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vendredi, 30 janvier 2015

Islam, Charlie Hebdo ... Le Cardinal Barbarin s'exprime

Chaque personne est un immense mystère, qui attend et appelle notre amour

28/01/2015 - Le Cardinal Philippe BARBARIN, archevêque de Lyon depuis 2002, nous raconte comment il a vécu les faits tragiques du 7 janvier à Paris et son expérience face à ce qui est en train de se passer aujourd'hui.

Passé la stupéfaction et l’effroi, j’ai d’abord voulu garder un temps de silence, indispensable à la prière, à une prise de recul. Et puis, très rapidement, s’est organisé le rassemblement qui a eu lieu le jour même à 18h devant l’hôtel de ville de Lyon. Je suis venu, bien sûr, non pas pour dire «je suis Charlie», mais dans un élan de communion avec les victimes. J’ai voulu ce soir-là embrasser le Recteur de la Grande Mosquée, parce que je savais combien sa présence était un acte de courage, lui sur qui seraient braqués tous les regards. Ce qui m’a le plus frappé, outre l’immensité de ces foules, c’est que chacun ressentait un appel à la responsabilité. Emergeait une conviction commune: cette émotion ne sert de rien si elle ne se concrétise pas par des décisions et des actes. Certains veulent nous déclarer la guerre; plus que jamais nous sommes déterminés à nous battre pour la paix.

suite: Revue Internationale de Communion et Libération

Charlie Hebdo: la stratégie de communication du Président Hollande

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Source

Immédiatement informé des attentats, le chef de l'Etat a quitté précipitamment le palais présidentiel, dévalant le perron suivi de son conseiller communication Gaspard Gantzer avant de s'engouffrer dans son véhicule escorté par ses services de sécurité. 

 

jeudi, 29 janvier 2015

Réforme du Pape François: les palliums des archevêques seront remis par les nonces apostoliques

Note: Dès sa première bénédiction au balcon de la Basilique Saint-Pierre, le Pape s'était présenté comme l'évêque de Rome, soit l'Eglise qui préside à la Charité. Cette expression remonte aux Pères des premiers siècles de l'Eglise.

Sa première apparition annonçait sa volonté d'exercer sa primauté selon les intuitions de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI: donner une plus grande place aux périphéries de l'Eglise, aux Eglises particulières, par un élargissement de l'exercice de la collégialité.

Par cette réforme, les nonces apostoliques pourront encore mieux connaître les Eglises particulières; ce sont finalement eux qui recherchent aussi les futurs évêques. 

Vatican - le 29/01/2015 à 15:10:00 Agence I.Media

La remise du pallium aux archevêques ne sera plus publiquement effectuée par le pape.

Le pape François a décidé de mettre fin à une tradition : la remise publique du pallium aux archevêques métropolitains ne sera plus effectuée par le pontife lors de la fête solennelle des saints Pierre et Paul au Vatican, le 29 juin de chaque année, mais par les nonces. C’est ce que le maître des célébrations liturgiques pontificales a récemment indiqué dans un courrier adressé aux nonces apostoliques concernés. Le 29 janvier 2015, Mgr Guido Marini a précisé sur Radio Vatican le sens de cette décision. 


A compter du 29 juin prochain, les nouveaux archevêques métropolitains nommés dans les 12 mois précédents recevront donc le pallium dans leur propre diocèse, des mains du nonce apostolique. Les évêques des diocèses suffragants, c’est-à-dire dépendant symboliquement de l’archevêché métropolitain, seront invités à participer à la cérémonie. Jusqu’alors, une tradition bien ancrée voulait que le pape, lors d’une messe célébrée à Rome au jour de la fête des saints Pierre et Paul, remette publiquement aux nouveaux archevêques territoriaux la petite écharpe de laine qui symbolise leur attachement particulier au pontife.

Ce choix du pape François, a indiqué Mgr Guido Marini dans une lettre datée du 12 janvier, entend participer au “chemin vers la synodalité dans l’Eglise“ que le pontife juge “urgente et précieuse“. Le pape maintiendra la célébration du 29 juin pour bénir les palliums. Les nouveaux archevêques pourront alors recevoir le pallium des mains du pape, mais en privé, au terme de la célébration.

Sur Radio Vatican, le maître des célébrations liturgiques pontificales a précisé le 29 janvier le sens de la “petite modification“ apportée au rite traditionnel d’imposition du pallium. Il s’agit, a expliqué Mgr Guido Marini, “de mettre plus en évidence la relation des archevêques métropolites avec leur Eglise locale et de donner donc la possibilité à plus de fidèles d’être présents lors de ce rite“, ainsi qu’aux évêques des diocèses suffragants. En maintenant la célébration du 29 juin à Rome pour la bénédiction des palliums, a-t-il conclu, ce choix “enrichit“ la relation de communion entre le pape et les nouveaux archevêques. 

Les premières traces du pallium remontent au Liber pontificalis qui relève que Marc (336), le 34e pape, remit le pallium à l’évêque suburbicaire d’Ostie. A partir du 6e siècle, le pallium fut plus largement concédé par le pape aux évêques à travers le monde. 

Ornement liturgique d’honneur et de juridiction, le pallium est une sorte d’écharpe blanche sur laquelle sont habituellement brodées six croix de soie noire, qui symbolisent les plaies du Christ. Cet insigne épiscopal symbolise le pouvoir pontifical et exprime l’union étroite des archevêques métropolites avec le souverain pontife, il symbolise leur juridiction sur les diocèses attachés à leur province apostolique, mais aussi la sollicitude pastorale du “bon pasteur“ qui porte les brebis sur ses épaules. AMI

 


© 2015 I.MEDIA

Dix prêtres pédophiles en Espagne. Le Pape François à une victime: va trouver l'évêque

Dix prêtres pédophiles en Espagne. Le conseil du Pape François à une victime: va trouver l'évêque

child-334309__180.jpgDix prêtres et deux laïcs ont été mis en examen en Espagne pour leur implication dans une affaire de pédophilie dont le Pape François s'était personnellement occupé après avoir été alerté par une victime présumée. 

Lien

N.B.  - La tolérance zéro fut en grande partie initiée par le Pape Benoît XVI. - Cet exemple démontre que le Pape n'est pas responsable de tous les scandales, car un diocèse est d'abord gouverné par un évêque. 

 

mercredi, 28 janvier 2015

Le Pape François et les lapins ? expression sorti du contexte !

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Saint Jean-Paul II

"La pensée catholique est souvent mal comprise, comme si l'Eglise soutenait une idéologie de la fécondité à outrance, poussant les conjoints à procréer sans aucun discernement"

Angélus 17 juillet 1994

François et les lapins ? Le Pape surpris et contrarié. Mgr Becciu explique 

source: Aleteia

Le Pape est surpris et contrarié par la tournure prise par ses déclarations au cours du vol de retour de son voyage au Sri Lanka et aux Philippines.

ce qu'a dit le Pape

Ce qui ressort des déclarations du substitut de la Secrétairerie d'État, S.Exc Mgr Angelo Becciu, au journal italien Avvenire. Il se trouve que Mgr Becciu assistait à la conférence de presse du Pape tenue lundi 19 janvier dans le vol retour de Manille à Rome.

Les lapins et le Pape François: le contexte d'Humanae Vitae

Le prélat s'est dit quelque peu surpris du fait que les paroles du Pape, volontairement simples, n'aient pas été entièrement replacées dans leur contexte, en référence à une citation de l'encyclique Humanæ Vitæ sur la paternité responsable.

« La phrase du Pape s'entend dans le sens que l'acte procréateur de l'homme ne peut suivre la logique de l'instinct des animaux, mais doit provenir d'un acte responsable qui a sa racine dans l'amour et le don réciproque de soi », affirme le substitut de la Secrétairerie d'État, qui dément que le Pape ait parlé de trois enfants par famille comme étant le bon nombre. « Pas du tout ! », s'exclame Mgr Becciu qui souligne qu’« en aucune façon le Pape a voulu indiquer le nombre de trois enfants par famille comme le "bon nombre " pour tous les mariages.

L'image des lapins ? un appel à la paternité et maternité responsables

Chaque couple catholique, à la lumière de la grâce, est appelé à discerner, en fonction d'une série de circonstances humaines et divines, quel est le nombre d'enfants qu'il devrait avoir ».

« Le Pape est réellement contrarié que ses propos aient provoqué une telle confusion », affirme-t-il dans une interview : « Il ne voulait en aucune manière sous-estimer la beauté et la valeur des familles nombreuses ». Le prélat souligne qu'à l’audience générale suivante, le Saint-Père avait affirmé que « la vie est toujours un bien et qu'avoir autant d'enfants est un don de Dieu pour lequel il faut Lui rendre grâce ».

Et Mgr Becciu de souligner également l'admiration du pape François pour Paul VI : « Il a été celui qui l'a béatifié et aux Philippines, voici quelques jours, admirant une nation aussi jeune, il a tenu à souligner que la position adoptée en 1968 par Paul VI a été prophétique », conclut le prélat.

Le Pape François a reçu une personne transsexuelle

vatican-594612__180.jpgUne personne transsexuelle reçue par le Pape François

Samedi dernier, le 24 janvier, en fin d'après midi, dans sa résidence de Sainte Marthe, un couple espagnol, dont l'un est transsexuel, a rencontré le Pape.

Il s'agit de Diego Neria Lejárraga. Il a 48 ans. Aujourd'hui «homme» après avoir subi une opération, il est né de sexe féminin mais ne s'est «jamais senti» tel.

Il l'explique dans le journal HOY qui a révélé l'information: «Ma prison était mon propre corps, témoigne-t-il, car il ne correspondait pas du tout avec ce que mon âme sentait».

Liens: Le Figaro - Euronews

Le Pape François a reçu une personne transsexuelle

La première raison: Dieu compte jusqu'à un et aime chaque personne. Un prêtre, un catholique, ne sauraient refuser une rencontre. Raison pour laquelle j'ai parlé de personne, et pas de transsexuel. 

La seconde raison: il existe une maladie due à une malformation corporelle dans le développement de l'enfant dans le sein de sa mère. L'identité est masculine mais le corps aura les attributs sexuels féminins, ceux qui sont visibles à la naissance pour reconnaître l'identité féminine de l'enfant. 

mardi, 27 janvier 2015

Shoah: Pie XII a fait tout ce qu'il a pu

images.jpeg‘Quand le martyre le plus épouvantable a frappé notre peuple, durant les dix années de terreur du nazisme, la voix du Souverain Pontife s'est élevée en faveur des victimes', concluant avec émotion : ‘Nous pleurons la perte d'un grand serviteur de la paix'.

Golda Meir, Ministre des Affaires Extérieures d'Israël

Lien : Golda Meir et le Rabbin Eugenio Zolli

Le grand Rabbin de Rome, Israel Anton Zoller ( 1881- 2 mars 1956 ) s'est converti au catholicisme après la seconde guerre mondiale.

Un Juif italien, qui s'est converti au catholicime en 1945. Il ne l'a pas fait avant pour rester solidaire avec le drame de ses coréligionaires. 

A cause de l'attitude de l'Eglise envers les juifs et en l'honneur du Pape Pie XII ( Eugenio Pacelli ), il prit pour nom de baptême Eugène Pie.

Pie XII: la propagande communiste et la pièce de théâtre Le Vicaire

auschwitz-485689__180.jpgAprès la guerre, tous les juifs qui avaient vécu de près les événements célébraient avec admiration la politique d’action secrète du Pape en faveur des juifs. Mais en 1963 la pièce de théâtre Le Vicaire, écrite par deux communistes avec l’aide et des documents du KGB pour nuire à l’Église, fait naître une légende sur Pie XII, dépeint comme indifférent voire hostile à la cause des juifs.

Cette action du KGB était due au fait que Pie XII était aussi un Pape anticommuniste. À compter de cette date, les pseudo-scandales se succèdent : l'ouvrage de John Cornwell, le film Amen de Costa-Gavras, la plaque contre Pie XII à Yad Vashem, etc. Les manipulations ont beau être dénoncées par des historiens sérieux, elles restent malheureusement inconnues du grand public...

suite Aleteia

Auschwitz: le tweet du Pape François

45 000 marcheurs pour la Vie

B8NZNlGIgAIUcK3.jpg-large.jpegAprès 40 000 l'an passé, ils étaient donc 45 000 marcheurs cette année, présents dans les rues de Paris pour dire oui à la vie, soit « non » à l’avortement, à l’euthanasie, et à la culture de mort. Avec le soutien du Pape François, et en communion avec les USA (Marche pour la Vie à Washington). 

suite Aleteia - News.va

 

samedi, 24 janvier 2015

Monseigneur Georg Gänswein démonte point par point la théorie du complot et de la rupture

Interview de l'archevêque Monseigneur Georg Gänswein dans Christ & Welt, supplément hedomadaire du journal allemand Die Zeit

 

original en allemand - traduction en anglais

 

source: Traduction en français

 

Monseigneur Georg Gänswein démonte point par point la théorie du complot et de la rupture

"Je ne connais aucune déclaration doctrinale de François qui soit contraire aux déclarations de son prédécesseur".

"Parler d'un antipape est tout simplement stupide, et aussi irresponsable" 

 

topic.jpegC & W: A Noël François a causé une certaine fureur avec son discours sur les quinze maladies de la Curie romaine. Vous étiez assis juste à côté du pape. À quel moment avez-vous cessé de compter ?

Georg Gänswein: En tant que préfet de la Maison pontificale, j'étais assis, comme toujours dans ces occasions, à la droite du pape. Et comme toujours, j'avais une copie de l'exposé dans ma serviette, mais je n'avais pas eu le temps de le lire au préalable. Lorsque la liste des maladies a commencé, je me suis dit: «Maintenant, ça va être intéressant», et c'est devenu de plus en plus intéressant. J'ai compté jusqu'à la neuvième maladie ...

 

Qu'est-ce qui se passait dans votre tête?

Normalement, le pape utilise la rencontre de Noël avec la Curie pour revenir sur l'année écoulée et regarder vers celle à venir. Cette fois, c'était différent. François a préféré tendre un miroir de conscience aux cardinaux et évêques, parmi lesquels quelques-uns étaient à la retraite ...

 

Avez-vous vous ressenti que cela s'adressait à vous ?

Bien sûr, je me suis demandé [à moi-même], «Qui est concerné? De quelle maladie es-tu atteint? Qu'est-ce qui doit être corrigé? ». A un moment j'ai pensé à mes nombreuses caisses de déménagement.

 

Voulez-vous parler de l'anecdote du déménagement d'un jésuite, avec d'innombrables biens? François a dit que le déménagement était un signe de la «maladie de la thésaurisation».

Exactement. Depuis que j'ai quitté le Palais apostolique après la retraite du pape Benoît en Février 2013, beaucoup de mes affaires sont encore dans des caisses dans un entrepôt. Mais je ne peux pas voir dans cela un signe de maladie.

 

Quelle était l'intention de François avec cet acte de flagellation? Cela pourrait être démotivant.

C'est une question que beaucoup de mes collègues se sont aussi posée. François est en fonction depuis près de deux ans maintenant, et il connaît assez bien la Curie. Il est évident qu'il a jugé nécessaire de parler clairement et de provoquer un examen de conscience.

 

Quelles ont été les réactions ?

Ce fut un régal pour les médias, bien sûr. Durant le discours, je voyais déjà les gros titres: le Pape fustige les prélats de la Curie; le Pape lit la loi à ses collaborateurs! Malheureusement, à l'extérieur, cela a donné l'impression qu'il y avait un désaccord entre le Pape et la Curie. Cette impression est trompeuse (???), et ne coïncide pas avec la réalité. Mais le discours a couvert tout cela.

 

L'exposé a-t-il été critiqué en interne ?

Les réactions allaient de la surprise au choc et à l'incompréhension.

Peut-être qu'avec François, la Curie a besoin de s'adapter à des exercices spirituels permanents ?

Elle s'y est adaptée depuis longtemps. François ne fait pas mystère de sa formation religieuse. Il est un jésuite, façonné d'un bout à l'autre par la spiritualité du fondateur de son ordre, Saint Ignace de Loyola.

 

Quelles sont vos pensées sur François, deux ans après son élection ?

François est un homme qui a clairement fait savoir dès le début qu'il aborde différemment les choses, qu'il voit différemment. C'est vrai pour son choix de vie, la voiture qu'il utilise, l'ensemble du processus des audiences en général et spécialement le protocole. Au début, on pouvait penser qu'il s'habituait aux choses et voulait un degré significatif de flexibilité. Maintenant, c'est devenu la norme. Le Saint-Père est un homme d'une extraordinaire créativité et un zeste d'Amérique latine.

 

Beaucoup se demandent encore où nous allons ?

Si vous écoutez attentivement les paroles du Pape, vous y entendrez un message clair. Néanmoins, la question se pose en permanence: où François veut-il mener l'Église, quel est son but ?

Il y a un an, vous avez dit: «Nous attendons toujours des lignes (mesures) de fond». Aujourd'hui, peut-on les voir ?

Oui, beaucoup plus clairement qu'il y a un an. Voyez la Lettre apostolique "Evangelii Gaudium". Avec elle, il a présenté une boussole pour son pontificat. En outre, il a publié des documents importants et prononcé de grands discours durant l'année, comme à Strasbourg au Parlement européen et devant le Conseil de l'Europe. Les contours sont devenus clairement visibles et des priorités claires ont été indiquées.

 

Comme ?

La priorité la plus importante est la mission, l'évangélisation. Cet aspect est comme un fil rouge. Aucun nombrilisme, pas d'auto-référence, mais partager l'Evangile avec le monde. C'est la devise.

 

Comprenez-vous Francis George, archevêque de Chicago à la retraite, qui a critiqué le fait que les paroles du Pape sont souvent ambivalentes?

 

Il y a effectivement eu des cas dans lesquels le porte-parole du Vatican a dû clarifier les choses après les publications spécifiques. Des corrections sont nécessaires lorsque certaines déclarations conduisent à des malentendus qui peuvent être recueillies dans certains sites.

François a-t-il un meilleur contrôle des médias que son prédécesseur Benoît ?

Francis traite avec les médias de manière offensive. Il les utilise intensivement et directement.

 

Et aussi de façon plus habile?

Oui, il les utilise très habilement.

Qui sont réellement ses plus proches conseillers ?

Cette question circule constamment et systématiquement. Je ne sais pas.

Avec les Synodes sur la pastorale pour les familles, celui passé et celui de l'automne prochain, François a créé un point de fixation. En particulier, la question de permettre l'accès des fidèles divorcés remariés aux sacrements provoque beaucoup de désaccords. Certains ont aussi l'impression que François se préoccupe davantage de la pastorale de la doctrine ...

Je ne partage pas cette impression. Cela crée une opposition artificielle qui n'existe pas. Le Pape est le premier garant et gardien de la doctrine de l'Eglise et en même le premier berger, le premier pasteur. Doctrine et pastorale ne sont pas en opposition, elles sont comme des jumelles.

 

Le Pape acctuel et le Pape en retraite ont-ils des points de vue opposés dans le débat sur les catholiques divorcés remariés ?

Je ne connais aucune déclaration doctrinale de François qui soit contraire aux déclarations de son prédécesseur. Ce serait absurde aussi. C'est une chose de souligner les efforts pastoraux plus clairement parce que la situation l'exige. C'en est une autre totalement différente de faire un changement dans le magistère. Je ne peux agir de façon pastoralement sensible, cohérente et consciencieuse que quand je le fais sur la base de la totalité de l'enseignement catholique. La substance des sacrements n'est pas laissée à la discrétion des pasteurs, mais a été donnée à l'Église par le Seigneur. C'est aussi et surtout vrai pour le sacrement du mariage.

 

Y a-t-il eu une visite de plusieurs cardinaux à Benoît durant le Synode, lui demandant d'intervenir pour sauver le dogme ?

Une telle visite au pape Benoît n'a pas eu lieu. Une intervention supposée du pape émérite est une pure invention.

 

Comment Benoît répond-il aux tentatives de cercles traditionalistes de le reconnaître comme un antipape ?

Ce n'était pas cercles traditionalistes qui l'ont tenté, mais des représentants de la profession théologique et certains journalistes. Parler d'un antipape est tout simplement stupide, et aussi irresponsable. Cela va dans le sens d'un incendie criminel théologique.

Récemment il y a eu une certaine excitation autour d'une contribution dans le quatrième volume récemment publié des Œuvres complètes de Joseph Ratzinger. L'auteur a changé certaines conclusions au sujet des divorcés remariés dans un sens plus strict. Benoît veut-il s'impliquer avec cela dans le débat du Synode ?

Pas du tout. La révision dudit article de 1972 a été achevée et envoyée à l'éditeur longtemps avant le Synode. Il faut se rappeler que chaque auteur a le droit de faire des changements dans ses écrits. Toute personne informée sait que le pape Benoît n'a plus jamais partagé les conclusions de ladite contribution depuis 1981, c'est-à-dire plus de 30 ans! En tant que préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, il l'a exprimé clairement dans divers commentaires.

 

Le moment de la publication de la nouvelle édition coïncidant avec le Synode était alors tout sauf opportune ...

Le quatrième volume des Oeuvres complètes, dans lequel l'article est imprimé, devait être publié en 2013. La publication a été retardée pour diverses raisons et c'est arrivé seulement en 2014. Qu'un Synode sur le thème de la famille ait lieu à ce moment, était absolument imprévisible lors du planning de publication des différents volumes.

 

À sa retraite, Benoît XVI a dit qu'il vivrait «caché au monde». Il continue à faire des apparitions, cependant. Pourquoi ?

Quand il est présent à des événements importants de l'Église, c'est parce qu'il est personnellement invité par François, par exemple quand il a pris part au consistoire de Février dernier, à la canonisation de Jean Paul II et Jean XXIII en Avril et aussi à la béatification de Paul VI en Octobre. Il a également écrit un message pour l'inauguration du Grand Amphi de l'Université pontificale Urbanienne à Rome, auquel son nom a été donné. Benoît avait été invité, mais il n'a pas accepté cette invitation.

 

Dans le message que vous avez lu en son nom à l'époque, il a cependant fait des déclarations théologiques claires. «L'élimination de la vérité est mortelle pour la foi» a-t-il écrit.

Le message était une contribution impressionnante au thème «Vérité et Mission». On pouvait entendre une mouche voler, c'était si calme lors de la lecture dans l'amphi bondé. Côté contenu, c'était un classique en théologie. François, qui avait reçu le texte de Benoît au préalable, était très impressionné et l'en avait remercié.

 

Benoît parle-t-il parfois de sa retraite ? Est-il soulagé ?

Il est en paix avec lui-même et convaincu que la décision était juste et nécessaire. Ce fut une décision de conscience qui a été bien priée et soufferte, et où l'homme se tient seul devant Dieu.

 

Vous avez lutté lors de la retraite historique de Benoît en Février 2013. Quel regard portez-vous aujourd'hui sur cette étape ?

C'est vrai que la décision a été difficile pour moi. Ce n'était pas facile à accepter personnellement. J'ai lutté pour faire face. La lutte est maintenant terminée depuis longtemps.

 

Vous avez juré d'être fidèle à Benoît XVI jusqu'à la mort. Cela signifie-t également que vous resterez à ses côtés, et également au Vatican ?

Le jour de son élection comme pape, je lui ai promis de l'aider in vita et in morte . Bien sûr, à ce moment-là, je n'avais pas envisagé une retraite. Mais la promesse est toujours vraie et demeure valide.

 

Les évêques doivent être des pasteurs. Comme archevêque dans la Curie romaine, vous sentez-vous parfois comme un berger sans troupeau ?

Oui, parfois. Mais je reçois de plus en plus d'invitations pour des confirmations, des messes anniversaires et autres célébrations. Initialement j'étais un peu sur la défensive et n'en acceptai que quelques-unes. Mais récemment, cela a changé. Le contact direct avec les fidèles est très important.

 

C'est pourquoi j'accepte des charges pastorales chaque fois qe c'est possible et compatible avec mes autres obligations. C'est à la fois bon et nécessaire. Et c'est aussi le meilleur remède contre l'une des maladies de la Curie mentionnées par François: le danger de devenir un bureaucrate.

Pape François: réponse à Jean-Marie Guénois

Ces papiers d'analystes qui troublent la vision sur le Pape François

man-69283__180.jpgLe trouble et le malaise que sèment certains analystes deviennent persistants. L'idée centrale est la fameuse rupture opérée par le Pape François. Ces papiers introduisent chez les catholiques un mal-être qui n’a pas lieu d’être.

Lien - Lien

Afin de rester dans une saine intelligence de la foi et une juste compréhension de l'Eglise, je reprends un excellent article de Henri Rude publié sous Liberté Politique. 

source: Liberté politique

Henri Hude est philosophe, ancien professeur à l’Université du Latran (Institut Jean-Paul II). Il connaît bien les États-Unis où il se rend régulièrement pour donner des cours dans le cadre d’échanges académiques et universitaires. Il a été teaching assistant à Amherst College, MA, et plus récemment senior fellow à l'US Naval Academy d'Annapolis.

Le rédacteur en chef « religions » du Figaro, Jean-Marie Guénois, a publié dans le FigaroVoxun texte très ambigu sur le pape : « Populaire, le pape François n’a peur de personne. » Sa thèse n’est rien moins que celle-ci : l’Église catholique de François est en phase de destruction massive de l’héritage de ses deux prédécesseurs. 

Ce papier (sous forme d'interview), que j’ai lu avec attention, paraît après plusieurs autres allant dans le même sens, mais celui-ci va plus loin que les précédents. Il est aisé de montrer sur d’importants points de fait, que cet article n’est pas précis.

Un exemple. Le pape, écrit Jean-Marie Guénois, vient de nommer « au prestigieux siège de Chicago, le plus progressiste des évêques américains, relégué [jusqu’] alors dans un minuscule diocèse ».

Progressiste ? On en jugera.

Il y a exactement un an, le 21 janvier 2013, « le plus progressiste des évêques américains », alors évêque de la « minuscule » ville de Spokane (210.328 habitants), a prononcé le sermon d'une messe pour le respect de la vie. C’était peu de temps après la tuerie de Newton, où un déséquilibré avait massacré vingt enfants.

Ce grand progressiste a donc déclaré, ce jour-là : « La vérité finira par l’emporter et nous devons croire qu’une nation dont le cœur peut collectivement se briser de douleur à la pensée des bébés massacrés à Newton, a la capacité et la grâce de Dieu pour éprouver un jour la même douleur, à la pensée des bébés tués dans le sein maternel [1]. »  

Le « plus progressiste des évêques américains » (comment sont donc les autres…?) se nomme Mgr Blase Cupich.

Un évêque choisi par Jean Paul II

Parlons un peu de sa carrière. Chacun comprend que, dans l’esprit parisien de notre chroniqueur, Mgr Cupich vient de ce que le cardinal de Richelieu appelait un « évêché crotté ». C’est donc une sorte d’intrus à Chicago (6 millions d’habitants, 2,3 millions de catholiques, soit 28,57 fois plus qu’à Spokane-Ville). Mgr Cupich fut en effet nommé par Jean-Paul II évêque de Rapid City, 68.000 habitants, 83 paroisses, Dakota du Sud. À côté, en effet, et vu de Paris, Luçon (10.000 habitants), c’est Broadway. Il a ensuite été transféré par Benoît XVI à Spokane, État de Washington, 210.000 habitants, autant de paroisses (qu’à Rapid Ciy), mais avec en prime une université (jésuite). En somme, une promotion. En plus, un très joli coin de l’Ouest (comme Luçon).

Allez faire un tour sur le website du diocèse de Spokane. Mgr Cupich y est encore indiqué comme l’Ordinaire du lieu. Vous n’aurez pas précisément l’impression de débarquer à Evreux dans la grande époque Gaillot.

Ce n’était pas jusque-là une carrière fulgurante, mais chacun a compris que la performance carriériste n’est pas exactement au nombre des qualités que recherche le redoutable François.

En tout cas, il est clair que, pour Jean-Marie Guénois, n'avoir été que le pasteur de ces gens-là ne devrait normalement pas suffire à obtenir une charge aussi importante. Dont acte. On dira au pape d’être plus prudent la prochaine fois.

Toute la dignité humaine

Un bon connaisseur du monde religieux américain John J. Allen, le vaticaniste du Boston Globe a écrit, au sujet de Mgr Cupich [2] : « Cupich est clairement un modéré, qui adopte et défend clairement l’enseignement de l’Église sur toutes les questions culturelles brûlantes et conflictuelles, telles que l’avortement, la contraception et le mariage homosexuel, mais, comme François, il tend à éviter la grosse rhétorique sur ces sujets. »

Il est exact que Mgr Cupich s’est démarqué de la pratique des mouvements pro-life et anti gay-marriage. Mais son intention en cela est parfaitement claire :

1/ il ne veut plus d’un découplage entre la défense de la vie et le souci de la solidarité, les deux étant exigés par la dignité humaine ; il n’admet pas la juxtaposition pharisaïque entre une grande sévérité envers le libertarisme sexuel et une grande indulgence envers le libertarisme économique ou financier. Mgr Cupich veut que nous commencions par le respect de la vie, mais que nous finissions par envisager l’ensemble des questions qui concernent la dignité humaine. Et il entend par là aussi bien le racisme que l’économie libertaire (conférence de juin 2014 à la Catholic University of America).  

2/ il ne veut nullement décourager les militants, mais prévient que l’esprit chrétien ne doit pas se transformer en esprit de guerre des cultures, qui ne vaut pas mieux que l’esprit de lutte des classes. 

Il insiste pour qu’on soit charitable envers les pécheurs. Y compris ceux qu’on aime le moins. Car nous sommes tous pécheurs. Ce n’est pas si original pour un apôtre de Jésus-Christ.

Cupich (en cela plus original), vivait, ai-je lu quelque part, à Spokane, dans une simple chambre, et ne possédait pas de meubles en propre. Ce n’est pas le chemin de tout le monde, mais il se trouve que c’est le sien.  

Un François américain

Il fut depuis 2002 membre et depuis 2008 président du « comité de nettoyage » de l’Église américaine après les scandales de pédophilie. Quand certains ont traîné les pieds, il ne l’a pas admis (Philadelphie, février 2011). La conférence épiscopale des États-Unis d’Amérique n’a évidemment placé à un tel poste clé qu’une personne jouissant en son sein d’un parfait crédit.

En somme, populaire, non-libéral, profondément catholique, courageux, sans langue de bois, c’est un François américain.

Ajoutons pour finir que Mgr Blase Cupich, d’origine croate, est fils d’une famille de neuf enfants. Forcément dépourvu de sens de l’humour, comme tous les idéologues progressistes (et quelques conservateurs), il aura sans doute été mortifié par les récents propos de François au sujet des lapins — que ne sont pas les catholiques. Cette formule choc a été employée pour éviter les malentendus dans le contexte d’une intervention où le pape parlant de paternité responsable se disait préoccupé par le malthusianisme (mêmes idées, sans les formules choc, dans Vatican II, Gaudium et Spes, n. 50, et dans Paul VI, Humanae vitae, n. 10.)  

En résumé, ce papier introduit chez les catholiques français un trouble qui n’a pas lieu d’être. 

jeudi, 22 janvier 2015

Se moquer de la religion est la première injustice

Se moquer de la religion est la première injustice

Pour Aristote, la religion est la pratique la plus élevée de la vertu de justice. La plus haute autorité judiciaire d'un pays, faisant l'apologie de la liberté de se moquer de la religion, invite simplement à une première injustice, qui engendre toutes les autres. 

La religion: la reconnaissance d'un fils vis-à-vis de son Père

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scales-310963__180.pngDécouvrir la place de la religion dans l’éthique de Thomas d’Aquin est toujours une source d’étonnement. On s’attendrait en effet, à voir en elle l’expression vivante du catholicisme véritable et la perfection de la charité surnaturelle. On imaginerait volontiers qu’elle abolisse toutes les fausses religions, en les réduisant à des caricatures infernales ou à des obstacles rédhibitoires pour le salut des hommes. 

Remarquons tout d’abord comment, pour ouvrir la question, la Somme théologique (IIa IIæ, q 80 et ss), se place globalement sous l’égide d’Aristote, et tout particulièrement sous l’autorité de Cicéron.

Pour Aristote, et c’est une surprise supplémentaire, la religion est la pratique la plus élevée de la vertu de justice. Rappelons que selon notre philosophe, toute l’éthique humaine se concentre dans l’agir vertueux, véritable discipline de vie patiemment acquise dans ses quatre dimensions : une double dimension de maîtrise de soi, par la force de caractère et la pondération des passions ; une dimension mentale, avec l’intelligence des situations et la prise de décisions éclairée ; et, par-dessus tout, une dimension de respect d’autrui, en sa qualité de membre de l’espèce humaine mais aussi d’individu, avec l’amour de la justice. Etre juste, c’est aimer rendre à autrui ce qui lui revient.

De sorte qu’agir en homme religieux, c’est marquer la dette et l’estime que nous portons envers un autre, envers le "Tout Autre", devrions-nous dire ; c’est vouloir Lui rendre justice à la mesure de nos possibilités, pour le don inouï de l’être et de la vie. Cicéron écrit : « rendre les devoirs d’un culte sacré à l’être divin ». 

mercredi, 21 janvier 2015

Pape François: les familles nombreuses sont une bénédiction et ne sont pas la cause de la pauvreté

Les limites d'une bonne communication

avion2-l200-h200-rm.pngC'est le mystère de la communication. Chacun expérimente la limite des mots ou des expressions, même un Pape.

Si certains catholiques, avec une famille nombreuse, se sont senti blessés par la parabole des lapins, alors on doit en tenir compte et préciser une pensée.

Le Pape François parle plus pour les personnes éloignées de l'Eglise, aux non-croyants ou aux mal-croyants.

Personnellement, j'ai compris dans un tout autre sens. Car il est vrai que beaucoup comprennent mal le vrai sens d'une paternité et d'une maternité responsable. L'humour du Pape et l'exemple des lapins leur a permis de comprendre.  

L'adage le dit bien: aimer, c'est chercher à comprendre. 

Familles nombreuses et lapins: le Pape précise sa pensée

Vatican - le 21/01/2015 à 11:36:00 Agence I.Media

Les familles nombreuses sont “une bénédiction“, assure le pape après ses propos équivoques dans l’avion.

Le pape François a assuré que les familles nombreuses étaient “une bénédiction“, “un véritable don de Dieu“ et un motif d’espérance, lors de l’audience générale du 21 janvier 2015 au Vatican. Il a ainsi souhaité corriger le tir après une phrase parfois mal comprise prononcée dans l’avion à son retour de Manille (Philippines) sur les “bons catholiques“ qui se reproduisent “comme des lapins“.


© I.MEDIA

“Les rencontres avec les familles et les jeunes à Manille ont été des moments importants de la visite aux Philippines“, a d’abord confié le pape aux 7000 fidèles présents à l’audience générale, avant de poursuivre : “Les familles saines sont essentielles à la vie de la société“. “Cela procure de la consolation et de l’espérance de voir tant de familles nombreuses qui accueillent les enfants comme un véritable don de Dieu“, a soutenu le pape François, jugeant alors que ces familles “savent que chaque enfant est une bénédiction“.

Puis le pape a confié avoir “entendu dire que les familles avec de nombreux enfants et la naissance de nombreux enfants figurent parmi les causes de la pauvreté“. Et le pape d’affirmer : “Cela me semble être une opinion simpliste“. “La cause principale de la pauvreté est un système économique qui a enlevé l’homme du centre et y a placé le dieu argent“, a alors assuré le pape, salué par des applaudissements nourris. Ce système économique, a-t-il précisé, “exclut toujours : les enfants, les personnes âgées, les jeunes, les chômeurs, etc.“ “C’est cela le motif principal de la pauvreté, a-t-il conclu, pas les familles nombreuses“.

Dans l’avion qui le ramenait des Philippines, deux jours plus tôt, le pape François avait eu des propos largement repris dans la presse internationale sur les moyens “licites“ de régulation des naissances et l’importance de promouvoir une “paternité responsable“. Une phrase, souvent tirée de son contexte, avait plongé certains catholiques dans la perplexité : “Certains croient que - pardonnez-moi l’expression - pour être de bons catholiques, on doit être comme des lapins“.

mardi, 20 janvier 2015

Le Pape François ne se fait plus tirer dessus comme sur un lapin

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“Certains croient que - pardonnez-moi l’expression - pour être de bons catholiques, on doit être comme des lapins“,

a lancé le pape François dans l'avion de retour de Manille. 

Et aussi: 

Paul VI, le pape de l’Encyclique Humanae Vitae, n’avait pas été “suranné“ou “fermé“, mais un “prophète“ qui avait refusé la contraception parce qu’il voyait “le néomalthusianisme en cours“, à savoir le taux très bas de fécondité. “Ce néomalthusianisme cherchait un contrôle des natalités par les puissances“. 

 

Lorsque Benoît XVI se faisait tirer dessus comme sur un lapin

 

Je sais qu'on ne peut pas courir après deux lièvres à la fois! Pour bien comprendre le Pape François, il nous faut courir toutefois après deux lapins: la paternité responsable et les méthodes naturelles. 

 

Tout d'abord, je pensais qu’une polémique pouvait naître lorsque le Pape comparait la diffusion de l’idéologie du gender à celle du nazisme. Même pas… Le raccourci aurait été fait avec le Pape émérite !

 

C’est donc l’expression des lapins qui a retenu l’attention médiatique. Rien d’étonnant lorsque l’on connaît le fonctionnement des médias qui retient une petite phrase. En langage technique, on parle de framing.

 

Dans le monde médiatique, nous avions l’habitude de voir Benoît XVI se faire presque systématiquement tirer dessus comme sur un lapin. Sauf que le Pape émérite ne fuyait jamais, restant attaché au poteau ou plutôt à la croix de la vérité même devant les loups. 

 

Rien de tel pour le Pape François. Les deux disent la même chose, mais différemment. Ils n'ont cependant pas droit au même traitement médiatique ! L'un et l'autre sont filtrés, pourtant de manière encore différente.

 

Le Pape François use de petites formules qui font mouches. Il provient du milieu des pauvres et s’exprime avec des petites images que tous peuvent comprendre aisément. Jésus parlait bien de brebis, de loup ...

 

Mais revenons à nos moutons ! enfin .... à nos lapins ! deux lapins !

 

La reproduction des lapins

 

Beaucoup de légendes et d’histoires au sujet de lapins racontent leur fertilité exemplaire et leur taux de reproduction rapide. Ceci est du au fait que les lapins atteignent leur maturité sexuelle après quelques mois déjà et peuvent commencer à produire une descendance nombreuse.

 

La période de grossesse dure environ 30 jours. La femelle peut être à nouveau fécondée dans les heures qui suivent la mise-bas. Une portée de 1 à 12 petits peut alors être mise au monde tous les 30 à 32 jours.  Si aucune intervention ne brise ce cycle rapide de reproduction, il en résulte rapidement une surpopulation de lapins.

 

Le néomalthusianisme

 

Qu'est-ce que veut dire ce terme compliqué ?

 

Le néomalthusianisme est une actualisation de la doctrine de Thomas Malthus et de sa prise de conscience des ressources limitées de la Terre. Selon Malthus, la croissance démographique est beaucoup plus rapide que la croissance de la production alimentaire, ce qui nécessite une limitation de la natalité pour éviter les famines dues à la surpopulation. Les néomalthusiens font de cette limitation des naissances un droit et un devoir humain.

 

C'est à la fin du XIXe siècle que des théoriciens anarchistes développent en France des thèses néomalthusiennes populariser dans la grande presseIls réclament un contrôle des naissances grâce aux moyens contraceptifs et à l'avortement.

 

Le Pape François: les lapins, la paternité responsable et Malthus

 

En quelques phrases, le Pape qualifie le bienheureux Paul VI de prophète, par son encyclique Humanae Vitae (pourtant tellement décrié dans certains milieux) et rappelle que l’Eglise parle de maternité et de paternité responsables. L'Eglise encourage les familles nombreuses et la natalité, car l'enfant est un trésor, avec le sens des responsabilités. Nous ne sommes pas des animaux, mais bien dotés de raisons et capable de réfléchir pour assumer, selon les moyens financiers et la santé, la venue des enfants. 

  

Tout est dit dans ses phrases du Pape qui mettent ensemble la paternité responsable et les méthodes naturelles de régulation des naissances:

 

Pape François et la paternité responsable: la parabole des lapins

A deux reprises, le pape a évoqué la question de la natalité, rappelant d’abord que “l’ouverture à la vie est condition du sacrement de mariage“. Il a jugé que Paul VI, le pape de l’Encyclique Humanae Vitae, n’avait pas été “suranné“ou “fermé“, mais un “prophète“ qui avait refusé la contraception parce qu’il voyait “le néomalthusianisme en cours“, à savoir le taux très bas de fécondité. “Ce néomalthusianisme, a relevé le pape François, cherchait un contrôle des natalités par les puissances“. 

“Cela ne veut pas dire que le chrétien doit faire des enfants en série“, s’est cependant exclamé le pape François en confiant avoir “reproché“ il y a quelques mois à une femme d’être enceinte de son huitième enfant après sept césariennes : “Mais voulez-vous laisser sept orphelins ?“. “C’est tenter Dieu“, a relevé le pape avant de proposer la voie de “la paternité responsable“.

“Certains croient que - pardonnez-moi l’expression - pour être de bons catholiques, on doit être comme des lapins“, a lancé le pape François en invitant aussi à prêter attention à “la générosité de ces papas et de ces mamans qui voient en chaque enfant un trésor“. 

Particulièrement interpellé sur les moyens de contraception qui permettraient de freiner la forte natalité aux Philippines qui risque d’accentuer la pauvreté, le pape a assuré que, “pour les gens les plus pauvres, un enfant est un trésor“. Il a de nouveau appelé à une “paternité responsable“ et expliqué qu’il y avait dans l’Eglise “des groupes matrimoniaux, des experts en la matière, des pasteurs qui réfléchissent“. “Moi je connais tant et tant de moyens licites qui ont aidés à cela“, a-t-il soutenu sans plus de précisions.

source: I.Media

lundi, 19 janvier 2015

A bord de l'avion papal: les chrétiens ne sont pas forcés de “faire des enfants en série“ comme “des lapins“

- refuser la “colonisation idéologique“ des groupes qui cherchent à imposer la théorie du genre :

L’ancien archevêque de Buenos Aires s’est ainsi rappelé d’une ministre de l’éducation qui avait souhaité emprunter de l’argent pour construire des écoles pour les pauvres, en 1995, et qui avait obtenu le prêt à condition que ces écoles utilisent un livre “où l’on enseignait la théorie du genre“.

- je ne peux pas insulter et provoquer quelqu’un continuellement, car je risque de l’énerver, je risque de recevoir une réaction injuste, injuste !

- contraception: le Pape Paul VI fut un prophète qui a vu venir la baisse de la natalité, par la volonté de contrôle des puissances. 

- chaque enfant est “un trésor“

- les chrétiens ne sont pas forcés de “faire des enfants en série“ tels “des lapins“

A bord de l’avion papal - le 19/01/2015 à 20:01:00 Agence I.Media

Genre, contraception, liberté d’expression, voyages… la conférence de presse du pape François en rentrant de Manille.

 
Dans l’avion qui le ramenait de Manille (Philippines), le pape François a sacrifié à la traditionnelle conférence de presse, le 19 janvier 2015, alors qu’il survolait la Chine. Il est revenu sur son séjour aux Philippines, deuxième étape de ce voyage qui l’avait d’abord mené au Sri Lanka, fustigeant notamment la “colonisation idéologique“ des groupes qui cherchent à imposer la théorie du genre comme “les jeunesses hitlériennes“ qui voulaient “coloniser le peuple“. Si chaque enfant est “un trésor“, les chrétiens ne sont pas forcés de “faire des enfants en série“ tels “des lapins“, a soutenu le pape en appelant à une “paternité responsable“ et en prônant les moyens “licites“. 

Passant un peu plus d’une heure avec les journalistes qui l’accompagnent, le pape François a souhaité une liberté d’expression gouvernée par la “prudence“, relevant que nul ne peut “insulter et provoquer quelqu’un continuellement“ car il risque de recevoir “une réaction injuste“. Le chef de l’Eglise catholique a en outre annoncé qu’il souhaiterait pouvoir se rendre pour la première fois en Afrique en 2015, faisant étape en République centrafricaine et en Ouganda, mais aussi en Amérique latine : en Equateur, en Bolivie et au Paraguay. 

La théorie du genre 

Le 16 janvier dernier, le pape avait appelé les familles philippines à “dire non“ à la “colonisation idéologique“ qui tente de “détruire“ la famille. A la demande d’un journaliste, il a précisé ce qu’il entendait par “colonisation idéologique“, ne donnant cependant qu’un seul exemple. L’ancien archevêque de Buenos Aires s’est ainsi rappelé d’une ministre de l’éducation qui avait souhaité emprunter de l’argent pour construire des écoles pour les pauvres, en 1995, et qui avait obtenu le prêt à condition que ces écoles utilisent un livre “où l’on enseignait la théorie du genre“. “C’est ça la colonisation idéologique : ils entrent dans un peuple avec une idée qui n’a rien à voir avec le peuple - avec des groupes, oui, mais pas avec le peuple - et ils colonisent le peuple avec une idée qui veut changer une mentalité ou une structure“. 
 
“Mais ce n’est pas nouveau, a poursuivi le pape, les dictatures du siècle dernier ont fait de même, elles sont entrées avec leur doctrine. Il suffit de penser aux Balilla (organisation de jeunesse du régime fasciste de Mussolini), à la jeunesse hitlérienne : ils voulaient coloniser le peuple, et combien de souffrance !“ “Les peuples ne doivent pas perdre leur liberté (…) chaque peuple a sa culture mais lorsque des conditions sont imposées par les empires colonisateurs, ils cherchent de faire perdre aux peuples leur identité“.

Naissances et contraception licites ?

A deux reprises, le pape a évoqué la question de la natalité, rappelant d’abord que “l’ouverture à la vie est condition du sacrement de mariage“. Il a jugé que Paul VI, le pape de l’Encyclique Humanae Vitae, n’avait pas été “suranné“ou “fermé“, mais un “prophète“ qui avait refusé la contraception parce qu’il voyait “le néomalthusianisme en cours“, à savoir le taux très bas de fécondité. “Ce néomalthusianisme, a relevé le pape François, cherchait un contrôle des natalités par les puissances“. 
 
“Cela ne veut pas dire que le chrétien doit faire des enfants en série“, s’est cependant exclamé le pape François en confiant avoir “reproché“ il y a quelques mois à une femme d’être enceinte de son huitième enfant après sept césariennes : “Mais voulez-vous laisser sept orphelins ?“. “C’est tenter Dieu“, a relevé le pape avant de proposer la voie de “la paternité responsable“.
 
“Certains croient que - pardonnez-moi l’expression - pour être de bons catholiques, on doit être comme des lapins“, a lancé le pape François en invitant aussi à prêter attention à “la générosité de ces papas et de ces mamans qui voient en chaque enfant un trésor“. 
 
Particulièrement interpellé sur les moyens de contraception qui permettraient de freiner la forte natalité aux Philippines qui risque d’accentuer la pauvreté, le pape a assuré que, “pour les gens les plus pauvres, un enfant est un trésor“. Il a de nouveau appelé à une “paternité responsable“ et expliqué qu’il y avait dans l’Eglise “des groupes matrimoniaux, des experts en la matière, des pasteurs qui réfléchissent“. “Moi je connais tant et tant de moyens licites qui ont aidés à cela“, a-t-il soutenu sans plus de précisions.

Liberté d’expression et “coup de poing“

Le pape François a précisé le sens de ses propos, quatre jours plus tôt, sur les “limites“ de la liberté d’expression après l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo à Paris. S’il avait assuré que chacun avait “le droit“, même “l’obligation de dire ce qu’il pense pour aider le bien commun“, le pape avait fait comprendre que ceux qui provoquent ou offensent peuvent s’attendre à une réaction, assurant qu’il mettrait “un coup de poing“ à un ami s’il insultait sa mère. Ces propos ont parfois été mal été interprétés. 
 
C’est pourquoi le pape a apporté cette précision : “En théorie nous pouvons dire qu’une réaction violente devant une offense ou une provocation n’est pas une bonne chose, on ne doit pas le faire. En théorie, on peut dire ce que dit l’Evangile : nous devons tendre l’autre joue. En théorie, nous devons dire que nous avons tous la liberté de nous exprimer, et c’est important. Dans la théorie, nous sommes tous d’accord, mais nous sommes humains, et il y a la prudence, qui est une vertu de la coexistence humaine. Je ne peux pas insulter et provoquer quelqu’un continuellement, car je risque de l’énerver, je risque de recevoir une réaction injuste, injuste. Mais c’est humain. Pour cela je dis que la liberté d’expression doit tenir compte de la réalité humaine, et pour cela elle doit être prudente“. 

Un voyage en Afrique fin 2015

Assurant qu’il répondait “hypothétiquement“, le chef de l’Eglise catholique a émis le souhait de se rendre courant 2015, “vers la fin de l’année“, en République centrafricaine et en Ouganda. Il a confirmé en outre les étapes de son voyage aux Etats-Unis en septembre prochain : Philadelphie pour la rencontre mondiale des familles, New-York pour se rendre au sièges des Nations unies, et Washington où il devrait effectuer la canonisation “équipollente“ du franciscain espagnol Junipero Serra (1713-1784), évangélisateur de la Californie et visiter le Congrès. Il a indiqué cependant qu’il ne se rendrait pas sur la côte Ouest, et probablement pas au Mexique. 
 
L’Equateur, la Bolivie et le Paraguay sont les trois pays qu’il pourrait visiter en 2015, probablement au début de l’été. Le pape a assuré vouloir se rendre l’année suivante au Chili, en Uruguay et en Argentine, son pays natal, précisant alors que tout était “provisoire“.

La corruption

Au cours de son séjour aux Philippines, le pape François a plusieurs fois dénoncé la corruption qui gangrène le pays. Devant les journalistes il a soutenu qu’il s’agissait d’un “problème mondial“. Une personne corrompue “vole le peuple“, a-t-il affirmé, déplorant qu’il y ait aussi “des personnes ou des institutions de l’Eglise qui tombent dans la corruption“. “C’est une plaie dans l’Eglise, mais il y a tellement de saints, tellement de saints pécheurs, mais pas corrompus“, a-t-il expliqué avant de lancer, une nouvelle fois : “Pécheurs oui, corrompus jamais !“

La Chine et le Dalaï-lama

Alors que son avion survolait la Chine, le chef de l’Eglise catholique a assuré une nouvelle fois que les responsables du Saint-Siège étaient “ouverts“ vis-à-vis de Pékin avec qui les relations avancent “pas à pas“, mais aussi qu’il n’était “pas vrai“ qu’il ait récemment refusé d’accueillir le Dalaï-lama au Vatican parce qu’il avait “peur“ de la réaction chinoise. “Il est habituel dans le protocole de la Secrétairerie d’Etat de ne pas recevoir des chefs d’Etats ou des gens de ce niveau lorsqu’ils sont dans une réunion internationale à Rome“, a-t-il expliqué avant d’indiquer que le Vatican avait des “relations“ avec le Dalaï-lama et qu’il aurait l’occasion de le rencontrer. 

L’accueil des Philippins

A la question de savoir ce qui l’avait plus touché lors de son passage aux Philippines, le pape François a parlé de gestes qui “font presque pleurer“. “Les gestes m’ont ému, a-t-il ainsi expliqué, ce n’était pas des gestes protocolaires (…) mais des gestes ressentis, des gestes venus du cœur“. Il a particulièrement cité “le geste des papas qui brandissaient leurs enfants pour que le pape les bénisse“, au bord des routes, “comme pour dire celui-là est mon trésor, celui-là est mon avenir, celui-ci est mon amour, pour lui cela vaut la peine de travailler, pour lui cela vaut la peine de souffrir“. “C’est un peuple qui sait souffrir“, a encore confié le pape qui a dit également avoir été touché par “l’enthousiasme non feint“ des Philippins, et marqué par le fait que, lors de la messe qu’il célébrait à Tacloban sous une pluie battante, “les enfants de chœur (…) n’avaient jamais perdu le sourire“. 
 
A bord de l’avion papal, Antoine-Marie Izoard, I.MEDIA
 
© 2015 I.MEDIA
 

Le tout Charlie Hebdo: une stratégie de communication pour un dialogue de sourds

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Une culture de l'image

Dans l'histoire de l'humanité, les premières transmissions d'informations se sont faites oralement puis assez rapidement à l'aide de dessins et de signes. Le dessin est donc un des premiers moyens d'expression de l'humanité.

Dans le monde médiatique qui est le nôtre, ne dit-on pas que nous sommes dans l'ère de l'image ? Ce n'est pas nouveau, un bon schéma vaut mieux qu'un long discours. 

L'art de bien parler

La culture française véhicule d'abord l'art de bien parler. En l'état, elle fait tourner en boucle ses propres analyses, avec une avalanche de mots, de phrases et d'idées, autour de thèmes abstraits comme la liberté d'expression, la liberté d'opinion, la possibilité d'insulter les religions, les mesures policières, la laïcité ... Ce gargarisme ne fait que tourner en rond et les autres ne comprennent pas. La communication implique au minimum deux partenaires dont la finalité consiste à comprendre et être compris. Tourner en boucle, tourner en rond, c'est l'échec du dialogue, de la communication, car on ne rejoint pas l'autre. 

Il ne suffit pas de se comprendre, mais de se demander: comment cela sera-t-il perçu ou compris ? 

Le second partenaire est le citoyen lambda dans une autre culture, ne parlant pas le français. Que verra-t-il ? la simple superposition de deux images: les caricatures offensantes et provocatrices de Charlie Hebdo envers le prophète et la manifestation de soutien des millions de personnes, avec ses chefs, sous la bannière "Je Suis Charlie". La capacité de prendre les choses au second ou troisième degré n'est jamais un acquis, tout comme l'humour qui diffère d'une culture à l'autre. 

Je ne connais pas un seul musulman qui soit favorable aux caricatures, car elles insultent le prophète, la personne commune à tous les musulmans, indifféremment à leurs appartenances, avec la palette de toutes les nuances possibles, de modérés à extrémistes. 

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Le tout Charlie jusqu'à saturation: une communication irresponsable

En terme d'image, la communication française, ou plutôt la riposte médiatique inventée par le conseiller en communication du Président, est catastrophique. Cela frise la propagande, en tous les cas il s'agit d'un passage en force, unilatéral, sous un fond historique de colonialisme.

Ceux qui reçoivent ces images provocatrices seront simplement choqués, avec le risque de céder à la violence. En terme de diplomatie internationale, insister et surenchérir sur les caricatures est tout simplement catastrophique et irresponsable. Nous sommes en plein choc des incultures. Le monde  islamique ignorant nos valeurs et nous-mêmes ne sachant presque rien des islams. 

La culture anglo-saxonne et américaine, qui connaît une plus grande liberté de la presse que la France, n'a d'ailleurs pas publié les caricatures de Charlie Hebdo.

A lire: 40% des français désapprouve les caricatures

Pape François à Manille: 6-7 millions, le plus grand rassemblement de l'histoire

Manille (Philippines) - le 18/01/2015 à 10:57:00 Agence I.Media

A Manille, le pape François demande aux Philippins d’être “missionnaires“ en Asie et dans le monde entier.

Devant une foule immense rassemblée à Manille (Philippines) sous une pluie battante, dans l’après-midi du 18 janvier 2015, le pape François a célébré une messe au cours de laquelle il a déploré que l’homme ait créé des “structures sociales qui entretiennent la pauvreté, l’ignorance et la corruption“. Il a dénoncé les “pièges“, les “plaisirs éphémères“ et les “gadgets“ de l’époque actuelle, ainsi que les “attaques insidieuses“ contre la famille et la destruction de l’environnement. Le pape a demandé avant tout aux catholiques philippins d’être “missionnaires“ en Asie et dans le monde.


@ I.MEDIA

Comme Jean-Paul II (1978-2005) lors de son voyage en 1995, le pape François a célébré la messe dans le Rizal Park, au cœur de Manille. La foule qui s’étendait dans les rues alentours, entre six et sept millions de personnes selon les estimations des autorités locales, était en liesse à l’arrivée du pontife. Jamais un pape n'avait rassemblé tant de fidèles.

Les Philippins, souriants malgré la pluie incessante, brandissaient au passage du pape une statue du Santo Niño, l’Enfant-Jésus particulièrement vénéré dans le pays et dont la fête liturgique est célébrée ce 18 janvier. C’est à bord d’une papamobile originale que le chef de l’Eglise catholique a traversé la foule : un jeepnay blanc créé pour l’occasion, à savoir une espèce de minibus construit sur une jeep américaine, le moyen de transport le plus populaire aux Philippines. Comme la veille à Tacloban, dans la tempête, le pape était couvert d’un poncho jaune.

Puis il a célébré la messe depuis un immense podium, dos à la Baie de Manille et à la Mer de Chine. Au pied de l’autel se trouvait, sous la pluie, le président de la République Benigno Aquino. Avant la messe, le pape avait rencontré à la nonciature apostolique le père de la jeune bénévole de 27 ans décédée accidentellement la veille à Tacloban, au terme de la messe pontificale.

Vaillants missionnaires

Au cœur de son homélie, le pape François a particulièrement demandé aux 80 millions de catholiques philippins d’être “de vaillants missionnaires de la foi en Asie“. Il a souhaité qu’ils soient “témoins et missionnaires de la joie de l’Evangile, en Asie et partout dans le monde“. Au terme de la messe, il a d’ailleurs envoyé les fidèles en mission. 

Au jour de la fête liturgique du Santo Niño, le pape a demandé de “regarder chaque enfant comme un don devant être accueilli, chéri et protégé“, appelant les Philippins à prendre soin de la jeunesse du pays “en ne permettant pas que lui soit volée l’espérance, et qu’elle soit condamnée à vivre dans la rue“. “Malheureusement, de nos jours, la famille a grand besoin d’être protégée contre les attaques insidieuses et les programmes contraires à tout ce que nous tenons pour vrai et sacré, tout ce qu’il y a de plus beau et de plus noble dans notre culture“, a également déploré le pape, dans un pays qui a adopté un an plus tôt une loi facilitant l’accès à la contraception. 

Pauvreté, ignorance et corruption

Le pape a aussi relevé que Dieu avait créé le monde “comme un beau jardin“ en demandant à l’homme “d’en prendre soin“. “Mais, par le péché, a-t-il poursuivi, l’homme a défiguré la beauté de la nature ; par le péché, l’homme a aussi détruit l’unité et la beauté de notre famille humaine, en créant des structures sociales qui entretiennent la pauvreté, l’ignorance, et la corruption“. 

Souhaitant que les hommes demeurent “enfants de Dieu“ en “sagesse“, le pape François a mis en garde devant “le démon“, assurant qu’il est “le père du mensonge. Et le pape de dresser une liste de dangers : “Il cache souvent ses pièges derrière les apparences de la sophistication, l’attrait d’être ‘moderne’, ’comme tout le monde’. Il nous distrait par l’illusion des plaisirs éphémères, des passe-temps superficiels. Et alors nous gaspillons les dons de Dieu en employant des gadgets ; nous gaspillons notre argent dans des jeux et des boissons ; nous nous y livrons nous- mêmes. Nous oublions de rester fixés sur les choses qui comptent vraiment“. 

Cette messe géante devait être le dernier rendez-vous public du pape François aux Philippines. Après une dernière nuit à la nonciature apostolique il doit s’envoler le 19 janvier au matin pour Rome. 

A Manille, Antoine-Marie Izoard. I.MEDIA

 

samedi, 17 janvier 2015

La religion, la foi peuvent-elles être dangereuses ?

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La foi et la religion comme cause de violence ?

Après les attentats terroristes, une idée circule à nouveau:  la religion cause et engendre la violence. Rien de tel pour l'athéisme.

La raison doit gérer la religion, qui renferme une violence latente. Trop croire entraîne au fanatisme. 

Le Pape François a relevé avec grande justesse que les chrétiens ont laissé des traces de violence dans l'histoire. Le Jubilé de l'an 2000 avait donné l'occasion à Saint Jean-Paul II de demander pardon, devant Dieu et devant les hommes, pour l'usage de la violence par les chrétiens.

Les chrétiens sont violents malgré les textes et des musulmans pacifiques malgré les textes

Un saint, qui va jusqu'au bout de sa foi, est pacifié dans sa vie, parfaitement raisonnable. En Jésus, on ne trouve pas, ni dans ses paroles, ni dans ses actes, la moindre trace de violence. Au contraire, son Amour est désarmant.

Même chose pour l'Eglise: son enseignement, sa doctrine n'invitent pas à la violence. Les chrétiens violents le furent malgré les textes. Par contre, le flou règne sur les islams, surtout par notre propre inculture. Le travail d'analyse sereine de textes du Coran est un labeur qui est devant nous.

Pour le christianisme, voici deux auteurs qui rendent compte du rapport entre la paix et la foi:

André Comte-Sponville

Hitler disait à Goebbels qu’il fallait extirper le christianisme

« Ce n’est pas la foi qui pousse aux massacres. C’est le fanatisme, qu’il soit religieux ou politique. C’est l’intolérance. C’est la haine. Il peut être dangereux de croire en Dieu. Voyez la Saint-Barthélémy, les Croisades, les guerres de religions, le Djihad, les attentats du 11 septembre 2001... Il peut être dangereux de n’y pas croire. Voyez Staline, Mao Tsé-Toung ou Pol Pot... Qui fera les totaux, de part et d’autre, et que pourraient-ils signifier ?

L’horreur est innombrable, avec ou sans Dieu. Cela nous en apprend plus sur l’humanité, hélas, que sur la religion. » Sans compter que Hitler disait à Goebbels qu’il fallait extirper le christianisme, qui allait contre sa propre vision « scientifique » du progrès de l’humanité".

Citation du plaidoyer athée de André Comte-Sponville, L’esprit de l’athéisme, Introduction à une spiritualité sans Dieu, Albin Michel, Paris, 2006, p.88. 

Benoît XVI à Ratisbonne

"La diffusion de la foi par la violence est contraire à la raison" 

"Celui qui veut conduire quelqu'un vers la foi doit être capable de parler et de penser de façon juste et non pas de recourir à la violence et à la menace...

Pour convaincre une âme douée de raison, on n'a pas besoin de son bras, ni d'objets pour frapper, ni d'aucun autre moyen qui menace quelqu'un de mort... ».

..."l'empereur explique minutieusement pourquoi la diffusion de la foi par la violence est contraire à la raison. Elle est contraire à la nature de Dieu et à la nature de l'âme. « Dieu ne prend pas plaisir au sang, dit-il, et ne pas agir selon la raison (‘σύν λόγω’) est contraire à la nature de Dieu. La foi est fruit de l'âme, non pas du corps. Celui qui veut conduire quelqu'un vers la foi doit être capable de parler et de penser de façon juste et non pas de recourir à la violence et à la menace... Pour convaincre une âme douée de raison, on n'a pas besoin de son bras, ni d'objets pour frapper, ni d'aucun autre moyen qui menace quelqu'un de mort... ».

L’affirmation décisive de cette argumentation contre la conversion par la force dit : « Ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu ». L'éditeur du texte, Théodore Khoury, commente à ce sujet: « Pour l'empereur, byzantin nourri de philosophie grecque, cette affirmation est évidente. Pour la doctrine musulmane, au contraire, Dieu est absolument transcendant. Sa volonté n'est liée à aucune de nos catégories, fût-ce celle qui consiste à être raisonnable. 

Khoury cite à ce propos un travail du célèbre islamologue français R. Arnaldez, qui note que Ibn Hazm va jusqu'à expliquer que Dieu n'est pas même tenu par sa propre parole et que rien ne l'oblige à nous révéler la vérité. Si tel était son vouloir, l'homme devrait être idolâtre. À partir de là, pour la compréhension de Dieu et du même coup pour la réalisation concrète de la religion, apparaît un dilemme qui constitue un défi très immédiat. Est-ce seulement grec de penser qu'agir de façon contraire à la raison est en contradiction avec la nature de Dieu, ou cela vaut-il toujours et en soi ?

Je pense que, sur ce point, la concordance parfaite, entre ce qui est grec, dans le meilleur sens du terme, et la foi en Dieu, fondée sur la Bible, devient manifeste. En référence au premier verset de la Genèse, premier verset de toute la Bible, Jean a ouvert le prologue de son évangile par ces mots : « Au commencement était le λογος ». C'est exactement le mot employé par l'empereur. Dieu agit « σύν λόγω », avec logos. Logos désigne à la fois la raison et la parole – une raison qui est créatrice et capable de se communiquer, mais justement comme raison".

jeudi, 15 janvier 2015

Lorsque le Pape François glisse un passage de la conférence de Ratisbonne de Benoît XVI sans déraper !

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Lorsque François réhabilite le discours de Benoît XVI à Ratisbonne

Dans l'avion vers les Philippines, François à l'air de rien.

Or, ce Pape François est simplement un génie de la communication. Il arrive à glisser Benoît XVI dans son intervention, sans déraper, Un communicateur de haut vol, tout simplement ! François a réhabilité, non pas Galilée ( condamné à tord ), mais le Pape Benoît XVI qui était cloué au pilori ! La liberté d'expression du Pape Benoît XVI n'est plus limitée. 

Le Pape François cite Ratisbonne de Benoît XVI et tout le monde l'applaudit !

Simplement énorme ! Le Pape François peut tout en communication. En pleine affrontement extrémismes musulmans et Occident, il arrive même à citer le célèbre discours de Benoît XVI à Ratisbonne (sic!). Ce dernier avait donné un prétexte pour enflammer le monde de la communication. Il fut qualifié, à tord, comme la gaffe de Ratisbonne, justement en regard de l'islam et des musulmans. 

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Benoît XVI à Ratisbonne

"C'est ainsi seulement que nous devenons capables d'un véritable dialogue des cultures et des religions, dont nous avons un besoin si urgent. Dans le monde occidental domine largement l'opinion que seule la raison positiviste et les formes de philosophie qui s'y rattachent seraient universelles.

Mais les cultures profondément religieuses du monde voient cette exclusion du divin de l'universalité de la raison comme un outrage à leurs convictions les plus intimes. Une raison qui reste sourde au divin et repousse la religion dans le domaine des sous-cultures est inapte au dialogue des cultures".

Conférence à lire

Pape François sur les attentats

"Le pape Benoît, dans un discours dont je ne me souviens pas bien (en fait, le fameux discours de Ratisbonne, ndlr d'I.Media - j'ajouterais qu'il est malin et rusé) avait parlé de cette mentalité post-positiviste, de cette métaphysique post-positiviste qui menait au final à croire que les religions ou les expressions religieuses sont un espèce de sous-culture : elles sont tolérées mais elles sont peu de chose, elles ne sont pas dans la culture des Lumières. C’est un héritage des Lumières". 


Il y a des limites à la liberté d’expression par KTOTV

Manille: le Pape avec les journalistes

Il y a tant de gens qui parlent mal des religions, qui s’en moquent, qui jouent avec la religion des autres. Ceux-là provoquent… et il peut se passer ce qui arriverait à M. Gasbarri s’il disait quelque chose contre ma mère. Il y a une limite !
A bord de l’avion papal - le 15/01/2015 à 13:02:00 Agence I.Media

“On ne peut pas insulter la foi des autres“, assure le pape François tout en louant les bienfaits de la liberté d’expression.

“En matière de liberté d’expression, il y a des limites“. C’est ce que le pape François a tenu à souligner dans l’avion qui le menait du Sri Lanka aux Philippines, le 15 janvier 2015, en réaction à l’attentat meurtrier contre la rédaction du journal satirique français Charlie Hebdo, huit jours plus tôt. S’il a réaffirmé avec force que “tuer au nom de Dieu“ était une véritable “aberration“, le chef de l’Eglise catholique a soutenu que l’on ne pouvait pas “provoquer“ ou “insulter la foi des autres“. 


© I.MEDIA

Interrogé à bord de l’avion par un journaliste français, le pape a clairement fait référence aux attentats de Paris et expliqué qu’il existait des “limites“ en matière de liberté d’expression. S’il a assuré que chacun avait “le droit“, même “l’obligation de dire ce qu’il pense pour aider le bien commun“, le pape a fait comprendre que ceux qui provoquent ou offensent peuvent s’attendre à une réaction. (Le verbatim de la réponse du pape se trouve à la fin de cette dépêche).

45 minutes avec les journalistes

Interpellé sur les menaces du terrorisme islamique qui pèsent sur lui et le Vatican, le pape François s’est dit d’abord “préoccupé“ pour les fidèles avant d’ajouter : “J’ai peur, mais vous savez, j’ai un défaut, j’ai une bonne dose d’inconscience !“ Puis il a affirmé avoir demandé au Seigneur, s’il devait être assassiné, “la grâce“ de ne pas souffrir, confiant en souriant aux journalistes : “Je ne suis pas très courageux devant la douleur !“

Le pape, en outre, a souhaité expliquer pourquoi il avait procédé à plusieurs reprises à des béatifications ou canonisations dites “équipollentes“, c’est-à-dire dispensées de miracle. Il a affirmé avoir voulu ainsi mettre à l’honneur de “grands évangélisateurs“, comme le jésuite français Pierre Favre (1506-1546) en Europe, les missionnaires Marie Guyart (1599-1672) et François de Montmorency-Laval (1623-1708) au Canada, ou encore le père Joseph Vaz (1651-1711), missionnaire indien au Sri Lanka béatifié la veille à Colombo. Il a alors annoncé qu’il entendait canoniser de la même façon, lors de son voyage aux Etats-Unis en septembre prochain, le franciscain espagnol Junipero Serra (1713-1784), évangélisateur de la Californie. 

Au fil de ses réponses, le pape François a également indiqué qu’il publierait son encyclique sur l’écologie humaine en juin ou juillet prochain. Il a indiqué l’avoir récemment soumise à la Congrégation pour la doctrine de la foi et au théologien de la Maison Pontificale, pour être sûr de ne pas dire “des bêtises“. Le pape a aussi confié qu’il souhaitait que ce document magistériel sorte avant le sommet mondial sur le climat prévu à Paris (France) en décembre. Constatant l’échec du dernier sommet de Lima (Pérou), le chef de l’Eglise catholique a lancé : “Espérons qu’à Paris les représentants seront plus courageux“. 

A bord de l’avion entre Colombo et Manille, le pape François a ainsi passé pas moins de trois quarts d’heure avec les journalistes qui l’accompagnent. Répondant à huit questions, il est aussi brièvement revenu sur les trois jours passés au Sri Lanka. 

A bord de l’avion papal, Antoine-Marie Izoard, I.MEDIA

Voici l’intégralité des propos du pape François sur la liberté religieuse et la liberté d’expression :

Hier matin, durant la messe, vous avez parlé de la liberté religieuse comme d’un droit humain fondamental. Dans le respect des différentes religions, jusqu’à quel point peut-on aller en termes de liberté d’expression qui, elle aussi, est un droit humain fondamental ? 

Merci pour cette question intelligente ! Je crois que ce sont toutes les deux des droits humains fondamentaux : la liberté religieuse et la liberté d’expression. On ne peut pas… Vous êtes français non ? Alors allons Paris, parlons clairement ! On ne peut pas cacher une vérité aujourd’hui : chacun a le droit de pratiquer sa religion, sans offenser, librement, et nous voulons tous faire ainsi. 

Deuxièmement, on ne peut pas offenser, faire la guerre, tuer au nom de sa religion, c’est-à-dire au nom de Dieu. 

Ce qui se passe maintenant nous surprend, mais pensons toujours à notre histoire : Combien de guerres de religion avons-nous connu ! Pensez seulement à la nuit de la saint Barthélémy ! Comment comprendre cela ? Nous aussi nous avons été pécheurs sur cela, mais on ne peut pas tuer au nom de Dieu, c’est une aberration. Tuer au nom de Dieu est une aberration. Je crois que c’est le principal, sur la liberté religieuse : on doit le faire avec la liberté, sans offenser, mais sans imposer ni tuer.

La liberté d’expression… Non seulement chacun a la liberté, le droit et aussi l’obligation de dire ce qu’il pense pour aider le bien commun : l’obligation ! Si nous pensons que ce que dit un député ou un sénateur – et pas seulement eux mais tant d’autres - n’est pas la bonne voie, qu’il ne collabore pas au bien commun, nous avons l’obligation de le dire ouvertement. Il faut avoir cette liberté, mais sans offenser. Car il est vrai qu’il ne faut pas réagir violemment, mais si M. Gasbarri (responsable du voyage, debout à ses côtés, ndlr) qui est un grand ami dit un gros mot sur ma mère, il doit s’attendre à recevoir un coup de poing ! C’est normal… On ne peut pas provoquer, on ne peut pas insulter la foi des autres, on ne peut pas se moquer de la foi ! 

Le pape Benoît, dans un discours dont je ne me souviens pas bien (en fait, le fameux discours de Ratisbonne, ndlr) avait parlé de cette mentalité post-positiviste, de cette métaphysique post-positiviste qui menait au final à croire que les religions ou les expressions religieuses sont un espèce de sous-culture : elles sont tolérées mais elles sont peu de chose, elles ne sont pas dans la culture des Lumières. C’est un héritage des Lumières.

Il y a tant de gens qui parlent mal des religions, qui s’en moquent, qui jouent avec la religion des autres. Ceux-là provoquent… et il peut se passer ce qui arriverait à M. Gasbarri s’il disait quelque chose contre ma mère. Il y a une limite ! Chaque religion a de la dignité, chaque religion qui respecte la vie humaine et l’homme, et je ne peux pas me moquer d’elle… c’est une limite. J’ai pris exemple de la limite pour dire qu’en matière de liberté d’expression il y a des limites, comme pour l’histoire de ma mère.

© I.MEDIA 

Le Suisse Romain et la blague du mois

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- Dis papa, quel travail il faisait Jésus ?

- Il était charpentier

- Et Marie, elle travaillait ?

- Non elle s'occupait du petit Jésus

- Alors pourquoi Jésus il était à la crèche ?

Seigneur, donne-moi de l'humour disait Saint Thomas More

Prière attribuée à Saint Thomas More ( 1478 - 1535 ) patron des hommes politiques

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Thomas More et l'humour

 

"Donne-moi une bonne digestion, Seigneur, et aussi quelque chose à digérer !

Donne-moi la santé du corps avec le sens de la garder au mieux

 

Donne-moi une âme sainte, Seigneur,

qui ait les yeux sur la beauté et la pureté

afin qu'elle ne s'épouvante pas en voyant le péché

mais sache redresser la situation. 

 

Donne-moi une âme qui ignore l'ennui

le gémissement et le soupir.

Ne permets pas que je me fasse trop de souci

pour cette chose encombrante que j'appelle "moi". 

 

Seigneur, donne-moi l'humour

pour que je tire quelque bonheur de cette vie

et en fasse profiter les autres". 

 

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P.S. Alors qu'il était condamné à la peine capitale, la décapitation, pour avoir soutenu le Pape et suivi sa conscience dans l'affaire politique du divorce d'Henri VIII, le bourreau lui aurait demandé:

-avez-vous besoin d'aide pour monter à l'échafaud ?

Et Saint Thomas  de répondre : 

- pour monter non, mais pour descendre, certainement !

mercredi, 14 janvier 2015

"De Benoît à François, une révolution tranquille". La continuité conter par Jean-Louis de La Vaissière

de-benoit--a-francois.jpgDe Benoît XVI à François: rupture ou continuité ?

"Rupture ou continuité ? Entre Benoît XVI, l'intellectuel réservé, et le chaleureux François, une cohabitation inédite s'est ouverte au Vatican". 

Telles sont les premières lignes de l'excellent livre, une première à ma connaissance, qui rend compte de la profonde continuité entre les deux Papes. 

Jean-Louis de La Vaissière est journaliste à l'Agence France-Presse. Depuis 2011, il est le correspondant permanent de l'agence mondiale AFP au Vatican. 

Benoît XVI annonçait le Pape François

"Les sécularisations, l'expropriation des biens de l'Eglise ou la suppression des privilèges signifièrent chaque fois une profonde libération de l'Eglise de formes de mondanité". Cette phrase pourrait sembler être de François alors qu'elle est de Benoît.

Pour Jean-Louis de la Vaissière, cet extrait du discours aux catholiques allemands engagés dans la société civile daté du 25 septembre 2011 en Allemagne permet de dire: "N'annonce-t-il pas quelqu'un, ne lui prépare-t-il pas son terrain ?"

Benoît XVI prophétisant, annonçant et préparant la venue du Pape François, voilà une idée totalement nouvelle et révolutionnaire dans la sphère médiatique. Un peu comme des poupées russes, qui se superposent et qui disparaissent pour laisser la place à une autre, vêtues exactement la même chose. La comparaison s'arrête là. Au Vatican, seuls les habits ont changé, mais la blancheur de la soutane demeure. Dans une société de l'image, ce changement d'habits peut véritablement donner l'illusion d'une rupture. 

La réussite des spin doctors: le virus de la rupture !

Pas étonnant que l'idée même de la continuité soit si discrète. Je pense que la plus grande réussite des fameux spin doctors, et de quelques vaticanistes et blogueur, est d'avoir réussi à nous inculquer dans un recoin de notre tête, comme un petit virus apparemment inoffensif, mais qui une fois ouvert contamine notre système de pensée. Tout le monde le dit: avec François, ce n'est pas comme avec Benoît. En bien ou en mal, dans un sens ou dans l'autre, à l'endroit ou à l'envers, il y a toujours l'idéologie de la rupture qui prend le dessus. 

Ce livre fera un grand bien à tous et chacun. Non seulement il est écrit dans un français impeccable et agréable, mais il est très bien documenté. 

Certes, on sent ici ou là une légère incompréhension envers l'Opus Dei ou la théologie du corps de Saint Jean-Paul II, n'empêche que cela reste un livre qui en appelle d'autres. 

Je ne résiste pas de citer quelques petites formules, des petits phrases courtes comme des tweets, et qui explique si bien la "théothérapie" du Pape:

- les larmes peuvent êtres des lunettes pour voir Dieu !

- Jésus prend sur lui le mal, la saleté, le péché du monde et il le lave, il le lave avec son sang, avec la miséricorde. 

Notre vaticaniste possède également ce sens de la formule qui fait mouche:

"On dit en algèbre que moins par moins égale plus. On peut oser la même équation avec le Pape François. Ses deux moins sont la reconnaissance d'être pécheur et l'instance sur la Croix - signe normalement de la défaite aux yeux du monde - donnent un plus: la joie d'espérer un Dieu proche". 

Le Pape Benoît annonçait l'élection du Pape François

Pour Benoît XVI, de La Vaissière reprend le discours du Pape à la Scala de Milan de 2012. "Nous chrétiens, nous cherchons un dieu qui ne trône pas à distance, mais entre dans notre vie et notre souffrance. Nous n'avons pas besoin d'un discours irréel sur un Dieu lointain".

Pour Ratzinger, "la foi n'est pas une idée, elle est réelle, presque palpable, concrète. Nous sommes tellement remplis de nous-mêmes, si bien qu'il ne reste aucun espace pour les autres, pour les enfants, pour les pauvres, les étrangers. Avons-nous vraiment de la place pour Dieu ? N'est-ce pas peut-être Dieu lui-même que nous refoulons ?"

Le Pape François ne fait que communiquer et mettre en image, bien que autrement, la théologie du Pape Benoît XVI. L'idée principale est solidement étayée et remarquablement racontée: le Pape Benoît XVI a préparé le divine surprise de la venue de Bergoglio ! 

 

1393_Jean-Louis-de-LA-VAISSIÈRE.jpgJean-Louis de la Vaissière "De Benoît à François, une révolution tranquille" Ed. Le Passeur, 344 pages, octobre 2013

Le "terrorisme médiatique" du tout Charlie Hebdo

containing-144103__180.jpgEn finir avec "le terrorisme médiatique"

Hollande est un ami de Charlie depuis des lustres. A peine le Président eut-il vent des attentat qu'il a pris son conseiller en communication pour se rendre sur les lieux de l'horreur. Les médias sont désormais sous contrôle étatique, alors que l'on voulait justement la liberté. 

La France en mode panique

Guillaume de Prémare, conseiller en communication, a très bien su saisir l'état de panique que connaît la France. Elle réagit exactement comme les djihadistes le voulait. On assiste a une "riposte médiatique presque totalitaire". Charlie est partout ! Tout le système est saturé. 

Je conseille la désintoxication et la prise de distance. Ce n'est pas quelques caricaturistes irresponsables, appartenant intrinsèquement au monde des médias, jouant comme des gamins avec des allumettes, qui vont mettre l'Europe à feu et à sang.

Une attitude adulte et responsable exige une certaine auto-censure de Charlie. Si dans l'esprit des terroristes, les caricatures sont la cause des attentats, alors la prudence et la diplomatie réclame la sécurité médiatique. Les extrémistes savent parfaitement utiliser le fonctionnement des médias pour diffuser la terreur. 

Désamorcer les bombes dans nos têtes

Le terrorisme n'a aucune justification. Au nom de la liberté de la presse, de la liberté d'expression et de la lutte contre le terrorisme, je vais passer à autre chose. Car je ne veux pas offrir aux semeurs de terreur ce qu'ils attendent: ne penser qu'à Charlie pour mettre des bombes dans nos esprits. 

Infrarouge: la face cachée de Charlie Hebdo et les archives des caricatures

Ce que Charlie nous cache, ne dit pas et ne communique pas

150px-Burgat.jpgFrançois Burgat, politologue, directeur de recherche à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM) à Aix-en-Provence était l'un des invités du débat à Infrarouge. 

Selon ce chercheur, qui espère être démenti, le pire est devant. La réaction de Hollande est beaucoup plus traumatisante que la tragédie des attentats, qui sont certes inacceptables et condamnables. 

Charlie n'avait que 30 000 lecteurs. Puis, les rédacteurs se sont lancés dans une surenchère de provocations. En 2011, un degré supplémentaire a été atteint lorsque les caricatures de Mahomet ont été publiées. Le journal s'est alors roulé dans cette ignominie. 

Les archives: la face cachée des caricatures de Charlie Hebdo

Pour les caricatures, il faut aller puiser dans les archives ! Toutes les caricatures de Charlie Hebdo n'ont pas été diffusées tout récemment, notamment et surtout celle du prophète se préparant à une relation sexuelle avec un tête de porc ! Celle de 14 janvier 2015 n'est pas comparable.

Dès 3 min 43 secondes

Infrarouge RTS, le 13 janvier 2015

La France est en état de choc et réagit exactement comme les djihadistes le souhaitaient

La France est en état de choc et fait n'importe quoi

Par Guillaume de Prémare Consultant en communication

source Ictus

Ichtus : Que pensez-vous de ce que nous vivons autour du choc
« Charlie Hebdo » ?

keyboard-114439__180.jpgGuillaume de Prémare : Il faut partir du fait générateur qui est le terrorisme. La France a déjà connu, dans un passé récent, des vagues de terrorisme. Mais elles n’étaient pas de la même nature. Je vois deux différences profondes. La première différence est que les vagues de terrorisme des années 1980 et 1990 étaient principalement destinées à faire pression sur la politique internationale de la France, qu’il s’agisse du conflit israélo-palestinien ou de l’Algérie. Aujourd’hui, les terroristes cherchent aussi à faire pression sur la France par rapport à ses engagements militaires à travers le monde, mais ils poursuivent plus largement un objectif de conquête politico-religieuse à l’échelle mondiale, ce qui est nouveau, appuyé sur une idéologie politico-religieuse qui est ancienne.

La seconde différence est que les terroristes venaient jusqu’ici le plus souvent de l’extérieur. Aujourd’hui, l’islam radical s’appuie principalement sur des musulmans qui vivent en France, et sont même de nationalité française. Les jeunes sont radicalisés en France, font leurs armes à l’étranger puis reviennent en France pour combattre. C’est un élément-clé de la stratégie terroriste en
France : mener une guerre de l’intérieur qui s’appuie sur des troupes déjà sur le sol français.

Selon vous, quelle est la stratégie de ces terroristes ?

Guillaume de Prémare : Leur stratégie est de semer le chaos, de provoquer un état de choc global de notre société, pour créer une fracture irrémédiable entre les musulmans français et le reste de la population. Ils commettent donc des attentats pour faire grimper à son paroxysme la peur de l’islam et l’hostilité envers l’islam, jusqu’à la psychose, à un point tel que les musulmans ressentent cette hostilité, y compris, si possible, en raison de représailles contre la communauté musulmane. Il nous faut donc impérativement éviter les délires identitaires agressifs.

Ils misent sur l’aspect très communautaire de la religion musulmane pour gagner l’opinion musulmane. Celle-ci, se sentant en terrain hostile, se communautariserait toujours davantage et serait mûre pour d’abord éprouver de la sympathie pour le djihadisme, ensuite leur apporter un soutien. Cela ne signifie pas qu’une majorité des millions de musulmans qui vivent en France deviendrait terroriste – dans une guerre les combattants sont toujours minoritaires –, mais les islamistes pourraient recruter de jeunes musulmans sur un terreau de plus en plus favorable et évoluer, dans les quartiers musulmans, en terrain ami. Je ne dis pas qu’ils vont réussir, mais je pense que c’est leur projet.

Pour accentuer ce processus de séparation des musulmans de la communauté nationale, il y a un autre aspect qui est la guerre culturelle. Il s’agit de séparer toujours davantage culturellement les musulmans de la culture française. Pour cela, ils s’appuient sur la décomposition de la culture française pour en faire un parfait repoussoir pour tout bon musulman. Plus la société française est athée, libertaire, permissive, consumériste, sans repères, vide de sens, et en faillite éducative, plus la fracture culturelle grandit avec les musulmans. Je crois que cet aspect des choses est majeur dans le défi auquel nous sommes confrontés. Ce n’est pas le « choc des cultures », mais le « choc des incultures » comme dit François-Xavier Bellamy.

Alors, pourquoi Charlie Hebdo ?

Guillaume de Prémare : C’est ce que l’on nomme la guerre psychologique. Il y deux choses : le choix de la cible et les moyens employés. Les moyens visent à provoquer l’état de choc : l’utilisation d’armes de guerre, l’exécution froide des journalistes de Charlie Hebdo, et celle bien sûr d’un policier achevé à terre. C’est le complément idéal de l’état de choc mondial volontairement créé par la diffusion de vidéos des horreurs commises au Proche-Orient par l’Etat islamique. Il faut que ça fasse barbare. Plus nous les voyons comme barbares, mieux ils se portent. La deuxième chose, c’est le choix de la cible, Charlie Hebdo. A mon avis, c’est un choix parfaitement pensé.

Charlie Hebdo est honni par l’opinion musulmane, les musulmans n’ont pas besoin d’être islamistes pour détester Charlie Hebdo. En attaquant Charlie Hebdo, les terroristes veulent désensibiliser les musulmans à la compassion pour les victimes. Cette action psychologique vise notamment les jeunes musulmans qui, comme beaucoup de jeunes de leur génération, sont de plus en plus désensibilisés à la violence par les films, les jeux vidéo et tout ce qu’ils voient à la télévision. Nous avons vu cette semaine, par exemple dans les écoles de Seine-Saint-Denis, que cette action psychologique fonctionne à merveille. Dans certaines écoles, il a été très difficile d’organiser ou de faire respecter la minute de silence.
Ensuite, en attaquant Charlie Hebdo, les islamistes provoquent une sympathie généralisée pour Charlie Hebdo dans l’opinion publique française. Charlie devient le symbole de la France et la décomposition culturelle s’accélère : la France c’est Charlie et Charlie c’est la France. Dimanche, la France de Saint Louis, de Napoléon, de de Gaulle, d’Aragon et Hugo est devenue « Charlie », ce qui est une régression culturelle. A partir de là, dans le meilleur des cas le jeune musulman est poussé à faire une quenelle à la France, geste de mépris et de défi très populaire dans la jeunesse des banlieues, dans le pire des cas on fabrique les futurs jeunes djihadistes.

D’une certaine manière, nous n’avons pas affirmé ce que nous sommes vraiment…

Guillaume de Prémare : En effet, nous avons affirmé l’inverse de ce que nous sommes. L’article 4 de la déclaration des droits de l’homme dit que « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». C’est un principe fondamental puisqu’il est dans notre document de référence fondamental. Il y a deux ans, le plus grand nombre était d’accord pour critiquer la parution des caricatures parce qu’elles étaient jugées insultantes, blessantes. L’insulte est une violence et la violence nuit à autrui, la violence nuit à celui qui la subit. Bien évidemment, la liberté d’expression est un bien précieux, mais il n’y a pas de liberté absolue dans une société. Nous piétinons donc nos propres principes dits « fondateurs » en disant qu’il y a, en quelque sorte, un droit à l’insulte. La déclaration des droits de l’homme dit l’inverse ! Comment voulez-vous faire respecter des principes que nous piétinons ?
Ensuite, devons-nous accepter, pour nous-mêmes, cette régression culturelle qui veut que « La France c’est Charlie », qui veut que le poids symbolique de nos valeurs, de notre identité et de notre unité repose sur Charlie ? Luz, un dessinateur de Charlie, a expliqué dans les Inrockuptibles que cette charge symbolique que l’on met sur Charlie Hebdo était à côté de la plaque.

Vous êtes en train de nous expliquer que nous avons fait exactement ce qui convient aux terroristes islamistes ?

Guillaume de Prémare : Absolument. Au départ, il y a une excellente intention : dire sa compassion envers des victimes d’un assassinat terrible et inacceptable, dire son refus de la violence et du terrorisme. Mais le slogan « Je suis Charlie » est venu donner à ce bel élan un contenu hystérique à contre-emploi : la France c’est Charlie et Charlie c’est la France. Ensuite il y a eu la marche, ce bel élan populaire de citoyens qui ont besoin de se rassembler pour dire leur refus du terrorisme et rendre hommage à nos morts. Cet élan a été récupéré par une caste politico-médiatique décrédibilisée qui y a vu l’occasion de se refaire la cerise sur l’affaire Charlie Hebdo. En état de choc, on fait n’importe quoi, on est manipulable, le cerveau sur-sensibilisé jusqu’à l’hystérie est disponible à la manipulation. La broyeuse médiatique est passée par là et la France a défilé avec comme slogan « Je suis Charlie », comme image des caricatures insultantes et comme symbole suprême le crayon qui manie l’insulte. En gros, la caste politico-médiatique est parvenue à donner l’image d’un peuple réuni autour des valeurs, non pas de la France, mais des valeurs vides de sens de leur caste : ce que la propagande politique et télévisuelle a nommé « nos valeurs », « notre modèle », « notre mode de vie ». Le terme même de « marche républicaine » est insuffisant. La question n’est pas celle de la forme de gouvernement, acceptée par le plus grand nombre, mais celle de la France. La France est d’abord un pays, pas une forme de gouvernement.

La marche était donc une mauvaise idée selon vous ?

Guillaume de Prémare : Non, c’était une bonne chose dans l’élan initial. Il aurait peut-être fallu faire une marche blanche, sans slogans ni pancartes, une marche citoyenne, de société civile. Une marche avec pour seul contenu le refus du terrorisme et l’hommage rendu aux victimes. Nous aurions alors gagné une bataille psychologique. Or, dimanche, nous avons perdu une bataille culturelle et psychologique. Ce qui s’est passé est grave et beaucoup de gens ne s’en rendent pas compte parce qu’une propagande sans précédent dans l’histoire de la France contemporaine a été diffusée par la télévision et démultipliée sur les réseaux sociaux comme un réflexe pavlovien. Nous sommes guidés et informés par des irresponsables, des aveugles qui guident des aveugles. Il est temps d’ouvrir les yeux.

Que pouvons-nous faire ?

Guillaume de Prémare : Tout d’abord mener la guerre sans faiblesse sur le sol même de France contre les terroristes, avec nos services spécialisés et nos moyens policiers. Ensuite, il faut contrer l’adversaire sur les points-clés de sa stratégie : éviter la psychose et garder calme et sang-froid, éviter autant que possible les attitudes agressives et hostiles envers les musulmans, les représailles. Il y en a eu, pour le moment légères. Nous devons ensuite entrer dans la lutte d’influence sur l’opinion musulmane, essayer de nous gagner l’opinion musulmane avant que les islamistes ne la gagnent. Nous devons stopper notre décomposition culturelle et redécouvrir ce que nous sommes vraiment, c’est-à-dire Hugo plutôt que Charlie. Et nous devons, sur cette base commune, nous battre sur le terrain éducatif et culturel. Nous avons tout investi dans le social dans les banlieues, à fonds perdus. Nous devons essayer de transmettre aux jeunes musulmans ce qu’est la France, faire aimer la France aux jeunes musulmans et à leurs parents. Demandez à Jean-François Chemain, Xavier Lemoine ou Camel Bechikh si c’est possible de réduire la fracture culturelle, ils vous diront que oui. C’est leur expérience concrète, pas une idée abstraite. A Montfermeil, ils ont proposé une offre éducative avec les cours Alexandre Dumas. C’est le prototype d’écoles qu’il faudrait étendre sur tout le territoire. Ce qui réussit aujourd’hui à petite échelle, il faut le faire à grande échelle.

Est-il encore temps ?

Guillaume de Prémare : Je ne sais pas, mais partons du principe que oui, il est encore temps. Travaillons avec cœur, détermination et amour. Toute victoire commence par un premier pas, partons à la conquête des cœurs !

mardi, 13 janvier 2015

Abus sexuels: Mgr Charles Morerod veut une enquête

RTS - Cath.ch

Abus sexuels: Mgr Charles Morerod veut une enquête

source: Diocèse LGF le mardi 13 janvier 2015

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Soucieux de rendre justice aux enfants placés et abusés, Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, veut faire la lumière sur les abus sexuels et les maltraitances commis à l’Institut Marini. Cet orphelinat et pensionnat catholique, situé à Montet (Broye fribourgeoise), a longtemps été dirigé par des prêtres du diocèse. L’évêque a mandaté deux experts externes pour étudier le dossier. Les résultats devraient être communiqués dans le courant de l’année 2015.

Lors d’une de ses rencontres avec des victimes placées en institutions catholiques, Mgr Morerod a eu connaissance d’abus sexuels et de maltraitances commis à l’Institut Marini. Il a décidé de mandater une étude historique afin de faire connaître la vérité sur les actes qui s’y sont produits. Contrairement à de nombreux instituts ou orphelinats catholiques de l’époque, qui étaient gérés par des congrégations religieuses n’ayant pas de lien avec le diocèse, l’Institut Marini était dirigé par des prêtres diocésains et dépendait donc directement de l’évêque.

Pour réaliser cette étude, Mgr Morerod a mandaté deux experts externes : Mme Anne-Françoise Praz, historienne et professeure à l’Université de Fribourg, et M. Pierre Avvanzino, ancien professeur à la Haute école de travail social et de la santé (HES) à Lausanne et auteur de nombreux ouvrages sur les enfants placés. La démarche comportera deux volets : social, avec des témoignages de victimes, et historique, afin de déterminer et de comprendre les raisons de ces dérives. L’étude portera plus précisément sur les années 1930 à 1950 (l’Institut a été fondé en 1881).

L’évêque diocésain désire ainsi rendre justice aux victimes et tirer une leçon du passé pour limiter les risques que de tels abus ne se reproduisent.

Si elles le souhaitent, les victimes d’abus sexuels ou de maltraitances à l’Institut Marini et les personnes qui désireraient simplement évoquer leur expérience de pensionnaire dans cette institution sont invitées à contacter Mgr Morerod. L’évêque rappelle qu’il accueille toute victime de mesures de coercition ou d’abus. Celles-là peuvent également s’adresser à des instances non ecclésiales, comme les centres LAVI.

Le Service diocésain de la communication

Le paradoxe:"Je suis Charlie", "je ne suis pas Charlie"

Le paradoxe de « Je suis Charlie » « Je ne suis pas Charlie ».

 

Unknown.jpegLes responsables des grands médias sont convoqués pour évaluer leur couverture médiatique des attentats commis en France ( 17 morts ). 

 

Des familles d’otages accusent ni plus ni moins la chaîne BFMTV d’avoir mis en danger la vie des otages en révélant que certains étaient cachés dans une chambre froide. Cela fait effectivement froid dans le dos. 

 

Une liberté d'expression à géométrie variable

 

C’est toute l’idée de la liberté d’expression, de la liberté des médias et de la liberté de la presse qui revient sur le tapis. 

 

D’un côté, Charlie Hebdo revendique une liberté totale d’expression, et de l’autre, c’est un appel à la prudence et à la responsabilité. 

 

La question est enfin posée. il s’agit de vie humaine. Tout cela agite de très nombreuses questions, dont celle du rapport de l’islam avec la violence, avec la raison, comme le Pape Benoît XVI l’avait noté lors de sa célèbre leçon de Ratisbonne

 

Les terroristes islamistes connaissent le fonctionnement de nos médias

 

Les terroristes islamistes ont montré encore une fois leur compréhension du fonctionnement du système médiatique occidental. 

Comme en septembre 2001, ils connaissent les conséquences de la médiatisation. Le premier avion lancé comme un missile vivant contre la première tour, avait convoqué les caméras américaines en direct, pour voir le second se cracher en live. 

 

Pour la France, s’attaquer à des journalistes démontre encore une fois la précision rationnelle avec laquelle le monde des médias est convoquer afin de toucher et d’effrayer l’ensemble de la population. 

 

Comment "je suis Charlie" sera perçu ?

 

La communication est aussi mondiale. Je me demande comment le musulman lambda verra la médiatisation de la manif de dimanche à Paris et en France, avec quelques 4 millions de personnes défilant pour dire non au terrorisme. Car, pour ceux qui ne savent pas lire, les dessins et donc les caricatures décrivent un grand malaise.

 

Pour nous, il est clair que nous voulions dire non au terrorisme. Mais celui qui innocemment regarde les caricatures de Mahomet de Charlie Hebdo puis le monstre défilé avec des pancartes « nous sommes Charlie », que comprendra-t-il ? Très certainement que l’Occident se moque d’Allah et de son prophète, avec grossièreté et le goût du vulgaire. 

 

La France pense que la liberté d’expression, toute relative en fait, est une valeur universelle. En France, par le siècle des Lumières, on sait que les catholiques en prennent plein la figure, et nous avons appris à vivre avec. La culture française, soit disant universelle, véhicule le rire, la satire, la critique, l’esprit gaulois, la moquerie, la suffisance, le raisonnement sans fin… 

 

Je ne suis pas Charlie !

 

Aussi, je ne saurais être Charlie, car la liberté d’expression est à géométrie variable. La limite est l’amour du prochain. La règle d’or est sage: ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse. Emmanuel Levinas parlerait du visage de l'autre. Vais-je le défigurer ? le gifler ? Si je peux rire de moi, comment va réagir mon prochain ?

 

Pourquoi on ne rit pas de la douleur des familles ? Pourquoi est-ce que l’auteur de la publication sur Youtube de l’exécution sauvage du policier avec une balle tirée à bout portant s’excuse de la diffusion des images ? Pourquoi, par un retour en arrière, les images de la décapitation des otages de l’état islamique ne sont pas diffusées en Occident ?

 

Personnellement, je trouve irresponsable de poursuivre les caricatures de Mahomet. En cela, je ne suis pas Charlie. Car la liberté d’expression, la liberté de la presse sont liées à la vérité, au vrai, au beau et au bien. Qui dit liberté dit vérité, responsabilité et prudence. Dans cette variation de la liberté d'expression, cela dépend où est placé le curseur. 

 

L'amour du prochain comme première limite à "Je suis Charlie"

 

Si je sais que mes paroles et ma communication va blesser l’autre, au point de le défigurer, alors je dois m’autocensurer. Sans cela, la liberté d'expression qui protège le dialogue n'est qu'un piège, une caricature ... 

 

A lire : Philippe Oswald (Aleteia) - Koztoujours

Le Pape au Sri Lanka

Début de la visite du Pape François au Sri Lanka

Cité du Vatican, 13 janvier 2015 (VIS).
 
Après un vol de près de dix heures (parti de Rome hier vers 19 h, heure de Rome), le Saint-Père a été accueilli à 9 h 30' locales à Colombo, la capitale du Sri Lanka, premier des deux pays asiatiques de son septième voyage apostolique. Comme Jean-Paul II, il visite ensemble ces pays, qui ont la plus forte proportion de catholiques. Au Sri Lanka, en deux jours, il prendra part à une rencontre inter-religieuse, procédera à une canonisation et priera au sanctuaire marial de Notre Dame de Madhu. Aux Philippines les trois jours suivants, il rencontrera notamment les victimes du typhon Yolanda et se rendra au sanctuaire de l'Efant Jésus de Cebu. A son arrivée, il a été accueilli par le nouveau chef de l'état M.Maithripala Sirisena, les corps constitués et un choeur de 2.000 enfants. Après le discours de du Président, le Pape a prononcé le discours suivant:
 
"Ma visite au Sri Lanka est, en premier lieu, pastorale. En tant que pasteur universel de l’Eglise catholique, je suis venu pour rencontrer et encourager les catholiques de cette île, et aussi pour prier avec eux. Un point central de cette visite sera la canonisation du bienheureux Joseph Vaz, dont l’exemple de charité chrétienne et de respect pour toute personne, sans distinction d’ethnie ou de religion, continue, aujourd’hui encore, de nous inspirer et de nous enseigner. Mais ma visite veut aussi exprimer l’amour et la sollicitude de l’Eglise pour tous les Sri-lankais, et confirmer le désir de la communauté catholique de participer activement à la vie de cette société. C’est une continuelle tragédie de notre monde que beaucoup de communautés soient en guerre entre elles. L’incapacité à réconcilier les diversités et les désaccords, qu’ils soient anciens ou nouveaux, à fait apparaître des tensions ethniques et religieuses, souvent accompagnées d’accès de violence. Pendant de nombreuses années, le Sri Lanka a connu les horreurs de la guerre civile, et à présent il cherche à consolider la paix et à soigner les blessures de ces années. Dépasser l’héritage amer d’injustices, d’hostilités et de défiance laissé par le conflit n’est pas une tâche facile. Cela ne peut être réalisé qu’en faisant vaincre le mal par le bien et en cultivant les vertus qui promeuvent la réconciliation, la solidarité et la paix. De plus, le processus de guérison demande d’inclure la recherche de la vérité, non pas dans le but d’ouvrir de vieilles blessures, mais plutôt comme moyen nécessaire pour promouvoir la justice, la guérison et l’unité. 
 
Je suis convaincu que les personnes qui appartiennent à des traditions religieuses différentes ont un rôle essentiel à jouer dans le processus délicat de réconciliation et de reconstruction qui est en cours dans ce pays. Pour que ce processus ait lieu, il faut que tous les membres de la société travaillent ensemble et que chacun ait droit à la parole. Tous doivent être libres d’exprimer leurs propres préoccupations, leurs besoins, leurs aspirations et leurs peurs. Mais, surtout, ils doivent être prêts à s’accepter mutuellement, à respecter les diversités légitimes et apprendre à vivre comme une unique famille. Chaque fois que les personnes s’écoutent humblement et de manière ouverte, les valeurs et les aspirations communes apparaîtront toujours plus visiblement. La diversité ne sera plus vue comme une menace, mais comme une source d’enrichissement. La route vers la justice, la réconciliation et l’harmonie sociale sera vue encore plus clairement. En ce sens, la grande œuvre de reconstruction doit inclure l’amélioration des infrastructures et pourvoir aux besoins matériels, mais aussi, et c’est encore plus important, elle doit promouvoir la dignité humaine, le respect des droits de l’homme et la pleine inclusion de tous les membres de la société. Je forme le vœu que les responsables politiques, religieux et culturels du Sri Lanka, prenant la mesure du bien et de la guérison qui résulteront de chacune de leurs paroles et de leurs actions, apportent une contribution durable au progrès matériel et spirituel du peuple du Sri Lanka.
 
Merci encore de votre accueil. Puissent ces jours que nous passerons ensemble être des jours d’amitié, de dialogue, et de solidarité. J’invoque les abondantes bénédictions de Dieu sur le Sri Lanka, la Perle de l’Océan Indien, et je prie pour que sa beauté resplendisse pleinement en faveur de la prospérité et de la paix de tous ses habitants".
 
Après quoi le cortège papal a pris la direction de la capitale. La foule était telle sur le parcours que le ralentissement a contraint le Saint-Père à renoncer à sa rencontre avec l'épiscopat local, qu'il a récemment reçu à Rome. Le Cardinal Secrétaire d'Etat a été envoyé pour le substituer. Arrivé à la nonciature, il a déjeuné en privé avant de gagner par la route la présidence de la République, où il s'est entretenu avec le Président Maithripala Sirisena. Ensuite il a été présenté aux autorités gouvernementales et a assisté au lancement de l'émission philatélique commémorative du voyage papal.

lundi, 12 janvier 2015

Discours du Pape François au corps diplomatique

Quelques-unes des paroles fortes prononcées par le Pape François ce lundi alors qu’il recevait au Vatican l’ensemble du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. Le Pape n’a pas hésité à parler « du cœur endurci de l’humanité ». « Il s’agit d’une mentalité, a-t-il souligné, qui génère cette culture du rejet qui n’épargne rien ni personne : des créatures, aux êtres humaines et jusqu’à Dieu même. De là naît une humanité blessée et continuellement lacérée par les tensions et les conflits de toutes sortes ».

source

Texte intégral du Pape François:

DISCOURS DU SAINT-PÈRE AU CORPS DIPLOMATIQUE  

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(Lundi 12 janvier 2015)


Excellences, Mesdames et Messieurs, Je vous remercie de votre présence à cette rencontre traditionnelle qui, au début de chaque année nouvelle, me permet de vous adresser ainsi qu’à vos familles et aux peuples que vous représentez, un cordial salut et mes vœux les meilleurs. Je veux exprimer ma reconnaissance particulière à votre Doyen, Son Excellence Monsieur Jean-Claude Michel, pour les aimables paroles qu’il m’a adressées au nom de tous, et aussi à chacun d’entre vous pour l’engagement constant que vous prodiguez pour favoriser et faire grandir, dans un esprit de collaboration réciproque, les relations entre vos pays et les Organisations internationales que vous représentez et le Saint-Siège. Au cours de l’année dernière, ces relations ont pu se consolider, soit par la présence accrue d’Ambassadeurs résidents à Rome, soit à travers la signature de nouveaux Accords bilatéraux à caractère général – comme celui signé en janvier dernier avec le Cameroun – ou d’accords spécifiques, comme ceux signés avec Malte et avec la Serbie.

L’Enfant Jésus ne semble pas être étendu dans un berceau, mais déposé dans un tombeau


Aujourd’hui je désire faire résonner avec force un mot qui nous est cher : la paix ! Elle nous parvient par la voix des troupes angéliques qui l’annoncent dans la nuit de Noël (cf. Lc 2, 14) comme un don précieux de Dieu, et en même temps, elles nous la montrent comme une responsabilité personnelle et sociale qui doit nous trouver pleins de zèle et actifs. Mais, à côté de la paix, la crèche dit aussi une autre réalité dramatique : celle du refus. Dans certaines représentations iconographiques, tant de l’Occident que de l’Orient – je pense par exemple à la splendide icône de la Nativité d’Andreï Rublev – l’Enfant Jésus ne semble pas être étendu dans un berceau, mais déposé dans un tombeau. L’image, qui veut relier les deux principales fêtes chrétiennes – Noël et Pâques – montre qu’à côté de l’accueil joyeux d’une nouvelle naissance, il y a tout le drame dont Jésus est l’objet, méprisé et rejeté jusqu’à la mort sur la croix.


Les récits de la Nativité eux-mêmes nous montrent le cœur endurci de l’humanité, qui a du mal à accueillir l’Enfant. Dès le début il est, lui aussi rejeté, laissé dehors au froid, contraint à naître dans une étable parce qu’il n’y avait pas de place dans la salle commune (cf. Lc 2, 7). Et si le Fils de Dieu a été traité ainsi, combien plus encore le sont tant de nos frères et sœurs ! Il y a un caractère du refus qui nous rapproche, qui nous conduit à ne pas regarder le prochain comme un frère à accueillir, mais à le laisser hors de notre horizon personnel de vie, à le transformer plutôt en un concurrent, en un sujet à dominer. Il s’agit d’une mentalité qui engendre cette culture du déchet et n’épargne rien ni personne : depuis les créatures, en passant par les êtres humains et jusqu’à Dieu lui-même. Il en naît une humanité blessée et continuellement déchirée par des tensions et des conflits de toute sorte. Dans les récits évangéliques de l’enfance, le roi Hérode en est l’emblème qui, en sentant son autorité menacée par l’Enfant Jésus, fait tuer tous les enfants de Bethléem. Ma pensée va tout de suite au Pakistan, où il y a un mois, plus de cent enfants ont été tués avec une férocité inouïe. Je souhaite renouveler à leurs familles mes condoléances personnelles et l’assurance de ma prière pour tant d’innocents qui ont perdu la vie.
À une dimension personnelle du refus s’associe ainsi inévitablement une dimension sociale, une culture qui rejette l’autre, brise les liens les plus intimes et les plus vrais, finissant par défaire et désagréger toute la société, et par engendrer la violence et la mort. Nous en avons un triste écho dans les nombreux faits de la chronique quotidienne, le moindre n’est pas le tragique massacre survenu à Paris, il y a quelques jours. Les autres « ne sont plus perçus comme des êtres d’égale dignité, comme des frères et sœurs en humanité, mais sont vus comme des objets » (Message pour la 48ème Journée Mondiale de la Paix, 8 décembre 2014, n.4). Et l’être humain, de libre devient esclave, que ce soit des modes, du pouvoir, de l’argent, parfois même de formes déviantes de religion. Ce sont les dangers que j’ai voulu rappeler dans le Message pour la récente Journée Mondiale de la Paix, consacré au problème des multiples esclavages modernes. Ils naissent d’un cœur corrompu, incapable de voir et de faire le bien, de poursuivre la paix.

Une vraie guerre mondiale qui se déroule par morceaux


Nous constatons avec douleur les conséquences dramatiques de cette mentalité du rejet et de la « culture de l’asservissement » (ibid., n.2) dans le déferlement continuel des conflits. Comme une vraie guerre mondiale qui se déroule par morceaux, ils touchent, même si c’est sous des formes et avec des intensités variées, différentes zones de la planète, en commençant par la proche Ukraine devenue un théâtre dramatique d’affrontement, et pour laquelle je souhaite que, par le dialogue, se renforcent les efforts en cours pour faire cesser les hostilités, et pour que les parties en présence entreprennent dès que possible, dans un esprit renouvelé de respect de la légalité internationale, un chemin sincère de confiance réciproque et de réconciliation fraternelle qui permette de dépasser la crise actuelle.

Ma pensée va surtout au Moyen Orient, en commençant par la terre bien-aimée de Jésus, que j’ai eu la joie de visiter en mai dernier et pour laquelle nous ne nous lasserons jamais d’invoquer la paix. Nous l’avons fait, avec une intensité extraordinaire, avec le Président israélien d’alors, Shimon Peres, et le Président palestinien, Mahmud Abbas, animés de l’espérance confiante que les négociations entre les deux parties puissent reprendre, dans le but de faire cesser les violences et d’arriver à une solution qui permette, tant au peuple palestinien qu’au peuple israélien, de vivre enfin en paix, dans des frontières clairement établies et reconnues internationalement, de sorte que la « solution de deux États » devienne effective.

Le fondamentalisme religieux, plus encore que rejeter les êtres humains en perpétrant des massacres horribles, refuse Dieu lui-même, le reléguant au rang de pur prétexte idéologique. 


Malheureusement, le Moyen Orient est également traversé par d’autres conflits, qui se prolongent depuis trop longtemps et dont les aspects sont effrayants, aussi par le déferlement du terrorisme d’origine fondamentaliste en Syrie et en Irak. Ce phénomène est une conséquence de la culture du déchet appliquée à Dieu. Le fondamentalisme religieux, en effet, plus encore que rejeter les êtres humains en perpétrant des massacres horribles, refuse Dieu lui-même, le reléguant au rang de pur prétexte idéologique. Face à cette injuste agression, qui touche aussi les chrétiens et d’autres groupes ethniques et religieux de la région, une réponse unanime est nécessaire qui, dans le cadre du droit international, arrête le déferlement des violences, rétablisse la concorde et soigne les blessures profondes que la succession des conflits a provoquées. En ce lieu je fais donc appel à toute la communauté internationale, comme aussi à chacun des Gouvernements concernés, pour qu’ils prennent des initiatives concrètes pour la paix, et pour la défense de tous ceux qui souffrent des conséquences de la guerre et de la persécution, et qui sont contraints de laisser leurs maisons et leur patrie.

Je souhaite que les responsables religieux, politiques, et intellectuels, en particulier musulmans, condamnent toute interprétation fondamentaliste et extrémiste de la religion visant à justifier de tels actes de violence.

Dans une lettre envoyée un peu avant Noël, j’ai personnellement voulu manifester ma proximité et assurer de ma prière toutes les communautés chrétiennes du Moyen Orient qui donnent un témoignage précieux de foi et de courage, en jouant un rôle fondamental d’artisans de paix, de réconciliation et de développement dans leurs sociétés civiles respectives. Un Moyen Orient sans chrétiens serait un Moyen Orient défiguré et mutilé ! En demandant à la communauté internationale de ne pas être indifférente devant une telle situation, je souhaite que les responsables religieux, politiques, et intellectuels, en particulier musulmans, condamnent toute interprétation fondamentaliste et extrémiste de la religion visant à justifier de tels actes de violence.


Des formes semblables de brutalité, qui fauchent souvent des victimes parmi les plus petits et ceux qui sont sans défense, ne manquent pas non plus, malheureusement, dans d’autres parties du monde. Je pense en particulier au Nigeria, où les violences qui frappent sans discernement la population ne cessent pas, et où le phénomène tragique des séquestrations de personnes est en croissance continue, souvent des jeunes filles enlevées pour faire l’objet d’un trafic. C’est un commerce exécrable qui ne peut pas continuer ! Une plaie qu’il faut éradiquer car elle nous concerne tous, depuis chaque famille jusqu’à la communauté mondiale tout entière (cf. Discours aux nouveaux Ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, 12 décembre 2013). Je regarde ensuite avec appréhension les nombreux conflits de caractère civil qui concernent d’autres parties de l’Afrique, en commençant par la Lybie, déchirée par une longue guerre interne qui cause d’indicibles souffrances dans la population et qui a de graves répercutions sur les équilibres de la région.

Je pense à la dramatique situation de la République Centrafricaine, au sujet de laquelle il est douloureux de constater comment la bonne volonté qui a animé les efforts de ceux veulent construire un avenir de paix, de sécurité et de prospérité, rencontre des formes de résistance et les intérêts égoïstes de partis, qui risquent de rendre vaines les attentes d’un peuple très éprouvé qui aspire à construire librement son avenir. Éveille une préoccupation particulière la situation au Sud Soudan et dans plusieurs régions du Soudan, de la Corne de l’Afrique et de la République Démocratique du Congo, où ne cesse de grandir le nombre de victimes dans la population civile, et où des milliers de personnes, parmi lesquelles beaucoup de femmes et d’enfants, sont contraintes de fuir et de vivre dans des conditions d’extrême dénuement.

Par conséquent, je souhaite un engagement commun de tous les Gouvernements et de la communauté internationale, pour que l’on mette fin à toute sorte de lutte, de haine et de violence, et pour que l’on s’engage en faveur de la réconciliation, de la paix et de la défense de la dignité transcendante de la personne.

Le viol: une offense très grave à la dignité de la femme, qui non seulement est violée dans l’intimité de son corps, mais aussi dans son âme


Ensuite, il ne faut pas oublier que les guerres apportent avec elles un autre horrible crime, qui est le viol. Celui-ci est une offense très grave à la dignité de la femme, qui non seulement est violée dans l’intimité de son corps, mais aussi dans son âme, avec un traumatisme qui pourra être difficilement effacé et dont les conséquences sont aussi de caractère social. Malheureusement, on vérifie que, même là où il n’y a pas de guerre, trop de femmes souffrent encore aujourd’hui de violence à leur encontre. Tous les conflits belliqueux révèlent le visage le plus emblématique de la culture du déchet par les vies qui sont délibérément piétinées par celui qui détient la force. Mais il y a des formes plus subtiles et sournoises de rejet, qui alimentent aussi cette culture. Je pense avant tout à la façon dont sont souvent traités les malades, isolés et marginalisées comme les lépreux dont parle l’Évangile.

Parmi les lépreux de notre temps il y a les victimes de cette nouvelle et terrible épidémie d’Ebola, qui, surtout au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée, à déjà fauché plus de six mille vies. Je désire aujourd’hui féliciter publiquement et remercier ces opérateurs sanitaires qui, avec les religieux, religieuses, et les volontaires, apportent tous les soins possibles aux malades et à leurs proches, surtout aux enfants restés orphelins. En même temps, je renouvelle mon appel à toute la communauté internationale pour que soit assurée une assistance humanitaire adéquate aux patients, et pour qu’il y ait un engagement commun pour vaincre la maladie.

À côté des vies rejetées à cause des guerres ou des maladies, il y a celles des nombreuses personnes déplacées et réfugiées.


À côté des vies rejetées à cause des guerres ou des maladies, il y a celles des nombreuses personnes déplacées et réfugiées. Encore une fois on en comprend les aspects à partir de l’enfance de Jésus, qui témoigne d’une autre forme de la culture du déchet qui porte atteinte aux relations et « défait » la société. En effet, face à la brutalité d’Hérode, la Sainte Famille est contrainte à fuir en Égypte, d’où elle pourra revenir seulement quelques années plus tard (cf. Mt 2, 13-15). La conséquence des situations de conflit que nous venons de décrire est souvent la fuite de milliers de personnes de leur terre d’origine. Parfois on ne part pas tant pour chercher un avenir meilleur, mais tout simplement pour avoir un avenir, puisque rester dans son pays peut signifier une mort certaine.

Combien de personnes perdent la vie dans des voyages inhumains, soumises aux brimades de véritables bourreaux avides d’argent ? J’en ai fait mention au cours de ma récente visite au Parlement Européen, en rappelant qu’« on ne peut tolérer que la Mer Méditerranée devienne un grand cimetière » (Discours au Parlement Européen, Strasbourg, 25 novembre 2014). Il y a ensuite un autre fait alarmant : beaucoup de migrants, surtout dans les Amériques, sont des enfants seuls, proies plus faciles des dangers, et qui demandent davantage de soin, d’attention et de protection.


Souvent arrivés sans papiers d’identité dans des contrées inconnues dont ils ne parlent pas la langue, il est difficile pour les migrants d’être accueillis et de trouver du travail. Au-delà des incertitudes de la fuite, ils sont contraints d’affronter aussi le drame du refus. Un changement d’attitude à leur égard est donc nécessaire, pour passer du désintérêt et de la peur à une acceptation sincère de l’autre. Cela requiert naturellement de « mettre en acte des législations adéquates qui sachent en même temps protéger les droits des citoyens (…) et garantir l’accueil des migrants » (ibid). En remerciant tous ceux qui, même au prix de leur vie, s’emploient à porter secours aux réfugiés et aux migrants, j’exhorte aussi bien les États que les Organisations internationales à s’engager activement pour résoudre ces graves situations humanitaires et à fournir aux pays d’origine des migrants des aides pour en favoriser le développement socio-politique et le dépassement des conflits internes, qui sont la principale cause de ce phénomène. « Il est nécessaire d’agir sur les causes et non seulement sur les effets » (ibid).

Du reste, cela permettra aux migrants de retourner un jour dans leur patrie et de contribuer à sa croissance et à son développement. Mais à côté des migrants, des déplacés et des réfugiés, il y a beaucoup d’autres « exilés cachés » (Angelus, 29 décembre 2013), qui vivent à l’intérieur de nos maisons et de nos familles. Je pense surtout aux personnes âgées et aux personnes handicapées, comme aussi aux jeunes. Les premières sont objet de rebut quand elles sont considérées comme un poids et comme des « présences encombrantes » (ibid.), tandis que les derniers sont mis à l’écart en niant leurs perspectives concrètes de travail pour construire leur avenir.

Il n’existe pas pire pauvreté que celle qui prive du travail et de la dignité du travail 

D’autre part, il n’existe pas pire pauvreté que celle qui prive du travail et de la dignité du travail (cf. Discours aux participants à la rencontre mondiale avec les Mouvements populaires, 28 octobre 2014), et qui fait du travail une forme d’esclavage. C’est ce que j’ai voulu rappeler au cours d’une rencontre récente avec les mouvements populaires, qui s’emploient avec dévouement à rechercher des solutions adéquates à certains problèmes de notre temps, comme la plaie toujours plus étendue du chômage des jeunes et du travail au noir, et le drame de beaucoup de travailleurs, spécialement des enfants, exploités avec avidité. Tout cela est contraire à la dignité humaine et dérive d’une mentalité qui place au centre l’argent, les bénéfices et les profits économiques au détriment de l’homme lui-même.

La dénatalité et la cohabitation


Ensuite, il n’est pas rare que la famille elle-même soit objet de rejet, à cause d’une culture individualiste et égoïste toujours plus répandue, qui abîme les liens et tend à favoriser le phénomène dramatique de la dénatalité, ainsi que de législations qui privilégient différentes formes de cohabitation plutôt que de soutenir convenablement la famille pour le bien de toute la société. Parmi les causes de ces phénomènes, il y a une mondialisation uniformisante qui rejette les cultures elles-mêmes, brisant ainsi les éléments propres de l’identité de chaque peuple qui constituent l’héritage incontournable à la base d’un sain développement social. Dans un monde uniformisé et privé d’identité, il est facile de saisir le drame et le découragement de nombreuses personnes, qui ont littéralement perdu le sens de leur vie. Ce drame est aggravé par la crise économique qui perdure, qui engendre de la méfiance et favorise un climat social conflictuel. J’ai pu en voir les revers ici aussi à Rome, en rencontrant beaucoup de personnes qui vivent des situations de détresse, comme aussi au cours des différents voyages que j’ai effectués en Italie.
À la chère nation italienne, je désire justement adresser une pensée pleine d’espérance afin que, dans le climat persistant d’incertitude sociale, politique et économique, le peuple italien ne cède pas au désengagement et à la tentation du rejet, mais redécouvre ces valeurs d’attention réciproque et de solidarité qui sont à la base de sa culture et du vivre-ensemble civil, et sont sources de confiance aussi bien dans l’immédiat que dans l’avenir, spécialement pour les jeunes.


Pensant à la jeunesse, je désire mentionner mon voyage en Corée, où en août dernier, j’ai pu rencontrer des milliers de jeunes réunis pour la VIème journée de la Jeunesse asiatique et où j’ai rappelé qu’il faut valoriser les jeunes « en cherchant à leur transmettre l’héritage du passé et à les confronter aux défis présents » (Rencontre avec les Autorités, Seoul, 14 août 2014). Il est donc nécessaire de réfléchir « pour savoir si nous transmettons bien nos valeurs à la génération suivante, ainsi que sur le genre de société que nous nous préparons à lui léguer » (ibid). Ce soir-même, j’aurai la joie de repartir pour l’Asie, pour visiter le Sri Lanka et les Philippines et ainsi témoigner de l’attention et de la sollicitude pastorale avec laquelle je suis les vicissitudes des peuples de ce vaste continent.

À eux et à leurs Gouvernements, je désire manifester une fois encore le désir du Saint-Siège d’offrir sa contribution au service du bien commun, de l’harmonie et de la concorde sociale. Je souhaite en particulier une reprise du dialogue entre les deux Corée, qui sont des pays frères qui parlent la même langue.


Excellences, Mesdames et Messieurs, Au début d’une nouvelle année nous ne voulons pas que notre regard soit dominé par le pessimisme, par les défauts et par les carences de notre temps. Nous voulons aussi remercier Dieu pour ce qu’il nous a donné, pour les bienfaits qu’il nous a accordés, pour les dialogues et les rencontres qu’il nous a permis et pour certains fruits de paix qu’il nous a donné la joie de goûter.


Un témoignage éloquent que la culture de la rencontre est possible, je l’ai expérimenté au cours de ma visite en Albanie, Nation pleine de jeunes, qui sont l’espérance pour l’avenir. Malgré les blessures endurées dans l’histoire récente, le pays est caractérisé par « la cohabitation pacifique et la collaboration entre ceux qui appartiennent à différentes religions » (Discours aux Autorités, Tirana, 21 septembre 2014) dans un climat de respect et de confiance réciproque entre catholiques, orthodoxes et musulmans. C’est un signe important qu’une foi sincère en Dieu ouvre à l’autre, engendre dialogue et action pour le bien, alors que la violence naît toujours d’une mystification de la religion elle-même, adoptée en prétextant des projets idéologiques qui ont comme unique but la domination de l’homme sur l’homme.

Également, au cours de mon récent voyage en Turquie, pont historique entre Orient et Occident, j’ai pu constater les fruits du dialogue œcuménique et interreligieux, ainsi que l’engagement envers les réfugiés provenant des autres pays du Moyen-Orient. J’ai retrouvé cet esprit d’accueil aussi en Jordanie, que j’ai visitée au début de mon pèlerinage en Terre Sainte, comme aussi dans le témoignage venu du Liban, à qui je souhaite de dépasser les difficultés politiques actuelles.


Un exemple qui m’est très cher de la manière dont le dialogue peut vraiment édifier et construire des ponts, vient de la récente décision des États Unis d’Amérique et de Cuba de mettre fin à un silence réciproque qui a duré plus d’un demi-siècle et de se rapprocher pour le bien de leurs citoyens. Dans cette perspective, j’adresse aussi une pensée au peuple du Burkina Faso, engagé dans une période de transformations politiques et institutionnelles importantes, afin qu’un esprit renouvelé de collaboration puisse contribuer au développement d’une société plus juste et plus fraternelle. Je relève, en outre, avec satisfaction la signature en mars dernier de l’Accord qui met fin à de longues années de tensions aux Philippines.

J’accueille avec satisfaction la volonté des États-Unis de fermer définitivement la prison de Guantánamo 

J’encourage également l’engagement en faveur d’une paix stable en Colombie, comme aussi les initiatives destinées à établir à nouveau la concorde dans la vie politique et sociale au Venezuela. Je souhaite aussi qu’on puisse bientôt parvenir à une entente définitive entre l’Iran et ce qui est appelé le Groupe des 5+1 sur l’utilisation de l’énergie nucléaire à des buts pacifiques, en appréciant les efforts accomplis jusqu’à maintenant. J’accueille, ensuite, avec satisfaction la volonté des États-Unis de fermer définitivement la prison de Guantánamo, soulignant la généreuse disponibilité de certains pays à accueillir les détenus. Enfin, je désire exprimer mon appréciation et mon encouragement pour ces pays qui se sont activement engagés pour favoriser le développement humain, la stabilité politique et la cohabitation civile entre leurs citoyens.

Jamais plus la guerre, jamais plus la guerre ! C’est la paix, la paix qui doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité !


Excellences, Mesdames et Messieurs, Le 6 août 1945, l’humanité assistait à une des plus terribles catastrophes de son histoire. Pour la première fois, d’une façon nouvelle et sans précédents, le monde expérimentait jusqu’où peut aller le pouvoir destructeur de l’homme. Des cendres de cette effroyable tragédie qu’a été la seconde guerre mondiale a surgi entre les Nations une volonté nouvelle de dialogue et de rencontre qui a donné naissance à l’Organisation des Nations Unies, dont nous célébrerons cette année le 70ème anniversaire. Au cours de la visite qu’il a accomplie au Palais de Verre, il y a cinquante ans, mon Bienheureux prédécesseur, le Pape Paul VI, a rappelé « que le sang de millions d’hommes, que des souffrances inouïes et innombrables, que d’inutiles massacres et d’épouvantables ruines sanctionnent le pacte qui vous unit, en un serment qui doit changer l’histoire future du monde : jamais plus la guerre, jamais plus la guerre ! C’est la paix, la paix qui doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité ! » (PAUL VI, Discours aux Nations Unies, New York, 4 octobre 1965).
C’est aussi mon invocation confiante pour cette nouvelle année, qui verra par ailleurs la poursuite de deux importants processus : la rédaction de l’Agenda du développement post-2015, avec l’adoption des Objectifs du développement durable, et l’élaboration d’un nouvel Accord sur le climat. Leur présupposé indispensable est la paix, qui jaillit de la conversion du cœur plus encore que de la fin de chaque guerre. Avec ces sentiments, je renouvelle à chacun de vous, à vos familles et à vos peuples, le souhait d’une année 2015 d’espérance et de paix.