jeudi, 11 février 2010
Avis de tempête
Bien plus que le titre du journal allemand "Der Spiegel": "l'apparence des saints. L'Eglise catholique et le sexe", la photo de couverture est intentionnellement choquante, scandaleuse et inacceptable. Si elle se passe de commentaires, elle s'inscrit toutefois dans un contexte.
Dimanche et lundi prochain 14 et 15 février, tous les évêques de l'Eglise en Irlande seront avec le Pape Benoît XVI pour résoudre la terrible crise de la pédophilie dans le clergé qui ravage le pays depuis tant d'années. Un rapport détaillé et officiel de plus de 600 pages, disponible sur Internet, réalisé par des professionnels, veut mettre en lumière des faits qui ont parfois sciemment été ignorés et refoulés. Des évêques ont déjà perdu leur poste, coupable d'avoir couvert l'intolérable. A la lecture de ce rapport-vérité, le Pape fut totalement boulversé. Benoît XVI, et auparavant le Cardinal Ratzinger, a toujours su prendre le taureau par les cornes pour affronter la vérité, au prix de la souffrance. Peu importe qu'elle soit favorable ou défavorable à l'image de l'Eglise, c'est aux victimes que l'Eglise veut et doit penser.
Lundi prochain, le Pape adressera aussi une lettre aux fidèles. L'écho médiatique sera très large. L'Eglise affrontera très certainement, encore une fois, une crise de communication. Mais celle-ci amènera une purification et une clarification bienvenue.
Aussi, cette photo du quotidien allemand n'est en fait que le début d'une avalanche d'articles, d'émissions TV et de Radio, avec à la clef Internet, qui déferleront sous nos yeux.
Une phrase retient mon attention: le Provincial jésuite de l'Allemagne a prononcé une phrase prophétique (citation en substance): il faut parler des crimes pédophiles commis par quelques prêtres. Evoquer cette horreur est déjà une volonté de résoudre le grave scandale pour penser en tout premier lieu aux victimes afin que cela ne se reproduisent plus jamais. L'attitude de ne rien voir et de rien dire est mortifère.
Lors du voyage du Pape Benoît XVI aux USA, les journalistes étaient comme de coutume dans l'avion papale. Allant à leur rencontre, Benoît XVI a immédiatement affronté par lui-même ce scandale avec des paroles claires, sans aucune ambiguïté. Ce grand serviteur de la vérité nous donne encore une fois l'exemple que seule la transparence libère et guérit, car qui fait la vérité vient à la lumière. L'Eglise doit être le miroir (der Spiegel en allemand ) de la lumière de Dieu. Une image de l'Eglise qui ne s'appuierait pas sur la vérité ne serait que de la poudre aux yeux, car elle est fondée, non sur le sable, mais sur le roc.
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