vendredi, 16 août 2013
Abbé Philippe Monod: l'Adieu émouvant à un grand homme de Dieu
Rendre grâce à Dieu
La basilique de Notre Dame de Genève était comble, comme pour se blottir une dernière fois auprès de l'Abbé Philippe Monod, afin d' entourer son papa, son frère et sa belle soeur ainsi que sa famille de l'Opus Dei.
29 prêtres ont concélébré la Messe des funérailles, présidée par Mgr Peter Rutz, vicaire régional pour la Suisse, entouré du vicaire général du diocèse de Lausanne-Genève et Fribourg (Neuchâtel) Mgr Alain Chardonnens et du chanoine Pierre Jacquet curé de la paroisse. L'abbé Monod était un confrère aimé et aimant pour de très nombreux prêtres.
L'évocation de la vie du prêtre défunt a permis de "comprendre" l'incompréhensible, ce décès subit et inattendu d'un homme encore jeune, plein de force et d'avenir. C'est bien un malaise qui a provoqué cette chute fatale dans l'escalier du restaurant dans lequel il avait encore souper vendredi soir avec un ami. Les médecins ont hélas vite compris qu'il n'y avait plus rien à faire.
Il s'en ira rejoindre sa maman décédée une année auparavant, le samedi matin, le jour dédié à la Vierge, qui garde en son coeur, envers et contre tout, malgré la nuit, l'étincelle de Pâques.
Evocation de la vie de Philippe Monod
Philippe Monod a rencontré un ami de l'Opus Dei lors d'un cours de philosophie du Père Georges Cottier, dominicain, qui deviendra par la suite Cardinal. Une fois ses études de lettres accomplies, en hébreux et en langue arabe, il paya ses galons à l'armée, chez les sanitaires.
Puis se fut au tour de la théologie, à Rome et à Navarre pour l'obtention d'un doctorat en Ecriture Sainte, sanctionné par une thèse sur le livre de Daniel (Ancien Testament). L'abbé Monod fut ordonné le 20 août 1988 à Torraciudad en Espagne. Il enseigna ensuite l'exégèse à l'Université de Navarre.
De retour en Suisse, en passant par Zürich, c'est à Genève que l'abbé déploiera une intense activité pastorale pendant 20 ans. Le curé Pierre Jaquet n'a pas manqué de mentionner ses nombreuses heures passées au confessionnal de la Basilique. Le prêtre est l'homme de la Miséricorde; bien plus que de siéger dans d'innombrables conseils d'administration, c'est au confessionnal qu'il siège en prodiguant des conseils pour mener les âmes jusqu'à Dieu. Un bouquet de fleur, des roses blanches, entourait à dessein le défunt: "A mon ami, à mon confesseur".
Monseigneur Peter Rutz a laissé parler son coeur, pour prononcer l'homélie, toute centrée sur la foi et l'espérance. Reprenant une phrase de Saint Josémaria, il a souligné que "Dieu n'est pas un chasseur qui attend de nous tirer une balle pour nous blesser, mais un jardinier qui prend soin de nous et qui nous fait grandir avec patience. Dieu nous cueille lorsque le fruit est mûr".
Le rite de l'eau bénite, ou des honneurs, fut très émouvant. La photo de l'Abbé semblait aussi pleurer, avec ces gouttes d'eau bénite qui coulaient sur son portrait pourtant très souriant.
Chaque personne désirait prendre ce temps pour remercier l'Abbé pour son sacerdoce, sa foi, son optimisme, ses conseils, son soutien, sa prière, son amitié... Les gens, dont beaucoup de jeunes et des familles, prenaient encore un temps d'intimité pour ce dernier "Adieu", sous le regard de la Vierge Marie, Notre Dame de Genève.
Un ultime conseil
Je me souviens d'une des dernières phrases de l'Abbé Monod lorsque je l'ai vu encore au mois de juin: "Il ne faut pas béatifier tout le monde et ouvrir systématiquement des procès en canonisation. Il faut prier le défunt pour qu'il nous aide à prendre la bonne décision". Jamais je n'avais pensé que ce conseil serait le dernier que l'Abbé Monod me donnerait.
Nous serons sans aucun doute très nombreux à l'invoquer pour prendre les bonnes décisions, justes et sages, car l'abbé Philippe Monod avec ce talent, ce don, de nous mettre face à Dieu afin que notre liberté Le choisisse au quotidien.
Lui qui avait commencé par étudier les langues et les lettres, l'abbé Monod commence sans doute une nouvelle étape de sa vie: celle de nous aider, depuis le ciel, à déchiffrer, à épeler ou à percer les secrets du langage quotidien avec lequel Dieu nous murmure sa volonté dans le noir et blanc de nos vies. Veillez sur nous cher Abbé Monod et aidez-nous toujours à lire dans l'écriture courbe, maladroite et obscure de nos vies, les accents lumineux, les murmures silencieux du langage divin.
Merci pour tout, priez pour nous, et surtout bon ciel.
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