Le Pape François, le Pape des cathos de gauche ?

Cette question est typiquement intra-ecclésiale car elle voit l'Eglise comme un milieu politique.

Une redistribution des cartes médiatiques

Article fort intéressant de "La Vie" qui permet de saisir le climat et l'atmosphère générale. 

La foi

Dès son élection, lors de sa rencontre réussie avec les journalistes, le Pape François a insisté sur le regard à poser sur l'Eglise: un vision de foi. 

3 clés de rupture

Tout comme le Pape Benoît XVI fut déformé, le Pape François l'est tout autant, mais autrement. Le filtre qui donne l'illusion d'une rupture tire son origine dans le fonctionnement médiatique, dans les idées théologiques - qui fait du Pape François un poulain du Cardinal Martini  - et enfin dans une mystique de la rupture. 

1. Le fonctionnement médiatique réussi à faire de François, le Pape de la rupture, en opposition avec Benoît XVI.

2. Le Cardinal Martini, et parfois l'ancien évêque de Poitiers Mgr Rouet, continuent de nourrir la réflexion d'une majorité des catholiques. 

3. La Fraternité Saint Pie X, qui a grandement déformé Benoît XVI, voit avec horreur les premiers pas du Pape dans son début de pontificat. Le milieu "traditonaliste", qui a récupéré Benoît XVI, déforme notre Pape actuel. Paradoxal, car durant le 8 ans du pontificat de Benoît XVI, il n'a cessé de critiquer la presse coupable de ne rien comprendre à Joseph Ratzinger. 

Une parfaite continuité

Or, ces deux Papes sont profondèment complémentaires, tous deux catholiques, dans une harmonieuse continuité. Pour moi, c'est blanche soutane et soutane blanche. Le Pape François est tout simplement le Pape des catholiques, qui réussit avec génie à obtenir l'attention du monde entier. 

Le danger du cléricalisme

Un petit exemple de filtrage. J'ai entendu des idées, venant de l'évêque émérite Mgr Rouet, être projetées sur notre Pape, tel que par exemple l'engagement des chrétiens en Eglise. Je pense évidement qu'il est clair que sans les laïcs, notre Eglise s'écroulent. Mais que dit exactement le Cardinal Bergoglio:

"Les laïcs doivent cesser d'être des chrétiens de sacristies en leur paroisse et assumer leur engagement dans la construction de la société politique, économique, du travail, culturelle et environnementale". Le Pape est clairement anticlérical.

"Le Jésuite le dit: fréquement le clergé cléricalise les laïcs et les laïcs ne demandent qu'à être cléricalisés. Il s'agit d'une complicité pécamineuse. Or les laïcs ont des capacités dont ils ne tirent pas toujours suffisamment profit. Il faut se dire qu'il suffit d'avoir été baptisé pour aller à la rencontre des gens".

On ne nous sert pas toujours du Pape François, mais si j'ose l'expression, des idées "maladroites" qui produisent un gauchissement du Pape. 

( source: Mariano Fazio, Le Pape François, les clés de sa pensée, Le Laurier pp.40-41 )