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samedi, 10 octobre 2009

Suisse: s'informer sur les islams

images.jpegAu lieu de parler de racisme, d'extrême droite, d'UDC, d'affiches ... débat qui nous détourne de la question de fond, il est urgent que nous nous informions sur les islams. Outre Magdi Cristiano Allam, italien et député européen, ancien musulman baptisé par Benoît XVI, le docteur Sami Aldeeb (son blog) est un palestinien qui connaît sa matière. Il faut lui donner la parole!

Son livre, "Avenir des musulmans en Occident, le cas de la Suisse" est disponible on-line.

Merci à Vincent Pellegrini du Nouvelliste pour cette info.

 

Citoyen suisse, chrétien d’origine palestinienne, directeur du Centre de droit arabe et musulman , Dr en droit arabo-musulman, traducteur du Coran en français et de la Constitution suisse en arabe, Sami Aldeeb est aussi l’ancien responsable du droit arabo-musulman à l’Institut suisse de droit comparé à Lausanne où il a soit dit en passant monté la plus grande bibliothèque sur le droit musulman que l’on puisse trouver en Europe. Il a publié grand nombre d’ouvrages érudits sur l’islam. Il a enquêté sur le terrain et vécu en pays musulmans pour étayer ses analyses. Il connaît comme personne les docteurs musulmans et autres légistes de l’islam. Constatant l’incroyable méconnaissance sur la littérature et la réalité islamiques, il propose désormais certains de ses livres en consultation libre sur l’Internet

vendredi, 09 octobre 2009

Obama prix Nobel de la paix et le Vatican

© Copyright Sir

images.jpeg"L'attribution du Nobel de la Paix à Obama est salué et apprécié par le Vatican, à la lumière de l'effort démontré par le Président en faveur de la promotion de la paix dans le domaine international, en particulier récemment en faveur du désarmement nucléaire. Tels sont les mots prononcés aujourd'hui par le directeur de la Salle de presse vaticane, le Père F.Lombardi, qui a ensuite ajouté: " nous espérons que cette importante reconnaissance encourage ultérieurement un tel engagement si difficile mais fondamentale pour l'avenir de l'humanité, afin que cela puisse apporter les résultats espérés".

Traduit de l'italien par le Suisse Romain

N.B. Cela ne ressemble pas à un communiqué officiel du Saint Siège (même si je partage la bonne appréciation de Obama en faveur de la paix et du désarmement nucléaire).

Lire blog Pascal Décaillet

Le Nobel de la Paix a été institué en 1901, et il a été attribué à plus d'une centaine de personnalités appartenant à 30 pays ainsi qu'à des organisations gouvernementales et non-gouvernementales. Le président Obama fait désormais (sans avoir rien fait...) partie des chefs d'Etat dont l'action a été décisive pour la paix, comme Nelson Mandela, Willy Brandt, Anouar el-Sadate, Yitzhak Rabin, Lech Walesa ou Michaël Gorbatchev. Il est le troisième des présidents américains à le recevoir, après Théodore Roosevelt (1906), Woodrow Wilson (1919) et Jimmy Carter (2002).

Medjugorje: L'Eglise n'a pas reconnu les apparitions

(Traduit et résumé (du croate à l'italien) de l'italien au français par le Suisse Romain)

images-1.jpegExtraits de l'homélie de l'évêque, 6 juin 2009 ( à l'occasion de la Confirmation )

... "durant la semaine du 17 au 24 janvier 2009, je suis allé à Rome. Outre de pouvoir saluer, en tout premier lieu le Saint Père durant l'audience générale afin d'implorer sa bénédiction apostolique pour toute l'Eglise en Herzegovine, j'ai pu rencontrer les plus hauts responsables de la Congrégation de la doctrine de la Foi. Je les ai remerciés du fait que les évêques de la région de Toscane, durant leur visite ad limina ont demandé ce qu'il fallait penser du phénomène de Medjugorje. Le secrétaire d'alors, l'archevêque Angelo Amato, leur a recommandé de transmettre aux prêtres et aux fidèles, l'homélie prononcée ici à Medjugorje durant la Confirmation de la Fête-Dieu de 2006, et ils l'ont fait.

Le Cardinal William Levada, actuel préfet de la Congrégation m'a dit: "nous le disons à tous ceux qui nous demande notre avis sur Medjugorje". J'ai vu que la compétente Congrégation et la Secrétairit d'Etat du Saint Père suivent avec attention tout ce qui se passe dans notre Herzegovine.

Je redis donc, à tous, ce que j'ai déjà dit trois ans auparavant depuis ce lieu. Je redis de façon responsable, aux agents pastoraux les pères franciscains de cette paroisse, aux paroissiens, aux autres fidèles, et aux présumés voyants, que les prétendues apparitions quotidiennes, connues comme phénomène de Medjugorje, ne sont pas reconnues par l'Eglise comme authentiques, même après quelques enquêtes, et également depuis les 28 années de divulgations à travers les mass-media. Ne nous comportons pas, frères et soeurs, comme si de telles apparitions seraient reconnues et dignes de foi. Si, comme catholiques, devôts fils et filles de l'Eglise, nous voulons vivre selon les normes et l'enseignement de l'Eglise, glorifiant la Sainte Trinité, vénérant la Bienheureuse Marie toujours Vierge, l'Immaculée, Mère de Dieu dans le mystère de son Assomption au ciel, tout en confessant le Credo établi par l'Eglise, ne recourrons pas à certaines apparitions ou messages alternatifs dont la même Eglise n'a pas reconnu le caractère de surnaturalité".

source: site Internet de l'évêque

Le site évoque aussi les propos de l'évêque du lieu: 26 septembre 2009

- les médias du monde entier ont publié la nouvelle que le Saint Père, non seulement a démissioné le Père Tomislav Vlasic de l'ordre des franciscains, mais l'a aussi, sur sa demande, renvoyé de l'état clérical, le dispensant de tous les devoirs religieux et sacerdotaux, le menaçant d'excommunication. Les décrets du Saint Siège ont été rendus public par le ministre général de l'ordre de frères mineurs J.R. Carballo le 10 mars 2009.

Le regard de l'évêque:

images.jpegDans les mass-media, sont apparus des commentaires nombreux affirmant la non connexion entre le phénomène de Medjugorje et le cas du Père Vlasic. Comment n'y aurait-il pas un lien entre l'un et l'autre ? Nous désirons rappeler le lien incontestable depuis les débuts.

- Tomislav Vlasic est né le 16 janvier 1943 et fut ordonné, comme membre de la Province franciscaine de l'Herzegovine le 16 juillet 1969 à Frohleiten en Autriche... il passera à Medjugorje en 1981 sans l'avis nécessaire et sans l'approbation de l'évêque.

- selon le Père Laurentin, l'historien "presque officiel" des apparitions, le Provincial a donné au père Vlasic le permis de demeurer à Medjugorje, sans que l'évêque le sache. Il se mettra en contact, pour la seconde fois, avec les voyants. Il en deviendra le Père spirituel.

- le Provincial proposera seulement le 19 juillet 1982 le Père Vlasic comme assistant spirituel, bien qu'il aurait dû connaître son douloureux passage à Zagreb (cas de Zagreb). Depuis l'année 1981, le Père Vlasic est impliqué dans les événements, accompagnant les voyants et il est inséparablement lié au phénomène de Medjugorje, aussi par la suite.

- de plus ce phénomème s'est crée en quelque sorte aussi avant "ce début". Déjà en mai 1981, plus d'un mois avant le début des apparitions, le Père Vlasic s'est rendu à Rome pour un Congrès internationale (Renouveau). Une soeur (Briege McKenna) eu une vision: "elle vit le Père assis et entouré d'une grande foule; autour de lui, dans le lieu où il était assis, coulaient des ruisseaux d'eau". Un autre religieux, le Père Tardiff, dominicain, lui dit une prophétie: "N'ayez pas peur, je vous enverrai ma Mère". Après deux semaines, la Madonne commence à apparaître.

- il y a des preuves écrites: le Père Tomislav Vladic et Slavko Barbaric disent aux voyants ce qu'ils doivent dire aux gens / "les voyants ne doivent faire aucunes déclarations sans que nous en soyons informés" / il y aura des erreurs théologiques dans les messages / l'apparition loue l'oeuvre de Vlasic /  l'apparition recommande Vlasic comme Père spirituel, selon la providence divine / Vladic canalisera les apparitions.

- le Père Vlasic est donc le propagateur des apparitions et le mystificateur des événements.

- dans une lettre, il se présente le 13 juin 1984 au Pape comme celui qui, par la divine providence, guide les voyants de Medjugorje. Il l'informe que Marie continue à raconter sa vie aux voyants. Il annonce au Pape qu'il sera à Rome du 29 avril au 10 mai pour une réunion internationale. "Je sais que vous êtes très occupé, pourtant si vous pouviez me recevoir pour quelque minutes, j'aurais à vous dire quelques points capitaux sur les apparitions". - Le Pape Jean Paul II ne le recevra pas.

Synode sur l'Afrique: CNS

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« Chroniques du Vatican »: Le Synode des Evêques pour l’Afrique

 

John Thavis: Le Synode des évêques pour l’Afrique s’est ouvert cette semaine au Vatican. Il rassemblera pendant plus de trois semaines quelque 200 évêques du continent africain. Beaucoup de questions sont sur le tapis comme la meilleure manière pour l’Eglise de diffuser l’Evangile en Afrique. Aujourd’hui nous consacrons notre « Chronique vaticane » à la première semaine du Synode. Je suis John Thavis, rédacteur en chef du « Catholic News Service » à Rome.


Carol Glatz: Et moi je suis Carol Glatz, correspondante du CNS à Rome. Le Synode des évêques est une des plus vieilles institutions de l’Eglise qui, avec le temps, est devenu un véritable organe consultatif du Pape (ndlr: erreur, cela date de 1968! inauguré par Paul VI). Voila comment ça fonctionne: les évêques tiennent un bref discours sur les principaux thèmes, puis se réunissent en groupes de travail linguistique et, à la fin, présentent au Pape une liste de propositions dont il se servira pour rédiger le document final . Ce synode pour l’Afrique traite en effet de différents thèmes, des rivalités ethniques à la sauvegarde de l’environnement.


JT: Benoît XVI, qui participe à toutes les congrégations générales, a souligné lors de la messe d’ouverture l’une des grandes priorités, affirmant que l’Eglise doit être une force plus efficace de réconciliation en Afrique et doit s’opposer aux « déchets spirituels toxiques » importés de l’occident. Il a dit aussi que le monde développé, sous prétexte d’aider l’Afrique, exporte en réalité un style de vie matérialiste et le relativisme moral, dans une sorte de colonialisme culturel.


CG: Dans leurs interventions de nombreux évêques ont estimé que l’Afrique elle-même avait besoin d’un examen de conscience. Le cardinal Polycarpe Pengo de Tanzanie a parlé d’égoïsme, d’avidité matérielle et de conflits ethniques sur le continent, faisant remarquer que l’Eglise n’a pas été exempte de telles erreurs. Donc au lieu de pointer le doigt contre les autres, les évêques semblent suggérer que l’Eglise doit tout d’abord mettre en pratique ce qu’elle prêche.

JT: L’Afrique étant un continent complexe, la liste des questions est donc infinie et les priorités pastorales sont très diversifiées. Ainsi les évêques d’Afrique du Nord, sont confrontés aux rapports avec les musulmans. Les évêques d’Afrique centrale ont à faire face aux conflits incessants et aux problèmes des réfugiés. Un évêque de la corne de l’Afrique a parlé quant à lui des dégâts que provoquent le trafic des armes et la piraterie en mer.


CG: Si ce synode est centré sur l’Afrique, il n’est pas moins attentif à la situation internationale. Le premier jour en effet, le président Barack Obama a été cité trois fois. Un évêque a affirmé que l’élection de Barack Obama n’a pas été seulement une pierre d’angle pour les afro-américains, mais également un signe d’espérance pour une bonne entente entre les races et les ethnies dans le monde entier.

Mais nous ne sommes qu’au début de ce synode. Au cours des prochaines semaines nous vous ferons part des autres faits saillants.

Obama prix Nobel de la paix

1843872452.jpgLe Président des Etats-Unis sera prix Nobel de la Paix. Il est vrai que dans le domaine de la politique internationale, Obama rejoint les efforts de la diplomatie du Saint-Siège. Reste à faire de gros efforts pour la bioéthique et l'avortement, fondements de toute paix durable.

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Souvenons-nous que le Jérome Lejeune, le savant qui a découvert la trisomie 21, s'était vu refuser le Nobel, car en faveur de la vie. Et enfin l'acte héroïque de Mary Ann Glendon refusant les honneurs de Notre Dame University.

"En août 1969, la société américaine de génétique décerne à Jérôme le "William Allen Mémorial Award", la plus haute distinction qui puisse être accordée à un généticien. Dès son arrivée à Sanimages.jpeg Francisco, où on doit la lui remettre, Jérôme perçoit nettement qu'on envisage d'autoriser l'avortement des enfants trisomiques. Le prétexte est qu'il serait cruel, inhumain, de laisser venir au monde de pauvres êtres voués à une vie inférieure, et représentant une charge intolérable pour leur famille. Jérôme tremble : "Par ma découverte, se dit-il, j'ai rendu possible ce honteux calcul !". Après la remise du prix, il doit prononcer devant ses confrères une conférence. Aura-t-il le courage de dire la vérité ? Un mot célèbre de saint Augustin lui revient en mémoire : "Deux amours ont fait deux cités : l'amour de soi poussé jusqu'au mépris de Dieu a fait la cité terrestre, l'amour de Dieu poussé jusqu'au mépris de soi a fait la cité céleste". Peu importe sa cote dans le monde scientifique : Ce que vous avez fait au plus petit d'entre les miens, a dit Jésus, en vérité c'est à Moi que vous l'avez fait! (Mt 25, 40)

II parlera ! "Dès le premier instant de la conception tout est là, rien ne sera plus ajouté. La tentation de supprimer par l’avortement des petits d’hommes malades va à l’encontre de la loi morale, dont la génétique confirme le bien-fondé ; cette morale n’est pas une loi arbitraire". Pas un applaudissement : silence hostile ou gêné parmi ces hommes qui sont l'élite de sa profession. Jérôme les a heurtés de front. Il écrit à son épouse : "Aujourd'hui, j'ai perdu mon " Nobel " de médecine" ; mais il est en paix. Il confie à son journal intime : "Le racisme chromosomique est brandi comme un drapeau de liberté... Que cette négation de la médecine, de toute la fraternité biologique qui lie les hommes, soit la seule application pratique de la connaissance de la trisomie 21 est plus qu'un crève-cœur... Protéger les déshérités, quelle idée réactionnaire, rétrograde, intégriste, inhumaine !".

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Plus haute distinction américaine catholique refusée par une grande Dame. L'inscription sur la médaille "Laetare Medal": “Truth is mighty, and it shall prevail.” Magna est veritas et prevalebit; "La vérité est forte et l'emportera". Mme Ann Mary Glendon (envoyée spécial du Saint Siège pour les conférences de l'ONU avec Navaro Valls, porte-parole de Jean Paul II ; ancienne ambassadrice des USA près le Saint-Siège) avait refusé cette plus haute distinction descernée par l'Université Notre Dame aux USA qui attribuait en même temps le "doctora honoris causa" à Barack Obama.

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images.jpeg"Le plus grand destructeur de la paix aujourd'hui est le crime commis contre l'innocent enfant à naître. Si une mère peut tuer son enfant, dans son propre sein, qu'est-ce qui nous empêche, à vous et à moi, de nous entre-tuer les uns les autres ?"

Mère Teresa de Calcuta, prix Nobel de la Paix

Josephum

images.jpeg"Pie XII, affligé, leva sa voix contre la guerre voulue par la national-socialisme, qui avec le drame de la Shoah, a blessé surtout le peuple juif, objet d'une extermination programmée".

Benoît XVI, Rome, le 8 octobre 2009, à la fin d'un concert à la Via della Conciliazione (Auditorium) pour marquer la fin de la seconde guerre mondiale*, avec la présence du Président de la République d'Italie Giorgio Napolitano.

 

*lire la note, car aujourd'hui, c'est l'anniversaire du retour à Dieu du grand Pie XII ( + 9 octobre 1958)

 

CONTRE LA TENTATION DE LA GUERRE

CITE DU VATICAN, 9 OCT 2009 (VIS).

Hier soir, Benoît XVI a assisté à l'auditorium de la Via delle Conciliazione, au concert "Les jeunes contre la guerre", donné par la InterRegionales Jugendsinfonie Orchester, dirigé par Jochem Hochstenbach. Le répertoire incluait des compositions de Malher et Mendelssohn et des textes de Goethe, Heine, Celan et Brecht, qui ont été lus ainsi que deux poésies d'enfants prisonniers du camp de Theresienstadt, lues par Michelle Breedt et Klaus Maria Brandauer.

Le concert était organisé par le Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme, l'ambassade d'Allemagne près le Saint-Siège et le Europäisches KulturForum Mainau, à l'occasion du 70 anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale. A la fin du concert, le Saint-Père a prononcé une brève allocution, manifestant sa joie d'assister à une initiative qui, "en utilisant le langage universel de la musique, veut encourager les jeunes à construire ensemble l'avenir du monde, en s'inspirant des valeurs de paix et de fraternité entre les hommes": "Ce soir, nous nous remémorons la tragédie de la Seconde Guerre mondiale, page douloureuse de l'histoire, empreinte de violence et de déshumanité, qui a causé de la mort de millions de personnes, laissant les vainqueurs divisés et l'Europe à reconstruire. La guerre, voulue par le national-socialisme, a touché de nombreuses populations innocentes d'Europe et des autres continents, et, par la tragédie de la Shoah, elle a surtout blessé le peuple juif, objet d'une extermination programmée. Et pourtant, les nombreux appels à la raison et à la paix lancés de toute part ne manquèrent pas. Ici, à Rome, résonne encore la voix de mon vénéré prédécesseur Pie XII. Dans son message-radio du 24 août 1939, juste avant que n'éclate la guerre, il a proclamé fermement: 'On ne perd rien avec la paix mais tout peut l'être avec la guerre'. Que le rappel de ces tristes évènements soit un avertissement, pour les nouvelles générations, à ne plus jamais céder à la tentation de la guerre".

Le Pape a ensuite évoqué le vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin, "symbole éloquent de la fin des régimes totalitaires communistes de cette Europe", et s'est exclamé: "L'Europe et le monde entier ont soif de liberté et de paix! Construisons ensemble la vraie civilisation, non pas fondée sur la force, mais fruit de la victoire sur nous-mêmes, sur la puissance de l'injustice, de l'égoïsme et de la haine, qui peut atteindre l'homme jusqu'à le défigurer. Le mouvement œcuménique...peut contribuer à la construire -a conclu le Saint-Père- en travaillant de concert avec les juifs et avec tous les croyants. Que Dieu nous bénisse et accorde à l'humanité son don de paix!".

jeudi, 08 octobre 2009

"Scripta manent": Le ni oui, ni non, de Frédéric Mitterand

 

Verba volant, scripta manent

 

"Les paroles s'envolent, mais les écrits restent"

 

« J’ai pris le pli de payer pour des garçons [...] Évidemment, j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur le commerce des garçons d’ici .[...] Je sais ce qu’il y a de vrai. La misère ambiante, le maquereautage généralisé, les montagnes de dollars que ça rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. Mais cela ne m’empêche pas d’y retourner. Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves m’excitent énormément […]

On ne pourrait juger qu’un tel spectacle abominable d’un point de vue moral, mais il me plaît au-delà du raisonnable […] La profusion de jeunes garçons très attrayants et immédiatement disponibles me met dans un état de désir que je n’ai plus besoin de réfréner ou d’occulter. L’argent et le sexe, je suis au cœur de mon système, celui qui fonctionne enfin car je sais qu’on ne me refusera pas. »

Paul VI et Soeur Lucie, voyante de Fatima

images.jpeg"A l'occasion de la venue de l'évêque de Rome à Fatima, soeur Lucia dos Santos laissa la clotûre de son monastère de Coimbra ( Carmel ) et assista aux célébrations avec Paul VI. Ce dernier la pris par la main comme pour la présenter à la foule qui afin qu'elle acclame la voyante. Mais il ne voulu pas parler avec elle en privé, si cela exclue de fait un bref salut en présence de l'évêque du lieu, de Leiria, dans sa résidence.

Ce refus du Pape est fixé sur les pélicules des opérateurs TV: soeur Lucia s'agenouille devant Paul VI, assis sur le trône, qui avec un geste aimable lui met un peu de côté son voile qui lui couvre une partie de son visage, comme pour mieux la regarder. Puis la conduite du Pape change de façon imprévue, on entrevoie qu'il refuse et le Pape invite la religieuse à ne pas insister, avec un geste définitif. Lucie voulait un entretien seul à seul, et Paul VI l'invite à passer par son évêque ".

Andrea Tornielli, Paul VI. L'audace d'un Pape, Ed. Mondadori, pg.463.

 

Très belle attitude du Pape Paul VI qui confirme le rôle de l'évêque. Pour Medjugorje, il est recquis la même attitude pour les catholiques. L'autorité de l'évêque du lieu est fondamentale; c'est même le Pape qui lui donne cette autorité.  Aussi, une explication des événements autour de Medjugorje sur le site Internet de l'évêque de Mostar, datant de cet été "agité", sera traduite prochainement sur ce site. Merci à la personne qui me l'a envoyée.

Béatification du serviteur de Dieu Jean Paul II

images-1.jpegLa rumeur se fait plus insistante. Jean Paul II pourrait être béatifié en avril ou mai 2010, soit 5 ans après son retour à la maison du Père survenu le 2 avril 2005, mais aussi durant l'année sacerdotale voulue par le Pape Benoît XVI. Lorsqu'on sait l'impact que la vie du serviteur de Dieu a eu sur la décision des jeunes prêtres à embrasser la vocation sacerdotale, cela serait une magnifique nouvelle.

mercredi, 07 octobre 2009

Le Christ, au coeur de toutes choses

Logo_h2o_fr.jpg40 000 personnes à l'audience du Saint Père. Sur le site de H2ONews, catéchèse du Pape de ce mercredi 7 octobre et aussi des interviews des membres du Synode sur l'Afrique (également reprises par KTO).

mardi, 06 octobre 2009

Josephum

"Dieu est proche, ne le cherche pas par des voyages dans l'espace, car Dieu est en toi et avec toi."

Benoît XVI

sinodo13.jpg

 

 

Scier la branche sur laquelle on est assis

images.jpegLa Jeunesse socialiste suisse (JSS), par son comité national, a annoncé lundi s’opposer fermement à l’initiative populaire anti-minarets en revendiquant une séparation stricte entre l’Eglise et l’Etat. La JSS propose notamment la suppression de l’impôt ecclésiastique, la fermeture des facultés de théologie, le retrait des crucifix dans les classes, l’abolition de l’expression “Au nom de Dieu Tout-Puissant” dans la Constitution Fédérale.

source: blog de Vincent Pellegrini

Note: On peut discuter sur la séparation Eglise-Etat. Mais sans le christianisme, et le judaïsme, que serait la Suisse ? D'où vient la croix suisse ? Que veut dire Jungfrau ? Dites-moi l'origine des innombrables noms de villages ou villes, comme Saint Maurice, Saint Martin, Saint Gall ? Qui est à l'origine des Universités ? du droit international ? d'où viennent les vignes ? la bière ? l'origine des notes de musiques ? ... S'ils coupent leurs racines, ils vont vraiment finir par perdre la tête. Par contre: qui veut pendre les homosexuels ? lapider la femme adultère ? voiler les femmes ? séparer les hommes des femmes ? considérer la femme comme inférieure à l'homme ? unir la société, la politique avec la religion ?

Une petite phrase: un prochain Pape noir ?

images.jpegLa seconde petite phrase poursuit son tour du monde. Les mots sont comme le vent, on ne sait pas trop où ils vont.

Quand un cardinal parle mal, sans sérieuse préparation, on pourrait se fâcher tout rouge! images.jpeg

 

 

 

Il n' y a pas de fumée sans feu, c'est bien connu. Or, c'est une fumée noire ... car Benoît XVI est bien toujours notre Pape bien-aimé ! que Dieu a choisi.

Le Pape noir:

Le Figaro: Vers un pape noir ?
La Croix (AFP): Pourquoi pas un Pape africain?
Le Nouvel Obs: Un cardinal ghanéen pense que le prochain pape pourrait être noir
Le Nouvelliste (suisse): Scenario: un pape noir... rendez-vous est pris

Anecdote: Ce matin, en arrivant aux cours, un ami étudiant colombien me dit: - "un cardinal africain a défendu le préservatif". Je lui demande la source. - "AFP" me répond-t-il !

 

lundi, 05 octobre 2009

Le préservatif et le Synode africain?

6a00d83451619c69e20120a5bf94d6970b-120wi.jpgIl fallait s'y attendre: lorsqu'un Cardinal va en conférence de presse sans s'être préparé, les réponses peuvent être ambigües. La petite phrase a eu tôt fait d'entrée, à nouveau par l'AFP !, dans le monde de la communication qui titre: "un cardinal africain défend l'usage du préservatif".

Le but est d'opposer le Pape aux évêques, afin de l'isoler (les évêques africains avaient eu l'audace d'être avec Benoît XVI); de relancer la polémique sur les justes propos du Pape dans l'avion vers l'Afrique (surtout en soulignant le terme: usage - et non plus distribution avec l'argent comme l'avait dit Benoît XVI...); et enfin de donner le ton média à ce synode, d'en changer "le frame", le cadre, l'angle d'attaque: et la colonisation ? et la pauvreté ? et les injustices ? et ...

Reste que le titre est à moitié vrai, ou à moitié faux. Le Cardinal a en fait déclaré que le préservatif donnait des résultats positifs que dans un couple marié, soit si l'un est atteint par le virus du sida.

La question est légitime et se pose au niveau moral: certes, la contraception est intrinséquement désordonée dans un couple, car séparant l'unicité de l'acte sexuel (union/amour et procréation) conformément à l'enseignement de l'Eglise. Cette dernière s'appuie sur la raison, la connaissance de la nature humaine, surtout la capacité du don total à l'autre (aimer c'est se donner), donc sur l'encyclique du Pape Paul VI "Humanae Vitae", développée par le Pape Jean Paul II, le grand promoteur de l'amour pour les couples et l'avocat des femmes et des familles.

Mais dans la cadre du sida, le préservatif tient aussi une certaine place, mais la dernière ( souvenons-nous de l'abc: A: abstinence; B: be faithfull - sois fidèle; C: if not, codoms - si pas capable, préservatifs ).

Est-ce qu'un couple stable, peut user du préservatif si le mari ou la femme est atteint du sida ? Certains moralistes répondent par oui, d'autres par non. Certains prônent l'abstinence. En effet le préservatif n'est pas 100%. Le Cardinal était à ce niveau de subtilité, qui ne passe pas dans les médias.

Alors, zut à la fin. Dans notre monde, l'Eglise catholique reste sans doute la seule institution qui a suffisamment de cou.....  pour parler vrai aux gens. Normal, elle n'a rien à vendre mais le Christ à donner!

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Ceci dit, il serait vraiment dommage de regarder à nouveau l'immense continent africain à travers les lunettes obsessionnelles des riches, donc des préservatifs occidentaux ! Il faut réapprendre le premier de tous les commandements: aimer Dieu et son prochain comme soi-même. Alors, avec la prière, la pratique des sacrements, la messe et la confession, le 6ème commandement se met en place avec la grâce de Dieu et le secours de la Vierge Marie. Saint Augustin, le maître à penser de notre Pape, a bien raison: "Aime et fais ce que tu veux".

 

Les vrais propos

ROME, Lundi 5 octobre 2009 (ZENIT.org)

- A l'issue de la première session du synode des évêques ce matin, au Vatican, le rapporteur du synode, le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, évêque de Cape Coast, au Ghana, a lancé un appel pour que l'on investisse dans les traitements anti-rétroviraux, efficaces pour soigner les malades du SIDA, plus que dans la production de préservatifs, inefficaces dans le contexte africain.

A une question de la presse sur la prévention du SIDA, le cardinal ghanéen a souligné que le SIDA était une tragédie en Afrique, mais il a voulu rendre publics les résultats d'une enquête faite dans les hôpitaux catholiques africains, notamment dans son pays, le Ghana : les services hospitaliers catholiques soignent 20 % des malades.

Il a résumé ainsi les deux propositions pour enrayer le SIDA : la découverte des anti-rétroviraux, encore beaucoup trop chers, et l'utilisation du préservatif, jusqu'ici inefficace.

Les résultats de l'enquête citée par le cardinal - en anglais - indiquent que « l'utilisation du préservatif ne devient effective que dans les familles dans lesquelles le couple est croyant ».

Pour que le préservatif soit efficace, a-t-il fait observer, il exige la « fidélité », en particulier dans le cas où l'un des deux membres du couple est atteint par le virus.

Il a souligné cette contradiction : « Nous sommes en train de parler d'un produit d'usine et il y a différentes qualités », et lorsque le préservatif qui arrive au Ghana est de bonne qualité il « donne un sentiment de sécurité » qui au contraire « facilite plutôt la diffusion du SIDA ».

Sans fidélité dans le couple, le préservatif n'apporte pas de résultat, a constaté l'archevêque africain.

Quant aux traitements anti-rétroviraux, ils apportent « des résultats confirmés » mais ils restent « trop chers » pour la population.

C'est la raison pour laquelle « pour obtenir des résultats », le cardinal Turkson a suggéré que les décideurs investissent d'abord dans les médicaments anti-rétroviraux et pas tant dans les préservatifs.

Jesús Colina - Anita S. Bourdin

Petites phrases autour du Synode ...

images.jpegDeux thèmes risquent de masquer quelque peu, d'entrée de jeu, le véritable enjeu du Synode sur l'Afrique:

- l'usage du préservatif dans un couple marié, dont l'un est séropositif (question morale légitime).

- le temps est venu pour un Pape du continent africain: "Après Obama et Annan (Onu), il serait bien d'avoir un Pape noir".

Voyons voir ce que ces deux petites phrases, prononcées lors d'une interview, dont la dernière sous forme d'humour, par le Cardinal Turkson (Ghana), vont réussir à faire au niveau de la communication planétaire autour du Pape ?

La "Reppublica" et "Il Corriere della Sera" (deux journaux concurrents italiens) parlent déjà de ces propos "marginaux". Cela montre au moins comment parler aux médias aujourd'hui: simplement sous mode de petits slogans publicitaires...

dimanche, 04 octobre 2009

Qu'est-ce qu'un Synode ?

sinodo9.jpg"Le Synode constitue toujours une expérience ecclésiale intense, une expérience de responsabilité pastorale collégiale vis-à-vis d'un aspect spécifique de la vie de l'Eglise, ou, comme dans ce cas, d'une partie du peuple chrétien déterminée en fonction de l'aire géographique. Le pape et ses plus stricts collaborateurs se réunissent avec les Membres désignés de l'Assemblée, avec les Experts et les Auditeurs, pour approfondir le thème choisi. Il est important de souligner qu'il ne s'agit pas d'un congrès d'étude ni d'une assemblée programmatique. Si l'on écoute des interventions magistrales, si l'on se concerte en groupes, nous savons bien que nous ne sommes pas les protagonistes : c'est le Seigneur, son Esprit Saint qui guide l'Eglise.

La chose la plus importante pour tous est d'écouter : s'écouter les uns les autres et, tous ensemble, écouter ce que le Seigneur veut nous dire. C'est pourquoi le synode se déroule dans un climat de foi et de prière, en obéissance religieuse à la Parole de Dieu. Il revient au Successeur de Pierre de convoquer, de guider les Assemblées synodales, de recueillir ce qui est ressorti des travaux et d'offrir ensuite des indications pastorales opportunes".

Benoît XVI, Angélus, 4 octobre 2009

Polanski: Deux poids, deux mesures ?

images.jpegL'éditorial par Ariane Dayer, rédactrice en chef:

Insoutenable. L'image d'un homme qui utilise sa supériorité d'adulte, sa posture de modèle de foi, de détenteur du mystère

... On gère ça entre soi. Comme si l'institution était hors du monde, comme si elle avait droit à un statut à part. Comme si - et c'est inadmissible - ces coupables-là l'étaient un peu moins que les autres.

Un cas d'abus, ce n'est pas un obscur point d'exégèse à débattre deux siècles, enfermé dans un conclave entre spécialistes du droit canon. C'est simplement un acte hors la loi. ...  Si elle avait contribué à faire arrêter cet homme, il aurait peut-être évité ne serait-ce qu'un cas de récidive. C'est peu, c'est énorme.

Cessons de tolérer l'existence de deux mondes séparés: le nôtre et celui des hommes de Dieu. Le seul qui doit être respecté est celui des enfances dévastées.


images-1.jpegL'éditorial par Ariane Dayer, rédactrice en chef:

Mandat d'arrêt

Cet homme-là a réalisé «Le pianiste». Il savait de quoi il parlait: Roman Polanski était lui-même, à l'âge de 6 ans, dans le ghetto de Cracovie. Une vie bâtie sur les cendres, puisqu'une partie de sa famille a été exterminée pendant la Seconde Guerre mondiale. Le pays qui l'arrête aujourd'hui est le nôtre. Et la honte est absolue.

Un artiste, un créateur peut donc être invité à participer à un festival en Suisse et se faire arrêter à sa descente d'avion. Notre système politique et judiciaire profite des événements culturels pour y mener ses petits jeux d'épuration. Il vient y puiser des gages pour rafistoler ses relations désastreuses avec les Etats-Unis. Inadmissible.

Faudra-t-il bientôt réserver des cachots à chaque manifestation culturelle? Quel est le statut des artistes dans ce pays? Ce sont les vraies questions qui se posent aujourd'hui, plus importantes encore que l'effet de cette polémique sur l'image de la Suisse.

Bien sûr, la jeune fille à la base de l'affaire n'avait que 13 ans lorsque le cinéaste a eu des rapports avec elle et c'est inexcusable. Mais, si le cas était juridiquement si clair, si Roman Polanski était un visiteur irrecevable, pourquoi l'a-t-on laissé venir séjourner tant de fois chez nous comme le prouve notre enquête?

Cet homme-là a réalisé «Le pianiste» et l'on aurait aimé que les sept personnes qui dirigent ce pays s'en souviennent. Qu'il y en ait une, au moins, pour s'insurger. Pour oser dire que les sursauts tardifs de juridisme étroit et la servilité envers les Etats-Unis ne doivent pas l'emporter sur la reconnaissance du statut artistique. Qu'on ne met pas la culture sous mandat d'arrêt.

Source: La soupe est pleine, RSR1, 4 octobre 2009

Note: La comparaison entre ces deux éditoriaux d'Ariane Dayer (Le Matin), l'un concernant un prêtre catholique capucin le 16 janvier 2008 et l'autre Polanski le 28 septembre 2009 se passe de commentaires, car trop révélatrice d'un double langage pour combattre le fléau de la pédophilie.

The Guardian ne se réjouit pas de la visite de Benoît XVI

6a00d83451ed6e69e20120a60f158a970c-320wi.jpgPour la prochaine visite de Benoît XVI en Angleterre (2010), The Guardian (journal anglais) se lance dans une litanie de reproches infondés envers l'hôte de marque que la grande majorité se réjouit d'accueillir.

Le Pape se voit accusé, ni plus ni moins, de: protéger les pédophiles, d'être complice des morts du Sida en Afrique, d'être contre la théologie de la libération (qui demande la justice sociale), de s'opposer à la femme (car contre le sacerdoce des femmes; d'être en faveur de la criminalisation de l'avortement) et enfin de favoriser le suicide des gays.

Le pire: ces calomnies de Tanya Gold, une journaliste freelance, ont pignon sur rue et sont présentes dans l'imaginaire collectif.

Dans mon expérience de prêtre, je vois combien l'Eglise catholique aide une foule de personnes à vivre au jour le jour au milieu des difficultés de la vie.

Benoît XVI ouvre le Synode sur l'Afrique

... une maladie déjà diffusée dans le monde occidental, à savoir le matérialisme pratique, associé à la pensée relativiste et nihiliste. Sans parler de la genèse de tels maux de l’esprit, il est toutefois indiscutable que le soi-disant “premier” monde ait parfois exporté et continue d’exporter des déchets toxiques spirituels qui contaminent les populations des autres continents, parmi lesquels justement les populations africaines. C’est en ce sens que le colonialisme, accompli sur le plan politique, n’est jamais tout à fait terminé ...

index_synode.jpg

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Vénérés Frères dans l’Épiscopat et dans le Sacerdoce,
Mesdames et Messieurs,
Chers frères et sœurs!

Pax vobis - la paix soit avec vous! Au travers de cette salutation liturgique, je m’adresse à vous tous, rassemblés dans cette Basilique vaticane où, voici quinze ans, le 10 avril 1994, le Serviteur de Dieu Jean-Paul II ouvrit la Première Assemblée pour l’Afrique du Synode des Évêques. Le fait que nous nous retrouvions ici aujourd’hui pour inaugurer la seconde, signifie qu’il s’est agit d’un événement certainement historique mais non pas isolé. Elle a constitué l’arrivée d’un chemin qui, par la suite, s’est poursuivi et qui arrive désormais à une nouvelle étape significative de validation et de relance. Louons pour cela le Seigneur! J’adresse la plus cordiale bienvenue aux membres de l’Assemblée synodale qui concélèbrent avec moi cette Sainte Eucharistie, aux Experts et aux Auditeurs, en particulier à ceux qui proviennent de la terre d’Afrique. Je salue avec une reconnaissance toute particulière le Secrétaire général du Synode et ses collaborateurs. Je suis très heureux de la présence parmi nous de Sa Sainteté Abuna Paulos, Patriarche de l’Église orthodoxe Tewahedo d’Éthiopie, que je remercie cordialement, ainsi que de celle des Délégués fraternels des autres Églises et Communautés ecclésiales. Je suis heureux d’accueillir également les Autorités civiles et Messieurs les Ambassadeurs qui ont bien voulu participer à ce moment. Je salue affectueusement les prêtres, les religieuses et les religieux, les représentants d’organismes, de mouvements et d’associations ainsi que le chœur congolais qui, avec la Chapelle Sixtine, anime notre Célébration eucharistique.

Les lectures bibliques de ce dimanche parlent du mariage. Mais, plus profondément, elles parlent du dessein de la Création, de l’origine et donc de Dieu. Sur ce plan converge également la deuxième lecture, tirée de la Lettre aux Hébreux, là où elle dit: “Jésus qui sanctifie, et les hommes qui sont sanctifiés, sont de la même race; et, pour cette raison, il n'a pas honte de les appeler ses frères”. De l’ensemble des lectures, ressort donc de manière évidente le primat de Dieu Créateur, avec la validité éternelle de son empreinte originelle et la priorité absolue de sa seigneurie, cette seigneurie que les enfants savent mieux accueillir que les adultes raison pour laquelle Jésus les indique comme modèle pour entrer dans le Royaume des cieux. Or la reconnaissance de la seigneurie absolue de Dieu représente certainement l’une des caractéristiques les plus importantes et unificatrices de la culture africaine. Naturellement, il existe en Afrique de nombreuses cultures différentes, mais elles semblent toutes s’accorder sur ce point: Dieu est le Créateur et la source de la vie. Or la vie - nous le savons bien - se manifeste en premier lieu dans l’union entre l’homme et la femme et dans la naissance des enfants; la loi divine, écrite dans la nature, est donc plus forte, prééminente, par rapport à toute loi humaine, selon l’affirmation nette et concise de Jésus: “ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas !”. La perspective n’est pas avant tout morale: avant le devoir elle concerne l’être, l’ordre inscrit dans la Création.

Chers frères et sœurs, c’est en ce sens, que la liturgie de la Parole de ce jour - au-delà de la première impression - se révèle particulièrement adaptée pour accompagner l’ouverture d’une Assemblée synodale dédiée à l’Afrique. Je voudrais souligner en particulier certains aspects qui émergent avec force et qui concernent le travail qui nous attend. Le premier a déjà été évoqué: le primat de Dieu, Créateur et Seigneur. Le deuxième: le mariage. Le troisième: les enfants. À propos du premier aspect, l’Afrique est dépositaire d’un trésor inestimable pour le monde entier: son profond sens de Dieu que j’ai eu l’occasion de percevoir directement au cours des rencontres que j’ai eues avec les Évêques africains en visite ad Limina et plus encore lors de mon récent voyage apostolique au Cameroun et en Angola dont je conserve un souvenir agréable et ému. C’est justement à ce pèlerinage en terre africaine que je voudrais me référer parce qu’en ces jours-là, j’ai ouvert idéalement cette Assemblée synodale, en remettant l’Instrumentum Laboris aux Présidents des Conférences épiscopales et aux Chefs des Synodes des Évêques des Églises orientales catholiques.

Lorsque l’on parle des trésors de l’Afrique, notre pensée va immédiatement aux ressources dont est riche le continent et qui sont malheureusement devenues, et continuent parfois de l’être, une source d’exploitation, de conflit et de corruption. La Parole de Dieu nous fait au contraire nous tourner vers un autre patrimoine: le patrimoine spirituel et culturel dont l’humanité a besoin encore plus que des matières premières. “En effet - dirait Jésus - quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier en le payant de sa vie?”. De ce point de vue, l’Afrique représente un immense “poumon” spirituel, pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance. Mais ce “poumon” peut aussi tomber malade. Et, à l’heure actuelle, au moins deux dangereuses pathologies sont en train de l’attaquer: avant tout, une maladie déjà diffusée dans le monde occidental, à savoir le matérialisme pratique, associé à la pensée relativiste et nihiliste. Sans parler de la genèse de tels maux de l’esprit, il est toutefois indiscutable que le soi-disant “premier” monde ait parfois exporté et continue d’exporter des déchets toxiques spirituels qui contaminent les populations des autres continents, parmi lesquels justement les populations africaines. C’est en ce sens que le colonialisme, accompli sur le plan politique, n’est jamais tout à fait terminé. Mais, justement dans cette perspective, il faut signaler un second “virus” qui pourrait également toucher l’Afrique, à savoir le fondamentalisme religieux, lié à des intérêts politiques et économiques. Des groupes qui s’inspirent aux différents appartenances religieuses sont en train de se répandre sur le continent africain; ils le font au nom de Dieu, mais selon une logique opposée à la logique divine, c’est-à-dire en enseignant et en pratiquant non pas l’amour et le respect de la liberté, mais l’intolérance et la violence.

En ce qui concerne le thème du mariage, le texte du chapitre 2 du Livre de la Genèse nous en a rappelé le fondement éternel, que Jésus lui-même a confirmé: “À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un”. Comment ne pas rappeler l’étonnant cycle de catéchèse que le Serviteur de Dieu Jean-Paul II a dédié à un tel argument, à partir d’une exégèse ô combien approfondie de ce texte biblique? Aujourd’hui, en nous le proposant justement à l’ouverture du Synode, la liturgie nous offre la lumière surabondante de la vérité révélée et incarnée dans le Christ, avec laquelle on peut considérer la thématique complexe du mariage dans le contexte africain ecclésial et social. Sur cet autre point cependant, je voudrais brièvement saisir une suggestion qui précède toute réflexion et indication de type moral, et qui se relie encore au primat du sens du sacré et de Dieu. Le mariage, tel que la Bible nous le présente, n’existe pas en dehors de la relation avec Dieu. La vie conjugale entre l’homme et la femme, et donc de la famille qui en dérive, est inscrite dans la communion avec Dieu et, à la lumière du Nouveau Testament, devient icône de l’Amour trinitaire et sacrement de l’union du Christ avec l’Église. Dans la mesure où elle conserve et développe sa foi, l’Afrique pourra trouver des ressources immenses à donner en faveur de la famille fondée sur le mariage. 

En incluant également dans la péricope évangélique le texte sur Jésus et les enfants, la liturgie nous invite à considérer d’ores et déjà, dans notre sollicitude pastorale, la réalité de l’enfance qui constitue une grande partie, même si elle est malheureusement souffrante, de la population africaine. Dans la scène où Jésus accueille les enfants, en s’opposant avec dédain à ces disciples qui voulaient eux-mêmes les éloigner, nous voyons l’image de l’Église qui, en Afrique et dans toute autre partie de la terre, manifeste sa propre maternité surtout à l’égard des plus petits, même lorsqu’ils ne sont pas encore nés. Comme le Seigneur Jésus, l’Église ne voit pas en eux avant tout des destinataires d’assistance, et encore moins que jamais de piétisme ou de manipulation, mais des personnes à part entière qui, avec leur propre façon d’être, montrent la voie maîtresse pour entrer dans le règne de Dieu, à savoir celle qui consiste à se remettre sans condition à son amour.

Chers frères, ces indications qui proviennent de la Parole de Dieu s’inscrivent dans le large horizon de l’Assemblée synodale qui commence aujourd’hui, et qui se rattache à celle déjà dédiée précédemment au continent africain, dont les fruits ont été présentés par le Pape Jean-Paul II, de vénérée mémoire, dans l’Exhortation apostolique “Ecclesia in Africa”. Reste naturellement valide et actuel le devoir premier de l’évangélisation, voire d’une nouvelle évangélisation qui tienne compte des mutations sociales rapides de notre époque et du phénomène de la mondialisation. Il faut en dire autant du choix pastoral d’édifier l’Église comme Famille de Dieu. C’est dans ce large sillage que se situe la Seconde Assemblée, qui a pour thème: « L’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. “Vous êtes le sel de la terre... Vous êtes la lumière du monde” ». Ces dernières années, l’Église catholique en Afrique a connu un grand dynamisme, et l’Assise synodale est l’occasion d’en remercier le Seigneur. Et puisque la croissance de la communauté ecclésiale dans tous les domaines comporte également des défis “ad intra” et “ad extra”, le Synode est un moment propice pour repenser l’activité pastorale et renouveler l’élan d’évangélisation. Pour devenir lumière du monde et sel de la terre, il faut toujours davantage viser la “mesure haute” de la vie chrétienne, c’est-à-dire la sainteté. Les pasteurs et tous les membres de la communauté ecclésiale sont appelés à être saints; les fidèles laïcs sont appelés à répandre le parfum de la sainteté au sein de la famille, sur les lieux de travail, à l’école et dans tout autre milieu social et politique. Puisse l’Église en Afrique être toujours une famille d’authentiques disciples du Christ, où les différences entre les ethnies deviennent une raison et une sollicitation pour un enrichissement humain et spirituel réciproque.

Par son action d’évangélisation et de promotion humaine, l’Église peut certainement donner en Afrique une grande contribution à toute la société, qui connaît malheureusement dans plusieurs pays la pauvreté, les injustices, les violences et les guerres. La vocation de l’Église, communauté de personnes réconciliées avec Dieu et entre elles, est d’être prophétie et ferment de réconciliation entre les différents groupes ethniques, linguistiques et aussi religieux, à l’intérieur de chaque nation et sur tout le continent. La réconciliation, don de Dieu que les hommes doivent implorer et accueillir, est un fondement stable sur lequel construire la paix, condition indispensable pour le progrès authentique des hommes et de la société, selon le projet de justice voulu par Dieu. Ouverte à la grâce rédemptrice du Seigneur ressuscité, l’Afrique sera ainsi toujours plus éclairée par sa lumière et, en se laissant guider par l’Esprit Saint, deviendra une bénédiction pour l’Église universelle, apportant sa propre contribution qualifiée à l’édification d’un monde plus juste et fraternel.

Chers Pères synodaux, merci pour la contribution que chacun d’entre vous donnera aux travaux des prochaines semaines, qui seront pour nous une expérience renouvelée de communion fraternelle répétée au bénéfice de toute l’Église, spécialement dans le contexte de cette Année sacerdotale. Et à vous, chers frères et sœurs, je demande de nous accompagner par votre prière. Je le demande aux personnes présentes; je le demande aux monastères de clôture et aux communautés religieuses répandues en Afrique et dans le monde entier, aux paroisses et aux mouvements, aux malades et aux personnes souffrantes: à tous je demande de prier pour que le Seigneur rende fructueuse cette Seconde Assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques. Invoquons sur elle la protection de saint François d’Assise, dont nous faisons mémoire aujourd’hui, celle de tous les saints et saintes africains et, de manière particulière, de la Sainte Vierge Marie, Mère de l’Église et Notre-Dame d’Afrique. Amen!

vendredi, 02 octobre 2009

Benoît XVI, Obama et les USA

B16_Diaz.jpgEtats-Unis

Le pape invite à un discernement sur les questions de la vie (vidéo H2ONews)

ROME, Vendredi 2 Octobre 2009  (ZENIT.org)

- « La liberté, cette liberté à laquelle les Américains tiennent tant, n'est pas seulement un don mais aussi un appel à la responsabilité personnelle », a affirmé Benoît XVI en invitant les Etats-Unis un « discernement clair » sur les questions de la vie.

Benoît XVI a reçu, le 2 octobre à Castel Gandolfo, le nouvel ambassadeur des Etats-Unis près le Saint-Siège, Miguel Humberto Díaz, venu lui présenter ses lettres de créance...

Pour Benoît XVI, « l'Eglise aux Etats-Unis contribue à ce discernement en particulier à travers la formation des consciences et son apostolat éducatif, par lesquels elle rend une contribution significative et positive à la vie civile et au débat public américain ».

« Je pense surtout à la nécessité d'un discernement clair sur les questions qui touchent la protection de la dignité humaine et le respect inaliénable du droit à la vie, du moment de la conception à la mort naturelle, et la protection du droit à l'objection de conscience de la part des médecins et, de fait, de tous les citoyens », a-t-il ajouté.

Les problèmes urgents de la planète

Le pape a aussi évoqué les « problèmes urgents de notre planète ». « La crise économique internationale persistante demande clairement une révision des structures financières, économiques et politiques actuelles, à la lumière de l'impératif éthique d'assurer le développement intégral de tous », a-t-il affirmé, en invitant à adopter « un modèle de globalisation inspiré d'un humanisme authentique ».

Par ailleurs, le Saint Père a estimé que « le multilatéralisme ne devrait pas être circonscrit à des questions purement économiques et politiques, mais devraient s'exprimer dans la décision d'affronter toute la gamme de questions liées à l'avenir de l'humanité et à la promotion de la dignité humaine, y compris l'accès à la nourriture et à l'eau, l'assistance sanitaire de base (...), l'élimination de la plaie des armes nucléaires ».

A ce sujet, « je désire exprimer ma satisfaction pour la récente rencontre du conseil de sécurité des Nations Unies, présidée par le président Obama, qui a approuvé à l'unanimité la résolution sur le désarmement atomique et proposé à la communauté internationale l'objectif d'un monde exempt d'armes nucléaires ». « C'est un signal prometteur à la veille de la conférence de révision du traité sur la non prolifération des armes nucléaires », a-t-il estimé....

Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis près le Saint-Siège, Miguel Humberto Díaz, est né en 1963. Professeur depuis 1991 dans divers instituts et universités catholiques, il est depuis 2004 professeur de théologie au College Saint Benedict/Saint John's University et Saint John's School of Theology Seminary, dans le Minnesota. Il est président de l'Academy of Catholic Hispanic Theologians of the United States of America et membre de la Karl Rahner Society et de la Catholic Theological Society of America.

 

La véritable interview du Cardinal Hoyos

images.jpegLa véritable interview du cardinal Castrillón sur l´affaire Williamson

ROME, Vendredi 2 octobre 2009 (ZENIT.org)

- La traduction et l'adaptation d'un entretien accordé à un journal allemand par le cardinal Darío Castrillón Hoyos sur l'évêque négationniste Richard Williamson, membre de la Fraternité Saint-Pie X, ont donné lieu à des interprétations contradictoires dans les médias à travers le monde.

Le cardinal Castrillón, ancien président de la Commission pontificale « Ecclesia Dei », chargée de l'accueil dans l'Eglise catholique des membres de la Fraternité Saint-Pie X, et ancien président de la Congrégation pour le clergé, a fait savoir à ZENIT qu'il n'a jamais fait certaines des déclarations qui lui ont été attribuées après la publication, le 25 septembre, de son entretien au Süddeutsche Zeitung.

Certains médias ont par exemple affirmé que le cardinal Castrillón contredisait l'évêque catholique de Stockholm, Mgr Anders Arborelius, O.C.D., qui avait révélé dans un entretien et un communiqué qu'il avait informé le Saint-Siège sur les positions négationnistes de Richard Williamson. Le cardinal Castrillón ne nie à aucun moment ces faits. Il explique simplement que l'information ne lui avait pas été transmise.

Le cardinal Castrillón a remis à ZENIT le texte original, en espagnol, de son entretien avec le Süddeutsche Zeitung (cf. Zenit du 29 septembre). Il explique notamment que la levée de l'excommunication par le pape Benoît XVI avait uniquement pour objectif de renforcer la communion dans l'Eglise.

« Monseigneur Marcel Lefebvre a commis un acte de rébellion quand, en 1988, il a ordonné quatre évêques sans mandat pontifical. C'est un acte schismatique. Et donc, pour avoir agi contre la loi de l'Eglise, l'évêque qui a procédé aux ordinations sacerdotales, Mgr Lefebvre, et les quatre évêques ordonnés par lui, ont été excommuniés. C'est la cause et le problème que l'on veut résoudre dans ce processus », a-t-il expliqué.

« C'est ce qu'ont voulu faire les deux derniers papes pour restaurer l'unité de l'Eglise », a-t-il ajouté.

« Je le répète, a-t-il insisté, le seul et unique motif de l'excommunication a été les ordinations sacerdotales conférées sans mandat pontifical. L'évêque qui a célébré les ordinations était mort, et ceux qui étaient ordonnés par lui demandaient, en faisant grand bruit, comme ils l'ont fait à Lourdes, la levée de l'excommunication. Le pape, qui cherchait à mettre fin à un schisme, a accepté après de longues consultations. Et nous, tous les évêques catholiques, nous devons soutenir le pape, surtout quand il s'agit d'une question aussi fondamentale que l'unité de l'Eglise », a-t-il poursuivi.

« En 2001, au cours d'un consistoire présidé par le Saint-Père, tous les cardinaux présents se sont prononcés en faveur du processus pour l'entrée des lefebvristes dans la communion de l'Eglise. Dans la présentation du consistoire, en se fondant sur une note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, on a souligné les difficultés relatives au texte de certains documents et surtout de certaines interprétations du Concile. Les difficultés majeures portaient sur la liberté religieuse et l'oecuménisme », a expliqué le cardinal Castrillón.

« Lever l'excommunication de quatre évêques, excommuniés pour avoir été ordonnés sans mandat pontifical, n'est pas un acte politique du Saint-Père, mais un exercice de son autorité religieuse suprême, un acte de miséricorde, au sein de l'Eglise », a-t-il déclaré.

« Avec l'avis favorable des cardinaux réunis en consistoire, le Pape a décidé de lever l'excommunication qui frappait ces évêques pour une seule et unique raison essentielle: un acte de charité pour renforcer l'unité de l'Eglise », a-t-il précisé.

Concernant les déclarations négationnistes de Richard Williamson, le cardinal Castrillón a précisé : « Mon travail n'est pas de juger un frère évêque ; cette mission incombe à la Congrégation pour les Evêques et à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. C'est à cette dernière de décider si quelqu'un affirme des choses qui ne correspondent pas à la foi catholique telle qu'elle est interprétée par l'Eglise ».

Le cardinal Castrillón a toutefois rappelé que « le rejet par l'Eglise de la violence profondément injuste à laquelle fut soumis le peuple juif est on ne peut plus clair. Et ce rejet se situe sans nul doute sur un plan moral. Un génocide raciste est un crime immoral contre l'humanité ».

Jesús Colina

Notes - Retenons que la salle de presse du Saint Siège a bien corrigé le tir après ses erreurs de communication. Les fautes permettent de s'améliorer. Il faut dépasser cette situation douloureuse et regarder en avant.

Enfin, le cliché d'un Pape Benoît XVI traditionnaliste, voulant se rapprocher d'Ecône, est totalement éronné. En 2001, Jean Paul II et les cardinaux cherchaient déjà des mesures. Donc pas besoin de tirer à boulet rouge sur le Cardinal Hoyos.


Relations Eglise Etat en Europe

images.jpegLes conférences épiscopales européennes travaillent sur les relations Eglise-Etat

Le conseil des conférences épiscopales d'Europe, actuellement présidé par le cardinal Peter Erdö, archevêque d'Esztergom et primat de Hongrie, réunit tous les présidents de conférences épiscopales des pays européens. A l'invitation du cardinal Vingt-Trois, il se réunit à Paris du 1er au 4 octobre pour travailler sur le thème:"Eglise et Etat, vingt ans après la chute du mur de Berlin". Exceptionnellement, et compte tenu du sujet, plusieurs membres éminents de la curie participent aux travaux: le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la Congrégation des évêques, Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les Relations avec les Etats, Mgr André Dupuy, nonce auprès de l'Union européenne et Mgr Aldo Giordano, observateur permanent auprès du Conseil de l'Europe.

 

Note: Sachant que le Saint Siège a empoigné, suite à la visite ad limina des évêques suisses de 2005, deux sujets capitaux, les absolutions collectives ( la conférence épiscopale suisse a pris position pour l'abandon des absolutions collectives ) et les relations Eglise-Etat ( disussions encore en cours ) notamment pour le statut de la RKZ (Conférence centrale catholique suisse, qui relève du droit ecclésistique et non du croit canon), verrons-nous les incidences de ces débats dans nos cantons suisses ? dans nos différents diocèses suisses ? La liberté de l'Eglise est un enjeu majeur.

Rectificatif du Cardinal Hoyos à Zenit

images.jpegLe Cardinal Hoyos a donné à Zenit ses propos authentiques en espagnol tenus dans une interview, publiée ensuite dans un  journal allemand. Il n'aurait jamais contredit la véracité des propos de l'évêque de Stockholm, sachant que sa lettre a passé par d'autres canaux. Il semblerait que le Cardinal ai parlé en espagnol  et des erreurs furent présentes par la suite à cause de la simplification et de la traduction.

Note: Je vous prie donc, chers lecteurs, de considérer comme sans fondements la traduction de cette interview ci-desssous. Merci. Dès que possible, je mettrai la bonne traduction. J'ai aussi supprimé la note.

INTERVIEW NON CONFORME

di Francesco Colafemmina (traduit de l'italien par le Suisse Romain)

Dans une intreview à la Süddeutsche Zeitung, le Cardinal Castrillon Hoyos prend position:

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SZ: Vous avez affirmé de ne pas être au courant de l'interview de Willamson. Qu'aurait fait le Pape s'il l'avait su ?

Hoyos: Je ne voudrais pas me lancer dans des hypthèses en ce qui concerne ce que le Pape aurait pu faire. Je me réfère seulement à ce qu'il savait, au moment même où l'excommunication fut rendue public. A ce moment, personne d'entre nous ne savait rien des affirmations de Williamson. Personne d'entre nous. Et personne avait le devoir de les connaître!

SZ: vous n'en saviez rien, aussi en 2009 ?

Hoyos: Je savais seulement que la STV l'avait inteviewé à l'occasion de l'ordination d'un diacre. La nonciature m'a donné l'information dans une lettre scellée.

INTERVIEW NON CONFORME


SZ:. Maintenant l'évêque de Stockolm, Anders Arborelius, affirme avoir informé la nonciature de Stockolm depuis novembre 2008.

Hoyos: Je déplore beaucoup cette affirmation, car elle est fausse. C'est une calomnie de diffuser ce type d'information. Nous sauvons tous les documents sous formes digitales. L'évêque Arborelius aurait dû dire, comment, à qui et quand il a fourni l'information et s'il l'a passée sous forme écrite ou orale.

SZ: Le magazine Der Spiegel a retranscrit l'inteview de Williamson en 2008. Personne ne l'a lu au Vatican ?

Hoyos: Mais moi non. 

SZ: Le Père Fellay, le général de la Fraternité Saint Pie X, aurait pu déjà savoir le contenu de l'interview de Willamson, si nous croyons la lettre qu'il a envoyé à la SVT, pour empêcher la diffusion.

Hoyos: Je n'en sais rien

INTERVIEW NON CONFORME

SZ: Williamson dit que vous l'avez connu lors d'un repas ?

Hoyos: En ce temps là, j'étais à peine devenu Président d'Ecclesia Dei. Je les ai repérés en pleine été, un groupe de personnes en soutane, j'ai donc demandé à mon secrétaire qui ces personnes étaient. Ils m'ont dit qu'ils étaient lefebvriens. Ainsi, je les ai invités pour un repas.

SZ: Quelles impressions ils vous ont fait ?

Hoyos: L'impression qu'ils sont des braves gens, mais parfois un peu trop fixés sur l'idée que tout le mal du monde tire son origine dans la réforme du Concile. Aussi j'ai essayé de détendre l'atmosphère et j'ai plaisanté, en disant que si j'avais voulu choisir une langue pour la messe, j'aurais préféré l'araméen, la langue du Christ, du moment que je ne savais pas qui aurait eu la mauvaise idée de changer la langue du Seigneur dans celle de ses persécuteurs. Ils ont trouvé que c'était une mauvaise blague. Après cette rencontre, le dialogue avec Jean Paul II a commencé, puis un autre dialogue en août 2005 avec le Pape Benoît.

SZ: Pourriez-vous nous dresser le portrait de Richard Williamson ?

Hoyos: C'est un homme honnête, et quelque peu excentrique. Il ne choque pas, mais il est obsessionel et têtu.

SZ: Un honnête homme ?

Hoyos: Il dit ce qu'il pense. Williamson ne me semble pas un de ceux qui veut vous tromper. C'est plutôt une personne désinibée qui maintient des positions extrémistes; mais avec une conviction honnête et simple.

SZ: Vous partagez les positions de la FSSPX ?

INTERVIEW NON CONFORME

Hoyos: La FSSPX pense qu'ils défendent la vérité sur la Tradition sacrée et qu'ils ne peuvent pas être excommuniés pour cela. Cela peut se comprendre, sans partager de telles opinions. Une chose est indiscutable, ils ont cassé une loi fondamentale de l'Eglise.

SZ:Vous vous êtes jamais demandé si votre décision pouvait avoir des conséquences politiques ?

 

Hoyos: L'excommunication n'est pas un acte politique. C'est un acte de miséricorde. Et donc un problème pastorale et théologique, non pas une interférence de l'Eglise dans la sphère politique. Aussi, je ne préoccupe pas. Mon travail n'est pas de juger mon frère évêque. Ceci est la tâche de la congrégation pour les évêques et de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

 

SZ: Mais l'Eglise catholique a une opinion sur l'antisémitisme et l'holocauste.

 

Hoyos: Le rejet de toutes violences de la part de l'Eglise, subies par le peuple Juifs est plutôt claire. Ce type de génocide raciale et un crime immoral contre l'humanité.

 

SZ: Pourquoi alors vous n'avez pas stoppé la révocation de l'excommunication à un négationniste ?

INTERVIEW NON CONFORME

Hoyos: Willamson a été excommunié pour son ordination épiscopale illégitime, non pas pour ses théories, jugements et affirmations sur l'holocauste. Regarder les problèmes sous un autre angle et une erreur typiquement allemande!

 

SZ: . Le Cardinal Re s'est senti trompé par vous.

Hoyos: Pour ce que je sais, il n'a jamais dit cela. Mais je sais qu'il a dit quelques paroles imprudentes sur moi dans les médias. Je lui ai donc écrit une lettre dans laquelle je lui ai dit que si quelqu'un aurait dû savoir quelque chose auparavant sur l'interview de Williamson sur l'holocauste, il aurait fallu que cela ne soit que lui. Il a travaillé durant de nombreuses années à la Secrétairie d'Etat. Aujourd'hui, il est le chef de la Congrégation des évêques. C'est son rôle  de controller les évêques.

SZ: Est-ce que ce scandale a changé vos relations avec le Pape ?

Hoyos: Oui, en mieux! Nous avons travaillé côte à côte, non seulement parce qu'il est le Vicaire du Christ, mais aussi parce qu'il est  un théologien de première classe, un défenseur de la foi, et il a toujours confiance en moi. Aussi rien n'a changé.

SZ: Vous êtes vous senti blessé par les médias ?

Hoyos: J'ai eu une notable expérience avec les médias et maintenant j'ai fait une pause. Je n'ai jamais demandé une réctification, parce que c'est inutile. La vérité trouvera elle-même son chemin. Et la seule vérité est celle que je viens à peine de vous dire.

Au porte du Synode sur l'Afrique

images.jpegOUVERTURE DU SYNODE AFRICAIN

CITE DU VATICAN, 2 0CT 2009 (VIS).

Ce matin près la Salle-de-Presse du Saint-Siège, Mgr.Nikola Eterovic, Secrétaire général du Synode des évêques, a tenu un briefing afin de fournir des informations sur la signification et le développement de l'Assemblée synodale qui se déroulera du 4 au 25 octobre. Le thème de l'Assemblée synodale reprend le titre de l'Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Africa, qui recueille les résultats du premier Synode consacré à l'Afrique (10 avril - 8 mai 1994, sur le thème: "L'Eglise en Afrique et sa mission évangélisatrice vers l'an 2000").

L'Eglise en Afrique, a dit Mgr.Eterovic, "a connu un grand dynamisme. Entre 1978 et 2007, le nombre des catholiques africains est passé de 55.000.000 à 146.000.000. Les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée ont également connu une remarquable croissance". Mais aussi, entre 1994 et 2008, 521 agents pastoraux ont été tués en Afrique car chrétiens. "Il s'agit d'africains de nationalité ou d'adoption, c'est-à-dire de missionnaires en terres africaines. Au cours de l'année 2008, par exemple, sur les 20 opérateurs pastoraux catholiques tués dans le monde, 5 étaient africains: 3 prêtres, 1 religieux et 1 volontaire laïc, provenant respectivement du Kenya, de la Guinée Conakry, du Nigeria et de la République démocratique du Congo".

"A cette seconde Assemblée spéciale pour l'Afrique participeront 244 Pères synodaux, dont 228 évêques... La majorité des Pères synodaux, précisément 197, provient d'Afrique , tandis que 47 viennent d'autres continents (34 de l'Europe, 10 de l'Amérique, 2 de l'Asie et 1 de l'Océanie)... Prendront part également au Synode des délégués fraternels, représentants de 6 Eglises et communautés ecclésiales présentes en Afrique et avec lesquelles l'Eglise catholique dialogue et collabore. Il y aura également 29 Experts (19 hommes et 10 femmes), et 49 Auditeurs, (29 hommes et 20 femmes), qui contribueront aux travaux par leurs réflexions et témoignages... Désirés par le Saint‑Père, trois Invités spéciaux participeront aux assises synodales. En premier lieu, mardi 6 octobre, le Patriarche de l'Eglise orthodoxe d'Ethiopie, SS Abuna Paulos, prendra part à la troisième congrégation générale... Vendredi 9 octobre, est attendu M.Rudolf Adada, ancien Chef de la Joint United Nations/African Union Peacekeeping Mission pour le Darfour, qui exposera les efforts de paix dans la région, opération qui concerne les pays africains mais aussi le monde entier.

Lundi 12 octobre, M.Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, informera les Pères synodaux des efforts déployés par l'organisation pour garantir la sécurité alimentaire en Afrique".

Un prêtre allemand se marie et un évêque canadien arrêté

Deux graves nouvelles pour la grande famille de l'Eglise catholique (source: Andrea Tornielli)

Raymond_Laheyok.jpgUn évêque canadien arrêté

L'évêque de Antigonish, Raymond John Lahey, 69 ans, à la tête du diocèse depuis 2003, a été arrêté le 15 septembre dernier à l'aéroport international d'Ottawa, pour un contrôle de routine effectué par la police; dans son ordinateur, des images pédophiles, de pornographies enfantines, ont été retrouvées. L'évêque a été relaché, et à peine retourné à Antigonish, il a donné sa démission ( elle a été acceptée par le Pape ).

Le théologien qui ne peut pas rester célibataire

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Le diocèse de Magonza et de Cologne ont annoncé que le théologien Michael Schulz, 49 ans, doyen de la faculté de théologie catholique de Bonn et professeur de théologie dogmatique, membre de la commission théologique internationale, quitte le sacerdoce pour se marier. L'annonce a provoqué la surprise plus au Saint Siège qu'en Allemagne. Le professeur Schulz est considéré comme un important théologien et surtout très fidèle à Rome, et même pressenti, car proche du Pape, comme possible candidat pour un dicastère romain. Schulz a expliqué ne plus être en mesure de vivre le célibat et a demandé de quitter l'habit ecclésiastique.

 

Donne Seigneur à tous tes ministres, la grâce d'être fidèle jusqu'à la mort; que ta miséricorde et ta justice soient accomplis.

 

jeudi, 01 octobre 2009

Menace nucléaire: le Saint Siège pour l'abandon des armes

L'Eglise catholique a une pensée très précise et des diplomates de très haute tenue. Je trouve fort dommage de ne pas entendre d'avantage cette note musicale harmonieuse dans le concert médiatique, qui est bien plus une sorte de brouhaha, d'avalanches de paroles, souvent confus qui laissent trop souvent nos intelligences dans l'obscurité. Face à la menace nucléaire, de l'Iran par exemple, la volonté de dépasser la guerre froide et de détruire les armes nucléaires est une solution diplomatique pour la paix mondiale.

Désarmement et développement vont de pair, affirme le Saint-Siège

images.jpegIntervention de Mgr Mamberti aux Nations unies, à New York

ROME, Jeudi 1er octobre 2009 (ZENIT.org)

Désarmement et développement vont de pair et le monde d'aujourd'hui a besoin de responsables courageux capables d'anéantir complètement l'arsenal nucléaire. C'est ce qu'a affirmé Mgr Dominique Mamberti, le 24 septembre, à la session du Conseil de sécurité de l'ONU, présidée par le président des Etats-Unis Barack Obama, au Palais de Verre, à New York.

« La dissuasion nucléaire appartient à la Guerre froide et n'est plus justifiable de nos jours », a expliqué le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats.

Selon lui, « l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) est une des plus grandes priorités ». Pour que le Traité puisse entrer en vigueur, neuf Etats doivent encore le ratifier.

Mgr Mamberti a expliqué que la Guerre froide a entraîné une course aux armements « dans laquelle le gagnant était l'Etat qui possédait les arsenaux nucléaires les plus grands et les plus puissants ».

Pour le Saint-Siège, le monde d'aujourd'hui a besoin de « responsables courageux » capables d'anéantir complètement ces arsenaux nucléaires.

« Pour y arriver, les Etats ont besoin de confiance et de sécurité », a souligné le représentant du Saint-Siège. « Les zones exemptes d'armes nucléaires sont le meilleur exemple de confiance et d'affirmation que la paix et la sécurité sont possibles sans la possession d'armes nucléaires ».

Le Saint-Siège encourage vivement l'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen Orient.

Mgr Mamberti a expliqué que le Conseil de Sécurité peut devenir un « solide garant de la sécurité de tous les Etats ne possédant pas d'armes nucléaires », pour que ceux-ci ne soient pas victimes des armes nucléaires ou de menaces nucléaires.

Le Saint-Siège encourage le Conseil de Sécurité à soutenir la cause d'un monde exempt d'armes nucléaires et à rechercher le soutien international « pour les traités multilatéraux de contrôle des armes nucléaires et les efforts continus de désarmement nucléaire ».

« Le désarmement et le développement sont liés et complémentaires », a affirmé Mgr Mamberti. Il s'est félicité de la campagne du secrétaire général de l'ONU « We Must Disarm » (nous devons désarmer) « visant à faire prendre conscience des dangers et des coûts des armes nucléaires ».

« Le Saint-Siège encourage fermement ce message fort qui doit résonner dans tous les débats sur le désarmement, en conduisant à la création d'un environnement favorable au développement humain », a-t-il dit.

Le représentant du Saint-Siège suggère d'ajouter au « We Must Disarm », l'expression « the World Must Develop » (le Monde doit se Développer) vers la progression de la culture de la paix et la réalisation des objectifs de développement, « au profit de chaque membre individuel de la famille humaine et pour les générations à venir dans un monde exempt d'armes nucléaires ».

La crise post-conciliaire ne provient pas de 68

images.jpegL'interprétation du Concile Vatican II est au coeur du pontificat de Benoît XVI. Son discours à la curie romaine du 22 décembre 2005 est une des clefs de voûte pour comprendre ce brillant pontificat. Benoît XVI est l'un des derniers témoins vivants de ce grand moment providentiel du XXème siècle. Il forme la génération qui accueillera et appliquera le Concile comme le Saint Esprit l'a voulu et désiré.

Les prochaines rencontres entre la Fraternité Saint Pie X et le Saint-Siège aborderont certains thèmes récurents dans la contestation de l'héritage conciliaire.

1. Le premier touche à la nature du Concile: est-il doctrinal ou pastoral ? Comment peut-on parler de Concile seulement pastoral, alors qu'il poursuit l'oeuvre du Concile Vatican I en explicitant notamment la mission des évêques ?

2. En second lieu, nous entendons souvent que mai 68 a paralysé les fruits du Concile. Oui et non. Oui, car cette révolution n'était pas prévu par Paul VI, et non, car une lecture attentive de l'histoire des agitations conciliaires permet de trouver l'origine de la contestation à l'intérieure même de l'Eglise.

3. Enfin, selon Andrea Tornielli*, la "semaine noire" du Concile verra l'apparition de deux clans. Les thèmes abordés seront: la fameuse "Nota Praevia" du Pape Montini au sujet de la compréhension de la collégialité, l'oecuménisme et la Bible, et Marie comme Mère de l'Eglise. Des personnalités comme Marcel Lefebvre, Karl Rahner, Jean Guitton, Mgr Suenens et le Cardinal Wyszinski se révéleront.

a. La "Nota Praevia", bien que préliminaire, viendra se situer à la fin de la Consitution dogmatique sur l'Eglise "Lumen Gentium". Elle sera écrite par Paul VI, et ne sera pas votée en Aula Conciliaire. La volonté de Paul VI est claire: il veut que la plus grande majorité des Pères approuve le texte. C'est le timonier du Concile, le Pasteur, un fin connaisseur des agitations des esprits humains, un grand et fin diplomate. Le Concile n'est pas un parlement, les Pères approuvent les textes avec le Pape. Paul VI entend éviter une mauvaise compréhension de la collégialité pour le futur. Cette dernière s'entend toujours avec et sous l' autorité de Pierre (cum et sub Petro), et non pas comme un groupe d'égaux ("primus inter pares", comme le président du Conseil Fédéral suisse).

Le Cardinal Siri s'est réjouit de voir, en l'intervention du Pape, l'Esprit Saint à l'oeuvre. "Dieu est avec l'Eglise !" s'exclamera-t-il.

Marcel Lefebvre et les milieux traditionnalistes, un petite minorité, dénoncèrent auparavant un risque de mauvaise compréhension de la "monarchie papale". Il est remarquable que le vaticaniste Giancarlo Zizola eut écrit: " le Concile doit parvenir à un consensus", une unanimité morale, afin qu'il n'y ait ni vaincus et vainqueurs". (à noter qu'Ecône rejettera ensuite l'autorité du Pape, paradoxe!)

Ces deux interprétations se retrouvent aujourd'hui dans l'Eglise. Or, c'est bien la pensée de l'Eglise catholique que nous devons chercher, et pas un affrontement entre penseurs.

b. La seconde confrontation viendra de la compréhension de l'oecuménisme et de l'interpératation de la Bible. Un petit exemple, parmi tant d'autres, des modifications que Paul VI annotera (il en fera 40) dans un texte: "les frères séparés trouvent Dieu dans la Sainte Ecriture" (texte voté) sera "modifié" par la demande express de Paul VI en: "les frères séparés cherchent Dieu dans la Sainte Ecriture". Paul VI voulu en fait éviter l'affirmation que dans chaque lecture, dans chaque cas, le lecteur trouve Dieu.

c. La semine noire ( novembre 1964 ) ne sera pas encore finie. La proclamation de Marie, Mère de l'Eglise fera couler beaucoup d'encre. Karl Rahner verra en cette déclaration voulue par Paul VI une source de vive inquétude qui fera un mal inimaginable à l'oecuménisme.

Stefan Wyscynski, primat de Pologne enverra au nom de son pays une note à Paul VI lui demandant de proclamer Marie comme Mère de l'Eglise. Jean Guitton, le philosophe français ami de Montini écrira: "le geste du Pape a sembé être celui d'un ami  qui met mal à l'aise ses invités".

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d. Enfin, Paul VI prendra des mesures pour limiter les prises de positions sur le célibat ecclésiastique et la contraception et sera accusé de vouloir faire taire le Concile.

A partir de là, deux groupes firent leur apparitions: les conservateurs qui s'opposeront aux autres et au groupe dit de la majorité, qui verra parfois en Paul VI l'évêque qui intervient trop dans les débats. La troisième session conciliaire se termine donc avec des polémiques et des désillusions. Dans les mois successifs, avant que les évêques retournent à Rome pour l'ultime période des travaux du Concile, commencent à émerger les premières lacérations et contestations. La crise post-conciliaire commence donc avant que le Concile ne s'achève et précède mai 1968.

cf: *Andrea Tornielli Paul VI L'audace d'un Pape, ed Mondadori. pp. 396-405