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Monseigneur Hervé Gaschignard se tient hors du diocèse d’Aire et Dax pour quelques temps
Monseigneur Hervé Gaschignard a publié un communiqué officiel ce vendredi après-midi expliquant qu’il se tient hors du diocèse d’Aire et Dax pour quelques temps
Par un communiqué laconique de quelques lignes publié en début d’après-midi sur sa page Facebook ainsi que sur le site Internet du diocèse, Monseigneur Hervé Gaschignard a annoncé qu’il se mettait quelques temps en vacances du diocèse des Landes.
Comme à Toulouse, l’évêque landais s’était particulièrement impliqué dans la pastorale des jeunes.
Le Pape François parle de Luther et de la Réforme: discours intégral
"... discerner et assumer ce qu’il y a eu de positif et de légitime dans la Réforme ..."
Une étude attentive et rigoureuse, libre de préjugés et de polémiques idéologiques, permet aux Églises, aujourd’hui en dialogue, de discerner et d’assumer ce qu’il y a eu de positif et de légitime dans la Réforme, et de prendre leurs distances par rapport aux erreurs, exagérations et échecs, en reconnaissant les péchés qui ont porté à la division.
« Aujourd’hui, en tant que chrétiens, nous sommes tous appelés à nous libérer de préjugés envers la foi que les autres professent avec un accent et un langage différents » : le pape a formulé par deux fois cet impératif, devant les participants à un congrès d’historiens, organisé au Vatican sur la figure de Luther (1483-1546), qu’ils a reçus le 31 mars 2017.
Il a encouragé une étude historique « attentive et rigoureuse » sur la figure de l’initiateur de la Réforme, afin « d’assumer ce qu’il y a eu de positif et de légitime » et de prendre ses distances « par rapport aux erreurs, exagérations et échecs ».
« Des approfondissements sérieux sur la figure de Luther et sa critique contre l’Église de son temps et la papauté contribuent certainement à dépasser ce climat de méfiance et de rivalité mutuelles qui a trop longtemps, dans le passé, caractérisé les rapports entre catholiques et protestants », a estimé le pape devant les experts du Congrès international organisé par le Comité pontifical des Sciences historiques, à l’occasion du Vème centenaire de la Réforme (1517-2017).
« Parler de Luther, catholiques et protestants ensemble, sur l’initiative d’un organisme du Saint-Siège : nous touchons vraiment du doigt les fruits de l’action de l’Esprit Saint qui surpasse toutes les barrières », a souligné le pape François. L’événement avait pour thème « Luther, 500 ans plus tard. Une lecture de la Réforme luthérienne dans son contexte historique ecclésial » (29-31 mars).
Si « le passé ne peut être changé », a ajouté le pape, « cependant, aujourd’hui, (…) il est possible d’effectuer une purification de la mémoire qui ne consiste pas à faire une correction irréalisable de ce qui s’est passé il y a cinq cents ans, mais à ‘raconter cette histoire d’une autre manière’, sans plus de traces de cette rancœur pour les blessures subies, qui déforme la vision que nous avons les uns des autres ».
AK
Salutations du pape François
Chers frères,
Mesdames et Messieurs,
Je vous accueille avec plaisir et je vous adresse mes cordiales salutations. Je remercie le père Bernard Ardura pour ses paroles avec lesquelles il a résumé le sens de votre Congrès sur Luther et sa réforme.
Je vous confesse que le premier sentiment que j’éprouve devant cette louable initiative du Comité pontifical des Sciences historiques est un sentiment de gratitude envers Dieu, accompagné d’un certain étonnement à la pensée qu’il y a encore peu de temps, un congrès de ce genre aurait été tout à fait impensable. Parler de Luther, catholiques et protestants ensemble, sur l’initiative d’un organisme du Saint-Siège : nous touchons vraiment du doigt les fruits de l’action de l’Esprit Saint qui surpasse toutes les barrières et transforme les conflits en occasions de croissance dans la communion. ‘Du conflit à la communion’ est justement le titre du document de la Commission luthérienne-catholique romaine, en vue de la commémoration commune du cinquième centenaire du début de la Réforme de Luther.
Je me suis réjoui d’apprendre que cette commémoration a offert à des chercheurs provenant de différentes institutions l’opportunité de regarder ensemble ces événements. Des approfondissements sérieux sur la figure de Luther et sa critique contre l’Église de son temps et la papauté contribuent certainement à dépasser ce climat de méfiance et de rivalité mutuelles qui a trop longtemps, dans le passé, caractérisé les rapports entre catholiques et protestants. Une étude attentive et rigoureuse, libre de préjugés et de polémiques idéologiques, permet aux Églises, aujourd’hui en dialogue, de discerner et d’assumer ce qu’il y a eu de positif et de légitime dans la Réforme, et de prendre leurs distances par rapport aux erreurs, exagérations et échecs, en reconnaissant les péchés qui ont porté à la division.
Nous sommes tous bien conscients que le passé ne peut être changé. Cependant, aujourd’hui, après cinquante ans de dialogue œcuménique entre catholiques et protestants, il est possible d’effectuer une purification de la mémoire qui ne consiste pas à faire une correction irréalisable de ce qui s’est passé il y a cinq cents ans, mais à « raconter cette histoire d’une autre manière » (Commission luthérienne-catholique romaine pour l’unité, Du conflit à la communion, 17 juin 2013, 16), sans plus de traces de cette rancœur pour les blessures subies, qui déforme la vision que nous avons les uns des autres. Aujourd’hui, en tant que chrétiens, nous sommes tous appelés à nous libérer de préjugés envers la foi que les autres professent avec un accent et un langage différents, à nous échanger mutuellement le pardon pour les fautes commises par nos pères et à invoquer ensemble de Dieu le don de la réconciliation et de l’unité.
Tout en accompagnant par la prière votre précieux travail de recherche historique, j’invoque sur vous tous la bénédiction de Dieu tout-puissant et miséricordieux. Et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi. Que Dieu nous bénisse tous. Merci !
Je me permets d'afficher ce texte que j'ai fait paraître sur la page fb d'Yves Hamant, concernant l'absence d'une représentation des évêques au débat de Cash investigation de mardi dernier. Cette émission était consacrée aux affaires de pédophilie dans l'Eglise catholique et les évêques français, sollicités pour le débat final, n'ont pas voulu participer et ont donné leurs raisons par l'intermédiaire de leur porte-parole, M. Vincent Neymon. Ce petit texte est une réaction plus qu'un écrit de fond, mais il dit quand même ce que je voudrais dire !
Je trouve invraisemblable que les évêques de France aient choisi de ne pas être représentés au débat final de l'émission Cash Investigation. Tout cela parce que - ont-ils fait savoir - il y avait une vilaine journaliste qui les embétait. Cela m'a tout de suite fait penser aux disciples dans l'évangile de Matthieu (Matthieu 15, 21-28). Quand une femme étrangère aborde Jésus en criant, en suppliant à voix forte pour obtenir la guérison de sa fille, les disciples en question implorent Jésus de les débarrasser au plus vite de cette femme : "Donne-lui ce qu'elle veut car elle nous poursuit de ses cris". Jésus, bienheureusement, laisse venir cette femme, il la laisse prononcer ses paroles effectivement dérangeantes pour des Juifs de cette époque et il manifeste, au terme de sa conversation avec elle, qu'elle a obtenu déjà ce qu'elle demandait.
Elise Lucet est-elle comme cette femme étrangère ? En tout cas, les évêques ressemblent beaucoup aux disciples apeurés et cherchant l'abri de leur groupe habituel, de leurs certitudes habituelles, remâchant leurs peurs habituelles. Bref, dans les affaires qui ont secoué l'Eglise, il n'y a pas eu d'écoute suffisante, il n'y a pas eu d'actions décisives, faites par des hommes d'initiatives. Il n'y en a pas plus quand il s'agit de répondre, de rendre compte enfin, de prendre des engagements. Désolant. Si l'action des journalistes de cette émission - que j'ai trouvée pour ma part très bonne : on y apprend des choses qu'on n'aurait jamais sues autrement - si leur action peut sembler parfois intrusive, violente, elle répond ainsi au silence violent que des responsables ecclésiaux ont entretenu pendant des décennies, aux secrets qu'ils ont gardés longtemps, au détriment des plus petits d'entre nos frères qui souffraient sans recours, sans remède, sans écoute.
Il fallait forcer les portes quand les portes sont maintenues fermées depuis si longtemps, par tout un système de clôture, de secret, d'arrangements dans l'ombre. Quand j'ai envoyé il y a presque 3 ans une lettre à un évêque français qui n'est pas sans importance pour lui signaler un cas urgent que j'avais déjà dénoncé en vain 7 ans auparavant, je n'ai pas reçu de réponse.
Quand j'ai renvoyé ma lettre deux ans plus tard en recommandé avec accusé de réception, en prévenant par téléphone et par mail sa secrétaire que je renvoyais cette lettre, j'ai reçu un mois plus tard ma lettre non décachetée. La poste avait mis sur l'enveloppe qu'il y avait bien eu un avis de passage mais que personne n'était venu la chercher. Il y a des jours où je me demande qui ne doit pas venir à qui : les évêques qui se drapent dans leur arrogance parce qu'une émission où ils sont attendus les dérange ou les croyants qui ont envie de leur tourner le dos - et beaucoup le font, hélas, une bonne fois pour toutes.
LE CARDINAL SARAH SOUHAITE UN MISSEL BILINGUE LATIN-LANGUE VERNACULAIRE
Vatican -le 31/03/2017| Par Agence I.Media
Dans une conférence pour les dix ans du Motu proprio libéralisant la messe selon l’ancien rite, publiée le 31 mars 2017, le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a affirmé qu’un missel bilingue latin-langue vernaculaire était en voie de finalisation.
De Loris Salvatore Musumeci - Président de Catholic Voices - Suisse. Avec Pierre Wermelinger Vice-Président, Serge Ignatovitch ....
Chers amis,
Je signai mardi soir les statuts de l'association Catholic Voices Suisse, que j'ai l'honneur de présider.
En attendant la création prochaine de notre page Facebook et site Web, je lance un appel aux intéressés :
Vous êtes catholique ? Intéressé par la monde médiatique ? Vous voudriez recevoir une formation solide pour intervenir au sein de la sphère publique en vue de promouvoir la foi chrétienne sérieusement ? Catholic Voices Suisse pourrait alors vous plaire.
Pour de plus amples informations,
écrivez-moi par courriel : musuloris@hotmail.ch ou appelez-moi au : 078 670 07 59
La Suisse est déjà plus que le 20ème pays qui voit naître cette association laïque, après l'Angleterre (pays natal), les USA, le Brésil, l'Italie, l'Australie ....
Fondé en 2010 par deux laïcs passionnés et fascinés par la communication, Jack Valero et Austen Ivereigh, l'objectif de CV est de parler et de promouvoir la foi dans le monde médiatique d'aujourd'hui (TV, radio, journaux et internet), sans élever la voix, toujours d'une manière positive, bienveillante et attractive.
Livre sur l'affaire Preynat: "Grâce à Dieu c'est prescrit. L'affaire Barbarin"
Je viens de lire ce livre de Marie-Christine Tabet. Tout d'abord, le titre reprend une phrase erronée, une erreur avouée et reconnue par le Cardinal lors de la conférence de presse en 2016 des évêques de France à Lourdes. Barbarin a été corrigé par un journaliste, qu'il a d'ailleurs remercié. Pour avoir écouté et entendu en direct son intervention, le propos de l'archevêque de Lyon était d'exprimer son soulagement face à la non-récidive du Père Preynat, autrement dit qu'il n'aurait pas fait encore d'autres victimes depuis 1991
1. Avec ce titre, la phrase prend dans l'ouvrage un tout autre sens: le Cardinal exprimerait sa satisfaction, car il ne serait pas pénalement puni, justement pour une autre prescription, celle de sa mise en accusation. Très sincèrement, cela consiste à mettre sur les lèvres du prélat des pensées qui ne sont pas les siennes.
2. Ma seconde impression: comment un prêtre comme Bernard Preynat a-t-il pu passer entre les mailles du filet et agresser et saccager la vie de plus de 100 enfants et causer plus de 1000 agressions ? C'est simplement inconcevable, ahurissant, injustifiable, satanique. Je me suis dit que son profil psychologique penche nettement vers un homme "pervers narcissique", un manipulateur. Le Père Pascal Ide a écrit un bon livre sur les manipulateurs. Sa lecture s'impose pour détecter de telle tare psychiatrique et mettre immédiatement hors d'état de nuire de tel personnage.
3. Ma troisième impression: le dialogue entre les hommes d'Eglise et les victimes est douloureux et très complexe. Nous ne pouvons pas exiger une profession de foi chez les victimes. Elle ont été trahies, elles sont blessées par "un homme d'Eglise". Cela augmente encore la gravité des agressions ! La confiance est brisée. Je me rends compte que cela devient le pot de fer contre le pot de terre. Le Cardinal O'Malley a cependant un axe fondamental: priorité aux victimes.
4. Ma quatrième impression: seule la vérité rend libre. Si des "hommes d'Eglise" mentent, pourquoi devrions-nous croire lorsque ceux-ci nous annoncent la résurrection ? Un seul petit mensonge et la crédibilité d'un témoin de la foi s'écroule. La seule puissance de l'Eglise repose sur la Parole: "Combien de divisions" demandait Staline au Vatican.. L'Amour de la Vérité doit encore et toujours nous mobiliser. L'Eglise n'a jamais peur de regarder la vérité en face. Cette vérité, qu'elle soit favorable à "l'institution Eglise" ou défavorable n'a aucune importance. Nous prenons la vérité comme elle est. Nous n'avons pas à défendre une institution, mais des personnes innocentes et blessées. Seule la vérité et la Parole libérée nous rendront libres.
5. Cinquième impression: comment savoir s'il le contenu du livre est exact ? Après la lecture, je reste intimement persuadé que le Cardinal n'a jamais couvert le moindre acte de pédophilie commis sous sa juridiction. Il a commis des erreurs certes, au niveau de la communication trop défensive par moments, et peut-être aussi une sous-évaluation des aspects "médicaux", émotionnels et psychologiques, tant du côté du coupable - un pervers narcissique pédophile - que du côté du retentissement effroyable, sur le long terme, des agressions criminels chez les victimes. L'Eglise se doit d'être experte en humanité.
Je pense aussi que les parties du livre qui racontent les drames des victimes sont exactes. Ces récits donnent la nausée, incitent presque à vomir, car insoutenables. Parfois, je lisais vite, en priant pour la victime. Je ne peux qu'encourager les victimes à secouer le cocotier. Nous leur devons la justice et la vérité, toute la vérité. Je ne me suis d'ailleurs jamais gêné de manifester mon soutien à la Parole Libérée.
6. Dernière impression: comme aux USA, les médias ont joué malgré tout un rôle positif: éviter l'enlisement d'actes criminels. Le Cardinal a d'ailleurs remercié La Parole Libérée.
Après la lecture de ce livre, tout de même à charge, il manque l'avis du Cardinal. Un "procès médiatique" (alors qu'il s'agit d'abord d'une question qui touche à la justice) exige d'entendre tous les sons de cloches pour juger correctement.
Le site du diocèse de Lyon - affaire Preynat, ce qu'il faut savoir - donne des réponses sur les points fondamentaux.
Comme j'accorde la priorité absolue aux victimes, l'amour de la vérité est aussi un guide. Je crois sincère et vrai le primat des Gaules. Il s'est par ailleurs excusé publiquement pour ses erreurs de management, à genoux face à la croix. Je sais aussi que la conscience d'un homme d'Eglise est mise à rude épreuve lorsque pour la loi civile, les abus sont prescrits. Peut-on l'accuser de n'avoir rien dénoncé ?
Dieu merci, il reste la justice canonique, le droit de l'Eglise ne connaît pas de prescription pour la souffrance. Les Papes ont certes fixé les 38 ans de la victime comme date "butoir". Or, elle peut-être levée dans des cas graves.
Lorsque l'on sait qu'il faut parfois 40 voir 50 ans pour que ces drames reviennent à la surface, la bataille se situe bien au niveau de cette "foutue" (pardonnez-moi) prescription. Le droit de l'Eglise permet de la lever. Le Père Preynat sera jugé par ce droit de l'Eglise. Le Cardinal Barbarin, sous la houlette de la congrégation pour la doctrine de la foi, souveraine pour ces crimes depuis 2001 (et non 2010 comme indiqué dans le livre) se dirigent vers un procès Preynat. Grâce à Dieu !
Antonio Socci ne s'incline plus devant le Pape François
Antonio Socci (journaliste italien, polémiste) :
Milan, le Pape François est assis devant le Saint-Sacrement
"Le pape, lors d'une visite pastorale à Milan, entre dans la cathédrale (c'est bien bon de sa part!) et se rend devant le Saint-Sacrement. Il ne s'agenouille pas et s'assied sur une belle chaise entourée par d'autres prélats debout ..."
Le Pape ne s'agenouillerait donc pas devant le Seigneur des Seigneurs ... Il est fort utile de rappeler que notre Pape ne peut pas chanter car opéré à un poumon dans sa jeunesse, et ne peut que difficilement se mettre à genoux, à cause de ses problèmes de santé. Le Pape boite ... Il suffit de comprendre. Arnaud Bédat précise: c'est un problème à la hanche qui lui pose parfois des problèmes d''équilibre.
.....
Antonio Socci est comme la star, ou plutôt le trou noir de l'opposition au Pape François. Il adore la théorie du complot. Comme François a le même tempérament que Don Camillo, comme nombres d'entre-nous, peut-être qu'un affectueux petit coup de pied à Antonio Socci, là où le soleil ne brille jamais, lui ferait le plus grand bien :-)))
LE VATICAN EXPRIME SON SOUTIEN EN FAVEUR D’UN PRÊTRE MENACÉ PAR LA MAFIA
Vatican - le 27/03/2017 | Par Agence I.Media
Mafia/Menaces : Le dicastère pour le service du développement humain intégral a envoyé un message au Père Luigi Ciotti lui exprimant son “plein soutien” pour son “action fondamentale contre l’illégalité, et le crime organisé, pour la construction d’une citoyenneté de liberté et de justice”, a rapporté le site du quotidien Giornale di Sicilia le 27 mars 2017.
Des menaces contre le Père Ciotti, fondateur de Libera, principale association antimafia d’Italie, sont apparues ces derniers jours dans deux villes du pays, Locri (Calabre) et Palerme (Sicile). Des messages de soutien lui ont également été adressés par les plus hautes autorités civiles
Rome reconnaît un nouveau miracle dû à la prière des pastoureaux de Fatima, les bienheureux Francisco et Jacinta Marto, ce qui ouvre la voie à leur canonisation, si les cardinaux exprimaient un avis favorable lors d’un consistoire, probablement après Pâques.
Une première
Lors d’une audience accordée au cardinal Angelo Amato, le pape François a en effet donné son feu vert, ce jeudi 23 mars 2017, à la promulgation d’un décret de la Congrégation pour les causes des saints reconnaissant l’authenticité d’un miracle comme dû à leur intercession.
Le pèlerinage du pape François à Fatima les 12-13 mai 2017, pour le centenaire des apparitions de la Vierge Marie à la Cova da Iria, pourrait donc bien être marqué par la canonisation des pastoureaux. A l’occasion de son pèlerinage pour le Jubilé de l’An 2000, saint Jean-Paul II les avait béatifiés : c’était la première fois que des enfants non-martyrs, frère et soeur, étaient béatifiés ensemble et si jeunes, et ce serait cette année la première fois que des enfants, frère et soeur, non-martyrs, seraient canonisés également ensemble, ce qui encourage les causes de béatification d’autres enfants morts en « odeur de sainteté ».
Saint Dominique Savio (2 avril 1841-9 mars 1857) était une sorte d’exception de jeune « adulte » alors qu’il allait avoir 15 ans – il a été canonisé le 12 juin 1954 par Pie XII – et la bienheureuse Laura Vicuña (5 avril 1891, Chili-22 janvier 1904, Argentine), morte en offrant sa vie pour la conversion de sa mère, alors qu’elle n’avait pas 13 ans, semble avoir ouvert la voie: elle a été béatifiée par Jean-Paul II le 3 septembre 1988. Mais des enfants aussi jeunes, et un frère et une soeur ensemble, on ne l’avait pas encore vu.
Francisco Marto (1908-1919) est mort de la grippe espagnole, le 4 avril 1919 – il n’avait pas 11 ans, et sa petite sœur Jacinta (1910-1920), qui allait avoir 10 ans, est morte l’année suivante à de la même maladie, le 20 février 1920. Depuis les apparitions de 1917, ils n’hésitaient pas à prier le chapelet avec ferveur et à offrir généreusement leurs peines et leurs sacrifices quotidiens pour la paix et la conversion des pécheurs, selon l’appel de la Vierge Marie.
Les deux miracles reconnus
Un premier miracle obtenu par leur intercession commune avait été reconnu par Jean-Paul II le 28 juin 1999 et retenu pour leur béatification: ils avaient été invoqués ensemble. C’était la guérison, le 25 mars 1987, de María Emilia Santos, de Leiria (Portugal), paraplégique, qui avait commencé a invoquer les deux enfants après une retraite pour les malades, à Fatima, et qui achevait alors une neuvaine, après des années de martyre. Elle commença à aller mieux, à s’asseoir dans son lit sans aide et sans douleur, jusqu’à pouvoir se mettre debout le jour anniversaire de la mort de Jacinta, le 20 février 1989.
Le miracle – guérison inexplicable pour l’état actuel de la science – retenu pour la canonisation est la guérison d’un bébé, Felipe Moura Marques, né avec un diabète de type 1 – réputé incurable -, portugais, dont les parents vivaient en Suisse. Sa maman et sa grand-mère ont emmené le bébé sur la tombe des pastoureaux, à Fatima. Lors de leur béatification, le 13 mai 2000, la maman approcha même le bébé du téléviseur en priant les deux bienheureux pour le petit Felipe. Depuis, il vit sans insuline et sans aucun problème de santé, a rapporté l’évêque – aujourd’hui émérite – de Leiria-Fatima, Mgr Serafim de Sousa Ferreira e Silva, en 2005.
Le procès de béatification de leur cousine, la troisième voyante, Lucia dos Santos (22 mars 1907-13 février 2005), devenue ensuite carmélite à Coimbra, et morte à 98 ans, quelques semaines avant Jean-Paul II, est également arrivé à Rome, mais il faudra encore du temps pour examiner quelque 15 000 documents communiqués par le diocèse de Coimbra et les expertises sur le miracle présumé. Le postulateur, le père Romano Gambalunga, a invité « à la patience ».
Tout a été publié
En l’An 2000, la béatification des pastoureaux avait été l’occasion de révéler le contenu du “troisième secret”. Le cardinal Tarcisio Bertone avait été l’envoyé du cardinal Joseph Ratzinger auprès de Sœur Lucie pour préparer l’événement. Il l’a raconté dans son livre « La dernière voyante de Fatima. Ce que m’a dit sœur Lucie », avec une présentation de Benoît XVI (Bayard, 2008).
Et, une fois l’interprétation confirmée par la carmélite – « tout a été publié », a-t-elle affirmé -, c’est le cardinal Angelo Sodano, alors Secrétaire d’Etat, qui a donné la lecture du contenu de ce document, à Fatima, le jour de la béatification, en présence de sœur Lucie.
Une présentation a été publiée ensuite par le cardinal Ratzinger, avec les facsimilés des manuscrits de sœur Lucie, le 26 juin 2000.
Rappelons aussi que le pape Jean-Paul II a renouvelé la consécration du monde à la Vierge de Fatima le 25 mars 1984 et le cardinal Ratzinger était formel : « Sœur Lucie confirma personnellement que cet acte solennel et universel de consécration correspondait à ce que voulait Notre Dame (« Sim, està feita, tal como Nossa Senhora a pediu, desde o dia 25 de Março de 1984 »: « Oui, cela a été fait, comme Notre Dame l’avait demandé, le 25 mars 1984 »: lettre du 8 novembre 1989). C’est pourquoi toute discussion, toute nouvelle pétition est sans fondement. »
Prière pour demander la béatification de soeur Lucie et la canonisation de François et Jacinthe
Très Sainte Trinité, Père et Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément et je vous remercie pour les Apparitions de la Très Sainte Vierge Marie à Fatima. Par les mérites infinis du Très Saint Coeur de Jésus et par l'intercession du Coeur Immaculé de Marie, je vous demande pour votre plus grande gloire et pour le bien de nos âmes, de daigner glorifier devant toute l'Église soeur Lucie afin qu'elle soit béatifiée et obtenir la canonisation de François et Jacinthe. Accordez-nous, s'il vous plaît, par leur intercession, la grâce que nous implorons. Ainsi soit-il.
Le Cardinal O'Malley, pédophilie et protection des mineurs: "qu’il n’y ait pas de doute, aucun autre thème n’est plus important pour la vie de l’Église".
Partager expériences et stratégies pour protéger les mineurs des abus sexuels, c’était l’objectif d’un séminaire que se tenait ce jeudi 23 mars à Rome, au sein de l’Université pontificale Grégorienne.
Une rencontre internationale, avec un focus particulier sur l’Amérique du Sud, organisée par la Commission pontificale pour la protection des mineurs, en collaboration avec le Centre pour la Protection de l’Enfance de l’Université.
Les participants venus d’Argentine, de Colombie et du Mexique étaient entourés d’experts d’Australie et d’Italie pour une réflexion sur la culture de la sauvegarde et de l’éducation dans les écoles catholiques, les institutions et les communautés.
Dans son discours d’ouverture, le cardinal Sean O’Malley, président la Commission pontificale pour la protection des mineurs, a rappelé l’importance «d’un partage des connaissances et ressources» pour développer des programmes efficaces de protection des mineurs et souligné qu’il ne pouvait y avoir d’indulgence dans ce travail.
Il a également réitéré ses propos tenus en septembre dernier devant les nouveaux évêques : « Qu’il n’y ait pas de doute, aucun autre thème n’est plus important pour la vie de l’Église. Si l’Église n’est pas engagée dans la protection des mineurs, nos efforts d’évangélisation n’auront pas d’effets, et nous perdrons la confiance de notre peuple » a-t-il affirmé.
Décliner une invitation à débattre des «silences» de l’Eglise sur la pédophilie n’est pas la meilleure manière de se faire entendre.
Les téléspectateurs qui, le 21 mars, auront regardé jusqu’au bout l‘émission Cash investigation consacrée à la pédophilie dans l’Eglise, en auront ressenti une forme de sidération, une sourde colère.
Beaucoup se seront reconnus dans ce commentaire du père Olivier Ribadeau-Dumas, porte parole de la Conférence des évêques de France : « J’ai regardé l’émission Cash Investigation avec un sentiment de honte… Nous n’avons pas respecté les victimes…»
Quand la Cef fait le choix de la chaise vide
La Cef avait, les jours précédents, dans un communiqué, fait connaître sa décision de ne pas participer au débat qui suivrait le documentaire. «Ce refus de participer à cet enregistrement est motivé par les méthodes utilisées pour les interviews ainsi que par divers renseignements obtenus sur cette émission. Il apparaît que la déontologie journalistique ne soit pas respectée et que cette émission soit plus préoccupée d’accuser que d’expliquer.» Une position sur laquelle Vincent Neymon, directeur de la communication des évêques de France s’est expliqué par la suite sur KTO.
On connaît le parti pris d’Elise Lucet, d’interpeller publiquement, sous l’œil des caméras, des protagonistes ayant préalablement été sollicités par une demande formelle d’interview à laquelle ils ont choisi de ne pas donner suite. L’effet est spectaculaire et ravageur. La personne, déstabilisée, refuse généralement de répondre et tourne les talons, donnant le sentiment de fuir. Effet recherché et garanti ! Et lorsque c’est le pape François lui-même qui se trouve ainsi «sommé» de s’expliquer, sur la place Saint-Pierre, au milieu de la foule des pèlerins, sur ses complaisances supposées à l’égard d’un prêtre pédophile argentin, le spectateur ressent un réel malaise.
Comme s’il y avait là, de la part de la journaliste, une forme d’irrespect et d’abus de pouvoir. Cash investigation recourt également, à plusieurs reprises, à la technique de l’interview en caméra cachée où la personne interpellée ignore qu’elle est filmée et que tout ce qu’elle va dire, taire ou montrer par son attitude – en toute confiance – sera, de fait, retenu contre elle.
Quand la fin suggère les moyens…
On peut, bien sûr, plaider que la fin ne justifie pas les moyens. Mais ces techniques font mouche. Le journaliste, quelles que soient parfois ses velléités à jouer au justicier, sait qu’il tire une vraie légitimité du droit des citoyens à savoir. Et lorsque le téléspectateur a le sentiment que l’information ainsi extorquée, qui n’aurait pas été obtenue autrement, éclaire réellement le sujet abordé, toute objection de nature éthique sur les conditions de son obtention devient sans effet.
L’enquête de France 2 révèle, de même, le contenu de la lettre par laquelle un évêque Camerounais explique comment il a soustrait à la justice de son pays des religieux français de la communauté Saint-Jean soupçonnés de pédophilie. Le voir, face à la caméra, refuser de s’expliquer au motif que les journalistes n’étaient pas sensés avoir connaissance de cette lettre confidentielle a un effet dévastateur. Elargissons le propos : la société n’aurait pas à interpeller l’institution religieuse sur ce qu’elle entend garder secret.
Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, il existe aujourd’hui sur ces questions une exigence de transparence dont une institution comme l’Eglise doit admettre qu’elle s’impose désormais à elle… définitivement !
Expliquer c’est aussi chercher à comprendre comment on a pu en arriver là
L’une des critiques possibles vis-à-vis de cette enquête est qu’elle entendrait démontrer que l’Eglise qui est en France, malgré ses engagements, devrait faire face à une nouvelle vague de faits de pédophilie, couverts par le silence de la hiérarchie, alors qu’il s’agit, pour l’essentiel, de faits anciens, connus pour la plupart. Mais reprocher à l’émission d’être «plus préoccupée d’accuser que d’expliquer» (1) est doublement inopérant. Sur la pédophilie dans l’Eglise il est clair que l’opinion, y compris au sein du monde catholique, attend une condamnation plus qu’une explication. Et si explication il doit y avoir, elle ne peut en aucun cas se limiter à la seule évocation des efforts engagés par l’institution pour combattre efficacement la pédophilie, même s’ils sont bien réels. Ni à affirmer qu’une page serait définitivement tournée… Expliquer c’est aussi chercher à comprendre comment on a pu en arriver là.
Trop de séquences de Cash investigation illustrent, à l’évidence, que l’Eglise est encore loin du compte et que l’on peut s’interroger sur la réalité de sa détermination ou de sa capacité à mettre en œuvre la «tolérance zéro».
«Celui par qui le scandale arrive» n’est pas la victime qui demande justice
Lorsque un responsable des Pères du Sacré Cœur estime n’avoir pas à signaler la présence d’un frère accusé de faits de pédophilie au motif que «C’est à la police de faire son travail», il contrevient d’évidence aux directives de Benoît XVI. Lorsque le même avoue au journaliste venu l’interroger : «Cette question sur les victimes, je ne me la suis posée qu’hier» on se dit qu’il y a encore du chemin à parcourir pour la prise de conscience, dans l’Eglise, de l’abomination du crime pédophile ; pour que chacun reconnaisse que «celui par qui le scandale arrive» n’est pas la victime qui porte plainte mais bien l’agresseur qui aurait préféré rester dans l’ombre ; et qu’il ne peut y avoir de miséricorde pour le pêcheur sans justice pour sa victime.
Lorsque, dans le débat, le président de la Parole libérée décrit ce qu’il perçoit comme incapacité de la hiérarchie catholique à accepter vraiment le dialogue avec les associations de victimes, on imagine, par-delà la souffrance des personnes, l’ébranlement de la confiance envers l’Eglise.
Dérives individuelles ou responsabilité collective ?
Lorsque Mgr Crépy souligne le fait que sa responsabilité à la tête de la commission permanente de lutte contre la pédophilie ne lui donne pour autant aucune autorité hiérarchique sur les évêques ; lorsqu’il affirme que, dans son diocèse, un religieux soupçonné de pédophilie ne dépend pas de lui mais du bon vouloir du supérieur de la congrégation à laquelle il appartient, il illustre parfaitement l’incapacité de l’Eglise à reconnaître que l’une des causes du drame pédophile puisse venir d’un dysfonctionnement de l’institution elle-même et non de seules dérives individuelles.
Lorsque le père Joulain, prêtre et thérapeute, consultant sur des centaines d’affaires de pédophilie, porte le diagnostic d’une «déconnection des évêques avec tout ce qui touche à la sexualité…», on se sent autorisé à interpeller, une nouvelle fois, l’Eglise sur sa théologie de la sexualité humaine.
«Il y faudra une génération»
Lorsque la responsable de l’ONU chargée en 2014 d’une enquête sur les abus sexuels dans l’Eglise déclare (2) : «Le Vatican nous a dit que c’était un problème du passé. Plus nous avançions, plus nous nous rendions compte que ce n‘était pas le cas.» on se dit que même au plus haut sommet de l’Eglise on peut prendre ses désirs pour des réalités. Et lorsqu’on entend les interrogations soulevées, non seulement par l’obstruction de la Curie aux décisions du pape François, mais également par les ambiguïtés du pape lui-même, on se dit qu’il est urgent que les fidèles continuent de se tenir en éveil.
Dans le documentaire de Cash investigation, le père Hans Zollner, membre de la Commission de protection des mineurs mis en place par le Vatican, déclare à Elise Lucet à propos du combat contre la pédophilie : «C’est le travail d’une génération». Comment mieux exprimer que si la détermination est aujourd’hui acquise de lutter contre ce crime , le processus d’éradication et de guérison sera long, sans doute douloureux, semé d’embuches ou de renoncements.
Ce chemin de croix, l’Eglise va devoir le parcourir sous le regard implacable de la société civile, trop heureuse – en certains lieux – de lui faire payer sa dénonciation de l’amoralisme contemporain. En oubliant, au besoin, que dans les années soixante-dix, les mêmes qui se sont institués procurateurs tenaient antenne ouverte à un militantisme pro-pédophile, au nom de l’émancipation de l’enfant et de son droit à une sexualité épanouie.
Pour une commission d’enquête parlementaire ?
Derrière ses excès mêmes, le documentaire de Cash investigation nous dit quelque chose d’essentiel sur l’incompréhension de notre société vis-à-vis des modes de fonctionnement de l’Eglise. Que des prêtres condamnés puissent rester en fonction – fusse comme aumônier d’hôpital – que des évêques convaincus de non-dénonciation conservent leur poste ; que des cardinaux suspects de complaisance continuent de sièger au G9 auprès du pape François… leur est incompréhensible. (3)
Que dans un pays de laïcité le code de droit canonique – sinon la loi de Dieu – puisse prévaloir sur celle des hommes ou lui être contraire interpelle le citoyen. (4) Autorisant Elise Lucet à évoquer, ce soir-là, la possible constitution d’une commission d’enquête parlementaire sur les affaires de pédophilie dans l’Eglise ; avec l’assentiment de François Devaux, président «exaspéré» de la Parole libérée et peut-être celle de nombreux chrétiens sous le choc, devant leur écran de télévision. (5)
Se donner les moyens d’une parole à son tour libérée
Dire que l’institution ecclésiastique se doit aujourd’hui d’ouvrir le dialogue, quel que soit son sentiment d’injustice ou d’incompréhension, tient de l’euphémisme. Cash investigation a frappé fort, non sans arrière-pensées peut-être, là où les médias chrétiens les mieux intentionnés seront toujours tenus par une certaine déférence envers l’institution. C’est pourquoi le choix de la chaise vide lors du débat qui a suivi l’émission apparaît comme une faute. C’est bien connu : les absents ont toujours tort. L’Eglise s’est privée là d’un droit éventuel de rectification, d’explication, de mise en perspective… De même que de la possibilité d’interpeller la société sur ses propres contradictions lorsqu’elle exige la mise à l’écart définitive de tout prêtre ou religieux coupable dans le même temps où elle plaide, ailleurs, pour la réinsertion des condamnés.
On peut entendre Mgr Crépy, lorsqu’il explique avec franchise : « Je suis encore nouveau dans mes fonctions, l’exercice est un peu difficile. Je ne me voyais pas sur le plateau, être mal à l’aise alors que je représente l’Eglise. » (6) L’exigence n’en est que plus grande pour l’Eglise de France de se donner les moyens d’une parole, à son tour libérée, sur ces questions. Le 12 décembre dernier la Cef organisait une réception de fin d’année dans ses locaux de l’avenue de Breteuil, à l’intention des mouvements d’Eglise et des médias. Dans son discours de bienvenue, Mgr Pontier évoquait quelques événements marquants de l’année 2016… sans la moindre allusion aux affaires de pédophilie qui avaient pourtant ébranlé le monde catholique et plus particulièrement le diocèse de Lyon. Qui dira le prix du silence ?
L’accusation se trouve dans le communiqué de la Cef justifiant sa non-participation au débat.
Son témoignage ne figure pas dans le document lui-même mais dans le débat qui a suivi.
On entend parfois, ici ou là, des personnes qui par ailleurs se sont élevées contre le projet de déchoir de la nationalité française des binationaux coupables d’actes terroristes, s’étonner que des prêtres pédophiles fassent toujours partie de l’Eglise… Le secret qui entoure la procédure des procès canoniques fait également débat, qui semble avoir pour effet essentiel de « protéger » l’accusé et l’institution à laquelle il appartient, au détriment des victimes.
Dans le débat, où cette question est évoquée, le sociologue Olivier Bobineau insiste néanmoins pour qu’une telle commission d’enquête, si elle devait voir le jour, porte sur la pédophilie dans toutes les institutions, donc également dans l’éducation nationale. Olivier Bobineau est par ailleurs l’auteur du livre Le sacré incestueux. Les prêtres pédophiles. Ed. DDB, 2017.
Notons au passager que lorsque Mgr Crépy explique son absence du débat, par le fait – compréhensible – qu’il ne se sentait pas suffisamment en possession de son dossier, il fait un sort à la version officielle de la chaise vide, justifiée par le manque de déontologie des journalistes dans le documentaire.
Sur la question de la pédophilie dans l’Eglise, articles publiés sur ce blogue en 2016 Spotlight, des vérités qui continuent d’effrayer Sur les questions de la pédophilie et des dérives sectaires en France. Lien
Abus sexuels : le mal à la racine Sur la timidité de l’épiscopat à s’engager vraiment. Lien
Pédophilie : l’Eglise sous le scalpel A propos du livre d’Isabelle de Gaulmyn sur l’affaire Prenant. Lien
Pour l’aire anglo-saxonne, en raison de l’implication des cardinaux Arinze et Pell, le travail de rectification des traductions avait heureusement abouti, grâce au comité Vox Clara, présidé par George Pell, qui avait été constitué au sein de la Congrégation pour faire contrepoids à la très libérale Commission ICEL (International Commission on English in the Liturgy), organisme de coordination entre les conférences épiscopales anglophones.
Mais depuis que la nouvelle traduction est mise en application, des critiques continuelles (la traduction anglaise serait rejetée par la moitié des fidèles et 71 % des prêtres à cause de son style « trop formel » et « pompeux ») visent à le remettre en cause. La nouvelle Commission entendra certainement ces plaintes (ndlr: personnellement, je suis très à l'aise avec cette traduction, bien plus théologique)
En Espagne, liturgiquement paisible et conciliairement alignée, la nouvelle édition du Missel romain a été révisée sous la surveillance de López Martin et est entrée en vigueur le premier dimanche de Carême.
Pour l’aire française, le projet de traduction de la Congrégation du cardinal Sarah, a été approuvé par environ les trois quarts des évêques français (alors que Liturgiam authenticam n’exige que les deux tiers des voix) lors de leur Assemblée plénière de mars 2016, et on laissait entendre que le nouveau Missel pourrait entrer en vigueur au Carême ou à l’Avent 2017.
Sauf que le vote était assorti d’une condition résolutoire qui a provoqué, jusqu’à présent, le blocage : les évêques français approuvaient, « laissant à la Commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques le soin d’apporter les dernières mises au point du texte ». Or les mises au point que voulait faire la Conférence étaient loin d’être mineures.
Elles concernaient notamment la traduction du Confiteor : le cardinal Sarah voulait « C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute », au lieu de « Oui, j’ai vraiment péché » ; dans le « Credo », il demandait « consubstantiel », au lieu de : « de même nature » ; dans l’Orate fratres il tenait à traduire « Priez mes frères pour que mon sacrifice qui est aussi le vôtre soit agréable à Dieu le Père tout-puissant ℞ Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice pour la louange et la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute sa sainte Église », au lieu de « Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Église ℞ Pour la gloire de Dieu et le salut du monde ». Les Français demandaient que l’ancienne traduction « large » puisse toujours être utilisée ad libitum. Ce que la Congrégation a, jusqu’à présent, refusé.
Au Canada, en Belgique et en Suisse, les évêques n’ont même pris la peine de voter, faisant savoir a priori leur opposition aux rectifications demandées par le cardinal Sarah.
Il est cependant un point que la nouvelle Commission pourrait faire rectifier opportunément, mais gageons qu’elle s’en gardera bien : les pays africains francophones disposent uniquement de l’édition du Missel réalisé par la France et dépendent totalement de l’approbation de la France. On ne leur demande pas même de voter, à l’exception des évêques d’Afrique du Nord, qui font partie de la Commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques, la CEFTL, avec les évêques de Belgique, du Canada, de France, de Suisse, les évêques de Luxembourg et de Monaco, mais dont sont exclus l’Afrique francophone et Haïti. ....
En l'état la traduction du Missel en français est bloquée. François a nommé une commission pour revoir le document de Saint Jean Paul II "liturgiam authenticam". Ce dernier a permis la traduction du Missel en espagnol et en anglais. Le Pape sait manoeuvrer et manager les hommes afin d'aboutir, en prenant parfois un autre chemin. François a nommé personnellement le Cardinal Sarah à la tête de ce dicastère en 2014.
Assurance maladie: USA - Suisse, deux cultures et deux mentalités différentes
Les USA sont nés de la migration des européens vers une terre d'émancipation et de liberté vis-à-vis des monarchies européennes. La liberté est dans les gènes des américains du nord. La constitution des USA, inspirée par celle de la confédération helvétique, est brève. Peu d'Etat central pour une grande liberté locale.
La Suisse connaît des assurances, et l'assurance maladie notamment par le juste et noble combat des partis de gauches. L'assurance maladie est entrée dans les moeurs. Chacun paie dans un fond commun, en solidarité avec les autres. La fondue suisse a pris.
Pour les "soins de santé" qui touchent à la contraception, à l'avortement, à l'euthanasie, les USA et la Suisse vont réagir différemment.
La première question: l'avortement est-il un soin médical ? et l'euthanasie ? En suivant le serment d'Hippocrate, la réponse est négative. Tuer n'est pas un acte médical.
L'abolition ou la refonte de l'Obamacare n'est pas le fait de l'extrême droite, de personnes sans coeur.
Avec l'histoire des USA, liée à la liberté et la volonté du président émérite d'instaurer un système d'assurance maladie en partie inspirée par notre système, la polémique est inévitable Les évêques américains, totalement libre vis-à-vis de l'Etat, ont élevé la voix pour la liberté. Des prêtres, des religieux et religieuses, des laïcs catholiques ne peuvent pas payer pour l'avortement ou l'euthanasie, pas plus pour la contraception.
Obamacare met tout dans le même paquet. Alors l'Eglise aux USA s'est opposée.
Les paroisses américaines sont totalement indépendantes de l'Etat, sans aucun système d'impôts ecclésiastiques. Il y a une saine séparation de l'Eglise et de l'Etat. Les paroisses, les couvents, les diocèses investissent de l'argent pour les services de la charité: aides aux pauvres, guérison des traumatismes laissés par un avortement, des deuils douloureux suite à l'euthanasie.
Cette pro-activité de l'Eglise, cette culture décomplexée vis-à-vis de l'argent n'est pas notre culture hélvétique. Vu d'ici, une assurance maladie est un acquis, une évidence. Peu sont ceux qui la remettent en question.
Le système médiatique européen est plutôt pro-Obama et anti-républicains. Pour Obamacare, le nouveau président Trump n'aurait simplement pas de coeur, ne voulant pas d'aide étatique pour les plus pauvres. Or, le point de vue de l'Eglise nous aide à comprendre les raisons d'une opposition à l'Obamacare.
Les américains, qui connaissent l'influences positives des mouvements pro-vie (l'avortement a causé plus de 80 000 000 de morts) ne voient pas d'un bon oeil ce système d'assurances maladies mises en place par le King Obama.
Il faudrait réformer Obamacare, afin que les soins médicaux soient pour tous, dans le respect des consciences et la promotion des libertés.
« Nous découvrons avec surprise les déclarations de Vincent Neymon, porte-parole adjoint et directeur de la communication de la Conférence des évêques de France dans les colonnes de La Croix.
M. Neymon déclare : "Nous avons eu des échanges avec Élise Lucet et son équipe dès le mois d’octobre 2016, quelques semaines avant l’Assemblée plénière des évêques de novembre à Lourdes. Ils ont menacé de venir sous le nom d’un autre média si nous refusions de les accréditer, ce que nous avons perçu comme une sorte de chantage."
Nous tenons à condamner avec la plus grande fermeté ces déclarations à caractère diffamatoire et pour le moins inexactes qui jettent le discrédit sur le sérieux de notre enquête.
Lors de notre demande d’accréditation le 19 octobre 2016 (et dans les échanges qui ont suivi), nous n’avons jamais menacé nos interlocuteurs de la CEF de venir sous le nom d’un autre média, ou exercé toute forme de chantage. Nous pouvons fournir tous les éléments qui démontrent que cette affirmation de M. Neymon est erronée. Par ailleurs, venant à Lourdes avec Élise Lucet, il nous aurait été difficile de nous prévaloir d’un autre média.
Au contraire, nous avons travaillé en toute transparence. L’équipe de Cash a eu Vincent Neymon longuement au téléphone le 27 octobre 2016 pour préparer l’entretien entre Élise Lucet et Mgr Crépy.
Enfin Monsieur Neymon nous accuse de "grand mépris". Cette accusation est incompréhensible. Dans le documentaire, nous avons donné très largement la parole aux responsables de l’Église. Et le film permettra à chaque téléspectateur de se forger sa propre opinion, loin du procès d’intention que nous intente M. Neymon.
Nous regrettons que le directeur de la communication de la Conférence des Évêques de France ait préféré lancer une polémique publique plutôt que de venir débattre sur notre plateau, et ce malgré nos nombreuses invitations ».
Le Point - réponse Le Suisse Rom@in: le Pape n'a pas couvert de prêtres pédophiles; durant un procès qui a abouti à la condamnation du Père Grassi, il est permis de faire résonner les sons de cloches pour permettre un jugement en connaissance de cause.
Rome reconnaît un nouveau miracle dû à la prière des pastoureaux de Fatima, les bienheureux Francisco et Jacinta Marto, ce qui ouvre la voie à leur canonisation, si les cardinaux exprimaient un avis favorable lors d’un consistoire, probablement après Pâques.
Une première
Lors d’une audience accordée au cardinal Angelo Amato, le pape François a en effet donné son feu vert, ce jeudi 23 mars 2017, à la promulgation d’un décret de la Congrégation pour les causes des saints reconnaissant l’authenticité d’un miracle comme dû à leur intercession.
Le pèlerinage du pape François à Fatima les 12-13 mai 2017, pour le centenaire des apparitions de la Vierge Marie à la Cova da Iria, pourrait donc bien être marqué par la canonisation des pastoureaux. A l’occasion de son pèlerinage pour le Jubilé de l’An 2000, saint Jean-Paul II les avait béatifiés : c’était la première fois que des enfants non-martyrs, frère et soeur, étaient béatifiés ensemble et si jeunes, et ce serait cette année la première fois que des enfants, frère et soeur, non-martyrs, seraient canonisés également ensemble, ce qui encourage les causes de béatification d’autres enfants morts en « odeur de sainteté ».
Saint Dominique Savio (2 avril 1841-9 mars 1857) était une sorte d’exception de jeune « adulte » alors qu’il allait avoir 15 ans – il a été canonisé le 12 juin 1954 par Pie XII – et la bienheureuse Laura Vicuña (5 avril 1891, Chili-22 janvier 1904, Argentine), morte en offrant sa vie pour la conversion de sa mère, alors qu’elle n’avait pas 13 ans, semble avoir ouvert la voie: elle a été béatifiée par Jean-Paul II le 3 septembre 1988. Mais des enfants aussi jeunes, et un frère et une soeur ensemble, on ne l’avait pas encore vu.
Francisco Marto (1908-1919) est mort de la grippe espagnole, le 4 avril 1919 – il n’avait pas 11 ans, et sa petite sœur Jacinta (1910-1920), qui allait avoir 10 ans, est morte l’année suivante à de la même maladie, le 20 février 1920. Depuis les apparitions de 1917, ils n’hésitaient pas à prier le chapelet avec ferveur et à offrir généreusement leurs peines et leurs sacrifices quotidiens pour la paix et la conversion des pécheurs, selon l’appel de la Vierge Marie.
Les deux miracles reconnus
Un premier miracle obtenu par leur intercession commune avait été reconnu par Jean-Paul II le 28 juin 1999 et retenu pour leur béatification: ils avaient été invoqués ensemble. C’était la guérison, le 25 mars 1987, de María Emilia Santos, de Leiria (Portugal), paraplégique, qui avait commencé a invoquer les deux enfants après une retraite pour les malades, à Fatima, et qui achevait alors une neuvaine, après des années de martyre. Elle commença à aller mieux, à s’asseoir dans son lit sans aide et sans douleur, jusqu’à pouvoir se mettre debout le jour anniversaire de la mort de Jacinta, le 20 février 1989.
Le miracle – guérison inexplicable pour l’état actuel de la science – retenu pour la canonisation est la guérison d’un bébé, Felipe Moura Marques, né avec un diabète de type 1 – réputé incurable -, portugais, dont les parents vivaient en Suisse. Sa maman et sa grand-mère ont emmené le bébé sur la tombe des pastoureaux, à Fatima. Lors de leur béatification, le 13 mai 2000, la maman approcha même le bébé du téléviseur en priant les deux bienheureux pour le petit Felipe. Depuis, il vit sans insuline et sans aucun problème de santé, a rapporté l’évêque – aujourd’hui émérite – de Leiria-Fatima, Mgr Serafim de Sousa Ferreira e Silva, en 2005.
Le procès de béatification de leur cousine, la troisième voyante, Lucia dos Santos (22 mars 1907-13 février 2005), devenue ensuite carmélite à Coimbra, et morte à 98 ans, quelques semaines avant Jean-Paul II, est également arrivé à Rome, mais il faudra encore du temps pour examiner quelque 15 000 documents communiqués par le diocèse de Coimbra et les expertises sur le miracle présumé. Le postulateur, le père Romano Gambalunga, a invité « à la patience ».
Tout a été publié
En l’An 2000, la béatification des pastoureaux avait été l’occasion de révéler le contenu du “troisième secret”. Le cardinal Tarcisio Bertone avait été l’envoyé du cardinal Joseph Ratzinger auprès de Sœur Lucie pour préparer l’événement. Il l’a raconté dans son livre « La dernière voyante de Fatima. Ce que m’a dit sœur Lucie », avec une présentation de Benoît XVI (Bayard, 2008).
Et, une fois l’interprétation confirmée par la carmélite – « tout a été publié », a-t-elle affirmé -, c’est le cardinal Angelo Sodano, alors Secrétaire d’Etat, qui a donné la lecture du contenu de ce document, à Fatima, le jour de la béatification, en présence de sœur Lucie.
Une présentation a été publiée ensuite par le cardinal Ratzinger, avec les facsimilés des manuscrits de sœur Lucie, le 26 juin 2000.
Rappelons aussi que le pape Jean-Paul II a renouvelé la consécration du monde à la Vierge de Fatima le 25 mars 1984 et le cardinal Ratzinger était formel : « Sœur Lucie confirma personnellement que cet acte solennel et universel de consécration correspondait à ce que voulait Notre Dame (« Sim, està feita, tal como Nossa Senhora a pediu, desde o dia 25 de Março de 1984 »: « Oui, cela a été fait, comme Notre Dame l’avait demandé, le 25 mars 1984 »: lettre du 8 novembre 1989). C’est pourquoi toute discussion, toute nouvelle pétition est sans fondement. »
Article de Cyprien Viet, journaliste à Radio Vatican à propos de l'émission Cash Investigation sur France 2
Dans la lutte contre les abus sexuels, du chemin a été fait... mais beaucoup reste à faire.
Pour ma part je viens de regarder avec 24h de décalage l'émission de France 2, qui est très dérangeante évidemment, mais aussi très sérieuse, bien documentée, bien menée.
Je dois avouer que pour nous, journalistes catholiques, un certain réflexe de déférence vis-à-vis du clergé peut nous amener parfois à manquer de lucidité face à l'ampleur de ces problématiques. Je le dis en tout cas pour moi. Je reconnais volontiers avoir sous-estimé l'ampleur du phénomène, et je crois que cette méthode de journalisme agressif à l'anglo-saxonne a le mérite de crever l'abcès, même si je ne suis pas à l'aise avec le principe des caméras cachés.
J'ai notamment été marqué par la réflexion du responsable de "La Parole libérée" en fin d'émission sur ces "hommes de foi incapables de la moindre empathie, de la moindre compassion". C'est une vraie pathologie répandue parmi nous, les catholiques, cette carapace que l'on croit protectrice mais qui nous empêche de sentir la souffrance de l'autre, et qui finalement nous éloigne de Dieu.
Je crois vraiment que nous avons tous besoin de conversion. Et comme il est écrit en exergue de l'émission... la Vérité nous rendra libres.
L'interview, mais est-ce une interview ! ?, du Pape François sur la place Saint-Pierre est non seulement ridicule mais relève de la faute professionnelle. Ces images d'évêques en France et de prêtres en caméra cachée, ces agressions style "chasse à l'homme " ne sont pas en faveur de la noblesse de la profession "journaliste d'investigation". (lien Antoine-Marie Izoard, Famille Chrétienne). Le Pape François a été très courtois en prenant même la peine de répondre.
Pour découvrir la vérité, il faut y mettre de l'élégance afin de la rendre crédible. Cette scène pourrait même compromettre la vérité que nous devons tous aux victimes. En ce sens, l'action de La Parole Libérée est providentielle. La fille de François Devaux, président de l'association, peut être très fière de son papa !
Tout d'abord, n'oublions pas qu'une opération d'intelligence orchestrée contre Bergoglio a été médiatisée peu avant le Conclave de 2005 par le gouvernement Kirchner. Le Père Bergoglio aurait mal agi pendant la dictature, notamment avec deux de ses confrères Jésuites. Arnaud Bédat, journaliste d'investigation suisse et fin connaisseur de Bergoglio en Argentine, a su démonter ce piège tendu par le gouvernement dès 2005 (interview, dès 4 minutes)
Les accusations sur la pédophilie contre le Cardinal Bergoglio datent plus ou moins de la même époque, après 2005 mais avant 2010. Avons-nous également à faire à une seconde opération d'intelligence ? Dirigée par qui ?
C'est à vérifier. Dans tous les cas, le gouvernement en place en 2005 n'aurait pas hésité une seule seconde à instrumentaliser cette affaire. Il ne l'a pas fait.
Pédophilie et Cashinvestigation: l'Eglise catholique ne craint jamais la vérité.
Le père Grassi a bel et bien été condamné par le justice civile "sous le règne" du Cardinal Bergoglio. N'oublions pas: c'est d'abord et avant tout l'évêque du lieu qui est responsable du Père Grassi, sous la tutelle de la Congrégation pour la doctrine de la foi, souveraine sur ces crimes depuis le Motu Proprio de Saint Jean-Paul II en 2001.
Il est tout à fait possible que le Cardinal Bergoglio, primat d'Argentine, ai cherché la vérité durant l'instruction, d'où un livre avec son nom. Et alors ? Est-ce un mal ? La procédure judiciaire cherche toujours à faire résonner les différents sons de cloches afin de juger avec droiture, en connaissance de cause.
Cashinvestigation et le Pape François: le Père Grassi a été condamné en 2009 à 15 ans de prison pour abus sexuel aggravé d'un mineur en 2002, âgé de 19 ans.
Le journal argentin de La Nacion relève que l'évêque du Père Grassi a communiqué sur ce scandale. Le prêtre a été retiré de toute mission pastorale du diocèse. La sentence de prison a même été confirmée.
L'évêque de Morón publié sur son site une brève déclaration faisant référence à la situation juridique du père Julio César Grassi, condamné à 15 ans de prison pour « abus sexuels graves » contre un mineur à la Fondation Happy Children .
Dans la lettre, l'évêque a noté que « depuis le début du procès, le prêtre a été retiré de toute mission pastorale du diocèse » et que « la mesure est en vigueur pour le Père Grassi dictée par l'évêque de Moron, Mgr Luis Eichhorn, lui interdisant le ministère public ».
« À juste titre, le Saint-Siège a ordonné une enquête préliminaire sur les allégations de la conduite de ce prêtre, qui est venu à la connaissance de Rome par un rapport envoyé à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
L'Évêché, selon les procédés canoniques existants à la disposition du Saint-Siège, a dûment et en temps voulu informer l'opinion publique ".
Le 21 mars 2017, le juge a rejeté à l'unanimité les recours introduits dans la cause attribuée au prêtre, validant la décision de la Cour suprême de la province de Buenos Aires.
Ainsi, la sentence est devenue un arrêt définitif de la Cour pénale n ° 1 de Morón, de la province de Buenos Aires . Elle a condamné Grassi à 15 ans de prison comme auteur des infractions répétées d'abus sexuel aggravé; le prêtre était responsable de l'éducation et de la garde de l'enfant victime.
Le prêtre a été condamné en 2009 à 15 ans de prison pour abus sexuel aggravé d'un mineur en 2002, âgé de 19 ans. La victime a témoigné dans un programme de télévision comment il avait été abusé par un prêtre quand il avait 15 ans. Il vivait dans le Happy Children Foundation, dont était responsable le père Grassi.
Cependant, le prêtre a connu une libération conditionnelle avant d'être arrêté en 2013. Après cette confirmation, il sera donc condamné à plus de douze ans de prison.
Le prêtre est actuellement hébergé à la prison de l'unité no. 41 de Campana, province de Buenos Aires.
"J'éprouve un sentiment profond à la fois de honte, d'humilité et de détermination parce que je suis bien conscient que nous avons commis des erreurs, qu'il y a eu des silences coupables, qu'on a plus voulu défendre l'institution que faire la légitime place aux souffrances des victimes", a souligné le prélat.
"Il y a eu une culture du silence. Nous voulons la briser pour avoir une culture de l'écoute et de l'accompagnement des victimes"
Canonisation/Fatima : Deux des trois voyants de Fatima (Portugal) devraient être canonisés le 13 mai 2017, affirme le site Il Faro di Roma le 22 mars.
Le pape François pourrait annoncer, lors du consistoire qui se tiendra après Pâques dans la seconde moitié d’avril, son intention de proclamer saints les bienheureux Jacinthe et François Marto durant son voyage à Fatima, à l'occasion du centenaire des apparitions mariales. Jean Paul II les avait béatifiés le 13 mai 2000, également à Fatima.
Le Pape Benoît XVI avait déclaré que les crimes de pédophilie étaient en lien avec les révélations de Fatima. La persécution contre l'Eglise provient de l'intérieur. Le fait que les saints patrons des enfants, Jacinthe et François soient canonisées, est providentiel en regard de la crise que l'Eglise catholique traverse.
"Alors que ce sont les évêques qui parlent d'un acharnement médiatique, le Pape Benoît XVI a en fait rappelé avec force que la persécution ne vient pas de l'extérieur mais de l'intérieur de l'Eglise, des péchés des hommes de cette même Eglise. Exprimé ainsi, à mon avis, cela ne peut être qu'une forte affirmation".
Président de l'association La Parole libérée, François Devaux a collaboré à l’enquête de “Cash Investigation”, diffusée mardi 21 mars à 20h55 sur France 2, sur les stratégies mises en place par la hiérarchie catholique pour étouffer les affaires de pédophilie dans l’Eglise.
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Une certaine communication d'une partie de l'Eglise catholique a choisi l'option de la chaise vide. Malheureusement, le silence de Vincent Neymon semble encore de mise.
Mediapart : 25 évêques auraient couvert quelques 32 prêtres pédophiles, dont 339 victimes ! Une seule victime serait déjà une victime de trop. Affreux ...
L'Eglise catholique face à la pédophilie: cashinvestigation de France 2 et la chaise vide
Mais sur le fond, comment savoir si cette enquête est exacte ? Si les conseillers médiatiques ne parlent que de la déontologie des enquêteurs, nous ne pouvons pas savoir grand chose sur les faits.
L'essentiel est là: la rédaction de "Cash" dévoile comment de hauts responsables de l’Eglise ont couvert certains agissements en protégeant des prêtres accusés d’agressions sexuelles sur mineurs.
Je regrette amèrement l'absence d'un représentant de l'Eglise pour le débat. La politique de la chaise vide n'est jamais recommandée. D'autant plus que les méthodes non-professionnelles veulent montrer la fuite des leaders face aux questions. L'absence au débat met en scène exactement cela, le silence ; là est le paradoxe. Elle donne la désagréable impression d'avoir quelque chose à cacher.
La défense de l'institution fut justement la funeste erreur du diocèse de Boston, décrite dans la film Spotlight. Au fond, le silence ou peut-être une forme d'omerta sont les grands problèmes et ils sont récurrents.
L'attitude défensive ne porte absolument aucun fruit. L'Eglise n'est d'ailleurs nullement sous attaques; ce sont les victimes qui ont été attaquées, abusées et violées. Jésus bafoué s'identifie à elles.
La seule défense acceptable doit être dirigée pour leur propre bien. L'Eglise doit absolument placer les victimes au coeur de sa vie. Pour elle, l'unique lieu légitime est naturellement aux côtés des victimes.
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A lire: Koz' reprend les propos "d'un communiquant", ou d'un "conseiller" médiatique Vincent Neymon, décidément peu inspiré. Rester silencieux face aux accusations de silence ?
"Des sources fiables indiquent que la Fraternité Saint-Pie X et le Vatican sont à deux doigts d’un accord. En fait, on attend juste que Mgr Fellay fasse quelques retouches internes, pour franchir la grande étape : le retour total et officiel, en tant que prélature personnelle, des lefebvristes dans l’Eglise de Rome. De cette façon, le pape François serait en mesure d’achever un processus qui a commencé sous le pontificat de Benoît XVI, et qui a échoué pour des questions théologiques, mais qui sont maintenant dépassées par la volonté du pape de ne pas demander à ce que soient clarifiés et éclaircis.
En outre Mgr Lefebvre a écrit que si le Concile Vatican II est interprété dans l’herméneutique de la continuité, il n’y aurait pas de problème pour la pleine Communion avec Rome. Et il n’y a pas de problème parce que dans l’Eglise, comme déjà dit Benoît XVI, le Concile est lu de cette façon. […] Et même ceux-ci, mais avec toute la prudence nécessaire, il est entendu que le climat peut être mûr pour une annonce importante. En outre, le pape a une certaine sympathie pour les lefebvristes (et moins pour les traditionalistes dans sa propre maison), dont il a hérité, apparemment, d’une bonne impression que lui a fait la Fraternité quand il était archevêque de Buenos Aires."
Salutaire mais surprenant : l’inquiétude sur le porno sort un peu des milieux cathos, certes précurseurs mais qui peinent à mobiliser sur le sujet. Alors que Laurence Rossignol annonçait une réflexion pour bloquer l’accès aux mineurs, c’est la Fondation pour l’Innovation Politique qui sort une note sur le sujet (accessible sur le site de la Fondapol dans une note au titre explicite : « Porno addiction : nouvel enjeu de société »).
Et, si le titre de ce billet a coupablement succombé au second degré, cette note illustre aussi la misère sexuelle à laquelle la consommation de porno peut conduire des adultes, en raison de phénomènes neurologiques observés.
Les pages 18 et 19 sont consacrées aux « effets du porno : l’escalade vers l’extrême » – et notamment ce fait qui peut paraître ridicule : un homme peut se trouver sexuellement excité par l’allumage de son ordinateur ou l’apparition d’un pop-up.
Au final, non seulement les personnes risquent de perdre leur aptitude à une activité sexuelle normale (et mettre ainsi en danger leurs relations réelles) mais, plus encore, sous l’effet des décharges répétées de dopamine, se trouver moins sensibles à toutes les activités génératrices de dopamine, en ce compris les activités sociales, sportives ou artistiques.
La note souligne aussi qu’a été observé non seulement une baisse de l’attirance sexuelle pour son partenaire, son conjoint, mais également une baisse de l’attachement sentimental (p. 21) : « le porno est susceptible de faire perdre tout intérêt pour le partenaire habituel. » Autant savoir à quoi l’on s’expose dans une activité que tous – dont quelques politiques, récemment – dépeignent comme anodine et qui, de prime abord, paraît sans conséquences.
Providentiellement, le Pape François va se rendre à Fatima pour le centenaire des apparitions du 13 mai 1917.
Il ne faut pas oublier que la nébuleuse d'opposition au Pape François se nourrit également des secrets et des phantasmes mystiques. Vous l'avez deviné ? le troisième secret de Fatima, qui ne serait pas encore terminé, annonce ni plus ni moins que l'apostasie de l'Eglise et la venue d'un faux Pape.
Lorsque les révélations privées (celles-ci sont inventées de toutes pièces) prennent le dessus sur le don de la foi pure, la crédulité ne semble plus avoir de limites.
Un livre ferait des révélations "explosives" sur le troisième secret, évoquant l'apostasie de l'Eglise (sic!).
Cet ouvrage sort en Espagne par Jose Maria Zavala, intitulé «El secreto mejor guardado de Fatima», - le secret le mieux gardé de Fatima. C'est un opus de 330 pages, qui retrace l'histoire des apparitions de 1917 et du troisième secret. L'auteur, converti au catholicisme, dévot de Padre Pio, est un journaliste très connu en Espagne, auteur d'une trentaine d'ouvrages d'histoire et de religion.
Dans le bouquin, il y a aussi une conversation avec le Père Gabriele Amorth, récemment décédé, qui avait lui aussi une grande dévotion pour le religieux de Pietrelcina.
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Une lettre inexpliquée et mystérieuse:
«Maintenant, je vais vous révéler le troisième fragment du secret; cette partie est l'apostasie dans l'Eglise. Notre-Dame nous a montré une vision d'un individu que je décris comme 'le Saint Père', devant une multitude qui fait son éloge.
Mais il y avait une différence avec un vrai Saint-Père, le regard du diable, celui-là avait les yeux du mal.
Puis, quelques instants plus tard, nous avons vu le même Pape entrer dans une Église, mais cette Église était l'Église de l'enfer, il n'y a aucune manière de décrire la laideur de cet endroit, il ressemblait à une forteresse en béton gris, avec des angles brisés et des fenêtres comme des yeux, il y avait un pic sur le toit de l'édifice.
Nous avons tout de suite levé les yeux vers Notre-Dame qui nous a dit vous avez vu là l'apostasie dans l'Eglise, cette lettre peut être ouverte par le Saint-Père, mais elle doit être annoncée après Pie XII et avant 1960.
Sous le règne de Jean-Paul II la pierre angulaire de la tombe de Pierre doit être enlevée et transportée à Fatima.
Puisque le dogme de la foi n'est pas conservé à Rome, son autorité sera enlevée et donnée à Fatima.
La cathédrale de Rome doit être détruit et un nouvelle construite à Fatima.
Si 69 semaines après que cet ordre soit annoncé, Rome continue son abomination, la ville sera détruite.
Notre-Dame nous a dit que c'est écrit, Daniel 9,24-25 et Matthieu 21: 42-44».
« Ce n’est pas Amoris Laetitia qui a mis en crise la famille; c’est la crise de la famille qui met en mouvement l’Église », affirme le cardinal Kevin Farrell, préfet du nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. Il souligne la nouveauté de l’exhortation apostolique post-synodale un an après sa sortie (19 mars 2016).
Ce n’est pas Amoris Laetitia qui a mis en crise la famille; c’est la crise de la famille qui met en mouvement l’Église
Le cardinal s’exprime sur le sens d’Amoris Laetitia et son lien avec les précédents documents de l’Église sur la famille dans une interview à la revue espagnole Vida Nueva publiée intégralement sur le site du dicastère. Il parle aussi des futures Journées internationales de la jeunesse au Panama, en 2019, et du 50e anniversaire de l’encyclique Humanae Vitae (1968) du pape Paul VI.
Amoris Laetitia, « le document du magistère le plus attendu »
Le cardinal Farrell note qu’Amoris Laetitia, est « le document magistère le plus attendu de ces dernières années ». Une de ses idées centrales et que « le sens du mariage chrétien n’a pas changé – ni l’annonce de sa beauté par l’Église » estime le préfet : « mais la pastorale, les soins, l’attention de l’Église envers les familles, en particulier envers les personnes qui ont le plus besoin d’aide, de soutien et d’accompagnement, doivent changer, en termes de croissance et d’approfondissement. C’est la véritable révolution ».
Pour l cardinal, « l’indissolubilité du mariage » n’est pas « en danger à cause d’Amoris Laetitia » : l’Église « réaffirme l’union indissoluble entre l’homme et la femme » et « encourage et remercie … les familles qui restent fidèles aux enseignements de l’Évangile ».
En publiant Amoris Laetitia, souligne le préfet, « le pape a ouvert la voie pour rappeler certains défis pastoraux » qui touchent avant tout « des chemins pratiques », des « conseils » et des « stratégies ». Le cardinal rappelle, toujours en citant l’exhortation, que « tout cela constitue une pédagogie de l’amour qui ne peut pas ignorer la sensibilité actuelle des jeunes ».
Rencontre mondiale des familles à Dublin
Le cardinal Farell parle aussi de la préparation de la IXe Rencontre mondiale des familles qui se tiendra à Dublin du 22 au 26 août 2018 sur le thème « L’Évangile de la famille, joie pour le monde ». Il estime qu’il existe un lien entre cet événement et l’exhortation apostolique : c’est « le thème de la joie » qui les unit. « Amoris Laetitia, ajoute-t-il, est l’annonce de la joie de l’Évangile à la famille, lieu préférentiel de l’amour. »
« La famille, le monde, l’Église, la Croix et la Trinité sont les éléments qui composent le logo de la rencontre de Dublin », rappelle le cardinal. « Derrière, on voit la carte du monde, de la maison commune de toutes les familles ».
Une lettre officielle du pape pour cette rencontre est attendue à la fin du mois de mars, précise le cardinal. Elle donnera « des indications plus précises » sur « la façon dont l’Évangile continue à être la joie pour le monde d’aujourd’hui et comment les familles peuvent vivre et témoigner » que « la miséricorde est le cœur de Dieu ».
JMJ 2019 au Panama
Le cardinal Farell parle aussi de la préparation des JMJ prévues du 22 au 27 janvier 2019 au Panama. La première réunion officielle s’est tenue en novembre 2016 à Rome, explique-t-il. Et en décembre, il a visité le Panama : « Ce fut une belle occasion pour visiter les sites possibles qui accueilleront les célébrations et pour connaître la réalité du pays et de l’Église locale », dit-il. « Nous annoncerons bientôt le logo et l’hymne » de cet événement, ajoute le préfet.
Il y aura en avril à Rome, poursuit le cardinal, une rencontre internationale « des leaders de la jeunesse et des jeunes … du monde entier ainsi que des représentants de mouvements et d’associations internationales ». L’« une occasion d’une évaluation des JMJ de Cracovie et de la préparation de celles de Panama ». En outre, ce « sera également l’occasion d’aborder les questions liées au prochain Synode sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel, dit le cardinal. Le dimanche des Rameaux, les jeunes Polonais livreront les symboles des Journées (la croix, et l’icône de Marie Salut du Peuple romain) aux jeunes Panaméens, continuant la tradition du relais. »
Si pour des raisons de climat, la rencontre aura lieu durant l’hiver de l’hémisphère nord, le cardinal se dit « confiant » : « nous ne devrions pas sous-estimer la capacité des jeunes à trouver des occasions de participer ». En outre, en « août les jeunes Latino-Américains sont en année scolaire et eux aussi ont dû prendre des dispositions pour les Journées européennes » advenues en Europe.
50e anniversaire de l’encyclique Humanae Vitae
L’année prochaine aura lieu le 50e anniversaire de la publication de l’encyclique Humanae Vitae du pape Paul VI. Le cardinal Farell rappelle que le pape François cite « largement » cette encyclique dans Amoris Laetitia.
« Contredite et souvent mal comprise, parce que souvent réduite à un problème de pilule en négligeant l’enseignement principal: l’inséparabilité des aspects unitif et procréatif de l’union conjugale », la publication d’Humanae Vitae était « particulièrement difficile », note-t-il. « Mais sans aucun doute elle fait partie de la seule route doctrinale et de la sagesse de l’Église sur le mystère de la vie humaine ».
Humanae Vitae, estime le cardinal, « comme Amoris Laetitia, parlent surtout du thème de l’amour, chacun à sa manière, … ce sont de grands enseignements sur l’amour que nous devons mettre à la base de la pastorale familiale, mais aussi de celle des jeunes, en vue de l’éducation à l’amour avant même la préparation au mariage ».
Le nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie
Le préfet aborde aussi « les plans de travail » du nouveau dicastère qu’il dirige depuis septembre 2016 : « la logistique – travaux pour permettre la réunification des deux conseils précédents », « le personnel » et « le contenu » pour « élaborer et mettre en œuvre les lignes directrices indiquées dans les Statuts ».
« Je souhaite, conclut-il, qu’autant que possible, avec la nomination de membres et de consultants – y compris des hommes et des femmes laïcs, célibataires et mariés, engagés dans les différents domaines d’activité et provenant des différentes parties du monde – le Dicastère puisse démontrer pleinement l’universalité de l’Église. »
« Confesser est une priorité pastorale… On confesse chaque fois qu’on te le demande », a affirmé le pape François devant les participants au XXVIIIème Cours annuel sur le for interne organisé par la Pénitencerie apostolique, qu’il a reçus le 17 mars 2017 au Vatican. Le pape a brossé le portrait robot du « bon confesseur », en trois points : immergé dans la relation avec le Christ, capable de discernement et prêt à saisir l’occasion d’évangéliser.
Le tribunal de la Pénitencerie est « le type de tribunal que j’aime beaucoup », a confié le pape François, « parce que c’est un ‘tribunal de la miséricorde' ». Il a exhorté les pasteurs à se rendre quotidiennement « dans les périphéries du mal et du péché ». « S’il vous plaît, a-t-il insisté, qu’il n’y ait pas de panneaux : ‘Confessions uniquement le lundi, le mercredi de telle à telle heure' ».
Au cours de la rencontre, le pape a aussi évoqué la légende de « la Vierge des mandariniers », qui fait entrer les voleurs « par la fenêtre », au Paradis : « lorsqu’ils meurent, il y a la queue devant Pierre qui a les clés … ; et la Vierge Marie, quand elle voit l’un d’entre eux, lui fait signe de se cacher ; et puis lorsqu’ils sont tous passés, Pierre ferme et la nuit tombe et la Vierge Marie l’appelle par la fenêtre et le fait entrer par la fenêtre ».
Le pape a longuement détaillé trois aspects qui caractérisent un « bon confesseur » : c’est « avant tout un véritable ami de Jésus », ce qui exige de « cultiver la prière ». En effet, « un confesseur qui prie sait bien qu’il est lui-même le premier pécheur et le premier pardonné. On ne peut pardonner dans le sacrement sans être conscient que l’on a été pardonné avant. Et la prière est donc la première garantie pour éviter toute attitude de dureté qui juge inutilement le pécheur et non le péché ».
« Le bon confesseur est, en second lieu, a poursuivi l’évêque de Rome un homme de l’Esprit, un homme du discernement ». Un discernement nécessaire pour donner une réponse adaptée aux « troubles spirituels », y compris en appelant un exorciste si nécessaire. Et le pape de déplorer : « Que de mal est fait à l’Église par ce manque de discernement ! (…) Le confesseur ne fait pas sa volonté et n’enseigne pas sa propre doctrine. Il est appelé à faire toujours et seulement la volonté de Dieu ».
Enfin, troisième point : « Le confessionnal est aussi un véritable lieu d’évangélisation. En effet, il n’y a pas d’évangélisation plus authentique que la rencontre avec le Dieu de la miséricorde. (…) Parfois il sera nécessaire de ré-annoncer les vérités de la foi les plus élémentaires, (…) parfois, il s’agira d’indiquer les fondements de la vie morale ».
AK
La confession: discours du pape François
Chers frères,
Je suis heureux de vous rencontrer à cette première audience avec vous après le Jubilé de la miséricorde, à l’occasion du cours annuel sur le for interne. J’adresse mes salutations cordiales au cardinal Grand Pénitencier, et je le remercie pour ses aimables paroles. Je salue le régent, les prélats, les officials et le personnel de la Pénitencerie, les collèges des pénitenciers ordinaires et extraordinaires des basiliques papales « in Urbe » et vous tous, participants à ce cours.
En réalité, je vous le confesse, le tribunal de la Pénitencerie est le type de tribunal que j’aime beaucoup. Parce que c’est un « tribunal de la miséricorde » auquel on s’adresse pour obtenir ce médicament indispensable pour notre âme qu’est la miséricorde divine !
Votre cours sur le for interne qui contribue à la formation de bons confesseurs, est plus que jamais utile et je dirais même nécessaire de nos jours. Certes, on ne devient pas de bons confesseurs grâce à un cours, non ; l’école du confessionnal est une « longue école » qui dure toute la vie. Mais qu’est-ce qu’un « bon confesseur » ? Comment devient-on un bon confesseur ?
Je voudrais indiquer à ce propos trois aspects.
Le « bon confesseur » est avant tout un véritable ami de Jésus, bon pasteur. Sans cette amitié, il sera bien difficile de faire mûrir cette paternité, si nécessaire dans le ministère de la réconciliation. Être amis de Jésus signifie avant tout cultiver la prière. D’une part une prière personnelle avec le Seigneur, demandant sans cesse le don de la charité pastorale, et d’autre part une prière spécifique pour l’exercice de la tâche de confesseur et pour les fidèles, frères et sœurs qui s’approchent de nous à la recherche de la miséricorde de Dieu.
Un ministère de la Réconciliation « enveloppé de prière » sera le reflet crédible de la miséricorde de Dieu et évitera ces duretés et incompréhensions qui pourraient parfois être générées aussi dans la rencontre sacramentelle. Un confesseur qui prie sait bien qu’il est lui-même le premier pécheur et le premier pardonné. On ne peut pardonner dans le sacrement sans être conscient que l’on a été pardonné avant. Et la prière est donc la première garantie pour éviter toute attitude de dureté qui juge inutilement le pécheur et non le péché.
Dans la prière il est nécessaire d’implorer le don d’un cœur blessé, capable de comprendre les blessures des autres et de les guérir avec l’huile de la miséricorde, celui que le bon Samaritain a versé sur les plaies de ce malheureux de qui personne n’avait eu pitié (cf. Lc 10,34)
Dans la prière, nous devons demander le don précieux de l’humilité pour qu’il apparaisse toujours clairement que le pardon est un don gratuit et surnaturel de Dieu, dont nous sommes de simples, bien que nécessaires, administrateurs, par la volonté même de Jésus ; et Il se réjouira certainement si nous faisons un large usage de sa miséricorde.
Dans la prière, ensuite, nous invoquons toujours l’Esprit-Saint, qui est un Esprit de discernement et de compassion. L’esprit permet de s’identifier avec les souffrances des sœurs et des frères qui s’approchent du confessionnal et de les accompagner avec un discernement prudent et mûr et avec une véritable compassion pour leurs souffrances, causées par la pauvreté du péché.
Le bon confesseur est, en second lieu, un homme de l’Esprit, un homme du discernement. Que de mal est fait à l’Église par ce manque de discernement ! Que de mal fait aux âmes par un agir qui ne plonge pas ses racines dans l’écoute humble de l’Esprit-Saint et de la volonté de Dieu. Le confesseur ne fait pas sa volonté et n’enseigne pas sa propre doctrine. Il est appelé à faire toujours et seulement la volonté de Dieu, en pleine communion avec l’Église dont il est le ministre, c’est-à-dire le serviteur.
Le discernement permet de distinguer toujours, pour ne pas confondre, ne pas faire un amalgame. Le discernement éduque le regard et le cœur, permettant cette délicatesse d’esprit si nécessaire devant celui qui ouvre le sanctuaire de sa conscience pour en recevoir lumière, paix et miséricorde.
Le discernement est nécessaire aussi parce que, celui qui s’approche du confessionnal, peut venir des situations les plus disparates ; il pourrait aussi avoir des troubles spirituels, dont la nature doit être soumise à un discernement attentif, tenant compte de toutes les circonstances existentielles, ecclésiales, naturelles et surnaturelles. Si le confesseur se rendait compte de la présence de véritables troubles spirituels – qui peuvent aussi être en grande partie psychiques, et cela doit être vérifié à travers une saine collaboration avec les science humaines – il ne devra pas hésiter de faire référence à ceux qui, dans le diocèse, sont chargés de ce ministère délicat et nécessaire, à savoir les exorcistes. Mais ceux-ci doivent être choisis avec un grand soin et beaucoup de prudence.
Enfin, le confessionnal est aussi un véritable lieu d’évangélisation. En effet, il n’y a pas d’évangélisation plus authentique que la rencontre avec le Dieu de la miséricorde, avec le Dieu qui est miséricorde. Rencontrer la miséricorde signifie rencontrer le vrai visage de Dieu, tel que le Seigneur Jésus nous l’a révélé.
Le confessionnal est alors un lieu d’évangélisation et donc de formation. Dans le dialogue, bien que bref, qu’il crée avec le pénitent, le confesseur est appelé à discerner ce qui est plus utile et ce qui est carrément nécessaire au chemin spirituel de ce frère ou de cette sœur ; parfois il sera nécessaire de ré-annoncer les vérités de la foi les plus élémentaires, le noyau incandescent, le kérygme, sans lequel l’expérience de l’amour de Dieu et de sa miséricorde resterait comme muette ; parfois, il s’agira d’indiquer les fondements de la vie morale, toujours en rapport avec la vérité, au bien et à la volonté du Seigneur. Il s’agit d’une œuvre de discernement prompt et intelligent, qui peut faire beaucoup de bien aux fidèles.
En effet, le confesseur est appelé quotidiennement à se rendre dans les « périphéries du mal et du péché » – ce n’est pas une belle périphérie ! – et son œuvre représente une authentique priorité pastorale. Confesser est une priorité pastorale. S’il vous plaît, qu’il n’y ait pas des panneaux : « Confessions uniquement le lundi, le mercredi de telle à telle heure ». On confesse chaque fois qu’on te le demande. Et si tu es là [dans le confessionnal] en train de prier, tu es avec le confessionnal ouvert, qui est le cœur de Dieu ouvert.
Chers frères, je vous bénis et je vous souhaite d’être de bons confesseurs : immergés dans la relation avec le Christ, capables de discernement dans l’Esprit-Saint et prêts à saisir l’occasion d’évangéliser.
Priez toujours pour les frères et sœurs qui s’approchent du sacrement du pardon. Et s’il vous plaît, priez aussi pour moi.
Et je ne voudrais pas finir sans quelque chose qui m’est venu à l’esprit quand le cardinal préfet a parlé. Il a parlé des clés et de la Vierge Marie, et cela m’a plu et je dirai une chose… deux choses. Cela m’a fait beaucoup de bien quand, étant jeune, je lisais le livre de saint Alphonse Marie de Liguori sur la Vierge Marie : les gloires de Marie. À la fin de chaque chapitre, il y avait toujours un miracle de la Vierge Marie, par lequel elle entrait au milieu de la vie et arrangeait les choses.
Et la seconde chose. Sur la Vierge Marie, il y a une légende, une tradition dont on m’a dit qu’elle existe dans le sud de l’Italie : la Vierge des mandariniers. C’est une terre où il y a beaucoup de mandariniers, n’est-ce pas ? Et on dit qu’elle est la patronne des voleurs [il rit ; ils rient]. On dit que les voleurs vont prier là-bas. Et la légende, à ce qu’on dit, est que les voleurs qui prient la Vierge des mandariniers, lorsqu’ils meurent, il y a la queue devant Pierre qui a les clés et qui ouvre pour laisser passer quelqu’un, puis il ouvre et en laisse passer un autre ; et la Vierge Marie, quand elle voit l’un d’entre eux, lui fait signe de se cacher ; et puis lorsqu’ils sont tous passés, Pierre ferme et la nuit tombe et la Vierge Marie l’appelle par la fenêtre et le fait entrer par la fenêtre.
C’est un récit populaire mais il est très beau : pardonner avec notre Maman à ses côtés ; pardonner avec sa Mère. Parce que cette femme, cet homme qui vient au confessionnal, a une Mère au ciel qui lui ouvrira la porte et l’aidera au moment d’entrer au ciel. Toujours la Vierge Marie, parce que la Vierge Marie nous aide aussi dans l’exercice de la miséricorde. Je remercie le cardinal pour ces deux signes : les clés et la Vierge Marie. Merci beaucoup.
Je vous invite – c’est l’heure – à prier ensemble l’Angelus : « Angelus Domini… »
[Bénédiction]
Ne dites pas que les voleurs vont au ciel ! Ne dites pas cela. [il rit ; ils rient]
Thierry de Roucy, le prêtre intenable que l’Eglise menace d’excommunier
Le curé, sorte de gourou catholique, a été condamné en 2011 par un tribunal religieux pour abus sexuel et abus de pouvoir, mais refuse de se plier aux décisions de l’institution.
S’il n’était question d’abus sexuels et de dérives sectaires, l’affaire serait hautement cocasse. Un curé français chic et choc, Thierry de Roucy, vivant jusqu’à récemment près de New York, est menacé ni plus ni moins d’excommunication, c’est-à-dire d’être radié de l’Eglise, la peine maximale que l’institution peut infliger à ses fidèles. Bref, une sanction rarissime, d’autant plus pour un abbé. Prêtre très controversé, Thierry de Roucy est surtout devenu très embarrassant pour la hiérarchie catholique.
En 2011, il a été condamné par un tribunal ecclésiastique (la justice interne de l’Eglise) pour abus sexuel et abus de pouvoir sur l’un de ses bras droits, un jeune homme majeur au moment des faits. Puis en 2015, en appel devant l’officialité (le tribunal catholique) du Languedoc-Roussillon, il a été sommé de verser 80 000 euros de dommages et intérêts à sa victime, ce qu’il se refuse à faire.
Aucune procédure n’a été enclenchée devant la justice française, car la victime n’avait pas porté plainte à l’époque. «L’Eglise n’a pas de gendarmerie. Menacer Thierry de Roucy d’excommunication, c’est le moyen qu’a l’institution pour faire pression», explique àLibération une source proche du dossier. Seul moyen aussi de l’obliger à s’acquitter de ses 80 000 euros.
Dans les milieux catholiques, Thierry de Roucy n’est pas n’importe qui. Il a connu son heure de gloire en fondant, en 1990, une association humanitaire, Points-Cœur, très en vogue auprès de jeunes cathos de bonne famille pendant une quinzaine d’années.
L’objectif était d’envoyer bénévolement à l’étranger des jeunes en mission dans des quartiers pauvres. Aujourd’hui, Points-Cœur est toujours actif dans une quinzaine de pays. En parallèle, le prêtre a créé, sous son autorité, trois associations de prêtres et de religieuses qui comptent, en 2017 une centaine de membres.
«Culte de la personnalité»
Tout allait bien jusqu’à ce que les premiers témoignages parviennent aux autorités ecclésiastiques au début des années 2000, mettant en cause des dérives internes. «Tout tourne autour de la personnalité de Thierry de Roucy. Il y a un vrai culte de la personnalité et une idéologie très enfermante. On envoie, sans les former, des jeunes vivre dans des conditions très extrêmes», nous raconte une jeune femme, partie en mission au Liban il y a une douzaine d’années.
Au même moment, l’ex-bras droit de Thierry de Roucy alerte l’Eglise sur les abus sexuels dont il a été la victime. L’affaire remonte au Vatican, où la Congrégation pour la doctrine de la foi demande l’ouverture d’une procédure judiciaire interne qui aboutit, en 2011, à la condamnation du fondateur de Points-Cœur.
Homme de réseaux, Thierry de Roucy a toujours bénéficié d’importants soutiens, notamment dans la grande bourgeoisie catholique, ce qui lui a permis de faire traîner les choses. En 2013, il est même promu par l’Etat officier de la Légion d’honneur malgré sa condamnation par l’Eglise.
Depuis 2011, la pression s’est nettement accentuée, obligeant l’évêque de Toulon, Mgr Dominique Rey, à réagir. C’est de lui dont Thierry de Roucy et ses œuvres dépendent hiérarchiquement. Chef de file des milieux ultraconservateurs catholiques, Rey a longtemps traîné les pieds pour régler la question de Points-Cœur et de Roucy. Il est même intervenu en 2013 (mais sans succès) pour que le prêtre condamné puisse aller s’installer à Genève. Prudemment, l’évêque suisse du lieu a refusé de l’accueillir.
«Il n’en fait qu’à sa tête»
Coup sur coup, deux rapports commandés par Rey, le premier en 2014 et le second fin 2016, ont mis en cause les dysfonctionnements internes de Points-Cœur. L’évêque a dû aussi exiger que Thierry de Roucy rentre des Etats-Unis, le menaçant même, puisqu’il n’obtempérait pas, de le déchoir de son statut de prêtre pour «désobéissance». «Roucy n’en a toujours fait qu’à sa tête», explique un prêtre, très bon connaisseur du dossier.
En fait, c’est l’archevêque de New York, Timothy Dolan, qui a demandé expressément le départ de Thierry de Roucy, qui vivrait désormais en région parisienne. Frappé de plein fouet par les scandales liés à la pédophilie, l’épiscopat américain est devenu très sourcilleux.
De son côté, l’association Points-Cœur se terre dans son silence. Au siège, dans le sud de la France, on fait savoir que le responsable actuel, le père Laurent Pavec, «est à l’étranger». Pour ce qui est du fondateur, il est injoignable malgré plusieurs tentatives, vivant probablement en région parisienne.
Thierry de Roucy, malgré tout, bénéficie encore de solides appuis, rassemblés au sein d’une association, Compassion et Vérité, qui regroupe des parents de religieux engagés auprès de lui. En septembre 2016, son président, Thierry Palluat de Besset, a envoyé un très long courrier aux évêques français, dénonçant des «manipulations malhonnêtes» et contestant la régularité des procédures engagées contre le prêtre et ses œuvres.
De son évêché, Dominique Rey a été contraint, à son tour, de réagir et d’écrire, en octobre, à ses confrères évêques. Dans sa missive, Rey ne cachait guère que l’avenir de Points-Cœur était de plus en plus compromis. Pour l’heure, à Toulon, on attend surtout les directives en provenance du Vatican où plusieurs services planchent sur ce dossier complexe.
Procédurier et tenace, Thierry de Roucy, comme ultime parade, a introduit un recours pour contester la menace d’excommunication qui plane sur lui. Son chant du cygne, sans doute.