Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 30 novembre 2009

Le vrai danger pour l'Europe: perte de la foi

images-2.jpeg

Ne soyons pas dupes, l'ennemi n'est pas l'autre, et cet article d'un laïc catholique, journaliste italien bien connu, nous rappelle fort judiceusement que nous sommes parfois trop souvent nos propres ennemis. Le judéo-christiannisme est notre origine et aussi notre avenir. L'Europe sera chrétienne ou ne sera plus ? Aussi, ce n'est pas tant d'un non dont la Suisse a besoin, mais d'un oui, autrement dit d'un projet culturel positif. Il faut être un saint François d'Assise pour parler en paix avec les musulmans, et avouons-le: nous ne sommes pas encore à son niveau ...

Ainsi, nous redécouvrons nos racines chrétiennes et notre culture

images-1.jpegVittorio Messori

La croix blanche sur champ rouge du drapeau (carré, comme celui du Vatican, et non rectangulaire) flotte partout en Suisse. 
Il s'agit d'un point de repère (land mark) omniprésent, c'est le signe indéniable de l'identité des 26 états, subdivisée en 23 cantons, où il y a quatre langues officielles, où les catholiques coexistent avec de nombreuses églises et dénominations protestantes et où les traditions sont les moins conformes.


La coexistence n'a pas toujours été idyllique, et encore au milieu du XIXe siècle, «papistes», calvinistes,
zwingliens, luthériens se sont affrontés durement, par les armes. Des choses graves, donc, mais, toutefois, des choses entre chrétiens qui prient le même Dieu et lisent la même Bible. Prêtres contre pasteurs, une guerre, mais en famille. 
Ainsi, la croix du drapeau a pu continuer à représenter la totalité de ce qui - pour contourner la diversité linguistique - sur les timbres et la monnaie se définit en latin comme Confederatio Helvetica. Et les clochers des églises catholique, comme ceux des églises protestantes ont toujours marqué les scènes urbaines comme les paysages romantiques de montagne. 
Pour cela aussi, le résultat du référendum - pas tant contre les lieux de culte islamiques que contre le Manarah, le "phare" en arabe, le minaret qui marque les espaces de la prière musulmane - est significatif.


Copié des chrétiens, remplaçant le clocher par la galerie pour le muezzin qui cinq fois par jour, psalmodie le Coran pour appeler à la prière, le minaret est une partie inséparable de la mosquée. C'est le signe de l'islamisation: quand les Turcs capturèrent la proie la plus convoitée, la vénérable basilique Sainte-Sophie à Constantinople, ils la firent immédiatement "leur", laissant l'intérieur presque intact, supprimant seulement des murs et des coupoles les images humaine abhorrées, mais l'entourant de quatre très hauts "phares".
C'est justement contre ce signe que semble avoir voté la Confédération suisse, avec la désapprobation de la hiérarchie chrétienne. Cette sorte de compendium, ou de résumé de l'histoire et de la culture européenne, planté au cœur du continent, où cohabitent les deux grandes racines, latine et germanique, a dit non. Non à la coexistence explicite, visible au premier coup d'oeil, de la croix avec le Croissant, du clocher avec le minaret. Les montagnes blanches, les vertes vallées, les lacs bleus n'ont rien à voir avec les déserts et les steppes d'où viennent les musulmans, si souvent contenus par l'épée (et les milices hélvétiques ont fait leur part) et passant désormais doucement, mais implacablement à une nouvelle conquête, traversant les frontière de manière souvent abusive. 

La Suisse ne fait que confirmer le «complexe du siège» qui se répand de plus en plus en Europe. Quelque chose comme l'alarme des "Barbares à nos portes", qui marqua les derniers siècles de l'Empire romain. 

Il peut y avoir un élément positif, en dépit dee réprimandes des évêques: d'abord, la redécouverte de notre civilisation et de notre culture, abandonnant cette " inexplicable haine de soi qui depuis longtemps caractérise l'Occident" selon les mots de Joseph Ratzinger quand il était encore cardinal et rappelait aux Européens que les lumières de leur histoire, malgré tout, l'emportent sur les ombres. 

Mais il y a aussi, dans cette mise en garde, quelque chose d'irrationnel: il n'est pas réaliste, en effet, de penseer que, dilué parmi nous, l'islam reste lui-même. Le respect du Coran, nous ne nous lassons jamais de le dire, est déjà érodé, et il le sera de plus en plus par nos vices et par nos vertus, par nos poisons et par notre grandeur. Nul besoin d'un nouveau Lépante: notre vie quotidienne suffira, dans le bien et dans le mal, pour ôter sa force à une foi archaïque, légaliste, incapable d'affronter les défis non seulement de l'hédonisme et du rationalisme, mais aussi, il faut le dire, de vingt siècles de christianisme qui ont imprégné l'Europe. 

© Copyright Corriere della sera, le 30 Novembre 2009

Source: Raffaella, traduction de Benoît et moi

Les minarets et le Vatican ?

"Assez souvent, les moyens d'information attribuent au ‘Vatican', entendant par là le ‘Saint-Siège', des commentaires et des points de vue qui ne peuvent pas lui être automatiquement attribués. En effet, lorsque le Saint-Siège entend s'exprimer de façon autorisée, il utilise les moyens qui lui sont propres et des modes adaptés (communiqués, notes, déclarations). Tout autre prise de position n'a pas la même valeur. Récemment encore, on a constaté des attributions inopportunes. Le Saint-Siège, dans ses organes représentatifs, manifeste du respect envers les autorités civiles, qui, dans leur autonomie légitime ont le droit et le devoir de pourvoir au bien commun".

Père Frederico Lombardi, directeur salle de presse du Vatican, mars 2009.

Conclusion: aucune déclaration du Saint-Siège sur cette question.

images.jpeg

Par contre, l'Eglise enseigne la liberté religieuse et le dialogue interreligieux. Les laïcs ordonnent la société civile, aussi les évêques et les prêtres ne font pas de politique.

Liberté orientée vers la vérité (liberté de qualité et non pas d'indifférence).

"De même encore, le Concile déclare que ce double devoir concerne la conscience de l'homme et l'oblige, et que la vérité ne s'impose que par la force de la vérité elle-même qui pénètre l'esprit avec autant de douceur que de puissance. Or, puisque la liberté religieuse que revendique l'homme dans l'accomplissement de son devoir de rendre un culte à Dieu concerne son immunité de toute contrainte dans la société civile, elle ne porte aucun préjudice à la doctrine catholique traditionnelle sur le devoir moral de l'homme et des associations à l'égard de la vraie religion et de l'unique Église du Christ".

Pas de contrainte

Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part soit des individus, soit des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu'en matière religieuse nul ne soit forcé d'agir contre sa conscience, ni empêché d'agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d'autres. Il déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine telle que l'a fait connaître la Parole de Dieu et la raison elle-même.

Un droit civil

Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l'ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu'il constitue un droit civil. En vertu de leur dignité tous les hommes, parce qu'ils sont des personnes, c'est-à-dire doués de raison et de volonté libre, et par suite, pourvus d'une responsabilité personnelle, sont pressés par leur nature même et tenus par obligation morale à chercher la vérité, celle tout d'abord qui concerne la religion.

Ils sont tenus aussi à adhérer à la vérité dès qu'ils la connaissent et à régler toute leur vie selon les exigences de cette vérité. Or, à cette obligation les hommes ne peuvent satisfaire, d'une manière conforme à leur propre nature, que s'ils jouissent, outre la liberté psychologique, de l'immunité à l'égard de toute contrainte extérieure. Ce n'est donc pas dans une disposition subjective de la personne mais dans sa nature même qu'est fondé le droit à la liberté religieuse. C'est pourquoi le droit à cette immunité persiste en ceux-là même qui ne satisfont pas à l'obligation de chercher la vérité et d'y adhérer; son exercice ne peut être entravé dès lors que demeure sauf un ordre public juste.

Conclusion:

- la liberté religieuse touche et concerne les personnes, et non pas les bâtiments. Les islams ne connaissent pas ou presque pas cette liberté fondamentale.

- de ce principe, les laïcs peuvent diverger dans les applications. Donc pas de vote catholique pour cette question des minarets. Je connais des catholiques qui ont voté oui d'autres non. Si la question avait été la liberté religieuse, ou le principe du dialogue interreligieux, un catholique aurait eu le devoir de voter en faveur. Mais cela eut été une autre question.

dimanche, 29 novembre 2009

Benoît XVI et toute l'Eglise entre dans l'Avent

Tout est dit dans ce regard.

b0455009cd20f7030f2.jpg

Lire le site Benoît et moi

(nouvelle crosse)

 

Mgr Brunner et le célibat des prêtres

images.jpegLe nouveau président de la conférence épiscopale suisse, Mgr Norbert Brunner, souhaite ordonner des hommes mariés.

- seul le Pape, donc ni un Concile, ni un Synode, ni un évêque, ne peut dispenser de la règle du célibat sacerdotal. Aussi, ces propos révèlent un rapport de force entre les évêques suisses et l'enseignement de l'Eglise (Paul VI, le Concile Vatican II, et la récente décision du Pape de réintégrer les anglicans qui en font la demande). Certes, la question peut-être posée.

- une conférence épiscopale n'a aucune juridiction, à moins que cela relève de l'unanimité des évêques ou d'une décision que le droit (le Saint Siège) laisse au jugement de la conférence des évêques.

- le célibat de prêtres remonte à l'époque apostolique, et non pas au Moyen-Age.

- il est vrai que le célibat relève du droit positif de l'Eglise et non pas du droit divin (comme l'indissolubilité du mariage par exemple). Mais les 2000 ans de sagesse de l'Eglise montre la convenance entre le sacerdoce et le célibat.

- enfin, l'appel au célibat est une grâce de Dieu, un charisme nécessaire pour être ordonner prêtre. Dieu le donne à ceux qu'il appelle.

Benoît XVI et l'Europe

images-1.jpeg
discours écrit

"Le courage de s'ouvrir à l'ampleur de la raison et non de nier sa grandeur – tel est le programme qu'une théologie se sachant engagée envers la foi biblique doit assumer dans le débat présent. « Ne pas agir selon la raison, ne pas agir avec le Logos, est en contradiction avec la nature de Dieu » a dit Manuel II à son interlocuteur persan, en se fondant sur sa vision chrétienne de Dieu. Dans ce grand Logos, dans cette amplitude de la raison, nous invitons nos interlocuteurs au dialogue des cultures."

Benoît XVI, Ratisbonne, septembre 2006.

Discours prophétique.

A relire pour ne pas tomber dans les passions, la haine, les représailles, la violence, la peur ...

images.jpeg
le même discours en image, à Istambul, Constantinople

 

 

La Suisse et les minarets


h_14_ill_1273750_3973_minarets.jpg

La Suisse a accepté l'initiative pour l'interdiction de la construction des minarets. C'est une surprise, car les sondages n'avaient pas anticipé ce résultat, le Conseil Fédéral et la conférence des évêques suisses avaient pris position en défaveur de l'initiative, et les journaux en général, la TV et la radio étaient passablement du côté du refus de l'initiative.

Du point de vue de l'opinion publique, cela démontre qu'elle n'est pas l'opinion publiée. Les adjectifs qualificatifs ne font pas partie d'une saine information, mais d'une certaine propagande (extrême-droite, raciste, xénophone, populiste...). Depuis quand les muslmans sont-ils une race ?

Du point de vue de la communication, cela montre peut-être que les médias électroniques tel qu'Internet modifient l'analyse médiatique qui précède une votation.

Enfin, j'espère et je me permets de penser que ce vote n'est pas contre la liberté religieuse, ni contre le dialogue interreligieux et encore moins dirigés contre les personnes musulmanes.  Mais cela concerne la doctrine des islams et cette dernière pose un réel problème.

vendredi, 27 novembre 2009

Les chrétiens persécutés en Irak

source: H2ONews Logo_h2o_fr.jpg

images.jpegLe Pape a reçu ce matin le cardinal Emmanuel III Delly, Patriarche de Babylone des chaldéens, alors que l’on constate une recrudescence des attentats anti-chrétiens en Irak. La communauté chrétienne irakienne continue de subir des attaques…Un double attentat a visé des lieux de culte chrétiens à Mossoul. Hier matin deux bombes ont été lancées contre l’église de Saint Ephrem et contre la Maison Mère des religieuses dominicaines de Sainte Catherine. L’église a été complètement détruite et le couvent des religieuses gravement endommagé. Selon des sources chrétiennes sur place, reprises par des agences de presse occidentales, ce type d'attaques vise à faire partir les chrétiens du pays. Dans le passé, Benoît XVI avait en diverses occasions exprimé sa solidarité aux chrétiens et aux catholiques d’Irak.

Lire Vincent Pellegrini

Le Vatican et les minarets ?

images.jpeg

CITE DU VATICAN, 27 nov 2009 (AFP) - Suisse: Le Vatican critique indirectement le référendum contre les minarets

Un haut responsable de l'Eglise catholique a indirectement exprimé vendredi son désaccord avec le referendum organisé dimanche en Suisse contre la construction de minarets, affirmant qu'un catholique "doit être ouvert aux autres".

"Si quelqu'un veut être catholique, il doit être ouvert aux autres", a déclaré Mgr Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical de la pastorale des migrants et itinérants, lors d'une conférence de presse de présentation de la 96e journée mondiale des immigrés et réfugiés.

Il était interrogé sur le scrutin organisé dimanche en Suisse à l'initiative de la droite populiste qui demande d'interdire la construction de minarets, accusés de symboliser une revendication de pouvoir politique de l'islam.

Il ne faut cependant pas "être naïf", a relevé Mgr Veglio, regrettant que l'Islam ne pratique pas "la réciprocité". "Mais les chrétiens doivent passer outre", a-t-il ajouté, précisant toutefois que ce discours a du mal à passer chez les chrétiens vivant dans des pays musulmans.

Les évêques suisses avaient déjà plaidé pour "une attitude d'accueil réciproque dans le dialogue et le respect mutuel". "La peur est mauvaise conseillère", avaient-ils averti.

La Suisse compte, selon les dernières statistiques gouvernementales, quelque 400.000 musulmans, dont 50.000 pratiquants, sur une population de 7,5 millions d'habitants, ce qui fait de l'islam la deuxième religion du pays après le christianisme.

Jusqu'à présent, quatre minarets ont été construits à côté de mosquées en Suisse.

Note:

- L'organisation et surtout la structure chargée de la communication du Saint-Siège est très, voire trop complexe. Aussi, il est parfois fort difficile de s'y retrouver. Elle doit justement, à mon avis, être réformée, simplifiée et unifiée. Elle est composée: - de la salle de presse (dirigée par la Secrétairie d'Etat - dont le directeur est le Père Lombardi), du site Internet (www.vatican.va), du Centre télévisé du Vatican (CTV), de Radio Vatican (qui détient les droits sur la voix du Pape) et du journal "l'Osservatore Romano" dirigé par M. Vian. Le Père Lombardi dirige le CTV et Radio Vatican.

- Le conseil pontifical pour les communication sociales s'occupe, pour faire très court, des "recherches" mais n'occupe pas directement de la communication du Saint-Siège.

- Navarro Valls faisait partie de la "famille" du Pape Jean Paul II, avec le secrétaire Don Stanislaw Dziwisz. Il avait un contact très étroit, immédiat et direct avec le Pape. Ses liens avec la secrétairie d'Etat était plus flou.

- Le Père Lombardi rencontre environ une fois par mois le Pape Benoît XVI. La Secrétairie d'Etat, dirigé par le Cardinal Bertone, s'occupe donc de la communication du Saint Siège. Les actes officiels du Saint-Siège et de la Curie romaine (dicastères et conseils pontificaux) sont ceux que l'ont retrouvent dans les Actes du Saint Siège (Acta Apostolicae Sedis).

- Le Père Frederico Lombardi, n'est pas le porte-parole du Pape, mais le directeur de la salle de presse du Saint-Siège. Cette dernière exprime la position du Saint-Siège par des communications précises: communiqués de presse, déclarations, conférences de presse etc.

- Aussi, ni les propos des évêques de la Curie ou des Cardinaux expriment l'avis du Saint Siège. L'Osservatore Romano (journal du Vatican) est un organe officieux.

- Le Vatican n'est qu'un Etat, qui permet d'assurer la totale indépendance du Pape. Il ne dépend d'aucun souverain pour assurer sa mission spirituelle. Aussi, pour l'Eglise il faut parler du Saint-Siège, une entité de droit, reconnue internationalement, qui peut exister sans le Vatican (ce dernier existe depuis les accords du Latran de 1929 signés par le Pape Pie XI, qui mis un terme à une période, lorsque le bienheureux Pie IX, et ses successeurs (Léon XIII-Saint Pie X et Benoît XVI) se considérèrent prisonnier au Vatican, et ceci suite à la fin des Etats pontificaux en 1871 (Il Risorgimento et l'Unité italienne ).

- Conclusion:

- Le Vatican ne s'est pas exprimé (ni directement, ni indirectement) sur la votation de ce week-end, en Suissesur les minarets. Cette votation est laissée à la conscience des fidèles. Par contre, chaque catholique suisse est tenu de défendre la liberté religieuse et le dialogue interreligieux, en Suisse et dans le monde entier. Le Concile Vatican II s'est exprimé sur ces réalités qui sont capitales pour l'avenir de l'Eglise et du monde.

- Ces mêmes principes fondamentaux peuvent permettre de parvenir à différentes conclusions légitimes. Chaque citoyen suisse, chaque catholique a le devoir de s'informer sur les islams, en connaissant les points positifs mais aussi les dangers que cela représentent.

- L'organisation de la société revient aux laïcs. Le Pape, les évêques et les prêtres ne font pas de politique.

- L'infaibillité du Pape, dogme de foi, définie par le Concile Vatican I ( lorsqu'il s'exprime "ex cathedra" sur la foi et les moeurs ), est relativisée par ceux qui veulent se l'attribuer sur des thèmes relatifs.

- Un baptisé enseigne la vérité de l'Eglise catholique lorsqu'il est en union avec sa doctrine, avec la grande Tradition. Du Pape à ce fidèle, il a y un enseignement, une participation à l'infaillibité de la vérité. Cela concerne la foi et les moeurs (incluant relativement au temps, aussi la doctrine sociale de l'Eglise). Un baptisé est alors aussi un porte-parole du Christ. Aussi, il est important de tenir compte des différents niveaux. L'Eglise est un mystère qui touche à la foi et qui laisse, assure et défend la liberté, la conscience de chacun et l'usage de la raison.

 

Prêtres et pédophilie: Le courage de Benoît XVI

En cette année sacerdotale, la BBC (lire l'analyse datant de 2007) remet la compresse sur les graves accusations envers le Saint Siège et la personne même du Cardinal Ratzinger. La BBC revient encore une fois avec son reportage "Sex Crimes and the Vatican" qui calomnie le Pape.

images.jpegBenoît XVI aime la vérité par dessus toutes choses, peu importe qu'elle soit apparemment et momentanément défavorable à l'image de l'Eglise. Il en va de la crédibilité même du message de l'Evangile. Le Pape est résolu et convaincu de placer l'Eglise du côté des victimes. Seulement la vérité et la justice permettront d'aller de l'avant.

Bel article de Jean-Marie Guénois dans le Figaro.

jeudi, 26 novembre 2009

Bruno Mastroianni et la communication de Benoît XVI

Traduction Benoît et moi

nebbia.jpg

Le brouillard des polémiques

D'abord, il était le Panzerkardinal, tout prêt à critiquer. Ensuite, à peine élu pape, a commencé le leitmotiv du charisme inférieur à celui de son prédécesseur. Après est venue l'ère des "analystes" (en général, aux cheveux blancs, et tristes) le dépeignant comme le représentant de l'Eglise du passé, incapable de saisir l'esprit de l'époque (l'air du temps).

Ils ont essayé de le faire apparaître comme un antisémite, l'ont mis en conflit avec l'islam à Ratisbonne, lui ont tendu un piège avec l'histoire des lefebvristes, l'ont mis sur la sellette avec le préservatif, essayant de le ridiculiser en l'accusant d'être loin de la réalité. Pourtant, Ratzinger a continué tranquillement: il dialogue avec les monothéismes, il a écrit de sa main aux évêques pour s'expliquer, il a démontré avec Caritas in veritate combien sa vision est lucide.

D'autres, soumis à la même pression, auraient donné quelque signe de faiblesse. Benoît XVI, au contraire, a continué avec calme, avec la détermination de celui qui suit une direction. Montrant que la polémique est comme le brouillard: même épais et désagréable, c'est un phénomène surperficiel destiné à s'estomper. Ce qui compte est derrière la couche: Ratzinger est une des rares personnes au monde capable d'offrir encore à l'homme une vision solide et unitaire du sens de la vie. Même si dans les fumées médiatiques, les "grandes gueules" (strilloni) semblent les seuls à avoir la voix au chapitre, cela n'éteint pas la saine aspiration de l'homme aux explications éloquentes. Le Pape est en train de donner une leçon de communication: on peut se boucher les oreilles, détourner le regard de l'autre côté ou être distrait par le bruit, mais il est impossible d'ignorer un message quand il est cohérent.

BM.jpgBlog de Bruno Mastroianni.

( Bruno Mastroianni vit en Italie, chargé de communcation et professeur extraordinaire à l'Université pontificale de la Sainte Croix (Media Relations), marié, écrivant parfois pour l'hebdomadaire italien "Tempi" )

Eglise catholique en Irlande: rapport sur le scandale de la pédophilie

ALeqM5ivymJCmzzmZMMyp1xtHVwWq8nFyQ.jpeg

L'archevêque de Dublin Diarmuid Martin a exprimé jeudi ses "excuses, son chagrin et sa honte" aux victimes.

"Irlande: Le rapport qui nous choquera tous"; "c'est une offense à Dieu".

L'archevêque de Dublin a présenté, lors d'une conférence de presse, ses excuses pour la gestion calamiteuse des prêtres pédophiles durant 40 ans. Des enfants ont été abusés alors que les plus hautes autorités n'ont rien dit. L'Eglise a couvert ses crimes. Un rapport de 700 pages, très choquantes et dégoutantes sur 46 prêtres, qui ont sévi de 1975 à 2004. Les prêtres se sont par exemple échangés leurs victimes, plus atroce pour un prêtre qui a caressé un enfant puis s'est lavé les mains dans un bénitier, ou en encore l'horreur pour un autre qui a abusé d'un enfant avec un crucifix. Certaines pages ont été censurés pour éviter un choc.

4 anciens archevêques sont impliqués dont un cardinal. Ils connaissaient ces faits et ces allégations mais n'ont rien dit: ils se sont simplement contentés de muter et déplacer ces prêtres après un thérapie, une façon de placer la réputation de l'Eglise au-dessus de la sécurité et l'intégrité des enfants. Terrible lorsqu'on sait que 95% des écoles sont contrôlées par l'Eglise.

source: Vu et entendu sur France 24, TV info 24h/24h

Dépêche AFP / Site de la TSR

Note:

- L'Eglise n'a pas peur de la vérité et elle seule garantie la liberté et la crédibilité de l'Eglise. C'est catastrophique de penser vouloir préserver l'Eglise en taisant l'intolérable. C'est blesser encore une fois les enfants.

- Jean Paul II puis Benoît XVI ont entrepris une politique de tolérance zéro, de justice et de vérité. Benoît XVI pense très justement que l'on doit toujours être du côté de la vérité, qu'elle soit favorable ou défavorable pour une institution.

- Prions pour les victimes, en souhaitant de tout coeur et de toutes nos forces qu'elles obtiennent justice, vérité et réparations afin qu'elles se reconstruisent.

- Ironie du timming médiatique: Nicolas Sarkozy a joué de son influence pour faire libérer Roman Polanski (pour des faits remontant à 30 ans).

- L'intégrité morale demande d'être conséquent sur les deux questions.

lu sur tsr.ch:

Les conclusions de cette enquête arrivent six mois seulement après un autre rapport qui avait horrifié l'Irlande en mai en révélant des décennies d'abus sexuels, parfois "endémiques", à partir des années 1930 dans les institutions pour enfants dirigées par l'Eglise catholique.

Préserver l'Eglise

"La préoccupation de l'archevêché de Dublin dans la gestion des cas d'abus sexuels sur des enfants, au moins jusqu'au milieu des années 1990, a été de garder le secret, d'éviter le scandale, de protéger la réputation de l'Eglise et de préserver ses biens", relève le rapport.

"La commission n'a pas de doutes (sur le fait) que les abus sur des enfants par le clergé ont été dissimulés par l'archevêché de Dublin et les autres autorités ecclésiastiques pendant l'essentiel de la période", souligne-t-il. "Les autorités de l'Etat ont facilité cette dissimulation en n'assumant pas leurs responsabilités" et "le bien-être des enfants, qui aurait dû être la première priorité, n'était même pas un facteur pris en considération au début", accuse le rapport.

"Perversion systématique du pouvoir"

La commission s'est limitée à l'examen de quelque 320 plaintes contre 46 prêtres. Elle a notamment mis au jour "le cas d'un prêtre qui a avoué avoir agressé sexuellement de plus de 100 enfants". Le gouvernement irlandais a présenté ses excuses "sans réserves" pour les défaillances de l'Etat dans cette affaire. Ce rapport a révélé une "perversion systématique et calculée du pouvoir et de la confiance face à des enfants innocents et sans défense", a déclaré gouvernement dans un communiqué, promettant que "cela ne se produira plus jamais". 

Le ministre irlandais de la Justice Dermot Ahern a pour sa part souligné "l'ironie cruelle d'une Eglise qui, motivée en partie par le désir d'éviter le scandale, en a en fait créé un autre, d'une ampleur incroyable".

Isabelle de Gaulmyn (très bon commentaire, rappellant l'exemplarité de Benoît XVI aux USA)

mercredi, 25 novembre 2009

Juste pour rire avec Roger

CNN, est en anglais mais aussi parfois en espagnol. Le journaliste demande alors à Roger de simplement le regarder lorsqu'il pose les questions... mais...

La France vue depuis la péninsule italienne

images.jpegPaolo Rodari, vaticaniste, auparavant pour "Il Reformista", actuellement pour le journal de Gulianno Ferrara "Il Foglio" dresse un bilan chiffré du potentiel de l'Eglise en France. Dramatique chute des vocations...

(en français sous le site: http://www.perepiscopus.org/)

Le Coran selon Sami Aldeeb

extrait de l'article de catholink.ch

images-2.jpegAnalyse du Coran par le chrétien Sami Aldeeb

Ce chrétien d´origine palestinienne (il est né en Cisjordanie) habite depuis plus de 30 ans en Suisse, pays dont il possède la nationalité. Expert en droit arabe et musulman, il a publié quantité de livres et d´articles sur le sujet. Il est également l´auteur d´une traduction du Coran dont l´originalité réside dans le classement chronologique des versets.

Mahomet, du moraliste au juriste

Ce nouveau classement, scientifiquement logique, permet de mettre en évidence l´évolution de la pensée de Mahomet en lien avec son histoire personnelle et de comprendre pourquoi certains versets, dit "médinois", posent problème aujourd´hui. Il y a eu deux périodes dans la vie du Prophète, explique le professeur Aldeeb.

Pendant la première, entre 610 et 622, il n´était que prophète. Pendant la seconde, de 622 à 632, il est devenu chef d´Etat à Médine. Ce changement de statut, qui l´a fait passer de moraliste à juriste, a largement marqué la deuxième partie du Coran, engendrant toutes sortes de contradictions.

C´est ainsi que la notion de paix diffère selon qu´elle est traitée dans la première ou dans la deuxième partie: "Selon la première, la paix est faisable, selon la seconde, c´est la paix des cimetières!". A cette ambiguïté du contenu s´ajoutent différents obstacles de compréhension liés à la langue elle-même et à la multitude des traductions, dont il existe pour certains versets pas moins de trente variantes.

Révélation divine?


Quant à savoir si le Coran est une révélation divine, Sami Aldeeb répond clairement qu´il raisonne en chercheur et non en homme de foi. Des observations d´ordre sémantique l´amènent à voir dans ce texte "un brouillon" qui collecte des informations superposées, puisées dans des écrits antérieurs juifs et apocryphes chrétiens.


Sami Aldeeb en convient: son analyse dérange les musulmans. Que dirait-il si un chercheur musulman faisait de même avec la Bible? Réponse: "Ca me ferait plaisir. Toute recherche est bienvenue!".

Benoît XVI versus Jean Paul II ?

Un professeur de l'Université de la Sainte Croix a répondu tout récemment à une interview d'un journaliste des USA qui se proposait de brosser une tableau des 10 premières années du 3ème millénaire. Concernant l'Eglise catholique, deux Papes ont marqué leur temps. Jean Paul II, Pape ouvert de 2000 à 2005 et Benoît XVI, images-1.jpegPape fondamentaliste de 2005 à 2010. En langage technique et journalistique, cela s'appelle "un frame", une grille de lecture ou une optique précise.

Notre professeur a alors répondu qu'il ne pouvait pas aller dans ce sens, tout en soulignant qu'il avait constaté le changement de ton de la part des médias. Ils sont devenus plus agressifs et ouvertement négatifs, avec une hostilité plus radicale.

Voici quelques raisons de son affirmation:

- lors de l'élection de Jean Paul II, en 1978, Karol Wojyla fut qualifié de "polonais", formaté par un anti-communisme viscéral et un homme incapable de comprendre la modernité.

- la morale intransigeante de ce Pape utlra-conservateur sur les moeurs (avortement, contraception, préservatif ...) fut mise en contraste avec sa doctrine sociale progressiste.

- il fut critiqué à la TV, en direct, par une soeur, une religieuse américaine, pour son manque d'ouverture envers les femmes dans l'Eglise.

- Jean Paul II a très sévèrement repris, en direct à la TV, un prêtre du Nicaragua impliqué dans le régime politique. Aujourd'hui, on aurait crié au scandale.

- Hans Küng était déjà largement connu et opposant notoire de ce Pape médiéval.

- que n'a-t-on pas dit sur sa démission, car malade et trop vieux ...

Aussi, il nous reste de Jean Paul II, l'image d'un bon grand papa, ouvert aux musulmans et très médiatique. Ce fut l'effet extraordinaire de ses funérailles, un événement mondial totalement inédit. L'opinion publique à la mémoire courte, et ne peut pas revisiter les premières années de Jean Paul II, désormais lointaines.

Par contre, selon notre professeur, il y a une claire continuité entre les deux Papes. C'est Jean Paul II qui l'a appelé à ses côtés à Rome pour être son théologien, et qui a refusé par trois fois sa démission. Jean Paul II connaissait la grandeur et la réputation mondiale du Cardinal Ratzinger. Puis, la Providence nous a donné un Pape allemand, juste avant les 500 ans de la Réforme (1517-2017) qui va sans doute marquer l'histoire de l'oecuménisme, la recherche de l'Unité des chrétiens, comme le montre la crise des Anglicans et le rapprochement spectaculaire avec l'orthodoxie. Les communautés protestantes sont en chute libre.

Certes, un esprit malin pourra toujours dire que Jean Paul II était un fondamentaliste caché. Mais alors ce raisonnement donne la preuve que c'est bien l'Eglise catholique romaine qui dérange, et non pas la personne même du Pape.

 

mardi, 24 novembre 2009

Mgr Guido Marini et la liturgie

Lu sur le blog de Vincent Pellegrini

images.jpeg“L’introduction à l’esprit de la liturgie”, tel était le thème d’une conférence donnée par Mgr Guido Marini le 14 novembre à Gênes, dans le cadre d’une rencontre avec les responsables diocésains de la musique liturgique.) Le site Eucharistie et Miséricorde livre une traduction de cette conférence parue dans l’Osservatore Romano. Mgr Marini y parle de la musique liturgique. Il explique aussi au sujet de la participation active des fidèles“Pourtant, tout ça n’est vraiment la “participation active” que si c’est un moyen de susciter l’adoration du mystère du Christ Jésus mort et ressuscité pour nous. Seul celui qui pénètre ce mystère et y unit sa vie en vue d’obtenir les grâces liées à la célébration montre qu’il a réellement compris ce qu’est la liturgie et ce que signifie “participer activement”. La véritable action qui se déroule dans la liturgie est l’action de Dieu lui-même; c’est à cette œuvre réalisée par le Christ que nous sommes appelés à participer pour notre salut. Voilà quelle est la spécificité du culte chrétien en regard de tout autre acte d’adoration: ici, c’est Dieu lui-même agit et fait ce qui est essentiel, tandis que l’homme est appelé à être ouvert à l’action divine pour de se laisser transformer par elle. En conséquence, l’essentiel de la “participation active” est de veiller à ce que tout ce que nous faisons, nous, ne devienne pas plus important que ce que fait Dieu pour nous permettre de devenir un avec le Christ. Voilà pourquoi la participation est impossible sans l’adoration.” Et “Trop souvent, nous donnons une place démesurée à la parole et nous oublions que le langage de la liturgie est aussi fait de silences, d’images, de symboles, de gestes… Ces diverses facettes du langage liturgique, auquel il faut ajouter la langue latine, le chant grégorien et la polyphonie sacré, conduisent au centre du mystère et permettent la véritable participation.”

Et Mgr Marini conclut ainsi sa conférence: “En conclusion, je dirai que depuis quelques années dans l’Eglise, beaucoup de voix s’élèvent pour parler de la nécessité d’engager un renouveau de la liturgie qui serait à peu près semblable à celui qui fut à l’origine de la réforme promue par Vatican II. Ce renouveau devrait viser à obtenir une “réforme de la réforme”, c’est-à-dire une meilleure compréhension de l’authentique esprit de la liturgie. Il s’agit donc de mener à son terme la providentielle réforme de la liturgie que les Pères du Concile avaient commencée mais qui, en pratique, n’a pas toujours été appliquée.

Et des extraits de la conférence de Mgr Marini:

” Il est urgent de redécouvrir l’authentique esprit de la liturgie, tel qu’il apparaît dans la tradition continue de l’Eglise et tel que le présente, en lien avec le passé, le Magistère le plus récent, de la fin du concile Vatican II jusqu’au pontificat de Benoît XVI. J’ai employé ici le mot “continue” pour qualifier la tradition. C’est un terme cher au cœur de l’actuel Souverain Pontife: il en a fait le seul critère permettant de comprendre la vie de l’Eglise, tout particulièrement en lien avec les enseignements conciliaires et avec les propositions de réforme, à quelque niveau qu’elles soient. Comment pourrait-il en être autrement? Comment pourrait-on imaginer une Eglise d’autrefois qui serait suivie d’une Eglise d’aujourd’hui venue effacer toute l’histoire du corps ecclésial? Comment pourrait-on imaginer que l’Epouse du Christ était autrefois dans une époque durant laquelle l’assistance de l’Esprit-Saint lui aurait fait défaut, et que cette époque serait aujourd’hui soudain close et dépassée? Certains donnent parfois l’impression d’adhérer à cette idéologie de rupture qui, appliquée à l’histoire de l’Eglise, engendre des idées qui n’ont rien à voir avec la foi authentique dans la mesure où conduisent à faire une distinction entre l’Eglise pré-conciliaire et l’Eglise post-conciliaire. (…) C’est aussi en nous appuyant sur ce critère de “continuité” permettant de comprendre ce qu’est l’authentique “esprit de la liturgie” que nous devons devenir capables de dire si telle musique ou tel chant peut ou ne peut pas être intégré au patrimoine de la musique liturgique ou sacrée. En d’autres termes, nous devons être à même de distinguer quelles sont les compositions qui peuvent être insérées dans la liturgie en raison de leur cohérence avec l’authentique esprit de la célébration. (…Et au sujet de la participation active des fidèles…)

Pourtant, tout ça n’est vraiment la “participation active” que si c’est un moyen de susciter l’adoration du mystère du Christ Jésus mort et ressuscité pour nous. Seul celui qui pénètre ce mystère et y unit sa vie en vue d’obtenir les grâces liées à la célébration montre qu’il a réellement compris ce qu’est la liturgie et ce que signifie “participer activement”. La véritable action qui se déroule dans la liturgie est l’action de Dieu lui-même; c’est à cette œuvre réalisée par le Christ que nous sommes appelés à participer pour notre salut. Voilà quelle est la spécificité du culte chrétien en regard de tout autre acte d’adoration: ici, c’est Dieu lui-même agit et fait ce qui est essentiel, tandis que l’homme est appelé à être ouvert à l’action divine pour de se laisser transformer par elle. En conséquence, l’essentiel de la “participation active” est de veiller à ce que tout ce que nous faisons, nous, ne devienne pas plus important que ce que fait Dieu pour nous permettre de devenir un avec le Christ. Voilà pourquoi la participation est impossible sans l’adoration.. (…) Je pense tout particulièrement ici à certaines actions extérieures que l’on voit faire surtout au moment de la liturgie de la Parole: le fait d’affirmer que ces actions ne sont pas essentielles ne permet pas de conclure qu’elles sont sans importance. Mais les transformer en quelque chose qui va focaliser l’attention des fidèles montre une certaine méconnaissance du véritable esprit de la liturgie. (…) Trop souvent, nous donnons une place démesurée à la parole et nous oublions que le langage de la liturgie est aussi fait de silences, d’images, de symboles, de gestes… Ces diverses facettes du langage liturgique, auquel il faut ajouter la langue latine, le chant grégorien et la polyphonie sacré, conduisent au centre du mystère et permettent la véritable participation. (…) En fait, la musique sacrée ne peut pas se limiter à n’être qu’une expression subjective: la forme que doit avoir le chant liturgique est ancrée dans la Bible et dans la tradition de l’Eglise. (…) Ces formes musicales sont, en raison de leur sainteté, de leur la beauté et de leur universalité, la traduction en mélodies et en chants du véritable esprit de la liturgie: elles introduisent à l’adoration du mystère célébré et permettent de ce fait une participation véritable, pleine et fructueuse à l’action de Dieu dans et par le Christ. Elles introduisent dans la vie de l’Eglise et, par là, dans la contemplation du mystère. (…)

En conclusion, je dirai que depuis quelques années dans l’Eglise, beaucoup de voix s’élèvent pour parler de la nécessité d’engager un renouveau de la liturgie qui serait à peu près semblable à celui qui fut à l’origine de la réforme promue par Vatican II. Ce renouveau devrait viser à obtenir une “réforme de la réforme”, c’est-à-dire une meilleure compréhension de l’authentique esprit de la liturgie. Il s’agit donc de mener à son terme la providentielle réforme de la liturgie que les Pères du Concile avaient commencée mais qui, en pratique, n’a pas toujours été appliquée.

Osservatore Romano. Trad. DC/APL

lundi, 23 novembre 2009

Obama, la démocratie et l'avortement

Récemment les évêques américains ont fortement critiqué la décision du Président Obama concernant l'avortement. En Europe, certains auraient dit que nous vivons dans des pays laïcs et qu'ils n'ont pas le droit d'entrer dans les affaires politiques. Comme quoi, si le feu est dans la forêt, les évêques devraient se taire ?!

Obama, répondant à des journalistes, répliqua que la démocratie leur donnait le droit de le critiquer et qu'il se battrait pour que les évêques aient le droit de le faire.

images.jpegMoi je veux bien, Monsieur le Président, mais la voix des évêques est le cri des petits enfants silencieux qui sont trop petits pour vous dire de les respecter....

Paul Hinder et la liberté religieuse

Source: Le Matin et Vincent Pellegrini

minaret_4.jpgA l’approche de la votation sur les minarets, le Suisse Paul Hinder, évêque catholique et vicaire apostolique d’Arabie, décrit à quel point la tolérance vis-à-vis des chrétiens est différente d’un pays à l’autre. Il est par ailleurs opposé à l’initiative anti-minarets car pour lui “afficher au vu et au su de tous sa croyance par la construction de lieux de culte, pourvus des symboles qui sont propres à sa religion, est un droit fondamental de tout citoyen”. Extraits de l’interview de Mgr Hinder relatifs à la thématique de la liberté religieuse et à la tolérance.


(…) Justement, les musulmans respectent-ils les droits de culte des autres religions?
Dans la plupart des pays arabes, la liberté de culte est limitée, voire inexistante dans certains. Mais il faut souligner que, dans ces pays, la liberté d’expression dans tous les domaines est également réduite. Naturellement, quand la liberté de culte est limitée, celle de construire des églises ou des temples non musulmans l’est également. Ainsi, à Abu Dhabi – où se trouve mon évêché – et dans les autres Emirats arabes unis, nous avons plusieurs églises catholiques, mais il nous a été interdit de les parer à l’extérieur des symboles propres au catholicisme, tels les clochers et les croix. Il en va d’ailleurs de même dans la plupart des autres pays du Golfe.


Ah oui, lesquels?
En Arabie saoudite, par exemple, les lieux de culte chrétiens ne peuvent exister que dans des maisons privées. En Turquie, un pays officiellement laïc, le culte chrétien est soumis à restriction, de même que les autres droits des minorités religieuses.


Aucun pays n’est donc entièrement libéral?
Si, le Liban, la Jordanie et la Syrie respectent presque intégralement les autres religions.


(…) Quel est le seuil de tolérance?
La conversion: celui qui veut changer de religion, c’est-à-dire commettre l’apostasie, risque dans certains pays la mort. De plus, il sera banni de sa propre famille. C’est probablement en raison de la sévérité de la sentence que je n’ai entendu parler d’aucun cas d’apostasie depuis que je m’occupe du monde arabe.


En résumé, vous dites que, dans son ensemble, le monde arabo-musulman n’est guère plus tolérant que l’UDC…
Oui, mais je souhaite que les musulmans puissent un jour avoir nos droits constitutionnels et je refuse que nous, les chrétiens, adoptions leurs pratiques juridiques et morales.


Les musulmans de Suisse se battent-ils pour la tolérance?
Ils sont à la traîne. Je pense qu’il existe une forme de lâcheté dans leur expression publique. Ils n’ont pas vraiment pris position ces dernières années. Par exemple par rapport à certains abus commis au nom de la religion ou par rapport aux principes fondamentaux d’une démocratie constitutionnelle. Leur communauté étant dépourvue d’une autorité morale, c’est-à-dire d’une voix forte, leur présence dans le débat en Suisse est peu marquée.

Note:

- Raison pour laquelle, chacun doit se faire une opinion, et la hiérarchie de l'Eglise ne doit pas donner des consignes de votes. Car des mêmes arguments, des mêmes buts, peuvent avoir des applications différentes.

- D'où la sagesse actuelle de l'Eglise, plaider pour le multi-partisme dans les engagements des catholiques, de l'UDC au parti socialiste, tout en tenant à la doctrine sociale de l'Eglise.

- Par contre, comme prêtre, j'ai le devoir de promouvoir et de défendre la liberté religieuse, une des conditions pour la justice et la paix.

Benoît XVI censuré ?

images-1.jpegL'information n'est pas neutre et objective, reflétant parfaitement l'ensemble du monde comme dans un miroir, mais elle peut être vraie. Si la vérité n'existe pas, plus d'information. Mais les infos nous arrivent filtrées par des grands groupes de presse, dont en premier les agences de presse qui déversent sur les rédactions du monde entier plus de 5 000 nouvelles par jour. Certaines retiennent l'attention, d'autres pas. Cela dépend de l' "info-valeur" que contient le message (newsvalue). Par exemple, une chute à ski de Mr.Obama fera les gros titres, alors que la mienne ne fera pas plus de bruit que la neige.

Oligopole

Les grands groupes de communication exercent parfois un monopole (un seul - totalitaire), ou peuvent parfois être organisés en "oligopole" (quelqu'uns). Pour ce dernier exemple, l'Italie, deux grands groupes se partagent le gâteau: "Mediaset" de Silvio Berlusconi (Canale 5, Rete Quattro et Italia 1) et la Rai (Uno, Due e Tre...). En Europe, en francophonie, des grands groupes peuvent se mettre d'accord pour informer une partie du monde.

Aussi, en ce moment, avez-vous remarqué le peu d'infos sur le Pape et les nouvelles négatives sur l'Eglise ? Après la levée des excommunications, les propos sur le préservatif et le faux problème de l'excommunication de Recife, c'est le calme plat. Nous avons été presque entièrement privés de "Caritas in Veritate" sur la crise économique et le climat, puis du Pape à la Fao exhortant les grands de ce monde à distribuer la nourriture, car elle existe largement en suffisance pour tous, etc...

"Casser le Pape"

L'autre jour, une personnalité bien en vue de la francophonie, un prêtre, a rapporté que son éditeur lui a confié, qu'après l'Afrique, des grands capitaines de l'info se sont rencontrés, puis entendus, afin de rechercher, brièvement dit, "à casser" Benoît XVI, soit en ne communiquant plus rien, soit en attendant une prochaine "gaffe papale" ou un faux pas (selon eux bien-sûr).

Certes, il est mal à propos d'avoir une mentalité complotiste. Mais cette affirmation correspond à une certaine réalité, qui peut trouver sa vérification. Durant l'été, j'ai eu contact avec un correspondant m'affirmant avoir transmis à la TV l'arrivée prochaine de l'Encyclique moderne "Caritas in Veritate", mais ses chefs lui ont répondu simplement que cela ne les intéressait pas. Alors soyons... opportunistes :

images.jpeg
Des opportunités

 

Le professeur John Waulk, enseignant américain de littérature à l'Université de la Sainte Croix, grand spécialiste du "Da Vinci Code", a raconté que le conseiller en chef de communication personnel d'Obama, Emmanuel Rahm, avait avancé "en petit comité" (mais les murs ont des oreilles) que les crises de communication ne sont pas mauvaises en soi, il faut savoir donc en profiter, car elles permettent de faire passer un message et des nouvelles idées. Dans les problèmes et les crises, les gens attendent des réponses, ont soif de savoir et sont disposés à entendre. Autrement dit, les "tsunamis" médiatiques peuvent être en fait des opportunités.

On en viendrait presque a regretter les tempêtes, car elles donnent à l'Eglise, si elle est dôtée d'une super équipe de communication, de faire passer des bonnes nouvelles.

Surfer

Voilà la barque de Pierre transformée en planche, afin de surfer sur les vagues médiatiques! Alors très Saint Père, continuez de servir toujours aussi bien la vérité, elle a une "newsvalue infinie", et la tempête a du bon... l'Eglise prend l'eau!

Andrea Bocelli et Benoît XVI

images.jpegLes virtuoses conviés à la rencontre des artistes avec Benoît XVI, qui ont reçu chacun une médaille, n'ont pas ménagé leur enthousiasme, saluant même la fin du discours papal par une ovation debout. «Une grande émotion comme je n'en avais pas ressentie depuis longtemps», a confié Andrea Bocelli.

Comme quoi, on se demande bien qui sont les aveugles...

"Quant au manque d’émotion démontré dans la Chapelle Sixtine, il ne doit pas surprendre ceux qui, comme vous, passent leurs journées à scruter le visage du pape de Bavière." commentaire lu sur Benoît et moi.

Aussi ne soyons pas papiste!, et aimons toute l'Eglise.

Lire le discours du Pape sur EucharistieMiséricordieuse.

RENCONTRE AVEC LES ARTISTES

CITE DU VATICAN, 21 NOV 2009 (VIS). Ce matin en la Chapelle Sixtine, s'est déroulée la Rencontre du Pape et des artistes pour le dixième anniversaire de la Lettre de Jean-Paul II aux artistes (4 avril 1999), et le quarante cinquième de la rencontre de Paul VI avec les artistes (7 mai 1964).  Les 262 artistes présents représentent tous les continents et toutes les disciplines, peinture et sculpture, architecture, littérature et poésie, musique et chant, cinéma, théâtre, danse et photographie. Avant l'intervention du Saint-Père, le choeur de la Sixtine a exécuté le motet Domine Quando Veneris de Palestrina, puis l'acteur italien Sergio Castellito a lu des passages de la lettre de Jean-Paul II.

Cette rencontre, a déclaré d'emblée Benoît XVI, "entend exprimer et raviver l'antique amitié entre l'Eglise et le monde de l'art, les chrétiens ayant dès leurs origines compris le bien et la valeur représentés par l'art. L'Eglise a utilisé avec sagesse ses multiples langages pour communiquer le message du salut. C'est une amitié qui doit être sans cesse entretenue afin de rester vraie et féconde, adaptée aux temps et attentive aux changements socio-culturel". Puis il a rappelé qu'en 1964 Paul VI s'était engagé à rétablir cette amitié entre Eglise et artistes, auxquels il demanda "d'analyser sérieusement et objectivement les raisons ayant affaibli ce rapport, chacun devant assumer la relance d'un chemin de connaissance et de dialogue commun, en vue d'une véritable renaissance de l'art au sein d'un nouvel humanisme".

Evoquant la fresque du Jugement Dernier, qui rappelle combien l'humanité tend à la plénitude et au bonheur absolu, Benoît XVI a dit que "son caractère dramatique met sous nos yeux le danger de la chute définitive de l'homme...Cette oeuvre lance un cri prophétique contre le mal, contre tout forme d'injustice. Pour le croyant, le Christ est la Voie, la Vérité et la Vie. Qui le suit, trouve en lui la porte conduisant au face à face, à la vision de Dieu d'où découle la joie pleine et définitive". Il a alors souligné combien la crise économique mondiale affaiblissait l'espérance et diffusait un certain relâchement de relations humaines empreintes d'une certaine résignation, d'agressivité voir de désespoir. "Comment rendre confiance et enthousiasme, comment raviver chez l'homme le goût d'avancer, de regarder à nouveau l'horizon, de projeter une vie digne de sa vocation, si ce n'est en le ramenant à la beauté?". La beauté lui rappelle son destin ultime, "lui rend la volonté de vivre à fond. La recherche de la beauté n'est en rien une fuite dans l'irrationnel ou l'esthétisme".

"Mais trop souvent la beauté proposée est fausse et illusoire..., séduisante et par conséquent hypocrite..., touchant plus à la volonté de pouvoir, de possession et de domination de l'autre. Elle porte alors à son exact contraire en assumant un aspect obscène et transgressif, pour lui même provocateur. A l'inverse, la beauté véritable ouvre les coeurs à la nostalgie, au désir de connaissance, d'aimer, d'aller vers autrui, vers ce qui est au delà de soi... Lorsqu'il répond aux grandes interrogations de l'existence et de ce qui en découle, l'art en toutes ses expressions revêt une dimension religieuse et devient un moyen de réflexion intérieure et de spiritualité. L'affinité entre parcours de la foi et itinéraire artistique est démontrée par un nombre incalculable d'oeuvres dont les personnages, les sujets ou les symboles puisent dans l'immense réceptacle de la Bible".

Ensuite le Pape a évoqué la Via Pulchritudinis, "une chemin de la beauté qui est à la fois parcours artistique et esthétique, itinéraire de foi et de recherche théologique", qui porte à "voir le tout dans un fragment, l'infini dans le fini, Dieu dans l'histoire. Simone Weil écrivait à ce propos que tout ce qui suscite en nous le sentiment pur de la beauté est Dieu présent tout simplement. Une sorte d'incarnation divine, dont la beauté est le signe. Le beau est la preuve expérimentée de ce que l'incarnation est possible. Tout art est pour cela capital, son essence étant religieuse". Puis il a cité la lettre de Jean-Paul II, qui réaffirmait la volonté de "l'Eglise de relancer dialogue et collaboration avec les artistes, afin de transmettre le message que le Christ lui a confié. L'Eglise a besoin de l'art, Mais l'art a-t-il besoin de l'Eglise?". Ainsi Jean-Paul II sollicitait les artistes "à retrouver dans l'expérience religieuse, dans la révélation chrétienne et dans le monde biblique, une nouvelle source d'inspiration". Soyez les gardiens de la beauté, a dit Benoît XVI à ses hôtes. Gardiens de la beauté, vous êtes grâce à votre talent en mesure de parler au coeur de l'homme... Par votre art, soyez vous aussi des annonciateurs et des témoins d'espérance pour l'humanité! N'ayez pas peur de puiser à la source de toute beauté, de dialoguer avec les croyants, avec tous ceux qui avancent dans ce monde vers la beauté sans fin. La foi n'enlève rien au génie artistique et à l'art. Elle les exalte et les nourrit, les encourage à contempler le but ultime, le soleil sans fin qui éclaire et rend beau le présent".

Après le discours papal, la chapelle musicale pontificale a exécuté le motet Veni Dilecte Mi de Palestrina et, après le départ du Saint-Père, Mgr.Gianfranco Ravasi, Président du Conseil pontifical pour la culture, a remis aux artistes présents une médaille commémorative.

dimanche, 22 novembre 2009

Jean Paul II et Benoît XVI

Jean Paul II fut sans aucun doute le Pape de la télévision, média qui a influencé la fin du 20 siècle. Par l'image, le geste et la parole, il a attiré les foules, mais surtout conduit les âmes à Dieu. Or, il fut touché dans ses mouvements par la maladie de Parkinson, puis petit à petit privé de sa voix, jusqu'à devenir silencieux.

images.jpegBenoît XVI communique de façon différente, qui rejoint peut-être providentiellement l'évolution de ces mêmes médias. Les médias traditionnels, TV, Radio et journaux, sont aujourd'hui dépassés par Internet (blogs, sites, vidéos) qui donne un accès direct aux sources. Il est le Pape de l'écriture, du livre et donc d'Internet. Or, Benoît XVI fut blessé jusque dans sa main droite, au point de devoir renoncer, pour un temps, à écrire.

Ayant assisté à la rencontre des étudiants des Universités pontificales avec le Saint Père, puis vu en direct à la TV la rencontre avec les artistes, j'ai aussi ressenti un certain malaise; ayant été formé par Jean Paul II, j'en attendais peut-être trop, attendant inconsciemment les mêmes attitudes. Or, sachons découvrir la personne dans son point fort et son charisme propre. Faisons l'expérience: relisons patiemment les textes de Benoît XVI, méditons-les, prions-les, devant le tabernacle, éclairé par la douce lumière rouge qui confirme notre foi en la présence réelle du Christ ou lisons ces textes durant des moments de prières qui rythment notre journée. Les paroles du monde passeront, mais les écrits de Benoît XVI resteront, car ses mots nous conduisent à Dieu, à l'intériorité, à l'intelligence de la foi. Tous les textes de Benoît XVI resteront sur Internet, donc dans l'histoire, notamment comme une brillante et droite interprétation du Concile Vatican II et une juste poursuite de sa mise en application. Il est vraiment solide notre Pape pour affronter le poids de sa mission reçue par Dieu. Il est en train de former la nouvelle génération.

Sacrée vocation que d'être appelé au Siège de Pierre. L'homme choisi par Dieu parcourt un chemin de croix, monte sur le Calvaire puis sur la croix, imitant le Maître que Simon Pierre a suivi en premier jusqu'au martyre, jusqu'à la mort.

C'est ainsi que le Christ est Roi, en invitant des princes à le suivre vers la vie éternelle.

 

 

L'Europe et son histoire

Marc Chagall: « pendant des siècles les peintres ont trempé leur pinceau dans cet alphabet coloré qu'était la Bible ».

Le poète Goethe: "la langue maternelle de l'Europe est le christianisme".

Le Pape Benoît XVI: "Une autre caractéristique des cathédrales gothiques est constituée par le fait qu'à leur construction et à leur décoration, de manière différente mais en chœur, participait toute la communauté chrétienne et civile ; les humbles et les puissants, les analphabètes et les savants participaient, car dans cette maison commune tous les croyants étaient instruits dans la foi. La sculpture gothique a fait des cathédrales une « Bible de pierre », en représentant les épisodes de l'Evangile et en illustrant les contenus de l'année liturgique, de la Nativité à la Glorification du Seigneur".

Benoît XVI a mis les artistes face à la Beauté

images.jpeg

Dans la magnifique Chapelle Sixtine, Benoît XVI s'est comme effacé afin d'offrir aux artistes présents la grâce d'être placés face à la Beauté. Il a terminé son colloque en citant son maître, Saint Augustin.

Saint Augustin, poète et chanteur amoureux de la beauté, méditant sur le destin ultime de l'homme, commentant presque avant la lettre la scène du jugement (sous les yeux des plus de 250 illustres invités), écrivait:

images-1.jpeg

"nous goûterons alors d'une vision, oh cher frères, jamais contemplée par les yeux, jamais entendue par les oreilles, jamais immaginée par la fantaisie: une vision qui surpasse toutes les beautés terrestres, celle de l'or, de l'argent, des bosquets et des chants, de la mer et du ciel, du soleil et de la lune, des étoiles et des anges; la raison est celle-ci: cette beauté, cette vision est la source de toutes les autres beautés".

(In Ep. Jo. Tr. 4,5: PL 35, 2008).

Benoît XVI, l'art et la beauté

b0455009ccb07e8c070.jpg

Le Pape Benoît XVI est conscient que la beauté, la poésie et l'art sont essentiels pour la vie de l'Eglise et du monde. Non seulement il a consacré sa catéchèse du mercredi sur les cathédrales qui couvraient d'un manteau blanc toute l'Europe, mais il a reçu les artistes dans la chapelle Sixtine.

Certes, la rencontre fut sans doute trop protocolaire. Il faut aimer la personne du Pape, avec ses qualités, mais aussi avec ses quelques limites. Mais que font ceux qui sont chargés de diffuser son message ? Plutôt que de se lamenter, c'est à nous de diffuser et de médiatiser la beauté et l'intelligence culturelle des interventions de Benoît XVI. Ce dernier aura 83 ans, et s'il semble encore, Dieu merci, en bonne forme, il doit se ménager et économiser ses forces. Il n'y a aucun leader mondial de son âge avec une telle envergure et un tel niveau qui soit encore en exercice. Puis qui a interviewé les artistes présents ? Qui s'est engagé à couvrir l'événement ? J'ai entendu sur Rai Uno des artistes très heureux de cette rencontre. Alors à ceux qui râlent, allez travailler un peu, vous êtes plus jeunes que le Saint Père ...

Dans l'attente des deux discours, celui de Mgr Ravasi et celui de Benoît XVI, remercions la Providence de nous donner un tel maître de l'intelligence. Hélas, nous n'aurons pas toujours avec nous un tel Pape. Il désire renouveler la liturgie et l'art sacré afin que la messe et les églises soient belles. Ne soyons pas trop papistes, mais engageons-nous personnellement pour que nous soyons les gardiens de la beauté.

Prions pour les artistes et pour le Pape: "Dominus conservet eum et vivificet eum et beatum faciat eum in terra et non tradat eum in animam inimicorum eius". Que Dieu le garde et le vivifie et le rende heureux sur la terre et qu'il ne le livre pas aux mains de ses ennemis.

Benoît XVI et l'art: les cathédrales

Catéchèse du Saint-Père du mercredi 18 novembre

Chers frères et sœurs !

Dans les catéchèses des dernières semaines, j'ai présenté plusieurs aspects de la théologie médiévale. Mais la foi chrétienne, profondément enracinée chez les hommes et les femmes de ces siècles, ne donna pas seulement origine à des chefs-d'œuvre de littérature théologique de la pensée et de la foi. Celle-ci inspira également l'une des créations artistiques les plus élevées de la civilisation universelle : les cathédrales, véritable gloire du Moyen-âge chrétien. En effet, pendant environ trois siècles, à partir du début du XIe siècle, on assista en Europe à une ferveur artistique extraordinaire. Un ancien chroniqueur décrit ainsi l'enthousiasme et le zèle de cette époque : « Il se produisit que, partout dans le monde, mais spécialement en Italie et dans les Gaules, on commençât à reconstruire les églises, bien qu'un grand nombre, qui étaient encore en bon état, n'avaient pas besoin d'une telle restauration. C'était comme une compétition entre un peuple et l'autre ; on aurait cru que le monde, se débarrassant des vieux haillons, voulait revêtir partout le vêtement blanc de nouvelles églises. En somme, presque toutes les églises cathédrales, un grand nombre d'églises monastiques, et même les oratoires de villages, furent alors restaurés par les fidèles » (Rodolphe le Glabre, Historiarum 3, 4).

Divers facteurs contribuèrent à cette renaissance de l'architecture religieuse. Tout d'abord les conditions historiques plus favorables, telles qu'une plus grande sécurité politique, accompagnée par une croissance constante de la population et par le développement progressif des villes, des échanges et de la richesse. En outre, les architectes trouvaient des solutions techniques toujours plus élaborées pour augmenter les dimensions des édifices, en assurant dans le même temps leur solidité et un aspect majestueux. Ce fut cependant principalement grâce à l'ardeur et au zèle spirituel du monachisme en pleine expansion que furent élevées des églises abbatiales, où la liturgie pouvait être célébrée avec dignité et solennité, et où les fidèles pouvaient s'arrêter en prière, attirés par la vénération des reliques des saints, buts de pèlerinages incessants. C'est ainsi que naquirent les églises et les cathédrales romanes, caractérisées par le développement longitudinal, en longueur, des nefs pour accueillir de nombreux fidèles ; des églises très solides, avec des murs épais, des voûtes en pierre et des lignes simples et essentielles. Une nouveauté est constituée par l'introduction des sculptures. Les églises romanes étant le lieu de la prière monastique et du culte des fidèles, les sculpteurs, plus que se préoccuper de la perfection technique, soignèrent en particulier la finalité éducative. Etant donné qu'il fallait susciter dans les âmes des impressions fortes, des sentiments qui puissent inciter à fuir le vice, le mal et à pratiquer la vertu, le bien, le thème récurrent était la représentation du Christ comme juge universel, entouré des personnages de l'Apocalypse. Ce sont en général les portails des églises romanes qui offrent cette représentation, pour souligner que le Christ est la Porte qui conduit au Ciel. Les fidèles, en franchissant le seuil de l'édifice sacré, entrent dans un temps et dans un espace différents de ceux de la vie ordinaire. Outre le portail de l'église, les croyants en Christ, souverain, juste et miséricordieux, pouvaient dans l'intention des artistes goûter une anticipation de la béatitude éternelle dans la célébration de la liturgie et dans les actes de piété effectués à l'intérieur de l'édifice sacré.

Au XIIe et au XIIIe siècle, à partir du nord de la France, se diffusa un autre type d'architecture dans la construction des édifices sacrés, l'architecture gothique, avec deux caractéristiques nouvelles par rapport au roman, c'est-à-dire l'élan vertical et la luminosité. Les cathédrales gothiques montraient une synthèse de foi et d'art harmonieusement exprimée à travers le langage universel et fascinant de la beauté, qui aujourd'hui encore suscite l'émerveillement. Grâce à l'introduction des voûtes sur croisée d'ogives, qui reposaient sur de robustes pilastres, il fut possible d'élever considérablement la hauteur. L'élan vers le haut voulait inciter à la prière et était dans le même temps une prière. La cathédrale gothique entendait traduire ainsi, dans ses lignes architecturales, l'aspiration des âmes vers Dieu. En outre, avec les nouvelles solutions techniques adoptées, les murs du périmètre pouvaient être percés et embellis par des vitraux polychromes. En d'autres termes, les fenêtres devenaient de grandes images lumineuses, parfaitement adaptées pour instruire le peuple dans la foi. Dans celles-ci - scène par scène - étaient racontés la vie d'un saint, une parabole, ou d'autres événements bibliques. Des vitraux peints, une cascade de lumière se déversait sur les fidèles pour leur raconter l'histoire du salut et les entraîner dans cette histoire.

images.jpegUne autre caractéristique des cathédrales gothiques est constituée par le fait qu'à leur construction et à leur décoration, de manière différente mais en chœur, participait toute la communauté chrétienne et civile ; les humbles et les puissants, les analphabètes et les savants participaient, car dans cette maison commune tous les croyants étaient instruits dans la foi. La sculpture gothique a fait des cathédrales une « Bible de pierre », en représentant les épisodes de l'Evangile et en illustrant les contenus de l'année liturgique, de la Nativité à la Glorification du Seigneur. En outre, au cours de ces siècles se diffusait toujours davantage la perception de l'humanité du Seigneur, et les souffrances de sa Passion étaient représentées de manière réaliste : le Christ souffrant (Christus patiens) devint une image aimée de tous, et en mesure d'inspirer la piété et le repentir pour les péchés. Les personnages de l'Ancien Testament ne manquaient pas, dont l'histoire devint ainsi familière aux fidèles qui fréquentaient les cathédrales comme partie de l'unique et commune histoire du salut. Avec ses visages empreints de beauté, de douceur, d'intelligence, la sculpture gothique du XIIIe siècle révèle une piété heureuse et sereine, qui se plaît à diffuser une dévotion sincère et filiale envers la Mère de Dieu, parfois vue comme une jeune femme, souriante et maternelle, et principalement représentée comme la souveraine du ciel et de la terre, puissante et miséricordieuse. Les fidèles qui remplissaient les cathédrales gothiques aimaient y trouver également des expressions artistiques rappelant les saints, modèles de vie chrétienne et intercesseurs auprès de Dieu. Et les manifestations « laïques » de l'existence ne manquèrent pas ; voilà alors apparaître, ici et là, des représentations des travaux des champs, des sciences et des arts. Tout était orienté et offert à Dieu dans le lieu où l'on célébrait la liturgie. Nous pouvons mieux comprendre le sens qui était attribué à une cathédrale gothique, en considérant le texte de l'inscription gravée sur le portail central de Saint-Denis, à Paris : « Passant, toi qui veux louer la beauté de ces portes, ne te laisse éblouir ni par l'or, ni par la magnificence, mais plutôt par le dur labeur. Ici brille une œuvre célèbre, mais veuille le ciel que cette œuvre célèbre qui brille fasse resplendir les esprits, afin qu'avec les vérités lumineuses ils s'acheminent vers la véritable lumière, où le Christ est la véritable porte ».

images-1.jpegChers frères et sœurs, j'ai plaisir à souligner à présent deux éléments de l'art roman et gothique également utiles pour nous. Le premier : les chefs-d'œuvre artistiques nés en Europe dans les siècles passés sont incompréhensibles si l'on ne tient pas compte de l'âme religieuse qui les a inspirés. Un artiste, qui a toujours témoigné de la rencontre entre esthétique et foi, Marc Chagall, a écrit que « pendant des siècles les peintres ont trempé leur pinceau dans cet alphabet coloré qu'était la Bible ». Quand la foi, de manière particulière célébrée dans la liturgie, rencontre l'art, il se crée une harmonie profonde, car toutes les deux peuvent et veulent parler de Dieu, en rendant visible l'Invisible. Je voudrais partager cela lors de la rencontre avec les artistes du 21 novembre, en leur renouvelant cette proposition d'amitié entre la spiritualité chrétienne et l'art, souhaitée par mes vénérés prédécesseurs, en particulier par les serviteurs de Dieu Paul VI et Jean-Paul II. Le deuxième élément : la force du style roman et la splendeur des cathédrales gothiques nous rappellent que la via pulchritudinis, la voie de la beauté, est un parcours privilégié et fascinant pour s'approcher du Mystère de Dieu. Qu'est la beauté, que les écrivains, les poètes, les musiciens, les artistes contemplent et traduisent dans leur langage, sinon le reflet de la splendeur du Verbe éternel fait chair ? Saint Augustin affirme : « Interroge la beauté de la terre, interroge la beauté de la mer, interroge la beauté de l'air diffus et léger. Interroge la beauté du ciel, interroge l'ordre des étoiles, interroge le soleil, qui avec sa splendeur éclaire le jour ; interroge la lune, qui avec sa clarté modère les ténèbres de la nuit. Interroge les bêtes sauvages qui nagent dans l'eau, qui marchent sur la terre, qui volent dans l'air : des âmes qui se cachent, des corps qui se montrent ; visible celui qui se fait guider, invisible celui qui guide. Interroge-les ! Tous répondront : Regarde-nous : nous sommes beaux ! Leur beauté les fait connaître. Cette beauté changeante... qui l'a créée, sinon la Beauté immuable ? » (Sermo CCXLI 2 : PL 38, 1134).

Chers frères et sœurs, que le Seigneur nous aide à redécouvrir la voie de la beauté comme l'un des itinéraires, peut-être le plus attirant et fascinant, pour parvenir à rencontrer et à aimer Dieu. (ZF09111801)

samedi, 21 novembre 2009

Le Pape rencontre les artistes, "gardiens de la beauté".

Dans l'attente des deux discours, celui de Mgr Ravasi et du Saint Père, voici un petit résumé personel
images.jpeg
Le Pape a encouragé les artistes à être les gardiens de la beauté, dans un dialogue avec les croyants, car Dieu donne tout et la foi n'enlève rien à leur talent.

 

Dieu est beau

 

Benoît XVI a voulu inviter personnellement quelques grands artistes du monde. Dans la splendide chapelle Sixtine, lieu d'élection des Papes, mais surtout célèbre chapelle où Michel Ange donne à contempler l'Alpha et l'Omega de la Création, en fixant majestueusement presque dans un seul regard, la beauté, le drame et la laideur du péché vaincu par le salut lumineux opéré par le Christ, le Saint Père a voulu, du plus profond de son coeur, témoigner son amitié envers les artistes. Parmi le parterre des invités, l'architecte suisse Mario Botta.

La rencontre a débuté avec la lecture de la célèbre lettre de Jean Paul II dédiée aux artistes qui souligne que "l'Eglise attend une nouvelle Epiphanie de la beauté".

L'art rend visible l'invisible.

images.jpeg

Une belle intervention de Mgr Ravasi, président du conseil pontifical de la culture a poursuivi la rencontre. Notre monde est marqué par la laideur de certaines grandes villes et souffre de la séparation entre esthétique et éthique. Le lien séculaire et si étroit entre l'Eglise et la beauté s'est quelque peu distendu. En mai 1967, Paul VI avait déjà parlé du dialogue pluriséculaire entre l'Eglise et les artistes et Jean Paul II, en 1999, pour la Solennité de Pâques, avait poursuivi sur la lancée en exprimant l'estime envers ces derniers afin de tisser un lien plus profond avec l'Eglise:"l'Eglise a besoin de l'art et l'art a besoin de l'Eglise".

Le poète Goethe:"la langue maternelle de l'Europe est le christianisme" .

La Bible a donné lieu à la réalisation d'innombrables oeuvres d'art et doit redevenir un puissant moyen d'inspiration. Le Saint-Père a évoqué avec émotion, son élection au Siège de Pierre dans ce même lieu sacré. Benoît XVI a encouragé les artistes à être les gardiens de la beauté, faisant sien l'appel de Paul VI:" l'Eglise a besoin de vous, pour rendre visible Dieu, l'ineffable". La musique est un art qui sert la liturgie afin d'élever l'âme vers Dieu.

Les artistes sont les gardiens de la beauté.

Dans un monde marqué par le désespoir, l'homme a besoin de beauté! La beauté, ultime parole, peut redonner l'espérance.

Une longue standing ovation a conclu la rencontre! (qui à mon avis, aurait mérité une réponse moins protocolaire ...).

vendredi, 20 novembre 2009

L'Eglise est communication

Dans l'histoire, l'Eglise était passée maître dans l'art de communiquer: les cathédrales, les artistes (que le Pape va rencontrer demain), les livres ... Or, il faut en convenir, nous n'avons pas encore pris conscience de l'importance cruciale de la communication dans la révolution digitale à laquelle nous assistons. Avouons-le, nous ne sommes pas bons.

Le site "Benoît et moi" reprend une citation du P. Scalese, barnabite italien, pas vraiment sur la même ligne que Mgr di Falco:

"À entendre certains [suivez mon regard], il semble presque que l'Eglise catholique soit absente du réseau. Eh bien, si par Eglise catholique, on entend Église institutionnelle, peut-être (mais même cela n'est pas vrai, puisque le Saint-Siège, tous les diocèses et les institutions religieuses ont chacun leur propre site). Mais l'Eglise, ce n'est pas seulement cela, il y a les fidèles qui, individuellement ou en groupe, se pressent sur le réseau, de manière souvent artisanale; mais c'est toujours une présence. Aujourd'hui, mon souci est précisément celui qu'en plus de possibles interventions de l'Etat ou de l'Union européenne visant à réglementer (lire: bâillonner ) le Réseau, maintenant l'Eglise s'y mette aussi, pour insérer sites, blogs et forums dans la "programmation pastorale". Cela signifierait la fin de tout."

images.jpeg

Ceci dit, la communication institutionnelle est bien une urgence pour l'Eglise hiérarchique. Cette dernière est un phare, un roc, une boussole et la colonne de la vérité... Le Christ parle dans son Eglise, l'Esprit Saint y souffle et le Père nous y aime. Dans le concert médiatique actuel, nous les fidèles, nous avons le droit d'entendre la voix du Bon Pasteur, l'écho de la vérité, la note juste, le "la", le son cristallin, ou le ton harmonieux de la symphonie de la foi. Aussi, le Magistère, du Pape lui-même, qui est un si doux musicien de la foi, aux évêques, en passant par les prêtres, nous devons apprendre à communiquer la vérité dans notre culture médiatique. Non pas se servir des médias, ni critiquer les journalistes, mais être l'Eglise comme sujet communiquant. Certes, et Dieu merci, tant de blogs et de sites, font un magnifique travail. Une immense gratitude ne peut que s'élever vers Dieu, car nous sommes tous des porte-paroles de la foi. Ces sites et ces blogs viennent de fidèles qui ont une grande soif de Dieu. Ceci dit, l'Eglise, comme institution hiérarchique par la volonté même du Christ, doit faire de gros progrès et apprendre à communiquer. Franchement dit, l'état de communication de la hiérarchie est assez négatif.

Et pour cause, trop longtemps la communication fut négligée, puis mise à part, alors qu'elle fait partie intégrante de l'essence même de l'Eglise. Etudier, comprendre et faire de la communication n'est pas un à côté de la mission de l'Eglise. Le mot même "inculturation" ne s'est hélas concentré que sur la liturgie, comme si la messe était à changer ou le message de l'Eglise à renouveler. L'inculturation de l'Evangile est justement d'annoncer d'abord la foi dans cette culture de la communication digitale d'aujourd'hui.

Nous sommes sur la montagne de l'Ascension, "regardant un peu bêtement" vers le ciel, alors que l'Esprit Saint nous pousse et nous presse à communiquer. La soif des âmes est immense.

jeudi, 19 novembre 2009

Les limites de l'opinion publique

Nulle contrainte en matière de religion

images-3.jpegLa conférence de Benoît XVI à Ratisbonne, en septembre 2007, avait déclenché une grosse crise de communication. Pourtant, le Pape avait simplement dit qu'en matière de religion, la violence et la contrainte sont contraires à la raison. Il s'est appuyé sur le Concile Vatican II et sa déclaration sur la liberté religieuse. Il est pourtant de notoriété publique, et une vérité historique, que Mahomet a usé de l'épée et de la violence pour répandre l'islam. Mais il faut garder le voile. Ainsi, l'opinion publique a commencé à s'opposer sournoisement au Pape.

Liberté religieuse

Lors de la levée des excommunications de janvier 2008, la crise fut encore plus forte: comment un Pape peut-il réintégrer Mgr Williamson, un évêque négationniste et intégriste ? La sympathie d'Ecône et des intégristes pour les thèses de l'extrême droite ne passe pas, et heureusement!, dans l'opinion publique. Benoît XVI est alors tombé en disgrâce, car il fut accusé, à tort, d'être sympathisant de l'intégrisme dont personne, et Dieu merci, ne veut. Or, le Pape a seulement mis la clef dans la porte claquée par Marcel Lefebvre afin que ces extrémistes puissent revenir, s'ils le veulent, dans la communion. Il a enfin mis en application le dialogue, réclamé à corps et à cri par tous. Mais Benoît XVI est désormais censuré.

Un Pape vert

images-2.jpegPendant ce temps, l'opinion publique ignore totalement que Benoît XVI est un Pape vert, car lors de la conférence à la FAO, dramatiquement ignorée par les riches, il a affirmé trois choses: -il y a assez de nourriture pour tous - il faut donc s'engager à une juste distribution - le dévellopement se base sur le respect de l'environnement, car créer de la richesse, c'est respecter la nature. Benoît XVI est moderne!

Les crucifix

L'Europe veut se débarasser des crucifix ? Mais Jésus y fut fixé, comme le héros de la non-violence, car il fut la victime de l'horreur et de la violence du péché. Veut-on lui jeter les premières pierres ? Jamais il ne s'est servi de l'épée, demandant même à Pierre de la remettre dans son fourreau. Jésus Christ, comme chacun le sait, ne laisse aucune trace de violence dans notre histoire !

Les islams et le cheval de Troie

Et voilà que les islams entrent en Europe tel un cheval de Troie. Ils sont cachés et dissimulés très habilement dans les rangs de la gauche, alors que leurs thèses les placent à l'extrême de l'extrême droite de l'échiquier politique: pas d'harmonie entre foi et raison, usage de la contrainte en matière de religion, non séparation du temporel et du spirituel, pas de liberté religieuse, peine de mort, sharia ...

Le comble: cette même opinion publique stigmatise et accuse d'extrémismes de droite ceux qui émettent de très sérieuses réserves sur les islams, en posant des bonnes questions, au nom des principes mêmes émis par le Pape.

Ecône et islam

images-1.jpegEn somme: l'opinion publique sanctionne le Pape car il prône la non-violence et le dialogue fondée sur la raison, le calomnie ensuite car il s'est montré miséricordieux et ouvert et enfin l'ignore totalement car il est moderne, vert, écologique avec une magnifique Encyclique intitulé "Caritas in Veritate".

Il faut décoder

Pour conclure: dire non à Ecône, en syntonie avec l'opinion, est une sagesse. Dire non aux systèmes islamiques, pour l'instant sous les accusations, provient pourtant d'un jaillissement de la même pensée: nous ne pouvons pas ouvrir la porte à l'extrême de la droite. Vous avez dit cheval de Troie ? images.jpeg

Evêques et communication: le Pape permet d'éviter de loucher!

d'ercole.jpgSon Excellence Mgr Giovanni d'Ercole, nouvel évêque auxiliaire de l'Aquila, chef de la section italienne de la secrétairie d'Etat, ancien directeur de la salle de presse, homme de médias, a donné un excellent conseil aux étudiants en communication qui ont participé à la journée de l'Université de la Sainte Croix.

Il n'y a pas que le prêtre show man (qui se distancie de l'enseignement) qui blesse l'Eglise. Lorsque les évêques se disputent dans les médias, que faire ?

- "Il faut regarder l'Eglise avec deux yeux. Il m'est arrivé de le dire sur un plateau de TV. Un oeil sur le Pape, l'autre sur l'évêque et le curé. Si l'évêque et le curé disent la même chose que le Pape, c'est l'Unité. Or le manque d'unité fait un très grand mal à l'Eglise. Si l'évêque ne dit pas la même chose que le Pape, cela me donne un strabisme, alors je regarde le Pape!"

Pas de prêtre showman


images-5.jpegEvangélisation : Les prêtres « showman » ne servent à rien Mgr Piacenza, secrétaire de la Congrégation pour le clergé

ROME, Jeudi 19 Novembre 2009 (ZENIT.org) - « Les prêtres ‘showman' qui se rendent à la télévision ne servent à rien pour l'évangélisation ». C'est ce qu'a déclaré Mgr Mauro Piacenza, secrétaire de la Congrégation pour le clergé, intervenu le 18 novembre à la Journée d'étude sur la « Communication dans la mission du prêtre » organisée par la Faculté de communication de l'Université pontificale de la Sainte Croix.

« La communication - a précisé le prélat - doit favoriser la communication dans l'Eglise. Elle risque autrement de devenir protagonisme individuel ou, encore plus grave, d'introduire des divisions ».

Mgr Piacenza a expliqué que « le prêtre ne doit pas improviser quand il utilise les moyens de communication et ne doit pas non plus se communiquer lui-même », mais plutôt « deux mille ans de communication dans la foi ».

Un message, a-t-il conclu, qui « ne peut être transmis qu'à travers sa propre expérience et vie intérieure ».

Le prof. Philip Goyret, professeur d'ecclésiologie et de théologie sacramentaire à l'Université pontificale de la Sainte Croix, a expliqué que la dimension de la communication appartient en quelque sorte à l'essence même de chaque prêtre, « soit en lui, puisqu'il représente sacrementellement Jésus Christ, et doit donc vivre conformément à ce qu'il représente, soit en tant que porteur de grâce et ministre de la Parole de Dieu ».

Ainsi, a-t-il ajouté, « consécration et mission sont liées : la Parole donne du sens au témoignage et le témoignage donne de la crédibilité à la Parole ».

Pour sa part, le prof. Mario Maritano, doyen de la Faculté de lettres chrétiennes et classiques de l'Université salésienne, s'est arrêté sur le rôle de communicateurs des Pères de l'Eglise, alors que le prof. Sergio Tapia-Velasco, professeur à la Faculté de communication de la Sainte Croix, a expliqué que l'homélie dominicale pouvait devenir un moment privilégié de la transmission de la Parole, constatant que l'on assiste trop souvent à « des homélies longues et ennuyeuses ».

Durant cette journée, une étude sur la recherche scientifique internationale PICTURE (pratique d'utilisation des technologies de l'information et de la communication de la part des prêtres) a été présentée. Elle a pour but d'analyser « quelle utilisation d'Internet font les prêtres de l'Eglise catholique ».

Le projet, qui jouit du soutien de la Congrégation pour le clergé, cherche à comprendre l'attitude des prêtres vis-à-vis de ce nouveau média, ainsi qu'à développer une communication plus efficace de l'Eglise en ligne.

L'étude sera faite sur un échantillon de plus de 400.000 prêtres dans le monde et sera conduite par New Media in Education Lab de l'Université de la Suisse italienne (Lugano), en collaboration avec la Faculté de communication de l'Université de la Sainte Croix (Rome).

L'analyse consiste à remplir un questionnaire disponible en 6 langues sur ce site, avec des questions concernant les compétences technologiques des prêtres, le déroulement de l'activité en ligne, l'apprentissage et leur manière de communiquer dans le monde numérique. Les prêtres sont invités à contribuer à la recherche en remplissant le questionnaire.

Pour le prof. Daniel Arasa, professeur de communication numérique à la Sainte-Croix, PICTURE représente « une contribution originale de la recherche universitaire à l'année sacerdotale lancée par Benoît XVI ». Les résultats de l'étude seront communiqués au terme de cette année, en juin 2010.