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jeudi, 11 mars 2010

Mgr Charles Scicluna

images-1.jpegL’Église a-t-elle couvert ces scandales ?

C’est le grand reproche fait aujourd’hui à la hiérarchie catholique. Officiellement, l’Église condamne toutes « tactiques de défense primitive comme le déni, la sublimation ou l’indifférence », affirme Mgr Charles Scicluna, promoteur de justice de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) : « Si la confidentialité doit protéger la dignité des victimes et des accusés présumés, elle ne saurait être confondue avec une culture du secret. »

Mais dans la pratique, tel ne fut pas toujours le cas. Le rapport Murphy, publié par la justice irlandaise en novembre, montre que les évêques irlandais ont couvert les agissements des prêtres pédophiles jusqu’en 2004. Aux États-Unis, l’ancien archevêque de Boston, le cardinal Bernard Law, comparut devant la justice pour avoir déplacé de paroisse en paroisse un prêtre aux 130 victimes avérées.

En Allemagne, même aveu, de la part de l’archevêque de Munich, Mgr Reinhard Marx : « Il y avait sûrement des tendances dans le passé à ne pas entacher l’image de l’institution. » Cette « culture du silence » s’est surtout manifestée dans les pays où l’institution ecclésiale était puissante, comme l’Irlande et les États-Unis.

Cependant, il faut tenir compte du contexte : ce qui passe pour une « stratégie de dissimulation » dénote aussi une méconnaissance de la pédophilie, dans une Église où la sexualité fut longtemps taboue. La société dans son ensemble a été tout aussi lente à affronter cette question.

Quelle est la position de l’Église catholique sur les abus sexuels ?

L’Église les condamne explicitement depuis 1962, et cette position a été rappelée le 25 octobre 2007 par Mgr Charles Scicluna, au nom de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), devant l’assemblée générale des supérieurs majeurs : « Lorsqu’un clerc, qu’il soit évêque, prêtre ou diacre, abuse sexuellement d’un mineur, une blessure tragique est infligée à l’Église. Un tel comportement est condamnable à bien des égards : il inflige au mineur un dommage considérable, à son développement sexuel normal, à son estime de soi et à sa dignité humaine ; (…) il constitue invariablement un abus et une trahison de la confiance sacrée du peuple de Dieu envers ses pasteurs ; il porte atteinte à la crédibilité de l’Église (…) et discrédite le ministère presbytéral. »

Quelle est la procédure suivie ?

À partir du moment où l’évêque a mené l’enquête préliminaire, vérifié la crédibilité de la dénonciation, il doit, depuis un motu proprio de 2001 en référer à Rome, à la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF). À partir de là, la congrégation peut « se réserver la cause en raison de circonstances particulières », avec le risque d’enlisement inhérent à ce type de procédure. Elle peut aussi « ordonner à l’évêque de poursuivre la procédure à travers son propre tribunal ».

Certains épiscopats, comme en France, ont en outre pour règle le recours systématique à la justice pénale du pays. D’autres, comme en Allemagne, laissent ce choix à l’évêque, ce qui leur est reproché aujourd’hui.

Ensuite, le droit de l’Église prévoit la privation de droits dans le domaine ecclésiastique, ou l’empêchement d’exercer le ministère. Ainsi, la CDF peut demander au pape la dispense des obligations sacerdotales présentée par les prêtres qui, admettant leurs crimes, en reconnaissent l’incompatibilité avec l’exercice du ministère. Dans des cas de particulière gravité où la culpabilité de l’accusé ne fait pas de doute, la CDF peut proposer au pape la dimissio ex officio(démettre de la charge).

source: La Croix

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