jeudi, 13 mai 2010
Andrea Tornielli et Fatima
La vaticaniste Andréa Tornielli raconte
Sur le scandale de la pédophilie Ratzinger est en avance sur ses évêques
DE PAOLA ALAGIA
Les paroles prononcées par le Pape Ratzinger durant le voyage en avion de l'Italie vers le Portugal et avec lesquelles le souverain pontife a marqué la ligne de l'Eglise sur le scandale des prêtres pédophile, "ont un fort impact sur la hiérarchie ecclésiastique".
Telle est la lecture qu'en donne Andrea Tornielli, vaticaniste pour le quotidien italien "Il Giornale".
"Alors que ce sont les évêques qui parlent d'un acharnement médiatique, le Pape Benoît XVI a en fait rappelé avec force que la persécution ne vient pas de l'extérieur mais de l'intérieur de l'Eglise, des péchés des hommes de cette même Eglise. Exprimé ainsi, à mon avis, cela ne peut être qu'une forte affirmation".
Dans son discours, en autre, le Pape a fait explicitement référence à la nécessité de la justice qui ne peut pas s'effacer face au pardon
La collaboration avec les autorités judiciaires fait partie de sa manière décisive pour affronter la question. C'est ce chemin que l'Eglise suivra, chemin qu'en réalité elle suit déjà depuis deux ans. Une ligne qui fait partie de l'approche que le Pape Benoît XVI a toujours eue sur ce problème et qui consiste à considérer la souffrance comme une grâce pour repartir, pour recommencer, sans rien minimiser et sans jamais attaquer les médias.
Le Cardinal Sodano a liquidé l'affaire des prêtres pédophiles avec le terme "bavardage". En fait, pas toute la hiérarchie ecclésiastique ne semble partager la ligne du Pape. Est-ce ainsi ? Dans un tel cas de figure, qui est du côté de Ratzinger ?
Les paroles du Cardinal Sodano, en fait, furent un témoignage de solidarité envers Benoît XVI. Ce qui est certain, pour donner un exemple, l'épiscopat américain fut toujours en faveur de la tolérance zéro sur les cas de pédophilie, comme l'archevêque de Dublin Diannuid Martin, ou le Président de la conférence épiscopale allemande, Robert Zollitsch. Cependant, il est nécessaire de ne pas confondre lecture des faits et lignes concrètes d'actions. Ces dernières, en fait, sont celles qui furent établies par le Pape, et déjà adoptées.
Selon ce qu'a dit le Pape, les souffrances de l'Eglise, conséquence des abus sur mineurs de la part de prêtres, font partie des souffrances annoncées dans le 3ème secret de Fatima. Jean Paul II avait pourtant interprété un tel secret avec l'attentat contre lui à la place Saint Pierre le 13 mai 1981. Y-a-t'il une contradiction ?
L'explication est simple: Benoît XVI donne une interprétation du secret qui n'est pas figée. D'ailleurs, justement 10 ans auparavant, lorsque par la volonté du Pape Jean Paul II, la troisième partie du secret fut révélée, le Cardinal Ratzinger alors préfet de la congrégation de la foi, avança qu'il n'existait pas une interprétation officielle et définitive du secret.
© Copyright La Discussione, 13 maggio 2010 ici.
Traduit de l'italien par le Suisse Romain
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