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dimanche, 14 mars 2010

Tornielli: des évêques en question

images.jpegPédophilie: Article réaliste du vaticaniste Andrea Tornielli

Le déferlement du scandale pour les cas de pédophilie du clergé en Irlande, Allemagne, Autriche et Hollande met à genoux les Eglise de ces pays. Pages de journal, reportages télévisés, articles sur le Web portent à la lumière des cas passés et l'Eglise finit par être décrite comme une association d'abuseurs d'enfants..... Les scandales, dans tous les cas, mettent en évidence non seulement les manquements du clergé, mais aussi ceux de la hiérarchie...

Il y a des évêques qui n'ont pas su intervenir et regarder en face le problème et l'affronter. Il y a des évêques qui n'ont pas sur empêcher que les prêtres accusés puissent encore nuire et surtout ils n'ont pas su exprimer la nécessaire proximité aux victimes et le soutien dû à leurs familles dévastées après une expérience de ce genre.... Jusqu'à hier, face aux multiples et concordantes accusations, ils se limitaient à les transférer d'une paroisse à une autre, là où le pédophile pouvait recommencer, sans être inquiété, pour accomplir des abus.

Une demande sérieuses sur la capacité de gouvernement dans l'Eglise, dans le diocèse surtout, est la demande qui manque le plus dans la réflexion en ces heures. Aussi, parce que, se la posant, il faudrait reconnaître que l'histoire récente de l'Eglise n'a pas été toute rose et parsemée de fleurs: il faudrait revoir les critères et les mécanismes qui portent à la désignation des évêques et aussi revoir la façon dont les évêques exercent leur paternité envers leurs prêtres, laquelle risque de devenir anonyme avec les mains plongées dans la bureaucratie ecclésiasitique....

La lettre du Pape pour l'Eglise en Irlande est en attente, elle sera rendue publique dans les prochaines semaines. Le Pape Ratzinger, auteur depuis de nombreuses années de la ligne ferme, saura conjuguer la tolérance zéro avec la responsabilité et un regard authentiquement chrétien.

© Copyright Il Giornale, 14 mars 2010

Traduit et résumé par le Suisse Romain

Note: l'attaque et la calomnie envers les frères Ratzinger est justement odieuse, car ce sont surtout par les manquements des supérieurs et des évêques que ce drame de la pédophilie s'est répandu. Lors de la polémique sur la levée des excommunications, puis sur l'avortement au Brésil, nous avions assisté à des protestations d'évêques, avec des lettres ouvertes, assez inopportunes pour la plupart. Alors que le Pape, le chef du collège épiscopal est traîné dans la boue, les réactions épiscopales sont subitement bien timides... Sans doute parce que le Saint Père se soucie bien plus des victimes et de la vérité que de sa propre personne. Merci très Saint Père, c'est la marque des grands, des saints.

L'oecuménisme ne s'est pas arrêté

"Nous avons divisé l'unique chemin en plusieurs chemins"

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Benoît XVI en visite dans une église luthérienne ce dimanche

 

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La censure du blog Patrice de Plunkett

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Jean Mercier, du journal "La Vie", a la classe des bons journalistes, qui reconnaissent les erreurs et s'ouvrent au débat.

Le blog du journaliste de Plunkett n'est pas toujours prêt à cette humilité, à la récitification et au débat. Un récent article désinforme sur la belle vocation des prêtres dans le sacrement du pardon. Même un mail serein n'obtient pas de résultat, mais plutôt la censure et le mépris du silence. Dommage.

Cher Monsieur Patrice de Plunkett,

Je serais heureux de voir une rectification ....

La confession est absolument inviolable. Il est donc regrettable de confondre la confession (Pénitencerie apostolique - for interne) avec la Congrégation pour la foi (for externe - Motu Proprio de 2001 notamment sur la pédophilie). Vous serez gagnant de simplement corriger cette erreur, car "errare humanum est, preseverare diabolicum".


J'ai eu la joie de suivre une semaine de formation à la Pénitencerie durant cette semaine, aussi le sujet m'est assez familié.

Bien à vous

Avec mes remerciements anticipés.

Bon Carême

samedi, 13 mars 2010

La vérité et le mensonge

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La lecture des permières pages du best seller mondial, la Bible, est très instructive. La Genèse raconte l'histoire du péché originel qui débute par deux mensonges. Le serpent, qui symbolise le diable, est la plus rusée des créatures. Il connaît la Parole de Dieu et commet deux mensonges: "Dieu vous a dit de ne manger d'aucun fruit ... " alors que Dieu avait commandé de ne pas manger le fruit d'un seul arbre, car sinon il mourrait. Puis le second piège du père du mensonge vient justement toucher cette réalité de la mort: "... mais pas du tout vous ne mourrez pas mais vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux ...".

La voix de Dieu, sereine, amoureuse, créatrice, calme et tranquille est déjà parasitée par le mensonge, la parole du diable. L'homme doit discerner et c'est encore et toujours le cas aujourd'hui.

En ce moment, non seulement les victimes de pédophilie sont depuis les abus scandaleux dans la souffrance, mais aussi Benoît XVI, le serviteur des serviteurs de Dieu est dans le jardin de Gethsémani, avec le Christ, avec les chrétiens et avec donc les victimes. Lui qui collabore avec la Vérité voit aussi sa voix sereine, transparente et cristaline parasitée par le mensonge. Jésus a été accusé et condamné à mort par un faux témoignage.

Depuis l'éclatement de la polémique médiatique, la résolution du Pape de nettoyer les impuretés et les scandales que certains prêtres ont commis lui coûte beaucoup. Sans fanatisme, mais parce que nous aimons la vérité et nous l'entendons raisonner notamment chez Benoît XVI, entrons dans la prière, afin que les victimes des ces crimes obtiennent justice et réparation et que la vérité de la vie limpide du Saint Père ne soit pas salie par la boue du mensonge.

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Genèse

Dieu:

... le Seigneur Dieu donna cet ordre à l'homme : "Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras".

Le diable:

Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que le Seigneur Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.

Pédophilie: Mgr Tomasi

remarque: Benoit XVI ne dit pas autre chose

images.jpegPas d'excuses pour les abus sur des enfants commis par un membre du clergé

Intervention de Mgr Tomasi à l'ONU

ROME, Vendredi 12 mars 2010 (ZENIT.org) - « Il n'y a pas d'excuses » pour les abus sexuels sur des mineurs commis par des membres du clergé, et ce très grave comportement est un problème qui doit être affronté avec fermeté pour qu'on puisse « le résoudre définitivement », a déclaré Mgr Silvano Maria Tomasi, représentant permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies et des institutions internationales à Genève, lors de la 13ème session du Conseil pour les droits de l'homme sur les droits des enfants.

Les abus sexuels sur mineurs constituent « un crime odieux », a-t-il affirmé dans des propos rapportés par « Radio Vatican ».

En même temps qu'une « claire condamnation de la violence sexuelle contre les enfants et les jeunes », a-t-il expliqué, le pape Benoît XVI « a ajouté la dimension religieuse, réaffirmant que l'abus est aussi un grave péché, qui offense Dieu et la dignité humaine ».

« L'intégrité physique et psychologique des mineurs est violée avec des conséquences destructrices », a-t-il souligné, rappelant que diverses études ont montré que les enfants victimes d'abus sont ensuite plus exposés à des problèmes comme « les grossesses en période d'adolescence, la perte de repères, la toxicomanie et l'alcoolisme ».

« La protection contre les agressions sexuelles se trouve au sommet de la liste des priorités de toutes les institutions de l'Église qui se battent pour mettre fin à ce grave problème », et « des mesures concrètes pour garantir la transparence et l'assistance aux victimes et à leurs proches sont des moyens pour soulager les peines, la douleur et l'égarement que provoquent ces abus ».

Mgr Tomasi a fait remarquer que ces dernières années « dans divers pays, des prêtres, des religieux et des membres du laïcat catholique, ont été accusés d'abus sur mineurs et nombre d'entre eux ont été condamnés ».

« Aucune excuse ne justifie un tel comportement », a-t-il commenté.

Dans ce contexte, « la communauté catholique s'emploie à résoudre définitivement ce problème », et « les coupables de tels crimes sont immédiatement suspendus de leurs fonctions et encourent les peines prévues par le droit civil et le droit canonique ».

Selon Mgr Tomasi, la prévention est « le meilleur remède ».

A cette fin, est nécessaire « une éducation et une promotion à la culture du respect des droits humains et de la dignité de chaque enfant, à travers l'utilisation de méthodes efficaces de sélection lors du recrutement du personnel scolaire ».

Les graves délits: interview

images.jpegSUR LES "DELICTA GRAVIORA"

CITE DU VATICAN, 13 MAR 2010 (VIS). Voici l'interview accordée ce matin au journal italien L'Avvenire par Mgr.Charles J.Scicluna, Promoteur de justice de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il est le Ministère public du tribunal de la congrégation en charge d'enquêter sur les Delicta Graviora, les crimes que l'Eglise considère comme les plus graves, ceux commis contre l'Eucharistie ou le secret de la confession, ou bien des viols sur mineurs de la part du clergé:

"Le Motu Proprio de 2001 (Sacramentorum Sanctitatis Tutela) en a réservé la compétence à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Ainsi son promoteur de justice doit-il traiter la terrible question des prêtres accusés d'actes pédophiles, qui fait périodiquement la première page des journaux. Il s'agit d'une personne très scrupuleuse et qui a la réputation de ne pas se laisser influencer.

 

Question: Monseigneur Scicluna, vous avez une réputation de dur, et pourtant l'Eglise est systématiquement accusée d'être accommodante envers les prêtres pédophiles.

 

Dans le passé, par une mauvaise interprétation de la défense de la réputation de l'institution, des évêques peuvent avoir fait preuve d'indulgecet face à ces tristes affaires. Ils l'ont été dans la pratique car au niveau des principes la condamnation des ces crimes a toujours été ferme et sans équivoque. Pour ce qui est du siècle dernier, il suffit de citer l'instruction Crimen Sollicitationis de 1922...

 

Question: Mais ne s'agissait-il pas de 1962?

 

Si la première édition de ces mesures remonte à Pie XI, le St.Office en fit une nouvelle version sous Jean XXIII, destinée aux Pères conciliaires. Mais les 2.000 copies ne suffisaient pas et la distribution fut renvoyée sine die. Quoiqu'il en soit, il s'agissait de normes à suivre en cas de révélations faites en confession de crimes plus graves et de type sexuel, comme les viols sur mineurs...

 

Question: Ces normes recommandaient le secret.

 

Une mauvaise traduction anglaise du texte a fait penser que le Saint-Siège imposait le secret pour occulter les faits, mais il n'en était pas ainsi. Le secret de l'instruction servait à protéger la réputation des personnes impliquées, les victimes comme aussi les prêtres accusés, qui ont eux aussi droit à la présomption d'innocence. L'Eglise n'aime pas la justice spectacle. Les normes relatives aux abus sexuels n'ont jamais été entendues comme une interdiction de leur dénonciation à la justice civile.

 

Question: Ceci dit, ce document est souvent cité pour accuser le Pape actuel d'avoir été, comme Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le responsable d'une politique d'occultement des faits de la part du Saint-Siège...

 

Cette accusation est sans fondement, et même calomnieuse. Quelques faits. Entre 1975 et 1985 aucune signalisation de cas de pédophilie cléricale n'est parvenue à la congrégation. Après la promulgation du Code canonique de 1983, il y a eu une période d'incertitude sur les Delicta Graviora qui devaient être de notre compétence. C'est seulement avec le Motu Proprio de 2001 que le crime pédophile est redevenu de notre exclusive compétence, et à partir de là le Cardinal Ratzinger a géré avec fermeté ces affaires. Il a en outre fait preuve de courage dans le traitement de cas extrêmement délicats. Accuser le Pape actuel d'avoir occulté la question est pure calomnie.

 

Question: Que se passe-t-il lorsqu'un prêtre est accusé d'un Delictum Gravius?

 

Si l'accusation est vraisemblable, son évêque est contraint d'enquêter tant sur l'objet de la démarche que sur  sa validité. Si l'enquête préliminaire confirme l'accusation, il n'a plus le pouvoir d'agir et doit transmettre le dossier au Bureau disciplinaire de notre congrégation.

 

Question: Qui compose ce bureau?

 

Etant un des supérieurs de la congrégation, j'en fais partie, avec un chef de bureau (P.Pedro Miguel Funes Diaz), sept autres ecclésiastiques et un pénaliste laïque en charge de ces questions. D'autres officials de la congrégation collaborent selon les exigences, notamment en matière linguistique.

 

Question: Ce bureau a été accusé de peu fonctionner, et lentement...

 

L'affirmer est injuste. En 2003 et 2004, il a eu une avalanche de cas soumis à notre examen, largement en provenance des Etats-Unis. Depuis, le phénomène s'est heureusement réduit et nous tentons de traiter les dossiers en temps réel.

 

Question: Combien en avez-vous traité jusqu'ici?

 

De 2001 à 2010 il s'est agi d'environ 3.000 accusations regardant des prêtres diocésains ou religieux, pour des crimes commis ces 50 dernières années.

 

Question: Il s'agit donc de 3.000 cas de prêtres pédophiles?

 

On ne peut pas dire ceci car, grosso modo, dans 60 % des cas on a affaire à des actes d' "éphébophilie", c'est-à-dire d'attraction physique pour des adolescents de même sexe. Dans 30 autres % il s'agit d'attirance hétérosexuelle, et pour les 10 derniers de véritable attraction physique envers des garçons impubères. En neuf ans, les cas de prêtres accusés de pédophilie sont donc environ 300. Trop certes, mais il faut constater que le phénomène n'est pas étendu comme on veut le faire croire.

 

Question: Combien de procès et de condamnation sur trois mille accusés?

 

Tout d'abord, dans 20 % des cas le procès, pénal ou administratif, s'est déroulé sous notre supervision dans le diocèse de compétence. Très rarement il y a un procès au Vatican, ce qui permet aussi d'accélérer l'iter. Dans les 60 autres % , principalement à cause de l'âge avancé des accusés, on n'engage pas de procès mais des mesures disciplinaires sont prises à leur encontre, comme l'interdiction de célébrer la messe en public et de confesser, ou l'obligation de conduire une vie retirée et de pénitence. S'il y a eu dans cette catégorie des cas particulièrement médiatisés, il ne s'est absolument pas agi d'absolution. S'il n'y a pas eu de condamnation formelle, la réduction au silence et à l'obligation de prière a tout son sens.

 

Question: Et les 20 derniers % ?

 

On dira que pour la moitié, celle des cas particulièrement graves, agrémentés de preuves indubitables, le Pape a pris la douloureuse responsabilité de la réduction à l'état laïque. Il s'agit d'une mesure extrême mais inévitable. Pour l'autre moitié, ce sont les prêtres qui ont demandé à être relevés de leurs devoirs sacerdotaux. On compte parmi eux les prêtres trouvés en possession de matériel pédo-pornographique, condamnés pour ce délit par la justice civile.

 

Question: D'où proviennent les 3.000 cas évoqués?

 

Principalement des Etats-Unis qui, en 2003-2004 ont fourni environ 80 % des cas. En 2009 leur proportion est tombée à 25 % des 223 nouveaux dossiers en provenance du monde entier. En 2007-2009, la moyenne annuelle des cas signalés à notre congrégation a été de 250. Nombre de pays ne signalent qu'un ou deux cas, bien que s'accroisse le nombre des pays intéressés par un phénomène somme toute assez réduit. Rappelons qu'il y a 400.000 prêtres diocésains et religieux dans le monde, un nombre sans mesure par rapport à la perception que provoquent les cas exposés dans la presse.

 

Question: Et en Italie?

 

Jusqu'ici le problème ne semble pas revêtir de dimension dramatique, même si je suis préoccupé par une certaine culture du silence, encore trop diffuse. Par ailleurs, la Conférence épiscopale italienne assure un excellent service technico-juridique aux diocèses devant traiter ces affaires. On doit saluer l'engagement croissant des évêques à éclairer les cas qu'on leur signale.

 

Question: Vous dites que les procès en règle ne sont que 20 % des 3.000 cas examinés ces neuf dernières années. Se sont-ils tous terminés par la condamnation des accusés?

 

Si nombre des procès se sont conclus par une condamnation, dans certains cas le prêtre a été innocenté ou bien les accusations n'ont pu être suffisamment démontrées. Ceci dit, dans chaque cas, on évalue la culpabilité de l'accusé mais aussi sa capacité à remplir son ministère.

 

Question: On accuse régulièrement la hiérarchie ecclésiastique de ne pas transmettre à la justice civile des cas de pédophilie du clergé qui lui sont signalés.

 

Dans les pays de culture juridique anglo-saxonne , mais aussi en France, les évêques prennent généralement connaissance des crimes commis par leurs prêtres hors confession, ce qui les oblige à recourir à l'autorité judiciaire. C'est une situation grave car ces évêques sont comme un parent contraint à dénoncer son fils. Dans ces cas, nous recommandons de respecter la loi civile.

 

Question: Et si l'évêque n'a pas cette obligation?

 

Dans ces situations la congrégation n'oblige pas les évêques à dénoncer leurs prêtres, mais elle les encourage à inviter les victimes à dénoncer leurs bourreaux. Nous encourageons les évêques à fournir à ces victimes toute l'assistance nécessaire, et pas strictement spirituelle. Dans le cas récent d'un prêtre condamné par un tribunal civil italien, c'est la congrégation qui a suggéré aux dénonciateurs réclamant une procédure canonique d'alerter la justice civile. Ceci dans l'intérêt des victimes et pour éviter de nouveaux actes délictueux.

 

Question: La prescription est-elle prévue pour les Delicta Graviora?

 

Vous touchez un point délicat. Avant 1889, le principe de la prescription pénale était étranger au droit de l'Eglise. C'est seulement avec le Motu Proprio de 2001 qu'on a introduit pour les crimes graves une prescription de dix ans. Pour les délits sexuels, la décennie commence au dix-huitième anniversaire de la victime.

Question: est-ce suffisant?


La pratique a monté que ce terme décennal n'est pas adapté à ce type d'affaires. Il serait bon de retourner au système précédent fixant l'imprescriptibilité de ces Delicta Gravioa. Ceci dit, le 7 novembre 2002 Jean-Paul II a concédé à la Congrégation pour la doctrine de la foi une faculté de dérogation au cas par cas, à la demande motivée de l'évêque intéressé. Elle est généralement accordée".

Pédophilie: 3000 accusations au Vatican

images-1.jpegPédophilie: environ 3.000 accusations remontées au Vatican de 2001 à 2010

CITE DU VATICAN - Environ 3.000 accusations de pédophilie à l'encontre de prêtres ont été traitées par la justice du Vatican de 2001 à 2010 pour des affaires commises ces 50 dernières années, a indiqué samedi un responsable du Vatican.

"De 2001 à 2010", il y a eu "environ 3.000 accusations regardant des prêtres diocésains ou religieux pour des crimes commis ces 50 dernières années", a déclaré Mgr Charles J. Scicluna, ministère public du tribunal de la Congrégation pour la doctrine de la foi dans une interview à Avvenire, le journal de la Conférence épiscopale italienne.

"Dans environ 60% des cas, on a plutôt affaire à des actes d'éphébophilie, c'est-à-dire d'attraction physique pour des adolescents de même sexe. Dans 30%, de rapports hétérosexuels et pour les 10% restant, de véritable pédophilie, c'est-à-dire d'une attraction sexuelle pour des garçons impubères", note le prélat, établissant sa propre distinction, dans cette interview signalée par la salle de presse du Vatican.

Pour lui, "en neuf ans, les cas de prêtres accusés de pédophilie sont donc d'environ 300". "Trop certes, mais il faut constater que le phénomène n'est pas étendu comme on veut le faire croire", ajoute-t-il, rappelant qu'il y a "400.000 prêtres diocésains et religieux" dans le monde.

Dans 10% des dénonciations, "des cas particulièrement graves avec des preuves indubitables", les coupables ont été réduits à l'état laïc (perte de l'état clérical ndlr), c'est-à-dire qu'ils ne peuvent plus donner les sacrements, précise-t-il. Dans la même proportion, ce sont les prêtres eux-mêmes qui ont demandé à être relevés de leurs devoirs sacerdotaux.

Dans la très grande majorité des cas (60%), "principalement à cause de l'âge avancé des accusés, on n'engage pas de procès mais des mesures disciplinaires sont prises" comme "l'interdiction de célébrer la messe en public et de confesser, ou l'obligation de mener une vie retirée et de pénitence", explique Mgr Scicluna.

Pour le reste (20%), "le procès, pénal ou administratif" a eu lieu "dans le diocèse de compétence".

La majorité des dénonciations émane des Etats-Unis, "environ 80% des cas en 2003-2004", une proportion tombée à "25% des 223 nouveaux dossiers en provenance du monde entier" en 2009.

De 2007 à 2009, "la moyenne annuelle des cas signalés a été de 250", relève Mgr Scicluna, soulignant que "nombre de pays ne signalent qu'un ou deux cas, bien que s'accroisse le nombre des pays".

Pour ce qui est de la saisie de la justice civile, le prélat fait une distinction entre les pays de culture juridique anglo-saxonne ainsi que la France où les évêques sont obligés de "recourir à l'autorité judiciaire", et les autres pays du monde où "la Congrégation n'oblige pas les évêques à dénoncer leurs prêtres mais les encourage à inviter les victimes à dénoncer" leur agresseur.

(©AFP / 13 mars 2010 11h25)

pédophilie: Benoît XVI n'a rien à voir

010.jpgLe vaticaniste de Il Giornale explique dans un article la logique de vouloir impliquer injustement le Pape Benoît XVI dans les affaires de pédophilie qui secouent l'Eglise catholique. Avec professionalité et rigueur, il explique le cas de ce prêtre pédophile engagé dans le diocèse de Münich dans les années 80.

Traduction: Benoît et moi

AFFAIRE DE MUNICH: L'ENQUÊTE DE TORNIELLI

(13/3/2010)



Pédophilie: d'Allemagne, nouveaux poisons contre le Pape
Editorial

En 1980, un abbé coupable d'abus sexuels fut transféré dans le diocèse de Ratzinger pour suivre un traitement. 
L'Église: "Le Saint-Père n'a rien à voir"
Andrea Tornielli
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Après Georg, on est arrivé à Joseph, en essayant d'impliquer le Pape sur les scandales de pédophilie: en 1980, durant l'épiscopat de Ratzinger à Munich, un prêtre qui sera plus tard reconnu coupable d'abus d'enfants a en effet été transféré.



L'épisode, raconté par le journal allemand Süddeutsche Zeitung, a été méticuleusement reconstituée par la Curie de Munich qui a mis en place une commission d'étude sur les documents d'archives: il en ressort que Benoît XVI est étranger à l'affaire, parce que l'emploi dans des activités pastorales du prêtre en question était contraire à sa décision.
En outre, de Janvier 1980 à août 1982, période où le religieux se trouvait dans cette paroisse, il n'a été signalé aucun cas de harcèlement ni de cas de présumés abus. Et il est bon de rappeler que le cardinal Joseph Ratzinger, nommé préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi par Jean Paul II en Novembre 1981, avait démissionné du diocèse avant de s'installer à Rome en Février suivant.
Ainsi, durant les trois premières années du séjour du prêtre pédophile à Munich, celles qui coïncident avec l'épiscopat du Pape, aucun abus ni soupçon d'abus n'ont été signalés. En outre, celui qui était alors vicaire général, Gehrad Gruber, a assumé hier l'entière responsabilité d'avoir laissé le prêtre au service de la paroisse, tandis que l'archevêque avait consenti à l'accueillir et à l'héberger à Munich afin qu'il puisse suivre une psychothérapie.


L'abbé H - le nom n'a pas été révélé - vint à Munich en provenance du diocèse d'Essen. La Curie admet qu'il "devait être connu qu'il se soumettait à une thérapie pour avoir eu des rapports sexuels avec des garçons". 
Mgr Ratzinger décida de lui offrir l'hospitalité dans une maison paroissiale. "Mais, contrairement à cette décision - affirme la reconstruction publiés sur le site du diocèse de Munich - don "H" fut chargé par le vicaire général d'aider aussi l'activité pastorale de la paroisse, sans aucune limitation. De Janvier 1980 au 31 août 1982, il n'y pas eu de plainte ou d'accusations contre lui".


Donc, même si par l'initiative du vicaire général Gruber et contrairement à ce qui avait été décidé par Ratzinger, le prêtre a été affecté à des tâches pastorales, au cours de ces trois premières années rien n'a été signalé contre lui. 
En Septembre 1982, quand le Pape actuel a déjà quitté l'Allemagne depuis des mois, "H" est transférée à la paroisse de Grafing, où il reste jusqu'au début de 1985. Accusé de harcèlement sexuel sur un enfant, alors qu'il fait l'objet d'une enquête policière, l'abbé est déchargé de ses fonctions. La Cour d'Ebersberg en Juin 1986, le condamne à 18 mois de prison et une amende de 4.000 DM, et à suivre une psychothérapie et des contrôles au cours des cinq prochaines années.
De Novembre 1986 à Octobre 1987, la curie de Munich le destine à servir comme aumônier dans une maison de retraite et par la suite jusqu'en Mai 2008, il est nommé vicaire à Garching-Alz. 
"Cette nouvelle mission pastorale - lit on encore dans le communiqué du diocèse - était due au fait que la peine infligée par le tribunal était assez légère et qu'il avait suivi une thérapie. Depuis la sentence de 1986 aucun autre incident le concernant n'avait été rapporté. Don "H" au cours des deux dernières années, jusqu'à aujourd'hui, a été employé dans la pastorale du tourisme.
«Les charges pastorales répétées de de Don "H" dans les paroisses - a déclaré hier Mgr Gruber, le vicaire du diocèse pendant ces années-là - ont été une grave erreur. J'en assume l'entière responsabilité, je suis profondément désolé que de cette décision ait dérivé des abus contre des jeunes. Je présente mes excuses à tous ceux à qui j'ai causé du tort. "

Le directeur de la Salle de Presse du Vatican, le Père Federico Lombardi, est intervenu hier après-midi pour souligner que Benoît XVI était étranger à l'affaire: "Je renvoie à ce qui est dit sur le site web du diocèse de Munich, qui est compétent et a tous les éléments pour reconstituer les événements et expliquer quelles sont les responsabilités de l'affaire, a dit le jésuite". 
"La déclaration - a souligné Lombardi - se conclut avec le vicaire général de l'époque qui assume toute responsabilité, car c'était lui qui avait envoyé le prêtre soupçonné de pédophilie dans la pastorale."

 

vendredi, 12 mars 2010

Mea culpa du vicaire général de Joseph Ratzinger

images.jpeg(ASCA) - Roma, 12 mar

© Copyright Asca

Pédophilie: L'ex-vicaire général de Münich: "cela fut ma grave erreur, j'en demande pardon"

L'ex-vicaire général de l'archidiocèse de Münich, Gerard Gruber, en charge durant les années au cours desquelles Joseph Ratzinger, désormais Benoît XVI, en était l'archevêque, assume la pleine responsabilité personnelle de la désignation du prêtre pédophile H. dans une paroisse münichoise en 1980. "La nouvelle assignation de H. dans une paroisse fut une grave erreur - a déclaré le prêtre, aujourd'hui âgé de 81 ans dans une déclaration diffusée par l'archevêché de Münich - et j'en assume la pleine responsabiltié. Je suis profondément désolé que cette décision ai permis de donner lieu à des crimes et blessures envers les jeunes et je demande pardon à tous ceux qui en ont souffert".

Traduit de l'italien par le Suisse Romain

Article de la Croix (dépêche de l'AFP)

RSR (Radio Suisse Romande)

Benoît XVI accusé à tord!

ratzi11.jpgle Cardinal Ratzinger est étranger à ce cas

© Copyright Avvenire online

Prêtre pédophile déplacé à Münich

Père Lombardi: le diocèse a déjà résolu le cas

Le porte-parole, Père Frederico Lombardi, interrogé sur le cas du prêtre pédophile déplacé à Münich alors que Ratzinger en était l'archevêque, a expliqué que le diocèse bavarois, dans une note diffusée sur on propre site, a déjà donné les explications sur cette affaire: selon une reconstruction, le vicaire général de l'époque, Gerhard Gruber, a reconnu "l'erreur" d'avoir fait confiance au prêtre en lui confiant les nouvelles charges pastorales et le vicaire Gruber a assumé la pleine responsabilité des événements.

Le cas a été soulevé par une anticipation d'un article (tsr.ch) du quotidien allemand "Süddedeutsche Zeitung", qui sera publié demain (samedi 13 mars), dans lequel il est expliqué le cas d'un prêtre allemand, avec des actes de pédophilie antécédents. En 1980 ce prêtre a reçu une mission de travail dans la communauté locale de l'Eglise de Münich en Bavière, alors que l'actuel Pape Benoît XVI en était alors l'archevêque.

Note: après le frère Georg, la calomnie touche directement le Saint Père. Toujours la même logique afin de toucher l'intégrité de Joseph Ratzinger. Or, seule la vérité compte, et ceux qui l'aiment et la recherchent suivent le Pape, non pas aveuglément, mais parce qu'ils comprennent que la personne de ce Pape est simplement le collaborateur de la vérité.

Je sais que Benoît XVI est un homme attaché et fixé à la vérité. S'il avait commis une erreur, ce qui peut se passer, il aurait simplement la sincérité de la reconnaître. Je l'ai entendu dire que l'Eglise n'a pas peur de la vérité, peu importe qu'elle soit favorable et difficile à dire ou favorable et plus évidente. Enfin dans l'Eglise, par expérience, je sais qu'un responsable se fie à ses collaborateurs. Donc la déclaration du Père Lombardi ne veut pas faire dévier la responsabilité sur un subalterne pour protéger le Pape.

 

Fidélité du prêtre, fidélité du Christ

Traduction: Benoît et Moi

Audience aux participants au colloque théologique organisé par la congrégation pour le clergé
(Source: Vatican)

0011.jpgJe suis heureux de vous rencontrer en cette occasion spéciale et je vous salue tous avec affection. (..) 
Ma gratitude va au dicastère tout entier, pour la peine qu'il s'est donné dans la coordination des nombreuses initiatives de l'Année Sacerdotale, parmi lesquelles ce Congrès théologique sur le thème: "Fidélité du Christ, fidèlité du Prêtre". 
Je me réjouis pour cette initiative qui voit la présence de plus de 50 évêques et plus de 500 prêtres, dont beaucoup de responsables nationaux ou diocésains du Clergé et de la formation permanente. Votre attention aux questions relatives au ministére Sacerdotal (ndt: "Sacerdozio ministeriale") est l'un des fruits de la cette année particulière, que j'ai souhaité lancer afin de "promouvoir les efforts de rénovation intérieure de tous les prêtres, pour un témoignage évangélique plus fort et plus incisif dans le monde d'aujourd'hui» (Lettre pour le lancement de l'Année Sacerdotale).

La question de l'identité sacerdotale, objet de votre première journée d'étude est cruciale pour l'exercice du ministère sacerdotal dans le présent et l'avenir. A une époque comme la nôtre, si «polycentrique», encline à estomper tout type de conception identitaire, considérée par beaucoup comme contraire à la liberté et à la démocratie, il est important d'avoir bien clair à l'esprit la particularité théologique dans le ministère ordonné, afin de résister à la tentation de la réduire aux catégories culturelles dominantes.

Dans un contexte de sécularisation diffuse, qui exclut progressivement Dieu de la sphère publique, et même aussi de la conscience sociale, le prêtre apparaît souvent "étranger" au sentiment commun, justement par les aspects les plus fondamentaux de son ministère, tels que ceux d'homme du sacré, retiré du monde pour intercéder en faveur du monde, constitué dans cette mission par Dieu et non par les hommes (cf. Hébreux 5:1). 
Pour cette raison, il est important de surmonter les dangereux réductionnismes, qui dans les décennies passées, utilisant des catégories plus fonctionnalistesqu'ontologiques, ont présenté le prêtre presque comme un «travailleur social», au risque de trahir le sacerdoce même du Christ. 
De même que se révèle de plus en plus urgente une herméneutique de la continuité afin de bien comprendre les textes de Vatican II, on a besoin, de manière analogue, d'une herméneutique que nous pourrions appeler «de la continuité sacerdotale», qui, à partir de Jésus de Nazareth, Seigneur et Christ, et traversant les deux mille ans d'histoire de grandeur, de sainteté, de culture et de piété, écrite dans le monde par le Sacerdoce, arrive jusqu'à nos jours.

images.jpegChers frères prêtres, dans le temps que nous vivons, il est particulièrement important que l'appel à participer à l'unique sacerdoce du Christ dans le ministère ordonné puisse s'épanouir dans le "charisme de la prophétie": il y a grand besoin de prêtres qui parlent de Dieu dans le monde et qui présentent Dieu au monde; des hommes qui ne sont pas soumis à d'éphémères modes culturelle, mais qui sont capables de vivre authentiquement la liberté que seule la certitude d'appartenir à Dieu peut donner. 
Comme votre congrès l'a bien souligné, aujourd'hui, la prophétie la plus nécessaire, est celle de la fidélité, qui, à partir de la fidélité du Christ à l'humanité, à travers l'Église et le sacerdoce ministériel, conduit à vivre son propre sacerdoce dans l'adhésion totale au Christ et l'Eglise . En fait, le prêtre ne s'appartient plus à lui-même, mais par le sceau sacramentel reçu (cf. Catéchisme de l'Église catholique, Nn.1563, 1582), il devient "propriété" de Dieu. 
Cet "appartenir à un Autre" doit être reconnaissable par tous, à travers un témoignage limpide.

Dans sa façon de penser, de parler, de juger les faits du monde, de servir et d'aimer, de se mettre en relations avec les personnes, y compris dans son habit, le prêtre doit tirer un force prophétique de son appartenance sacramentelle, de son être profond. 
En conséquence, il doit tout faire pour échapper à la mentalité dominante qui tend à associer la valeur du ministre non pas à son "être", mais à sa fonction, méconnaissant ainsi l'œuvre de Dieu, qui détermine l'identité profonde de la personne du Prêtre, le configurer à Lui de manière définitive (cf. ibid., N.1583).
Discours du Pape aux participants du grand congrès en l'honneur de l'année sacerdotale

L'horizon de l'appartenance ontologique à Dieu est aussi le juste cadre pour comprendre et réaffirmer, encore aujourd'hui, la valeur du célibat sacré, qui dans l'Église latine est un charisme requis pour l'Ordination Sacrée (cf. Ordinis, 16) et est tenue en haute estime dans les Églises orientales (CCEO, can. 373). 
Il est authentique prophétie du Royaume, signe de consécration au Seigneur avec un cœur sans partage au Seigneur et aux «choses du Seigneur» (1Cor 7.32), expression du don de soi à Dieu et aux autres (cf. Catéchisme de l'Église catholique, N.1579).

La vocation du prêtre est, par conséquent, une vocation très élevée qui reste un grand Mystère, même pour ceux qui l'ont reçue en don. 
Nos limites et nos faiblesses, doivent nous conduire à vivre et à préserver avec une foi profonde ce précieux don, par lequel le Christ nous a configurés à Lui, nous rendant participants de sa mission de salut. En effet, la compréhension du sacerdoce ministériel est liée à la foi, et réclame, de façon toujours plus forte, une continuité radicale entre la formation au séminaire et la formation continue. La vie prophétique, sans compromis, avec laquelle nous servirons Dieu et le monde, proclamant l'Évangile et célèbrant les sacrements, facilitera la venue du Royaume déjà présent et la croissance du Peuple de Dieu dans la foi.

Très chers prêtres, les hommes et les femmes de notre temps ne nous demandent rien d'autre que d'être jusqu'au fond de nous-mêmes des prêtres.
Les fidèles laïcs trouveront chez beaucoup d'autres personnes ce dont ils ont humainement besoin, mais ce n'est que chez le prêtre qu'ils peuvent trouver la Parole de Dieu qui doit toujours être sur ses lèvres (cf. Ordinis, 4); la miséricorde de Dieu, abondamment et librement accordée dans le sacrement de la Réconciliation; le Pain de vie nouvelle, "vraie nourriture donnée aux hommes" (cf. Hymne de l'Office de la solennité du Corpus Domini du Rite romain). 
Demandons à Dieu, par l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie et saint Jean Marie Vianney, de pouvoir Le remercier chaque jour pour le grand don de la vocation et de vivre notre sacerdoce avec un fidélitée pleine et joyeuse. 
Merci à tous pour cette rencontre! 
Je vous accorde volontiers à tous la Bénédiction apostolique.

Benoît XVI effaré

008.jpgsource (ASCA) - Citta' del Vaticano,

Mgr Zollitsch, président de la conférence des évêques allemands a donné une conférence de presse vers 13h00 après sa rencontre avec le Saint Père. Le Pape Benoît XVI a écouté avec effarement, très grande attention et profonde émotion les nouvelles sur les cas des injustices pédagogiques et abus sexels commis en Allemagne. Le Pape a donné son accord explicite et son appui pour les mesures adoptées. Il est possible qu'elle soient étendues à d'autres pays.

Site TSR / Un évêque pour la pédophilie en Allemagne ? Ceci n'est pas nouveau

Reportage à Rome de Valérie Dupont, correspondante de la TSR (19.30 12 mars 2010 TSR)

Le Cardinal Schönborn et le célibat ??

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article dans le journal 24 Heures (Vaud)

ORla phrase de l'archevêque de Vienne:

" Il est nécessaire que la confrontation des victimes et des coupables puisse se faire et que cette faute puisse être nommée par son véritable nom. Il est également nécessaire de s’interroger sur les causes de tout abus sexuel. Aussi bien la question de la formation des prêtres que les suites de la « révolution sexuelle » de 1968. Le thème du célibat et celui du développement personnel s’inscrivent également dans ce contexte. "

source: Benoît et moi

Conclusion: le Cardinal, un intellectuel, n'a pas remis en cause le célibat des prêtres, ni affirmé qu'il était la cause directe ou indirecte de la pédophilie.

Déformation catholique

*Jean Mercier a eu la classe de réctifier une erreur. Honneur lui soit rendu. Grand Merci!

Comme le signale l'abbé Dominique Rimaz sur son blog, j'ai commis une erreur d'interprétation lors de mon précédent post, apparemment en faisant l'amalgame entre les « péchés réservés » dont le traitement remonte au pape via la Pénitencerie apostolique, et les « delicta graviora » qui ont fait l'objet de la lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la foi (Epistula delictis gravioribus) du 18 mai 2001. Dans ces délits gravissimes se retrouvent aussi certains péchés gravissimes qui figurent dans la liste des péchés réservés à l'absolution du pape (comme par exemple la profanation du Corps du Christ dans l'hostie), d'où ma confusion. Apparemment donc, le péché de pédophilie impliquant un clerc ne ferait pas partie de ces péchés dits « réservés ». J'ai fait le mélange entre la sanction sacramentelle et la sanction disciplinaire-canonique. Mais sur le fond, mon propos reste le même : le cardinal Ratzinger a tout fait pour que ces affaires très graves ne soient pas enterrées localement mais remontent au plus haut niveau, de manière que le pape (à l'époque Jean Paul II) et le Saint Siège en aient connaissance, de sorte que l'on sache l'ampleur des dégâts.

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(source: blog de Patrice de Plunkett) Notre ami pense informer sur la désinformation habituelle de Hans Küng. Or, il faut malheureusement constater les erreurs professionnelles des "catholiques".

article << ...La hiérarchie catholique - qu'elle soit à Rome ou en Allemagne - a réagi de façon rapide et compétente à ces faits qui sont anciens pour la plupart (à part Ettal). Le pape n'est pas en cause, quand on sait tout ce qu'il a fait depuis 2005 pour dénoncer les crimes pédophiles commis par les prêtres, en tant d'occasions. D'autant plus qu'on doit comprendre son coup de gueule du Vendredi Saint de 2005, avant son élection comme pape, comme une sorte de dénonciation à peine voilée de ces crimes (il parle des "souillures" de certains clercs). Mais il est clair qu'il est visé par les accusations à travers son frère. [...]

La fameuse circulaire de 2001 qui préconise le secret pontifical n'est pas - comme le prétend la ministre de la Justice sans doute inspirée par Hans Küng - une tentative de couvrir les crimes en plus haut lieu, mais signifie l'exact contraire. 1. En effet, le cardinal Ratzinger a interdit en 2001 qu'un prêtre ayant commis un crime pédophile puisse directement recevoir l'absolution s'il se confesse à un autre prêtre. Car, ainsi en est-il depuis 2001, ce confesseur ne peut pas lui donner l'absolution, mais doit établir un dossier qui remonte à la Pénitencerie apostolique, à Rome, où la décision relève du pape. 2. D'où le fameux "secret pontifical" qui couvre la question"technique" de l'absolution, et surtout qui vise à garantir a minima le secret de la confession, lequel n'est d'ailleurs plus absolu. En l'occurrence,Ratzinger a durci les conditions, sans doute informé que dans les années 60 et suivantes, des prêtres pédophiles avaient trop facilement lavé leur conscience en se confessant à leur supérieur ou un prêtre ami. Désormais, depuis 2001, on ne peut plus laver le linge sale en famille , et un prêtre pédophile ne peut être aussi facilement pardonné.

On doit rendre hommage à cette disposition de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui a rangé la pédophilie des clercs dans le rang des fautes les plus graves qui ne peuvent être absoutes qu'au niveau du Siège apostolique. Il est très dommage que Hans Küng n'ait pas compris cela, et qu' il affirme au contraire que le cardinal Ratzinger a voulu créer un écran de fumée.

Encore une précision : faire remonter l'absolution à Rome ne permet aucunement à l'Eglise de se dédouaner d'un point de vue civil (elle doit dénoncer les crimes dont elle a connaissance), et le prêtre ayant commis des actes pédophiles, même absous, doit aussi répondre de ses actes devant un tribunal ecclésiastique qui peut décider sa suspense ou d'autres peines canoniques. >>

images-2.jpegNotes

Cet article laisse entendre que le secret de la confession ne serait pas absolu. Tel ne sera jamais le cas. L'Eglise catholique est l'unique institution au monde à avoir un tel secret total, pour la confession uniquement. Jamais un prêtre ne parlera de ce qu'il a entendu en confession, et cela ne souffre aucune exception.

Le secret absolu de la confession (la Pénitencerie)

On pourrait alors penser que l'Eglise est complice des péchés ? Pas le moins du monde! Lors de la confession, le prêtre doit exhorter un prêtre coupable de pédophilie à penser à la victime et à tout faire pour établir la vérité et la justice. Il ne donnera l'absolution pour ce crime que si le prêtre est profondément converti. Le confesseur lui conseillera aussi d'aller trouver un psychiatre afin d'avoir une aide psychologique et humaine. Enfin, il l'encouragera à aller parler avec une personne qui puisse l'aider à établir la justice, afin que la victime obtienne réparation.

Enfin, la droit de l'Eglise prévoit des excommunications "latea sententiae" ( autrement dit lorsque la faute est commise, la sanction est latente, donc automatique ) comme "l'avortement, la violation direct du secret de la confession de la part d'un prêtre (réservé au Saint Siège) "... Pour ce cas grave, le prêtre doit écrire une lettre anonyme (car le secret de la confession est absolu, on ne doit pas identifier le péché avec la personne qui l'a commis) afin de relever le pécheur de la sanction. C'est la Pénitencerie apostolique (Tribunal qui s'occupe du for interne, des choses qui sont sous le regard de Dieu, dans le secret intime et inviolable de la conscience), sous la direction du Pape, qui donne le pouvoir au prêtre de pardonner ce péché. L'excommunication "latae sententiae" vise à montrer la gravité de l'acte commis. Comme aujourd'hui, Dieu merci, il est évident que le crime de la pédophilie est un péché mortel et grave, il n'y a pas de sanction "latea sententiae". Cette dernière veut en fait mettre en lumière la gravité d'une offense. D'autres crimes ne semblent pas graves, comme l'avortement, alors qu'ils le sont, d'où l'excommunication pour réveiller la conscience.

Le procès canonique, qui est sous secret pontifical (La Congr. de la Foi)
(Comme dans tous les tribunaux qui ont le secret de l'instruction)

C'est enfin la Congrégation pour la doctrine de la foi (for externe) donc "potentiellement publique", qui depuis le Motu Proprio de mai 2001, est souveraine pour les crimes des prêtres pédophiles. Mais cela ne concerne pas la confession, mais la connaissance de ces scandales, non pas par le confessionnal, mais par la confidence des victimes ou les procès instruits par les évêques du monde entier. Autrement dit, l'Eglise ne couvre pas ces crimes.

images.jpeg* Reste le cas d'une victime qui viendrait dire au confessionnal qu'elle a été abusée par un prêtre. Le confesseur dirait à la victime, innocente: peux-tu me dire cela en dehors de la confession ? Par l'affirmative, le prêtre peut avoir alors connaissance, non pas du péché de la victime, car elle est innocente, mais de l'acte pédophile. Le prêtre ira alors se ranger au côté de la justice, en informant l'évêque.

jeudi, 11 mars 2010

Mgr Charles Scicluna

images-1.jpegL’Église a-t-elle couvert ces scandales ?

C’est le grand reproche fait aujourd’hui à la hiérarchie catholique. Officiellement, l’Église condamne toutes « tactiques de défense primitive comme le déni, la sublimation ou l’indifférence », affirme Mgr Charles Scicluna, promoteur de justice de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) : « Si la confidentialité doit protéger la dignité des victimes et des accusés présumés, elle ne saurait être confondue avec une culture du secret. »

Mais dans la pratique, tel ne fut pas toujours le cas. Le rapport Murphy, publié par la justice irlandaise en novembre, montre que les évêques irlandais ont couvert les agissements des prêtres pédophiles jusqu’en 2004. Aux États-Unis, l’ancien archevêque de Boston, le cardinal Bernard Law, comparut devant la justice pour avoir déplacé de paroisse en paroisse un prêtre aux 130 victimes avérées.

En Allemagne, même aveu, de la part de l’archevêque de Munich, Mgr Reinhard Marx : « Il y avait sûrement des tendances dans le passé à ne pas entacher l’image de l’institution. » Cette « culture du silence » s’est surtout manifestée dans les pays où l’institution ecclésiale était puissante, comme l’Irlande et les États-Unis.

Cependant, il faut tenir compte du contexte : ce qui passe pour une « stratégie de dissimulation » dénote aussi une méconnaissance de la pédophilie, dans une Église où la sexualité fut longtemps taboue. La société dans son ensemble a été tout aussi lente à affronter cette question.

Quelle est la position de l’Église catholique sur les abus sexuels ?

L’Église les condamne explicitement depuis 1962, et cette position a été rappelée le 25 octobre 2007 par Mgr Charles Scicluna, au nom de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), devant l’assemblée générale des supérieurs majeurs : « Lorsqu’un clerc, qu’il soit évêque, prêtre ou diacre, abuse sexuellement d’un mineur, une blessure tragique est infligée à l’Église. Un tel comportement est condamnable à bien des égards : il inflige au mineur un dommage considérable, à son développement sexuel normal, à son estime de soi et à sa dignité humaine ; (…) il constitue invariablement un abus et une trahison de la confiance sacrée du peuple de Dieu envers ses pasteurs ; il porte atteinte à la crédibilité de l’Église (…) et discrédite le ministère presbytéral. »

Quelle est la procédure suivie ?

À partir du moment où l’évêque a mené l’enquête préliminaire, vérifié la crédibilité de la dénonciation, il doit, depuis un motu proprio de 2001 en référer à Rome, à la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF). À partir de là, la congrégation peut « se réserver la cause en raison de circonstances particulières », avec le risque d’enlisement inhérent à ce type de procédure. Elle peut aussi « ordonner à l’évêque de poursuivre la procédure à travers son propre tribunal ».

Certains épiscopats, comme en France, ont en outre pour règle le recours systématique à la justice pénale du pays. D’autres, comme en Allemagne, laissent ce choix à l’évêque, ce qui leur est reproché aujourd’hui.

Ensuite, le droit de l’Église prévoit la privation de droits dans le domaine ecclésiastique, ou l’empêchement d’exercer le ministère. Ainsi, la CDF peut demander au pape la dispense des obligations sacerdotales présentée par les prêtres qui, admettant leurs crimes, en reconnaissent l’incompatibilité avec l’exercice du ministère. Dans des cas de particulière gravité où la culpabilité de l’accusé ne fait pas de doute, la CDF peut proposer au pape la dimissio ex officio(démettre de la charge).

source: La Croix

Interview de Monseigneur Georg Ratzinger

"Le Pape se sent proche de toutes les victimes"

Texte original en allemand allemand.

source: Benoît et moi

 

 


«Je ne connaissais pas l'ampleur de ses méthodes», dit le frère du Pape sur l'impitoyable proviseur de l'Ecole préparatoire des Domspatzen 
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Georg Ratzinger, Domkapellmeister de Ratisbonne de 1964 à 1994, a souligné dans un entretien avec PNP qu'il ne savait rien des abus sexuels désormais révélés, commis dans le milieu du Choeur de Ratisbonne. 

En même temps, il prend ses distances avec les excès pédagogique dont un ancien directeur du pensionnat des enfants du chœur a été accusé. Ce prêtre, qui, dans l'interviewe est désigné sous le nom de Johann M. est décédé en 1992.



- Herr Domkapellmeister, comment avez-vous réagi aux informations sur les abus sexuels commis à l'encontre de certains élèves du Domspatzen?
- Au début, avec surprise, car les cas de la fin des années 50 et début des années 60 appartiennent à un passé assez éloigné maintenant. Puis je me suis senti préoccupé par la façon dont ces révélations pourraient influencer négativement le présent immédiat du Domspatzen aujourd'hui. Je regrette que les victimes aient été attaquées dans leur intégrité physique et spirituelle. 

- Dans vos premières déclarations que vous avez dit que vous ne connaissiez pas de cas de violence sexuelle. Lorsque vous avez rejoint le Choeur en 1964, n'y avait-il aucune rumeur?
À la maison, nous n'avons jamais parlé de ces choses. Au début, quand je suis arrivé à Ratisbonne, il y avait beaucoup de problèmes avec la réorganisation de la chorale qui se dispersait parmi divers intérêts. Et non, les abus sexuels signalés n'ont jamais été soulevés. 

- Croyez-vous que cette histoire d'abus sexuel va nuire à la réputation du Domspatzen?
- Des dégâts importants, certainement pas. Mais il est possible que certains parents concernés puissent en tenir compte, mais de réels dommages, je ne crois pas. 

- Outre les accusations d'attouchements sexuels, il y a aussi des plaintes concernant les châtiments corporels qui faisaient partie de l'enseignement catholique. Quelle était la raison d'être alors d'une telle sévérité?
- La gifle sur le visage était autrefois la première réaction à une performance négative ou une défaillance. Et la sévérité de celle-ci était variable, souvent en fonction du caractère de celui qui la donnait. L'un pouvait réagir plus fortement, l'autre moins, et encore un autre pouvait être totalement insensible et vraiment rude. Quelquefois, l'énervement jouait également un rôle, comme quand il y avait trop d'enfants à faire face tous à la fois. 

- En ce qui concerne l'école préparatoire des Domspatzen à Etterzhausen, plus tard à Pielenhofen, y a-t-il eu des plaintes concernant des coups excessifs et des coups de fouet administrés par des éducateurs trop sévères (disciplinarian), comme par exemple l'ancien directeur Johann M.?
- Aujourd'hui, on jugerait les choses tout autrement, alors que chaque démonstration de force est immédiatement considérée comme horrible. Moi aussi, je juge les choses différemment aujourd'hui. A propos de l'internat de l'école préparatoire, voilà ce que je peux dire: c'était une institution totalement indépendante, ainsi que mon prédécesseur, le Domkapellmeister Theobald Schrems, entendait qu'elle soit, de sorte que la maison de Ratisbonne n'avait pas à la gérer de loin. Le Directeur M. était une personnalité très sûre de soi, et intense et n'aurait jamais permis d'être dirigé à distance. 

- Que saviez-vous personnellement sur l'ampleur des punitions corporelles dans l'internat?
- Je savais que le directeur, M. avait la réputation de donner des gifles très fortes, et même que ces gifles étaient souvent données pour des riens. 
Mais comme je l'ai souligné, c'était une institution indépendante, et dans l'organisation, je n'avais pas le pouvoir d'examiner ces choses. Au départ, je n'étais même pas à la tête de la Fondation Regensburger Domspatzen - jusqu'en 1970, ce poste était occupé par le chef du Musikgymnasium de Ratisbonne. J'étais, en fait, un roi sans royaume, et je n'avais pas un statut dominant dans la maison, comme je l'ai eu plus tard vers la fin de mon service.

- Le Directeur Johann M. a été en fonction de 1953 à 1992, période pendant laquelle, apparemment, il a continué ces infractions. Avez-vous eu l'occasion d'intervenir contre lui?
- Par moi-même, non. J'aurais dû en parler à l'administration de la Fondation Domspatzen qui aurait eu le pouvoir d'intervenir. Et dans ce cas, le directeur de l'école préparatoire aurait eu le droit de dire: "Ce ne sont pas tes affaires". En tout cas, en 1992, le Directeur M. s'est retiré car alors, ses méthodes d'enseignement brutales commençaient à être connues par la presse. C'est pourquoi il a pris sa retraite avant qu'il ne le veuille vraiment. 

- Lorsque vous apprenez maintenant que des enfants ont parfois été couverts de bleus, et que des témoignages ont été donnés, regrettez-vous que de telles choses aient pu arriver?
- Au cours de nos tournées de concert, certains collégiens m'ont raconté comment c'était pour eux à Etterzhausen. Mais ils ne m'ont rien dit qui me laisse penser que je me devais de faire quelque chose. 
Je n'étais certainement pas au courant de l'étendue des méthodes brutales du Directeur M.. Si je l'avais su, j'aurais dit quelque chose. Bien sûr, on peut juger plus sévèrement aujourd'hui, alors qu'on est devenu plus sensibilisés. Cela vaut aussi pour moi. Mais en même temps, je m'excuse auprès de toutes les victimes. 

- Vous et votre frère, avez-vous eu une expérience de châtiments corporels de la part de vos enseignants?
- J'ai reçu un savon, une fois. Un préfet de musique à qui il avait été demandé de superviser les divisions inférieures - j'étais encore parmi les plus petits - voulut regarder mon cahier de musique. Sans faire attention, je lui tendis le premier cahier sur la table. Il le regarda, me le jeta, furieux, et me donna une bonne gifle. À cette époque, je composais déjà, et dans mon enthousiasme, j'avais rempli ce cahier de mon travail. Ce qui le mit en colère et il m'a giflé. Mais je ne me souviens pas d'autres claques. 

- Et votre frère?
- Mon frère est entré au séminaire beaucoup plus tard que moi - dans la septième classe (doit correspondre à notre 5ème). Je pense qu'avec les garçons plus âgés, les professeurs étaient plus prudent. En plus de cela, mon frère ne leur aurait jamais donné aucune raison de le punir. 

- Dans votre temps, vous étiez considéré comme un chef de choeur aimé, mais aussi très sévère. Comment avez-vous exercé cette rigueur et quelles étaient les limites?
- Je dois dire que j'ai toujours été très heureux de venir à chaque répétition chorale. Mais parfois, je partais déprimé parce que je n'étais pas en mesure d'accomplir ce que je voulais. Au début, j'ai distribué des gifles à plusieurs reprises, mais j'ai toujours eu mauvaise conscience à ce sujet par la suite. J'ai donc été heureux quand en 1980, la loi a interdit totalement les châtiments corporels. J'ai suivi cela strictement, et je me suis senti soulagé. Parce qu'avant, la gifle était tout simplement une réaction réflexe aux fautes ou à la désobéissance. J'ai pensé qu'il était bon que l'interdiction de frapper soit devenue si complète et absolue. 

- J'ai aussi demandé jusqu'où vous alliez. Avez-vous jamais battu un enfant au point qu'il ait des bleus?
- Non, je n’ai jamais fait ça. 

- Que peuvent faire les autorités de l'Eglise - ou l'Église dans son ensemble - pour faire face de manière crédible au problème de la violence sexuelle et de la violence?
- Il n'y a rien d'autre à faire que d'en traiter ouvertement afin que tout soit transparent. Quiconque tente de briser physiquement une personne commet une grande injustice. Ainsi, dans l'éducation et l'éducation des enfants, il doit y avoir davantage d'efforts de persuasion. Cela signifie encourager enseigner et encourager le respect pour l'intégrité de chaque homme, d'une manière qui lui permette de maîtriser un tempérament débridé. 

- Pourquoi ces choses ont-elles été gardés secrètes si longtemps dans l'Église?
- Je crois que ce n'était pas seulement l'Église qui se taisait. C'était la société aussi, et même surtout. Il n'était tout simplement pas pensable de parler de choses que les gens eux-mêmes n'avaient jamais eu à juger. 

- Que peut faire votre frère, le Pape, faire afin d'aider les victimes et l'Eglise catholique en Allemagne dans cette affaire?
- Il ne peut qu'en appeler aux autorités catholiques dans chaque pays - également en Allemagne - et formulé avec eux une condamnation claire de tous les cas d'abus. Il leur demandera de prendre fermement la voie du profond respect pour l'intégrité humaine. 

- Le Saint-Père, par sa proximité tout au long de plusieurs décennies, appartient en quelque sorte à la famille du Domspatzen. Comment a t-il été affecté par l'implication des Domspatzen dans toute cette affaire des abus sexuels?
- Le pape se sent proche de toutes les victimes. Mais dans le cas du Domspatzen, il y a presque un aspect familial.

Mgr Zollitsch chez Benoît XVI

images.jpegLa visite du président de la conférence épiscopale d'Allemagne, Mgr Zollitsch, évêque de Freiburg, qui a remplacé son Eminence Karl Lehman, est prévue demain vendredi 12 mars. Au menu: la crise pédophile qui secoue l'Eglise en Allemagne, mais aussi le célibat des prêtres.

Retenons que Benoît XVI devient clairement un pilier de référence pour l'Allemagne. Sa fidélité, sa cohérence, son amour de la vérité et sa transparence lui permettent de faire apparaître plus que jamais sa crédibilité. Cela n'est pas pour rien que certains ont voulu s'attaquer de façon calomnieuse à son frère Georg Ratzinger.

Retenons aussi que le célibat des prêtres n'est pas la cause de la pédophilie. L'Eglise est une Mère qui engendre des saints et comme le disait Benoît XVI, un lieu de grâce. Son enseignement moral, certes exigeant, humanise l'homme, toujours soumis à la faiblesse, à la fragilité et au péché. Les actes pédophiles de quelques prêtres sont exécrables et avoir choisi, pour certains responsables, la voie du silence et de l'étouffement des affaires est en fait une insulte envers les victimes. En cette année sacerdotale, Benoît XVI a la ferme volonté de continuer à purifier l'institution, afin d'appliquer la justice, afin que de tels crimes de ne se reproduisent plus jamais.

Les victimes

Enfin, il y a un argument qui est à côté de la plaque: "dire que la pédophilie touche aussi la société ou se lancer dans des statistiques du genre: sur 500 cas, 10 étaient des prêtres". Certes, cela démontre que l'Eglise ne rend pas pédophile, pas plus que le célibat et que la cause de cette maladie est ailleurs. Mais ce raisonnement ne rend pas justice aux victimes.

La sainteté de l'Eglise

Que dirions-nous d'une institution X qui se défende en disant que les employés ont tué 10 personnes alors que les autres en ont tué 500 ? Cela fait 10 de trop, et les 10 familles qui ont perdu leurs proches souffrent non pas du nombre, mais de la perte d'un être cher, à cause des membres de cette institution. Aussi, occupons-nous de notre jardin, comme Benoît XVI le fait avec grande cohérence et vérité et pensons aux victimes que des prêtres ont blessées en profondeur, qui ne sont pas mortes, mais bien des survivants; montrons l'exemple, et par effet vertueux, la société sera elle aussi aidée par l'action transparente de l'Eglise. De cette dernière, on en attend énormément, car au fond elle est sainte, car c'est Madame Jésus Christ, l'épouse de Dieu, icône de la Vierge.

 

Retourner au confessional

Franc-Maçonnerie: un péché mortel

Durant le cours d'une semaine, afin d' aider les prêtres dans l'administration du sacrement du pardon, de la conversion, il a été rappelé que l'appartenance à la franc-maçonnerie est un péché mortel très grave qui empêche la communion au corps et au sang du Christ. Le code de droit canon de 1917, le droit de l'Eglise, punissait de l'excommunication les adhérents à de telles associations. Le nouveau code de 1983, s' il ne sanctionne plus les francs-maçons de l'excommunication, permet toutefois d'affirmer que rien n'a changé pour autant du point de vue de la gravité morale.

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Redécouvrir le doux regard lumineux du tendre visage du Christ qui nous arrache à l'obscurité du péché

 

PENITENCE ET DIALOGUE

CITE DU VATICAN, 11 MAR (VIS). Le Saint-Père a reçu ce matin les participants au cours annuel de la Pénitencerie apostolique consacré au for interne, insistant devant eux sur "la forte exigence qu'il y a à approfondir un sujet essentiel du ministère comme de la vie du prêtre. Rappelant l'héroïcité en la matière du Curé d'Ars, référence de l'Année sacerdotale, il a estimé nécessaire de suivre son infinie confiance dans le sacrement de la pénitence, de le placer au coeur des préoccupations pastorales comme méthode de dialogue pour le salut. "La conscience des limites personnelles et la nécessité de recourir à la divine miséricorde pour sa conversion, pour être soutenus dans son cheminement vers la sainteté, sont fondamentales dans la vie de tout prêtre. Qui a connu la grandeur peut seul annoncer et administrer la miséricorde de Dieu".

Puis Benoît XVI a dit qu'un contexte culturel "marqué par l'hédonisme et le relativisme, et qui tend à gommer Dieu de la vie, ne peut favoriser une claire vision des références permettant de discerner le bien et la mal, de percevoir le sens réel du péché. Il n'est pas très différent de celui dans lequel vivait Jean-Marie Vianney. Il existait de son temps une hostilité à la foi qui allait jusqu'à interdire l'exercice du culte... Lui fit de l'église sa maison pour mener les hommes vers Dieu...et apparaissait à ses contemporains comme un signe évident de la présence de Dieu, au point de pousser nombre de pécheurs vers le confessionnal". Aujourd'hui comme hier, les prêtres "doivent hautement vivre leur vocation car seul qui est jour après jour présence vive du Seigneur peut susciter le sens du péché, encourager les fidèles à se faire pardonner par Dieu".

"La crise des confessions dont on parle tant, interpelle avant tout les prêtres chargés de l'éducation des fidèles aux exigences de l'Evangile. Ils doivent donc se consacrer sans réserve à l'écoute des confessions sacramentelles, et à orienter avec courage les fidèles, afin qu'ils ne cèdent pas à la mentalité du monde et que leurs choix soient sans compromis, et à contre courant si nécessaire". Enfin le Pape a invité le clergé à conduire avec leurs pénitents le dialogue de salut préconisé par le Curé d'Ars, qui naît de la certitude d'être aimés de Dieu. Une certitude qui permet à l'homme de reconnaître ses fautes et d'avancer progressivement dans une dynamique de conversion du coeur, laquelle débouche sur la renonciation radicale au mal et à la vie que Dieu veut".

mercredi, 10 mars 2010

Soeur Marie Simon Pierre en parfaite santé

images.jpegCommuniqué de l'Eglise en France : Sr. Marie Simon Pierre, en parfaite santé

ROME, Mercredi 10 mars 2010 (ZENIT.org) - Suite aux rumeurs concernant l'état de santé de Sœur Marie Simon Pierre, l'Eglise catholique en France fait la déclaration suivante par la voix de l'archevêché d'Aix-en-Provence :

« Divers médias se sont fait l'écho ces derniers jours d'une rumeur selon laquelle Petite Sœur Marie Simon Pierre, dont la guérison d'une maladie de Parkinson est à l'étude en lien avec le procès de béatification de Jean Paul II, serait actuellement malade. Au nom de la Congrégation des Petites Sœurs des Maternités Catholiques et de l'archevêque d'Aix-en-Provence, j'apporte un démenti catégorique à cette rumeur : Petite Sœur Marie Simon Pierre reste à ce jour en parfaite santé. Comme l'a déclaré, il y a peu, la Salle de Presse du Vatican, le procès romain sur cette guérison présumée miraculeuse en est à sa phase initiale et suit son cours dans des conditions normales, avec le sérieux et la précision requis par les investigations préalables à la reconnaissance d'un miracle. » 

P. Luc Marie Lalanne, Chancelier de l'Archevêque d'Aix-en-Provence.

L'Eglise: un lieu de grâce

31.jpg"Après Vatican II, certains ont cru que tout était nouveau, qu'il existait désormais une nouvelle Eglise, que l'Eglise d'avant le Concile était finie au profit d'une autre totalement différente. Grâce à Dieu la barque de l'Eglise était solidement conduite et, tout en défendant la nouveauté du Concile, Paul VI et Jean-Paul II ont défendu l'unicité et la continuité de l'Eglise qui, si elle est composée de pécheurs, demeure un lieu de grâce".

Benoît XVI, Catéchèse du 10 mars 2010

Eglise: Le grand déballage

0010-1.jpgAprès les USA, l'Australie, l'Irlande, l'Allemagne, la Hollande, c'est au tour de l'Autriche. Nous comprenons d'autant mieux les paroles prophétiques du Cardinal Ratzinger lors du chemin de croix en 2005, alors que Jean Paul II offrait pour l'Eglise ses ultimes souffrances en portant la croix dans sa chapelle privée. Le futur Benoît XVI eu des paroles claires et nettes: il y a de la corruption parmi les hommes d'Eglise. L'induction de l'année sacerdotale n'est pas étrangère à cette dure réalité:"nous croyons en l'Eglise une sainte catholique et apostolique, faite d'hommes pécheurs, avec des scandales intolérables". Le Pape a voulu présenter au monde le Saint Curé d'Ars pour sanctifier les prêtres du monde entier.

Enfin, la justice et le coeur va avant toute chose pour les victimes des abus. Ces dernières doivent devenir premières, avoir la priorité, être entendues, reconnues, aidées, obtenir justice et réparation. L'Eglise est experte en humanité, elle a un coeur et c'est cela que le monde doit entendre. Benoît XVI, tout comme son frère Goerg Ratzinger, sont au-dessus de tous soupçons. Quelles calomnies peuvent circuler sur ces deux frères !! Joseph Ratzinger a aussi été élu Pape pour enrayer cette crise et guérir ce cancer.

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article paru dans "Le Matin" du 10 mars 2010 - pp.12- 13

Eglise: c’est le grand déballage

Pédophilie Il ne se passe plus un jour sans que de nouveaux cas d’abus commis sur des enfants dans des institutions catholiques soient dévoilés.

Depuis des semaines, c’est l’escalade dans l’horreur. Chaque jour ou presque, de nouveaux cas d’abus sexuels commis sur des enfants au sein de l’Eglise catholique remontent à la surface. Partout, des histoires ignobles. Et partout la même polémique. Au mieux, on suspecte l’Eglise d’avoir voulu discrètement régler les problèmes à l’interne. Au pire, on l’accuse d’avoir étouffé les cas, laissant parfois les pédophiles continuer leurs méfaits.

Les nouvelles, hier, sont venues des Pays-Bas. Après la révélation d’abus perpétrés sur des enfants dans les années 1960 dans un internat proche d’Arnhem, 200 victimes se sont annoncées. Résultat: les autorités religieuses catholiques ont annoncé hier l’ouverture d’une enquête nationale, «large, externe et indépendante». L’Autriche, elle, vient de découvrir des abus sexuels dans deux institutions religieuses, commis dans les années 1970 et 1980. Hier, à la radio, le père supérieur de l’abbaye Saint-Pierre de Salzbourg a reconnu avoir abusé à une reprise d’un enfant et a proposé sa démission.

L'Allemagne traumatisée

Partout, c’est la curée. Mais après avoir écœuré les Etats-Unis ou l’Irlande, les affaires de pédophilie liées à l’Eglise traumatisent aujourd’hui surtout l’Allemagne. Là, le scandale a débuté fin janvier. Il ne cesse depuis de prendre de l’ampleur. La bombe est venue du Spiegel. Dans les années 1970 et 1980, a révélé fin janvier l’hebdomadaire, au moins deux professeurs ont commis des violences systématiques dont des viols sur des dizaines de mineurs dans le prestigieux collège jésuite Canisius de Berlin. 120 abusés se sont aujourd’hui manifestés.

Les révélations ont continué. Des victimes ont osé parler dans d’autres collèges jésuites, à Hanovre, à Bonn, à St. Blasien. Puis dans d’autres établissements catholiques: internats, foyers d’enfants et même un centre pour handicapés… La semaine dernière, la polémique a atteint Georg Ratzinger, le frère du pape. De 1964 à 1993, il était le maître de chapelle de l’institution millénaire des «petits chanteurs de Ratisbonne», en Bavière. Or l’évêché de Ratisbonne reconnaît deux anciens cas d’abus sexuels avérés et de nombreux autres soupçonnés durant cette période. Le frère du pape était-il au courant? Il affirme que non.

En fin de semaine dernière toujours, un rapport a dévoilé qu’une centaine d’enfants ont été «massivement victimes de sévices» infligés par une dizaine de prêtres dans le monastère bénédictin d’Ettal, non loin de Munich. Et ce durant des décennies.

En Allemagne, c’est la stupeur. «Ces affaires sont désastreuses pour l’image de l’Eglise, note Roland Campiche, directeur honoraire de l’Observatoire des religions en Suisse. C’est pourquoi l’institution a longtemps eu la tentation de camoufler ces cas et de les gérer elle-même, avec sa propre justice.»

Fin d'un tabou

Mais fini le secret: les victimes brisent le tabou. La boîte de Pandore est ouverte en Allemagne, même si les crimes, souvent anciens, sont presque tous prescrits. Un grand déballage qui, du point de vue des victimes, peut avoir un effet «bénéfique». «On sait que certaines victimes ne parleront jamais de leur passé trop douloureux, note l’ancienne juge d’instruction Françoise Morvant. Mais on peut imaginer que d’autres, se rendant compte qu’elles ne sont pas seules, trouveront la force de parler des abus qu’elles ont subis», explique la présidente de la Commission SOS Prévention, créée il y a deux ans par le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg pour enregistrer les cas d’abus sexuels dans l’Eglise catholique.

Reste qu’en Allemagne après la stupeur est venue la colère. Ministre de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger a reproché au Vatican d’avoir entravé les enquêtes sur les abus sexuels dans des établissements catholiques, où régnait «un mur de silence». Elle a même attaqué frontalement le pape. Selon elle, une directive datant de 2001 précise que «des abus aussi graves sont soumis à la confidentialité du pape et ne doivent pas être divulgués à l’extérieur de l’Eglise». Or cette directive émane de Joseph Ratzinger, le futur Benoît XVI, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Le Vatican face au déluge

«La lettre de 2001 souvent citée de façon inopportune comme la cause d’une «culture du silence» était au contraire un signal déterminant pour rappeler la gravité du problème à l’épiscopat et donner une impulsion réelle à l’élaboration de directives sur ce sujet», a répliqué hier Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège. Qui a salué la réaction «rapide» et «déterminée» des Eglises allemande, autrichienne et néerlandaise.

Face à ce déballage généralisé, le pape Benoît XVI tente manifestement de faire front. Mi-février, lors d’une rencontre qualifiée d’«historique», il s’est entretenu avec une vingtaine d’évêques irlandais. Il a alors qualifié les abus sexuels sur des mineurs de «crime ignoble» et de «péché grave» et a conclu à «l’échec des responsables de l’Eglise irlandaise pendant des années à agir efficacement.» La semaine prochaine, le pape rencontrera Robert Zollitsch, le président de la conférence épiscopale allemande.

Bref, pour l’instant, face au déluge, le Vatican semble ne pouvoir que tenter de colmater les brèches, qui s’ouvrent l’une après l’autre. 

Sébastien Jost et Renaud Michiels

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«Le célibat des prêtres n’est pas le problème»

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Comment la Conférence des évêques suisses (CES) réagit-elle face aux nombreux cas d’abus sexuels qui secouent l’Eglise catholique en Irlande et en Allemagne?

Nous observons avec beaucoup d’attention ce qui se passe chez nos voisins. Depuis quelques années, la Suisse a pris des mesures pour bien réagir dans des cas d’abus sexuels. Nous sommes toujours attentifs à voir de quelle manière il est possible de les améliorer.

Quelles mesures avez-vous prises?

Nous travaillons sur trois axes. Le premier est la prévention lors de la formation des prêtres, le deuxième la protection et l’aide aux victimes et le troisième la création de la transparence.

Comment?

Il y a des lignes directrices publiques. Chaque diocèse possède un lieu où les victimes peuvent s’adresser. Ce sont des groupes d’experts regroupant des psychologues, des juristes et des personnes issues de la pastorale qui traitent ces cas.

La divulgation de ces cas d’abus sexuels relance-t-elle le débat sur le mariage des prêtres?

Le célibat des prêtres n’est pas le problème. Il n’y a qu’à voir les très nombreux cas d’abus sexuels qui ont lieu au sein des familles pour s’en rendre compte. Ce qui compte, c’est la prévention. Ce qui est important, c’est de promouvoir une attitude saine face à la sexualité. Les prêtres, comme chaque homme et chaque femme, doivent être conscients de leur sexualité et apprendre à la maîtriser.

Le mariage des prêtres n’est donc pas un sujet de discussion en Suisse?

Si. Il y a des évêques suisses qui parlent avec leurs fidèles de la possibilité de voir des prêtres se marier. Mais au niveau de l’Eglise universelle, c’est une vision très minoritaire.

La commission «abus sexuels dans le cadre de la pastorale» de la CES a enregistré dix cas d’abus sexuels depuis 2003. Selon une estimation du journal «Sonntag», le nombre d’abus pourrait être de 60, qu’en pensez-vous?

Chaque diocèse traite les cas qui ont lieu sur son territoire. Il transfère les cas graves à la commission. Les six dernières années, il y a eu neuf dossiers qui ont été transmis. Il est possible qu’il y en ait eu de moindre importance qui aient été traités au niveau du diocèse.

Beaucoup de gens prétendent que l’Eglise ne joue pas la transparence et couvrent les coupables. Que leur répondez-vous?

C’est inexact. Il n’y a qu’à voir le dernier cas en date à Coire. L’évêché a porté plainte aux côtés de la victime contre un collaborateur accusé de harcèlement sexuel. Aujourd’hui, l’Eglise, comme la société d’ailleurs, est beaucoup plus consciente de l’importance du phénomène des abus sexuels. Il y a quarante ou cinquante ans, c’était une autre histoire. Depuis, l’Eglise a développé des outils pour lutter contre ces agissements atroces.

Il n’y a donc plus aucun risque que des abus sexuels aient lieu au sein de l’Eglise catholique en Suisse?

Lorsqu’on connaît la nature des hommes, il n’est pas possible d’affirmer cela. Mais ce qui est sûr c’est que nous ne tolérerons aucun abus et que les coupables ne seront pas couverts.

 

mardi, 09 mars 2010

Pédophilie: des délits les plus graves

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L'Eglise n'a pas attendu les scandales en Europe pour s'engager avec fermeté. Les scandales des USA ont permis de mettre à jour les actions afin de protéger les enfants, punir les coupables et venir en aide aux victimes. Depuis 2001, Jean Paul II, avec le Cardinal Ratzinger et Mgr Bertone, ont pris des mesures. Le Cardinal Ratzinger est devenu le Pape actuel, sans doute pour purifier l'Eglise dans ses membres, et Mgr Bertone est l'actuel cardinal secrétaire d'Etat, sorte de premier ministre du Saint Siège. Ils sont donc les personnes les mieux placées pour lutter contre ce fléau, ce cancer qui ronge l'institution.

Sacramentorum sanctitatis tutela (Motu Proprio, initiative, "mouvement propre" du Pape Jean Paul II)

Lettre de la Congrégation (en latin sur le site du Vatican) pour la Doctrine de la Foi aux Évêques et aux autres Ordinaires et Hiérarques des Églises catholiques orientales intéressés par les délits (les) plus graves réservés à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi

Pour appliquer la loi ecclésiastique, qui énonce dans l'article 52 de la Constitution Apostolique sur la Curie Romaine que « La Congrégation pour la Doctrine de la Foi instruit les délits contre la foi et également les délits d'une part contre les mœurs, d'autre part commis pendant la célébration des sacrements et qui lui ont été rapportés, et quand c'est nécessaire, procède à la déclaration ou à l'imposition des sanctions canoniques, selon les normes du droit, soit commun, soit particulier », il était en premier lieu nécessaire de définir la façon de procéder au sujet des délits contre la foi, ce qui a été fait selon les normes qui ont reçu le nom de Agendi ratio in doctrinarum examine, ratifiées et confirmées par le Souverain Pontife Jean-Paul II, en même temps que les articles 28-29, approuvés en forme spécifique. 

À peu près dans le même temps, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, au moyen d'une Constitution instituée ad hoc, accordait son attention à l'étude attentive du canon des délits, soit le Code de droit canonique soit le Code des Canons des Église orientales, pour déterminer « les délits d'une part contre les mœurs, d'autre part commis pendant la célébration des sacrements », et pour parfaire les normes processuelles spéciales pour « la déclaration ou à l'imposition des sanctions canoniques », parce que l'Instruction Crimen sollicitationis, en vigueur jusque là, éditée par la Suprême Congrégation Sacrée du Saint Office le 16 mars 1962, devait être révisée lors de la promulgation des nouveaux codes canoniques. 

images-1.jpeg- Les délits plus graves, soit dans la célébration des sacrements, soit contre les mœurs, réservés à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, sont: 

- Les délits contre la sainteté du très auguste sacrifice de l'Eucharistie et sacrement, à savoir 

1 - Le fait de prendre ou de retenir les espèces sacrées à des fins sacrilèges, ou de les jeter à terre 

2 - Le fait d'attenter l'action liturgique du Sacrifice de l'eucharistie ou de simuler cette dernière 

3 -La concélébration interdite du Sacrifice de l'eucharistie avec les ministres des communautés ecclésiales qui n'ont pas la succession apostoliques et qui ne reconnaissent pas la dignité sacramentelle de l'ordination sacerdotale 

4- La consécration à une fin sacrilège l'une des matières sans l'autre lors d'une célébration eucharistique, ou même des deux en dehors d'une célébration eucharistique 

- Les délits contre la sainteté du sacrement de pénitence, à savoir 

1 - L'absolution d'un complice du péché contre le sixième commandement du Décalogue 

2 - Le fait de solliciter en acte soit à l'occasion d'une confession soit sous prétexte d'une confession le péché contre le sixième commandement du Décalogue, si cela est dirigé vers le péché avec le confesseur lui-même 

3 - La violation directe du sceau sacramentel 

- Les délits contre les mœurs, à savoir le délit contre le sixième commandement du Décalogue commis par un clerc avec un mineur âgé de moins de dix-huit ans

Seuls ces délits, qui ont été décrits plus haut avec leur définition, sont réservés à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. 

Chaque fois qu'un Ordinaire ou un Hiérarque a une connaissance pour le moins vraisemblable d'un délit réservé, après avoir mené une investigation préalable, qu'il la fasse connaître à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui, si elle ne se réserve pas la cause en raison de circonstances particulières, qui ordonne à l'Ordinaire ou au Supérieur de poursuivre la procédure à travers son propre tribunal en transmettant les normes opportunes. Le droit de faire appel de la sentence en première instance, soit de la part de la partie soit de la part du défenseur de la partie soit de la part du Promoteur de la Justice demeure valide uniquement auprès du Tribunal Suprême de cette même Congrégation.

Il faut noter qu'une action criminelle au sujet des délits réservés à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est éteinte par une prescription de dix ans. La prescription court selon la norme du droit universel et commun; mais dans le cas d'un délit commis par un clerc sur un mineur, la prescription commence à courir à partir du jour où le mineur a achevé sa dix-huitième année.

Dans les Tribunaux établis par des Ordinaires ou des Hiérarques, seuls des prêtres peuvent validement remplir pour ces procès-ci les charges de Juges, de Promoteurs de Justice, de notaire / greffier (plus vraisemblable). Quand le procès devant le tribunal est terminé, de quelque manière que ce soit, tous les actes de la cause / du dossier doivent être transmis ex officio le plus rapidement possible à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Tous les tribunaux de l'Église Latine et des Églises Orientales Catholiques doivent observer les canons au sujet des délits et des peines et aussi au sujet des processus pénaux de leurs Codes respectifs en même temps que les normes spéciales qui doivent être transmises par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi pour chaque cas singulier et qui sont à appliquer entièrement. 

Les causes de ce genre sont soumises au secret pontifical. 

À travers cette lettre, transmise par mandat du Souverain Pontife à tous les évêques de l'Église Catholique, aux supérieurs généraux des instituts religieux cléricaux de droit pontifical et des sociétés de vie apostolique cléricales de droit pontifical, et aux autres Ordinaires et Hiérarques intéressés, il est espéré / souhaité non seulement que de plus graves délits soient entièrement évités mais que surtout les Ordinaires et les Hiérarques accordent un soin pastoral attentionné à s'occuper de la sainteté des clercs et des fidèles même au moyen des sanctions appropriées.

images-2.jpegÀ Rome, du siège de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 18 mai 2001, 

Joseph, cardinal Ratzinger, préfet 

Archévêque Tarcisio Bertone, SDB

 

 

Dignité de la femme

images.jpegRESPECTER LA DIGNITE DE LA FEMME

CITE DU VATICAN, 9 MAR 2010 (VIS).

Hier à New-Yok, l'Observateur permanent du Saint-Siège est intervenu dans le cadre de la LIV session de la Commission sur le statut de la femme du Conseil économique et social de l'ONU (faisant suite à la IV Conférence mondiale "Femme 2000. Egalité de genre, développement et paix pour le XXI siècle"). Mgr.Celestino Migliore a déclaré que si le débat présentait des éclaircissements, il montrait aussi des zones d'ombre inquiétantes: "Des progrès ont été obtenus de par le monde ces 15 dernières années sur le statut de la femme, dans l'éducation des filles et la promotion des femmes, comme agents fondamentaux d'éradication de la pauvreté et du développement, mais aussi par l'accroissement de leur participation à la vie sociale et politique en vue de supprimer les discriminations et les violences domestiques". Des lois spécifiques soulignent "le rôle indispensable que jouent les femmes dans la vie sociale, protègent leur dignité, leurs droits et devoirs. Malgré ce elles continuent de souffrir dans de nombreuses régions du monde".

Puis le représentant du Saint-Siège a dit qu'on ne pouvait sous-estimer la violence contre la femme que constituent l'avortement, l'infanticide ou l'abandon d'enfant, au même titre que la discrimination en matière sanitaire ou alimentaire, alors que les deux tiers des analphabètes sont des femmes à partir de 15 ans. "Il est triste de constater que les trois quarts des malades du SIDA sont des jeunes filles entre 15 et 24 ans, que la moitié des victimes du trafic international d'êtres humains est composée de mineurs, à 70% féminins". Tout cela résulte de dynamiques socio-culturelles arriérées, mais aussi des lenteurs politiques. "L'égalité hommes femmes dans l'éducation et l'emploi a aussi provoqué des manipulations du concept d'égalité des sexes en matière de défense des droits sociaux... Porté au niveau idéologique cette égalité conduit au contraire à une régression de la dignité féminine. D'autre part, les récents documents interprètent le genre au point de dissoudre toute spécificité, toute complémentarité entre femmes et hommes. Si ces théories ne peuvent changer la nature des choses, elles font obstacle à tout vrai progrès dans la reconnaissance de la dignité et des droits de la femme".

Mgr.Migliore a ensuite rappelé que les documents des conférences internationales ou des comités insistent sur le "lien entre obtention des droits personnels, socio-économiques et politiques, et notion de santé sexuelle et de droits reproductifs. Ceci constitue une violence faite aux êtres en gestation tout en agressant les besoins réels des femmes et des hommes. Une solution respectueuse de la dignité de la femme ne faire fi du droit à la maternité, qu'il faut promouvoir et non compromettre en améliorant les systèmes de santé et, en particulier, les services maternité". En 1995, a-t-il conclu, "la Plateforme de Pékin avait proclamé l'inaliénabilité des droits de la femme, comme indivisibles des droits humains universels. C'est là une base pour comprendre la dignité spécifique des femmes et des filles, mais aussi pour en faire une réalité dans le monde entier".


lundi, 08 mars 2010

Pédophilie: la crédibilité de Benoît XVI

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«Assez! Il faut sérieusement faire le ménage dans notre Eglise», a estimé le cardinal Walter Kasper, l’un des proches collaborateurs du pape Benoît XVI. Il exige la condamnation des coupables d’actes de pédophilie et l’indemnisation des victimes.

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Selon le cardinal Kasper, «le pape n’a pas l’intention de rester à regarder» sans agir et il exige «la tolérance zéro à l’égard de ceux qui se rendent coupables de fautes aussi graves».

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L'Eglise cherche la vérité

Comme il était prévisible, l'Allemagne connaît une forte polémique suite à la révelation des scandales sexuels de quelques prêtres. Certains politiciens, comme Sabine Leutheusser-Schnarrenbergeren, ministre de la Justice allemande, arrivent à accuser l'Eglise de vouloir mettre des obstacles aux enquêtes.

Parler, c'est vouloir guérir

Il faut parler ouvertement de ces crimes, car cela démontrera la volonté de l'Eglise de chercher la vérité et la justice, pour le bien des victimes.

Tolérance zéro

Ne pensons pas que l'Eglise soit toujours attaquée, aussi nous devons répondre avec précisions aux légitimes questions. Si nous devrions parler de fraudes fiscales à l'intérieure de l'Eglise, certains auraient une toute autre attitude. Pour le scandale de la pédophilie, il s'agit d'un crime scandaleux, effroyable, qui touche des êtres innocents; c'est une offense très grave faite à Dieu, une brûlure intime commise envers des enfants. Cela est intollérable. La ligne de Benoît XVI est celle de la tolérance zéro, autrement dit de ne rien cacher, mais de tout faire pour faire venir ces choses scandaleuses à la lumière. Les chrétiens ne peuvent pas rester de marbre, mais s'impliquer activement, comme le fait Benoît XVI. Seule la vérité nous rendra libre.

Etre crédible

N'accusons pas systématiquement la presse, les journalistes. Ils font leur métier, certains assez mal il faut en convenir, alors sachons faire le nôtre. Nous devons accepter une remise en question de notre propre capacité à communiquer la vérité. Nous ne somme pas performants et cela obscurcit notre crédibilité.

La confusion

Un des arguments qui revient est la confusion induite notament par l'émission de la BBC "Sex Crimes and the Vatican". Cette émission conduit à bien des erreurs. Je publie ci-joint une note que j'avais préparé à l'occasion de la sortie de cette émission sur les ondes italiennes.

Un « silence » de Benoît XVI ? (note d'octobre 2007)

Une émission de la BBC "Panorama", diffusée à la TV ce dimanche soir 1er octobre, avait pour titre : "Sex crimes and the Vatican" ("Les crimes sexuels et le Vatican" ). La Radio Suisse Romande (RSR) dans "Juste Ciel" a repris cette même info, le mardi 3 octobre à 6h45. Thèse de l’émission : comme ancien préfet de la Congrégation de la doctrine de la foi de 1981 à 2005, le cardinal Ratzinger, Benoît XVI, aurait promu la loi du silence sur la pédophilie des prêtres. Un pape serait donc impliqué dans cette loi du silence face aux crimes sexuels de prêtres.

Les évêques anglais ont déjà protesté par la voix de Mgr Nichols, archevêque de Birmingham. Attendons donc la publication (annoncée pour cette semaine) de la lettre de protestation à la BBC du Cardinal Cormac Murphy - O’Connor (à la tête de l’Eglise catholique en Angleterre et au pays de Galles).

Mais reste à la BBC de prouver cette très grave accusation.


1. Deux documents

Dans l’émission de la BBC, 2 documents de cette même congrégation [pour la Doctrine de la foi] sont évoqués :


a) - 1962 : Crimen Sollicitationis ("Le crime de sollicitation"). Ce premier document, en latin (pour tous les évêques), date de 1962 et fut approuvé par le pape Jean XXIII et rédigé par le cardinal Ottavianni, préfet du Saint-Office (un des prédécesseurs du cardinal Ratzinger).

Or, à la simple lecture, Crimen Sollicitationis ne relève pas du grave scandale de la pédophilie chez certains prêtres,   mais du crime de sollicitation sexuelle d’un prêtre envers toute personne qui veut se confesser (donc autour du sacrement du pardon, avant, pendant ou après le sacrement de la confession).

C’est un crime abominable ! Des sanctions graves (suspension, renvoi de l’état clérical, interdiction de confesser) sont appliquées suite à un procès par les instances et les tribunaux de l’Eglise uniquement. Comme c’est un domaine très personnel et délicat, cela relève du secret absolu, sous peine d’excommunication. Celle-ci touche tous ceux qui ont connaissance des faits, aussi bien pour le coupable, que la victime et les témoins. Des procédures juridiques sont prescrites pour garantir le secret absolu de l’enquête et du procès...

 

Or :

> Ce texte n’est pas "secret", depuis 2002 en tout cas, car il fut utilisé aux USA dans le cadre de procès sur la pédophilie.

> Ce document ne veut pas dire que la victime doit se taire, bien au contraire ! Elle a mêmele devoir de parler et de dénoncer le prêtre abuseurà l’évêque ou à Rome au Saint-Office. L’Eglise connaît les drames et les graves traumatismes que cela laisse chez les personnes. Pour le bien suprême des âmes, justice leur sera rendue.  Mais [aujourd'hui] une suspicion règne [dans la société médiatique] face à l’Eglise, surtout sur son intégrité morale et sa capacité à rendre justice aux victimes par ses propres tribunaux,  et à punir le ou les coupables.

> Il faut remettre ce document dans son époque. Les médias, [...] 4ème pouvoir de nos jours, n’avaient pas le rôle, parfois accusateur, de promoteur autonome de justice. Le débat existe actuellement aussi entre le domaine juridique civil et le domaine médiatique : on ne peut pas tout savoir, tout connaître, surtout pour des choses si graves.

>  Si cela concerne le sacrement du pardon, l’Eglise a l’entière juridiction sur ces actes ignobles accomplis par des prêtres dans le cadre de ce même sacrement.

 

b) - 2001 : "Les plus graves offenses réservées à la Congrégation de la foi." Ce second document date de 2001.  Signé par le cardinal Ratzinger et Mgr Bertone, actuel Secrétaire d’Etat de Benoit XVI, ce document, en latin, parle des plus graves offenses envers les sacrements (surtout l’eucharistie et la confession) et contre la morale. Des prêtres peuvent très gravement profaner les sacrements et agir très gravement contre la morale : ces graves offenses sont réservées à la Congrégation de la Doctrine de la foi.  Un motu proprio( initiative propre du pape) Sacramentorum sanctitatis tutela ( "La garde de la sainteté des sacrements"), de Jean-Paul II, promulgue ce document. Celui-ci revient notamment sur de très graves et très rares abus, hélas possibles, envers le sacrement de l’eucharistie et de la confession. A part les délits contre l'eucharistie, nous trouvons, pour ce qui concerne les délits graves lors la confession :

>  la violation du secret de la confession par un prêtre (le secret de la confession est absolu) : un prêtre qui révèle un péché [d'une personne venue se confesser à lui]  est excommunié ;

>  la sollicitation dans le cadre de la confession, si le prêtre lui-même est impliqué ;

et aussi :

>  un délit contre la morale, dont : le délit contre le 6ème commandement du Décalogue ("tu ne commettras pas d’actes impurs") avec un mineur en dessous de l’âge de 18 ans (pédophilie). Tout cela relève du secret pontifical, mais l’excommunication pour rupture du silence a  disparu. L’ancien code de droit canon datait de 1917 ; avec le nouveau droit canon de 1983, le document Crimen sollicitatonis de 1962 devait être révisé. Il y avait aussi le scandale de la pédophilie aux USA dans cette période.

 

Donc : deux textes différents mis ensemble [par l'émission de la BBC] donnent la confusion.

Le second texte (de Ratzinger) mentionne le grave délit sexuel d’un prêtre sur un mineur : une prescription (dénoncer ce scandale dans ce délai) de 10 ans est de rigueur ; pour les mineurs, les 10 ans comptent à partir de l’âge des 18 ans de la victime. Ces cas sont réservés aux tribunaux de la Congrégation de la foi. Donc ces délits si graves ne sont pas « couverts » ! Je répète : une suspicion règne face à l’Eglise, surtout sur son intégrité morale et sa capacité à rendre justice, par ses propres tribunaux, aux victimes, et à punir le ou les coupables. Mais ce qui compte absolument c’est que justice et vérité soient rendus :  l’Eglise est capable de faire la lumière sur ces très graves offenses, et elle sera toujours du côté des victimes ! De plus, la préscription de 10 ans, contrairement aux législationx civiles de quelques pays, peut-être levée.

>  Mais aujourd’hui le secret et le silence sont suspects : la justice civile, et la justice de certains médias, seraient les seules valables, bien au-delà de tout soupçon...

 

2.  Les graves délits

Nous avons joint au téléphone un prêtre travaillant au Saint Siège et fin connaisseur de la Curie romaine.

Il rappelle que les documents en latin s’adressent aux évêques et touchent des sujets graves et sensibles, mais ne sont pas secrets.

Il cite saint Paul : 1Tm, 5, 19 : « Ne reçois d’accusations qu’en présence de 2 ou 3 témoins »(tradition juive), et 1 Cor 6 ,1, qui dit en substance de ne pas créer de scandale… La règle de l’Eglise est celle de la prudence et du discernement. Tous les jours des prêtres sont accusés faussement (et de Rome on le voit très bien) sans qu’ils soient coupables de quoi que ce soit.

Mais les accusations sont retenues scrupuleusement [par Rome] si une victime et plusieurs personnes acceptent de parler, de témoigner, et si les accusations concordent. Après un procès ecclésiastique, de graves sanctions frappent les prêtres reconnus coupables.

Pour affronter le grave scandale et l’offense faite aux enfants et à Dieu dans la pédophiliede prêtres, notre interlocuteur note que le cardinal Ratzinger s’est montré très sévère, envers les USA notamment, déposant quelques 300 prêtres.

Donc :

>  le « silence » n’existe pas : les tribunaux de l’Eglise s’occupent de ces graves délits en rendant la justice. L’Eglise aura aussi le droit et même le devoir de laisser la justice civile opérer un procès.

 

3.  Perspective

La BBC conclut très justement que "la protection des enfants" est du domaine public. Alors soyons francs et cohérents : protégeons nos enfants [...] d’un érotisme sournois et diffus ; surtout d’une pornographie accessible très facilement par des enfants dès l’âge de 10 ans (voir moins) par certains journaux avec des annonces explicites ; des site porno sur Internet (mesure : mettre un filtre comme www.optenet.com) ; de certains programmes de télévision (filtrons certaines chaînes de notre TV) ; ou des portables avec sms ou mms, ou Internet . Certains artistes, cinéastes et hommes politiques ont prôné la pédophilie, même dans des livres. Cela est simplement intollérable. Il faut combattre la pédophilie dans tous les milieux. Il faut que l'Eglise donne l'exemple. La BBC va-t-elle nous aider à aller dans ce sens ?

Mgr Fisichella promu

fisichella.jpgSelon Sandro Magister, vaticaniste, son Excellence Mgr Fisichella, président de l'Académie pontificale pour la vie et recteur de l'Université pontificale du Latran serait promu au diocèse de Sienne en Italie.