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mardi, 13 janvier 2015

Le paradoxe:"Je suis Charlie", "je ne suis pas Charlie"

Le paradoxe de « Je suis Charlie » « Je ne suis pas Charlie ».

 

Unknown.jpegLes responsables des grands médias sont convoqués pour évaluer leur couverture médiatique des attentats commis en France ( 17 morts ). 

 

Des familles d’otages accusent ni plus ni moins la chaîne BFMTV d’avoir mis en danger la vie des otages en révélant que certains étaient cachés dans une chambre froide. Cela fait effectivement froid dans le dos. 

 

Une liberté d'expression à géométrie variable

 

C’est toute l’idée de la liberté d’expression, de la liberté des médias et de la liberté de la presse qui revient sur le tapis. 

 

D’un côté, Charlie Hebdo revendique une liberté totale d’expression, et de l’autre, c’est un appel à la prudence et à la responsabilité. 

 

La question est enfin posée. il s’agit de vie humaine. Tout cela agite de très nombreuses questions, dont celle du rapport de l’islam avec la violence, avec la raison, comme le Pape Benoît XVI l’avait noté lors de sa célèbre leçon de Ratisbonne

 

Les terroristes islamistes connaissent le fonctionnement de nos médias

 

Les terroristes islamistes ont montré encore une fois leur compréhension du fonctionnement du système médiatique occidental. 

Comme en septembre 2001, ils connaissent les conséquences de la médiatisation. Le premier avion lancé comme un missile vivant contre la première tour, avait convoqué les caméras américaines en direct, pour voir le second se cracher en live. 

 

Pour la France, s’attaquer à des journalistes démontre encore une fois la précision rationnelle avec laquelle le monde des médias est convoquer afin de toucher et d’effrayer l’ensemble de la population. 

 

Comment "je suis Charlie" sera perçu ?

 

La communication est aussi mondiale. Je me demande comment le musulman lambda verra la médiatisation de la manif de dimanche à Paris et en France, avec quelques 4 millions de personnes défilant pour dire non au terrorisme. Car, pour ceux qui ne savent pas lire, les dessins et donc les caricatures décrivent un grand malaise.

 

Pour nous, il est clair que nous voulions dire non au terrorisme. Mais celui qui innocemment regarde les caricatures de Mahomet de Charlie Hebdo puis le monstre défilé avec des pancartes « nous sommes Charlie », que comprendra-t-il ? Très certainement que l’Occident se moque d’Allah et de son prophète, avec grossièreté et le goût du vulgaire. 

 

La France pense que la liberté d’expression, toute relative en fait, est une valeur universelle. En France, par le siècle des Lumières, on sait que les catholiques en prennent plein la figure, et nous avons appris à vivre avec. La culture française, soit disant universelle, véhicule le rire, la satire, la critique, l’esprit gaulois, la moquerie, la suffisance, le raisonnement sans fin… 

 

Je ne suis pas Charlie !

 

Aussi, je ne saurais être Charlie, car la liberté d’expression est à géométrie variable. La limite est l’amour du prochain. La règle d’or est sage: ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse. Emmanuel Levinas parlerait du visage de l'autre. Vais-je le défigurer ? le gifler ? Si je peux rire de moi, comment va réagir mon prochain ?

 

Pourquoi on ne rit pas de la douleur des familles ? Pourquoi est-ce que l’auteur de la publication sur Youtube de l’exécution sauvage du policier avec une balle tirée à bout portant s’excuse de la diffusion des images ? Pourquoi, par un retour en arrière, les images de la décapitation des otages de l’état islamique ne sont pas diffusées en Occident ?

 

Personnellement, je trouve irresponsable de poursuivre les caricatures de Mahomet. En cela, je ne suis pas Charlie. Car la liberté d’expression, la liberté de la presse sont liées à la vérité, au vrai, au beau et au bien. Qui dit liberté dit vérité, responsabilité et prudence. Dans cette variation de la liberté d'expression, cela dépend où est placé le curseur. 

 

L'amour du prochain comme première limite à "Je suis Charlie"

 

Si je sais que mes paroles et ma communication va blesser l’autre, au point de le défigurer, alors je dois m’autocensurer. Sans cela, la liberté d'expression qui protège le dialogue n'est qu'un piège, une caricature ... 

 

A lire : Philippe Oswald (Aleteia) - Koztoujours

Commentaires

Voici un article très fort écrit par le père Michel Marie Zanotti Sorkine publié dans le blog "Boulevard Voltaire"
à propos des victimes de Charlie Hebdo.

http://www.bvoltaire.fr/peremichelmariezanottisorkine/chers-jean-georges-stephane-et-bernard,151655

Écrit par : Elisabeth | mardi, 13 janvier 2015

Bien écrit, avec émotion. Mais je ne saurais être en accord. Saint Charlie, priez pour nous ? Il ne le souhaite pas...

Écrit par : Don Dom | mercredi, 14 janvier 2015

La réponse de Benoît et moi pour la lettre du père MMZanotti Sorkine sur les caricaturistes de Charlie Hebdo

http://benoit-et-moi.fr/2015-I/actualites/nous-nirons-pas-tous-au-paradis.html

Écrit par : Elisabeth | vendredi, 16 janvier 2015

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