vendredi, 27 novembre 2009
Le Vatican et les minarets ?
CITE DU VATICAN, 27 nov 2009 (AFP) - Suisse: Le Vatican critique indirectement le référendum contre les minarets
Un haut responsable de l'Eglise catholique a indirectement exprimé vendredi son désaccord avec le referendum organisé dimanche en Suisse contre la construction de minarets, affirmant qu'un catholique "doit être ouvert aux autres".
"Si quelqu'un veut être catholique, il doit être ouvert aux autres", a déclaré Mgr Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical de la pastorale des migrants et itinérants, lors d'une conférence de presse de présentation de la 96e journée mondiale des immigrés et réfugiés.
Il était interrogé sur le scrutin organisé dimanche en Suisse à l'initiative de la droite populiste qui demande d'interdire la construction de minarets, accusés de symboliser une revendication de pouvoir politique de l'islam.
Il ne faut cependant pas "être naïf", a relevé Mgr Veglio, regrettant que l'Islam ne pratique pas "la réciprocité". "Mais les chrétiens doivent passer outre", a-t-il ajouté, précisant toutefois que ce discours a du mal à passer chez les chrétiens vivant dans des pays musulmans.
Les évêques suisses avaient déjà plaidé pour "une attitude d'accueil réciproque dans le dialogue et le respect mutuel". "La peur est mauvaise conseillère", avaient-ils averti.
La Suisse compte, selon les dernières statistiques gouvernementales, quelque 400.000 musulmans, dont 50.000 pratiquants, sur une population de 7,5 millions d'habitants, ce qui fait de l'islam la deuxième religion du pays après le christianisme.
Jusqu'à présent, quatre minarets ont été construits à côté de mosquées en Suisse.
Note:
- L'organisation et surtout la structure chargée de la communication du Saint-Siège est très, voire trop complexe. Aussi, il est parfois fort difficile de s'y retrouver. Elle doit justement, à mon avis, être réformée, simplifiée et unifiée. Elle est composée: - de la salle de presse (dirigée par la Secrétairie d'Etat - dont le directeur est le Père Lombardi), du site Internet (www.vatican.va), du Centre télévisé du Vatican (CTV), de Radio Vatican (qui détient les droits sur la voix du Pape) et du journal "l'Osservatore Romano" dirigé par M. Vian. Le Père Lombardi dirige le CTV et Radio Vatican.
- Le conseil pontifical pour les communication sociales s'occupe, pour faire très court, des "recherches" mais n'occupe pas directement de la communication du Saint-Siège.
- Navarro Valls faisait partie de la "famille" du Pape Jean Paul II, avec le secrétaire Don Stanislaw Dziwisz. Il avait un contact très étroit, immédiat et direct avec le Pape. Ses liens avec la secrétairie d'Etat était plus flou.
- Le Père Lombardi rencontre environ une fois par mois le Pape Benoît XVI. La Secrétairie d'Etat, dirigé par le Cardinal Bertone, s'occupe donc de la communication du Saint Siège. Les actes officiels du Saint-Siège et de la Curie romaine (dicastères et conseils pontificaux) sont ceux que l'ont retrouvent dans les Actes du Saint Siège (Acta Apostolicae Sedis).
- Le Père Frederico Lombardi, n'est pas le porte-parole du Pape, mais le directeur de la salle de presse du Saint-Siège. Cette dernière exprime la position du Saint-Siège par des communications précises: communiqués de presse, déclarations, conférences de presse etc.
- Aussi, ni les propos des évêques de la Curie ou des Cardinaux expriment l'avis du Saint Siège. L'Osservatore Romano (journal du Vatican) est un organe officieux.
- Le Vatican n'est qu'un Etat, qui permet d'assurer la totale indépendance du Pape. Il ne dépend d'aucun souverain pour assurer sa mission spirituelle. Aussi, pour l'Eglise il faut parler du Saint-Siège, une entité de droit, reconnue internationalement, qui peut exister sans le Vatican (ce dernier existe depuis les accords du Latran de 1929 signés par le Pape Pie XI, qui mis un terme à une période, lorsque le bienheureux Pie IX, et ses successeurs (Léon XIII-Saint Pie X et Benoît XVI) se considérèrent prisonnier au Vatican, et ceci suite à la fin des Etats pontificaux en 1871 (Il Risorgimento et l'Unité italienne ).
- Conclusion:
- Le Vatican ne s'est pas exprimé (ni directement, ni indirectement) sur la votation de ce week-end, en Suisse, sur les minarets. Cette votation est laissée à la conscience des fidèles. Par contre, chaque catholique suisse est tenu de défendre la liberté religieuse et le dialogue interreligieux, en Suisse et dans le monde entier. Le Concile Vatican II s'est exprimé sur ces réalités qui sont capitales pour l'avenir de l'Eglise et du monde.
- Ces mêmes principes fondamentaux peuvent permettre de parvenir à différentes conclusions légitimes. Chaque citoyen suisse, chaque catholique a le devoir de s'informer sur les islams, en connaissant les points positifs mais aussi les dangers que cela représentent.
- L'organisation de la société revient aux laïcs. Le Pape, les évêques et les prêtres ne font pas de politique.
- L'infaibillité du Pape, dogme de foi, définie par le Concile Vatican I ( lorsqu'il s'exprime "ex cathedra" sur la foi et les moeurs ), est relativisée par ceux qui veulent se l'attribuer sur des thèmes relatifs.
- Un baptisé enseigne la vérité de l'Eglise catholique lorsqu'il est en union avec sa doctrine, avec la grande Tradition. Du Pape à ce fidèle, il a y un enseignement, une participation à l'infaillibité de la vérité. Cela concerne la foi et les moeurs (incluant relativement au temps, aussi la doctrine sociale de l'Eglise). Un baptisé est alors aussi un porte-parole du Christ. Aussi, il est important de tenir compte des différents niveaux. L'Eglise est un mystère qui touche à la foi et qui laisse, assure et défend la liberté, la conscience de chacun et l'usage de la raison.
17:22 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Les commentaires sont fermés.