Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 13 mars 2010

Les graves délits: interview

images.jpegSUR LES "DELICTA GRAVIORA"

CITE DU VATICAN, 13 MAR 2010 (VIS). Voici l'interview accordée ce matin au journal italien L'Avvenire par Mgr.Charles J.Scicluna, Promoteur de justice de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il est le Ministère public du tribunal de la congrégation en charge d'enquêter sur les Delicta Graviora, les crimes que l'Eglise considère comme les plus graves, ceux commis contre l'Eucharistie ou le secret de la confession, ou bien des viols sur mineurs de la part du clergé:

"Le Motu Proprio de 2001 (Sacramentorum Sanctitatis Tutela) en a réservé la compétence à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Ainsi son promoteur de justice doit-il traiter la terrible question des prêtres accusés d'actes pédophiles, qui fait périodiquement la première page des journaux. Il s'agit d'une personne très scrupuleuse et qui a la réputation de ne pas se laisser influencer.

 

Question: Monseigneur Scicluna, vous avez une réputation de dur, et pourtant l'Eglise est systématiquement accusée d'être accommodante envers les prêtres pédophiles.

 

Dans le passé, par une mauvaise interprétation de la défense de la réputation de l'institution, des évêques peuvent avoir fait preuve d'indulgecet face à ces tristes affaires. Ils l'ont été dans la pratique car au niveau des principes la condamnation des ces crimes a toujours été ferme et sans équivoque. Pour ce qui est du siècle dernier, il suffit de citer l'instruction Crimen Sollicitationis de 1922...

 

Question: Mais ne s'agissait-il pas de 1962?

 

Si la première édition de ces mesures remonte à Pie XI, le St.Office en fit une nouvelle version sous Jean XXIII, destinée aux Pères conciliaires. Mais les 2.000 copies ne suffisaient pas et la distribution fut renvoyée sine die. Quoiqu'il en soit, il s'agissait de normes à suivre en cas de révélations faites en confession de crimes plus graves et de type sexuel, comme les viols sur mineurs...

 

Question: Ces normes recommandaient le secret.

 

Une mauvaise traduction anglaise du texte a fait penser que le Saint-Siège imposait le secret pour occulter les faits, mais il n'en était pas ainsi. Le secret de l'instruction servait à protéger la réputation des personnes impliquées, les victimes comme aussi les prêtres accusés, qui ont eux aussi droit à la présomption d'innocence. L'Eglise n'aime pas la justice spectacle. Les normes relatives aux abus sexuels n'ont jamais été entendues comme une interdiction de leur dénonciation à la justice civile.

 

Question: Ceci dit, ce document est souvent cité pour accuser le Pape actuel d'avoir été, comme Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le responsable d'une politique d'occultement des faits de la part du Saint-Siège...

 

Cette accusation est sans fondement, et même calomnieuse. Quelques faits. Entre 1975 et 1985 aucune signalisation de cas de pédophilie cléricale n'est parvenue à la congrégation. Après la promulgation du Code canonique de 1983, il y a eu une période d'incertitude sur les Delicta Graviora qui devaient être de notre compétence. C'est seulement avec le Motu Proprio de 2001 que le crime pédophile est redevenu de notre exclusive compétence, et à partir de là le Cardinal Ratzinger a géré avec fermeté ces affaires. Il a en outre fait preuve de courage dans le traitement de cas extrêmement délicats. Accuser le Pape actuel d'avoir occulté la question est pure calomnie.

 

Question: Que se passe-t-il lorsqu'un prêtre est accusé d'un Delictum Gravius?

 

Si l'accusation est vraisemblable, son évêque est contraint d'enquêter tant sur l'objet de la démarche que sur  sa validité. Si l'enquête préliminaire confirme l'accusation, il n'a plus le pouvoir d'agir et doit transmettre le dossier au Bureau disciplinaire de notre congrégation.

 

Question: Qui compose ce bureau?

 

Etant un des supérieurs de la congrégation, j'en fais partie, avec un chef de bureau (P.Pedro Miguel Funes Diaz), sept autres ecclésiastiques et un pénaliste laïque en charge de ces questions. D'autres officials de la congrégation collaborent selon les exigences, notamment en matière linguistique.

 

Question: Ce bureau a été accusé de peu fonctionner, et lentement...

 

L'affirmer est injuste. En 2003 et 2004, il a eu une avalanche de cas soumis à notre examen, largement en provenance des Etats-Unis. Depuis, le phénomène s'est heureusement réduit et nous tentons de traiter les dossiers en temps réel.

 

Question: Combien en avez-vous traité jusqu'ici?

 

De 2001 à 2010 il s'est agi d'environ 3.000 accusations regardant des prêtres diocésains ou religieux, pour des crimes commis ces 50 dernières années.

 

Question: Il s'agit donc de 3.000 cas de prêtres pédophiles?

 

On ne peut pas dire ceci car, grosso modo, dans 60 % des cas on a affaire à des actes d' "éphébophilie", c'est-à-dire d'attraction physique pour des adolescents de même sexe. Dans 30 autres % il s'agit d'attirance hétérosexuelle, et pour les 10 derniers de véritable attraction physique envers des garçons impubères. En neuf ans, les cas de prêtres accusés de pédophilie sont donc environ 300. Trop certes, mais il faut constater que le phénomène n'est pas étendu comme on veut le faire croire.

 

Question: Combien de procès et de condamnation sur trois mille accusés?

 

Tout d'abord, dans 20 % des cas le procès, pénal ou administratif, s'est déroulé sous notre supervision dans le diocèse de compétence. Très rarement il y a un procès au Vatican, ce qui permet aussi d'accélérer l'iter. Dans les 60 autres % , principalement à cause de l'âge avancé des accusés, on n'engage pas de procès mais des mesures disciplinaires sont prises à leur encontre, comme l'interdiction de célébrer la messe en public et de confesser, ou l'obligation de conduire une vie retirée et de pénitence. S'il y a eu dans cette catégorie des cas particulièrement médiatisés, il ne s'est absolument pas agi d'absolution. S'il n'y a pas eu de condamnation formelle, la réduction au silence et à l'obligation de prière a tout son sens.

 

Question: Et les 20 derniers % ?

 

On dira que pour la moitié, celle des cas particulièrement graves, agrémentés de preuves indubitables, le Pape a pris la douloureuse responsabilité de la réduction à l'état laïque. Il s'agit d'une mesure extrême mais inévitable. Pour l'autre moitié, ce sont les prêtres qui ont demandé à être relevés de leurs devoirs sacerdotaux. On compte parmi eux les prêtres trouvés en possession de matériel pédo-pornographique, condamnés pour ce délit par la justice civile.

 

Question: D'où proviennent les 3.000 cas évoqués?

 

Principalement des Etats-Unis qui, en 2003-2004 ont fourni environ 80 % des cas. En 2009 leur proportion est tombée à 25 % des 223 nouveaux dossiers en provenance du monde entier. En 2007-2009, la moyenne annuelle des cas signalés à notre congrégation a été de 250. Nombre de pays ne signalent qu'un ou deux cas, bien que s'accroisse le nombre des pays intéressés par un phénomène somme toute assez réduit. Rappelons qu'il y a 400.000 prêtres diocésains et religieux dans le monde, un nombre sans mesure par rapport à la perception que provoquent les cas exposés dans la presse.

 

Question: Et en Italie?

 

Jusqu'ici le problème ne semble pas revêtir de dimension dramatique, même si je suis préoccupé par une certaine culture du silence, encore trop diffuse. Par ailleurs, la Conférence épiscopale italienne assure un excellent service technico-juridique aux diocèses devant traiter ces affaires. On doit saluer l'engagement croissant des évêques à éclairer les cas qu'on leur signale.

 

Question: Vous dites que les procès en règle ne sont que 20 % des 3.000 cas examinés ces neuf dernières années. Se sont-ils tous terminés par la condamnation des accusés?

 

Si nombre des procès se sont conclus par une condamnation, dans certains cas le prêtre a été innocenté ou bien les accusations n'ont pu être suffisamment démontrées. Ceci dit, dans chaque cas, on évalue la culpabilité de l'accusé mais aussi sa capacité à remplir son ministère.

 

Question: On accuse régulièrement la hiérarchie ecclésiastique de ne pas transmettre à la justice civile des cas de pédophilie du clergé qui lui sont signalés.

 

Dans les pays de culture juridique anglo-saxonne , mais aussi en France, les évêques prennent généralement connaissance des crimes commis par leurs prêtres hors confession, ce qui les oblige à recourir à l'autorité judiciaire. C'est une situation grave car ces évêques sont comme un parent contraint à dénoncer son fils. Dans ces cas, nous recommandons de respecter la loi civile.

 

Question: Et si l'évêque n'a pas cette obligation?

 

Dans ces situations la congrégation n'oblige pas les évêques à dénoncer leurs prêtres, mais elle les encourage à inviter les victimes à dénoncer leurs bourreaux. Nous encourageons les évêques à fournir à ces victimes toute l'assistance nécessaire, et pas strictement spirituelle. Dans le cas récent d'un prêtre condamné par un tribunal civil italien, c'est la congrégation qui a suggéré aux dénonciateurs réclamant une procédure canonique d'alerter la justice civile. Ceci dans l'intérêt des victimes et pour éviter de nouveaux actes délictueux.

 

Question: La prescription est-elle prévue pour les Delicta Graviora?

 

Vous touchez un point délicat. Avant 1889, le principe de la prescription pénale était étranger au droit de l'Eglise. C'est seulement avec le Motu Proprio de 2001 qu'on a introduit pour les crimes graves une prescription de dix ans. Pour les délits sexuels, la décennie commence au dix-huitième anniversaire de la victime.

Question: est-ce suffisant?


La pratique a monté que ce terme décennal n'est pas adapté à ce type d'affaires. Il serait bon de retourner au système précédent fixant l'imprescriptibilité de ces Delicta Gravioa. Ceci dit, le 7 novembre 2002 Jean-Paul II a concédé à la Congrégation pour la doctrine de la foi une faculté de dérogation au cas par cas, à la demande motivée de l'évêque intéressé. Elle est généralement accordée".

Pédophilie: 3000 accusations au Vatican

images-1.jpegPédophilie: environ 3.000 accusations remontées au Vatican de 2001 à 2010

CITE DU VATICAN - Environ 3.000 accusations de pédophilie à l'encontre de prêtres ont été traitées par la justice du Vatican de 2001 à 2010 pour des affaires commises ces 50 dernières années, a indiqué samedi un responsable du Vatican.

"De 2001 à 2010", il y a eu "environ 3.000 accusations regardant des prêtres diocésains ou religieux pour des crimes commis ces 50 dernières années", a déclaré Mgr Charles J. Scicluna, ministère public du tribunal de la Congrégation pour la doctrine de la foi dans une interview à Avvenire, le journal de la Conférence épiscopale italienne.

"Dans environ 60% des cas, on a plutôt affaire à des actes d'éphébophilie, c'est-à-dire d'attraction physique pour des adolescents de même sexe. Dans 30%, de rapports hétérosexuels et pour les 10% restant, de véritable pédophilie, c'est-à-dire d'une attraction sexuelle pour des garçons impubères", note le prélat, établissant sa propre distinction, dans cette interview signalée par la salle de presse du Vatican.

Pour lui, "en neuf ans, les cas de prêtres accusés de pédophilie sont donc d'environ 300". "Trop certes, mais il faut constater que le phénomène n'est pas étendu comme on veut le faire croire", ajoute-t-il, rappelant qu'il y a "400.000 prêtres diocésains et religieux" dans le monde.

Dans 10% des dénonciations, "des cas particulièrement graves avec des preuves indubitables", les coupables ont été réduits à l'état laïc (perte de l'état clérical ndlr), c'est-à-dire qu'ils ne peuvent plus donner les sacrements, précise-t-il. Dans la même proportion, ce sont les prêtres eux-mêmes qui ont demandé à être relevés de leurs devoirs sacerdotaux.

Dans la très grande majorité des cas (60%), "principalement à cause de l'âge avancé des accusés, on n'engage pas de procès mais des mesures disciplinaires sont prises" comme "l'interdiction de célébrer la messe en public et de confesser, ou l'obligation de mener une vie retirée et de pénitence", explique Mgr Scicluna.

Pour le reste (20%), "le procès, pénal ou administratif" a eu lieu "dans le diocèse de compétence".

La majorité des dénonciations émane des Etats-Unis, "environ 80% des cas en 2003-2004", une proportion tombée à "25% des 223 nouveaux dossiers en provenance du monde entier" en 2009.

De 2007 à 2009, "la moyenne annuelle des cas signalés a été de 250", relève Mgr Scicluna, soulignant que "nombre de pays ne signalent qu'un ou deux cas, bien que s'accroisse le nombre des pays".

Pour ce qui est de la saisie de la justice civile, le prélat fait une distinction entre les pays de culture juridique anglo-saxonne ainsi que la France où les évêques sont obligés de "recourir à l'autorité judiciaire", et les autres pays du monde où "la Congrégation n'oblige pas les évêques à dénoncer leurs prêtres mais les encourage à inviter les victimes à dénoncer" leur agresseur.

(©AFP / 13 mars 2010 11h25)

pédophilie: Benoît XVI n'a rien à voir

010.jpgLe vaticaniste de Il Giornale explique dans un article la logique de vouloir impliquer injustement le Pape Benoît XVI dans les affaires de pédophilie qui secouent l'Eglise catholique. Avec professionalité et rigueur, il explique le cas de ce prêtre pédophile engagé dans le diocèse de Münich dans les années 80.

Traduction: Benoît et moi

AFFAIRE DE MUNICH: L'ENQUÊTE DE TORNIELLI

(13/3/2010)



Pédophilie: d'Allemagne, nouveaux poisons contre le Pape
Editorial

En 1980, un abbé coupable d'abus sexuels fut transféré dans le diocèse de Ratzinger pour suivre un traitement. 
L'Église: "Le Saint-Père n'a rien à voir"
Andrea Tornielli
-----------------------

Après Georg, on est arrivé à Joseph, en essayant d'impliquer le Pape sur les scandales de pédophilie: en 1980, durant l'épiscopat de Ratzinger à Munich, un prêtre qui sera plus tard reconnu coupable d'abus d'enfants a en effet été transféré.



L'épisode, raconté par le journal allemand Süddeutsche Zeitung, a été méticuleusement reconstituée par la Curie de Munich qui a mis en place une commission d'étude sur les documents d'archives: il en ressort que Benoît XVI est étranger à l'affaire, parce que l'emploi dans des activités pastorales du prêtre en question était contraire à sa décision.
En outre, de Janvier 1980 à août 1982, période où le religieux se trouvait dans cette paroisse, il n'a été signalé aucun cas de harcèlement ni de cas de présumés abus. Et il est bon de rappeler que le cardinal Joseph Ratzinger, nommé préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi par Jean Paul II en Novembre 1981, avait démissionné du diocèse avant de s'installer à Rome en Février suivant.
Ainsi, durant les trois premières années du séjour du prêtre pédophile à Munich, celles qui coïncident avec l'épiscopat du Pape, aucun abus ni soupçon d'abus n'ont été signalés. En outre, celui qui était alors vicaire général, Gehrad Gruber, a assumé hier l'entière responsabilité d'avoir laissé le prêtre au service de la paroisse, tandis que l'archevêque avait consenti à l'accueillir et à l'héberger à Munich afin qu'il puisse suivre une psychothérapie.


L'abbé H - le nom n'a pas été révélé - vint à Munich en provenance du diocèse d'Essen. La Curie admet qu'il "devait être connu qu'il se soumettait à une thérapie pour avoir eu des rapports sexuels avec des garçons". 
Mgr Ratzinger décida de lui offrir l'hospitalité dans une maison paroissiale. "Mais, contrairement à cette décision - affirme la reconstruction publiés sur le site du diocèse de Munich - don "H" fut chargé par le vicaire général d'aider aussi l'activité pastorale de la paroisse, sans aucune limitation. De Janvier 1980 au 31 août 1982, il n'y pas eu de plainte ou d'accusations contre lui".


Donc, même si par l'initiative du vicaire général Gruber et contrairement à ce qui avait été décidé par Ratzinger, le prêtre a été affecté à des tâches pastorales, au cours de ces trois premières années rien n'a été signalé contre lui. 
En Septembre 1982, quand le Pape actuel a déjà quitté l'Allemagne depuis des mois, "H" est transférée à la paroisse de Grafing, où il reste jusqu'au début de 1985. Accusé de harcèlement sexuel sur un enfant, alors qu'il fait l'objet d'une enquête policière, l'abbé est déchargé de ses fonctions. La Cour d'Ebersberg en Juin 1986, le condamne à 18 mois de prison et une amende de 4.000 DM, et à suivre une psychothérapie et des contrôles au cours des cinq prochaines années.
De Novembre 1986 à Octobre 1987, la curie de Munich le destine à servir comme aumônier dans une maison de retraite et par la suite jusqu'en Mai 2008, il est nommé vicaire à Garching-Alz. 
"Cette nouvelle mission pastorale - lit on encore dans le communiqué du diocèse - était due au fait que la peine infligée par le tribunal était assez légère et qu'il avait suivi une thérapie. Depuis la sentence de 1986 aucun autre incident le concernant n'avait été rapporté. Don "H" au cours des deux dernières années, jusqu'à aujourd'hui, a été employé dans la pastorale du tourisme.
«Les charges pastorales répétées de de Don "H" dans les paroisses - a déclaré hier Mgr Gruber, le vicaire du diocèse pendant ces années-là - ont été une grave erreur. J'en assume l'entière responsabilité, je suis profondément désolé que de cette décision ait dérivé des abus contre des jeunes. Je présente mes excuses à tous ceux à qui j'ai causé du tort. "

Le directeur de la Salle de Presse du Vatican, le Père Federico Lombardi, est intervenu hier après-midi pour souligner que Benoît XVI était étranger à l'affaire: "Je renvoie à ce qui est dit sur le site web du diocèse de Munich, qui est compétent et a tous les éléments pour reconstituer les événements et expliquer quelles sont les responsabilités de l'affaire, a dit le jésuite". 
"La déclaration - a souligné Lombardi - se conclut avec le vicaire général de l'époque qui assume toute responsabilité, car c'était lui qui avait envoyé le prêtre soupçonné de pédophilie dans la pastorale."

 

vendredi, 12 mars 2010

Mea culpa du vicaire général de Joseph Ratzinger

images.jpeg(ASCA) - Roma, 12 mar

© Copyright Asca

Pédophilie: L'ex-vicaire général de Münich: "cela fut ma grave erreur, j'en demande pardon"

L'ex-vicaire général de l'archidiocèse de Münich, Gerard Gruber, en charge durant les années au cours desquelles Joseph Ratzinger, désormais Benoît XVI, en était l'archevêque, assume la pleine responsabilité personnelle de la désignation du prêtre pédophile H. dans une paroisse münichoise en 1980. "La nouvelle assignation de H. dans une paroisse fut une grave erreur - a déclaré le prêtre, aujourd'hui âgé de 81 ans dans une déclaration diffusée par l'archevêché de Münich - et j'en assume la pleine responsabiltié. Je suis profondément désolé que cette décision ai permis de donner lieu à des crimes et blessures envers les jeunes et je demande pardon à tous ceux qui en ont souffert".

Traduit de l'italien par le Suisse Romain

Article de la Croix (dépêche de l'AFP)

RSR (Radio Suisse Romande)

Benoît XVI accusé à tord!

ratzi11.jpgle Cardinal Ratzinger est étranger à ce cas

© Copyright Avvenire online

Prêtre pédophile déplacé à Münich

Père Lombardi: le diocèse a déjà résolu le cas

Le porte-parole, Père Frederico Lombardi, interrogé sur le cas du prêtre pédophile déplacé à Münich alors que Ratzinger en était l'archevêque, a expliqué que le diocèse bavarois, dans une note diffusée sur on propre site, a déjà donné les explications sur cette affaire: selon une reconstruction, le vicaire général de l'époque, Gerhard Gruber, a reconnu "l'erreur" d'avoir fait confiance au prêtre en lui confiant les nouvelles charges pastorales et le vicaire Gruber a assumé la pleine responsabilité des événements.

Le cas a été soulevé par une anticipation d'un article (tsr.ch) du quotidien allemand "Süddedeutsche Zeitung", qui sera publié demain (samedi 13 mars), dans lequel il est expliqué le cas d'un prêtre allemand, avec des actes de pédophilie antécédents. En 1980 ce prêtre a reçu une mission de travail dans la communauté locale de l'Eglise de Münich en Bavière, alors que l'actuel Pape Benoît XVI en était alors l'archevêque.

Note: après le frère Georg, la calomnie touche directement le Saint Père. Toujours la même logique afin de toucher l'intégrité de Joseph Ratzinger. Or, seule la vérité compte, et ceux qui l'aiment et la recherchent suivent le Pape, non pas aveuglément, mais parce qu'ils comprennent que la personne de ce Pape est simplement le collaborateur de la vérité.

Je sais que Benoît XVI est un homme attaché et fixé à la vérité. S'il avait commis une erreur, ce qui peut se passer, il aurait simplement la sincérité de la reconnaître. Je l'ai entendu dire que l'Eglise n'a pas peur de la vérité, peu importe qu'elle soit favorable et difficile à dire ou favorable et plus évidente. Enfin dans l'Eglise, par expérience, je sais qu'un responsable se fie à ses collaborateurs. Donc la déclaration du Père Lombardi ne veut pas faire dévier la responsabilité sur un subalterne pour protéger le Pape.

 

Fidélité du prêtre, fidélité du Christ

Traduction: Benoît et Moi

Audience aux participants au colloque théologique organisé par la congrégation pour le clergé
(Source: Vatican)

0011.jpgJe suis heureux de vous rencontrer en cette occasion spéciale et je vous salue tous avec affection. (..) 
Ma gratitude va au dicastère tout entier, pour la peine qu'il s'est donné dans la coordination des nombreuses initiatives de l'Année Sacerdotale, parmi lesquelles ce Congrès théologique sur le thème: "Fidélité du Christ, fidèlité du Prêtre". 
Je me réjouis pour cette initiative qui voit la présence de plus de 50 évêques et plus de 500 prêtres, dont beaucoup de responsables nationaux ou diocésains du Clergé et de la formation permanente. Votre attention aux questions relatives au ministére Sacerdotal (ndt: "Sacerdozio ministeriale") est l'un des fruits de la cette année particulière, que j'ai souhaité lancer afin de "promouvoir les efforts de rénovation intérieure de tous les prêtres, pour un témoignage évangélique plus fort et plus incisif dans le monde d'aujourd'hui» (Lettre pour le lancement de l'Année Sacerdotale).

La question de l'identité sacerdotale, objet de votre première journée d'étude est cruciale pour l'exercice du ministère sacerdotal dans le présent et l'avenir. A une époque comme la nôtre, si «polycentrique», encline à estomper tout type de conception identitaire, considérée par beaucoup comme contraire à la liberté et à la démocratie, il est important d'avoir bien clair à l'esprit la particularité théologique dans le ministère ordonné, afin de résister à la tentation de la réduire aux catégories culturelles dominantes.

Dans un contexte de sécularisation diffuse, qui exclut progressivement Dieu de la sphère publique, et même aussi de la conscience sociale, le prêtre apparaît souvent "étranger" au sentiment commun, justement par les aspects les plus fondamentaux de son ministère, tels que ceux d'homme du sacré, retiré du monde pour intercéder en faveur du monde, constitué dans cette mission par Dieu et non par les hommes (cf. Hébreux 5:1). 
Pour cette raison, il est important de surmonter les dangereux réductionnismes, qui dans les décennies passées, utilisant des catégories plus fonctionnalistesqu'ontologiques, ont présenté le prêtre presque comme un «travailleur social», au risque de trahir le sacerdoce même du Christ. 
De même que se révèle de plus en plus urgente une herméneutique de la continuité afin de bien comprendre les textes de Vatican II, on a besoin, de manière analogue, d'une herméneutique que nous pourrions appeler «de la continuité sacerdotale», qui, à partir de Jésus de Nazareth, Seigneur et Christ, et traversant les deux mille ans d'histoire de grandeur, de sainteté, de culture et de piété, écrite dans le monde par le Sacerdoce, arrive jusqu'à nos jours.

images.jpegChers frères prêtres, dans le temps que nous vivons, il est particulièrement important que l'appel à participer à l'unique sacerdoce du Christ dans le ministère ordonné puisse s'épanouir dans le "charisme de la prophétie": il y a grand besoin de prêtres qui parlent de Dieu dans le monde et qui présentent Dieu au monde; des hommes qui ne sont pas soumis à d'éphémères modes culturelle, mais qui sont capables de vivre authentiquement la liberté que seule la certitude d'appartenir à Dieu peut donner. 
Comme votre congrès l'a bien souligné, aujourd'hui, la prophétie la plus nécessaire, est celle de la fidélité, qui, à partir de la fidélité du Christ à l'humanité, à travers l'Église et le sacerdoce ministériel, conduit à vivre son propre sacerdoce dans l'adhésion totale au Christ et l'Eglise . En fait, le prêtre ne s'appartient plus à lui-même, mais par le sceau sacramentel reçu (cf. Catéchisme de l'Église catholique, Nn.1563, 1582), il devient "propriété" de Dieu. 
Cet "appartenir à un Autre" doit être reconnaissable par tous, à travers un témoignage limpide.

Dans sa façon de penser, de parler, de juger les faits du monde, de servir et d'aimer, de se mettre en relations avec les personnes, y compris dans son habit, le prêtre doit tirer un force prophétique de son appartenance sacramentelle, de son être profond. 
En conséquence, il doit tout faire pour échapper à la mentalité dominante qui tend à associer la valeur du ministre non pas à son "être", mais à sa fonction, méconnaissant ainsi l'œuvre de Dieu, qui détermine l'identité profonde de la personne du Prêtre, le configurer à Lui de manière définitive (cf. ibid., N.1583).
Discours du Pape aux participants du grand congrès en l'honneur de l'année sacerdotale

L'horizon de l'appartenance ontologique à Dieu est aussi le juste cadre pour comprendre et réaffirmer, encore aujourd'hui, la valeur du célibat sacré, qui dans l'Église latine est un charisme requis pour l'Ordination Sacrée (cf. Ordinis, 16) et est tenue en haute estime dans les Églises orientales (CCEO, can. 373). 
Il est authentique prophétie du Royaume, signe de consécration au Seigneur avec un cœur sans partage au Seigneur et aux «choses du Seigneur» (1Cor 7.32), expression du don de soi à Dieu et aux autres (cf. Catéchisme de l'Église catholique, N.1579).

La vocation du prêtre est, par conséquent, une vocation très élevée qui reste un grand Mystère, même pour ceux qui l'ont reçue en don. 
Nos limites et nos faiblesses, doivent nous conduire à vivre et à préserver avec une foi profonde ce précieux don, par lequel le Christ nous a configurés à Lui, nous rendant participants de sa mission de salut. En effet, la compréhension du sacerdoce ministériel est liée à la foi, et réclame, de façon toujours plus forte, une continuité radicale entre la formation au séminaire et la formation continue. La vie prophétique, sans compromis, avec laquelle nous servirons Dieu et le monde, proclamant l'Évangile et célèbrant les sacrements, facilitera la venue du Royaume déjà présent et la croissance du Peuple de Dieu dans la foi.

Très chers prêtres, les hommes et les femmes de notre temps ne nous demandent rien d'autre que d'être jusqu'au fond de nous-mêmes des prêtres.
Les fidèles laïcs trouveront chez beaucoup d'autres personnes ce dont ils ont humainement besoin, mais ce n'est que chez le prêtre qu'ils peuvent trouver la Parole de Dieu qui doit toujours être sur ses lèvres (cf. Ordinis, 4); la miséricorde de Dieu, abondamment et librement accordée dans le sacrement de la Réconciliation; le Pain de vie nouvelle, "vraie nourriture donnée aux hommes" (cf. Hymne de l'Office de la solennité du Corpus Domini du Rite romain). 
Demandons à Dieu, par l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie et saint Jean Marie Vianney, de pouvoir Le remercier chaque jour pour le grand don de la vocation et de vivre notre sacerdoce avec un fidélitée pleine et joyeuse. 
Merci à tous pour cette rencontre! 
Je vous accorde volontiers à tous la Bénédiction apostolique.

Benoît XVI effaré

008.jpgsource (ASCA) - Citta' del Vaticano,

Mgr Zollitsch, président de la conférence des évêques allemands a donné une conférence de presse vers 13h00 après sa rencontre avec le Saint Père. Le Pape Benoît XVI a écouté avec effarement, très grande attention et profonde émotion les nouvelles sur les cas des injustices pédagogiques et abus sexels commis en Allemagne. Le Pape a donné son accord explicite et son appui pour les mesures adoptées. Il est possible qu'elle soient étendues à d'autres pays.

Site TSR / Un évêque pour la pédophilie en Allemagne ? Ceci n'est pas nouveau

Reportage à Rome de Valérie Dupont, correspondante de la TSR (19.30 12 mars 2010 TSR)

Le Cardinal Schönborn et le célibat ??

images.jpeg

article dans le journal 24 Heures (Vaud)

ORla phrase de l'archevêque de Vienne:

" Il est nécessaire que la confrontation des victimes et des coupables puisse se faire et que cette faute puisse être nommée par son véritable nom. Il est également nécessaire de s’interroger sur les causes de tout abus sexuel. Aussi bien la question de la formation des prêtres que les suites de la « révolution sexuelle » de 1968. Le thème du célibat et celui du développement personnel s’inscrivent également dans ce contexte. "

source: Benoît et moi

Conclusion: le Cardinal, un intellectuel, n'a pas remis en cause le célibat des prêtres, ni affirmé qu'il était la cause directe ou indirecte de la pédophilie.

Déformation catholique

*Jean Mercier a eu la classe de réctifier une erreur. Honneur lui soit rendu. Grand Merci!

Comme le signale l'abbé Dominique Rimaz sur son blog, j'ai commis une erreur d'interprétation lors de mon précédent post, apparemment en faisant l'amalgame entre les « péchés réservés » dont le traitement remonte au pape via la Pénitencerie apostolique, et les « delicta graviora » qui ont fait l'objet de la lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la foi (Epistula delictis gravioribus) du 18 mai 2001. Dans ces délits gravissimes se retrouvent aussi certains péchés gravissimes qui figurent dans la liste des péchés réservés à l'absolution du pape (comme par exemple la profanation du Corps du Christ dans l'hostie), d'où ma confusion. Apparemment donc, le péché de pédophilie impliquant un clerc ne ferait pas partie de ces péchés dits « réservés ». J'ai fait le mélange entre la sanction sacramentelle et la sanction disciplinaire-canonique. Mais sur le fond, mon propos reste le même : le cardinal Ratzinger a tout fait pour que ces affaires très graves ne soient pas enterrées localement mais remontent au plus haut niveau, de manière que le pape (à l'époque Jean Paul II) et le Saint Siège en aient connaissance, de sorte que l'on sache l'ampleur des dégâts.

**************

(source: blog de Patrice de Plunkett) Notre ami pense informer sur la désinformation habituelle de Hans Küng. Or, il faut malheureusement constater les erreurs professionnelles des "catholiques".

article << ...La hiérarchie catholique - qu'elle soit à Rome ou en Allemagne - a réagi de façon rapide et compétente à ces faits qui sont anciens pour la plupart (à part Ettal). Le pape n'est pas en cause, quand on sait tout ce qu'il a fait depuis 2005 pour dénoncer les crimes pédophiles commis par les prêtres, en tant d'occasions. D'autant plus qu'on doit comprendre son coup de gueule du Vendredi Saint de 2005, avant son élection comme pape, comme une sorte de dénonciation à peine voilée de ces crimes (il parle des "souillures" de certains clercs). Mais il est clair qu'il est visé par les accusations à travers son frère. [...]

La fameuse circulaire de 2001 qui préconise le secret pontifical n'est pas - comme le prétend la ministre de la Justice sans doute inspirée par Hans Küng - une tentative de couvrir les crimes en plus haut lieu, mais signifie l'exact contraire. 1. En effet, le cardinal Ratzinger a interdit en 2001 qu'un prêtre ayant commis un crime pédophile puisse directement recevoir l'absolution s'il se confesse à un autre prêtre. Car, ainsi en est-il depuis 2001, ce confesseur ne peut pas lui donner l'absolution, mais doit établir un dossier qui remonte à la Pénitencerie apostolique, à Rome, où la décision relève du pape. 2. D'où le fameux "secret pontifical" qui couvre la question"technique" de l'absolution, et surtout qui vise à garantir a minima le secret de la confession, lequel n'est d'ailleurs plus absolu. En l'occurrence,Ratzinger a durci les conditions, sans doute informé que dans les années 60 et suivantes, des prêtres pédophiles avaient trop facilement lavé leur conscience en se confessant à leur supérieur ou un prêtre ami. Désormais, depuis 2001, on ne peut plus laver le linge sale en famille , et un prêtre pédophile ne peut être aussi facilement pardonné.

On doit rendre hommage à cette disposition de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui a rangé la pédophilie des clercs dans le rang des fautes les plus graves qui ne peuvent être absoutes qu'au niveau du Siège apostolique. Il est très dommage que Hans Küng n'ait pas compris cela, et qu' il affirme au contraire que le cardinal Ratzinger a voulu créer un écran de fumée.

Encore une précision : faire remonter l'absolution à Rome ne permet aucunement à l'Eglise de se dédouaner d'un point de vue civil (elle doit dénoncer les crimes dont elle a connaissance), et le prêtre ayant commis des actes pédophiles, même absous, doit aussi répondre de ses actes devant un tribunal ecclésiastique qui peut décider sa suspense ou d'autres peines canoniques. >>

images-2.jpegNotes

Cet article laisse entendre que le secret de la confession ne serait pas absolu. Tel ne sera jamais le cas. L'Eglise catholique est l'unique institution au monde à avoir un tel secret total, pour la confession uniquement. Jamais un prêtre ne parlera de ce qu'il a entendu en confession, et cela ne souffre aucune exception.

Le secret absolu de la confession (la Pénitencerie)

On pourrait alors penser que l'Eglise est complice des péchés ? Pas le moins du monde! Lors de la confession, le prêtre doit exhorter un prêtre coupable de pédophilie à penser à la victime et à tout faire pour établir la vérité et la justice. Il ne donnera l'absolution pour ce crime que si le prêtre est profondément converti. Le confesseur lui conseillera aussi d'aller trouver un psychiatre afin d'avoir une aide psychologique et humaine. Enfin, il l'encouragera à aller parler avec une personne qui puisse l'aider à établir la justice, afin que la victime obtienne réparation.

Enfin, la droit de l'Eglise prévoit des excommunications "latea sententiae" ( autrement dit lorsque la faute est commise, la sanction est latente, donc automatique ) comme "l'avortement, la violation direct du secret de la confession de la part d'un prêtre (réservé au Saint Siège) "... Pour ce cas grave, le prêtre doit écrire une lettre anonyme (car le secret de la confession est absolu, on ne doit pas identifier le péché avec la personne qui l'a commis) afin de relever le pécheur de la sanction. C'est la Pénitencerie apostolique (Tribunal qui s'occupe du for interne, des choses qui sont sous le regard de Dieu, dans le secret intime et inviolable de la conscience), sous la direction du Pape, qui donne le pouvoir au prêtre de pardonner ce péché. L'excommunication "latae sententiae" vise à montrer la gravité de l'acte commis. Comme aujourd'hui, Dieu merci, il est évident que le crime de la pédophilie est un péché mortel et grave, il n'y a pas de sanction "latea sententiae". Cette dernière veut en fait mettre en lumière la gravité d'une offense. D'autres crimes ne semblent pas graves, comme l'avortement, alors qu'ils le sont, d'où l'excommunication pour réveiller la conscience.

Le procès canonique, qui est sous secret pontifical (La Congr. de la Foi)
(Comme dans tous les tribunaux qui ont le secret de l'instruction)

C'est enfin la Congrégation pour la doctrine de la foi (for externe) donc "potentiellement publique", qui depuis le Motu Proprio de mai 2001, est souveraine pour les crimes des prêtres pédophiles. Mais cela ne concerne pas la confession, mais la connaissance de ces scandales, non pas par le confessionnal, mais par la confidence des victimes ou les procès instruits par les évêques du monde entier. Autrement dit, l'Eglise ne couvre pas ces crimes.

images.jpeg* Reste le cas d'une victime qui viendrait dire au confessionnal qu'elle a été abusée par un prêtre. Le confesseur dirait à la victime, innocente: peux-tu me dire cela en dehors de la confession ? Par l'affirmative, le prêtre peut avoir alors connaissance, non pas du péché de la victime, car elle est innocente, mais de l'acte pédophile. Le prêtre ira alors se ranger au côté de la justice, en informant l'évêque.

jeudi, 11 mars 2010

Mgr Charles Scicluna

images-1.jpegL’Église a-t-elle couvert ces scandales ?

C’est le grand reproche fait aujourd’hui à la hiérarchie catholique. Officiellement, l’Église condamne toutes « tactiques de défense primitive comme le déni, la sublimation ou l’indifférence », affirme Mgr Charles Scicluna, promoteur de justice de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) : « Si la confidentialité doit protéger la dignité des victimes et des accusés présumés, elle ne saurait être confondue avec une culture du secret. »

Mais dans la pratique, tel ne fut pas toujours le cas. Le rapport Murphy, publié par la justice irlandaise en novembre, montre que les évêques irlandais ont couvert les agissements des prêtres pédophiles jusqu’en 2004. Aux États-Unis, l’ancien archevêque de Boston, le cardinal Bernard Law, comparut devant la justice pour avoir déplacé de paroisse en paroisse un prêtre aux 130 victimes avérées.

En Allemagne, même aveu, de la part de l’archevêque de Munich, Mgr Reinhard Marx : « Il y avait sûrement des tendances dans le passé à ne pas entacher l’image de l’institution. » Cette « culture du silence » s’est surtout manifestée dans les pays où l’institution ecclésiale était puissante, comme l’Irlande et les États-Unis.

Cependant, il faut tenir compte du contexte : ce qui passe pour une « stratégie de dissimulation » dénote aussi une méconnaissance de la pédophilie, dans une Église où la sexualité fut longtemps taboue. La société dans son ensemble a été tout aussi lente à affronter cette question.

Quelle est la position de l’Église catholique sur les abus sexuels ?

L’Église les condamne explicitement depuis 1962, et cette position a été rappelée le 25 octobre 2007 par Mgr Charles Scicluna, au nom de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), devant l’assemblée générale des supérieurs majeurs : « Lorsqu’un clerc, qu’il soit évêque, prêtre ou diacre, abuse sexuellement d’un mineur, une blessure tragique est infligée à l’Église. Un tel comportement est condamnable à bien des égards : il inflige au mineur un dommage considérable, à son développement sexuel normal, à son estime de soi et à sa dignité humaine ; (…) il constitue invariablement un abus et une trahison de la confiance sacrée du peuple de Dieu envers ses pasteurs ; il porte atteinte à la crédibilité de l’Église (…) et discrédite le ministère presbytéral. »

Quelle est la procédure suivie ?

À partir du moment où l’évêque a mené l’enquête préliminaire, vérifié la crédibilité de la dénonciation, il doit, depuis un motu proprio de 2001 en référer à Rome, à la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF). À partir de là, la congrégation peut « se réserver la cause en raison de circonstances particulières », avec le risque d’enlisement inhérent à ce type de procédure. Elle peut aussi « ordonner à l’évêque de poursuivre la procédure à travers son propre tribunal ».

Certains épiscopats, comme en France, ont en outre pour règle le recours systématique à la justice pénale du pays. D’autres, comme en Allemagne, laissent ce choix à l’évêque, ce qui leur est reproché aujourd’hui.

Ensuite, le droit de l’Église prévoit la privation de droits dans le domaine ecclésiastique, ou l’empêchement d’exercer le ministère. Ainsi, la CDF peut demander au pape la dispense des obligations sacerdotales présentée par les prêtres qui, admettant leurs crimes, en reconnaissent l’incompatibilité avec l’exercice du ministère. Dans des cas de particulière gravité où la culpabilité de l’accusé ne fait pas de doute, la CDF peut proposer au pape la dimissio ex officio(démettre de la charge).

source: La Croix

Interview de Monseigneur Georg Ratzinger

"Le Pape se sent proche de toutes les victimes"

Texte original en allemand allemand.

source: Benoît et moi

 

 


«Je ne connaissais pas l'ampleur de ses méthodes», dit le frère du Pape sur l'impitoyable proviseur de l'Ecole préparatoire des Domspatzen 
--------------------
Georg Ratzinger, Domkapellmeister de Ratisbonne de 1964 à 1994, a souligné dans un entretien avec PNP qu'il ne savait rien des abus sexuels désormais révélés, commis dans le milieu du Choeur de Ratisbonne. 

En même temps, il prend ses distances avec les excès pédagogique dont un ancien directeur du pensionnat des enfants du chœur a été accusé. Ce prêtre, qui, dans l'interviewe est désigné sous le nom de Johann M. est décédé en 1992.



- Herr Domkapellmeister, comment avez-vous réagi aux informations sur les abus sexuels commis à l'encontre de certains élèves du Domspatzen?
- Au début, avec surprise, car les cas de la fin des années 50 et début des années 60 appartiennent à un passé assez éloigné maintenant. Puis je me suis senti préoccupé par la façon dont ces révélations pourraient influencer négativement le présent immédiat du Domspatzen aujourd'hui. Je regrette que les victimes aient été attaquées dans leur intégrité physique et spirituelle. 

- Dans vos premières déclarations que vous avez dit que vous ne connaissiez pas de cas de violence sexuelle. Lorsque vous avez rejoint le Choeur en 1964, n'y avait-il aucune rumeur?
À la maison, nous n'avons jamais parlé de ces choses. Au début, quand je suis arrivé à Ratisbonne, il y avait beaucoup de problèmes avec la réorganisation de la chorale qui se dispersait parmi divers intérêts. Et non, les abus sexuels signalés n'ont jamais été soulevés. 

- Croyez-vous que cette histoire d'abus sexuel va nuire à la réputation du Domspatzen?
- Des dégâts importants, certainement pas. Mais il est possible que certains parents concernés puissent en tenir compte, mais de réels dommages, je ne crois pas. 

- Outre les accusations d'attouchements sexuels, il y a aussi des plaintes concernant les châtiments corporels qui faisaient partie de l'enseignement catholique. Quelle était la raison d'être alors d'une telle sévérité?
- La gifle sur le visage était autrefois la première réaction à une performance négative ou une défaillance. Et la sévérité de celle-ci était variable, souvent en fonction du caractère de celui qui la donnait. L'un pouvait réagir plus fortement, l'autre moins, et encore un autre pouvait être totalement insensible et vraiment rude. Quelquefois, l'énervement jouait également un rôle, comme quand il y avait trop d'enfants à faire face tous à la fois. 

- En ce qui concerne l'école préparatoire des Domspatzen à Etterzhausen, plus tard à Pielenhofen, y a-t-il eu des plaintes concernant des coups excessifs et des coups de fouet administrés par des éducateurs trop sévères (disciplinarian), comme par exemple l'ancien directeur Johann M.?
- Aujourd'hui, on jugerait les choses tout autrement, alors que chaque démonstration de force est immédiatement considérée comme horrible. Moi aussi, je juge les choses différemment aujourd'hui. A propos de l'internat de l'école préparatoire, voilà ce que je peux dire: c'était une institution totalement indépendante, ainsi que mon prédécesseur, le Domkapellmeister Theobald Schrems, entendait qu'elle soit, de sorte que la maison de Ratisbonne n'avait pas à la gérer de loin. Le Directeur M. était une personnalité très sûre de soi, et intense et n'aurait jamais permis d'être dirigé à distance. 

- Que saviez-vous personnellement sur l'ampleur des punitions corporelles dans l'internat?
- Je savais que le directeur, M. avait la réputation de donner des gifles très fortes, et même que ces gifles étaient souvent données pour des riens. 
Mais comme je l'ai souligné, c'était une institution indépendante, et dans l'organisation, je n'avais pas le pouvoir d'examiner ces choses. Au départ, je n'étais même pas à la tête de la Fondation Regensburger Domspatzen - jusqu'en 1970, ce poste était occupé par le chef du Musikgymnasium de Ratisbonne. J'étais, en fait, un roi sans royaume, et je n'avais pas un statut dominant dans la maison, comme je l'ai eu plus tard vers la fin de mon service.

- Le Directeur Johann M. a été en fonction de 1953 à 1992, période pendant laquelle, apparemment, il a continué ces infractions. Avez-vous eu l'occasion d'intervenir contre lui?
- Par moi-même, non. J'aurais dû en parler à l'administration de la Fondation Domspatzen qui aurait eu le pouvoir d'intervenir. Et dans ce cas, le directeur de l'école préparatoire aurait eu le droit de dire: "Ce ne sont pas tes affaires". En tout cas, en 1992, le Directeur M. s'est retiré car alors, ses méthodes d'enseignement brutales commençaient à être connues par la presse. C'est pourquoi il a pris sa retraite avant qu'il ne le veuille vraiment. 

- Lorsque vous apprenez maintenant que des enfants ont parfois été couverts de bleus, et que des témoignages ont été donnés, regrettez-vous que de telles choses aient pu arriver?
- Au cours de nos tournées de concert, certains collégiens m'ont raconté comment c'était pour eux à Etterzhausen. Mais ils ne m'ont rien dit qui me laisse penser que je me devais de faire quelque chose. 
Je n'étais certainement pas au courant de l'étendue des méthodes brutales du Directeur M.. Si je l'avais su, j'aurais dit quelque chose. Bien sûr, on peut juger plus sévèrement aujourd'hui, alors qu'on est devenu plus sensibilisés. Cela vaut aussi pour moi. Mais en même temps, je m'excuse auprès de toutes les victimes. 

- Vous et votre frère, avez-vous eu une expérience de châtiments corporels de la part de vos enseignants?
- J'ai reçu un savon, une fois. Un préfet de musique à qui il avait été demandé de superviser les divisions inférieures - j'étais encore parmi les plus petits - voulut regarder mon cahier de musique. Sans faire attention, je lui tendis le premier cahier sur la table. Il le regarda, me le jeta, furieux, et me donna une bonne gifle. À cette époque, je composais déjà, et dans mon enthousiasme, j'avais rempli ce cahier de mon travail. Ce qui le mit en colère et il m'a giflé. Mais je ne me souviens pas d'autres claques. 

- Et votre frère?
- Mon frère est entré au séminaire beaucoup plus tard que moi - dans la septième classe (doit correspondre à notre 5ème). Je pense qu'avec les garçons plus âgés, les professeurs étaient plus prudent. En plus de cela, mon frère ne leur aurait jamais donné aucune raison de le punir. 

- Dans votre temps, vous étiez considéré comme un chef de choeur aimé, mais aussi très sévère. Comment avez-vous exercé cette rigueur et quelles étaient les limites?
- Je dois dire que j'ai toujours été très heureux de venir à chaque répétition chorale. Mais parfois, je partais déprimé parce que je n'étais pas en mesure d'accomplir ce que je voulais. Au début, j'ai distribué des gifles à plusieurs reprises, mais j'ai toujours eu mauvaise conscience à ce sujet par la suite. J'ai donc été heureux quand en 1980, la loi a interdit totalement les châtiments corporels. J'ai suivi cela strictement, et je me suis senti soulagé. Parce qu'avant, la gifle était tout simplement une réaction réflexe aux fautes ou à la désobéissance. J'ai pensé qu'il était bon que l'interdiction de frapper soit devenue si complète et absolue. 

- J'ai aussi demandé jusqu'où vous alliez. Avez-vous jamais battu un enfant au point qu'il ait des bleus?
- Non, je n’ai jamais fait ça. 

- Que peuvent faire les autorités de l'Eglise - ou l'Église dans son ensemble - pour faire face de manière crédible au problème de la violence sexuelle et de la violence?
- Il n'y a rien d'autre à faire que d'en traiter ouvertement afin que tout soit transparent. Quiconque tente de briser physiquement une personne commet une grande injustice. Ainsi, dans l'éducation et l'éducation des enfants, il doit y avoir davantage d'efforts de persuasion. Cela signifie encourager enseigner et encourager le respect pour l'intégrité de chaque homme, d'une manière qui lui permette de maîtriser un tempérament débridé. 

- Pourquoi ces choses ont-elles été gardés secrètes si longtemps dans l'Église?
- Je crois que ce n'était pas seulement l'Église qui se taisait. C'était la société aussi, et même surtout. Il n'était tout simplement pas pensable de parler de choses que les gens eux-mêmes n'avaient jamais eu à juger. 

- Que peut faire votre frère, le Pape, faire afin d'aider les victimes et l'Eglise catholique en Allemagne dans cette affaire?
- Il ne peut qu'en appeler aux autorités catholiques dans chaque pays - également en Allemagne - et formulé avec eux une condamnation claire de tous les cas d'abus. Il leur demandera de prendre fermement la voie du profond respect pour l'intégrité humaine. 

- Le Saint-Père, par sa proximité tout au long de plusieurs décennies, appartient en quelque sorte à la famille du Domspatzen. Comment a t-il été affecté par l'implication des Domspatzen dans toute cette affaire des abus sexuels?
- Le pape se sent proche de toutes les victimes. Mais dans le cas du Domspatzen, il y a presque un aspect familial.

Mgr Zollitsch chez Benoît XVI

images.jpegLa visite du président de la conférence épiscopale d'Allemagne, Mgr Zollitsch, évêque de Freiburg, qui a remplacé son Eminence Karl Lehman, est prévue demain vendredi 12 mars. Au menu: la crise pédophile qui secoue l'Eglise en Allemagne, mais aussi le célibat des prêtres.

Retenons que Benoît XVI devient clairement un pilier de référence pour l'Allemagne. Sa fidélité, sa cohérence, son amour de la vérité et sa transparence lui permettent de faire apparaître plus que jamais sa crédibilité. Cela n'est pas pour rien que certains ont voulu s'attaquer de façon calomnieuse à son frère Georg Ratzinger.

Retenons aussi que le célibat des prêtres n'est pas la cause de la pédophilie. L'Eglise est une Mère qui engendre des saints et comme le disait Benoît XVI, un lieu de grâce. Son enseignement moral, certes exigeant, humanise l'homme, toujours soumis à la faiblesse, à la fragilité et au péché. Les actes pédophiles de quelques prêtres sont exécrables et avoir choisi, pour certains responsables, la voie du silence et de l'étouffement des affaires est en fait une insulte envers les victimes. En cette année sacerdotale, Benoît XVI a la ferme volonté de continuer à purifier l'institution, afin d'appliquer la justice, afin que de tels crimes de ne se reproduisent plus jamais.

Les victimes

Enfin, il y a un argument qui est à côté de la plaque: "dire que la pédophilie touche aussi la société ou se lancer dans des statistiques du genre: sur 500 cas, 10 étaient des prêtres". Certes, cela démontre que l'Eglise ne rend pas pédophile, pas plus que le célibat et que la cause de cette maladie est ailleurs. Mais ce raisonnement ne rend pas justice aux victimes.

La sainteté de l'Eglise

Que dirions-nous d'une institution X qui se défende en disant que les employés ont tué 10 personnes alors que les autres en ont tué 500 ? Cela fait 10 de trop, et les 10 familles qui ont perdu leurs proches souffrent non pas du nombre, mais de la perte d'un être cher, à cause des membres de cette institution. Aussi, occupons-nous de notre jardin, comme Benoît XVI le fait avec grande cohérence et vérité et pensons aux victimes que des prêtres ont blessées en profondeur, qui ne sont pas mortes, mais bien des survivants; montrons l'exemple, et par effet vertueux, la société sera elle aussi aidée par l'action transparente de l'Eglise. De cette dernière, on en attend énormément, car au fond elle est sainte, car c'est Madame Jésus Christ, l'épouse de Dieu, icône de la Vierge.

 

Retourner au confessional

Franc-Maçonnerie: un péché mortel

Durant le cours d'une semaine, afin d' aider les prêtres dans l'administration du sacrement du pardon, de la conversion, il a été rappelé que l'appartenance à la franc-maçonnerie est un péché mortel très grave qui empêche la communion au corps et au sang du Christ. Le code de droit canon de 1917, le droit de l'Eglise, punissait de l'excommunication les adhérents à de telles associations. Le nouveau code de 1983, s' il ne sanctionne plus les francs-maçons de l'excommunication, permet toutefois d'affirmer que rien n'a changé pour autant du point de vue de la gravité morale.

images.jpeg
Redécouvrir le doux regard lumineux du tendre visage du Christ qui nous arrache à l'obscurité du péché

 

PENITENCE ET DIALOGUE

CITE DU VATICAN, 11 MAR (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin les participants au cours annuel de la Pénitencerie apostolique consacré au for interne, insistant devant eux sur "la forte exigence qu'il y a à approfondir un sujet essentiel du ministère comme de la vie du prêtre. Rappelant l'héroïcité en la matière du Curé d'Ars, référence de l'Année sacerdotale, il a estimé nécessaire de suivre son infinie confiance dans le sacrement de la pénitence, de le placer au coeur des préoccupations pastorales comme méthode de dialogue pour le salut. "La conscience des limites personnelles et la nécessité de recourir à la divine miséricorde pour sa conversion, pour être soutenus dans son cheminement vers la sainteté, sont fondamentales dans la vie de tout prêtre. Qui a connu la grandeur peut seul annoncer et administrer la miséricorde de Dieu".

Puis Benoît XVI a dit qu'un contexte culturel "marqué par l'hédonisme et le relativisme, et qui tend à gommer Dieu de la vie, ne peut favoriser une claire vision des références permettant de discerner le bien et la mal, de percevoir le sens réel du péché. Il n'est pas très différent de celui dans lequel vivait Jean-Marie Vianney. Il existait de son temps une hostilité à la foi qui allait jusqu'à interdire l'exercice du culte... Lui fit de l'église sa maison pour mener les hommes vers Dieu...et apparaissait à ses contemporains comme un signe évident de la présence de Dieu, au point de pousser nombre de pécheurs vers le confessionnal". Aujourd'hui comme hier, les prêtres "doivent hautement vivre leur vocation car seul qui est jour après jour présence vive du Seigneur peut susciter le sens du péché, encourager les fidèles à se faire pardonner par Dieu".

"La crise des confessions dont on parle tant, interpelle avant tout les prêtres chargés de l'éducation des fidèles aux exigences de l'Evangile. Ils doivent donc se consacrer sans réserve à l'écoute des confessions sacramentelles, et à orienter avec courage les fidèles, afin qu'ils ne cèdent pas à la mentalité du monde et que leurs choix soient sans compromis, et à contre courant si nécessaire". Enfin le Pape a invité le clergé à conduire avec leurs pénitents le dialogue de salut préconisé par le Curé d'Ars, qui naît de la certitude d'être aimés de Dieu. Une certitude qui permet à l'homme de reconnaître ses fautes et d'avancer progressivement dans une dynamique de conversion du coeur, laquelle débouche sur la renonciation radicale au mal et à la vie que Dieu veut".

mercredi, 10 mars 2010

Soeur Marie Simon Pierre en parfaite santé

images.jpegCommuniqué de l'Eglise en France : Sr. Marie Simon Pierre, en parfaite santé

ROME, Mercredi 10 mars 2010 (ZENIT.org) - Suite aux rumeurs concernant l'état de santé de Sœur Marie Simon Pierre, l'Eglise catholique en France fait la déclaration suivante par la voix de l'archevêché d'Aix-en-Provence :

« Divers médias se sont fait l'écho ces derniers jours d'une rumeur selon laquelle Petite Sœur Marie Simon Pierre, dont la guérison d'une maladie de Parkinson est à l'étude en lien avec le procès de béatification de Jean Paul II, serait actuellement malade. Au nom de la Congrégation des Petites Sœurs des Maternités Catholiques et de l'archevêque d'Aix-en-Provence, j'apporte un démenti catégorique à cette rumeur : Petite Sœur Marie Simon Pierre reste à ce jour en parfaite santé. Comme l'a déclaré, il y a peu, la Salle de Presse du Vatican, le procès romain sur cette guérison présumée miraculeuse en est à sa phase initiale et suit son cours dans des conditions normales, avec le sérieux et la précision requis par les investigations préalables à la reconnaissance d'un miracle. » 

P. Luc Marie Lalanne, Chancelier de l'Archevêque d'Aix-en-Provence.

L'Eglise: un lieu de grâce

31.jpg"Après Vatican II, certains ont cru que tout était nouveau, qu'il existait désormais une nouvelle Eglise, que l'Eglise d'avant le Concile était finie au profit d'une autre totalement différente. Grâce à Dieu la barque de l'Eglise était solidement conduite et, tout en défendant la nouveauté du Concile, Paul VI et Jean-Paul II ont défendu l'unicité et la continuité de l'Eglise qui, si elle est composée de pécheurs, demeure un lieu de grâce".

Benoît XVI, Catéchèse du 10 mars 2010

Eglise: Le grand déballage

0010-1.jpgAprès les USA, l'Australie, l'Irlande, l'Allemagne, la Hollande, c'est au tour de l'Autriche. Nous comprenons d'autant mieux les paroles prophétiques du Cardinal Ratzinger lors du chemin de croix en 2005, alors que Jean Paul II offrait pour l'Eglise ses ultimes souffrances en portant la croix dans sa chapelle privée. Le futur Benoît XVI eu des paroles claires et nettes: il y a de la corruption parmi les hommes d'Eglise. L'induction de l'année sacerdotale n'est pas étrangère à cette dure réalité:"nous croyons en l'Eglise une sainte catholique et apostolique, faite d'hommes pécheurs, avec des scandales intolérables". Le Pape a voulu présenter au monde le Saint Curé d'Ars pour sanctifier les prêtres du monde entier.

Enfin, la justice et le coeur va avant toute chose pour les victimes des abus. Ces dernières doivent devenir premières, avoir la priorité, être entendues, reconnues, aidées, obtenir justice et réparation. L'Eglise est experte en humanité, elle a un coeur et c'est cela que le monde doit entendre. Benoît XVI, tout comme son frère Goerg Ratzinger, sont au-dessus de tous soupçons. Quelles calomnies peuvent circuler sur ces deux frères !! Joseph Ratzinger a aussi été élu Pape pour enrayer cette crise et guérir ce cancer.

070310_index.jpg

*****

article paru dans "Le Matin" du 10 mars 2010 - pp.12- 13

Eglise: c’est le grand déballage

Pédophilie Il ne se passe plus un jour sans que de nouveaux cas d’abus commis sur des enfants dans des institutions catholiques soient dévoilés.

Depuis des semaines, c’est l’escalade dans l’horreur. Chaque jour ou presque, de nouveaux cas d’abus sexuels commis sur des enfants au sein de l’Eglise catholique remontent à la surface. Partout, des histoires ignobles. Et partout la même polémique. Au mieux, on suspecte l’Eglise d’avoir voulu discrètement régler les problèmes à l’interne. Au pire, on l’accuse d’avoir étouffé les cas, laissant parfois les pédophiles continuer leurs méfaits.

Les nouvelles, hier, sont venues des Pays-Bas. Après la révélation d’abus perpétrés sur des enfants dans les années 1960 dans un internat proche d’Arnhem, 200 victimes se sont annoncées. Résultat: les autorités religieuses catholiques ont annoncé hier l’ouverture d’une enquête nationale, «large, externe et indépendante». L’Autriche, elle, vient de découvrir des abus sexuels dans deux institutions religieuses, commis dans les années 1970 et 1980. Hier, à la radio, le père supérieur de l’abbaye Saint-Pierre de Salzbourg a reconnu avoir abusé à une reprise d’un enfant et a proposé sa démission.

L'Allemagne traumatisée

Partout, c’est la curée. Mais après avoir écœuré les Etats-Unis ou l’Irlande, les affaires de pédophilie liées à l’Eglise traumatisent aujourd’hui surtout l’Allemagne. Là, le scandale a débuté fin janvier. Il ne cesse depuis de prendre de l’ampleur. La bombe est venue du Spiegel. Dans les années 1970 et 1980, a révélé fin janvier l’hebdomadaire, au moins deux professeurs ont commis des violences systématiques dont des viols sur des dizaines de mineurs dans le prestigieux collège jésuite Canisius de Berlin. 120 abusés se sont aujourd’hui manifestés.

Les révélations ont continué. Des victimes ont osé parler dans d’autres collèges jésuites, à Hanovre, à Bonn, à St. Blasien. Puis dans d’autres établissements catholiques: internats, foyers d’enfants et même un centre pour handicapés… La semaine dernière, la polémique a atteint Georg Ratzinger, le frère du pape. De 1964 à 1993, il était le maître de chapelle de l’institution millénaire des «petits chanteurs de Ratisbonne», en Bavière. Or l’évêché de Ratisbonne reconnaît deux anciens cas d’abus sexuels avérés et de nombreux autres soupçonnés durant cette période. Le frère du pape était-il au courant? Il affirme que non.

En fin de semaine dernière toujours, un rapport a dévoilé qu’une centaine d’enfants ont été «massivement victimes de sévices» infligés par une dizaine de prêtres dans le monastère bénédictin d’Ettal, non loin de Munich. Et ce durant des décennies.

En Allemagne, c’est la stupeur. «Ces affaires sont désastreuses pour l’image de l’Eglise, note Roland Campiche, directeur honoraire de l’Observatoire des religions en Suisse. C’est pourquoi l’institution a longtemps eu la tentation de camoufler ces cas et de les gérer elle-même, avec sa propre justice.»

Fin d'un tabou

Mais fini le secret: les victimes brisent le tabou. La boîte de Pandore est ouverte en Allemagne, même si les crimes, souvent anciens, sont presque tous prescrits. Un grand déballage qui, du point de vue des victimes, peut avoir un effet «bénéfique». «On sait que certaines victimes ne parleront jamais de leur passé trop douloureux, note l’ancienne juge d’instruction Françoise Morvant. Mais on peut imaginer que d’autres, se rendant compte qu’elles ne sont pas seules, trouveront la force de parler des abus qu’elles ont subis», explique la présidente de la Commission SOS Prévention, créée il y a deux ans par le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg pour enregistrer les cas d’abus sexuels dans l’Eglise catholique.

Reste qu’en Allemagne après la stupeur est venue la colère. Ministre de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger a reproché au Vatican d’avoir entravé les enquêtes sur les abus sexuels dans des établissements catholiques, où régnait «un mur de silence». Elle a même attaqué frontalement le pape. Selon elle, une directive datant de 2001 précise que «des abus aussi graves sont soumis à la confidentialité du pape et ne doivent pas être divulgués à l’extérieur de l’Eglise». Or cette directive émane de Joseph Ratzinger, le futur Benoît XVI, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Le Vatican face au déluge

«La lettre de 2001 souvent citée de façon inopportune comme la cause d’une «culture du silence» était au contraire un signal déterminant pour rappeler la gravité du problème à l’épiscopat et donner une impulsion réelle à l’élaboration de directives sur ce sujet», a répliqué hier Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège. Qui a salué la réaction «rapide» et «déterminée» des Eglises allemande, autrichienne et néerlandaise.

Face à ce déballage généralisé, le pape Benoît XVI tente manifestement de faire front. Mi-février, lors d’une rencontre qualifiée d’«historique», il s’est entretenu avec une vingtaine d’évêques irlandais. Il a alors qualifié les abus sexuels sur des mineurs de «crime ignoble» et de «péché grave» et a conclu à «l’échec des responsables de l’Eglise irlandaise pendant des années à agir efficacement.» La semaine prochaine, le pape rencontrera Robert Zollitsch, le président de la conférence épiscopale allemande.

Bref, pour l’instant, face au déluge, le Vatican semble ne pouvoir que tenter de colmater les brèches, qui s’ouvrent l’une après l’autre. 

Sébastien Jost et Renaud Michiels

*****

«Le célibat des prêtres n’est pas le problème»

images.jpeg

Comment la Conférence des évêques suisses (CES) réagit-elle face aux nombreux cas d’abus sexuels qui secouent l’Eglise catholique en Irlande et en Allemagne?

Nous observons avec beaucoup d’attention ce qui se passe chez nos voisins. Depuis quelques années, la Suisse a pris des mesures pour bien réagir dans des cas d’abus sexuels. Nous sommes toujours attentifs à voir de quelle manière il est possible de les améliorer.

Quelles mesures avez-vous prises?

Nous travaillons sur trois axes. Le premier est la prévention lors de la formation des prêtres, le deuxième la protection et l’aide aux victimes et le troisième la création de la transparence.

Comment?

Il y a des lignes directrices publiques. Chaque diocèse possède un lieu où les victimes peuvent s’adresser. Ce sont des groupes d’experts regroupant des psychologues, des juristes et des personnes issues de la pastorale qui traitent ces cas.

La divulgation de ces cas d’abus sexuels relance-t-elle le débat sur le mariage des prêtres?

Le célibat des prêtres n’est pas le problème. Il n’y a qu’à voir les très nombreux cas d’abus sexuels qui ont lieu au sein des familles pour s’en rendre compte. Ce qui compte, c’est la prévention. Ce qui est important, c’est de promouvoir une attitude saine face à la sexualité. Les prêtres, comme chaque homme et chaque femme, doivent être conscients de leur sexualité et apprendre à la maîtriser.

Le mariage des prêtres n’est donc pas un sujet de discussion en Suisse?

Si. Il y a des évêques suisses qui parlent avec leurs fidèles de la possibilité de voir des prêtres se marier. Mais au niveau de l’Eglise universelle, c’est une vision très minoritaire.

La commission «abus sexuels dans le cadre de la pastorale» de la CES a enregistré dix cas d’abus sexuels depuis 2003. Selon une estimation du journal «Sonntag», le nombre d’abus pourrait être de 60, qu’en pensez-vous?

Chaque diocèse traite les cas qui ont lieu sur son territoire. Il transfère les cas graves à la commission. Les six dernières années, il y a eu neuf dossiers qui ont été transmis. Il est possible qu’il y en ait eu de moindre importance qui aient été traités au niveau du diocèse.

Beaucoup de gens prétendent que l’Eglise ne joue pas la transparence et couvrent les coupables. Que leur répondez-vous?

C’est inexact. Il n’y a qu’à voir le dernier cas en date à Coire. L’évêché a porté plainte aux côtés de la victime contre un collaborateur accusé de harcèlement sexuel. Aujourd’hui, l’Eglise, comme la société d’ailleurs, est beaucoup plus consciente de l’importance du phénomène des abus sexuels. Il y a quarante ou cinquante ans, c’était une autre histoire. Depuis, l’Eglise a développé des outils pour lutter contre ces agissements atroces.

Il n’y a donc plus aucun risque que des abus sexuels aient lieu au sein de l’Eglise catholique en Suisse?

Lorsqu’on connaît la nature des hommes, il n’est pas possible d’affirmer cela. Mais ce qui est sûr c’est que nous ne tolérerons aucun abus et que les coupables ne seront pas couverts.

 

mardi, 09 mars 2010

Pédophilie: des délits les plus graves

images.jpeg

L'Eglise n'a pas attendu les scandales en Europe pour s'engager avec fermeté. Les scandales des USA ont permis de mettre à jour les actions afin de protéger les enfants, punir les coupables et venir en aide aux victimes. Depuis 2001, Jean Paul II, avec le Cardinal Ratzinger et Mgr Bertone, ont pris des mesures. Le Cardinal Ratzinger est devenu le Pape actuel, sans doute pour purifier l'Eglise dans ses membres, et Mgr Bertone est l'actuel cardinal secrétaire d'Etat, sorte de premier ministre du Saint Siège. Ils sont donc les personnes les mieux placées pour lutter contre ce fléau, ce cancer qui ronge l'institution.

Sacramentorum sanctitatis tutela (Motu Proprio, initiative, "mouvement propre" du Pape Jean Paul II)

Lettre de la Congrégation (en latin sur le site du Vatican) pour la Doctrine de la Foi aux Évêques et aux autres Ordinaires et Hiérarques des Églises catholiques orientales intéressés par les délits (les) plus graves réservés à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi

Pour appliquer la loi ecclésiastique, qui énonce dans l'article 52 de la Constitution Apostolique sur la Curie Romaine que « La Congrégation pour la Doctrine de la Foi instruit les délits contre la foi et également les délits d'une part contre les mœurs, d'autre part commis pendant la célébration des sacrements et qui lui ont été rapportés, et quand c'est nécessaire, procède à la déclaration ou à l'imposition des sanctions canoniques, selon les normes du droit, soit commun, soit particulier », il était en premier lieu nécessaire de définir la façon de procéder au sujet des délits contre la foi, ce qui a été fait selon les normes qui ont reçu le nom de Agendi ratio in doctrinarum examine, ratifiées et confirmées par le Souverain Pontife Jean-Paul II, en même temps que les articles 28-29, approuvés en forme spécifique. 

À peu près dans le même temps, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, au moyen d'une Constitution instituée ad hoc, accordait son attention à l'étude attentive du canon des délits, soit le Code de droit canonique soit le Code des Canons des Église orientales, pour déterminer « les délits d'une part contre les mœurs, d'autre part commis pendant la célébration des sacrements », et pour parfaire les normes processuelles spéciales pour « la déclaration ou à l'imposition des sanctions canoniques », parce que l'Instruction Crimen sollicitationis, en vigueur jusque là, éditée par la Suprême Congrégation Sacrée du Saint Office le 16 mars 1962, devait être révisée lors de la promulgation des nouveaux codes canoniques. 

images-1.jpeg- Les délits plus graves, soit dans la célébration des sacrements, soit contre les mœurs, réservés à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, sont: 

- Les délits contre la sainteté du très auguste sacrifice de l'Eucharistie et sacrement, à savoir 

1 - Le fait de prendre ou de retenir les espèces sacrées à des fins sacrilèges, ou de les jeter à terre 

2 - Le fait d'attenter l'action liturgique du Sacrifice de l'eucharistie ou de simuler cette dernière 

3 -La concélébration interdite du Sacrifice de l'eucharistie avec les ministres des communautés ecclésiales qui n'ont pas la succession apostoliques et qui ne reconnaissent pas la dignité sacramentelle de l'ordination sacerdotale 

4- La consécration à une fin sacrilège l'une des matières sans l'autre lors d'une célébration eucharistique, ou même des deux en dehors d'une célébration eucharistique 

- Les délits contre la sainteté du sacrement de pénitence, à savoir 

1 - L'absolution d'un complice du péché contre le sixième commandement du Décalogue 

2 - Le fait de solliciter en acte soit à l'occasion d'une confession soit sous prétexte d'une confession le péché contre le sixième commandement du Décalogue, si cela est dirigé vers le péché avec le confesseur lui-même 

3 - La violation directe du sceau sacramentel 

- Les délits contre les mœurs, à savoir le délit contre le sixième commandement du Décalogue commis par un clerc avec un mineur âgé de moins de dix-huit ans

Seuls ces délits, qui ont été décrits plus haut avec leur définition, sont réservés à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. 

Chaque fois qu'un Ordinaire ou un Hiérarque a une connaissance pour le moins vraisemblable d'un délit réservé, après avoir mené une investigation préalable, qu'il la fasse connaître à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui, si elle ne se réserve pas la cause en raison de circonstances particulières, qui ordonne à l'Ordinaire ou au Supérieur de poursuivre la procédure à travers son propre tribunal en transmettant les normes opportunes. Le droit de faire appel de la sentence en première instance, soit de la part de la partie soit de la part du défenseur de la partie soit de la part du Promoteur de la Justice demeure valide uniquement auprès du Tribunal Suprême de cette même Congrégation.

Il faut noter qu'une action criminelle au sujet des délits réservés à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est éteinte par une prescription de dix ans. La prescription court selon la norme du droit universel et commun; mais dans le cas d'un délit commis par un clerc sur un mineur, la prescription commence à courir à partir du jour où le mineur a achevé sa dix-huitième année.

Dans les Tribunaux établis par des Ordinaires ou des Hiérarques, seuls des prêtres peuvent validement remplir pour ces procès-ci les charges de Juges, de Promoteurs de Justice, de notaire / greffier (plus vraisemblable). Quand le procès devant le tribunal est terminé, de quelque manière que ce soit, tous les actes de la cause / du dossier doivent être transmis ex officio le plus rapidement possible à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Tous les tribunaux de l'Église Latine et des Églises Orientales Catholiques doivent observer les canons au sujet des délits et des peines et aussi au sujet des processus pénaux de leurs Codes respectifs en même temps que les normes spéciales qui doivent être transmises par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi pour chaque cas singulier et qui sont à appliquer entièrement. 

Les causes de ce genre sont soumises au secret pontifical. 

À travers cette lettre, transmise par mandat du Souverain Pontife à tous les évêques de l'Église Catholique, aux supérieurs généraux des instituts religieux cléricaux de droit pontifical et des sociétés de vie apostolique cléricales de droit pontifical, et aux autres Ordinaires et Hiérarques intéressés, il est espéré / souhaité non seulement que de plus graves délits soient entièrement évités mais que surtout les Ordinaires et les Hiérarques accordent un soin pastoral attentionné à s'occuper de la sainteté des clercs et des fidèles même au moyen des sanctions appropriées.

images-2.jpegÀ Rome, du siège de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 18 mai 2001, 

Joseph, cardinal Ratzinger, préfet 

Archévêque Tarcisio Bertone, SDB

 

 

Dignité de la femme

images.jpegRESPECTER LA DIGNITE DE LA FEMME

CITE DU VATICAN, 9 MAR 2010 (VIS).

Hier à New-Yok, l'Observateur permanent du Saint-Siège est intervenu dans le cadre de la LIV session de la Commission sur le statut de la femme du Conseil économique et social de l'ONU (faisant suite à la IV Conférence mondiale "Femme 2000. Egalité de genre, développement et paix pour le XXI siècle"). Mgr.Celestino Migliore a déclaré que si le débat présentait des éclaircissements, il montrait aussi des zones d'ombre inquiétantes: "Des progrès ont été obtenus de par le monde ces 15 dernières années sur le statut de la femme, dans l'éducation des filles et la promotion des femmes, comme agents fondamentaux d'éradication de la pauvreté et du développement, mais aussi par l'accroissement de leur participation à la vie sociale et politique en vue de supprimer les discriminations et les violences domestiques". Des lois spécifiques soulignent "le rôle indispensable que jouent les femmes dans la vie sociale, protègent leur dignité, leurs droits et devoirs. Malgré ce elles continuent de souffrir dans de nombreuses régions du monde".

Puis le représentant du Saint-Siège a dit qu'on ne pouvait sous-estimer la violence contre la femme que constituent l'avortement, l'infanticide ou l'abandon d'enfant, au même titre que la discrimination en matière sanitaire ou alimentaire, alors que les deux tiers des analphabètes sont des femmes à partir de 15 ans. "Il est triste de constater que les trois quarts des malades du SIDA sont des jeunes filles entre 15 et 24 ans, que la moitié des victimes du trafic international d'êtres humains est composée de mineurs, à 70% féminins". Tout cela résulte de dynamiques socio-culturelles arriérées, mais aussi des lenteurs politiques. "L'égalité hommes femmes dans l'éducation et l'emploi a aussi provoqué des manipulations du concept d'égalité des sexes en matière de défense des droits sociaux... Porté au niveau idéologique cette égalité conduit au contraire à une régression de la dignité féminine. D'autre part, les récents documents interprètent le genre au point de dissoudre toute spécificité, toute complémentarité entre femmes et hommes. Si ces théories ne peuvent changer la nature des choses, elles font obstacle à tout vrai progrès dans la reconnaissance de la dignité et des droits de la femme".

Mgr.Migliore a ensuite rappelé que les documents des conférences internationales ou des comités insistent sur le "lien entre obtention des droits personnels, socio-économiques et politiques, et notion de santé sexuelle et de droits reproductifs. Ceci constitue une violence faite aux êtres en gestation tout en agressant les besoins réels des femmes et des hommes. Une solution respectueuse de la dignité de la femme ne faire fi du droit à la maternité, qu'il faut promouvoir et non compromettre en améliorant les systèmes de santé et, en particulier, les services maternité". En 1995, a-t-il conclu, "la Plateforme de Pékin avait proclamé l'inaliénabilité des droits de la femme, comme indivisibles des droits humains universels. C'est là une base pour comprendre la dignité spécifique des femmes et des filles, mais aussi pour en faire une réalité dans le monde entier".


lundi, 08 mars 2010

Pédophilie: la crédibilité de Benoît XVI

sgcroce7.jpg

«Assez! Il faut sérieusement faire le ménage dans notre Eglise», a estimé le cardinal Walter Kasper, l’un des proches collaborateurs du pape Benoît XVI. Il exige la condamnation des coupables d’actes de pédophilie et l’indemnisation des victimes.

*****

Selon le cardinal Kasper, «le pape n’a pas l’intention de rester à regarder» sans agir et il exige «la tolérance zéro à l’égard de ceux qui se rendent coupables de fautes aussi graves».

*****

L'Eglise cherche la vérité

Comme il était prévisible, l'Allemagne connaît une forte polémique suite à la révelation des scandales sexuels de quelques prêtres. Certains politiciens, comme Sabine Leutheusser-Schnarrenbergeren, ministre de la Justice allemande, arrivent à accuser l'Eglise de vouloir mettre des obstacles aux enquêtes.

Parler, c'est vouloir guérir

Il faut parler ouvertement de ces crimes, car cela démontrera la volonté de l'Eglise de chercher la vérité et la justice, pour le bien des victimes.

Tolérance zéro

Ne pensons pas que l'Eglise soit toujours attaquée, aussi nous devons répondre avec précisions aux légitimes questions. Si nous devrions parler de fraudes fiscales à l'intérieure de l'Eglise, certains auraient une toute autre attitude. Pour le scandale de la pédophilie, il s'agit d'un crime scandaleux, effroyable, qui touche des êtres innocents; c'est une offense très grave faite à Dieu, une brûlure intime commise envers des enfants. Cela est intollérable. La ligne de Benoît XVI est celle de la tolérance zéro, autrement dit de ne rien cacher, mais de tout faire pour faire venir ces choses scandaleuses à la lumière. Les chrétiens ne peuvent pas rester de marbre, mais s'impliquer activement, comme le fait Benoît XVI. Seule la vérité nous rendra libre.

Etre crédible

N'accusons pas systématiquement la presse, les journalistes. Ils font leur métier, certains assez mal il faut en convenir, alors sachons faire le nôtre. Nous devons accepter une remise en question de notre propre capacité à communiquer la vérité. Nous ne somme pas performants et cela obscurcit notre crédibilité.

La confusion

Un des arguments qui revient est la confusion induite notament par l'émission de la BBC "Sex Crimes and the Vatican". Cette émission conduit à bien des erreurs. Je publie ci-joint une note que j'avais préparé à l'occasion de la sortie de cette émission sur les ondes italiennes.

Un « silence » de Benoît XVI ? (note d'octobre 2007)

Une émission de la BBC "Panorama", diffusée à la TV ce dimanche soir 1er octobre, avait pour titre : "Sex crimes and the Vatican" ("Les crimes sexuels et le Vatican" ). La Radio Suisse Romande (RSR) dans "Juste Ciel" a repris cette même info, le mardi 3 octobre à 6h45. Thèse de l’émission : comme ancien préfet de la Congrégation de la doctrine de la foi de 1981 à 2005, le cardinal Ratzinger, Benoît XVI, aurait promu la loi du silence sur la pédophilie des prêtres. Un pape serait donc impliqué dans cette loi du silence face aux crimes sexuels de prêtres.

Les évêques anglais ont déjà protesté par la voix de Mgr Nichols, archevêque de Birmingham. Attendons donc la publication (annoncée pour cette semaine) de la lettre de protestation à la BBC du Cardinal Cormac Murphy - O’Connor (à la tête de l’Eglise catholique en Angleterre et au pays de Galles).

Mais reste à la BBC de prouver cette très grave accusation.


1. Deux documents

Dans l’émission de la BBC, 2 documents de cette même congrégation [pour la Doctrine de la foi] sont évoqués :


a) - 1962 : Crimen Sollicitationis ("Le crime de sollicitation"). Ce premier document, en latin (pour tous les évêques), date de 1962 et fut approuvé par le pape Jean XXIII et rédigé par le cardinal Ottavianni, préfet du Saint-Office (un des prédécesseurs du cardinal Ratzinger).

Or, à la simple lecture, Crimen Sollicitationis ne relève pas du grave scandale de la pédophilie chez certains prêtres,   mais du crime de sollicitation sexuelle d’un prêtre envers toute personne qui veut se confesser (donc autour du sacrement du pardon, avant, pendant ou après le sacrement de la confession).

C’est un crime abominable ! Des sanctions graves (suspension, renvoi de l’état clérical, interdiction de confesser) sont appliquées suite à un procès par les instances et les tribunaux de l’Eglise uniquement. Comme c’est un domaine très personnel et délicat, cela relève du secret absolu, sous peine d’excommunication. Celle-ci touche tous ceux qui ont connaissance des faits, aussi bien pour le coupable, que la victime et les témoins. Des procédures juridiques sont prescrites pour garantir le secret absolu de l’enquête et du procès...

 

Or :

> Ce texte n’est pas "secret", depuis 2002 en tout cas, car il fut utilisé aux USA dans le cadre de procès sur la pédophilie.

> Ce document ne veut pas dire que la victime doit se taire, bien au contraire ! Elle a mêmele devoir de parler et de dénoncer le prêtre abuseurà l’évêque ou à Rome au Saint-Office. L’Eglise connaît les drames et les graves traumatismes que cela laisse chez les personnes. Pour le bien suprême des âmes, justice leur sera rendue.  Mais [aujourd'hui] une suspicion règne [dans la société médiatique] face à l’Eglise, surtout sur son intégrité morale et sa capacité à rendre justice aux victimes par ses propres tribunaux,  et à punir le ou les coupables.

> Il faut remettre ce document dans son époque. Les médias, [...] 4ème pouvoir de nos jours, n’avaient pas le rôle, parfois accusateur, de promoteur autonome de justice. Le débat existe actuellement aussi entre le domaine juridique civil et le domaine médiatique : on ne peut pas tout savoir, tout connaître, surtout pour des choses si graves.

>  Si cela concerne le sacrement du pardon, l’Eglise a l’entière juridiction sur ces actes ignobles accomplis par des prêtres dans le cadre de ce même sacrement.

 

b) - 2001 : "Les plus graves offenses réservées à la Congrégation de la foi." Ce second document date de 2001.  Signé par le cardinal Ratzinger et Mgr Bertone, actuel Secrétaire d’Etat de Benoit XVI, ce document, en latin, parle des plus graves offenses envers les sacrements (surtout l’eucharistie et la confession) et contre la morale. Des prêtres peuvent très gravement profaner les sacrements et agir très gravement contre la morale : ces graves offenses sont réservées à la Congrégation de la Doctrine de la foi.  Un motu proprio( initiative propre du pape) Sacramentorum sanctitatis tutela ( "La garde de la sainteté des sacrements"), de Jean-Paul II, promulgue ce document. Celui-ci revient notamment sur de très graves et très rares abus, hélas possibles, envers le sacrement de l’eucharistie et de la confession. A part les délits contre l'eucharistie, nous trouvons, pour ce qui concerne les délits graves lors la confession :

>  la violation du secret de la confession par un prêtre (le secret de la confession est absolu) : un prêtre qui révèle un péché [d'une personne venue se confesser à lui]  est excommunié ;

>  la sollicitation dans le cadre de la confession, si le prêtre lui-même est impliqué ;

et aussi :

>  un délit contre la morale, dont : le délit contre le 6ème commandement du Décalogue ("tu ne commettras pas d’actes impurs") avec un mineur en dessous de l’âge de 18 ans (pédophilie). Tout cela relève du secret pontifical, mais l’excommunication pour rupture du silence a  disparu. L’ancien code de droit canon datait de 1917 ; avec le nouveau droit canon de 1983, le document Crimen sollicitatonis de 1962 devait être révisé. Il y avait aussi le scandale de la pédophilie aux USA dans cette période.

 

Donc : deux textes différents mis ensemble [par l'émission de la BBC] donnent la confusion.

Le second texte (de Ratzinger) mentionne le grave délit sexuel d’un prêtre sur un mineur : une prescription (dénoncer ce scandale dans ce délai) de 10 ans est de rigueur ; pour les mineurs, les 10 ans comptent à partir de l’âge des 18 ans de la victime. Ces cas sont réservés aux tribunaux de la Congrégation de la foi. Donc ces délits si graves ne sont pas « couverts » ! Je répète : une suspicion règne face à l’Eglise, surtout sur son intégrité morale et sa capacité à rendre justice, par ses propres tribunaux, aux victimes, et à punir le ou les coupables. Mais ce qui compte absolument c’est que justice et vérité soient rendus :  l’Eglise est capable de faire la lumière sur ces très graves offenses, et elle sera toujours du côté des victimes ! De plus, la préscription de 10 ans, contrairement aux législationx civiles de quelques pays, peut-être levée.

>  Mais aujourd’hui le secret et le silence sont suspects : la justice civile, et la justice de certains médias, seraient les seules valables, bien au-delà de tout soupçon...

 

2.  Les graves délits

Nous avons joint au téléphone un prêtre travaillant au Saint Siège et fin connaisseur de la Curie romaine.

Il rappelle que les documents en latin s’adressent aux évêques et touchent des sujets graves et sensibles, mais ne sont pas secrets.

Il cite saint Paul : 1Tm, 5, 19 : « Ne reçois d’accusations qu’en présence de 2 ou 3 témoins »(tradition juive), et 1 Cor 6 ,1, qui dit en substance de ne pas créer de scandale… La règle de l’Eglise est celle de la prudence et du discernement. Tous les jours des prêtres sont accusés faussement (et de Rome on le voit très bien) sans qu’ils soient coupables de quoi que ce soit.

Mais les accusations sont retenues scrupuleusement [par Rome] si une victime et plusieurs personnes acceptent de parler, de témoigner, et si les accusations concordent. Après un procès ecclésiastique, de graves sanctions frappent les prêtres reconnus coupables.

Pour affronter le grave scandale et l’offense faite aux enfants et à Dieu dans la pédophiliede prêtres, notre interlocuteur note que le cardinal Ratzinger s’est montré très sévère, envers les USA notamment, déposant quelques 300 prêtres.

Donc :

>  le « silence » n’existe pas : les tribunaux de l’Eglise s’occupent de ces graves délits en rendant la justice. L’Eglise aura aussi le droit et même le devoir de laisser la justice civile opérer un procès.

 

3.  Perspective

La BBC conclut très justement que "la protection des enfants" est du domaine public. Alors soyons francs et cohérents : protégeons nos enfants [...] d’un érotisme sournois et diffus ; surtout d’une pornographie accessible très facilement par des enfants dès l’âge de 10 ans (voir moins) par certains journaux avec des annonces explicites ; des site porno sur Internet (mesure : mettre un filtre comme www.optenet.com) ; de certains programmes de télévision (filtrons certaines chaînes de notre TV) ; ou des portables avec sms ou mms, ou Internet . Certains artistes, cinéastes et hommes politiques ont prôné la pédophilie, même dans des livres. Cela est simplement intollérable. Il faut combattre la pédophilie dans tous les milieux. Il faut que l'Eglise donne l'exemple. La BBC va-t-elle nous aider à aller dans ce sens ?

Mgr Fisichella promu

fisichella.jpgSelon Sandro Magister, vaticaniste, son Excellence Mgr Fisichella, président de l'Académie pontificale pour la vie et recteur de l'Université pontificale du Latran serait promu au diocèse de Sienne en Italie.

dimanche, 07 mars 2010

Pédophilie: clarté et justice pour les victimes

Osservatore Romano (traduction de Benoît et moi)

L'Eglise opère avec rigueur, afin de faire la lumière sur ce qui s'est passé dans des institutions religieuses

00.jpg

Clarté maximale sur les abus en Allemagne


Ratisbonne, 6 mars. 
---------------------

Le diocèse de Ratisbonne examinera les allégations d'abus sexuels qui auraient eu lieu dans le chœur des Regensburger Domspatzen "avec la plus grande transparence." 
C'est ce qu'a affirmé le porte-parole de ce même diocèse, Clemens Neck, qui a également annoncé la création d'un comité d'enquête ad hoc, confirmant que, avec une rigueur et un courage exemplaire, on n'a rien à craindre de faire la lumière, même sur la base d'accusations qui ne sont pour l'instant accompagnées d'aucune preuve objective.

En outre, le rapport d'un cas d'abus survenu dans les années cinquante dans l'internat où les choristes étaient logés, avait été publé par l'évêque en personne, Gerhard Ludwig Müller, dans une lettre publiée sur son site Internet, destinée aux familles des victimes. L'évêque avait simplement déclaré être au courant d'une affaire pour laquelle le directeur du pensionnat, décédé depuis lors, avait été condamné. Et il avait invité ceux qui sont au courant des faits à fournir des informations pour identifier les victimes et les auteurs de tous les autres épisodes du même genre. De plus amples détails sur les cas en cause sont mentionnés dans une déclaration que nous publions par ailleurs cf ci-dessous). 

Une partie de la récente réunion des évêques allemands a également été consacrée aux abus accomplis dans certains instituts catholiques. Les différents diocèses dans lesquels ces instituts sont présents, opèrent avec un maximum de transparence et de sérieux. La direction de la chorale de Ratisbonne s'est dite consterné par les cas de pédophilie enregistrés dans l'Eglise, y compris ceux qui auraient eu lieu dans la célèbre institution des Regensburger Domsplatzen. "La direction de la chorale - lit-on dans une lettre publiée sur le site du diocèse de Ratisbonne - a suivi avec une grande attention les informations de cas d'abus sexuels dans des institutions religieuses. Nous sommes consternés de constater que de tels actes honteux ont eu lieu dans les établissements ecclésiastiques. 

Sur le site, on lit encore: "Nous avons su que même un ancien de la chorale (au début des années soixante) a rapporté à la presse des abus sexuels... Conformément aux dispositions de la Conférence épiscopale allemande - ajoute la lettre - les aveux de l'ex-élève ont été transmis à la psychologue Birgit Boehm, responsable diocèsaine pour les cas d'abus. Mme Boehm a essayé de contacter la victime présumée des abus. Toutefois, sur la base de ce que nous connaissons pour le moment, il n'est pas encore clair si les abus se sont produits dans notre institution ou dans l'école primaire Etterzhausen (actuel Pielenhofen). La lettre cite également le cas déjà rapporté par l'évêque de Ratisbonne: "Par un article de journal des années cinquante, qui nous est parvenu, nous avons eu connaissance d'une information concrète relative à un abus sexuel. le responsable du collège de cette époque pour ce que nous savons, a été condamné pour cela". 
À ce jour, toutefois - poursuit la lettre - "nous n'avons pas d'autres éléments de preuve dans les cas présumés d'abus dans le chœur de Ratisbonne. 

(© L'Osservatore Romano - 7 Mars 2010) 

--------------------------

images.jpeg


Communiqué de l'Évêque de Ratisbonne

images.jpegL'évêque de Ratisbonne, Mgr Gerhard Ludwig Müller, a publié la déclaration suivante sur le Regensburger Domspatzen

Les sections qui composent le Regensburger Domspatzen sont au nombre de trois: 
- Le lycée (Gymnasium), géré par un directeur laïc; 
- L'internat dirigé par un prêtre, assisté par des éducateurs et des pédagogues; 
- La Chorale (Chor), Dirigée par le Maître de Chapelle du Dôme (Domkapellmeister). 

L'école élémentaire de l'Etterzhausen, actuellement Pielenhofen, est une institution indépendante des Domspatzen. Il existe une collaboration sur certains points spécifiques dans le domaine de l'éducation musicale (c'est pourquoi on l'appelle aussi Vorschule, c'est-à-dire école préparatoire aux Domspatzen).

 

Ces derniers jours, deux affaires d'abus sexuels ont été à nouveau rappelées: 
- Dans le premier cas, il s'agit de quelque chose qui s'est passé en 1958, commis par le Directeur-adjoint de l'école préparatoire. A peine le délit reconnu, ce dernier a été démis de ses fonctions et a également été pénalement condamné; 
- Dans le second cas, il s'agit d'une personne qui a travaillé en 1958 durant sept mois auprès des Domspatzen. 12 ans plus tard, il a été reconnu coupable dans une affaire d'abus sexuels. Actuellement, on examine si cela concerne aussi des événements survenus au cours de cette période de sept mois à Domspatzen. 

Les deux cas étaient déjà connus du public à l'époque et sont considérés comme prescrits dans le sens juridique. Ils ne coïncident pas avec la période du mandat du Maestro professeur Georg Ratzinger (1964-1994).
C'est à l'évêque de Ratisbonne que revient, dans le sens canonique, la responsabilité des établissements du diocèse de Ratisbonne.

 

***



Le Saint-Siège appuie le diocèse dans sa volonté d'examiner cette douloureuse question avec fermeté et ouvertement, en vertu des directives de la Conférence épiscopale allemande. Le principal objectif de clarification de la part de l'Eglise est de rendre justice à d'éventuelles victimes. 
Le Saint-Siège est également reconnaissant pour cet engagement de clarté au sein de l'Eglise, et espère que la même clarté sera faite dans d'autres institutions, publiques et privées, si le bien de l'enfance tient vraiment à coeur à chacun.

(©L'Osservatore Romano - 7 mars 2010)

samedi, 06 mars 2010

Le frère du Pape n'est pas concerné mais il fait la une

portrait_tornielli.jpg

Le frère du Pape n'est pas concerné mais il fait la une

Le vaticaniste de "Il Giornale" Andrea Tornielli revient sur la fausse information concernant le choeur de Ratisbonne qui aurait été au coeur d'abus sexuels alors que le frère de Benoît XVI, Georg Ratzinger, le dirigeait.

ratzinger_georg.jpg

Le journaliste italien rappelle que c'est sur une agence de presse italienne que le nom de Ratzinger est apparu et non pas en Allemagne. Son nom a donc été arbitrairement associé au scandale de pédophilie qui boulverse en ce moment l'Allemagne. Les abus se seraient en fait passés dans le collège où les enfants du fameux "Domspatzen" étudiaient logés. Georg fut le directeur du choeur de 1964 à 1993 mais aucun des abus ne touchent cette période. Certes un prêtre fut condamné en 1958 pour abus, qui est mort en 1984, puis un autre en 1969 également condamné à 11 mois de prison en 1971 pour des actes commis en 1959. Non seulement il n'y a aucune accusation qui concerne le frère du Pape, mais le deux faits ne concernent pas la période durant laquelle Georg Ratzinger en fut le directeur. Pourtant la nouvelle a été lancée sur Internet et à la TV.

 

Il est connu que le cas Williamson a porté le Saint Siège à suivre avec plus grande attention tout ce qui est écrit sur Internet. Pourtant, concernant cette fausse info, personne n'a retenu opportun de clarifier la situation. Pour Andrea Tornielli, c'est une erreur, car l'opinion publique a été informée hier. La Salle de presse aurait pu intervenir.

 

089.jpg

 

Note: L'information touche au pouvoir et consiste à mettre une idée dans l'esprit des personnes. L'opinion publique retient désormais, bien que faussement, que le nom de Ratzinger est associé à la pédophilie. Cela va induire un certain effet. Lorsque le Pape publiera sa lettre sur les scandales en Irlande, elle retiendra un certain doute: "Son frère n'était-il pas directeur de choeur lorsqu'il y a eu des abus ?". Cela ne sera donc plus aussi limpide et transparant. Le mensonge et le doute feront ainsi leur travail dans les esprits afin de décrédibiliser l'action limpide du Pape. Comme quoi : "Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose".

 

Il faut espérer que la vérité soit à nouveau diffusée avec la même force, donc en passant par une agence de presse ou par la salle de presse du Vatican, mais le mal est fait. La note majeure de toute l'action de Benoît XVI repose sur la collaboration avec "La Vérité".  Hélas, la culture de communication du Vatican et de l'Eglise en général souffrent de façon chronique de lenteur, d'un manque d'anticipation et de compréhension du génie de l'information.

vendredi, 05 mars 2010

Hans Küng et son célibat

Que dirait-on d'affirmer qu'en France, la culture rend homosexuel

et la politique, avec le cinéma, pédophile ?


images.jpegHans Küng entre sous les projecteurs pour faire parler de lui, sans penser aux victimes...

"Pour lutter contre la pédophilie, abolissons le célibat"

Interview dans Le Monde

Jean Paul II: un miracle à regarder de plus prêt

images.jpegSelon toute vraisemblance, le vénérable Jean Paul II ne sera pas béatifié cette année. La date de 16 octobre avait été émise mais cette dernière est déjà retenue pour d'autres canonisations. Selon Paolo Rodari, vaticaniste du journal "Il Foglio", cela proviendrait d'un avis contraire d'un des médecins experts pour la reconnaissance d'un authentique miracle attribué à l'intercession de Karol Wojtilà. Soeur Marie Simon Pierre, religieuse française, avait annoncé avoir été guérie du Parkinson par l'intercession de Jean Paul II. Or, selon un médecin polonais, il est possible que les symptômes puissent être les mêmes sans que cela soit la même maladie que celle dont a souffert Karol Wojtilà, qui elle, était incurable.

C'est donc une question "technique" et médicale d'importance pour valider le miracle qui doit être "avéré rationnellement", dans le sens que le miracle est une dérogation aux lois de la nature, une intervention directe de Dieu dans sa création. L'Eglise arrive à une position qui lui permettrait de déclarer que Karol fut un saint. Mais elle attend la confirmation de Dieu, par un signe venu de Lui, un miracle. C'est en quelque sorte un clin d'oeil du ciel car Dieu fait les saints et l'Eglise les reconnaît.

Le Cardinal José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour la cause des saints a déclaré au journal qu'il vaut mieux toutefois parler de chemin normal vers la béatification plutôt que d'un ralentissement du processus.

La fausse affaire du livre du postulateur Oder publié trop tôt n'est à mon avis que du vent. Il faut nous habituer à entrer dans la vie intime et privée de ce Pape qui est parti vers le Père il y a à peine 5 ans. C'est une démarche tout à fait courante dans l'histoire de l'Eglise mais qui prenait plus de temps par le passé.

Note: La béatification de Jean Paul II ferait et fera un bien immense à l'Eglise, même si son héritage est assuré en la personne de Benoît XVI. Le fait que le miracle de Jean Paul II ne soit pas encore reconnu comme tel laisse donc la porte ouverte à mon hypothèse d'une béatification conjointe des vénérables Pie XII et Jean Paul II. Cela illustrerait parfaitement, à mon avis, ce qui est comme la "devise" du pontificat de Benoît XVI: "l'herméneutique de la continuité". Le Concile Vatican II doit être lu dans les textes et non pas sur des feuilles volantes aux idées incertaines et lues par des esprits chancelants. Confions tout cela à la Providence de Dieu qui guide l'histoire de l'Eglise et qui jamais ne se trompe en ses desseins. Prions Pie XII et Jean Paul II! On peut déjà comme voir la sainteté de l'Eglise avec les yeux de ces deux vénérables...

Goerg Ratzinger, le frère du Pape: son choeur touché

A mon avis, nous assistons au début d'une nouvelle tempête dirigée contre le Pape. Les agences de presse sont des puissants canaux de communication qui alimentent tout le système de l'info. Le Matin et la Télévision Suisse Romande ont déjà repris la nouvelle! Les médias sont hyper rapide. Il est récurent hélas que l'Eglise soit plutôt lente et faible médiatiquement. La presse allemande ne cite pas le nom du frère du Pape, alors que l'ANSA oui. Elle est géographiquement proche du Vatican. Il faudra voir l'évolution dans les médias, mais la polémique pourrait être très forte!

© Copyright Ansa (agence de presse italienne)

L'évêque de Ratisbonne: "abus dans le choeur dirigé par le frère du Pape".

Le frère du Pape, Georg Ratzinger, qui a dirigé le choeur de Ratisbonne de 1964 à 1993 confesse ne rien savoir sur les cas. Le Vatican n'intervient pas.

images.jpegDans un dépêche de l'agence italienne ANSA, une des grandes agences de presse qui influencent notablement le monde de l'information avec AP (Assiocated Press - USA), Reuters (Anglaise), AFP (agence France Presse), révèle que l'évêque de Ratisbonne a admis que des abus sexuels ont eu lieu dans le fameux choeur dirigé par le frère du Pape Georg Ratzinger. L'évêque a publié une lettre aux parents également publiée sur le site Internet. Le frère du Pape a expliqué à la radio bavaroise, "Bayerischen Rundfunk", qu'il n'était pas au courant: "je n'ai aucune connaissance de ces abus sexuels". Monseigneur Georg Ratzinger a ensuite invité à demander plus d'information au diocèse de Ratisbonne.

Dans une lettre envoyé aux parents des enfants du choeur de Ratisbonne, l'évêque avoue avoir été informé d'un cas d'abus dans les années 1950. Le directeur du couvent de l'époque, à sa connaissance, a été condamné. Puis il est mort.

Le porte parole de l'évêque Clemens Neck, a déclaré à l'agence France Presse d'avoir des informations sur des abus présumés entre 1958 et 1973, surlesquels l'Eglise veut mener une enquête transparente. Gerorg Ratzinger, 86 ans, fut à la direction du fameux choeur historique de Ratisbonne de 1964 à 1993.

La salle de presse du Vatican a fait savoir qu'elle n'interviendrait pas sur ces affaires. Le Père Ciro Benedettini, vice directeur de la salle de presse, a présicé que le Saint Siège prenait très au sérieux toute l'affaire des scandales pédophiles en Allemagne. Mais le Vatican ne souhaite pas intervenir directement sur le cas du choeur de Ratisbonne.

traduit puis résumé de l'italien par le Suisse Romain

**********************

Note: Le mélange "frère du Pape, pédophilie, Allemagne (Ratisbonne) est explosif " !  C'est sûrement le début d'une nouvelle tempête média, programmée et planifée avec stratégie. Le fait que le nom du frère du Pape soit cité donne à cette nouvelle d'agence italienne une valeur informative infiniment plus grande et intentionnellement polémique. Le but est de ternir l'action limpide du Pape, de mettre le doute dans sa volonté de lutter contre tous les abus sexuels au sein de l'Eglise.

Ceci dit, l'Eglise n'a pas peur de la vérité. J'espère de tout coeur que toutes les personnes de bonnes volonté s'engageront droitement pour faire émerger la vérité et la lumière, car la stratégie actuelle consiste à vouloir impliquer et salire le Cardinal Ratzinger, désormais Pape.

Le mensonge a les jambes courtes et les frères Ratzinger sont des hommes droits et amoureux de la vérité. Certes Hans Küng entre dans le bal, afin d'attirer uniquement à lui l'attention de certains médias. Il faut donc espérer que les hommes de communication du Pape soit cette fois ci à la hauteur morale de ce pontificat. Il faut prier et retrousser nos manches. Il y a du travail pour être avec "Pierre"!

jeudi, 04 mars 2010

Pédophilie: Visite vaticane en Allemagne

accademia.jpgRome, 4 mars 2010

© Copyright "Il Velino"

Allemagne: un visiteur du Vatican à Ettal pour les scandales des abus sexuels

Le Vatican est disposé pour une visite apostolique dans l'Abbaye bénédictine de Ettal, en Bavière, répondant ainsi à une demande du Saint-Siège. C'est ce que vient d'annoncer la presse allemande. L'institut l'a confirmé. L'Abbaye, comme les autres institutions religieuses d'Allemagne, est au centre d'un scandale d'abus sexuels commis par des prêtres, qui a touché l'Eglise locale à partir de janvier dernier.

Tout a commencé avec la dénonciation de prêtres dans le collège Canisius de Berlin, géré par des jésuites, mais bien vite, l'affaire s'est élargie à d'autres écoles d'ordre religieux. Pour le moment, on compte 150 dénonciations. Les évêques allemands - qui ont tenu il y a peu leur assemblée générale - ont demandé publiquement pardon et ont offert leur disponibilité pour collaborer avec la justice, tout en mettant également en place une initiative appropriée comme l'institution d'un office ad hoc guidé par Monseigneur Stefan Ackermann, évêque de Trêves.

Mardi dernier, l'abbaye de Ettal a été perquisitionnée sur ordre de la Magistrature de Münich, dans le cadre d'une enquête sur les possibles abus sur des jeunes qui ont fréquenté le collège et l'école. Un événement qui a provoqué la stupeur: depuis la fin de la guerre, il n'y eut pas de perquisition à l'encontre d'une institution ecclésiale. La semaine dernière, le prieur Maurus Krauss a donné sa démission de sa charge pour ne pas avoir informé les autorités ecclésiatsiques sur les accusations des abus entre 2003 et 2005. Le directeur de l'école, le père Barnabas Boegle a fait de même. De plus, trois religieux du monastère de Wechselburg, en Saxe, ont été suspendus pour des accusations d'abus durant la période dans laquelle ils avaient vécu dans le Monastère de Ettal. Aujourd'hui, on compte 20 dénonciations d'ex-élèves. Quatre prêtres sont suspectés d'être impliqués dans le scandale.

Traduit de l'italien par le Suisse Romain

 

Saint Pie X et le Cardinal Merry del Val, secrétaire d'Etat

source: EucharistieMiséricordieuse

images.jpegLE CARDINAL RAFAEL MERRY DEL VAL, SECRÉTAIRE D’ÉTAT DE PIE X. PORTRAIT

par Gianpaolo Romanato

Pie X et Rafael Merry del Val : il est difficile d’imaginer deux personnalités plus différentes. Le premier était né, dans la campagne de Vénétie, d’une famille très modeste qui connut les privations et probablement aussi la faim. Il fit ses études grâce à une bourse et passa toute sa vie, avant d’être élu pape, au milieu de pauvres gens, entre presbytères de village et évêchés de province, loin du devant de la scène et des lieux de pouvoir.

Le second, au contraire, venait de l’une des familles les plus aristocratiques du continent, il avait reçu une éducation cosmopolite et polyglotte, était chez lui dans les ambassades et dans les milieux les plus fermés de toutes les capitales d'Europe.

Leurs vies, qui semblaient destinées à ne jamais se rencontrer, se croisèrent presque par hasard et finirent par se mêler à un point tel qu’il est difficile de les disjoindre, même aujourd’hui.

DE SECRÉTAIRE DU CONCLAVE À SECRÉTAIRE D’ÉTAT

Leur rencontre eut lieu au cours du dramatique conclave de 1903, qui fut marqué par le veto de l'Autriche contre l'élection du cardinal Mariano Rampolla del Tindaro et porta au pontificat, en quatre jours et sept tours de scrutin, sous le nom de Pie X, un demi-inconnu, le patriarche de Venise Giuseppe Sarto.

Une étrange coïncidence avait fait que Mgr Alessandro Volpini - le secrétaire de la congrégation consistoriale, qui était également secrétaire du collège des cardinaux et donc du conclave - était mort presque en même temps que Léon XIII, à quelques heures près. Pressés par le temps, les cardinaux lui décidèrent de lui donner comme successeur justement Merry del Val, qui était à ce moment-là président de l’académie pontificale des nobles ecclésiastiques et n’était évêque que depuis trois ans.

Le choix s’était fait entre trois noms. Les deux candidats écartés étaient le substitut de la secrétairerie d’état, Giacomo Della Chiesa, qui allait devenir Benoît XV, et Pietro Gasparri, alors secrétaire aux affaires ecclésiastiques extraordinaires. La préférence accordée au plus jeune et moins titré des trois fut interprétée comme la première défaite de la ligne Rampolla, annonçant ce qui allait se passer au conclave.

C’est ainsi que la lourde charge de préparer et de conduire le conclave le plus difficile des deux derniers siècles tomba sur Merry del Val, qui n’avait pas le droit de vote, n’étant pas cardinal. 

Sarto fit alors sa connaissance et eut l’occasion de l’apprécier tandis que se précisaient les circonstances de son élection. Quelques heures après être devenu pape, il lui annonça à sa grande stupeur qu’il avait décidé de le prendre comme pro-secrétaire d’état. "Pour le moment, je n’ai personne", lui aurait-il dit. "Restez avec moi. Ensuite nous verrons".

La désignation, pour le rôle-clé du pontificat, de cet Espagnol – le premier non-italien à diriger la secrétairerie d’état – âgé de 38 ans seulement, qui aurait pu être le fils du pape âgé de 68 ans, suscita des commentaires et des réserves qui pesèrent sur les événements ultérieurs. Après deux mois seulement de période d’essai, Pie X mit fin aux réserves : le 18 octobre 1903, il le nomma secrétaire d’état et l’éleva également à la pourpre cardinalice. À partir de ce moment, la vie de Merry del Val ne se sépara plus de celle du pape.

DE FILS D’AMBASSADEUR À AMBASSADEUR DU PAPE

Qui était Rafael Merry del Val, dont nous commémorons le 80e anniversaire de la mort ? Né en 1865 à Londres, où son père était ambassadeur d’Espagne, il grandit en Angleterre et en Belgique. En 1885, il fut envoyé à Rome par l'archevêque de Westminster, le cardinal Herbert Vaughan, pour compléter au Collège Pontifical Écossais sa préparation au sacerdoce.

Commença alors l’une des carrières les plus rapides de toute l’histoire ecclésiastique. Selon son biographe Pio Cenci, c’est Léon XIII en personne qui l’aurait imposé à l'académie des nobles ecclésiastiques et l’aurait employé à des missions diplomatiques en Angleterre, en Allemagne et en Autriche avant même son ordination sacerdotale. Il connaissait parfaitement les principales langues européennes, mais la maîtrise des langues ne suffit certainement pas à justifier tant d’attention. Dans une curie pontificale qui s’efforçait à grand-peine de retrouver son rôle et son rang internationaux après la perte du pouvoir temporel en 1870, le descendant de la grande famille anglaise des Merry et de la maison espagnole encore plus illustre des del Val, il faut qu’il ait donné la preuve de talents hors du commun pour brûler les étapes avec tant de rapidité.

Une fois diplômé de l’Université Pontificale Grégorienne, il devint l’un des personnages les plus influents et les plus écoutés de la Rome pontificale, surtout pour les problèmes concernant l'anglicanisme. Sa parfaite connaissance du contexte et de la langue, ses fréquents voyages outre Manche et l’estime du cardinal Vaughan lui conféraient une grande autorité. 

Chargé par Léon XIII de l’épineuse question de la validité des ordinations anglicanes – on en était aux premiers pas, encore incertains et hésitants, sur le chemin de l’œcuménisme – il amena le Saint-Siège à une réponse négative, qui allait être officialisée en septembre 1896 par la bulle "Apostolicae curae", dont il fut le principal rédacteur. Sur la base d’une pratique désormais vieille de trois siècles et d’une minutieuse enquête historique, Léon XIII confirma la "nullité" des "ordinations accomplies selon le rite anglican", niant ainsi la succession apostolique des évêques anglicans. Le mouvement de rapprochement des anglicans en direction des catholiques, qui était en cours depuis un certain temps, connut ainsi un coup d'arrêt et le jeune prélat apparut comme le porte-parole d’une ligne doctrinale sévère, différente, sinon inverse, de la ligne politique de Rampolla, qui était alors secrétaire d’état.

L'année suivante, il accomplit une longue mission au Canada, en qualité de délégué apostolique. Partagée entre les tentations opposées du durcissement et du fléchissement, la jeune communauté catholique canadienne avait appelé Rome à son secours. Merry del Val procéda avec modération, surtout à propos du problème des écoles catholiques dans le Manitoba. Le pape lui témoigna publiquement sa satisfaction dans l'encyclique "Affari vos" du mois de décembre 1897. En termes tout à fait inhabituels dans un document officiel, Léon XIII écrivit que "notre délégué apostolique a parfaitement et fidèlement accompli ce pour quoi nous l’avions envoyé".

Revenu à Rome, il fut mis à la tête de l'académie des nobles ecclésiastiques et nommé évêque. Sa très rapide ascension était due à une solide préparation historico-juridique, à une capacité innée à établir des relations avec tout le monde, et à "l’agilité", comme dira par la suite Benoît XV, avec laquelle il résolvait les problèmes.

Mais tout le monde savait que le diplomate compétent était un prêtre d’une grande piété, aux habitudes monastiques et à l'austère et ascétique discipline de vie.

1903, comme on l’a déjà rappelé, fut l’année du grand bond qui le conduisit au sommet de l'organigramme du Vatican, favorisé d’abord par la mort imprévue de Mgr Alessandro Volpini – qui n’avait pas encore 60 ans – puis par le choix inattendu que fit Pie X, pape nouvellement élu.

L'HOMME QU’IL FALLAIT POUR UN PAPE PEU POLITIQUE ET TRÈS RELIGIEUX

Le nouveau pape, élu justement pour atténuer l'exposition politique excessive du Saint-Siège pendant l’administration de Rampolla, vit en Merry del Val, qui était notoirement étranger à cette administration, l'homme qui saurait imprimer ce virage.

Il évoluait avec aisance dans le monde diplomatique, maîtrisait les problèmes de politique internationale, connaissait parfaitement la curie romaine. En somme, il possédait tout ce qui faisait défaut au pape. En le nommant secrétaire d’état, Pie X comptait sur tout cela. Mais il comptait aussi sur sa jeunesse et sur son dévouement sans limite à la papauté : ce serait un fidèle collaborateur qui ne s’opposerait jamais à lui.

Mais il est certain que Pie X avait également tenu compte d’une autre qualité de Merry del Val : sa vie de piété. L'éloge que le pape Giuseppe Sarto lui adressa le 11 novembre 1903, jour où il lui remit la barrette cardinalice, est tellement inhabituel, y compris dans le langage, qu’il mérite d’être cité intégralement : "La bonne odeur du Christ que vous avez répandue en tous lieux, monsieur le cardinal, y compris dans votre demeure temporaire, et les nombreuses œuvres de charité auxquelles vous vous êtes sans cesse consacré dans vos ministères sacerdotaux, spécialement dans notre ville de Rome, vous ont acquis l'admiration et l’estime de tous".

Les éloges du pape à son collaborateur portaient, plus que sur ses capacités politiques, sur son univers moral, sur les œuvres caritatives en faveur des jeunes du quartier romain du Transtévère auxquelles il se consacrait sans compter. Un pape essentiellement religieux s’était choisi un secrétaire d’état ayant les mêmes caractéristiques.

Les événements du pontificat de Pie X sont bien connus. Les relations avec les états se détériorèrent un peu partout, jusqu’à des ruptures totales. Le cas le plus connu est celui de la France, où fut votée en décembre 1905 la loi de séparation de l’Église et de l’État. Six ans plus tard ce fut le tour du Portugal, qui promulgua une loi encore plus brutale. Des tensions analogues se produisirent dans différents pays latino-américains. Le pape fit peu de choses pour modifier le cours des événements. Il protesta, écrivit des encycliques très fortes, mais il se garda bien de recourir à la voie diplomatique.

Dans le cas de la France, la loi prévoyait que les biens de l’Église seraient gérés par les associations dites cultuelles, dont la hiérarchie ecclésiastique était exclue et qui devenaient un pôle susceptible de se substituer aux évêques. L’objectif était bien évidemment d’attaquer la constitution hiérarchique de l’Église, même si tout le monde ne s’en était pas rendu compte.

Le pape distingua parfaitement le cœur du problème et il opposa un refus net. Ce fut un véritable "legal suicide", comme on l’a dit, parce que l’Église de France, contrainte par Rome à ne pas accepter la loi – le pape écrivit en moins d’un an, en 1906 et 1907, pas moins de trois encycliques consacrées au cas français – perdit la personnalité juridique et avec elle tout son patrimoine, à commencer par les églises où avaient lieu quotidiennement les cérémonies religieuses.

Mais l’Eglise de France retrouva ainsi sa liberté et le plein contrôle des nominations épiscopales, qui incombait jusqu’alors à l’État en vertu du concordat napoléonien. Le choix de Pie X – entre le "bien" et les "biens" de l’Église j’ai choisi le premier, aurait dit le pape – qui obtiendra a posteriori les éloges d’Aristide Briand, l'inspirateur de la loi – "le pape a été le seul à y voir clair" – avait effacé d'un seul coup trois siècles de gallicanisme, d’Église nationale, ramenant le catholicisme français, y compris du point de vue disciplinaire, à la pleine fidélité à Rome.

Ce fut un virage fondamental – "un événement douloureux et traumatisant", comme l’a dit Jean-Paul II dans la lettre qu’il a écrite aux évêques français à l’occasion du centenaire de la loi – qui dérouta les contemporains et continue à diviser les historiens. Ce fut l'occasion qui fit émerger cet idéalisme anti-temporaliste qui, selon différents chercheurs, serait l'aspect véritablement révolutionnaire du pontificat, la grande nouveauté dans les relations entre l’Église et le monde apparue au cours de la décennie de Pie X et Merry del Val.

En somme, avec Pie X, c’est toute une période de l’histoire de l’Eglise qui s’achève, celle des interférences avec la politique, des intrigues diplomatiques, des liens tardifs entre les trônes et les autels, des "évêques en haut-de-forme" et des "cardinaux de cour", des oppositions à certains états et des concessions à d’autres.

Contrairement à son prédécesseur, Pie X n’a jamais fait de "politique étrangère" et n’a jamais tenté d’affaiblir au plan international les pays qui se montraient hostiles à l’Eglise, il n’a jamais cherché à tirer profit des rivalités, des intérêts et des alliances des différents pays. Cette ligne de conduite, à laquelle les historiens n’ont pas encore prêté l'attention qu’elle mérite, n’était pas un repli tactique mais un choix stratégique précis, comme le dit un jour le papa Sarto au futur cardinal Nicola Canali, alors jeune minutante à la curie : "Vous êtes jeune. Rappelez-vous toujours que la politique de l’Eglise est de ne pas faire de politique et d’aller toujours par la voie droite".

ENTRE RENOUVELLEMENT DE L’ÉGLISE ET RÉFORME DE LA CURIE

Merry del Val coopéra avec loyauté et conviction à cette politique, ainsi qu’aux décisions de Pie X tendant à un renouvellement radical de l’Église : de la suppression du droit de veto au conclave, à la réforme de la curie et à la codification du droit canonique.

La réforme de la curie romaine, lancée en 1908, concernait directement ses compétences, qui furent élargies, mais au sein d’un cadre de gouvernement dans lequel la secrétairerie d’état n’était que l’avant-dernier des cinq services du Vatican. Le cœur de la curie de Pie X n’était pas la secrétairerie d’état, comme ce sera le cas avec la réforme de Paul VI, 60 ans plus tard. Il était constitué par les onze congrégations, au sommet desquelles se trouvait le Saint-Office.

C’est peut-être pour cette raison que le rôle de Merry del Val, contrairement à celui de ses prédécesseurs et de ses successeurs, a coïncidé avec celui du pape presque au point de se confondre avec lui. Faisant peu ou pas de politique et s’occupant de gouverner et de rénover l’Église, Pie X retira à la secrétairerie d’état beaucoup de cet espace qui en faisait un acteur autonome et il en renforça le lien avec la papauté elle-même.

Ce lien se resserra encore avec l’affaire du catholicisme moderniste, considérée jusqu’à présent par les historiens comme le vrai "punctum dolens" du pontificat de Giuseppe Sarto.

On a beaucoup écrit sur cette affaire et l’un des points non encore éclaircis concerne justement l’action du secrétaire d’état. Mais que Merry del Val ait été protagoniste ou second rôle, exécutant ou inspirateur, ne paraît pas être un élément décisif de jugement. Ce qui est décisif, c’est qu’il participa pleinement à la ligne antimoderniste du pape et soutint avec conviction la nécessité d’arrêter les instances de renouvellement en lesquelles ils voyaient tous les deux le risque imminent d’une catastrophique crise de la foi.

AVEC PIE X VERS LES AUTELS

Il était inévitable qu’un secrétaire d’état aussi étroitement identifié au pape qu’il avait servi ne soit pas confirmé par le successeur de celui-ci.

En effet, à peine élu pape, le 3 septembre 1914, Benoît XV nomma secrétaire d’état d’abord le cardinal Domenico Ferrata, qui mourut presque tout de suite, puis Pietro Gasparri. On retrouve ainsi à la tête de l’Église les deux évêques – Della Chiesa et Gasparri – qui avaient été dépassés par Merry del Val à la veille du conclave de 1903.

Pour l'ancien secrétaire d’état, les seize années qui lui restaient à vivre ont dû être une période difficile. Benoît XV le traita comme Pie X avait traité Rampolla dix ans plus tôt : il devint secrétaire du Saint-Office – la préfecture de cette congrégation était alors une prérogative du pape – fonction qu’il conserva jusqu’à sa mort, survenue de manière imprévue le 26 février 1930.

Merry del Val conserva une dévotion illimitée envers Pie X : il fut à l'origine de la demande qui lança sa canonisation. Le 20 de chaque mois, jour de la mort du pape, il célébrait une messe à son intention. Il demanda à être enterré "le plus près possible de mon très aimé père et pontife Pie X".

Mais son temps était désormais passé, même si en 1953, sous le pontificat de Pie XII – qui avait commencé sa carrière justement sous ses ordres – une procédure canonique de béatification fut lancée pour lui aussi, alors que Pie X était porté sur les autels, avec sa béatification en 1951 et sa canonisation en 1954.

le Marketing de Medjugorje

images.jpeg© Copyright Panorama

Ignazio Ingrao

Selon le magazine italien Panorama, le Pape Benoît XVI a décidé de former une commission d'enquête sur le phénomène des apparitions de Medjugorje. Elle serait présidée par le Cardinal Camillo Ruini sous le patronage de la Congrégation de la doctrine de la foi. L'an prochain, cela fera 30 ans que ces apparitions auraient commencé.

Notons au passage le marketing puissant et financier de certains adeptes:

- selon Saverio Gaeta, journaliste et auteur du volume "Medjugorge" (Ed.Piemme), ce phénomène serait ni plis ni moins que l'événement le plus important de l'histoire après la Résurrection du Christ.

- le 13 mars prochain, à Bologne, se tiendra une réunion de prière de 12 heures dédiée à la Vierge de Medjugorje, avec la participation de Paolo Brosio et Nek. Ce sera la voyante Mirjiana, qui selon le programme, recevra durant la rencontre, la quotidienne apparition de la Vierge.

Traduit, résumé de l'italien, puis commenté par le Suisse Romain

Célibat des prêtres et Eucharistie

Le célibat des prêtres n'est pas d'abord une question intellectuelle, historique, médiatique ou disciplinaire, mais en tout premier lieu une réalité vitale pour la vie du prêtre aujourd'hui.

Dans un contexte médiatique occidental polémique et sceptique sur le bien fondé du célibat du prêtre, alors que des affaires de moeurs secouent l'Eglise en Irlande, en Allemagne et en Hollande, l'Université pontificale de la Sainte Croix de Rome organise les 4 et 5 mars 2010 un congrès consacré au célibat du prêtre. Ce colloque s'enracine dans l'année sacerdotale voulue par le Pape, avec le saint Curé d'Ars comme modèle de sainteté pour tous les prêtres du monde.

04032010143.jpgLe professeur du département de spiritualité, l'abbé Laurent Touze, de la Prélature de l'Opus Dei, a donné une riche conférence. Avec un italien impeccable, bien que parsemé d'accents toniques "français" qui ont saupoudré ses propos avec la même régularité que le ferait le sucre tombant sur des fraises, l'auditoire a pu reconnaître sans peine ses origines. L'abbé est non seulement l'organisateur de ce congrès mais également l'auteur d'un livre "l'avenir du célibat sacerdotal et sa logique sacramentelle".

images.jpeg

Il a soutenu que le célibat du prêtre est lié au célibat de l'évêque. Ce dernier est une tradition qui remonte au Christ et qui se retrouve tout au long des 2000 ans de l'histoire de l'Eglise. L'Eglise orthodoxe partage ce trésor avec l'Eglise catholique. L'évêque était en outre appelé dès les origines, s'il était marié, à vivre dans la continence perpétuelle. L'épiscopat est en outre un sacrement et selon le Concile Vatican II, il est même la plénitude du sacrement de l'ordre.

Le célibat du prêtre, qui peut certes connaître quelques exceptions, comme le montrent les Anglicans qui désirent revenir à la communion catholique, est donc lien avec celui de l'évêque, mais est surtout enraciné dans la Messe, le sacrifice de la croix, l'offrande du Corps du Christ par amour de l'Eglise. Le prêtre représente publiquement le Christ et est invité à entrer dans le mystère de l'Eucharistie. Il est l'époux qui fait face à l'Eglise comme épouse. Le célibat du prêtre est un don offert librement et volontairement pour les âmes et l'Eglise. C'est une réalité existentielle, sacramentelle, et donc bien plus qu'une simple norme historique ou disciplinaire.

La théologie reconnaît le célibat des religieux qui déploie la vie du baptême dans les conseils évangéliques de la pauvreté, la chasteté et l'obéissance. Mais l'Eglise doit aussi développer une théologie propre au sacrement de l'ordre, qui n'est pas directement liée à ces conseils évangéliques, contrairement à ce qu'avançait le Cardinal Hans Urs von Balthasar (suisse de Bâle). L'abbé Laurent Touze s'appuie sur la théologie de Saint Thomas d'Aquin et du Magistère du Concile Vatican II, de Jean Paul II et de Benoît XVI.

 

mardi, 02 mars 2010

Année sacerdotale: Le Pape et les prêtres

00576_18022010.jpg

00577_18022010.jpg

 

 

 

 

 

Lire la Lectio Divina du Pape aux prêtres de Rome, le jeudi 18 février pour un moment de prière auprès du tabernacle.

00578_18022010.jpg