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vendredi, 12 mars 2010

Déformation catholique

*Jean Mercier a eu la classe de réctifier une erreur. Honneur lui soit rendu. Grand Merci!

Comme le signale l'abbé Dominique Rimaz sur son blog, j'ai commis une erreur d'interprétation lors de mon précédent post, apparemment en faisant l'amalgame entre les « péchés réservés » dont le traitement remonte au pape via la Pénitencerie apostolique, et les « delicta graviora » qui ont fait l'objet de la lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la foi (Epistula delictis gravioribus) du 18 mai 2001. Dans ces délits gravissimes se retrouvent aussi certains péchés gravissimes qui figurent dans la liste des péchés réservés à l'absolution du pape (comme par exemple la profanation du Corps du Christ dans l'hostie), d'où ma confusion. Apparemment donc, le péché de pédophilie impliquant un clerc ne ferait pas partie de ces péchés dits « réservés ». J'ai fait le mélange entre la sanction sacramentelle et la sanction disciplinaire-canonique. Mais sur le fond, mon propos reste le même : le cardinal Ratzinger a tout fait pour que ces affaires très graves ne soient pas enterrées localement mais remontent au plus haut niveau, de manière que le pape (à l'époque Jean Paul II) et le Saint Siège en aient connaissance, de sorte que l'on sache l'ampleur des dégâts.

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(source: blog de Patrice de Plunkett) Notre ami pense informer sur la désinformation habituelle de Hans Küng. Or, il faut malheureusement constater les erreurs professionnelles des "catholiques".

article << ...La hiérarchie catholique - qu'elle soit à Rome ou en Allemagne - a réagi de façon rapide et compétente à ces faits qui sont anciens pour la plupart (à part Ettal). Le pape n'est pas en cause, quand on sait tout ce qu'il a fait depuis 2005 pour dénoncer les crimes pédophiles commis par les prêtres, en tant d'occasions. D'autant plus qu'on doit comprendre son coup de gueule du Vendredi Saint de 2005, avant son élection comme pape, comme une sorte de dénonciation à peine voilée de ces crimes (il parle des "souillures" de certains clercs). Mais il est clair qu'il est visé par les accusations à travers son frère. [...]

La fameuse circulaire de 2001 qui préconise le secret pontifical n'est pas - comme le prétend la ministre de la Justice sans doute inspirée par Hans Küng - une tentative de couvrir les crimes en plus haut lieu, mais signifie l'exact contraire. 1. En effet, le cardinal Ratzinger a interdit en 2001 qu'un prêtre ayant commis un crime pédophile puisse directement recevoir l'absolution s'il se confesse à un autre prêtre. Car, ainsi en est-il depuis 2001, ce confesseur ne peut pas lui donner l'absolution, mais doit établir un dossier qui remonte à la Pénitencerie apostolique, à Rome, où la décision relève du pape. 2. D'où le fameux "secret pontifical" qui couvre la question"technique" de l'absolution, et surtout qui vise à garantir a minima le secret de la confession, lequel n'est d'ailleurs plus absolu. En l'occurrence,Ratzinger a durci les conditions, sans doute informé que dans les années 60 et suivantes, des prêtres pédophiles avaient trop facilement lavé leur conscience en se confessant à leur supérieur ou un prêtre ami. Désormais, depuis 2001, on ne peut plus laver le linge sale en famille , et un prêtre pédophile ne peut être aussi facilement pardonné.

On doit rendre hommage à cette disposition de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui a rangé la pédophilie des clercs dans le rang des fautes les plus graves qui ne peuvent être absoutes qu'au niveau du Siège apostolique. Il est très dommage que Hans Küng n'ait pas compris cela, et qu' il affirme au contraire que le cardinal Ratzinger a voulu créer un écran de fumée.

Encore une précision : faire remonter l'absolution à Rome ne permet aucunement à l'Eglise de se dédouaner d'un point de vue civil (elle doit dénoncer les crimes dont elle a connaissance), et le prêtre ayant commis des actes pédophiles, même absous, doit aussi répondre de ses actes devant un tribunal ecclésiastique qui peut décider sa suspense ou d'autres peines canoniques. >>

images-2.jpegNotes

Cet article laisse entendre que le secret de la confession ne serait pas absolu. Tel ne sera jamais le cas. L'Eglise catholique est l'unique institution au monde à avoir un tel secret total, pour la confession uniquement. Jamais un prêtre ne parlera de ce qu'il a entendu en confession, et cela ne souffre aucune exception.

Le secret absolu de la confession (la Pénitencerie)

On pourrait alors penser que l'Eglise est complice des péchés ? Pas le moins du monde! Lors de la confession, le prêtre doit exhorter un prêtre coupable de pédophilie à penser à la victime et à tout faire pour établir la vérité et la justice. Il ne donnera l'absolution pour ce crime que si le prêtre est profondément converti. Le confesseur lui conseillera aussi d'aller trouver un psychiatre afin d'avoir une aide psychologique et humaine. Enfin, il l'encouragera à aller parler avec une personne qui puisse l'aider à établir la justice, afin que la victime obtienne réparation.

Enfin, la droit de l'Eglise prévoit des excommunications "latea sententiae" ( autrement dit lorsque la faute est commise, la sanction est latente, donc automatique ) comme "l'avortement, la violation direct du secret de la confession de la part d'un prêtre (réservé au Saint Siège) "... Pour ce cas grave, le prêtre doit écrire une lettre anonyme (car le secret de la confession est absolu, on ne doit pas identifier le péché avec la personne qui l'a commis) afin de relever le pécheur de la sanction. C'est la Pénitencerie apostolique (Tribunal qui s'occupe du for interne, des choses qui sont sous le regard de Dieu, dans le secret intime et inviolable de la conscience), sous la direction du Pape, qui donne le pouvoir au prêtre de pardonner ce péché. L'excommunication "latae sententiae" vise à montrer la gravité de l'acte commis. Comme aujourd'hui, Dieu merci, il est évident que le crime de la pédophilie est un péché mortel et grave, il n'y a pas de sanction "latea sententiae". Cette dernière veut en fait mettre en lumière la gravité d'une offense. D'autres crimes ne semblent pas graves, comme l'avortement, alors qu'ils le sont, d'où l'excommunication pour réveiller la conscience.

Le procès canonique, qui est sous secret pontifical (La Congr. de la Foi)
(Comme dans tous les tribunaux qui ont le secret de l'instruction)

C'est enfin la Congrégation pour la doctrine de la foi (for externe) donc "potentiellement publique", qui depuis le Motu Proprio de mai 2001, est souveraine pour les crimes des prêtres pédophiles. Mais cela ne concerne pas la confession, mais la connaissance de ces scandales, non pas par le confessionnal, mais par la confidence des victimes ou les procès instruits par les évêques du monde entier. Autrement dit, l'Eglise ne couvre pas ces crimes.

images.jpeg* Reste le cas d'une victime qui viendrait dire au confessionnal qu'elle a été abusée par un prêtre. Le confesseur dirait à la victime, innocente: peux-tu me dire cela en dehors de la confession ? Par l'affirmative, le prêtre peut avoir alors connaissance, non pas du péché de la victime, car elle est innocente, mais de l'acte pédophile. Le prêtre ira alors se ranger au côté de la justice, en informant l'évêque.

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