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lundi, 05 octobre 2009

Le préservatif et le Synode africain?

6a00d83451619c69e20120a5bf94d6970b-120wi.jpgIl fallait s'y attendre: lorsqu'un Cardinal va en conférence de presse sans s'être préparé, les réponses peuvent être ambigües. La petite phrase a eu tôt fait d'entrée, à nouveau par l'AFP !, dans le monde de la communication qui titre: "un cardinal africain défend l'usage du préservatif".

Le but est d'opposer le Pape aux évêques, afin de l'isoler (les évêques africains avaient eu l'audace d'être avec Benoît XVI); de relancer la polémique sur les justes propos du Pape dans l'avion vers l'Afrique (surtout en soulignant le terme: usage - et non plus distribution avec l'argent comme l'avait dit Benoît XVI...); et enfin de donner le ton média à ce synode, d'en changer "le frame", le cadre, l'angle d'attaque: et la colonisation ? et la pauvreté ? et les injustices ? et ...

Reste que le titre est à moitié vrai, ou à moitié faux. Le Cardinal a en fait déclaré que le préservatif donnait des résultats positifs que dans un couple marié, soit si l'un est atteint par le virus du sida.

La question est légitime et se pose au niveau moral: certes, la contraception est intrinséquement désordonée dans un couple, car séparant l'unicité de l'acte sexuel (union/amour et procréation) conformément à l'enseignement de l'Eglise. Cette dernière s'appuie sur la raison, la connaissance de la nature humaine, surtout la capacité du don total à l'autre (aimer c'est se donner), donc sur l'encyclique du Pape Paul VI "Humanae Vitae", développée par le Pape Jean Paul II, le grand promoteur de l'amour pour les couples et l'avocat des femmes et des familles.

Mais dans la cadre du sida, le préservatif tient aussi une certaine place, mais la dernière ( souvenons-nous de l'abc: A: abstinence; B: be faithfull - sois fidèle; C: if not, codoms - si pas capable, préservatifs ).

Est-ce qu'un couple stable, peut user du préservatif si le mari ou la femme est atteint du sida ? Certains moralistes répondent par oui, d'autres par non. Certains prônent l'abstinence. En effet le préservatif n'est pas 100%. Le Cardinal était à ce niveau de subtilité, qui ne passe pas dans les médias.

Alors, zut à la fin. Dans notre monde, l'Eglise catholique reste sans doute la seule institution qui a suffisamment de cou.....  pour parler vrai aux gens. Normal, elle n'a rien à vendre mais le Christ à donner!

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Ceci dit, il serait vraiment dommage de regarder à nouveau l'immense continent africain à travers les lunettes obsessionnelles des riches, donc des préservatifs occidentaux ! Il faut réapprendre le premier de tous les commandements: aimer Dieu et son prochain comme soi-même. Alors, avec la prière, la pratique des sacrements, la messe et la confession, le 6ème commandement se met en place avec la grâce de Dieu et le secours de la Vierge Marie. Saint Augustin, le maître à penser de notre Pape, a bien raison: "Aime et fais ce que tu veux".

 

Les vrais propos

ROME, Lundi 5 octobre 2009 (ZENIT.org)

- A l'issue de la première session du synode des évêques ce matin, au Vatican, le rapporteur du synode, le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, évêque de Cape Coast, au Ghana, a lancé un appel pour que l'on investisse dans les traitements anti-rétroviraux, efficaces pour soigner les malades du SIDA, plus que dans la production de préservatifs, inefficaces dans le contexte africain.

A une question de la presse sur la prévention du SIDA, le cardinal ghanéen a souligné que le SIDA était une tragédie en Afrique, mais il a voulu rendre publics les résultats d'une enquête faite dans les hôpitaux catholiques africains, notamment dans son pays, le Ghana : les services hospitaliers catholiques soignent 20 % des malades.

Il a résumé ainsi les deux propositions pour enrayer le SIDA : la découverte des anti-rétroviraux, encore beaucoup trop chers, et l'utilisation du préservatif, jusqu'ici inefficace.

Les résultats de l'enquête citée par le cardinal - en anglais - indiquent que « l'utilisation du préservatif ne devient effective que dans les familles dans lesquelles le couple est croyant ».

Pour que le préservatif soit efficace, a-t-il fait observer, il exige la « fidélité », en particulier dans le cas où l'un des deux membres du couple est atteint par le virus.

Il a souligné cette contradiction : « Nous sommes en train de parler d'un produit d'usine et il y a différentes qualités », et lorsque le préservatif qui arrive au Ghana est de bonne qualité il « donne un sentiment de sécurité » qui au contraire « facilite plutôt la diffusion du SIDA ».

Sans fidélité dans le couple, le préservatif n'apporte pas de résultat, a constaté l'archevêque africain.

Quant aux traitements anti-rétroviraux, ils apportent « des résultats confirmés » mais ils restent « trop chers » pour la population.

C'est la raison pour laquelle « pour obtenir des résultats », le cardinal Turkson a suggéré que les décideurs investissent d'abord dans les médicaments anti-rétroviraux et pas tant dans les préservatifs.

Jesús Colina - Anita S. Bourdin

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