Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 19 août 2013

Benoît XVI: une histoire d'amour avec la vérité

KTO a diffusé ce très beau reportage sur Benoît XVI. Quelles émotions que de revoir le pontificat de Joseph Ratzinger. Avec le temps, le travail titanesque de ce grand homme de Dieu, ce docteur et Père de l'Eglise du XXIème siècle, vient chaque fois d'avantage à la lumière. 

Son service rendu à l'Eglise se déploie dans les périodes d'avant, pendant et d'après le Concile Vatican II. Une sorte de Saint Charles Borromée (grand apôtre du Concile de Trente) pour le Concile Vatican II. 

Pour moi, cela ne fait aucun doute qu'il rejoindra les saints qui ont façonné l'histoire. Pour l'instant, heureusement, il est toujours avec nous, sur le mont de la prière.

Le journaliste est l'historien de l'instant. Si la médiatisation de l'action patiente et régulière de Joseph Ratzinger (course lente d'un marathonien différente des sprinters de l'info), médiatisation qui appartient au temps court de la science historique et qui malheureusement ne fut pas à la hauteur de son génie, le temps moyen et le temps long qui sont désormais devant nous, mettront peu à peu en évidence son énorme travail, tout en profondeur.

Benoît XVI appartient à l'histoire et résistera, malgré les difficultés présentes, à l'épreuve et à l'oubli du temps. 


Benoit XVI, histoire d’amour avec la vérité par KTOTV

Migros Magazine: "Frère Emmanuel" de l'Abbaye d'Hauterive

08056444.jpg

Aventurier de la vie intérieure

Très beau reportage, dans l'un des journaux le plus lu en Suisse Romande.

dimanche, 18 août 2013

Egypte: interviewe de Frère Tariq Ramadan

images-1.jpegLes petits fils du fondateur (Hassan el Banna) des frères musulmans parlent de l'Egypte.

Lien

 

 

 

 

Le frère Hani (blog)

images-2.jpeg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

images.jpegFrère Tariq (blog)

 

Egypte: Père Boulad versus les frères musulmans

Unknown-1.jpegFrère Tariq Ramadan Les USA ont tout misé sur les Frères musulmans et Tariq dit le contraire !

----

source: via Le  Copiste

Unknown.jpegPaul Arcand : nous nous rendons au Caire retrouver le Père Henri Boulad qui est le Directeur du Centre culturel jésuite, père Boulad bonjour !  

– Bonjour Monsieur Arcand 
 
– Tout d'abord est-ce que la prière est terminée au Caire, comment ça se passe ? 

– La prière est terminée, oui ça va 
 
– Et il n'y a pas eu d'affrontements ? 

– Je n'ai pas les dernières nouvelles, après la prière, parce que je ne suis pas dans la rue 
 
– Comment vous analysez les événements des derniers jours, l'intervention de l'armée, le massacre qui a coûté la vie à six cents et quelques personnes au moins jusqu'à maintenant ? 

– On signale le massacre de six cents et quelques personnes parmi les Frères Musulmans mais on ne signale pas le massacre de 1500 égyptiens tués par les milices de l'ancien président Morsi. L'information en Occident est très sélective, unilatérale, il semble que l'Occident veuille défendre les Frères Musulmans comme si c'était leurs agents dans la région du Proche-Orient pour des intérêts économiques, géopolitique etc.

Nous sommes écœurés ici en Égypte, Musulmans et Chrétiens, Égyptiens en Général puisqu'il n'y a plus maintenant ce clivage entre Musulmans et Chrétiens, il y a la citoyenneté qui nous réunit tous, nous sommes écœurés par la position des gouvernements occidentaux qui prennent fait et cause pour les Frères Musulmans comme si c'était eux les victimes et non pas les bourreaux.

Depuis des années, les gens se font massacrer, les filles se font violer et les enfants se font kidnapper par les Frères Musulmans, aucun mot dans la presse internationale. Encore tout récemment, avant-hier n'est-ce pas, 52 églises ou lieux de culte ou bien écoles chrétiennes ont été brûlés avec leurs véhicules, on n'en a pas beaucoup entendu parler dans la presse internationale. 
 
– Mais j'allais vous dire, père Boulad, on peut dénoncer la violence faite aux Chrétiens évidemment, faite aux Musulmans aussi mais il y a quand même une intervention musclée militaire où on se retrouve en quarante-huit heures avec 623 morts au moins 

– Oui, mais on leur a demandé de déguerpir et ils n'ont pas voulu. Ce qu'ils appellent une manifestation pacifique, c'était avec des kalachnikovs et les cadavres ont été enterrés sur place, là où ils se trouvaient, notamment des gens de la police. C'est quelque chose d'écœurant cette désinformation des médias qui ne présentent qu'un aspect de la réalité, exactement comme en Syrie 
 
– Père Boulad, quand on regarde ce qui se passe en Égypte depuis le départ de Moubarak, alors qu'on avait l'impression qu'une alliance pouvait se faire vers la démocratie, on se rend compte que c'est impossible, en tout cas compte tenu des événements avec les Frères Musulmans, avec l'armée qui reprend évidemment le contrôle de la situation, est-ce que vous pensez, vous, que la démocratie est possible en Égypte ? 

– Elle sera longue à établir mais avec le coup d'état populaire et non pas militaire, s'il vous plaît, avec le coup d'état populaire qui a renversé Morsiavec près de 80 % d'adhésion du peuple, on peut espérer que si l'Occident nous fiche la paix, reste dans ses quartiers et s'occupe de ses oignons, comme on dit en bon français, on pourrait arriver à quelque chose.  

Mais actuellement il y a tous les membres de l'OTAN, l'Amérique en premier qui ne veulent pas lâcher le morceau puisqu'ils avaient tout misé sur les Frères Musulmans depuis plusieurs années et que c'était leurs agents dans la région. Ils se trouvent un peu désemparés face à ce coup d'état populaire qui s'est passé ici et alors ils veulent absolument présenter les choses à leur manière au public qui n'est pas très informé et qui croit ce qu'on lui sert. 
 
– Père Boulad est-ce que vous croyez que la mouvance terroriste, Al Qaïda ou d'autres factions vont s'alimenter en disant : « vous voyez, le processus démocratique ne fonctionne pas et seule la violence peut être utilisée », bref est-ce que les Frères Musulmans par exemple, avec beaucoup de jeunes pourraient se tourner vers des groupes plus extrémistes encore ? 

– Qu'ils se tournent vers eux, cela ne va rien changer à la situation, actuellement l'ensemble du peuple égyptien a compris que ce sont des types pourris, menteurs, hypocrites et derrière eux un certain nombre de chefs d'État occidentaux jouent le même jeu et présentent les choses comme si finalement les Frères Musulmans étaient des victimes et le peuple égyptien ou l'armée égyptienne ou la police égyptienne était le bourreau.

Nous voyons les choses de façon très différente ici et je ne suis pas le seul, heureusement, parmi les analystes égyptiens, qui voit la chose autrement. Comment se fait-il que pendant toute la période antérieure, les massacres faits par les Frères Musulmans n'ont jamais été dénoncés et que tout d'un coup, vous vous réveillez parce qu'on a voulu dégager ces gens-là et les remettre à leur place, qu'est-ce qui se passe, pourquoi vous prenez fait et cause pour ces gens-là ? Qu'est-ce qui se passe ? 
 
– Père Boulad, il ne s'agit pas de prendre fait et cause, il s'agit de regarder les faits et vous avez raison de dire que des Chrétiens ont été massacrés 

– Il s'agit d'Égyptiens avant d'être des Chrétiens, il y a des Chrétiens évidemment qui sont les premières victimes 
 
– Mais il y a des lieux de cultes qui ont été également saccagés 

– Absolument, oui 
 
– Ce que vous dites là est vrai mais en même temps on se demande comment la paix peut s'installer dans ce pays, comment les gens peuvent y arriver, est-ce que c'est par un contrôle de l'armée encore plus musclé, par une façon de neutraliser les Frères Musulmans, comment vous voyez la suite des choses ? 

– Oui c'est évident, il faut les neutraliser. Ils sont déjà en morceaux, en pièces, les Frères Musulmans ont déjà tout perdu, il suffit de quelques semaines pour qu'ils disparaissent dans le maquis si je puis dire mais ils ne seront pas inoffensifs car ce sont des coriaces, ce sont des irréductibles, ils ne vont pas se laisser faire.  Ça fait 85 ans qu'ils rêvent de prendre le pouvoir, ils l'ont eu et ils n'ont pas su le gérer, ils nous ont servi des slogans à la place de solutions.

Qu'est-ce qu'ils ont apporté à l'Égypte pendant l'année où ils étaient au pouvoir ? Ils ont voulu dépecer l'Égypte : un morceau au Hamas avec 40 % du Sinaï, un morceau à la Libye, toute la partie à l'ouest de Marsa Matrouh, un morceau au Soudan, toute la partie au sud d'Assouan et puis on se plaint que l'armée ait réagi !

Mais il était grand temps de ne pas laisser notre pays être dépecé, c'est incroyable mais est-ce qu'on se rend compte de tout le mal qu'a fait Mohamed Badia (le guide suprême des Frères Musulmans) en nous coupant l'électricité tous les jours et le prix de l'essence a augmenté, le prix des denrées a augmenté. On a l'impression que l'Occident n'est pas du tout conscient de ce qui se passe réellement sur le terrain. 
 

– Père Boulad, merci beaucoup de nous avoir parlé ce matin.

 

samedi, 17 août 2013

Egypte: les limites de la démocratie

images.jpegLa démocratie, le moins mauvais des systèmes politiques selon nos ancêtres grecs. Les USA ont envers et contre tout propagé ce système politique dans le monde entier. En Egypte, nous en voyons les limites. Le premier président élu, le frère musulman Morsi a été renversé par l'armée. On hésite alors sur la qualification de cet acte: coup d'Etat ? 

Les limites de la démocratie

Nous ne devons pas oublier que des régimes sanguinaires et inhumains ont agi sous le couvert de la démocratie. Aussi, la politique a par nature ses propres limites. Sur quoi la fonder ? Sur des valeurs, qui tirent leurs origines parfois hors du champ politique. La démocratie perd sa vertu en fonction des valeurs qu'elle promeut. 

Les fascismes

Sous nos latitudes, les tenants de la démocratie veulent la séparer de la foi chrétienne, coupable selon eux de violence et d'atrocités historiques: l'inquisition, les guerres de religions, le lien avec des régimes fascistes comme en Espagne ou en Amérique du Sud. 

Le marxisme

Le marxisme a affirmé urbi et orbi que tout est politique, qu'il suffit de changer les conditions sociales et économiques pour changer le monde. Or, la politique ne change pas l'homme, elle ne sauve pas. Pourtant, toutes les informations que nous écoutons tous les jours, que nous consommons par centaines d'heures chaque mois sont presque exclusivement centrées sur la politique et l'économie.

Le relativisme, le laïcisme, la volonté de résoudre les conflits par le seul moyen de la raison, épurée de toute foi, semble l'idéologie occidentale qui est exportée et médiatisée à outrance. 

Obama, présenté comme le Messie, montre désormais ses limites, dans le pays qui l'avait vu prononcer la fameux discours du Caire. 

Unknown.jpegLa liberté religieuse

L'Eglise demande la liberté religieuse. L'Egypte en est presque privée, car les Coptes sont pris pour cibles. Par qui ? Par les frères musulmans, une sorte de fascisme et de totalitarisme vert, qui veut établir la charia et l'islam politique comme des solutions aux maux du monde.

La démocratie consiste aussi à interdire, justement car la démocratie meurt dès qu'elle promeut des valeurs contraire à la raison, à la liberté. 

Tout ne dépend pas de la politique

Tout la réalité n'est pas que politique. "L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toutes paroles sorties de la bouche de Dieu".  Jésus Christ est l'unique et le seul Sauveur des hommes, de tous les hommes. Cette unicité, apparemment intolérante, est pourtant la condition de la paix, de l'unité. Le Christ n'a pas de programme politique, ne propose pas de recettes politiques, car la politique est limitée, circonscrite, car elle n'est qu'un aspect de l'existence humaine. "Rendez à César ce qui est à César" dit Jésus. 

Mais "rendez à Dieu ce qui est à Dieu". Seul le Christ sauve, sans limite. En commençant par changer le coeur de l'homme, la vie sociale s'améliore peu à peu. Mère Térésa, prix Nobel de la Paix, l'avait compris, elle qui répondait à un journaliste: "changeons toi et moi et le monde sera meilleur". 

Des hommes et des femmes charismatiques

Max Weber, sociologue du siècle passé parlait de la légitimité charismatique. Le général de Gaulle en est un exemple. Sans aucune reconnaissance démocratique ou internationale, il a su s'imposer sur la scène internationale car c'était lui, avec son charisme, son autorité naturelle, sorte d'homme providentiel. 

Que des hommes et des femmes droits et prudents se lèvent en Egypte, en Syrie, au Moyen-Orient, afin que la force du droit l'emporte sur la violence. Il est plus que jamais permis d'interdire. Puissent ses hommes et ses femmes se réunir pour établir un plan de route pour la paix. 

La puissance de la prière

Puisse notre prière, qui change l'homme, qui transforme l'histoire en laissant la grâce et la Providence prendre racine dans le coeur de l'homme, s'intensifier pour demander à Dieu une Egypte pacifiée. Tout Egyptien blessé et tué est une blessure infligée à toute l'humanité. Nous savons que l'unicité du genre humain nous rend frères et soeurs. 

Cardinal Ouellet: "Le Pape François est une grande bénédiction pour l'Eglise".

1_0_707680.JPG"Le pape François est une grande bénédiction pour l'Eglise"

Propos inspirés, jaillis du coeur du Cardinal préfet de la Congrégation des évêques, un proche de Benoît XVI. 

APIC



vendredi, 16 août 2013

Abbé Philippe Monod: l'Adieu émouvant à un grand homme de Dieu

Statue_Vierge.JPG

Rendre grâce à Dieu

La basilique de Notre Dame de Genève était comble, comme pour se blottir une dernière fois auprès de l'Abbé Philippe Monod, afin d' entourer son papa, son frère et sa belle soeur ainsi que sa famille de l'Opus Dei.

29 prêtres ont concélébré la Messe des funérailles, présidée par Mgr Peter Rutz, vicaire régional pour la Suisse, entouré du vicaire général du diocèse de Lausanne-Genève et Fribourg (Neuchâtel) Mgr Alain Chardonnens et du chanoine Pierre Jacquet curé de la paroisse. L'abbé Monod était un confrère aimé et aimant pour de très nombreux prêtres. 

L'évocation de la vie du prêtre défunt a permis de "comprendre" l'incompréhensible, ce décès subit et inattendu d'un homme encore jeune, plein de force et d'avenir. C'est bien un malaise qui a provoqué cette chute fatale dans l'escalier du restaurant dans lequel il avait encore souper vendredi soir avec un ami. Les médecins ont hélas vite compris qu'il n'y avait plus rien à faire.

Il s'en ira rejoindre sa maman décédée une année auparavant, le samedi matin, le jour dédié à la Vierge, qui garde en son coeur, envers et contre tout, malgré la nuit, l'étincelle de Pâques.  

Evocation de la vie de Philippe Monod

Philippe Monod a rencontré un ami de l'Opus Dei lors d'un cours de philosophie du Père Georges Cottier, dominicain, qui deviendra par la suite Cardinal. Une fois ses études de lettres accomplies, en hébreux et en langue arabe, il paya ses galons à l'armée, chez les sanitaires. 

Puis se fut au tour de la théologie, à Rome et à Navarre pour l'obtention d'un doctorat en Ecriture Sainte, sanctionné par une thèse sur le livre de Daniel (Ancien Testament). L'abbé Monod fut ordonné le 20 août 1988 à Torraciudad en Espagne. Il enseigna ensuite l'exégèse à l'Université de Navarre. 

De retour en Suisse, en passant par Zürich, c'est à Genève que l'abbé déploiera une intense activité pastorale pendant 20 ans. Le curé Pierre Jaquet n'a pas manqué de mentionner ses nombreuses heures passées au confessionnal de la Basilique. Le prêtre est l'homme de la Miséricorde; bien plus que de siéger dans d'innombrables conseils d'administration, c'est au confessionnal qu'il siège en prodiguant des conseils pour mener les âmes jusqu'à Dieu. Un bouquet de fleur, des roses blanches, entourait à dessein le défunt: "A mon ami, à mon confesseur". 

Monseigneur Peter Rutz a laissé parler son coeur, pour prononcer l'homélie, toute centrée sur la foi et l'espérance. Reprenant une phrase de Saint Josémaria, il a souligné que "Dieu n'est pas un chasseur qui attend de nous tirer une balle pour nous blesser, mais un jardinier qui prend soin de nous et qui nous fait grandir avec patience. Dieu nous cueille lorsque le fruit est mûr". 

1293167825.jpgLe rite de l'eau bénite, ou des honneurs, fut très émouvant. La photo de l'Abbé semblait aussi pleurer, avec ces gouttes d'eau bénite qui coulaient sur son portrait pourtant très souriant.

Chaque personne désirait prendre ce temps pour remercier l'Abbé pour son sacerdoce, sa foi, son optimisme, ses conseils, son soutien, sa prière, son amitié...  Les gens, dont beaucoup de jeunes et des familles, prenaient encore un temps d'intimité pour ce dernier "Adieu", sous le regard de la Vierge Marie, Notre Dame de Genève. 

Un ultime conseil

Je me souviens d'une des dernières phrases de l'Abbé Monod lorsque je l'ai vu encore au mois de juin: "Il ne faut pas béatifier tout le monde et ouvrir systématiquement des procès en canonisation. Il faut prier le défunt pour qu'il nous aide à prendre la bonne décision". Jamais je n'avais pensé que ce conseil serait le dernier que l'Abbé Monod me donnerait. 

Nous serons sans aucun doute très nombreux à l'invoquer pour prendre les bonnes décisions, justes et sages, car l'abbé Philippe Monod avec ce talent, ce don, de nous mettre face à Dieu afin que notre liberté Le choisisse au quotidien.

Lui qui avait commencé par étudier les langues et les lettres, l'abbé Monod commence sans doute une nouvelle étape de sa vie: celle de nous aider, depuis le ciel, à déchiffrer, à épeler ou à percer les secrets du langage quotidien avec lequel Dieu nous murmure sa volonté dans le noir et blanc de nos vies. Veillez sur nous cher Abbé Monod et aidez-nous toujours à lire dans l'écriture courbe, maladroite et obscure de nos vies, les accents lumineux, les murmures silencieux du langage divin. 

Merci pour tout, priez pour nous, et surtout bon ciel. 

jeudi, 15 août 2013

Chaises vides et Siège de Pierre

Unknown.jpeg

La chaise vide du concert

Cette photo de la chaise papale vide, lors d'un concert donné au Vatican pour l'année de la foi, avait fait sensation. Le Pape François avait une urgence avec les nonces apostoliques et n'avait pas pu assister au concert.

Erreur de communication du Saint-Siège, si l'on peut dire. Il était pourtant facile retirer le siège, pour éviter ce cliché embarrassant. 

Surtout qu'un journaliste aurait attribué au Pape François la phrase suivante: "je ne suis pas un Prince du Moyen-Age". Cette citation n'a jamais été confirmée, ni contredite. Personnellement, après réflexion, je ne vois pas le Pape traiter ainsi des musiciens. Pour lui, chaque personne compte. 

Mgr Ricca

Quelques jours plus tard éclatait le scandale de Mgr Ricca, ce Monsignore promise à une carrière diplomatique mais renvoyé par le Nonce, à Rome. Le prélat, au passé homosexuel, gérera ensuite deux maisons pour prêtres dans la ville éternelle: "La Casa Paolo VI" et "Sainte Marthe". Le Cardinal Bergoglio avait logé dans la maison Paul VI avant le Conclave, pour loger finalement à Sainte Marthe après son élection.

Mgr Ricca était responsable des finances des nonciatures dans le monde entier. Il venait d'être élu, après une enquête qui ne donnera rien, à l'IOR. Le premier scandale avec le Pape François éclatait au grand jour. 

La réunion avec les nonces apostoliques, l'urgence papale, avait sans aucun doute évoqué ce sujet fort délicat. 

Football: deux chaises, deux mesures

Le Pape refuse d'aller au concert, mais rencontre les footballeurs. Cette petite pensée, fort critique, est bien trop facile. A la clef une photo sur le compte Twitter de Lavezzi, joueur argentin, siégeant sur le trône de Pierre. 

la-photo-de-trop_720.jpg

Personnellement, je me réjouis de cette très bonne communication de notre Pape, positive, offensive et jamais offensante. Sa petite équipe, son ou ses conseillers font du beau travail. 

Le coeur est le vrai siège de non émotion et de nos jugements. Après le brillant et émouvant pontificat de Benoît XVI, nos coeurs apprivoisent, créent des liens et découvrent le Pape François. Un catholique aime le Pape, quel qu'il soit, qu'il s'appelle Benoît XVI ou François, Paul, Jacques ou Jean.... L'attachement au Pape s'enracine dans le mystère de la foi, don de Dieu. La Basilique Saint Pierre évoque bien cet amour inconditionnel pour le Pape: le siège est vide et l'Esprit Saint le remplit de sa lumière.

e7cd7ea8.jpgLes traits de Pierre

Aimer le Pape, ce n'est pas en faire une idole, un demi-Dieu. D'ailleurs, les Papes se suivent et se ressemblent tous, car chacun a les traits de Pierre, même avec des personnalités et des styles fort différents. Demeure l'adage: tous avec Pierre, par Marie à Jésus. 

Aller et chercher par ou Au-Delà

C'est le mystère de trois blancheurs de Saint Jean Bosco: "Le Pape, la Vierge Marie et l'Eucharistie". Cela nous permet de stabiliser notre foi, de l'asseoir en quelque sorte, afin que nous soyons en union avec le Christ, assis à la droite de Dieu le Père tout puissant, d'où il viendra pour juger les vivants et les morts. 

Egypte: 40 églises incendiées

Muslim_brotherhood_logo.gif

40 églises incendiées

Le Pape François:

Il nous arrive malheureusement des nouvelles douloureuses d’Égypte. Je désire assurer de ma prière toutes les victimes et leurs familles, les blessés et toutes les personnes qui souffrent. Prions ensemble pour la paix, pour le dialogue et la réconciliation sur cette Terre bien-aimée et dans le monde entier. Marie, Reine de la paix, prie pour nous. Disons tous : Marie, Reine de la paix, prie pour nous.

Comme par hasard, une vidéo expliquant l'histoire des Frères musulmans n'est plus disponible sur Internet. 

La famille de Tariq Ramadan

Reportage fort intéressant pourtant qui permet de comprendre l'idéologie des frères musulmans, fondés par Hassan el-Banna, le propre grand-père de Tariq Ramadan, citoyen suisse ( le père des frères Ramadan est le gendre du fondateur ).

Un peu d'histoire

La chute de l'Empire ottoman, le Roi Farouk, dernier représentant de l'Empire britanique, la venue de Nasser, l'assassinat du président Sadat coupable d'avoir signé la paix avec Israël, la succesion avec Mubarak, la révolution en Iran, la Palestine; le désir de la refondation du grand Califat, un empire mondial géré par la charia. L'islam est la solution face aux maux du monde actuel.

Haine des USA

Révélateur aussi la volonté de détruire l'Etat d'Israël, allié des USA et de l'Occident, vu comme un élément étranger dans le monde musulman, la haine, la violence, le panislamisme, l'inspiration des idéologies totalitaires tel que le nazisme ou le communisme, la propagande auprès des jeunes et des enfants ...

La communication des frères "prêcheurs"

Un reportage à voir, avec patience, qui permet aux Occidentaux, sans doute quelque peu naïfs face à l'islam politique, de mieux comprendre comment les frères musulmans savent parfaitement communiquer dans le monde d'aujourd'hui, tout en sachant se rendre populaire avec leurs réseaux d'entraides "humanitaires". Ceci leur permet de gagner les élections, dans une apparence de démocratie.  

Funérailles de l'abbé Philippe Monod

source

206233590.jpgDécès de l’abbé Philippe Monod

L’abbé Philippe Monod, prêtre de la prélature de l’Opus Dei à Genève, est décédé tragiquement le samedi 10 août des suites d'une chute dans les escaliers. Il avait 57 ans. Un grand nombre de personnes de milieux très variés perdent avec lui un ami et un guide spirituel.

Né à Aigle dans une famille protestante, il fait ses études secondaires au Collège de Saint-Maurice. Il effectue ensuite des études de lettres en arabe, hébreu et philosophie à l’Université de Genève. Son contact avec les chanoines de Saint-Maurice le conduit à l’Eglise catholique.

C’est surtout un cours sur la Constitution « Lumen Gentium » du Concile Vatican II, donné par un chanoine de l’abbaye, qui le pousse à la conversion. Pendant ses études à Genève, il fait la connaissance de l’Opus Dei grâce à un ami étudiant et demande l’admission à la Prélature en 1979. 

Licencié en lettres, docteur en théologie biblique

Après avoir obtenu une licence ès lettres en langue et littérature arabes, Philippe Monod poursuit des études de théologie au Séminaire international de la Prélature à Rome, ainsi qu’à l’Université de Navarre. En 1989 il achève un doctorat en théologie biblique avec une thèse sur le livre de Daniel. Il est ordonné prêtre le 20 août 1988 au sanctuaire de Torreciudad en Espagne. Il enseigne ensuite l’Ecriture Sainte à l’Université de Navarre.

Travail pastoral à Genève

De retour en Suisse, il développe un travail pastoral intense à Genève auprès des universitaires, des jeunes et des adultes, au service du travail apostolique de l’Opus Dei ainsi que du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Il accompagne spirituellement de nombreuses personnes en Suisse romande et en France voisine. Pendant vingt-cinq ans il confesse à la basilique de Notre-Dame. 

Personne d’une grande intelligence, brillant et polyglotte, il a toujours su se mettre au service des autres avec une grande humilité.

L'abbé Monod est parti rejoindre sa maman Georgette, décédée il y a une année.

Condoléances de la part des évêques du diocèse

De nombreuses personnes nous ont exprimé leur profonde reconnaissance pour sa personne et son ministère sacerdotal. Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire à Genève, s’est dit « tout bouleversé » : « J’aimais beaucoup ce prêtre pour sa joie et son sérieux à la fois. Je l’ai apprécié pour sa sagesse et son esprit plein de l'évangile. » À son tour Mgr Alain Chardonnens, vicaire général du diocèse, a affirmé qu’il appréciait beaucoup le défunt. Au nom de son évêque, Mgr Charles Morerod, et en son propre nom il a présenté ses condoléances à l’Opus Dei et à la famille du défunt.

La lettre Mgr Echevarría, évêque prélat de l’Opus Dei

La toute première lettre de condoléances est cependant celle de Mgr Xavier Echevarría, prélat de l’Opus Dei, qui le jour même du décès, depuis le Brésil où il se trouve actuellement, a adressé dans une lettre manuscrite les paroles suivantes aux membres de l’œuvre en Suisse :

Mes très chers, comme vous pouvez bien vous l’imaginer, je vous écris avec une grande douleur dans l’âme, causée par le décès de Philippe ; en même temps, le fait de répéter « Fiat, adimpleatur ... iustissima atque amabilissima Voluntas Dei ... » me donne la paix, qui demeure cependant mêlée de peine : Dieu sait ce qu’il fait !

J’ai déjà offert des suffrages pour son âme et je continuerai à le faire ; demain également, dans la Sainte Messe, je mettrai le repos éternel de ce fils à moi sur la patène et dans le calice, qui me confirmeront la récompense que le Seigneur lui aura déjà concédée pour toujours, pour son ministère qu’il a exercé en bon serviteur.

Je ne doute pas que le Seigneur, en le prenant auprès de lui, veut nous envoyer beaucoup de bienfaits : nous remarquerons son absence, mais si nous avons recours à son intercession, des fruits durables viendront, comme conséquence de la grande passion que Philippe a eue pour la Suisse […].

Soyez tranquilles, sereins, malgré une tristesse bien naturelle, car nous pouvons compter sur un nouvel allié au Ciel : appuyez-vous sur les Saintes Messes qu’il a célébrées. 

Consolez ses proches, que j’accompagne de tout cœur.

Votre Père, qui vous aime et vous bénit.

Xavier

Funérailles

La Sainte Messe de funérailles de l’abbé Philippe Monod aura lieu le vendredi, 16 août, à 14h00 en la basilique Notre-Dame à Genève. 

mardi, 13 août 2013

Suisse: des paroisses "gay friendly"

images.jpegLes "gay-friendly"

Selon l'Apic (agence de presse internationale catholique), des paroisses, avec une vingtaine de prêtres, du diocèse de Bâle seraient disposées à bénir des unions homosexuelles.

L'agence se plaît à relever, à créer ou à inventer le fossé entre le diocèse de Coire et le diocèse de Bâle, entre Mgr Felix Gmür et Mgr Huonder. 

Les propos du Pape François lors de la conférence de presse du retour de Rio de Janeiro a semblé marquer une inflexion de l'Eglise catholique vis-à-vis de l'homosexualité. "Si une personne homosexuelle lutte en étant fidèle au Seigneur, qui suis-je pour la juger ?". 

Le Pape François serait devenu "gay friendly". Pourtant l'Eglise n'a jamais été homophobe. Elle a toujours voulu encourager et soutenir toutes personnes dans la pratique de la vérité et du bien. La taxer d'homophobe relève d'avantage de l'idéologie. 

Le prestige moral de l'Eglise catholique

L'Eglise catholique est la première cible du courant médiatique pro-homosexuel. Et pour cause: c'est s'assurer une très large audience. La conscience humaine a la plus large audience au monde, car chacun se retrouve face à elle, lorsque nous sommes seuls avec nous-même. L'Eglise est l'écho de la voix de la conscience, ce "Deus in nobis", cette petite voix qui murmure à tous et à chacun la vérité sur nous-même.

La conscience et la réalité naturelle

Après l'harmonie entre la voix de l'Eglise et la voix de la conscience, le mariage est une réalité naturelle, élevée à la dignité de sacrement. Il ne peut pas y avoir de mariage sacramentel qui ne soit également naturel. Autrement dit, le mariage ne relève pas d'abord de la foi mais de la raison, de la nature. Il suffit de réfléchir, de faire fonctionner notre matière grise pour se rendre compte que le mariage ne peut exister qu'entre un homme et une femme. Même pour une bénédiction, il n'y a pas de zone grise. 

Le oui et le projet positif

Finalement, l'Eglise qui lit la Création, n'a rien contre les personnes homosexuelles, mais ne peut aller que dans un sens: celui du bien, du vrai et du beau. La seule volonté positive de l'Eglise est de valoriser l'union sacramentelle entre un homme et une femme, pour le bien des époux et la venue des enfants. La famille (dit à tord famille traditionnelle) est la plus petite cellule fondamentale de la société et de l'Eglise.

Green Peace a pourtant bonne presse

Unknown.jpegLorsque ce oui fondamental est prononcé, promu et fondé en raison, alors les autres voies que certains veulent emprunter (union de personnes de même sexe-procréation assistée PMA- gestation pour autrui GPA etc.) ne peuvent alors obtenir qu'un non.

Eco friendly

L'Eglise le fait par un souci d'écologie humaine, car la nature humaine est la réalité la plus sacrée à promouvoir et à préserver. L'Eglise et la conscience sont nos meilleures amies sur la voie de notre humanisation. Elles sont par essence "eco friendly".  Et, c'est tendance !

 

Football: le Pape, l'Argentine et l'Italie

1_0_719238.JPG

Lien

C’est Cesare Prandelli, le sélectionneur de l’équipe de football italienne, qui en a eu l’idée. Son équipe recevra mercredi soir à Rome l’Argentine de Lionel Messi. Un match amical en l’honneur du pape François, grand amateur de football.
La veille, le pape recevra les joueurs en audience, dans la salle Clémentine au Vatican.

1148863_539226972810117_291460975_n.png

LE PAPE INVITE LES STARS DU BALLON ROND À GARDER UNE MENTALITÉ D’AMATEURS, POUR NE PAS FAIRE DU FOOTBALL QU’UN BUSINESS. 

Vatican - le 13/08/2013 | Par Agence I.Media

Recevant au Vatican les équipes de football d’Argentine et d’Italie à la veille d’un match amical entre les deux sélections, le pape François, grand amateur de ballon rond, a souligné la “responsabilité sociale“ des joueurs qui ne doivent pas oublier leur “vocation première : être amateur “.

Le football ne doit pas perdre son “caractère sportif“ bien qu’il soit devenu “un grand business “, a par ailleurs averti le souverain pontife devant quelque 200 personnes rassemblées le 13 août 2013 dans la Salle Clémentine, souhaitant également la fin de la discrimination et de la violence dans les stades.

lundi, 12 août 2013

De la papamania à la papolâtrie

images.jpegUne Eglise, avec des divisions

Joseph Ratzinger parlait parfois des divisions internes qui blessaient l'Eglise catholique, comme si deux églises parallèles se côtoyaient sans jamais se rencontrer. Cette douloureuse réalité continue d'exister. 

Papolâtrie

Benoît XVI a non seulement été filtré négativement par un certain fonctionnement des médias, mais il a aussi été clairement récupéré par un courant traditionaliste. Bien des blogs et des sites qui se rangeaient de son côté restent nostalgiquement focalisés sur lui. 

Le milieu traditionaliste continu de récupérer Benoît XVI, en se confrontant au Pape François. Pourtant, qui cherche t'on dans l'Eglise ? Le Christ ? Que cherche t'on ? La foi ? les sacrements ? la prière ? la conversion ?

Saint Ignace: sentir avec l'Eglise

Un conclave est un moment sacré, un instant de prière en vue d'élire l'évêque de Rome, le Pape, le vicaire du Christ. Le fondateur des jésuites, Saint Ignace de Loyola, invitait ses prêtres à dire le blanc de la pensée de l'Eglise, alors que leurs impressions leur donnaient de penser noir.

Ce n'est pas de l'hypocrisie, mais un saint réalisme sur notre fragilité humaine. L'Eglise est une communion. Se savoir faillible, sourd, aveugle et faible nous rend plus fort. Le Pape François estime d'ailleurs ses collaborateurs qui osent exprimer un désaccord. Nous ne sommes pas des cadavres. 

Une redistribution des cartes

Le filtre média existera toujours; il fait parti de toute médiatisation. Comme le laissait entendre un commentaire laissé sur ce blog, il y a une redistribution de la donne médiatique. 

Le Pape François est à son tour récupéré par une frange "progressiste" de l'Eglise, principalement celle qui peinait avec Joseph Ratzinger. 

Des anciennes rognes personnelles

Le prestige de Joseph Ratzinger était mondial et des théologiens qui n'enseignaient plus la foi catholique ont gardé des rancunes personnelles envers le Cardinal, alors qu'il a toujours travaillé au sein de la Congrégation de la doctrine de la foi, dans un travail d'ensemble. 

La théologie de la libération, s'inspirant du marxisme, a puissamment agit dans l'Eglise, notamment avec une large propagande à l'encontre du futur saint Jean-Paul II, mais en se concentrant principalement sur celui qu'elle a baptisé le "Panzer Kardinal". Le doux Joseph Ratzinger s'est justement rangé aux côtés de la foi des petits, des simples, des pauvres, afin qu'on ne leur vole pas leur espérance. 

L'un des pères de la théologie de la libération, Léonardo Boff, sort du bois, pour louer frère François et sournoisement dénigrer le Pape émérite. 

images-1.jpegLa fine pointe de la communication

La médiatisation de notre Pape François semble aisée, car il possède non seulement une équipe de fins stratèges médiatiques, mais il est aussi naturellement un grand communicateur. Suivre le Pape dans le concert médiatique n'est pas plus facile. Le chant des sirènes et le concert de louanges risquent de provoquer un certain sommeil de l'intelligence. 

La prière, l'étude, la vérification et le croisements de sources sont une nécessité pour continuer à suivre la boussole de toute l'Eglise qui désigne le Christ, dont la fine pointe est le souverain pontife, l'évêque de Rome, le doux Christ sur la terre. 

Lire: Dom Romain Saint Pie X (Sandro Magister)

Abbé Philippe Monod

scan029.jpg

l’Abbé Philippe Monod


qui est entré dans la paix du Seigneur le 10 août 2013 à Genève,

dans sa 57e année et la 25e de son sacerdoce,

 

La Sainte Messe de funérailles aura lieu le vendredi 16 août, à 14h00

en la Basilique Notre-Dame de Genève

 

L'inhumation aura lieu au cimetière de Chêne-Bougeries

 

Une veillée de prière aura lieu le mercredi 14 août, à 18h00, à la chapelle de la Cluse (89

boulevard de la Cluse, Genève ; en face de l’entrée de l’Hôpital Cantonal)

 

Lien

 

Faire-part

dimanche, 11 août 2013

La Vierge, une image ?

images.jpegA quelques jours de la grande fête de l'Assomption, quelques exégètes s'expriment sur une télévision catholique, dont je tairerai le nom par charité fraternelle. 

Le flou artistique

La virginité de Marie ne serait pas d'ordre matériel. Jésus a grandi dans un clan familial, avec des frères, des soeurs, des cousins peu importe. Le bibiliste ne peut pas ne pas tenir compte du fait que l'Ecriture parle de frères et soeurs de Jésus....

Bref, je suis quelque peu déçu par le manque de clarté doctrinale.

Frères de Jésus: cousins 

La Bible, en français, est une traduction et cela implique de mettre les mots dans leurs contextes. Dans le milieu biblique, juif et grec, de la société du Moyen Orient, les mots de frères et soeurs ont une extension plus large que notre propre vision occidentale. Les réalités de frères et soeurs se traduisent donc, à l'époque de Jésus, par cousins et cousines

Marie, toujous Vierge

Selon la foi catholique, qui intègre et assume l'histoire avec la raison, Marie est Vierge avant la conception de Jésus, pendant sa naissance, et toujours et perpétuellement vierge après son enfantement. Marie n'a pas eu d'autres enfants. 

La Vierge Marie est alors ce parfait équilibre entre la nature et la grâce, équilibre que nous avons perdu. Se tromper sur la Vierge Marie entraîne des erreurs sur la réalité et sur la vérité de la foi. 

L'intelligence des anciens

La Tradition de l'Eglise n'est au fond rien d'autre que l'intelligence des anciens. La Bible se lit à partir de cette lecture commune et partagée, et les dogmes sont des portes ouvertes sur l'infini. Joseph Ratzinger est ce grand théologien qui a su mettre son intelligence au service de la foi des petits, des simples et des pauvres. Finalement, ces derniers sont les préférés du Seigneur.

samedi, 10 août 2013

Décès accidentel de l'Abbé Monod

prêtre.pngL'abbé Philippe Monod, prêtre de la Prélature de l'Opus Dei à la résidence Champel de Genève est tragiquement décédé ce matin, des suites d'une chute dans les escaliers.

Le prêtre avait un très large rayonnement à Genève, en Suisse et à l'étranger. D'origine vaudoise, d'Aigle, et de confession protestante, il se convertira au catholicisme suite à un cours sur la constitution dogmatique Lumen Gentium du Concile Vatican II, donné par un chanoine de l'abbaye de Saint Maurice.

Homme cultivé, avec un esprit libre, sa mort est un choc pour la Prélature, le diocèse de Lausanne-Genève et Fribourg, mais aussi pour ses très nombreux amis.

Merci de prier pour lui, pour sa famille, son père, son frère et sa belle soeur. L'abbé est parti rejoindre sa maman, décédée il y a quelque mois.

Qu'il me soit permis d'exprimer ici ma vive et profonde reconnaissance pour sa personne et son sacerdoce. Un homme exceptionnel, humble, qui m'a personnellement beaucoup aidé, comme tant d'autres.

RIP

L'abbé Monod, né le 11 novembre 1956 (57 ans), devait fêter ses 25 ans de sacerdoce le 20 août prochain.

Donne-lui Seigneur le repos éternel et que brille à ses yeux la lumière sans déclin et qu'il repose dans la paix.

vendredi, 09 août 2013

Syrie: prier pour le Père Dall'Oglio

Je ne partage pas sa vision trop politique et erronée à mon avis. Armer les rebelles ne mène pas à la paix. Pour la paix, il convient justement de stopper le trafic d'armes. Il faut savoir que les terroristes islamistes migrent vers la Syrie.

Au-delà de cette divergence, il est urgent de prier pour le Père, pour toutes les personnes qui souffrent de cette tragédie, de cette horreur. Prions pour la paix en Syrie, pour toutes les victimes, afin que la communauté internationale trouve une solution politique au conflit. 

Béatification: de Monaco à la cause du Cardinal Charles Journet

images.jpegLe père Philippe Blanc s'est vu confier une nouvelle mission en Suisse. Son remplaçant n'est pas encore connu

Le père Philippe Blanc a demandé, après vingt ans au service de la communauté paroissiale du Rocher comme curé de la Cathédrale, de changer d’affectation afin de redonner un élan à son ministère sacerdotal. Avec l’accord de Mgr Bernard Barsi, archevêque, il quitte le diocèse pour une période de cinq ans.

Une nouvelle mission lui a été confiée au sein du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg en Suisse : curé de paroisse et chargé de la cause de béatification du Cardinal Charles Journet.

source

Groupe Facebook pour promouvoir la béatification

Un Monaco est une bière panachée avec du sirop grenadine, de couleur rouge. Sans doute que l'affaire de la bière Cardinal, inventée pour le Cardinal Mermillod (de Genève), a laissé un goût amer aux fribourgeois; à défaut de mettre de l'eau dans son vin, un prêtre de Monaco qui s'occupe de la cause en béatification d'un Cardinal et d'un grand théologien, ne pourra que permettre au diocèse de Lausanne-Genève et Fribourg (Neuchâtel) de poursuivre sa vie, avec un certain panache. Ce sont les saints qui font avancer l'Eglise. Santé ! 

Prière pour demander la béatification du Cardinal Charles Journet

Ô Trinité Sainte,

Nous te remercions de nous avoir donné ton prêtre Charles Journet. Par son infatigable labeur théologique, il a mis en lumière la profondeur du mystère de ton Eglise. Avec l'ardeur brûlante de son zèle apostolique, il a enseigné et défendu inlassablement la Foi de l'Eglise en la présence réelle du Christ dans le sacrement de l'Eucharistie.

Au cours de toute sa vie, il a témoigné de l'héroïcité de sa charité et de son humilité. L'amour qui brûlait son coeur s'est exercé envers les plus petits et les plus pauvres, envers ses contradicteurs comme envers ses amis. Il est resté toujours humble en regard des dons exceptionnels de théologien dont il fut comblé pour le service de l'Eglise. Il refusa pour lui-même toute marque de reconnaissance et d'honneur. Par son intercession, accorde-nous, selon ta volonté, la grâce que nous implorons ( ... ), dans l'espérance de la reconnaissance par ton Eglise des mérites et de la sainteté de ton serviteur Charles Journet.

---------

Guy Boissard, Charles Journet, Ed.Salvator, 2008, 606p.

29,90 euro

Charles Journet (1891-1975)

Unknown.jpeg

JMJ Rio 2013: "La seconde Messe" de l'histoire

1001395_10151812104454396_1757642155_n.jpg

(JMJ de Manille 1995: 5 millions)

Rio: 3 millions (3,7 millions)

rempliraient:

16 666 Airbus A 320

17 place Saint Pierre

38 stade San Siro (Foot - Milan)

6 Empire State Building

longeur foule 3,7 km (largeur: 40m min.- 130m max.) ou Milan-Palerme en file indienne 1 500km. 

jeudi, 08 août 2013

Anne Dauphine Julliand: "une journée particulière"

Après "deux petits pas sur la sable mouillé"

"Une journée particulière"

images-1.jpeg

images-2.jpeg

Trisomie 21: le cri de ceux qui sont mis au rebut

Avez-vous remarqué ? on ne voit presque plus d'enfant avec le handicap de la trisomie 21. Ils sont simplement tués dès le sein maternel. Nous souhaitons tous la santé pour les plus petits d'entre nous. Toutefois, la science et la médecine sont présentes pour soigner et guérir, et pas pour tuer. Notre société est cruelle; cela commence par les petits, pour finir entre nous. 

images.jpeg

Site Web

Edito: l'oeuf transparent

patrice2J’emprunte ce titre à un livre du biologiste Jacques Testart paru en 1986*. Quatre ans plus tôt, Testart avait été le «père» d’Amandine, premier bébé conçu dans une éprouvette en France. Dans ce livre impressionnant, il racontait l’ivresse de ce succès scientifique et son inquiétude face au développement de techniques qui permettent de calibrer la procréation.


La semaine dernière, on apprenait que les femmes suisses sont toujours plus nombreuses à demander le test qui permet de détecter, dans l’enfant qu’elles portent, la présence de la trisomie 21. Les méthodes anciennes étaient lourdes et dangereuses pour le fœtus. Là, une prise de sang suffit. Au point que l’Hôpital universitaire de Zurich la propose à toutes les femmes enceintes même si elles ne sont pas «à risque» - la probabilité d’avoir un enfant trisomique augmentant avec l’âge.


C’était déjà l’intuition de Testart: quand une possibilité technique existe, elle est utilisée. Et la technique fait de l’embryon, ce petit homme, un œuf transparent dont on peut déceler chaque tare et chaque défaut. Jusqu’à la question qui n’était pas mentionnée par l’Agence télégraphique suisse, mais que chacun devine: «Voulez-vous le garder?»


"Nous risquons demain de décider du meilleur du monde."


Testart avait aussi raison quand il expliquait que la réponse des parents a peu d’importance. Car la société décide pour eux. Bientôt, le test sanguin sera aussi banal qu’une échographie. Après la trisomie 21, d’autres handicaps (parfois plus graves) pourront être décelés: qui osera les interdire? Le seul frein, pour l’instant, est le coût élevé du test: environ 1200 francs par analyse. Mais les laboratoires demandent que ces coûts soient pris en charge par l’assurance maladie de base. Tous nous paierons pour que l’œuf humain puisse se présenter devant le tribunal médical qui décrétera sa conformité avec la norme: bon pour le service ou plus ou moins défectueux.


Encore une fois, il ne s’agit pas de culpabiliser des parents qui veulent le meilleur pour leur enfant, et c’est normal. Mais ces techniques ne sont pas innocentes. Le philosophe Michel Serres, dans la préface du livre de Testart, disait déjà: «Nous risquons demain de décider du meilleur monde. Or, nous ignorons ce meilleur, nous ne savons même pas comment le penser».


Le plus grave, c’est le silence dans lequel avance un meilleur des mondes où les personnes handicapées sont éliminées avant la naissance, où les parents ne sont pas aidés à comprendre que le meilleur n’est pas dans la perfection illusoire de leur enfant. Qui entendra le cri de ceux qui sont mis au rebut?

Le Pape François et le "frame" gay


Le Pape dans l'avion de retour du Brésil... par KTOTV

Excellent travail de I.Media et de KTO

Benoît XVI vers l'Afrique

Auparavant, avec la conférence de presse papale au départ d'un voyage, le "frame" (un seul aspect retenu qui met dans l'ombre la globalité et l'ensemble des propos) se présentait d'entrée.

Avec la décision papale de donner l'interviewe dans l'avion du retour et bien le frame vient après. ( Prendre le temps d'écouter l'intégral avec KTO et I.Media)

Retenons que soit le préservatif, soit les gays font la une. Le terrain de la communcation n'est pas neutre mais est déjà occupé par des idées assez massivement orientées. Il suffit qu'une personne s'en démarque pour qu'elle soit clouée au pilori. Le fonctionnement média ne connait pas la Miséricorde, ni le pardon. Les médias connaissent leurs exclus et leurs stars, qu'ils font monter au firmament du ciel et  descendre au purgatoire selon l'humeur du temps. Il y a une météo médiatique, soit l'opinion publique et l'opinion publiée. 

Le Pape François de Rio

Un vaticaniste renommé mettait encore ces jours sur son mur Facebook: "comment se fait-il qu'une certaine presse italienne mette des guillemets alors que le Pape n'a même pas prononcé certaines phrases ?". 

Le filtre

Tristan et Iseult tombaient amoureux par le fameux filtre. Nous tombons dans le panneau avec le filtre média. Il fonctionnait négativement le Pape Benoît XVI; il positionne positivement le Pape François. Ce dernier devient celui qui va enfin révolutionner le Vatican, l'anti-Ratzinger.

Personne et pas "gay"

Un prêtre m'a fait remarqué que le catéchisme de l'Eglise catholique n'utilise pas le mot "gay", mais personne homosexuelle. L'Eglise l'a toujours dit: une personne garde toujours sa dignité, quelque soit son agir. La morale regarde les actes. Les actes homosexuels restent intrinséquement désordonnés. Le Pape François insiste sur la Miséricorde pour les personnes, le pardon pour les actes, les péchés, et ajoute avec grande justesse: "qui suis-je pour juger une personne homosexuelle ?". Aussi, je me réjouis de voir la Miséricorde entrer dans le concert médiatique. Mais cela me rend plutôt triste de mettre en opposition l'Eglise d'avant et l'Eglise d'après Benoît XVI. 

La personne ne se réduit pas à ses actes

Le Pape François, en grand communicateur, arrive à dire la même chose que l'Eglise, mais autrement. C'est le propre de la diplomatie. Il a le don des langues, cette capacité à dire la vérité sans blesser les personnes. Au contraire, il aime les personnes. C'est phénoménal chez lui. Le bienheureux Jean-Paul II l'avait dit en son temps aux malades du Sida: "Dieu vous aime". Joseph Ratzinger, tout autant: les personnes homosexuelles ne doivent pas être discriminées et respectées comme personne. Simplement, le fonctionnement média avait mis ces phrases entre paranthèses.

Lecture critique

De même que le Pape Benoît XVI fut déformé dans ses propos, de même le Pape François l'est tout autant. En effet, il n'y a pas de raison que le filtre média disparaisse subitement par l'élection d'un Pape. Le "frame" et le filtre existent tout aussi bien dans le domaine de la politique, que de l'économie, que du sport.... Cela est inhérent à la communication d'aujourd'hui. 

Allons relire ce que le Pape a vraiment dit. On parle, dans le jargon médiatique, de la source. Cela nous invite à ne pas critiquer la personne des journalistes, mais à la lire leurs compte-rendus d'une façon critique, intelligente et constructive. Aimer, c'est comprendre finalement !

mercredi, 07 août 2013

"L'Eglise n'est pas une ONG" pour les deux Papes

L'opposition, le contraste entre Benoît XVI et le Pape François est l'une des idées les plus puissantes qui soit médiatisée sur les deux Papes (Lien). 

Des sites et des blogs qui se voulaient fidèles à Benoît XVI entrent malheureusement dans la danse pour renforcer le fossé.

J'ai déjà eu l'occasion de l'écrire: notre Pape émérite Benoît XVI est heureux du choix du Conclave, il se réjouit de l'élection de notre Pape en la personne du Cardinal Bergoglio. 

Une des phrases "choc" du Pape reste dans les mémoires: l'Eglise n'est pas une ONG. L'autre idée phare est celle de la collégialité

Ces deux slogans, médiatiques, simples, faciles à retenir sont en tout point conformes aux idées de Joseph Ratzinger. 

principes-theologie-2_160.jpg

Redécouvrir la collégialité (la synodalité)

L'un des maître-mots de Vatican II fut celui de collégialité. Le sens immédiat qu'on donnait à cette formule était que le ministère épiscopal est un ministère exercé en communion les uns avec les autres. Ce n'est pas un évêque déterminé qui succède à un apôtre déterminé, mais c'est le collège des évêques qui est la continuation du collège des Apôtres.

C'est pourquoi on n'est jamais évêque tout seul, mais essentiellement avec les autres. Cela est vrai aussi pour les prêtres : on n'est pas non plus prêtre tout seul, mais devenir prêtre signifie entrer dans la communauté presbytérale unie à l'évêque. Enfin, cela met aussi en évidence un principe fondamental du christianisme en général : c'est toujours dans la communauté de tous les frères et sœurs de Jésus-Christ qu'on est chrétien, pas autrement. Le Concile a cherché à faire passer dans la réalité pratique ces conceptions fondamentales, en créant des organismes grâce auxquels l'insertion des individus dans l'ensemble devient la règle fondamentale de toute activité dans l'Église.

C'est ainsi que, à la place des assemblées d'évêques qui jusqu'alors étaient restées informelles, on a créé la conférence épiscopale, dotée d'une solide organisation juridique et d'une substructure bureaucratique soigneusement mise au point. On a aussi créé, comme représentation de l'union de toutes les conférences épiscopales, le Synode des évêques, sorte de concile de remplacement siégeant régulièrement.

Les Synodes nationaux se sont rassemblés et ont annoncé leur intention d'évoluer dans le sens d'une organisation permanente de l'Eglise de leurs pays. Dans les diocèses se sont formés des conseils presbytéraux et pastoraux, et dans les paroisses des conseils paroissiaux.

L'Eglise n'est pas une ONG

Personne ne contestera que l'idée fondamentale est valable et que la réalisation communautaire de la mission de l'Église est nécessaire. Et personne non plus ne contestera que grâce à de tels organismes beaucoup de bien a été réalisé. Mais personne non plus ne peut douter que la multiplication non coordonnée de ces organismes a conduit à un excès de doublages, à un amoncellement insensé de papier et à des efforts inutiles, où les meilleures forces se sont perdues en des discussions sans fin que personne à vrai dire ne voulait, mais qui, du fait des nouvelles structures, semblent devenir inévitables. Les limites de ce christianisme paperassier et de la réforme de l'Église par le papier sont entre-temps devenues évidentes. Il est devenu visible que la collégialité est une chose, mais que la responsabilité personnelle en est une autre qui ne peut pas être remplacée, et qu'on n'a pas le droit d'écraser. La collégialité est l'un des principes de la réalité chrétienne, de la réalité ecclésiale ; la personnalité est l'autre principe, et ainsi c'est une des leçons de cette décennie que seul le bon équilibre des deux peut procurer liberté et fécondité.

Les homélies du Pape François sont simples

Tournons-nous vers un autre thème fondamental du Concile l'un de ses principes est la simplicité ; « simplicité » est un des mots fondamentaux de la constitution sur la liturgie, toujours conçue comme transparence et ouverture à la compréhension des hommes.
C'est pourquoi on peut dire qu'une rationalité bien comprise est une des idées directrices du Concile. 

mardi, 06 août 2013

Vision pastorale identique pour les deux Papes

Le Pape François a son prorpre style,  sa personnalité et son charisme particulier. La chanson est pourtant la même: celle de l'Evangile ( note: Ratzinger versus Bergoglio ?)

La nouvelle évangélisation

Le Pape Benoît XVI a renoncé à la papauté alors que l'Eglise s'engage dans le mouvement de "la nouvelle évangélisation"; d'ailleurs un nouveau dicastère a été crée par Benoît XVI. Le Pape François met justement en action cet héritage, cette volonté dynamique. 

En grand diplomate, nous pourrions dire en "Jésuite" mais surtout en "Pasteur", le Pape dit la même chose, mais autrement. Un premier exemple avec le mot "Pastoral". 

Pastoral pour Joseph Ratzinger: 

bon-pasteur.jpgJoseph Ratzinger développe ce but pastoral du Concile Vatican II dans son livre "Mon Concile" (Ed.Artège, p.72): 

Pastoral:

un terme qui ne veut pas dire nécessairement flou, dépourvu de substance, purement édifiant, comme cela a pu être compris ici ou là.

Un terme qui doit au contraire vouloir dire: partir d'une attention positive à l'homme d'aujourd'hui, qui n'a jamais été aidée par ces condamnations qu'il a longtemps entendues sur tout ce qui est faux, tout ce qu'il ne doit pas faire, pour arriver à ce qu'il a trop peu entendu et qu'il veut vraiment entendre, à savoir ce qui est vrai, ce que le message de la foi peut apporter à notre temps, ce que celle-ci a de positif à lui enseigner et à lui dire. 

Pastoral:

un terme qui ne veut pas dire non plus édulcoré et vague, mais exempt de querelles d'écoles, de questions disputées bonnes pour les spécialistes, de raffinements sans fin dans la controverse à un moment où se font jour précisément des tâches nouvelles qui réclament de tous une discussion ouverte.

Pastoral:

veut dire exempt de jargon scolastique (qui a sa légitimité et peut-être aussi une nécessité, mais précisément dans les facultés et non pas dans la prédication et l'exposition de la foi), mais au contraire enraciné dans le language de l'Ecriture, des Pères, des hommes d'aujourd'hui, bref dans le langage vivant de l'homme de tous les temps. 

Pastoral pour le Pape François:

(aux évêques du Brésil JMJ Rio 2013)

... Je voudrais que nous nous demandions tous aujourd’hui : sommes-nous encore une Église capable de réchauffer le cœur ? Une Église capable de reconduire à Jérusalem ? De réaccompagner à la maison ? Dans Jérusalem habitent nos sources : Écriture, Catéchèses, Sacrements, Communauté, amitié du Seigneur, Marie et les Apôtres… Sommes-nous encore en mesure de raconter ces sources de façon à réveiller l’enchantement pour leur beauté ?

Beaucoup sont partis parce qu’on leur a promis quelque chose de plus haut, quelque chose de plus fort, quelque chose de plus rapide.

Mais y-a-t-il quelque chose de plus haut que l’amour révélé à Jérusalem ? Rien n’est plus haut que l’abaissement de la Croix, puisque là est vraiment atteint le sommet de l’amour ! Sommes-nous encore capables de montrer cette vérité à ceux qui pensent que la vraie grandeur de la vie se trouve ailleurs ?

.... Il faut une Église encore capable d’accompagner le retour à Jérusalem ! Une Église qui soit capable de faire redécouvrir les choses glorieuses et joyeuses qui se disent de Jérusalem, de faire comprendre qu’elle est ma Mère, notre Mère et que nous ne sommes pas orphelins ! Nous sommes nés en elle. Où est-elle notre Jérusalem, en laquelle nous sommes nés ? Dans le Baptême, dans la première rencontre avec l’amour, dans l’appel, dans la vocation....

... À propos de la conversion pastorale je voudrais rappeler que « pastoral » n’est pas autre chose que l’exercice de la maternité de l’Église. Celle-ci engendre, allaite, fait grandir, corrige, alimente, conduit par la main… Il faut alors une Église capable de redécouvrir les entrailles maternelles de la Miséricorde. Sans la Miséricorde, il est difficile aujourd’hui des’introduire dans un monde de « blessés » qui ont besoin de compréhension, de pardon, d’amour.

lundi, 05 août 2013

Le Père Dall'Oglio en Syrie: vives inquiétudes

Les jésuites du Moyen-Orient profondément inquiets pour le père Dall'Oglio

4122394596.JPGLes jésuites du Moyen-Orient ont exprimé leur « profonde inquiétude » concernant le sort de certains de leurs frères et notamment du père Paolo dall'Oglio, victimes du conflit syrien. Dans un communiqué, envoyé à l'Agence Fides et signé par le Provincial le père Victor Assouad, ils rappellent que le jésuite romain a disparu dans le nord de la Syrie il y a une semaine, peut-être enlevé par des groupes djihadistes opérant dans la région.
Les jésuites du Moyen Orient s’inquiètent aussi de la situation critique du Père Frans van der Lugt et des personnes qui vivent avec lui dans la résidence jésuite de Boustan Al Diwan dans le centre de Homs. Selon l’organisation Unicef, 400 000 civils essentiellement des femmes, des enfants et des personnes âgées, sont actuellement bloqués et isolés dans la ville, suite à la nouvelle offensive des forces gouvernementales contre des milices rebelles.
Les jésuites engagés en faveur de la paix en Syrie
Le père Victor Assouad remercie toutes les personnes qui se soucient du sort du père Dall'Oglio mais aussi « toutes les instances et les autorités qui se mobilisent pour sa recherche », souhaitant que « le Père Paolo puisse retrouver les siens au plus vite ». En ce qui concerne les personnes résidant chez les jésuites à Homs, le Provincial des Jésuites du Moyen-Orient demande qu’aucun effort ne soient épargné pour protéger leurs vies.
Il réaffirme, au nom de toute la Compagnie de Jésus « la solidarité avec les souffrances de tout le peuple ». Les Jésuites, indique-t-il, s’engagent à poursuivre leur action humanitaire pour tous et renouvellent leur engagement à « travailler pour la paix et la réconciliation en Syrie ».
Les Eglises orientales prient pour les personnes enlevées en Syrie
Le cardinal Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, avait assuré la Compagnie de Jésus de la proximité spirituelle des Eglises orientales dans un communiqué publié samedi 3 août.
Dans ce texte, il rappelle, « avec les Eglises de la région, le silence absolu qui pèse sur le sort des deux évêques et des deux prêtres enlevés il y a plusieurs mois, comme celui de tant d’autres, syriens ou étrangers, pris dans la même condition douloureuse ».
(Photo : le père Dall'Oglio)

News.va / Radio Vatican

dimanche, 04 août 2013

Bergoglio versus Ratzinger ?

images.jpegPour ceux et celles qui viendraient avouer humblement de s'opposer à Ratzinger, mais pas à Bergoglio, ou l'inverse refuser le Pape François mais pas Benoît XVI, je donnerai une toute petite pénitence, mais pleine de joie: lire les livres de Ratzinger et lire les textes de notre Pape.

Après, nous pourrons discuter calmement et paisiblement. C'est le préalable, la base nécessaire pour comprendre ce pontificat. Sans cette petite exigence et ce petit effort, le dialogue me semble presque compromis d'entrée. Mais avec Dieu, tout est possible. 

samedi, 03 août 2013

JMJ Rio 2013: fête, vos jeux, rien ne va mal

423px-JMJ_Rio_2013.jpgLes organisateurs des Journées Mondiales de la Jeunesse viennent de s’achever à Rio de Janeiro. L'organisation, qui logistiquement fut un chaos, a communiqué quelques chiffres significatifs ( données quantitatives ). Les fruits spirituels d’une telle rencontre ne se mesurent pas avec des chiffres et des pourcentages, car la JMJ est une rencontre avec le Christ. 

470 000 pèlerins inscrits

3,5 millions: personnes ont participé aux différents actes de ces journées

600 000 mardi 23 juillet assistante Messe d'ouverture

2 millions vendredi chemin de Croix

3,7 millions Messe d'envoi du dimanche 

4 millions communions enregistrées pendant ces journées,

7 800 prêtres

Les pèlerins enregistrés provenaient de 175 pays différents, et 60 % d’entre eux étaient dans la tranche d’âge 19-35 ans. Le plus grand nombre de pèlerins venait du Brésil, suivi par l’Argentine, les États-Unis, le Chili et l’Italie. 

vendredi, 02 août 2013

JMJ Rio 2013: Discours du Pape aux évêques

La perception favorable au Pape doit nous pousser à aller plus en profondeur. Les vagues de la plage de Copacabana nous invite à aller au large:"Duc in altum" disait le bienheureux Jean-Paul II: "Avance au large".

Un discours fondamental, peut-être un peu long, mérite toute notre attention. Il se base sur la document d'Aparecida (2007). Un mot qui nous invite à ne pas rester sur le rivage des apparences. 

--- 

 

Chers frères,

Comme il est bon et beau de me trouver ici avec vous, évêques du Brésil ! Merci d’être venus, et permettez-moi de vous parler comme à des amis, c’est pourquoi je préfère vous parler en espagnol pour pouvoir mieux exprimer ce j’ai dans mon cœur. Je vous prie de m’en excuser !

Nous sommes réunis un peu à l’écart, dans ce lieu préparé par notre frère Mgr Orani, pour demeurer seuls et pouvoir parler cœur à cœur, comme Pasteurs auxquels Dieu a confié son Troupeau. Dans les rues de Rio, des jeunes du monde entier et tant d’autres multitudes nous attendent, ayant besoin d’être rejoints par le regard miséricordieux du Christ Bon Pasteur, que nous sommes appelés à rendre présent. Réjouissons-nous donc de ce moment de repos, de partage, de vraie fraternité.

En commençant par la Présidence de la Conférence épiscopale et par l’Archevêque de Rio de Janeiro, je veux vous embrasser tous et chacun, spécialement les évêques émérites.

Plus qu’un discours formel, je veux partager avec vous quelques réflexions.

La première m’est venue à l’esprit quand j’ai visité le sanctuaire d’Aparecida. Là, aux pieds de la statue de l’Immaculée Conception, j’ai prié pour vous, pour vos Églises, pour vos prêtres, religieux et religieuses, pour vos séminaristes, pour les laïcs et leurs familles et, de manière particulière pour les jeunes et les anciens, les deux sont l’espérance d’un peuple ; les jeunes, parce qu’ils portent la force, l’illusion, l’espérance de l’avenir ; les anciens, parce qu’ils sont la mémoire, la sagesse d’un peuple1 .

1. Aparecida, clé de lecture pour la mission de l’Église

À Aparecida, Dieu a offert au Brésil sa propre Mère. Mais, à Aparecida, Dieu a aussi donné une leçon sur lui-même, à propos de sa façon d’être et d’agir. Une leçon sur l’humilité qui appartient à Dieu comme trait essentiel, c’est dans l’ADN de Dieu. Il y a quelque chose de pérenne à apprendre sur Dieu et sur l’Église à Aparecida ; un enseignement que ni l’Église au Brésil, ni le Brésil lui-même ne doivent oublier.

Au commencement de l’événement d’Aparecida il y a la recherche des pauvres pêcheurs. Beaucoup de faim et peu de ressources. Les gens ont toujours besoin de pain. Les hommes partent toujours de leurs besoins, même aujourd’hui.

Ils ont une barque fragile, inappropriée ; ils ont des filets de mauvaise qualité, peut-être même endommagés, insuffisants.

D’abord il y a la fatigue, peut-être la lassitude, pour la pêche, et toutefois le résultat est maigre : un échec, un insuccès. Malgré les efforts, les filets sont vides.

Ensuite, quand Dieu le veut, lui-même surgit dans son Mystère. Les eaux sont profondes et toutefois elles cachent toujours la possibilité de Dieu ; et lui est arrivé par surprise, peut-être quand il n’était plus attendu. La patience de ceux qui l’attendent est toujours mise à l’épreuve. Et Dieu est arrivé de façon nouvelle, parce qu’il peut toujours se réinventer : une image d’argile fragile, obscurcie par les eaux du fleuve, même vieillie par le temps. Dieu entre toujours dans les vêtements de la pauvreté.

Voici alors l’image de l’Immaculée Conception. D’abord le corps, puis la tête, puis le regroupement du corps et de la tête : unité. Ce qui était brisé retrouve l’unité. Le Brésil colonial était divisé par le mur honteux de l’esclavage. La Vierge d’Aparecida se présente avec le visage noir, d’abord divisée, puis unie dans les mains des pêcheurs.

C’est un enseignement pérenne que Dieu veut offrir. Sa beauté se reflète dans la Mère, conçue sans le péché originel, émerge de l’obscurité du fleuve. À Aparecida, depuis le commencement, Dieu donne un message de recomposition de ce qui est fracturé, de consolidation de ce qui est divisé. Murs, abîmes, distances encore présents aujourd’hui, sont destinés à disparaître. L’Église ne peut négliger cette leçon : être un instrument de réconciliation.

Les pêcheurs ne méprisent pas le mystère rencontré dans le fleuve, même si c’est un mystère qui apparaît incomplet. Ils ne jettent pas les morceaux du mystère. Ils attendent la plénitude. Et cela ne tarde pas à arriver. Il y a quelque chose de sage que nous devons apprendre. Il y a des morceaux d’un mystère, comme des pièces d’une mosaïque, que nous rencontrons et que nous voyons. Nous voulons voir trop rapidement le tout et Dieu au contraire se fait voir petit à petit. L’Église aussi doit apprendre cette attente.

Puis les pêcheurs portent ce mystère chez eux. Les gens simples ont toujours un endroit pour faire loger le mystère. Nous avons peut-être réduit notre façon de parler du mystère à une explication rationnelle ; chez les gens, au contraire, le mystère entre par le cœur. Dans la maison des pauvres Dieu trouve toujours une place.

Les pêcheurs ‘agasalham’: ils revêtent le mystère de la Vierge pêchée, comme si elle avait froid et avait besoin d’être réchauffée. Dieu demande d’être mis à l’abri dans la partie la plus chaude de nous-mêmes : le cœur. Puis c’est Dieu qui dégage la chaleur dont nous avons besoin, mais d’abord il entre par la ruse de celui qui mendie. Les pêcheurs couvrent ce mystère de la Vierge du pauvre manteau de leur foi. Ils appellent les voisins pour voir la beauté qu’ils ont trouvée ; ils se réunissent autour d’elle ; ils racontent leurs peines en sa présence et lui confient leurs causes. Ils permettent ainsi que les intentions de Dieu puissent se réaliser : une grâce, puis l’autre ; une grâce qui ouvre à une autre ; une grâce qui prépare une autre. Dieu va graduellement en déployant l’humilité mystérieuse de sa force.

Il y a beaucoup à apprendre de cette attitude des pêcheurs. Une Église qui fait de la place au mystère de Dieu ; une Église qui héberge en elle-même ce mystère, de façon qu’elle puisse fasciner les gens, les attirer.Seule la beauté de Dieu peut attirer. Le chemin de Dieu est le charme, l’attrait. Dieu se fait emmener chez soi. Il réveille dans l’homme le désir de le garder dans sa vie, dans sa maison, dans son cœur. Il réveille en nous le désir d’appeler les proches pour faire connaître sa beauté. Lamission naît justement de cet attrait divin, de cet étonnement de la rencontre. Nous parlons de mission, d’Église missionnaire. Je pense aux pêcheurs qui appellent leurs proches pour voir le mystère de la Vierge. Sans la simplicité de leur attitude, notre mission est destinée àl’échec.

L’Église a toujours l’urgent besoin de ne pas oublier la leçon d’Aparecida, elle ne peut pas l’oublier. Les filets de l’Église sont fragiles, peut-être raccommodés ; la barque de l’Église n’a pas la puissance des grands transatlantiques qui franchissent les océans. Et toutefois Dieu veut justement se manifester à travers nos moyens, de pauvres moyens, parce que c’est toujours lui qui agit.

Chers frères, le résultat du travail pastoral ne s’appuie pas sur la richesse des ressources, mais sur la créativité de l’amour. La ténacité, l’effort, le travail, la programmation, l’organisation servent certainement, mais avant tout il faut savoir que la force de l’Église n’habite pas en elle-même, mais elle se cache dans les eaux profondes de Dieu, dans lesquelles elle est appelée à jeter ses filets.

Une autre leçon que l’Église doit toujours se rappeler est qu’elle ne peut pas s’éloigner de la simplicité, autrement elle oublie le langage du Mystère, et non seulement elle reste hors de la porte du Mystère, mais elle ne réussit pas même à entrer en ceux qui par l’Égliseprétendent à ce qu’ils ne peuvent se donner par eux-mêmes, c’est-à-dire Dieu lui-même. Parfois, nous perdons ceux qui ne nous comprennent pas parce que nous avons oublié la simplicité, en important de l’extérieur aussi une rationalité étrangère à nos gens. Sans la grammaire de la simplicité, l’Église se prive des conditions qui rendent possible le fait de « pêcher » Dieu dans les eaux profondes de son Mystère.

Un dernier souvenir : Aparecida est une apparition dans un lieu decarrefour. La route qui unissait Rio, la capitale, avec São Paulo, la province entreprenante qui était en train de naître, et Minas Gerais, les mines très convoitées par les Cours européennes : un carrefour du Brésil colonial. Dieu apparaît dans les carrefours. L’Église au Brésil ne peut oublier cette vocation inscrite en elle depuis son premier souffle : être capable de systole et diastole, de recueillir et de répandre.

2. L’appréciation pour le parcours de l’Église au Brésil

Les évêques de Rome ont toujours eu le Brésil et son Église dans leur cœur. Un merveilleux parcours a été accompli, des 12 diocèses durant le concile Vatican I aux 275 circonscriptions actuelles... Ne s’est pas mise en route l’expansion d’un appareil ou d’une entreprise, mais plutôt le dynamisme des « cinq pains et deux poissons » évangéliques, qui, mis en contact avec la bonté du Père, dans des mains rugueuses (calejadas maõs), sont devenus féconds.

Aujourd’hui, je voudrais reconnaître votre travail généreux à vous pasteurs, dans vos Églises. Je pense aux évêques dans les forêts, montant et descendant les fleuves, dans les régions semi-arides, dans le Pantanal, dans la pampa, dans les jungles urbaines des mégapoles. Aimez toujours votre troupeau avec un dévouement total ! Mais je pense aussi à tant de noms et à tant de visages, qui ont laissé des empreintes ineffaçables sur le chemin de l’Église au Brésil, faisant toucher de la main la grande bonté du Seigneur envers cette Église2 .

Les évêques de Rome n’ont jamais été loin ; ils ont suivi, encouragé, accompagné. Dans les dernières décennies, le bienheureux Jean XXIII a invité avec insistance les évêques brésiliens à préparer leur premier plan pastoral, et, depuis ce commencement, a grandi une vraie tradition pastorale au Brésil, qui a fait en sorte que l’Église ne soit pas un transatlantique à la dérive, mais ait toujours une boussole. Le Serviteur de Dieu Paul VI, en plus d’encourager la réception du Concile Vatican II, avec fidélité, mais aussi avec des traits originaux (cf. l’Assemblée générale du CELAM à Medellin), a influé de façon décisive sur l’auto-conscience de l’Église au Brésil à travers le Synode sur l’évangélisation et ce texte fondamental de référence que demeure l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi. Le bienheureux Jean-Paul II a visité le Brésil trois fois, le parcourant de « cabo a rabo », du nord au sud, insistant sur la mission pastorale de l’Église, sur la communion et la participation, sur la préparation au grand Jubilé, sur la nouvelle évangélisation. Benoît XVI a choisi Aparecida pour réaliser la 5ème Assemblée générale du CELAM et cela a laissé une grande empreinte dans l’Église du continent tout entier.

L’Église au Brésil a reçu et appliqué avec originalité le concile Vatican II et le parcours réalisé, tout en ayant dû dépasser certaines maladies infantiles, a conduit à une Église graduellement plus mûre, ouverte, généreuse, missionnaire.

Aujourd’hui nous sommes à une période nouvelle. Comme l'exprime bien le document d’Aparecida : ce n’est pas une époque de changement, mais c’est un changement d’époque. Alors, aujourd’hui il est toujours urgent de nous demander : qu’est-ce que Dieu nous demande ? À cette question, je voudrais tenter d’offrir quelques lignes de réponse.

3. L’icône d’Emmaüs comme clé de lecture du présent et de l’avenir

Avant tout, il ne faut pas céder à la peur dont parlait le bienheureux John Henry Newman : « Le monde chrétien est en train de devenir graduellement stérile, et s’épuise comme une terre exploitée à fond qui devient du sable » 3 . Il ne faut pas céder au désenchantement, au découragement, aux lamentations. Nous avons beaucoup travaillé et, parfois, il nous semble être des vaincus, comme celui qui doit faire le bilan d’une période désormais perdue, regardant ceux qui nous délaissent ou ne nous considèrent plus comme crédibles ou importants.

Relisons à cette lumière encore une fois l’épisode d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-15). Les deux disciples s’enfuient de Jérusalem. Ils s’éloignent de la "nudité" de Dieu. Ils sont scandalisés par l’échec du Messie en qui ils avaient espéré et qui maintenant apparaît irrémédiablement vaincu, humilié, même après le troisième jour (vv. 17-21). Le mystère difficile de ceux qui quittent l’Église ; des personnes qui, après s’être laissées illusionner par d’autres propositions, retiennent que désormais l’Église – leur Jérusalem – ne peut plus offrir quelque chose de significatif et d’important. Et alors ils s’en vont par les chemins seuls avec leur désillusion. Peut-être l’Église est-elle apparue trop faible, peut-être trop éloignée de leurs besoins, peut-être trop pauvre pour répondre à leurs inquiétudes, peut-être trop froide dans leurs contacts, peut-être trop autoréférentielle, peut-être prisonnière de ses langages rigides, peut-être le monde semble avoir fait de l’Église comme une survivance du passé, insuffisante pour les questions nouvelles ; peut-être l’Église avait-elle des réponses pour l’enfance de l’homme mais non pour son âge adulte4 . Le fait est qu’aujourd’hui, il y en a beaucoup qui sont comme les deux disciples d’Emmaüs ; non seulement ceux qui cherchent des réponses dans les nouveaux et répandus groupes religieux, mais aussi ceux qui semblent désormais sans Dieu que ce soit en théorie ou en pratique.

Face à cette situation, que faire ?

Il faut une Église qui n’a pas peur de sortir dans leur nuit. Il faut une Église capable de croiser leur route. Il faut une Église en mesure de s’insérer dans leurs conversations. Il faut une Église qui sait dialoguer avec ces disciples qui, en s’enfuyant de Jérusalem, errent sans but, seuls, avec leur désenchantement, avec la désillusion d’unchristianisme considéré désormais comme un terrain stérile, infécond, incapable de générer du sens.

La mondialisation implacable, l’urbanisation souvent sauvage ont promis beaucoup. Nombreux sont ceux qui se sont épris de la puissance de la mondialisation et en elle il y a quelque chose de vraiment positif. Mais à beaucoup échappe le côté obscur : la perte du sens de la vie, la désintégration personnelle, la perte de l’expérience d’appartenance à un "nid" quelconque, la violence subtile mais implacable, la rupture intérieure et la fracture dans les familles, la solitude et l’abandon, les divisions et l’incapacité d’aimer, de pardonner, de comprendre, le poison intérieur qui rend la vie un enfer, le besoin de tendresse parce qu’on se sent si incapables et malheureux, les tentatives ratées de trouver des réponses dans la drogue, dans l’alcool, dans le sexe devenus prisons supplémentaires.

Et beaucoup ont cherché des faux-fuyants parce que la "mesure" de la Grande Église apparaît trop haute. Beaucoup ont pensé : l’idée de l’homme est trop grande pour moi, l’idéal de vie qu’elle propose est en dehors de mes possibilités, le but à atteindre est inaccessible, hors de ma portée. Toutefois – ont-ils continué – je ne peux pas vivre sans avoir au moins quelque chose, même si c’est une caricature, de ce qui est trop haut pour moi, de ce que je ne peux pas me permettre. Avec la désillusion dans le cœur, ils sont allés à la recherche de quelqu’un qui les illusionne encore une fois.

Le sens profond d’abandon et de solitude, de non-appartenance non plus à soi-même qui émerge souvent de cette situation est trop douloureux pour être passé sous silence. Il faut un exutoire et alors reste la voie de la lamentation : comment se fait-il que nous soyons arrivés à ce point ? Mais la lamentation devient aussi à son tour comme un boomerang qui revient en arrière et finit par augmenter le malheur. Peu de personnes sont encore capables d’écouter leur douleur ; il faut au moins l’anesthésier.

Aujourd’hui, il faut une Église en mesure de tenir compagnie, d’aller au-delà de la simple écoute ; une Église qui accompagne le chemin en se mettant en chemin avec les personnes, une Église capable de déchiffrer la nuit contenue dans la fuite de tant de frères et sœurshors de Jérusalem ; une Église qui se rend compte que les raisons pour lesquelles on s’est éloigné contiennent déjà en elles-mêmes aussi les raisons d’un possible retour, mais il est nécessaire de savoir lire le tout avec courage.

Je voudrais que nous nous demandions tous aujourd’hui : sommes-nous encore une Église capable de réchauffer le cœur ? Une Église capable de reconduire à Jérusalem ? De réaccompagner à la maison ? Dans Jérusalem habitent nos sources : Écriture, Catéchèses, Sacrements, Communauté, amitié du Seigneur, Marie et les Apôtres… Sommes-nous encore en mesure de raconter ces sources de façon à réveiller l’enchantement pour leur beauté ?

Beaucoup sont partis parce qu’on leur a promis quelque chose de plushaut, quelque chose de plus fort, quelque chose de plus rapide.

Mais y-a-t-il quelque chose de plus haut que l’amour révélé à Jérusalem ? Rien n’est plus haut que l’abaissement de la Croix, puisque là est vraiment atteint le sommet de l’amour ! Sommes-nous encore capables de montrer cette vérité à ceux qui pensent que la vraie grandeur de la vie se trouve ailleurs ?

Connaissons-nous quelque chose de plus fort que la puissance cachée dans la fragilité de l’amour, du bien, de la vérité, de la beauté ?

La recherche de ce qui est toujours plus rapide attire l’homme d’aujourd’hui : Internet rapide, voitures rapides, avions rapides, rapports rapides… Et cependant on perçoit un besoin désespéré de calme, je veux dire de lenteur. L’Église sait-elle encore être lente : dans le temps, pour écouter ; dans la patience, pour recoudre et recomposer ? Ou bien aussi l’Église est-elle désormais emportée par la frénésie de l’efficacité ? Retrouvons, chers frères, le calme de savoir accorder le pas avec lespossibilités des pèlerins, avec leurs rythmes de marche, la capacité d’être toujours plus proches, pour leur permettre d’ouvrir un passage dans le désenchantement qu’il y a dans leurs cœurs, de manière à pouvoir y entrer. Ils veulent oublier Jérusalem en laquelle se trouvent leurs sources, mais ils finiront par avoir soif. Il faut une Église encore capable d’accompagner le retour à Jérusalem ! Une Église qui soit capable de faire redécouvrir les choses glorieuses et joyeuses qui se disent de Jérusalem, de faire comprendre qu’elle est ma Mère, notre Mère et que nous ne sommes pas orphelins ! Nous sommes nés en elle. Où est-elle notre Jérusalem, en laquelle nous sommes nés ? Dans le Baptême, dans la première rencontre avec l’amour, dans l’appel, dans la vocation5  !

Il faut une Église encore capable de redonner droit de cité à tant de ses fils qui marchent comme s’ils étaient en exode.

4. Les défis de l’Église au Brésil

À la lumière de ce que je viens de dire, je voudrais souligner quelques défis de l’Église bien-aimée qui est au Brésil.

  La priorité de la formation : évêques, prêtres, religieux, laïcs  .

Chers frères, si nous ne formons pas des ministres capables de réchauffer le cœur des gens, de marcher dans la nuit avec eux, de dialoguer avec leurs illusions et leurs désillusions, de recomposer ce qui a été détruit en eux, que pouvons-nous espérer pour la route présente et future ? Il n’est pas vrai que Dieu soit obscurci en eux. Apprenons à regarder plus en profondeur : il manque celui qui réchauffe leur cœur, comme avec les disciples d’Emmaüs.

Pour cette raison, il est important de promouvoir et de soigner une formation qualifiée qui fasse des personnes capables de descendre dans la nuit sans être envahies par l’obscurité ni se perdre ;d’écouter les illusions d’un grand nombre, sans se laisser séduire ; d’accueillir les désillusions, sans se désespérer ni tomber dans l’amertume ; de toucher ce qui a été détruit chez les autres, sans se laisser dissoudre ni décomposer dans sa propre identité.

Il faut une solidité humaine, culturelle, affective, spirituelle, doctrinale6. Chers frères dans l’épiscopat, il faut avoir le courage d’une révision profonde des structures de formation et de préparation des clercs et des laïcs de l’Église au Brésil. Une vague priorité donnée à la formation n’est pas suffisante, pas plus que des documents ou des congrès. Il faut avoir la sagesse pratique de mettre sur pied des structures durables de préparation dans le milieu local, régional et national, qui soient vraiment prises à cœur par l’épiscopat, sans épargner forces, attention et accompagnement. La situation actuelle exige une formation qualifiée à tous les niveaux. Les évêques ne peuvent pas déléguer cette tâche. Vous ne pouvez pas déléguer cette tâche, mais vous devez l’assumer comme quelque chose de fondamental pour la marche de vos Églises.

  Collégialité et solidarité de la Conférence épiscopale   

Il ne suffit pas, pour l’Église au Brésil, d’avoir un leader national ; il faut un réseau de « témoignages » régionaux, qui, parlant le même langage, font partout non pas l’unanimité, mais la véritable unité dans la richesse de la diversité.

La communion est une toile qui doit être tissée avec patience et persévérance, qui progressivement « resserre les points » pour obtenir une couverture toujours plus étendue et plus dense. Une couverture qui a peu de fils de laine ne réchauffe pas.

Il est important de rappeler Aparecida, la méthode de rassembler la diversité. Pas tant la diversité des idées pour produire un document, maisla variété des expériences de Dieu pour mettre en mouvement une dynamique vitale.

Les disciples d’Emmaüs sont retournés à Jérusalem en racontant l’expérience qu’ils avaient faite dans la rencontre avec le Christ Ressuscité. Et là ils ont pris connaissance des autres manifestations du Seigneur, et des expériences de leurs frères. La Conférence épiscopale est justement un espace vital pour permettre un tel échange de témoignages sur les rencontres avec le Ressuscité, au Nord, au Sud, à l’Ouest… Il faut alors une valorisation grandissante de l’élément local et régional. La bureaucratie centrale n’est pas suffisante, mais il faut faire grandir la collégialité et la solidarité ; ce sera une vraie richesse pour tous7 .

   Etat permanent de mission et conversion pastorale  

Aparecida a parlé d’un état permanent de mission8 et de la nécessité d’une conversion pastorale9 . Ce sont deux résultats importants de cette assemblée pour toute l’Église de la région, et le chemin parcouru au Brésil sur ces deux points est significatif.

À propos de la mission, il faut rappeler que son urgence provient de sa motivation interne ; c’est-à-dire qu’il s’agit de transmettre un héritage. Et, concernant la méthode, il est décisif de rappeler qu’un héritage est comme le témoin, le bâton dans la course de relais : on ne le jette pas en l’air, celui qui réussit à la prendre, c’est bien, celui qui ne réussit pas tant pis... Pour transmettre l’héritage, il faut le remettre personnellement, toucher celui à qui on veut donner, transmettre, cet héritage.

À propos de la conversion pastorale je voudrais rappeler que « pastoral » n’est pas autre chose que l’exercice de la maternité de l’Église. Celle-ci engendre, allaite, fait grandir, corrige, alimente, conduit par la main… Il faut alors une Église capable de redécouvrir les entrailles maternelles de la miséricorde. Sans la miséricorde il est difficile aujourd’hui des’introduire dans un monde de « blessés » qui ont besoin de compréhension, de pardon, d’amour.

Dans la mission, également continentale10 , il est très important de renforcer la famille, qui reste la cellule essentielle pour la société et pour l’Église ; les jeunes, qui sont le visage futur de l’Église ; les femmes, qui ont un rôle fondamental dans la transmission de la foi. Ne réduisons pas l’engagement des femmes dans l’Église, mais promouvons leur rôle actif dans la communauté ecclésiale. En perdant les femmes l’Église risque la stérilité.

  La mission de l’Église dans la société   

Dans la société, l’Église demande une seule chose avec une clarté particulière : la liberté d’annoncer l’Évangile de manière intégrale, même quand elle est en opposition avec le monde, même quand elle va à contre-courant, en défendant le trésor dont elle est seulement la gardienne, et les valeurs dont elle ne dispose pas, mais qu’elle a reçues et auxquelles elle doit être fidèle.

L’Église met en avant le droit de pouvoir servir l’homme dans son intégralité, en lui disant ce que Dieu a révélé au sujet de l’homme et de sa réalisation. L’Église désire rendre présent ce patrimoine immatériel sans lequel la société s’effrite, les villes seraient englouties par leurs murs, leurs gouffres, leurs barrières. L’Église a le droit et le devoir de maintenir allumée la flamme de la liberté et de l’unité de l’homme.

Éducation, santé, paix sociale sont les urgences brésiliennes. L’Église a une parole à dire sur ces thèmes, car, pour répondre convenablement à ces défis, les solutions purement techniques ne suffisent pas, mais il faut avoir une vision sous-jacente de l’homme, de sa liberté, de sa valeur, de son ouverture au transcendant. Et vous, chers confrères, ne craignez pas d’offrir cette contribution de l’Église qui est pour le bien de toute la société.

  L’Amazonie, banc d’épreuve pour l’Église et la société brésiliennes   

Il y a un dernier point sur lequel j’aimerais m’arrêter, et que je retiens important pour la marche actuelle et future non seulement de l’Église au Brésil, mais aussi de toute la structure sociale : l’Amazonie. L’Église est en Amazonie non comme celui qui a les valises en main pour partir, après avoir exploité tout ce qu’il a pu. L’Église est présente en Amazonie depuis le début avec des missionnaires, des congrégations religieuses, et elle y est encore présente et déterminante pour l’avenir de cette région. Je pense à l’accueil que l’Église en Amazonie offre aujourd’hui aussi aux immigrés haïtiens après le terrible tremblement de terre qui a dévasté leur pays.

Je voudrais vous inviter tous à réfléchir sur ce qu'Aparecida a dit sur l’Amazonie10 , ainsi que surle fort appel au respect et à la protectionde toute la création que Dieu a confiée à l’homme, non pas pour qu’il l’exploite sauvagement, mais pour qu’il la fasse devenir un jardin.Dans le défi pastoral que représente l’Amazonie, je ne peux pas ne pas remercier l’Église au Brésil pour ce qu’elle fait : la Commission épiscopale pour l’Amazonie, créée en 1997, a déjà donné beaucoup de fruits et de nombreux diocèses ont répondu avec promptitude et générosité à la demande de solidarité, en y envoyant des missionnaires laïcs et prêtres. Je remercie Mgr Jaime Chemelo, pionnier de ce travail, et le Cardinal Hummes, actuel Président de cette Commission. Mais je voudrais ajouter que l’œuvre de l’Église doit être stimulée et relancée davantage. Il faut des formateurs qualifiés, surtout des professeurs de théologie, pour consolider les résultats obtenus dans le domaine de la formation d’un clergé autochtone, aussi pour avoir des prêtres qui s’adaptent aux conditions locales, et consolider, pour ainsi dire, le « visage amazonien » de l’Église.

Chers confrères, j’ai essayé de vous offrir de manière fraternelle des réflexions et des lignes de travail dans une Église comme celle qui est au Brésil qui est une grande mosaïque de pièces, d’images, de formes, de problèmes, de défis, mais qui, justement pour cela, est une énorme richesse. L’Église n’est jamais uniformité, mais diversités qui s’harmonisent dans l’unité et cela vaut pour toutes les réalités ecclésiales.

Que la Vierge Immaculée d’Aparecida soit l’étoile qui illumine votre engagement et votre marche pour porter, comme elle l’a fait, le Christ à tout homme et toute femme de votre immense pays. Comme il l’a fait avec les disciples d’Emmaüs perdus et déçus, lui vous réchauffera le cœur et vous donnera une espérance nouvelle et sûre.