mardi, 21 mars 2017
L'Eglise catholique face à la pédophilie: Cashinvestigation de France 2 et la chaise vide
Pédophilie, l’Église de France dénonce les méthodes de « Cash investigation » https://t.co/sXU3DVsCs1 pic.twitter.com/GErhpSUfsX
— la-croix.com (@LaCroix) 20 mars 2017
#cashinvestigation DEMAIN "Pédophilie dans l'Eglise : le poids du silence", @EliseLucet un film de @MartinBoudot https://t.co/wwRPVW14Lg pic.twitter.com/40Q0jzFAhL
— CASH INVESTIGATION (@cashinvestigati) 20 mars 2017
Lien: Marianne - Mediapart
Mediapart : 25 évêques auraient couvert quelques 32 prêtres pédophiles, dont 339 victimes ! Une seule victime serait déjà une victime de trop. Affreux ...
L'Eglise catholique face à la pédophilie: cashinvestigation de France 2 et la chaise vide
France 2 diffuse une enquête de cashinvestigation ( bon article de Famille Chrétienne, Antoine-Marie Izoard)
Certes, cela paraît claire, certaines méthodes d'interview ne sont absolument pas professionnelles.
Mais sur le fond, comment savoir si cette enquête est exacte ? Si les conseillers médiatiques ne parlent que de la déontologie des enquêteurs, nous ne pouvons pas savoir grand chose sur les faits.
L'essentiel est là: la rédaction de "Cash" dévoile comment de hauts responsables de l’Eglise ont couvert certains agissements en protégeant des prêtres accusés d’agressions sexuelles sur mineurs.
Je regrette amèrement l'absence d'un représentant de l'Eglise pour le débat. La politique de la chaise vide n'est jamais recommandée. D'autant plus que les méthodes non-professionnelles veulent montrer la fuite des leaders face aux questions. L'absence au débat met en scène exactement cela, le silence ; là est le paradoxe. Elle donne la désagréable impression d'avoir quelque chose à cacher.
La défense de l'institution fut justement la funeste erreur du diocèse de Boston, décrite dans la film Spotlight. Au fond, le silence ou peut-être une forme d'omerta sont les grands problèmes et ils sont récurrents.
L'attitude défensive ne porte absolument aucun fruit. L'Eglise n'est d'ailleurs nullement sous attaques; ce sont les victimes qui ont été attaquées, abusées et violées. Jésus bafoué s'identifie à elles.
La seule défense acceptable doit être dirigée pour leur propre bien. L'Eglise doit absolument placer les victimes au coeur de sa vie. Pour elle, l'unique lieu légitime est naturellement aux côtés des victimes.
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A lire: Koz' reprend les propos "d'un communiquant", ou d'un "conseiller" médiatique Vincent Neymon, décidément peu inspiré. Rester silencieux face aux accusations de silence ?
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Commentaires
Ce ne sont pas les propos d'"un communiquant", ce sont ceux du directeur de la communication de la Conférence des Évêques de France.
Et je ne crois pas cette décision si mal inspirée au vu du peu de confiance que l'on peut accorder à cette émission. Quand on voit les procédés employés (cf l'apostrophe factice à Mgr Pican, non présent), comment croire qu'il n'y aura pas de montage, de coupures ?
Écrit par : Koz | lundi, 20 mars 2017
Eh si, Mgr Pican était bien là! Regardez bien le film!
Écrit par : Mcm | mardi, 21 mars 2017
Pour les autres, Vincent Neymon, ce serait un peu le Père Lombardi ou le Greg Burke des évêques de France.
Écrit par : Koz | lundi, 20 mars 2017
Merci Koz' pour votre commentaire.
Je veux dire que le fond de la question n'est pas tant les méthodes non-professionelles ( elles sont évidentes ) que les faits, les victimes, le silence voir l'omerta.
Pour avoir fréquenté le Père Lombardi, et connaître personnellement Greg Burke (mon professeur de mediatraining), ils sont résolument pour une communication offensive (pro-active et professionnelle) , sans être offensante, et donc non-défensive.
Je trouve donc que le "dircomm" de la CEF est malheureusement peu inspiré.
Avant que cela touche à la communication, l'attitude du coeur est prioritaire: celle qui est résolument pour les personnes blessées, les victimes. Elles seules méritent une défense farouche. Notre institution ecclésiale existe pour elles. Défendre les victimes c'est travailler en fait médiatiquement pour les évêques.
Écrit par : Don Dom | lundi, 20 mars 2017
Vincent Neymon est directeur de la communication. Il parle de la communication. D'autres représentants de l'Eglise interviennent sur le fond. Et je ne crois pas qu'aucun oublie les victimes.
Écrit par : Koz | mardi, 21 mars 2017
Don Dom, votre défense des victimes que je remarque depuis longtemps est tout à fait louable. Cependant celle-ci ne doit pas se faire sans discernement. Vous semblez parfois défendre toute personne se disant du côté des victimes.
La vérité ici est que ces enquêteurs n'en ont pas grand chose à faire des victimes. L'Eglise face à ce type de reportage a le droit de défendre ses actions et n'est pas obligé de forcément répondre en baissant la tête et en s'excusant de nouveau auprès des victimes.
Soyons honnête, à part pour quelques cas réellement scandaleux, peu de personnes auraient mieux réagi que nos évêques face à ces situations compliqués. Les solutions ne sont pas si simples à prendre qu'on voudrait le faire croire. Faire systématiquement aux évêques un procès en mauvais intention est particulièrement scandaleux. L'Eglise doit bien entendu être du côté des victimes, mais n'oublions pas qu'elle peut être aussi elle-même victime : victime de ses propres prêtres quand ceux-ci commettent de telles fautes, victimes de certains journaliste également quand ceux-ci n'ont que faire de la complexité des situations.
Ne pas oublier les victimes n'implique pas forcément de perdre toute nuance d'analyse.
Écrit par : Werber | mardi, 21 mars 2017
Votre avis est le bienvenu.
Je ne suis de loin pas le seul à penser que cette communication de la CEF est dommageable pour les victimes et pour l'Eglise.
OUI et tant mieux si vous l'avez remarqué je suis sensible à ce débat. Et pour cause cela tue la foi. Pourquoi les gens nous croiraient si nous ne sommes pas limpides et transparant ?
Je crois que nous sommes qu'au début de nos aventures face à un scandale interne a l'Eglise qui n'à aucun équivalent. Même les persécutions chrétiennes des premiers siècles n'avaient pas autant blessées le visage de l'Egiise ( Ratzinger dixit )
Ai-je manqué de sens critique ? N'- ai -je pas dit que les méthodes n'étaient pas professionnelles ?
Écrit par : Don Dom | mardi, 21 mars 2017
Quand je parle de sens critique je signifie par là qu'on peut très bien se battre sur les deux tableaux :
1 - Défendre les victimes et promouvoir des solutions efficaces pour rêgler les problèmes
2- Défendre (avec sens critique également) l'action entreprise par l'Eglise de France ces dernières années et critiquer des documentaires dont les méthodes non-professionnelles ne permettent pas d'établir la vérité
Ces deux combats ne sont absolument pas contradictoires
Écrit par : Werber | mardi, 21 mars 2017
J'avais compris. La chaise vide est en ce cas totalement erronée. Je pense que le dircomm de cette crise de communication n'est pas très inspiré.
Je sais que nos évêques font tout un travail. Mon évêque est en ce sens exemplaire. Voilà tout
Enfin comment ne pas être touché, ému, face à la souffrance ?
Écrit par : Don Dom | mardi, 21 mars 2017
Sur ce sujet, je suis totalement de votre avis.Il serait bon de rappeler que celui qui a affronté dès 2000 cet effroyable plaie de l'Eglise,et il était bien SEUL,a été le Cal Ratzinger. Une fois élu Pape, il a tjs rencontré les victimes et a pleuré avec elles.
Ce n'était pas une opération de com!
Écrit par : Mariemcm | mercredi, 22 mars 2017
Le Pape François le dit et le redit. Dans une interview à bord de son avion, il a dit clairement: Ratzinger ! Pour lui rendre un hommage appuyé.
Il y a une base commune avec les victimes qui m'ont parlé. Elles ont confiance en Ratzinger, devenu Benoît XVI.
Je pense que le Pape François est sur la même ligne. Tout comme le Cardinal Ratzinger, on cherche à lui mettre les bâtons dans les roues.
Écrit par : Don Dom | mercredi, 22 mars 2017
Après visionnement, j'ai souffert car la souffrance, la douleur des victimes m'a touché tout au long de l'émission, je pense que Francois fondateur de la Parole Libérée est un homme qui veut secouer le cocotier. Sa fille peut être fière de lui ! Il faudrait débattre avec lui. Pourquoi se bat-il sans avoir un soutien des prêtres ? C'est une victime ... je ne me gène pas de dire que La Parole Libérée fait un travail qui mérite notre admiration, notre soutien. Son action est décisive pour notre propre conversion. Passer de La Défense de l'institution à la compassion et l'écoute des victimes, du silence à La Parole qui libère !
Je suis de loin pas le seul à penser ainsi parmi mes confrères. Alors parlons !
Écrit par : Don Dom | jeudi, 23 mars 2017
Voici l'avis de l'un de vos confrères de France...
http://charismata.free.fr/?p=6965
Écrit par : Elisabeth | jeudi, 23 mars 2017
Merci Koz' . Je respecte votre avis. Je diverge ...
Écrit par : Don Dom | jeudi, 23 mars 2017
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