et qui aime les jeunes et a un grand souci des jeunes."
Marina, de Russie, a dit: "C'est plus facile pour un Russe de rendre visite au Pape qu'au pape de visiter la Russie! Il faut partager cette joie avec les autres."
Thomson, de Nouvelle Zélande a avoué avoir été "sous le choc" et "terrorisé" quand il a su qu'il allait déjeuner avec le pape, avant d'ajouter: "Il nous a donné de nouveaux moyens pour aider les gens. Il ne nous a pas demandé à faire de grandes choses, mais d'agir dans nos communautés."
Avec Thacio Siqueira, envoyé de Zenit a Rio
CHEMIN DE CROIX À COPACABANA : LE PAPE FRANÇOIS ÉVOQUE LES MULTIPLES SOUFFRANCES DES JEUNES.
Rio de Janeiro (Brésil) - le 27/07/2013 | Par Agence I.Media
Devant plusieurs centaines milliers de jeunes réunis sur la plage de Copacabana (Brésil) pour le Chemin de croix, le pape François a évoqué, le 26 juillet 2013 en fin d’après-midi, les multiples souffrances du monde et des jeunes en particulier, de la faim au fléau des “paradis artificiels“. Lors de cette Via Crucis des Journées mondiales de la jeunesse à la mise en scène spectaculaire, le pontife a également mentionné les injustices sociales et politiques ainsi que “l’incohérence des chrétiens et des ministres de l’Evangile“.
02:43 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
JMJ Rio 2013: Pape 1 - Organisation 0
Cela peut sembler le score d'un match de football, mais c'est plutôt le constat des médias du Brésil envers l'organisation de la JMJ.
Le Pape est simplement magistral et très touchant dans ses apparitions publiques, tout comme les jeunes qui se montrent patients et heureux. C'est déjà un succès spirituel acquis.
Les médias pointent plutôt du doigt l'organisation logistique assez cahotique de cette édition. Certes, les critiques des autorités font aussi partis des conflits sociaux qui traversent le Brésil, avec cette contestation de la classe moyenne contre son gouvernement.
5 millions d'euro furent dépensés pour Campus Fidei, lieu de la veillée du samedi soir et de la Messe d'envoi du dimanche. Situé à plus de 70 km de Rio, avec 15 km de marche pour les pèlerins et 3h00 de trajet en bus pour les journalistes, ce choix n'avait pas vraiement enthousiasmé Rome, qui a l'habitude de ces rassemblements. Rio a voulu aller selon ses vues...
Voilà que la pluie, peut-être providentielle, a ramené le projet à sa véritable dimension. Le ciel continue de veiller sur cette très belle JMJ.
Le Père Rosica, adjoint du Père Lombardi et organisateur de la JMJ de Toronto a rappelé avec force qu'une JMJ n'est pas qu'une organisation logistique mais un événement spirituel fondamental qui bouleverse de fond en comble un jeune, par sa rencontre avec le Christ. Rio compte plus de 15 000 confessions par jour.
Le Pape et les jeunes 1 - organisation logistique 0. Cela semble sévère, la partie semble jouée, sans prologontation possible ou des tirs au buts pour départager les équipes. Si cette JMJ était peut-être une répetition générale du Mondial de football, puis des Jeux Olympiques, alors il faudra, selon les médias brésiliens, nettement redresser la barre.
01:51 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
vendredi, 26 juillet 2013
JMJ Rio 2013: je ne suis pas à la plage
Je fus simplement bloqué à l'entrée de la salle de presse. La sécurité ne venant pas de l'excellente Garde Suisse pontificale, mais de l'armée brésilienne, elle bloque absolument tout autour de la salle de presse, qui sert d'ailleurs de base d'atterrisage pour l'hélicoptère papal.
C'est bouclé comme jamais, au point de se croire comme un poulet enfermé dans sa cage avec impossibilité de bouger. A mon avis, c'est excessif; ma foi, cela fait parti des contraintes des JMJ. Les jeunes sont heureux, chantent et restent joyeux
Je reprendrai les nouvelles, que vous pouvez suivre avec I.Media, KTO, La Croix, la RTS... dès que possible.
En attendant, une petite photo de nouveaux amis argentins; un couple avec deux ans de mariage, et leur petit garçon d'une année, qui virent ensemble le Pape pour la première fois. Ils furent remplis d'émotion et de joie à la vue de leur Bergoglio, notre Pape. Normal après plus de deux heures d'attente.
23:36 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Le Pape a pleuré à Rio
Le Père Federico Lombardi a raconté qu'à l'entrée de la chapelle de la Favelas, le Pape François a ressenti des nobles et profondes émotions au point de pleurer, d'éclater en sanglots.
Le Figaro, visite d'une Favelas
Les larmes du pape François dans la favela de Varginha (Billet).
A son arrivée dans la favela de Varginha, le pape François a été accueilli comme le Christ sauveur. Pour sa venue, on a goudronné le chemin de terre qui traverse le petit quartier pauvre coincé entre deux canaux venus de l’océan et qui charrient une eau boueuse. Gendarmes et gardes suisses qui encadrent le pape sont débordés. Avec presque autant de policiers que d’habitants, le petit quartier est malgré tout à la fête. Les maisons inachevées sont décorées, et les gardes du corps sont soucieux des surprises que peut leur faire leur protégé, à tout moment.
© I.MEDIA
Sur un pilier de béton, une plaque métallique de travers indique l’entrée de la rue Carlos Chagas, un célèbre médecin brésilien. Mais le médecin des âmes est arrivé et, à côté du curé et d’une Missionnaire de la Charité sous leur parapluie, les petites gens de la favela exultent. Il y a du monde à chaque fenêtre, sur le toit de chaque maison, et même sur le pas de la porte de la bâtisse qui abrite les pentecôtistes de l’Assemblée de Dieu. Le commandant de la Gendarmerie vaticane demande au pape s’il veut enlever la couronne de fleurs que vient à peine de lui remettre la religieuse. Il refuse gentiment.
Avant d’entrer dans la toute petite chapelle dont il va bénir l’autel, le pape François se dirige vers un groupe d’enfants. Plusieurs petits se collent à lui et l’entourent de leur bras. Le pape distribue des baisers et des caresses, quelques paroles de réconfort. Il arbore un immense sourire. Dans la minuscule chapelle, il passe soudain du rire aux larmes. Immobile alors que tout s’agite autour de lui, les mains jointes et la tête baissée, il offre à Dieu tout ce qu’il vient de voir… tous ceux qu’il vient de voir.
Lorsqu’il fait un signe de croix et relève la tête, le pape François a les yeux emplis de larmes. Le solide Argentin de 76 ans pleure comme un gosse devant la souffrance du monde et semble redire, comme deux semaines plus tôt sur l’île de Lampedusa, que “nous sommes une société qui a oublié l’expérience des pleurs, du ‘souffrir avec’ : la mondialisation de l’indifférence nous a ôté la capacité de pleurer !“
Incitation à la “pagaille“
Quelques dizaines de minutes plus tard, après avoir parcouru la rue principale de la favela de Varginha et prié avec une famille dans sa maison, le pape François va fustiger cette indifférence mondialisée dans un discours tenu sur le terrain de foot boueux de la petite communauté. “Personne ne peut rester insensible aux inégalités qu’il y a encore dans le monde !“, lance le pape avant d’inviter “chacun, selon ses possibilités et ses responsabilités“, à “offrir sa contribution pour mettre fin à beaucoup d’injustices sociales“. Et le pape de marteler le mot “solidarité !“ Sous la pluie, le public essentiellement composé de femmes et d’enfants applaudit.
Au Brésil, le pape François est venu verser les mêmes larmes qu’à Lampedusa, où débarquent quotidiennement du continent africain des candidats à l’immigration. Il est venu hausser le ton contre l’indifférence généralisée. Il est également venu proposer une petite révolution à l’Eglise. Francisco l’a d’ailleurs confié sans ambiguïté à ses jeunes compatriotes au sortir de la favela. “Qu’est-ce que je souhaite comme conséquence de la Journée de la jeunesse ? Je veux de la pagaille“, a lancé le pape aux jeunes Argentins réunis dans la cathédrale Saint-Sébastien. “Ce qui se passe à Rio va mettre la pagaille“, a-t-il ouvertement souhaité en demandant aux jeunes et à l’Eglise, une nouvelle fois, de sortir dans la rue, de se débarrasser de la mondanité et du cléricalisme, de tout ce qui renferme les fidèles sur eux-mêmes. Les larmes ne coulent pas toujours en silence.
A Rio de Janeiro, Antoine-Marie Izoard, I.MEDIA
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