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mercredi, 25 novembre 2009

Benoît XVI versus Jean Paul II ?

Un professeur de l'Université de la Sainte Croix a répondu tout récemment à une interview d'un journaliste des USA qui se proposait de brosser une tableau des 10 premières années du 3ème millénaire. Concernant l'Eglise catholique, deux Papes ont marqué leur temps. Jean Paul II, Pape ouvert de 2000 à 2005 et Benoît XVI, images-1.jpegPape fondamentaliste de 2005 à 2010. En langage technique et journalistique, cela s'appelle "un frame", une grille de lecture ou une optique précise.

Notre professeur a alors répondu qu'il ne pouvait pas aller dans ce sens, tout en soulignant qu'il avait constaté le changement de ton de la part des médias. Ils sont devenus plus agressifs et ouvertement négatifs, avec une hostilité plus radicale.

Voici quelques raisons de son affirmation:

- lors de l'élection de Jean Paul II, en 1978, Karol Wojyla fut qualifié de "polonais", formaté par un anti-communisme viscéral et un homme incapable de comprendre la modernité.

- la morale intransigeante de ce Pape utlra-conservateur sur les moeurs (avortement, contraception, préservatif ...) fut mise en contraste avec sa doctrine sociale progressiste.

- il fut critiqué à la TV, en direct, par une soeur, une religieuse américaine, pour son manque d'ouverture envers les femmes dans l'Eglise.

- Jean Paul II a très sévèrement repris, en direct à la TV, un prêtre du Nicaragua impliqué dans le régime politique. Aujourd'hui, on aurait crié au scandale.

- Hans Küng était déjà largement connu et opposant notoire de ce Pape médiéval.

- que n'a-t-on pas dit sur sa démission, car malade et trop vieux ...

Aussi, il nous reste de Jean Paul II, l'image d'un bon grand papa, ouvert aux musulmans et très médiatique. Ce fut l'effet extraordinaire de ses funérailles, un événement mondial totalement inédit. L'opinion publique à la mémoire courte, et ne peut pas revisiter les premières années de Jean Paul II, désormais lointaines.

Par contre, selon notre professeur, il y a une claire continuité entre les deux Papes. C'est Jean Paul II qui l'a appelé à ses côtés à Rome pour être son théologien, et qui a refusé par trois fois sa démission. Jean Paul II connaissait la grandeur et la réputation mondiale du Cardinal Ratzinger. Puis, la Providence nous a donné un Pape allemand, juste avant les 500 ans de la Réforme (1517-2017) qui va sans doute marquer l'histoire de l'oecuménisme, la recherche de l'Unité des chrétiens, comme le montre la crise des Anglicans et le rapprochement spectaculaire avec l'orthodoxie. Les communautés protestantes sont en chute libre.

Certes, un esprit malin pourra toujours dire que Jean Paul II était un fondamentaliste caché. Mais alors ce raisonnement donne la preuve que c'est bien l'Eglise catholique romaine qui dérange, et non pas la personne même du Pape.

 

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