lundi, 28 juin 2010
Le Cardinal Schönborn et Sodano
ROME, Lundi 28 juin 2010 (ZENIT.org) - Dans l'Eglise, un cardinal n'a aucune autorité pour accuser un autre cardinal, rappelle un communiqué du Bureau de presse du Saint-Siège publié à l'issue de la rencontre qui s'est déroulée ce vendredi entre le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne et Benoît XVI puis les cardinaux Angelo Sodano, doyen du collège cardinalice et Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat.
Le Vatican précise que « le pape a reçu aujourd'hui le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne et président de la Conférence épiscopale autrichienne », celui-ci ayant « demandé de pouvoir s'entretenir personnellement avec le Souverain pontife sur la situation actuelle de l'Eglise en Autriche ».
« En particulier, le cardinal Christoph Schönborn a voulu clarifier le sens exact de ses récentes déclarations concernant certains aspects de l'actuelle discipline ecclésiastique, ainsi que des jugements sur le comportement de la Secrétairerie d'Etat et en particulier de celui qui était alors le secrétaire d'Etat du pape Jean-Paul II, de vénérée mémoire, concernant le défunt cardinal Hans Hermann Groër, archevêque de Vienne de 1986 à 1995 », poursuit le communiqué.
« Dans un deuxième temps, lit-on par ailleurs, les cardinaux Angelo Sodano, doyen du collège cardinalice et Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat ont été invités à la rencontre. Lors de la deuxième partie de l'audience, ont été clarifiées et résolues quelques équivoques largement répandues et en partie dues à des expressions utilisées par le cardinal Christoph Schönborn qui déplore les interprétations qui en ont été faites ».
Le communiqué « rappelle que dans l'Eglise, lorsqu'il s'agit d'accusations contre un cardinal, la seule personne compétente est le pape ; les autres instances peuvent avoir une fonction de conseil, toujours avec le respect dû aux personnes ».
Il est également fait allusion à la polémique soulevée à Pâques par un terme utilisé par le cardinal Angelo Sodano, le terme « 'chiacchiericcio' (jacasseries, rumeurs) » qui « a été interprété de façon erronée comme un manque de respect pour les victimes des abus sexuels, pour lesquelles le cardinal Angelo Sodano éprouve les mêmes sentiments de compassion et de condamnation du mal, que ceux qui ont été exprimés dans différentes interventions du Saint-Père. Ce terme, prononcé dans son allocution pascale au pape Benoît XVI, était pris littéralement de l'homélie du pape du dimanche des Rameaux et se référait au 'courage qui ne se laisse pas intimider par la rumeur des opinions dominantes' ».
« Rappelant avec une grande affection sa visite pastorale en Autriche, le Saint-Père transmet à travers le cardinal Christoph Schönborn son salut et son encouragement à l'Eglise qui est en Autriche et à ses pasteurs, confiant à la céleste protection de Marie, tant vénérée à Mariazell, le chemin d'une communion ecclésiale renouvelée », conclut le communiqué.
Selon la presse autrichienne le cardinal Schönborn aurait accusé le cardinal Sodano, secrétaire d'Etat de 1991 à 2006, de s'être opposé, il y a quinze ans, à la création d'une commission d'enquête vaticane sur l'archevêque de Vienne de l'époque, le cardinal Hans Hermann Groër. Celui-ci était alors accusé par un ancien séminariste d'actes pédophiles commis dans les années 1970. Nommé archevêque de Vienne en 1986, le cardinal Groër avait quitté son poste en 1995, après les accusations portées contre lui.
Gisèle Plantec
Note: conclusion: si un cardinal ne peut pas critiquer un autre cardinal, alors nous ne pouvons pas non plus donner tort au cardinal Schönborn dans sa volonté de transparence et de défense des victimes, la même ligne que le Pape Benoît XVI
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Belgique: priorité aux victimes !
Peter Adriaenssens et la Commission démissionnent
source: Cathobel
28 Juin 2010
DEPECHES CATHOBEL - BELGIQUE - Leuven
La Commission pour le traitement des plaintes pour abus sexuels dans une relation pastorale s'est réunie ce lundi 28 juin au siège de la Commission à Leuven. Le président, le professeur Petre Adriaenssens ainsi que les membres de la Commission démissionnent. Celle-ci explique la décision prise dans un communiqué qui vient d'être publié.
"En premier lieu, parce que la Commission se trouve dans l'impossibilité matérielle de travailler, tous les dossiers et documents de travail ayant été saisis ce jeudi 24 juin 2010. En outre et surtout, la Commission doit constater que la base de son fonctionnement n'existe plus, à savoir: l'indispensable confiance entre la Justice et la Commission, nécessaire à la sauvegarde de la confiance entre les victimes et la Commission.
Les membres soulignent avoir toujours cherché à préserver tous les droits des victimes, notamment à travers la convention avec la Justice, publiée sur son site. 475 citoyens n'auraient jamais confié leurs données sans confiance en cette Commission.
Le Président et les membres de la Commission donneront officiellement leur démission ce jeudi 1ier juillet, à Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai et évêque référendaire auprès celle-ci. Il revient à présent aux évêques de prendre soin des victimes et d'assurer le suivi des plaintes.
Les membres de la Commission remercient tous ceux qui ont pris contact avec elle ces huit dernières semaines. Ils demandent à la Justice de garantir une stricte discrétion. Nous espérons que, suite à cette démission, des mesures constructives seront prises et que priorité sera donnée aux demandes des victimes: la reconnaissance et la discrétion envers les victimes, ainsi que les sanctions appropriées envers les auteurs présumés des faits."
Ctb/cp
Note: La Sainte Eglise catholique, celle qui est avec et pour les victimes, comme d'autres, a aussi un message libérateur à proposer pour le salut du corps, pour l'innocence des âmes. Sa voix est un peu comme David face à Goliath, avec quelques mots face à un torrent d'impureté et de business qui brûle les yeux. On essaie donc aussi, dans un combat titanesque, de la faire taire ...
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dimanche, 27 juin 2010
Mgr Dominique Rey, homélie d'ordination
13 prêtres et 21 diacres ont été ordonnés ce dimanche 27 juin par Mgr Rey, dans le diocèse de Toulon.
LE COMBAT DU PRETRE
Comme tout baptisé, le prêtre est entraîné sur des champs de bataille sur lesquels se joue et se vérifie son attachement au Christ.
Je voudrais essayer, devant vous, de repérer les principaux adversaires que le prêtre doit aujourd’hui affronter :
livre de Mgr Rey "Qui enverrai-je ?"
(avec l'homélie du jour)
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samedi, 26 juin 2010
Mgr Koch à l'Unité des chrétiens
En lisant l'agence de presse AGI, on en déduit que l'annonce de la nomination de son Excellence Mgr Kurt Koch à la tête du conseil pontifical pour l'unité des chrétiens sera effective la semaine prochaine. L'évêque de Bâle recevra donc également la pourpre cardinalice.
Deux sièges épiscopaux majeurs devront être repourvus en Suisse d'ici quelques temps, de quoi nourrir notre prière et continuer d'attiser notre espérance.
14:47 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
vendredi, 25 juin 2010
Belgique: stupeur de l'Eglise
Déclaration de la Secrétairerie d'Etat
DEPECHES CATHOBEL - VATICAN - Rome
Dans un geste inhabituel, la Secrétairerie d'Etat a publié le communiqué que le Porte-parole des évêques de Belgique avait fait à la suite des perquisitions judiciaires de ce 24 juin, en ajoutant le commentaire suivant :
En publiant la déclaration du porte-parole des évêques de Belgique, le Secrétairerie d'Etat rappelle la condamnation ferme de tout acte moralement inacceptable et criminel d'abus commis sur des mineurs par des membres du clergé, ainsi que la nécessité de réparer de tels actes dans le sens de la justice et des enseignements de l'Evangile.
A la lumière d'une telle nécessité, la Secrétairerie d'Etat exprime néanmoins sa vive stupeur devant les modalités des perquisitions conduites hier par les autorités judiciaires belges et sa stupéfaction devant le fait que les tombes des archevêques défunts de Malines-Bruxelles, les Cardinaux Jozef-Ernest Van Roey et Léon-Joseph Suenens furent violées à cette occasion.
A la déception devant des telles actions, s'ajoute le regret devant des infractions faites à la confidentialité à laquelle ont droit ces mêmes victimes au nom desquelles les perquisitions furent faites. Ces sentiments furent exprimés personnellement pas S.E. Mgr Dominique Mamberti, Secrétaire pour les Rapports avec les Etats à S.E. Monsieur Charles Ghislain, Ambassadeur de Belgique près le Saint-Siège.
-right: 0px; margin-bottom: 5px; margin-left: 0px; font-size: 12px; line-height: 16px; text-align: justify; padding: 0px;">Ctb/sipi/secrét. Etat
Communiqué (source: Le Salon Beige)
"Les évêques de Belgique étaient tous présents ce matin à 10h15 à la réunion mensuelle de la conférence épiscopale se tenant au siège archiépiscopal de Malines. A 10:30 des représentants de la justice et des forces de l'ordresont arrivés munis d'un mandat de perquisition. Ce mandat repose sur des plaintes d'abus sexuels allégués qui auraient été commis sur le territoire de l'archévêché. Aucune autre explication ne fut fournie à ce moment, alors que les gsm et documents étaient saisis. Personne ne put quitter le bâtiment. Ce n'est qu'à 19h30 que l'interdiction fut levée.
Toutes les personnes furent auditionnées, membres de la conférence et personnel de l'archévêché. Bien que le moment ne fut pas agréable, tout se passa de manière correcte. Les évêques ont toujours affirmé leur confiance en la justice et en son travail.La perquisition de ce matin fut donc accueillie avec cette même confiance renouvelée, et c'est pour cette raison d'ailleurs qu'ils s'abstiendront de tout commentaire.
Les évêques et le professeur Peter Adriaenssens (président de la commission pour le traitement des abus sexuels dans le cadre d'une relation pastorale) déplorent en revanche que tous les dossiers de la commission ont été saisis à l'occasion d'une autre perquisition menée au siège de la commission. Cette saisie ne respecte pas le droit à la confidentialité dont devaient pouvoir bénéficier les victimes qui se sont adressées à la commission. Cette action rend considérablement plus difficile le travail nécessaire et excellent de la commission".
Note: suite à leur visite ad limina, j'ai pu assister à la conférence de presse des évêques belges à Rome. J'ai pu constater la probité et l'intégrité morale avec laquelle le drame de la pédophilie est géré dans l'Eglise en Belgique, et ressentir également le choix prophétique du Pape Benoît XVI en la personne de Mgr Léonard comme futur cardinal et primat de Belgique. L'Esprit Saint gouverne puissamment l'Eglise, en la purifiant en ses membres et la sanctifiant en son sein.
23:41 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Belgique: violation de la "privacy" des victimes ?
C'est l'hypothèse qui circule suite à la perquisition au coeur de la commission.
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jeudi, 24 juin 2010
Le Père Charles Morerod
Charles Morerod, un Gruérien à Rome
PORTRAIT. Agé de 48 ans, le Père Charles Morerod cumule les fonctions haut placées dans la hiérarchie catholique. Portrait d’un Gruérien de plus en plus influent à Rome.
13:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
contre Mgr Sepe: un argument qui ne tient pas
Il y aura une autre vague de polémiques à l'égard de l'Eglise, du Pape et du Vatican, annonçait un site allemand en début avril 2010.
"Nous allons assister à une troisième vague d'attaques contre le Pape et le Vatican... Elle concernera les finances du Vatican. Il sera donc reproché au Pape et à ses collaborateurs la corruption et les liaisons avec les mafias internationales.... Les premiers livres de cette 3ème opération de diffamation sont déjà sur le marché. Il ne s'agit que d'une question de temps avant que les pouvoirs médiatiques et anticléricaux ne s'en emparent, et les diffusent"
Cette semaine, la presse romande a effectivement commencé à en parler et cette idée est bel et bien présente dans nos têtes.
Le cardinal Crescenzio Sepe, archevêque de Naples, vient d’être mis en examen samedi 19 juin par le parquet de Pérouse (capitale de l’Ombrie) dans le cadre d’une vaste affaire de corruption et de trafic d’influences dans les marchés publics. Les magistrats soupçonnent le cardinal d’avoir vendu fin 2004 au quart de sa valeur un immeuble de la Congrégation dans le centre de Rome au député du PDL Pietro Lunardi, alors ministre des Travaux publics de Silvio Berlusconi. Cet appartement aurait été entièrement restauré aux frais de Diego Anemone. Les magistrats italiens y verraient un acte de corruption.
En échange, Pietro Lunardi aurait octroyé des aides de 2,5 millions d'euros. A l’origine, cette somme était destinée à la restauration de l’ex-siège de Propaganda Fide, un palais du XVIIe dessiné par Le Bernin place d’Espagne à Rome. Des travaux qui en réalité n’aboutirent pas.
Agé de 67 ans, le Cardinla de Naples fut jadis haut responsable de la Secrétairerie d’Etat et ancien Préfet de la congrégation pour l’Evangélisation des Peuples.
Pour le Père Federico Lombardi, la justice civile devra suivre son cours.
L'argument qui ne tient pas est simple:
Cette année-là, en 2006, ajoute-t-on, le Pape Benoît XVI éloigna Mgr Sepe du Vatican en le transférant à Naples, car il suspectait, dit-on, l’honnêteté du Cardinal.
Très honnêtement, lorsqu'un prêtre est nommé à Rome, on se met presque immédiatement à dire que le diocèse ne le voulait plus car il y avait des problèmes. La Curie romaine serait ainsi pleine de gens refoulés des diocèses. Et lorsqu'un évêque est nommé en pastorale, le lieu privilégié du contact avec les âmes, on dit alors que le Pape voulait s'en débarrasser. Merci pour les âmes!
Ces deux raisonnements contradictoires s'appuient justement sur le piège du carriérisme que Benoît XVI a dénoncé à plusieurs reprises, et confirment ainsi les propos du Pape lors de sa récente homélie des ordinations de 14 nouveaux prêtres pour l'Eglise à Rome:
"Celui qui aspire au sacerdoce pour accroître son prestige personnel et son pouvoir personnel a mal compris à sa racine le sens de ce ministère. Celui qui veut surtout réaliser sa propre ambition, atteindre son propre succès sera toujours l’esclave de lui-même et de l’opinion publique. Pour être considéré, il devra aduler; il devra dire ce qui plaît au gens; il devra s’adapter aux changements des modes et des opinions et ainsi, il se privera du rapport vital avec la vérité, se réduisant à condamner demain ce qu’il aura loué aujourd’hui. Un homme qui établit ainsi sa vie, un prêtre qui voit son ministère en ces termes, n’aime pas vraiment Dieu et les autres, mais seulement lui-même et, paradoxalement, il finit par se perdre lui-même."
Alors, coupable ou non Mgr Sepe ? Une chose est sûre et certaine, soit pour elle-même soit pour la communication, l'Eglise n'a rien à craindre de la vérité … et Mgr Sepe non plus.
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mardi, 22 juin 2010
Saint Thomas More
A lire:
- Jean Anouilh, "Thomas More ou l’homme libre" Editions de La Table Ronde, Paris, 1987.
A voir:
- "Un homme pour l'éternité" (A Man for All Seasons) est un film britannique réalisé par Fred Zinnemann, sorti en 1966.
Saint Thomas More est le patron des hommes politiques.
SAINT THOMAS MORE
Martyr
(1487-1535)
Saint Thomas More naquit à Londres, le 7 février 1478. Son père remplissait la fonction de juge, dans la capitale. Thomas passa quelques unes de ses premières années en qualité de page, au service du cardinal Morton, alors archevêque de Cantorbéry et chancelier d'Angleterre. À l'âge de quatorze ans, il alla étudier à Oxford où il fit de sérieuses études juridiques et suivit les conférences sur la Cité de Dieu, de saint Augustin.
En 1501, Thomas More était reçu avocat et élu membre du Parlement trois ans plus tard. Après quelques années de mariage, il perdit sa femme et demeura seul avec ses quatre enfants : trois filles et un fils. Il ne se remariera que beaucoup plus tard, avec une veuve. En père vigilant, il veillait à ce que Dieu restât le centre de la vie de ses enfants. Le soir, il récitait la prière avec eux ; aux repas, une de ses filles lisait un passage de l'Écriture Sainte et on discutait ensuite sur le texte en conversant gaiement. Jamais la science, ni la vertu, ne prirent un visage austère dans sa demeure ; sa piété n'en était cependant pas moins profonde. Saint Thomas More entendait la messe tous les jours ; en plus de ses prières du matin et du soir, il récitait les psaumes quotidiennement.
Sa valeur le fit nommer Maître des Requêtes et conseiller privé du roi. En 1529, Thomas More remplaça le défunt cardinal Wolsey dans la charge de Lord chancelier. Celui qui n'avait jamais recherché les honneurs ni désiré une haute situation se trouvait placé au sommet des dignités humaines. Les succès, pas plus que les afflictions, n'eurent de prise sur sa force de caractère.
Lorsqu'Henri VIII voulut divorcer pour épouser Anne Boleyn, et qu'il prétendit devant l'opposition formelle du pape, se proclamer chef de l'Église d'Angleterre, saint Thomas More blâma la conduite de son suzerain. Dès lors, les bonnes grâces du roi se changèrent en hostilité ouverte contre lui. Le roi le renvoya sans aucune ressource, car saint Thomas versait au fur à mesure tous ses revenus dans le sein des pauvres. Le jour où il apprit que ses granges avaient été incendiées, il écrivit à sa femme de rendre grâces à Dieu pour cette épreuve.
Le 12 avril 1554, l'ex-chancelier fut invité à prononcer le serment qui reconnaissait Anne Boleyn comme épouse légitime et rejetait l'autorité du pape. Saint Thomas rejeta noblement toute espèce de compromis avec sa conscience et refusa de donner son appui à l'adultère et au schisme.
Après un second refus réitéré le 17 avril, on l'emprisonna à la Tour de Londres. Il vécut dans le recueillement et la prière durant les quatorze mois de son injuste incarcération. Comme il avait fait de toute sa vie une préparation à l'éternité, la sérénité ne le quittait jamais. Il avoua bonnement : « Il me semble que Dieu fait de moi son jouet et qu'Il me berce. »
L'épreuve de la maladie s'ajouta bientôt à celle de la réclusion. Devenu semblable à un squelette, il ne cessa cependant de travailler en écrivant des traités moraux, un traité sur la Passion, et même de joyeuses satires. L'intensité de sa prière conservait sa force d'âme : « Donne-moi Ta grâce, Dieu bon, pour que je compte pour rien le monde et fixe mon esprit sur Toi. » Il disait à sa chère fille Marguerite : « Si je sens la frayeur sur le point de me vaincre, je me rappellerai comment un souffle de vent faillit faire faire naufrage à Pierre parce que sa foi avait faibli. Je ferai donc comme lui, j'appellerai le Christ à mon secours. »
On accusa saint Thomas More de haute trahison parce qu'il niait la suprématie spirituelle du roi. Lorsque le simulacre de jugement qui le condamnait à être décapité fut terminé, le courageux confesseur de la foi n'eut que des paroles de réconfort pour tous ceux qui pleuraient sa mort imminente et injuste. À la foule des spectateurs, il demanda de prier pour lui et de porter témoignage qu'il mourait dans la foi et pour la foi de la Sainte Église catholique. Sir Kingston, connu pour son cœur impitoyable, lui fit ses adieux en sanglotant. Il récita pieusement le Miserere au pied de l'échafaud. Il demanda de l'aide pour monter sur l'échafaud : « Pour la descente, ajouta-t-il avec humour, je m'en tirerai bien tout seul. » Il embrassa son bourreau : « Courage, mon brave, n'aie pas peur, mais comme j'ai le cou très court, attention ! Il y va de ton honneur. » Il se banda les yeux et se plaça lui-même sur la planche.
Béatifié par Léon XIII le 29 décembre 1886, sa canonisation eut lieu le 19 mai 1935.
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lundi, 21 juin 2010
Le Saint Curé d'Ars patron de tous les prêtres
Une demande, une pétition en faveur de la proclamation du Saint Curé d'Ars comme saint patron de tous les prêtres circule sur le net.
Très Saint Père,
Nous voulons vous remercier pour l’année sacerdotale, preuve de votre sollicitude paternelle pour nous, prêtres. A cette occasion, vous nous avez donné comme exemple de l’idéal sacerdotal saint Jean-Marie Vianney qui représente le don total à Jésus-Christ, prêtre et victime,
Pour mieux recueillir les fruits de cette année sacerdotale, en ces temps où les vocations ont besoin d’être encouragées et les prêtres soutenus dans leur fidélité aux engagements sacerdotaux, nous vous supplions, Très Saint Père, de proclamer saint Jean-Marie Vianney Patron de tous les prêtres de l’Eglise catholique, à l’occasion de la célébration de sa fête.
Nous vous assurons, Très Saint Père, de nos prières à toutes les intentions de l’Eglise, et nous vous demandons filialement de bien vouloir bénir notre ministère.
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dimanche, 20 juin 2010
L'état clinique de l'Eglise
"Le célibat, et ce sont précisément les critiques qui le montrent, est un grand signe de la foi, de la présence de Dieu dans le monde. Prions le Seigneur pour qu'il nous aide à nous libérer des scandales secondaires, pour qu'il rende présent le grand scandale de notre foi : la confiance, la force de notre vie qui se fonde en Dieu et en Jésus Christ !"
Benoît XVI
Souvenons-nous, c'était en 2005, notre Pape Jean Paul II dans sa chapelle, les mains et le visage tenant la croix. Cette image a fait le tour du monde. Au Colisée, le Cardinal Ratzinger méditait le chemin de croix du vendredi saint, le dernier pour Jean Paul II mais un avant goût pour celui qui deviendrait Benoît XVI, qui devrait affronter avec courage, sans craindre le mépris et la haine, les gros problèmes dans l'Eglise elle-même.
9ème station: Jésus tombe pour la troisième fois.
... mais ne devons-nous pas penser également à ce que le Christ doit souffrir dans son Église elle-même ? Combien de fois abusons-nous du Saint-Sacrement de sa présence, dans quel cœur vide et mauvais entre-t-il souvent ! Combien de fois ne célébrons-nous que nous-mêmes, et ne prenons-nous même pas conscience de sa présence ! Combien de fois sa Parole est-elle déformée et galvaudée ! Quel manque de foi dans de très nombreuses théories, combien de paroles creuses ! Que de souillures dans l’Église, et particulièrement parmi ceux qui, dans le sacerdoce, devraient lui appartenir totalement ! Combien d’orgueil et d’autosuffisance ! Que de manques d’attention au sacrement de la réconciliation, où le Christ nous attend pour nous relever de nos chutes ! Tout cela est présent dans sa passion. La trahison des disciples, la réception indigne de son Corps et de son Sang sont certainement les plus grandes souffrances du Rédempteur, celles qui lui transpercent le cœur. Il ne nous reste plus qu’à lui adresser, du plus profond de notre âme, ce cri : Kyrie, eleison - Seigneur, sauve-nous (cf. Mt 8,25).
PRIÈRE
Souvent, Seigneur, ton Église nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toute part. Et dans ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de ton Église nous effraient. Mais c’est nous-mêmes qui les salissons ! C’est nous-mêmes qui te trahissons chaque fois, après toutes nos belles paroles et nos beaux gestes. Prends pitié de ton Église : en elle aussi, Adam chute toujours de nouveau. Par notre chute, nous te traînons à terre, et Satan s’en réjouit, parce qu’il espère que tu ne pourras plus te relever de cette chute ; il espère que toi, ayant été entraîné dans la chute de ton Église, tu resteras à terre, vaincu. Mais toi, tu te relèveras. Tu t’es relevé, tu es ressuscité et tu peux aussi nous relever. Sauve ton Église et sanctifie-la. Sauve-nous tous et sanctifie-nous.
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Ce qui fait vivre le prêtre diocésain
Basilique Notre Dame de l'Assomption à Neuchâtel, ou église rouge
Jeudi 24 juin 2010, 20h00
Neuchâtel: les rendez-vous de la Basilique
Abbé Nicolas Glasson
"Ce qui fait vivre le prêtre diocésain"
L'année sacerdotale proposée par Benoît XVI s'achève, et nous vous proposons une réflexion sur les prêtres diocésains et ce qui les aide à vivre. Notre Eglise connaît des temps difficiles, les prêtres particulièrement. Il sera donc très intéressant et apaisant de réfléchir sereinement au sacerdoce d'aujourd'hui.
né le 19 août 1972. Aîné de 4 enfants, il a grandi à Bulle. Après sa licence en théologie obtenue en 1999, il a été ordonné prêtre le 2 avril 2000. Il a commencé son ministère dans la paroisse de Plaffaien avant de reprendre des études en 2003. Supérieur adjoint du Séminaire dès 2006, il poursuit ses études à l'Institut de formation pour éducateurs du clergé (IFEC) à Paris. En 2007, il est nommé supérieur du Séminaire diocésain. Docteur en théologie depuis 2009 (thèse en dogmatique sur l'ecclésiologie chez le Cardinal Journet), il s'occupe aussi de la pastorale des vocations (CRV) et de la formation des jeunes prêtres après leur ordination.
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samedi, 19 juin 2010
L'urgence de la sainteté des évêques
"La crédibilité de l'Eglise dépend de la sainteté de vie de ses pasteurs"
Benoît XVI, aux évêques du Brésil
19:54 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
vendredi, 18 juin 2010
Mgr Koch à l'Unité des chrétiens
Selon le vaticaniste italien Gian Guido Vecchi, du Corriere della Sera, le journal le plus lu de la péninsule, la nomination de son Excellence Monseigneur Kurt Koch adviendra autour du 29 juin. Ainsi, la promotion de l'excellent évêque suisse au cardinalat devient de plus en plus officielle.
20:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
jeudi, 17 juin 2010
Le prêtre ne s'use pas ...
lorsqu'on s'en sert.... dit un petit proverbe.
Le Cardinal Meisner, archevêque de Cologne, à l'occasion de la clôture de l'année sacerdotale, a donné une très belle conférence. Petits extraits:
"L'une des pertes les plus tragiques que l'Eglise catholique ait subies dans la seconde moitié du XX ème siècle, est la perte de l'Esprit Saint dans le sacrement de la réconciliation. Pour nous prêtres, cela a entraîné une terrible perte du point de vue de la vie intérieure. Lorsque des fidèles chrétiens me demandent: "comment pouvons-nous aider nos prêtres ? je réponds toujours: "allez-vous confessez à eux!". Là où le prêtre n'est plus un confesseur, il ne devient alors qu'un simple opérateur social religieux. Il lui vient à manquer l'expérience du plus grand succès pastoral : lorsqu'il peut collaborer afin qu'un pécheur, aussi grâce à son aide, quitte le confessionnal comme une personne nouvellement sanctifiée. Dans le confessionnal, le prêtre peut jeter un regard dans le coeur de nombreuses personnes. De là dérivent des impulsions, des encouragement et des inspirations pour son propre itinéraire vers le Christ".
23:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Interviews du Cardinal Ratzinger
Belle interview du grand cardinal, encore préfet de la congrégation de la doctrine de la foi, sur la RAI, la télévision italienne. Avec celui de Bruno Vespa.
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Mgr Ouellet à la fabrique des évêques
La fabrique des évêques sous la houlette d'un canadien
Source: Andrea Tornielli
Le changement à la tête de la Congrégation des évêques est finalement accompli : dans les prochaines semaines le nom du successeur du cardinal de Brescia Giovanni Battista Re, aux commandes de la « fabrique » des évêques depuis une dizaine d’année, sera rendu public.
A moins d’un changement toujours possible, ou d’une surprise de dernière minute, le choix du Pape s'est porté sur le cardinal canadien Marc Ouellet, l’archevêque de Québec. Ouellet, 66 ans, religieux sulpicien est prêtre depuis 1968 et évêque depuis 2001. Il fut durant un peu plus d’un an secrétaire du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, avant d’être envoyé, en novembre 2001, par le Pape Jean Paul II, à Québec, devenant ainsi le primat du Canada. Le Cardinal parle 6 langues et est membre de la revue théologique "Communio", la revue fondée par Joseph Ratzinger et Hans Urs von Balthasar. Il connaît bien la Curie, est un « ratzinguérien » ainsi qu' un point de référence important pour l’Eglise au Canada.
Traduit de l'italien par le Suisse Romain
Note : Andrea Tornielli est souvent très bien informé. Le Cardinal Pell, archevêque de Sydney était souvent cité pour ce poste clef. Quand à Mgr Kurt Koch, évêque de Bâle, il est quasi certain qu’il sera bel et bien nommé au Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens. Quelques indices permettent de ne pas se tromper: l’excellent évêque suisse n’a par exemple pas nommé son prochain vicaire général, laissant sans doute ce choix à son successeur et il prend également des cours d’italien. Enfin soit à Rome, soit dans son diocèse, les voix se font de plus en plus insistantes. Mgr Koch sera ainsi très certainement nommé cardinal dans un tout proche avenir. Un vrai cadeau pour la Suisse.
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mercredi, 16 juin 2010
Zapatero et le tabac du peuple
Marx (1818-1883) s’était rendu célèbre par sa fameuse citation : « la religion est l’opium du peuple ».
Aujourd’hui, les choses ont aussi évolué. La fumée, le tabac, sont à bannir des lieux publics et la règle est bien de se préserver de tout contact passif.
Historiquement, l’opium fut interdit. Les lois actuelles chassent la fumée des édifices publics, des écoles, des lieux de travail. Le tabac subit ce traitement au point d’être banni des lieux publics et cantonné dans la sphère privée.
« Pratiquer ce vice en privé », telle est la nouvelle devise, car les fumeurs sont une minorité, qui ne doivent faire aucune « propagande ».
Aussi, le sociologue italien Massimo Introvigne ironise sur les actions du gouvernement espagnol Zapatero contre tout contact même passif, avec le christianisme.
Aujourd’hui, la foi est dans une zone grise entre interdit et tolérance. La foi catholique, qui est à la racine et à l'origine de la culture européenne est bannie des lieux publiques, des écoles, des lieux de travail. Les croyants sont une minorité qui ne doivent faire aucune évangélisation, relégués dans la sphère privée.
Pour l'Europe, pour Zapatero, la foi n’est plus l’opium du peuple, mais « le tabac du peuple ».
Massimo Introvigne, le drame de l’Europe sans le Christ, le relativisme européen dans le choc des civilisations, Sugarco Editions, Milan, 2006
Ce nouveau slogan, c'est le moins que l'on puisse dire, se répand comme une traînée de poudre et fait un vrai tabac.
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lundi, 14 juin 2010
Le Pape répond aux questions des prêtres
Texte intégral
ROME, Lundi 14 juin 2010 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte intégral des questions posées à Benoît XVI par cinq prêtres des différents continents ainsi que les réponses données par le pape au cours de la veillée de clôture de l'Année sacerdotale, jeudi 10 juin, place Saint-Pierre.
La première question porte sur l'emploi du temps particulièrement chargé des curés de paroisse ; la deuxième sur la théologie, quelle est la vraie théologie ; la troisième sur le célibat sacerdotal ; la quatrième sur l'Eucharistie et le monde ; la cinquième sur la baisse des vocations et comment y faire face.1. Question d'Amérique
Très Saint-Père, je m'appelle José Eduardo de Oliveira y Silva et je viens d'Amérique, du Brésil plus précisément. La plus grande partie d'entre nous ici présents sommes engagés dans la pastorale directe, en paroisse, et non seulement avec une communauté, mais parfois nous sommes désormais des curés de plusieurs paroisses, ou de communautés particulièrement étendues. Avec toute la bonne volonté, nous essayons de subvenir aux nécessités d'une société qui a beaucoup changé, qui n'est plus entièrement chrétienne, mais nous nous rendons compte que notre « action » ne suffit pas. Où aller, Votre Sainteté ? Dans quelle direction ?
Benoît XVI - Chers amis, tout d'abord, je voudrais exprimer ma grande joie parce que des prêtres de toutes les régions du monde sont réunis ici, dans la joie de notre vocation et dans la disponibilité à servir de toutes nos forces le Seigneur à cette époque qui est la nôtre. Pour répondre à la question, je suis bien conscient qu'aujourd'hui il est très difficile d'être curé même et surtout dans les pays d'ancienne chrétienté ; les paroisses deviennent de plus en plus étendues, des unités pastorales... il est impossible de connaître tout le monde, il est impossible de faire toutes les tâches que l'on pourrait attendre d'un curé. Et ainsi nous nous demandons réellement comment aller de l'avant, comme vous l'avez dit. Mais je voudrais dire tout d'abord : je sais qu'il y a de très nombreux prêtres dans le monde qui donnent réellement toute leur force pour l'évangélisation, pour la présence du Seigneur et de ses sacrements. Et à ces curés fidèles, avec toute la force de leur vie, de leur passion pour le Christ, je voudrais dire un grand « merci » en ce moment. J'ai dit qu'il n'est pas possible de faire tout ce que l'on souhaite, tout ce qu'il faudrait peut-être faire, parce que nos forces sont limitées et les situations sont difficiles dans une société toujours plus diversifiée, plus compliquée. Je pense qu'il est surtout important que les fidèles puissent voir qu'un prêtre ne fait pas seulement son « job », son horaire de travail et puis qu'il est libre et vit uniquement pour lui-même, mais que c'est un homme passionné par le Christ, qui porte en lui le feu de l'amour du Christ. Si les fidèles voient que le curé est plein de la joie du Seigneur, ils comprennent aussi qu'il ne peut pas tout faire, ils acceptent ses limites et ils l'aident. C'est donc là qu'est le point le plus important : que l'on puisse voir et ressentir que le curé se sent réellement un appelé du Seigneur ; et qu'il est rempli de l'amour du Seigneur et des siens. S'il en est ainsi, on comprend, on peut aussi voir l'impossibilité de tout faire. Par conséquent, la première condition est d'être remplis de la joie de l'Evangile de tout notre être. Et puis il faut faire des choix, avoir des priorités, voir ce qui est possible et ce qui ne l'est pas. Et je dirais que les trois priorités fondamentales, nous les connaissons : ce sont les trois piliers de notre existence sacerdotale. Premièrement, l'Eucharistie et les sacrements : rendre possible et présente l'Eucharistie, surtout le dimanche, et autant que possible pour tous, et la célébrer de manière à ce qu'elle devienne réellement l'acte visible d'amour du Seigneur pour nous. Puis, l'annonce de la Parole dans toutes ses dimensions : du dialogue personnel jusqu'à l'homélie. Et le troisième point est la « caritas », l'amour du Christ : être présents pour ceux qui souffrent, pour les petits, les enfants, pour les personnes en difficulté, pour les exclus ; rendre réellement présent l'amour du Bon Pasteur. Et puis une priorité très importante est aussi la relation personnelle avec le Christ. Dans le bréviaire, le 4 novembre, nous lisons une belle homélie, un texte de saint Charles Borromée, un grand pasteur qui s'est vraiment donné totalement, et qui nous dit, à tous les prêtres : « Ne néglige pas ta propre âme : si ton âme est négligée tu ne peux pas donner aux autres tout ce que tu devrais donner. Donc pour toi-même également, pour ton âme tu dois avoir du temps ». En d'autres termes, la relation avec le Christ, le dialogue personnel avec le Christ est une priorité pastorale fondamentale, c'est la condition pour notre travail pour les autres ! Et la prière n'est pas une chose marginale : c'est réellement une « profession » pour le prêtre de prier, également comme représentant des personnes qui ne savent pas prier ou qui ne trouvent pas le temps de prier. La prière personnelle surtout, la prière des Heures, est la nourriture fondamentale pour notre âme, pour toute notre action. Et enfin, reconnaître nos limites, s'ouvrir aussi à cette humilité. Nous nous rappelons la scène de Marc, au chapitre 6, où les disciples sont « anxieux », ils veulent tout faire et le Seigneur leur dit : « Venez à l'écart et reposez-vous un peu » (cf. Mc 6, 31). Cela aussi est un travail pastoral, dirais-je : trouver et avoir l'humilité, le courage de se reposer. Et donc, je pense que la passion pour le Seigneur, l'amour pour le Seigneur, nous montre les priorités, les choix, nous aide à trouver la route. Et le Seigneur nous aidera. Merci à vous tous !
2. Question d'Afrique
Votre Sainteté, je m'appelle Mathias Agnero, et je viens d'Afrique, de Côte-d'Ivoire précisément. Vous êtes un Pape-théologien, tandis que nous, lorsque nous y parvenons, à peine lisons-nous quelques livres de théologie pour la formation. Il nous semble toutefois qu'une fracture s'est créée entre théologie et doctrine et, plus encore, entre théologie et spiritualité. On sent la nécessité que l'étude ne soit pas seulement académique, mais alimente notre spiritualité. Nous en ressentons le besoin dans notre propre ministère pastoral. Parfois la théologie ne semble pas avoir Dieu au centre et Jésus Christ comme premier « lieu théologique », mais elle a en revanche des goûts et des tendances diffuses ; et cela a pour conséquence la prolifération d'opinions subjectives qui permettent l'introduction, même dans l'Eglise, d'une pensée non-catholique. Comment ne pas être désorientés dans notre vie et dans notre ministère, lorsque c'est le monde qui juge la foi et non l'inverse ? Nous nous sentons en « décalage » !
Benoît XVI - Merci, vous touchez là un problème très difficile et douloureux. Il existe réellement une théologie qui se veut avant tout académique, qui veut apparaître scientifique, et oublie la réalité vitale, la présence de Dieu, sa présence parmi nous, sa parole prononcée aujourd'hui, et pas seulement dans le passé. Saint Bonaventure, à son époque, distinguait déjà deux formes de théologie. Il a dit : « il y a une théologie qui vient de l'arrogance de la raison, qui veut tout dominer, qui transforme Dieu de sujet en objet que nous étudions, alors qu'il devrait être le sujet qui nous parle et nous guide ». Cet abus de la théologie existe vraiment, cette arrogance de la raison qui ne nourrit pas la foi, mais voile la présence de Dieu dans le monde. Puis il y a une théologie qui veut connaître plus par amour de l'aimé, qui est stimulée par l'amour et guidée par l'amour, qui veut mieux connaître l'aimé. Et celle-ci est la vraie théologie qui vient de l'amour de Dieu, du Christ, et veut entrer plus profondément en communion avec le Christ. En réalité, les tentations aujourd'hui, sont grandes ; c'est surtout la fameuse « vision moderne du monde » (Bultmann, « modernes Weltbild ») qui s'impose, en devenant le critère de ce qui est possible ou impossible. Et ainsi, avec ce critère selon lequel rien ne change, selon lequel tous les événements historiques sont du même genre, on exclut précisément la nouveauté de l'Evangile, on exclut l'irruption de Dieu, la vraie nouveauté qui est la joie de notre foi. Que faire ? Je dirais d'abord aux théologiens : soyez courageux. Et je voudrais dire un grand merci aussi aux nombreux théologiens qui font du bon travail. Il y a des abus nous le savons, mais il y a dans toutes les parties du monde beaucoup de théologiens qui vivent réellement de la Parole de Dieu, qui se nourrissent de la méditation, qui vivent la foi de l'Eglise et veulent contribuer à rendre la foi présente dans notre monde d'aujourd'hui. A ces théologiens, je voudrais dire un grand « merci ». Et je dirais aux théologiens en général : « n'ayez pas peur de ce fantasme de la scientificité ! ». Je suis la théologie depuis 1946. J'ai commencé à étudier la théologie en janvier 1946. J'ai donc vu près de trois générations de théologiens. Et je peux dire que les hypothèses qui à cette époque-là, puis dans les années soixante-dix et quatre-vingts, étaient les plus nouvelles, absolument scientifiques, absolument presque dogmatiques, ont vieilli entre-temps et n'ont plus de valeur ! Beaucoup d'entre elles apparaissent presque ridicules. Il faut donc avoir le courage de résister à l'apparente scientificité, ne pas se soumettre à toutes les hypothèses du moment, mais penser réellement à partir de la grande foi de l'Eglise, qui est présente en tous temps et nous ouvre l'accès à la vérité. Surtout aussi ne pas penser que la raison positiviste qui exclut le transcendant - qui ne peut pas être accessible -, serait la vraie raison ! Cette raison faible, qui présente seulement les choses dont on peut faire l'expérience, est vraiment une raison insuffisante. Nous théologiens devons utiliser la grande raison, qui est ouverte à la grandeur de Dieu. Nous devons avoir le courage d'aller au-delà du positivisme jusqu'à la question des racines de l'être. Cela me semble d'une grande importance. Il faut donc avoir le courage de la grande, vaste raison, avoir l'humilité de ne pas se soumettre à toutes les hypothèses du moment, vivre de la grande foi de l'Eglise de tous les temps. Il n'y a pas une majorité contre la majorité des saints : la vraie majorité sont les saints dans l'Eglise et ce sont les saints qui doivent nous orienter ! Puis aux séminaristes et aux prêtres, je dis le même chose : pensez que les Saintes Ecritures ne sont pas un Livre isolé. Elles sont vivantes dans la communauté vivante de l'Eglise, qui est le même sujet dans tous les siècles et garantit la présence de la Parole de Dieu. Le Seigneur nous a donné l'Eglise comme sujet vivant, avec la structure des évêques en communion avec le Pape. Et cette grande réalité des évêques du monde en communion avec le Pape nous garantit le témoignage de la vérité permanente. Nous avons confiance dans ce magistère permanent de la communion des évêques avec le Pape qui représente la présence de la Parole. Et puis nous avons aussi confiance dans la vie de l'Eglise. Surtout, nous devons être critiques. La formation théologique, je voudrais m'adresser ici aux séminaristes, est certes très importante à notre époque. Nous devons bien connaître les Saintes Ecritures également contre les attaques des sectes ; nous devons être réellement des amis de la Parole. Nous devons aussi connaître les courants de notre époque pour pouvoir répondre de manière raisonnable, pour pouvoir rendre - comme le dit saint Pierre - « raison de notre foi ». La formation est très importante. Mais nous devons aussi être critiques. Le critère de la foi est le critère avec lequel il faut aussi voir les théologiens et les théologies. Le Pape Jean-Paul II nous a donné un point de référence absolument sûr dans le « Catéchisme de l'Eglise catholique » : nous y voyons la synthèse de notre foi et ce catéchisme est vraiment le critère pour voir où va une théologie acceptable ou non. Je recommande donc la lecture, l'étude de ce texte, et nous pouvons ainsi aller de l'avant avec une théologie critique au sens positif, c'est-à-dire critique contre les tendances de la mode et ouverte aux vraies nouveautés, à la profondeur inépuisable de la Parole de Dieu, qui se révèle nouvelle à toutes les époques, y compris la nôtre.
3. Question d'Europe
Très Saint-Père, je suis le père Karol Miklosko et je viens de l'Europe, de Slovaquie précisément, et je suis missionnaire en Russie. Quand je célèbre la messe je me trouve moi-même et je comprends que je rencontre là mon identité, la racine et l'énergie de mon ministère. Le sacrifice de la Croix me révèle le bon Pasteur, qui donne tout pour son troupeau, pour chacune de ses brebis. Et quand je dis : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang », donné et versé en sacrifice pour vous, alors je comprends la beauté du célibat et de l'obéissance, que j'ai librement promis au moment de l'ordination. Malgré les difficultés naturelles, le célibat me semble évident si l'on regarde le Christ, mais je suis bouleversé lorsque je lis tant de critiques du monde sur ce don. Je vous demande humblement, Très Saint-Père, de nous éclairer sur la profondeur et sur le sens authentique du célibat ecclésiastique.
Benoît XVI - Merci pour les deux parties de votre question. La première, où vous montrez le fondement permanent et vivant de notre célibat ; la seconde qui montre toutes les difficultés dans lesquelles nous nous trouvons à notre époque. La première partie est importante parce que le centre de notre vie doit être réellement la célébration quotidienne de la sainte Eucharistie. Les paroles de la consécration sont ici centrales : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Nous parlons donc in persona Christi. Le Christ nous permet d'utiliser son « moi », nous parlons avec le « moi » du Christ, le Christ nous « attire en lui » et nous permet de nous unir, il nous unit avec son « moi ». Et ainsi à travers cette action, le fait qu'Il nous « attire » à lui de telle façon que notre « moi » s'unisse au sien, réalise la permanence, l'unicité de son sacerdoce. Ainsi il est réellement l'unique Prêtre, et toutefois il est très présent dans le monde, parce qu'il nous « attire » en lui et rend ainsi présente sa mission sacerdotale. Cela veut dire que nous sommes « attirés » dans le Dieu du Christ. C'est cette union avec son « moi » qui se réalise dans les paroles de la consécration. Même dans le « je t'absous » - parce que personne d'entre nous ne pourrait absoudre des péchés - c'est le « moi » du Christ, de Dieu, qui seul peut absoudre. Cette unification de son « moi » avec le nôtre implique que nous sommes « attirés » aussi dans sa réalité de Ressuscité. Nous allons de l'avant vers la vie pleine de la résurrection, dont Jésus parle aux Sadducéens, dans le chapitre 22 de Matthieu. C'est une vie « nouvelle » dans laquelle nous sommes déjà au-delà du mariage (cf. Mt 22, 23-32). L'important est que nous nous laissions toujours à nouveau pénétrer par cette identification du « moi » du Christ avec nous, par cette manière d'être « attirés vers l'extérieur » vers le monde de la résurrection. En ce sens, le célibat est une anticipation. Nous transcendons ce temps et nous allons de l'avant, en « attirant » ainsi nous-mêmes et notre temps vers le monde de la résurrection, vers la nouveauté du Christ, vers la vie nouvelle et vraie. Le célibat est donc une anticipation rendue possible par la grâce du Seigneur qui nous « attire » à lui, vers le monde de la résurrection ; il nous invite toujours à nouveau à nous transcender nous-mêmes, à transcender ce présent, vers le vrai présent de l'avenir qui devient présent aujourd'hui. Et nous sommes ici à un point très important. Un grand problème de la chrétienté, du monde d'aujourd'hui, est que l'on ne pense plus à l'avenir de Dieu : seul le présent de ce monde semble suffisant. Nous voulons avoir seulement ce monde, vivre seul dans ce monde. Et nous fermons ainsi les portes à la vraie grandeur de notre existence. Le sens du célibat comme anticipation de l'avenir est précisément d'ouvrir ces portes, de rendre le monde plus grand, de montrer la réalité de l'avenir qui doit être vécu par nous comme déjà présent. Vivre donc ainsi dans un témoignage de la foi : nous croyons réellement que Dieu existe, que Dieu a quelque chose à voir avec ma vie, que je peux fonder ma vie sur le Christ, sur la vie future. Et nous connaissons à présent les critiques du monde dont vous avez parlé. Il est vrai que pour le monde agnostique, le monde où Dieu n'a rien à voir, le célibat est un grand scandale, parce qu'il montre précisément que Dieu est considéré et vécu comme une réalité. Avec la vie eschatologique du célibat, le monde futur de Dieu entre dans la réalité de notre temps. Et cela devrait disparaître ! En un certain sens la critique permanente contre le célibat à une époque où il devient toujours plus à la mode de ne pas se marier pourrait surprendre. Mais ce non mariage est une chose totalement, fondamentalement différente du célibat, parce que le non mariage est basé sur la volonté de vivre uniquement pour soi-même, de ne pas accepter de lien définitif, de posséder la vie à chaque instant en pleine autonomie, de décider à chaque instant que faire, ce que prendre de la vie ; et donc un « non » au lien, un « non » au caractère définitif, une manière de posséder la vie seulement pour soi-même. Tandis que le célibat est précisément le contraire : c'est un « oui » définitif, c'est laisser Dieu nous prendre par la main, s'offrir entre les mains du Seigneur, dans son « moi » et donc c'est un acte de fidélité et de confiance, un acte qui suppose aussi la fidélité du mariage ; c'est précisément le contraire de ce « non », de cette autonomie qui ne veut pas se donner d'obligations, ne veut pas entrer dans un lien ; c'est précisément le « oui » définitif qui suppose, confirme le « oui » définitif du mariage. Et ce mariage est la forme biblique, la forme naturelle de l'être homme et femme, fondement de la grande culture chrétienne, des grandes cultures du monde. Et si cela disparaît, la racine de notre culture est détruite. C'est pourquoi le célibat confirme le « oui » du mariage avec son « oui » au monde futur, et nous voulons ainsi aller de l'avant et rendre présent ce scandale d'une foi qui fait reposer toute l'existence sur Dieu. Nous savons qu'à côté de ce grand scandale que le monde ne veut pas voir, il y a aussi des scandales secondaires de nos insuffisances, de nos péchés, qui cachent le vrai et grand scandale, et laissent penser : « Mais ils ne vivent pas réellement sur le fondement de Dieu ! ». Mais il y a une si grande fidélité ! Le célibat, et ce sont précisément les critiques qui le montrent, est un grand signe de la foi, de la présence de Dieu dans le monde. Prions le Seigneur pour qu'il nous aide à nous libérer des scandales secondaires, pour qu'il rende présent le grand scandale de notre foi : la confiance, la force de notre vie qui se fonde en Dieu et en Jésus Christ !
4. Question d'Asie
Très Saint-Père, je m'appelle Atsushi Yamashita et je viens de l'Asie, plus précisément du Japon. Le modèle sacerdotal que Votre Sainteté nous a proposé cette année, le curé d'Ars, voit au centre de l'existence et du ministère l'Eucharistie, la pénitence sacramentelle et personnelle et l'amour pour le culte, dignement célébré. J'ai devant les yeux les signes de la pauvreté austère de saint Jean-Marie Vianney, ainsi que sa passion pour les choses précieuses, pour le culte. Comment vivre ces dimensions fondamentales de notre existence sacerdotale sans tomber dans le cléricalisme ou dans un éloignement de la réalité, que le monde actuel ne nous permet pas ?
Benoît XVI - Merci. La question est donc comment vivre le caractère central de l'Eucharistie sans se perdre dans une vie purement cultuelle, éloignée de la vie de tous les jours des autres personnes. Nous savons que le cléricalisme a dans tous les siècles été une tentation des prêtres et il l'est encore aujourd'hui. Il est d'autant plus important de trouver la vraie façon de vivre l'Eucharistie, qui n'est pas une fermeture au monde, mais précisément l'ouverture aux besoins du monde. Nous devons garder à l'esprit le fait que dans l'Eucharistie se réalise ce grand drame de Dieu qui sort de lui-même, quitte - comme le dit la Lettre aux Philippiens - sa gloire, sort et s'abaisse jusqu'à devenir l'un de nous, s'abaisse jusqu'à la mort sur la croix (cf. Ph 2). L'aventure de l'amour de Dieu qui s'abandonne lui-même pour être avec nous - et cela devient présent dans l'Eucharistie ; le grand acte, la grande aventure de l'amour de Dieu est l'humilité de Dieu qui se donne à nous. Dans ce sens, il faut considérer l'Eucharistie comme l'entrée dans ce chemin de Dieu. Saint Augustin dit dans le livre X du De Civitate Dei : « Hoc est sacrificium Christianorum : multi unum corpus in Christo », c'est-à-dire : le sacrifice des chrétiens est d'être unis par l'amour du Christ dans l'unité de l'unique corps du Christ. Le sacrifice consiste précisément à sortir de nous-mêmes, à nous laisser attirer dans la communion de l'unique pain et de l'unique corps, et entrer ainsi dans la grande aventure de l'amour de Dieu. Nous devons ainsi toujours célébrer, vivre, méditer l'Eucharistie comme l'école de la libération de notre « moi » : entrer dans l'unique pain qui est le pain de tous, qui nous unit dans l'unique Corps du Christ. C'est pourquoi l'Eucharistie est donc, en soi, un acte d'amour, elle nous oblige à cette réalité de l'amour pour les autres : que le sacrifice du Christ est la communion de tous dans son Corps. C'est donc de cette façon que nous devons apprendre l'Eucharistie, qui est précisément le contraire du cléricalisme, de la fermeture sur soi. Pensons également à Mère Teresa, qui est vraiment le grand exemple dans ce siècle, à notre époque, d'un amour qui s'abandonne, qui laisse derrière lui toute sorte de cléricalisme, d'éloignement du monde, et qui va vers les plus marginalisés, les plus pauvres, les personnes proches de la mort, et qui se donne totalement à l'amour pour les pauvres, les exclus. Mais Mère Teresa, qui nous a donné cet exemple, et la communauté qui suit ses traces, plaçait toujours comme première condition de ses fondations la présence d'un tabernacle. Sans la présence de l'amour de Dieu qui se donne, il n'aurait pas été possible de réaliser cet apostolat, il n'aurait pas été possible de vivre dans cet abandon de soi ; ce n'est qu'en s'insérant dans cet abandon de soi en Dieu, dans cette aventure de Dieu, dans cette humilité de Dieu, qu'elles pouvaient et qu'elles peuvent réaliser aujourd'hui ce grand acte d'amour, cette ouverture à tous. Dans ce sens, je dirais que vivre l'Eucharistie dans son sens originel, dans sa véritable profondeur, est une école de vie, et la protection la plus sûre contre toute tentation de cléricalisme.
5. Question d'Océanie
Très Saint-Père, je m'appelle don Anthony Denton et je viens de l'Océanie, d'Australie. Nous sommes ici ce soir très nombreux. Mais nous savons que nos séminaires ne sont pas remplis de prêtres et qu'à l'avenir, dans diverses parties du monde, nous attend une baisse, même brutale. Que pouvons-nous faire de véritablement efficace pour les vocations ? Comment proposer notre vie, dans ce qu'elle a de grand et de beau, à un jeune de notre temps ?
Benoît XVI - Merci. Vous évoquez de nouveau un problème réellement important et douloureux de notre temps : le manque de vocations, à cause duquel les Eglises locales courent le risque de devenir arides car elle n'auront pas la Parole de vie, la présence du sacrement de l'Eucharistie et des autres sacrements. Que faire ? La tentation est grande de prendre nous-mêmes les choses en main, de transformer le sacerdoce - le sacrement du Christ, le fait d'être élu en lui - en une profession normale, en un job à heures fixes, et le reste du temps, n'appartenir qu'à soi-même ; le faisant ainsi devenir semblable à n'importe quelle autre vocation : le rendre accessible et facile. Mais il s'agit d'une tentation qui ne résout pas le problème. Cela me fait penser à l'histoire de Saül, le roi d'Israël qui avant la bataille contre les Philistins, attend Samuel pour le sacrifice nécessaire à Dieu. Et lorsque Samuel, le moment venu, ne vient pas, il accomplit lui-même le sacrifice, bien que n'étant pas prêtre (cf. 1 Sm 13) ; il pense ainsi résoudre le problème, mais naturellement, il ne le résout pas, car s'il prend lui-même en main ce qu'il ne peut pas faire, il se fait lui-même Dieu, ou presque, et il ne peut pas s'attendre à ce que les choses aillent vraiment dans le sens de Dieu. Et ainsi, si nous n'exercions nous-mêmes qu'une profession comme d'autres, en renonçant au caractère sacré, à la nouveauté, à la diversité du sacrement que seul Dieu donne, qui ne peut venir que de sa vocation et pas de notre « action », nous ne résoudrions rien. Nous devons d'autant plus - comme le Seigneur nous y invite -, prier Dieu, frapper à la porte, au cœur de Dieu, afin qu'il nous donne des vocations ; prier avec une grande insistance, avec une grande détermination, avec une grande conviction également, car Dieu ne se dérobe pas devant une prière insistante, permanente, confiante, même s'il laisse faire, attendre, comme dans le cas de Saul, au-delà des temps que nous avions prévus. Cela me semble le premier point : encourager les fidèles à avoir cette humilité, cette confiance, ce courage de prier avec insistance pour les vocations, de frapper au cœur de Dieu, afin qu'il nous donne des prêtres. J'ajouterais peut-être trois autres points à cela. Le premier : chacun de nous devrait faire de son mieux pour vivre son sacerdoce de façon à être convaincant, de façon à ce que les jeunes puissent dire : ça c'est une véritable vocation, on peut vivre comme ça, on fait ainsi quelque chose d'essentiel pour le monde. Je pense qu'aucun d'entre nous ne serait devenu prêtre s'il n'avait pas connu des prêtres convaincants dans lesquels brûlait le feu de l'amour du Christ. Ceci est donc le premier point : essayons nous-mêmes d'être des prêtres convaincants. Le deuxième point est que nous devons inviter, comme je l'ai déjà dit, à prendre l'initiative de la prière, à avoir cette humilité, cette confiance de parler avec Dieu avec force, avec décision. Et le troisième point : avoir le courage de parler avec les jeunes pour savoir s'ils peuvent penser que Dieu les appelle, car souvent, une parole humaine est nécessaire pour s'ouvrir à l'écoute de la vocation divine ; parler avec les jeunes et surtout également les aider à trouver un contexte vital dans lequel ils puissent vivre. Le monde d'aujourd'hui est tel qu'il semble presque exclu qu'une vocation sacerdotale puisse y mûrir. Les jeunes ont besoin de milieux dans lesquels on vit la foi, dans lesquels apparaît la beauté de la foi, dans lesquels cela apparaît comme un modèle de vie, « le » modèle de vie, et donc ils ont besoin qu'on les aide à trouver des mouvements ou une paroisse - la communauté au sein d'une paroisse -, ou d'autres contextes dans lesquels ils soient véritablement entourés de la foi, de l'amour de Dieu, et où ils puissent donc être ouverts afin que la vocation de Dieu arrive et les aide. Du reste, rendons grâces au Seigneur pour tous les séminaristes de notre temps, pour les jeunes prêtres, et prions. Le Seigneur nous aidera ! Merci à vous tous !
© Copyright du texte original en italien : Libreria Editrice Vaticana
Traduction : Zenit
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Padovese: l'islam est en cause
Dans un entretien accordé ce samedi au quotidien italien « Il Foglio », Mgr Franceschini affirme de façon catégorique que « l'homicide de Luigi Padovese a uniquement des motivations religieuses. Il y a en effet des éléments explicitement islamiques dans cet assassinat. Le gouvernement turc n'y est pour rien. Ankara n'y est pour rien. Il n'y a pas de motivations personnelles. Seul l'islam est en cause ».
N.B. Le pape Benoît XVI a nommé Mgr Ruggero Franceschini, o.f.m. cap., archevêque de Izmir (Smyrne), administrateur apostolique « sede vacante et ad nutum Sanctae Sedis » du vicariat apostolique d'Anatolie (Turquie), après l'assassinat de Mgr Luigi Padovese.
Dans l'indifférence médiatique et ecclésiastique quasi générale, il a donné sa vie pour la paix, le dialogue et la vérité, victime de l'islamisme qui frappe aux portes du christiannisme.
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dimanche, 13 juin 2010
L'image construite de Joseph Ratzinger
Le monde fascinant des médias possède ses règles du jeu et de fonctionnement.
L'image médiatique de l'Eglise, et de Joseph Ratzinger, de Benoît XVI, est construite, fabriquée et travaillée.
- L'Eglise, par le célibat des prêtres, serait la grande responsable du drame de la "pédophilie".
(ceci dit, il est absolument capital que les victimes aient la toute première place et soient reconnues comme telles. Ainsi, le Pape n'a jamais parlé de croisade médiatique contre l'Eglise. La presse a permis de mettre la compresse, de peser sur la chappe de plomb qui couvrait les scandales)
- Joseph Ratzinger aurait un passé nazi.
Analyse
Première règle:
- le « frame » qui peut se traduire par cadre ou grille de lecture.
Ceux qui ont passé des examens à choix multiples connaissent cette grille préparée, avec des trous, qui placée sur la feuille de réponses permet de voir immédiatement le nombre de points obtenus. La feuille de correction permet de cacher ce qui veut l'être et mettre en évidence ce qui doit l'être.
Le frame, c'est un peu cela.
Pour l'année sacerdotale, depuis février 2010, les abus sexuels sont un frame puissant. Tous les discours du Pape ne sont pas passés à la loupe, mais simplement analysés avec ce « frame », cette grille de lecture. Ce qui sort du cadre ne se verra pas, ne sera pas publié, passera inaperçu, et sera donc caché, voir censuré.
« Circulez, y a rien à voir »
Essai visuel avec l'homélie de Benoît XVI lors de la clôture de l'année sacerdotale.
Ce qui est en gras concerne la pédophilie, et montre le cadre, le frame, la grille de lecture avec lequels le discours du Pape sera médiatisé. Les grandes agences de presse recherchent ces mots. Le reste ne sera, en principe, pas abordé et passé sous silence.
Chers Confrères dans le ministère sacerdotal,
Chers frères et sœurs, L’Année sacerdotale que nous avons célébrée, 150 ans après la mort du saint Curé d’Ars, modèle du ministère sacerdotal dans notre monde, arrive à son terme. Par le Curé d’Ars, nous nous sommes laissé guider, pour saisir à nouveau la grandeur et la beauté du ministère sacerdotal. Le prêtre n’est pas simplement le détenteur d’une charge, comme celles dont toute société a besoin afin qu’en
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On pouvait s’attendre à ce que cette nouvelle mise en lumière du sacerdoce déplaise « l’ennemi » ; il aurait préféré le voir disparaître, pour qu’en fin de compte Dieu soit repoussé hors du monde. Et il est ainsi arrivé que, proprement au cours de cette année de joie pour le sacrement du sacerdoce, sont venus à la lumière les péchés des prêtres – en particulier l’abus à l’égard des petits, où le sacerdoce chargé de témoigner de la prévenance de Dieu à l’égard de l’homme se trouve retourné en son contraire. Nous aussi nous demandons avec insistance pardon à Dieu et aux personnes impliquées, alors que nous entendons promettre de faire tout ce qui est possible pour que de tels abus ne puissent jamais plus survenir
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; promettre que dans l’admission au ministère sacerdotal et dans la formation délivrée au cours du parcours qui y prépare, nous ferons tout ce qui est possible pour examiner attentivement l’authenticité de la vocation et que nous voulons mieux encore accompagner les prêtres sur leur chemin, afin que le Seigneur les protège et les garde dans les situations difficiles et face aux dangers de la vie. Si l’Année sacerdotale avait du être une glorification de notre prestation humaine personnelle, elle aurait été détruite par ces événements. Mais il s’agissait pour nous
....offre un appui et une aide pour traverser les passages difficiles. Les deux réalités appartiennent aussi au ministère de l’Église, au ministère du prêtre.
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L’Église aussi doit utiliser le bâton du pasteur, le bâton avec lequel elle protège la foi contre les falsificateurs, contre les orientations qui sont, en réalité, des désorientations. L’usage même du bâton peut être un service d’amour. Nous voyons aujourd’hui qu’il ne s’agit pas d’amour, quand on tolère des comportements indignes de la vie sacerdotale.
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De même il ne s’agit pas non plus d’amour quand on laisse proliférer l’hérésie, la déformation et la décomposition de la foi, comme si nous inventions la foi de façon autonome. Comme si elle n’était plus le don de Dieu, la perle précieuse que nous ne nous laissons pas dérober. Toutefois, en même temps, le bâton doit toujours redevenir la houlette du pasteur – la houlette qui aide les hommes à pouvoir marcher sur les sentiers difficiles et à suivre le Seigneur. À la fin du Psaume, on évoque le banquet préparé, l’huile dont la tête est ointe, le calice débordant, ...
Amen.
Seconde règle:
- un principe qui tire sa raison d'être du frame, mais ce n'est pas à proprement parler une règle, car cela relève plus d'une manipulation des photos et des images. En lisant le blog d'Andrea Tornielli, vaticaniste de "Il Giornale", nous apprenons qu'une photo de Ratzinger circule sur le Net.
Le commentaire de la photo
Le jeune prêtre Joseph Ratzinger, n'était pas seulement inscrit dans les jeunesses hitlériennes, mais il fit le salut nazi, avec les habits sacerdotaux.
sauf que:
Joseph Ratzinger a été ordonné prêtre en 1951.
La photo a été simplement coupée. Le jeune prêtre Joseph Ratzinger donne la bénédiction lors de son ordination, avec son frère Georg.
Comme on dit: "y a pas photo!"
20:43 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Tant de prêtres sont saints
et un journaliste bienheureux!
Angélus du dimanche 13 juin Texte intégral
ROME, Dimanche 13 juin 2010 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte intégral de la méditation prononcée ce dimanche par le pape Benoît XVI, à l'occasion de la prière de l'Angélus, en présence des pèlerins rassemblés place Saint-Pierre.
AVANT L'ANGELUS
Chers frères et soeurs,
Ces derniers jours s'est conclue l'Année sacerdotale. Ici à Rome, nous avons vécu des journées inoubliables, avec la présence de plus de quinze mille prêtres de toutes les régions du monde. Je désire donc aujourd'hui rendre grâce à Dieu pour tous les bienfaits que cette Année a procurés à l'Eglise universelle. Personne ne pourra jamais les mesurer, mais il est indéniable qu'on en voit et qu'on en verra encore plus les fruits.
L'Année sacerdotale s'est conclue avec la solennité du Sacré Coeur de Jésus qui est traditionnellement la « journée de sanctification des prêtres » ; cette fois, elle l'a été de manière toute spéciale. En effet, chers amis, le prêtre est un don du Coeur du Christ : un don pour l'Eglise et pour le monde. Du coeur du Fils de Dieu, débordant de charité, jaillissent tous les biens de l'Eglise, et c'est en particulier de là que tire son origine la vocation de ces hommes qui, conquis par le Seigneur Jésus, laissent tout pour se consacrer entièrement au service du peuple chrétien, à l'exemple du Bon Pasteur. Le prêtre est façonné par la charité même du Christ, cet amour qui le poussa à donner sa vie pour ses amis et aussi à pardonner à ses ennemis. Pour cette raison, les prêtres sont les premiers ouvriers de la civilisation de l'amour. Et ici je pense à tant de figures de prêtres, connus et moins connus, certains élevés à gloire des autels, d'autres restés ancrés à jamais dans la mémoire des fidèles, peut-être dans une petite communauté paroissiale. Comme ce fut le cas à Ars, le village de France où saint Jean-Marie Vianney accomplit son ministère. Il n'est rien besoin d'ajouter à ce qui a été dit sur lui ces derniers mois. Mais son intercession doit nous accompagner plus encore à partir de maintenant. Que sa prière, son « Acte d'amour » que nous avons si souvent récité pendant l'Année sacerdotale, continue de nourrir notre entretien avec Dieu.
Je voudrais rappeler une autre figure : celle du père Jerzy Popieluszko, prêtre et martyr, qui a été proclamé bienheureux dimanche dernier précisément, à Varsovie. Il a exercé son ministère généreux et courageux aux côtés de ceux qui s'engageaient pour la liberté, pour la défense de la vie et sa dignité. Son oeuvre au service du bien et de la vérité était un signe de contradiction pour le régime qui gouvernait alors en Pologne. L'amour du Coeur du Christ l'a conduit à donner sa vie, et son témoignage a été la semence d'un nouveau printemps dans l'Eglise et dans la société. Si nous considérons l'histoire, nous voyons combien de pages d'authentique renouveau spirituel et social ont été écrites avec l'apport décisif de prêtres catholiques, animés uniquement par la passion pour l'Evangile et pour l'homme, pour sa véritable liberté, religieuse et civile. Combien d'initiatives de promotion humaine intégrale sont parties de l'intuition d'un coeur sacerdotal !
Chers frères et soeurs, confions tous les prêtres du monde au Coeur Immaculé de Marie, dont nous avons célébrée hier la mémoire liturgique, afin qu'avec la force de l'Evangile il continuent de construire en tout lieu la civilisation de l'amour.
APRES L'ANGELUS
Je désire avant tout rappeler avec joie la proclamation de deux nouveaux bienheureux, qui ont tous deux vécu au siècle dernier. Hier en Espagne a été béatifié Manuel Lozano Garrido, laïc et journaliste ; en dépit de la maladie et de son invalidité, il a travaillé avec un esprit chrétien et en portant du fruit dans le domaine de la communication sociale. Ce matin, en revanche, en Slovénie, le cardinal Bertone a présidé, en tant que délégué pontifical, la célébration de conclusion du Congrès eucharistique national, au cours de laquelle il a proclamé bienheureux le jeune martyr Lojze Grozde. Il était particulièrement fervent de l'Eucharistie qui nourrissait sa foi inébranlable, sa capacité de sacrifice pour le salut des âmes, son apostolat dans l'Action catholique pour conduire les autres jeunes au Christ.
Puis le pape a salué les pèlerins en différentes langues. Voici ce qu'il a dit en français :
Je salue cordialement les pèlerins francophones et, en particulier, le groupe des scouts de Saint-Louis-de-France. Au terme de cette année sacerdotale, je vous remercie tous de vos prières pour les prêtres, les séminaristes et pour les vocations sacerdotales. Continuez à les accompagner dans leur don au Seigneur et à son Église afin qu'ensemble nous marchions vers Dieu sur le chemin de la sainteté ! Que la Vierge Marie intercède pour nous ! Bon pèlerinage à tous !
© Copyright du texte original plurilingue : Libreria Editrice Vaticana
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Tugdual Derville et les Kiss-in
Kiss-in et autres provocations antichrétiennes. Comment répondre
par Tugdual Derville
vendredi 11 juin 2010
Le niveau des provocations anti-chrétiennes monte. Bien sûr, il n’a rien à voir avec la violence de l’épisode anticlérical de la France du début du siècle dernier, ni avec les persécutions que certains chrétiens endurent aujourd’hui à l’autre bout du monde, sans parler des martyrs de tous les temps. Mais il met les nerfs de certains fidèles à rude épreuve. Des personnes homosexuelles s’embrassent sur la bouche sur le parvis des cathédrales : ces « kiss-in » protestataires, à la fois impudiques, provocateurs et désespérés, entendent forcer l’Église à bénir la relation homosexuelle. Il y a aussi la mobilisation de groupuscules, se prétendant « antifascistes », contre des marches, des prières ou des conférences pour la vie. Même si la mobilisation antichrétienne est ultra-minoritaire, le climat général, sur fond de scandale touchant l’Église, est à la lapidation médiatique.
Comment réagir ? « Faut-il frapper du glaive ? » (Luc 22, 49). C’est la question que posent les disciples quand pointe la persécution.
Toute colère mérite d’être accueillie et méditée. Il s’agit d’en comprendre les racines pour en canaliser l’expression. Nos agresseurs se dévoilent, mais notre réponse révèle tout autant le secret des cœurs. Le généreux mais fougueux Pierre ne supportait pas l’idée de voir son Messie innocent arrêté et exécuté. À l’annonce de la Passion, son refus de cette perspective de défaite humaine entraîne une réplique très vive de Jésus : « Passe derrière moi Satan ! » (Matthieu 16, 23). Un peu plus tard, la riposte tranchante du même Pierre au Jardin des Oliviers, entraînera une autre admonestation du Seigneur : « Rengaine ton glaive ! Tous ceux qui prendront le glaive périront par le glaive » (Matthieu 26, 52). Et de guérir le serviteur du Grand Prêtre que le premier pape venait d’amputer d’une oreille. Il faut faire le rapprochement entre le passage à l’acte violent du chef des apôtres et le reniement qui suivit : Pierre est dépité. Comme il nous est difficile d’accueillir la logique de l’Évangile, cet humiliant « qui-perd-gagne » ! Autant aimons-nous proclamer la fécondité du sang des martyrs d’autrefois – dont celui du premier pape – autant il nous est pénible de voir aujourd’hui l’Église traînée dans la boue.
Bref, les brebis qui subissent tous ces évènements ont besoin d’être rassurées et orientées par leurs pasteurs. L’enjeu est essentiel car c’est au creuset de l’épreuve qu’on vérifie l’or de la foi. C’est quand nous sommes agressés que se manifeste avec le plus d’éclat l’authenticité du message stupéfiant de l’Évangile : aucune compromission avec le mal (aucun masochisme donc, à l’image du Crucifié et son Saint-Esprit), et en même temps un témoignage authentique d’humilité et de douceur. La non-violence bienveillante est susceptible d’ouvrir les cœurs les plus endurcis : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu » (Marc 15, 39) professe le centurion témoin de l’agonie et de la mort de Jésus. Premier martyr, Étienne suivra l’exemple du Maître avec la même exigence de vérité et de miséricorde.
Nous devons donc bien mesurer le risque des colères nombrilistes qui nous étranglent. Jésus en a averti Pierre : la violence appelle trop souvent la violence. Et tout l’enjeu de l’Évangile est justement d’arrêter ce cercle infernal. La vraie victoire sur le mal vient de la miséricorde.
Trois étapes sont sans doute nécessaires pour ajuster son attitude face aux agressions ou provocations.
Pour commencer, mesurer la portée des attaques. Jusqu’à endurer intérieurement leur caractère blasphématoire. Récemment, des membres de l’Alliance pour les Droits de la Vie, confrontés aux slogans des groupes anarchistes qui voulaient nous faire taire, ont confié avoir mis plusieurs jours à se remettre de l’extrême brutalité de ce qu’ils ont entendu hurler sur la vie, l’Église, et le Seigneur.
Ensuite, bien comprendre que ces attaques visent toujours la Croix : jusqu’à reconnaître que nous en sommes complices, par notre propre péché et que c’est Jésus, et non pas nous, qui les subit innocemment. De quoi nous prémunir contre tout esprit de supériorité vis-à-vis des agresseurs de l’Église.
Et enfin, seulement, se laisser appeler. Appeler à quoi ? Beaucoup au silence, quelques-uns à la parole. Beaucoup à la douceur, quelques uns, peut-être, à la sainte colère, une colère puisée dans le cœur de Jésus et non dans nos impulsions personnelles. Rappelons-nous que Moïse a connu la colère malsaine et meurtrière : écœuré par l’injustice subie par son Peuple, il a tué un Égyptien avant de fuir, puis quarante ans plus tard, d’être envoyé, contre son gré, régler le même problème, avec Dieu cette fois…
À l’école d’un Maximilien Kolbe ou d’une Mère Teresa, nous mesurons la force de l’absolue non-violence. En s’abstenant de regarder la femme adultère que les manifestants tuent déjà du regard, Jésus s’abstrait même de la scène de lynchage. Il dessine dans le sable. Il se montre absent ! Le regard, ce moyen du monde serait, en la circonstance, violent et impudique.
La non-violence n’interdit aucunement une action en justice voire l’emploi de la force pour protéger les faibles. Mais prétendre défendre ses convictions par la force, ou la virulence verbale voire par une présence impudique relève plus certainement du contre-témoignage. Le critère numéro un de l’action ajustée est la paix intérieure.
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Meurtre de Mgr Padovese par "lui-même"
Des versions aussi contradictoires qu' idéologiques s'affrontent sur les circonstances de la mort de Mgr Padovese.
Quelques certitudes pour communiquer la simple vérité qui rend toujours libre:
- AsiaNews, l'agence qui a publié les paroles de l'assassin "J'ai tué le grand Satan! Allah Akbar" (Allah est plus grand) est une agence sérieuse, hors de toute lecture politique ou idéologique.
- un Cardinal de haut rang n'a pas caché son embarras face à ce meurtre.
- Saint François d'Assise est bien le saint qui peut inspirer les chrétiens face à l'islamisme.
- le vaticaniste John Allen avait interviewé le prélat martyr en 2006.
Le site "Benoît et Moi" offre une traduction
Mgr Padovese
Au fil des ans, j'ai eu la chance de rencontrer Padovese et de m'entretenir avec lui à plusieurs reprises. (Le fait qu'il était un capucin, et que j'ai grandi dans des écoles et des paroisses tenues par des Capucins, implique que nous avions effectivement quelques connaissances communes.) J'ai toujours trouvé qu'il était l'expression parfaite de l'éthos des Capucins: très simple, avec un sens très vif de l'humour, honnête et réaliste, et s'intéressant principalement aux gens ordinaires.
En Février 2006, j'ai rencontré Padovese à Rome après l'assassinat de Santoro. Comme c'est le cas aujourd'hui avec la mort de Padovese lui-même, les rapports initiaux sur les raisons pour lesquelles Oguzhan Akdin, 16 ans, avait pris Santoro pour cible, étaient confuses. Certains suggéraient l'instabilité émotionnelle (Akdin avait apparemment été voir un psychiatre), et d'autres soulignaient le fait que Akdin avait reçu de l'argent de la paroisse de Santoro, ce qui impliquait que peut-être la mort était dûe à un chantage (rackett?) qui avait mal tourné.
Finalement, Akdin lia explicitement son acte à la controverse des caricatures danoises, et sa mèrequalifia même le meurtre par son fils d'un prêtre catholique comme "un don à l'Etat et la nation". Padovese et moi l'ignorions, toutefois, au moment où nous avons parlé - rendant terriblement prémonitoire son insistance à ce que la propagande anti-chrétienne ne puisse être écartée comme motif
Voici ce que j'avais publié à l'époque sur ma conversation avec Padovese.
* * *
10 Février, 2006
Le meurtre d'un prêtre donne un aperçu des relations entre chrétiens et musulmans
J'ai eu l'occasion, mercredi, de parler avec Mgr Luigi Padovese, un capucin de Milan de 58 ans, qui est vicaire apostolique en Anatolie, et qui était le supérieur de Santoro. Padovese a été à Rome pour accompagner le corps Santoro, et s'apprêtait à retourner en Turquie après la messe de funérailles vendredi matin.
En écoutant Padovese, ce qui donne le plus de frissons dans cette histoire est peut-être le peu d'indication qu'on avait que ce jeune homme nourrissait une haine assez forte pour tuer. Le jeune de 16 ans, selon Padovese, n'avait pas été élevé dans les milieux liés à des groupes radicaux connus ou au mouvement djihadiste, bien que son frère ait déclaré à la presse turque que le jeune homme avait été influencé par un groupe islamiste qu'il avait rencontré sur internet. Son père n'était pas un imam ou un politicien intégriste, mais un dentiste local. C'est le pistolet de son père que l'adolescent a utilisé pour tirer sur Santoro, et le père a dit que son fils était en cours de soins psychiatriques.
J'ai demandé à Padovese ce qu'il croyait être le motif réel de l'assassinat de Santoro. Il a dit qu'il ne savait pas quel démon avait poussé jeune homme, mais que l'écarter, comme un acte isolé, était une erreur. La montée du fondamentalisme islamique et les préjugés anti-chrétiens, dit Padovese, ont façonné le contexte dans lequel l'adolescent a agi.
"C'est le climat anti-chrétien qui a été produit en Turquie", dit Padovese. "Il y a un fort courant d'extrémisme religieux, et un tel climat peut alimenter ce genre de haine. Il est transmis dans les familles, dans les écoles, dans les journaux".
Padovese dit que chaque semaine la conférence des évêques turcs prépare un bulletin énumérant les "commentaires dénigrants" ou les "lieux-communs" sur le christianisme, qui sont parus dans la presse turque.
"Il y a une fausse image de notre présence, qui n'est généralement pas contestée, dit-il.
Comme exemple de ce que Padovese a à l'esprit, l'agence de nouvelles catholique "Asia News" a récemment cité un essai d'un universitaire occidental qui, l'été dernier, faisait des recherches dans une petite ville côtière de la mer Noire, près de Trabzon. Durant cette période, il a vu un article de journal intitulé "Un prêtre aperçu". Il rapportait que les enfants de l'endroit avait vu un prêtre dans les environs de la ville, mais l'avait chassé, sous les applaudissements de ses habitants.
L'article cite un homme politique local: "Les prêtres qui arrivent dans notre région veulent rétablir l'État chrétien grec-orthodoxe qui a été ici avant. Il y a des espions parmi ces prêtres, travaillant pour l'Occident. Ils tentent de détruire notre paix".
C'est le genre de mauvaise interprétation dont Padovese pense qu'elle pourrait avoir façonné le contexte dans lequel un adolescent turc émotionnellement influençable, a choisi de prendre pour cible un missionnaire catholique.
Padovese souligne qu'il "aime le peuple turc", dont la plupart "sont de bonnes personnes qui veulent le dialogue". Dans le même temps, a-t-il dit, "il existe des zones de la Turquie qui sont complètement islamisés, où il est dangereux d'être un chrétien".
Padovese relie la mort Santoro à l'ensemble des luttes de la petite population chrétienne de Turquie, un pays souvent salué comme un modèle d'Islam modérés, occidentalisé, et actuellement candidat à l'adhésion dans l'Union européenne.
"Il y avait plusieurs millions de chrétiens en Turquie lors de la chute de l'Empire ottoman", dit-il. "Comment est-il possible que, dans l'espace de seulement 70 ou 80 ans, nous ne sommes plus que 60.000 ou 70.000? La vérité est que des centaines de milliers de chrétiens se sont convertis à l'Islam, en prenant les noms islamique qui masquent leur identité, par crainte de persécution" , dit-il.
«La présence chrétienne est toujours là, je sais qu'elle est là", dit Padovese. "Beaucoup de ces gens savent qu'ils sont chrétiens, ou qu'ils proviennent de familles chrétiennes, mais ne peuvent pas le dire."
Cette crainte, dit Padovese, est la chaîne et la trame de la vie chrétienne dans le Moyen-Orient tout entier.
*******************
Notes
Je lis aujourd'hui sur Il Foglio que des intellectuels italiens accusent les catholiques d'être "sourds au martyre". Parmi eux, la voix respectée de Massimo Introvigne, qui dit en réalité, avec beaucoup de modération:
"L'Eglise ne veut pas interrompre le dialogue avec le gouvernement turc d'Erdogan, sur lequel elle a un jugement nettement moins négatif que ce qu'on lit dans une certaine presse occidentale (ndt: elle le considère sans doute comme un moindre mal). C'était la ligne du voyage du Pape en Turquie. Ces assassins ne sont pas des déséquilibrés, il existe au contraire un fondamentalisme d'enviromment, comme on le dit en Italie, pour la mafia, un islamisme violent que le gouvernement Erdogan tolère ou flatte. Le destin des chrétiens est terrifiant, dans cette situation. Mais le Saint-Siège a choisi d'obtenir un peu de sécurité en plus pour les siens, à travers la ligne du dialogue qu'elle entend poursuivre".
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samedi, 12 juin 2010
Les battements du coeur de l'Eglise
Jean Paul II et Benoît XVI sont unis dans et par le Sacré Coeur de Jésus
Jean Paul II fut le Pape qui envoya avec puissance le sang de l’Amour de Dieu dans le corps entier de l’Eglise et du monde, par la force de la parole et des gestes, en grand communicateur ; par la beauté de la liturgie et la splendeur de ses homélies, Benoît XVI est le Pape qui attire dans le coeur de Dieu le sang parfois vicié qui circulent dans le corps malade de certaines parties de l’Eglise. En ce moment de l’histoire, le Sacré Cœur de Jésus bat encore au rythme de ces deux Papes, profondément unis et complémentaires, inséparables, comme le mouvement naturel d'un seul et unique cœur qui envoie et qui purifie le sang.
En ce jour de la fête du Cœur Immaculée de la Vierge Marie, prions pour tous les prêtres du monde. Marie a formé et donné le sang de Jésus. Le Sang de Jésus vient du sang de Marie.
Aide-nous,
par ta puissante intercession,
à ne jamais trahir cette sublime vocation,
à ne pas céder à nos égoïsmes,
aux séductions du monde
et aux suggestions du Malin.
Préserve-nous par ta pureté,
garde-nous par ton humilité
et enveloppe-nous de ton amour maternel,
qui se reflète en de nombreuses âmes
consacrées à toi,
devenues pour nous
d'authentiques mères spirituelles.
Mère de l’Église,
nous, prêtres,
nous voulons être des pasteurs
qui ne paissent pas pour eux-mêmes,
mais qui se donnent à Dieu pour leurs frères,
trouvant en cela leur bonheur.
Non seulement en paroles, mais par notre vie,
nous voulons répéter humblement,
jour après jour,
notre «me voici ».
Guidés par toi,
nous voulons être des Apôtres
de la Miséricorde Divine,
heureux de célébrer chaque jour
le Saint Sacrifice de l'Autel
et d'offrir à tous ceux qui nous le demandent
le Sacrement de la Réconciliation.
Avocate et Médiatrice de la grâce,
Toi qui es entièrement immergée
dans l’unique médiation universelle du Christ,
demande à Dieu, pour nous,
un coeur complètement renouvelé,
qui aime Dieu de toutes ses forces
et serve l’humanité comme toi-même tu l’as fait.
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Clôture de l'année sacerdotale en chiffre
Selon une source vaticane, les prêtres furent 15 000 à la veillée. Lors de la Messe du vendredi 11, en le fête du Sacré Coeur de Jésus, avec le Saint Père, le nombre est monté à presque 20 000, dont plus de 300 évêques et quelques 50 cardinaux.
Une perle du Pape lors de son homélie:
"Dieu veut que nous, en tant que prêtres, en un petit point de l’histoire, nous partagions ses préoccupations pour les hommes. En tant que prêtres, nous voulons être des personnes qui, en communion avec sa tendresse pour les hommes, prennent soin d’eux, leur permettent d’expérimenter concrètement cette tendresse de Dieu. Et, à l’égard du milieu qui lui est confié, le prêtre, avec le Seigneur, devrait pouvoir dire : « Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent ».
21:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Le Saint Curé d'Ars n'est pas le seul modèle des prêtres
Le petite bulle papale pour la clôture de l'année sacerdotale
Durant le beau succès du plus grand rassemblement de prêtres à Rome qui a marqué la fin de l’année sacerdotale, une petite "bulle médiatique" interne à l’Eglise a toutefois réussi à se glisser.
Alors que l’office des célébrations liturgiques, l’agence Zenit et tant d’autres annonçaient la proclamation du Saint Curé comme patron de tous les prêtres du monde, l’agence I.Media (décidemment très en forme, compétente, précise et fiable) publiait la nouvelle de la décision personnelle du Pape de ne pas procéder à un tel acte.
Le Père Lombardi diffusait alors personnellement, et pour Radio Vatican, l’explication suivante :
Le Saint Curé d’Ars, patron de tous les prêtres ?
Dans les derniers jours, il a été question que vendredi 11, durant la célébration conclusive de l’Année Sacerdotale, le Saint Père aurait pu proclamer le Saint Curé d’Ars – qui est déjà patron des curés – également patron de tous les prêtres.
En réalité, bien qu’ayant désirer consacrer une année sacerdotale précisément pour les 150 ans de la mort de Saint Jean Marie Vianney – le Saint Père a préféré conserver au Saint Curé d’Ars le titre spécifique de patron de tous les curés, vu que cela fut son ministère propre ; ainsi il existe tant d’autres grandes figures de prêtres qui peuvent être une inspiration et un modèle pour ceux qui remplissent d’autres formes de ministères sacerdotales.
Le Saint Père a aussi, durant le courant de l’année sacerdotale, évoqué d’autres figures de saints prêtres, notamment durant le voyage à Turin et dans d’autres occasions.
Note:
- Il est donc manifeste que la communication n’est pas le côté le plus fort de notre Pape bien-aimé. Il ne peut pas réunir toutes les qualités, lui qui excelle dans les questions en public et la communication liturgique.
Lors du Congrès de la faculté de communication de la Sainte Croix, Mgr Celli, le secrétaire du Conseil pontifical pour les communications sociales, souhaitait que la question de la communication devienne une partie prenante et initiale de toute prise de décision. L'importance cruciale et l'urgence de la communication n'est pas encore une préoccupation dans certains secteurs de l'Eglise. Elle reste malheureusement la 5ème roue du char, alors que l'on trouve des experts en liturgie, en droit canon ...
- de nos jours, tout grand leader doit impérativement avoir une puissante et efficace équipe médias à son service et à ses côtés, a fortiori pour le Pape dont la voix morale est la plus autorisée du monde. C'est l'une des applications de l'inculturation de la foi, art qui ne consiste donc nullement à changer la façon de célébrer la Messe et encore moins l'enseignement de l'Eglise.
- la distinction entre modèle et patron semble avoir jouer un rôle important dans la décision. Un supérieur de Séminaire a ressenti que la distinction entre modèle et patron a soudainement "pesée". Les responsables de l’année sacerdotale aurait souhaité en dernier ressort ne pas donner un seul modèle de prêtre (mais c'est de patron dont il aurait été en fait question). C’est donc finalement le mot modèle qui aurait posé soudainement quelques difficultés. C'est vrai que les modèles de prêtres saints sont effectivement nombreux de part le monde.
C’était le Pape Benoît XVI lui-même qui, lors de sa visite à la Congrégation du Clergé pour annoncer sa volonté de lancer une année sacerdotale (idée magique et prophétique) , et face aux différentes figures de saints proposés, avait choisi le Saint Curé d’Ars.
- le même Père Lombardi aurait expliqué à quelques journalistes que le saint curé d’Ars n’avait notamment pas utilisé les moyens modernes de communication, émettant aussi quelques autres « critiques » envers le le modèle du Saint Curé.
- les critiques à l’encontre du Saint Curé, publiés ça et là: «janséniste (vision pessimiste sur la nature humaine, sens malsain de la mortification et de l’enfer) pour les uns, homme culturellement marqué pour les autres », sont toutefois totalement infondées et n’existent nullement dans la pensée du Pape.
Le saint curé d'Ars fut béatifié par le Pape Saint Pie X le 8 janvier 1905 (déclaré patron des prêtres de France), et canonisé le 31 mai 1925 par le Pape Pie XI (1929, patron de tous les Curés de l'Univers).
- Au début de son homélie, Benoît XVI, quant à la figure actuelle de Saint Jean Marie Vianney, n'a pas laissé planer l'ombre d'une doute:
Chers frères et sœurs,
L’Année sacerdotale que nous avons célébrée, 150 ans après la mort du saint Curé d’Ars, modèle du ministère sacerdotal dans notre monde, arrive à son terme.
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vendredi, 11 juin 2010
L'Eglise au grand coeur
En cette solennité du Sacré Coeur de Jésus, l'année sacerdotale s'est ouverte vers le futur.
Le coeur a deux fonctions: celle d'envoyer dans le corps entier du sang frais et celle de purifier le sang vicié. Jean Paul II fut un Pape pêcheur qui allait dans le monde pour communiquer la foi, Benoît XVI est un Pape tout intérieure qui, par l'Eucharistie et la pénitence veut purifier l'Eglise du péché des ses membres. Ces deux grands hommes d'exception résument à eux deux l'amour du Coeur de Jésus ouvert sur le monde.
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Benoît XVI en artiste et musicien de la foi devant 15 000 prêtres
Magnifique soirée romaine sur la place Saint Pierre à la veille de la clôture de l’année sacerdotale. En présence de 12 000 prêtres, Benoît XVI, souriant, ému et détendu a su encore une fois, en vrai poète, faire vibrer la foi en sculptant et ciselant chaque mots.
En communion avec Ars, Jérusalem, Hollywood et les favelas de l'Argentine, un séminariste, une famille nombreuse, un prêtre et une soeur contemplative ont aussi su témoigné en parlant au coeur de tous les présents.
Rondement menée, la veillée a sans aucun doute eu un premier sommet lorsque le Pape a répondu, sans discours préparé, simplement en laissant parler le cœur de sa raison. Il excelle dans ces situations et provoque toujours un doux enchantement. C'est la douce ivresse de l'écoute et ce Pape sait jouer de la théologie comme de son piano. La foi naît bien de l'écoute. Le Saint Père a ensuite laissé toute la place au Saint Sacrement, au rayonnement du Christ réellement présent sous le voile de l'Eucharistie.
5 questions, de prêtres provenant des cinq continents, ont été posées à l’héritier de Pierre. Le risque du fonctionnalisme (Amérique), l’importance de la théologie (Afrique), le défi du célibat (Europe), l’importance du culte (Asie) et la chute des vocations (Océanie).
Les réponses méditées et profondes du Pape, elles seront publiées tout prochainement et personne n'est mieux qualifié que Benoît XVI pour commenter Benoît XVI, doivent être lues et reprises en prière, tout humblement à genoux devant le tabernacle, là où Dieu parle en silence.
La veillée de la foi
Voici une toute petite synthèse:
- Le sacerdoce n’est pas un job, mais une vocation qui tourne autour de trois axes fondamentaux, pour le Bon Pasteur : l’Eucharistie, l’annonce de la parole et l’amour envers les plus petits et les malades, la « Caritas ». La relation personnelle, le colloque intime avec Dieu est essentiel, notamment par la prière du Bréviaire. La prière n’est pas une chose marginale. Le prêtre doit aussi veiller sur sa propre âme et doit aussi accepter ses propres limites et doit avoir le courage de se reposer.
- La théologie n’est pas une science isolée de la foi de l’Eglise. Elle s’exerce à l’intérieur de la foi de toute l’Eglise. Le Pape, et les évêques en communion avec lui, garantissent la présence de Dieu dans le monde. Cela n’empêche pas une saine attitude critique, mais il est important d’être des amis intimes de la Parole. Benoît XVI recommande l’étude du catéchisme de l’Eglise catholique. La théologie ouvre sur l’infini.
L’arrogance de la raison n’est qu’un abus de la théologie. Elle ne nourrit pas mais obscurcie Dieu. La vraie théologie consiste à aimer Dieu d’avantage pour chercher une plus grande intimité avec le Christ. Et Benoît XVI de remercier les théologiens. Lorsque Joseph Ratzinger a commencé à étudier la théologie, en 1947, il a vu par la suite que les idées des années 1970-80 semblaient être à l’avant-garde. Or elles semblent maintenant quelque peu ridicules. La vraie raison, la grande raison est ouverte vers Dieu, en union avec la foi de l’Eglise de tous les temps, avec la majorité de tous les saints.
- Le célibat n’est pas un "non" égoïste, un vivre pour soi, mais consiste à se laisser prendre en main par le Christ. Le célibat s’appuie sur le oui du mariage et même le confirme. Le mariage, entre un homme et une femme, s'il venait à disparaître, marquerait la fin de la culture. Nos péchés obscurcissent ce don, mais le célibat est le grand signe de la présence de Dieu.
"Le célibat est, pour notre monde, le grand scandale: il y a tant de médisances malsaines. Or, ce grand scandale de la présence de Dieu doit illuminer et purifier les autres scandales"
Le prêtre peut utiliser le « moi du Christ », celui qui nous attire, qui nous tire à Lui. Ainsi, le célibat est une présence du futur, une anticipation. Le Christ nous attire à Lui.
- le cléricalisme est un grand danger dans l’Eglise. Mais lors de la liturgie, Dieu sort de Lui-même et laisse sa propre gloire. C’est le mystère de Dieu qui se laisse lui-même pour être avec nous. C’est le mystère de l’humilité de Dieu qui se donne à nous. La Messe, l’Eucharistie libère les chrétiens de leur moi afin d'entrer dans le Pain Unique. Mère Teresa, qui fut, à l’image du Curé d’Ars, pauvre, su se laisser elle-même; elle a toujours comme première condition la présence d’un tabernacle dans ses maisons.
- Pour l’avenir des vocations sacerdotales, il faut renoncer à prendre nous mêmes les choses en main. Le prêtre ne fait pas un job, ce n’est pas une profession normale. L’Ancien Testament évoque la tentation de faire le sacrifice par soi-même; vu qu’il n’y avait personne, Saül eut la tentation de faire alors lui-même le culte et le sacrifice. Or il faut frapper au cœur de Dieu et le supplier.
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Le coeur de Jésus reste à jamais ouvert, et si l'année sacerdotale touche à sa fin, l'aventure sacerdotale s'ouvre vers l'infini.
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jeudi, 10 juin 2010
Année sacerdotale
Un site remarquable, toujours mis à jour, vous permet de suivre le congrès de clôture de l'année on-line.
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