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jeudi, 24 juin 2010

contre Mgr Sepe: un argument qui ne tient pas

images.jpegIl y aura une autre vague de polémiques à l'égard de l'Eglise, du Pape et du Vatican, annonçait un site allemand en début avril 2010.

"Nous allons assister à une troisième vague d'attaques contre le Pape et le Vatican... Elle concernera les finances du Vatican. Il sera donc reproché au Pape et à ses collaborateurs la corruption et les liaisons avec les mafias internationales.... Les premiers livres de cette 3ème opération de diffamation sont déjà sur le marché. Il ne s'agit que d'une question de temps avant que les pouvoirs médiatiques et anticléricaux ne s'en emparent, et les diffusent"

Cette semaine, la presse romande a effectivement commencé à en parler et cette idée est bel et bien présente dans nos têtes.

Le cardinal Crescenzio Sepe, archevêque de Naples, vient d’être mis en examen samedi 19 juin par le parquet de Pérouse (capitale de l’Ombrie) dans le cadre d’une vaste affaire de corruption et de trafic d’influences dans les marchés publics. Les magistrats soupçonnent le cardinal d’avoir vendu fin 2004 au quart de sa valeur un immeuble de la Congrégation dans le centre de Rome au député du PDL Pietro Lunardi, alors ministre des Travaux publics de Silvio Berlusconi. Cet appartement aurait été entièrement restauré aux frais de Diego Anemone. Les magistrats italiens y verraient un acte de corruption.

En échange, Pietro Lunardi aurait octroyé des aides de 2,5 millions d'euros. A l’origine, cette somme était destinée à la restauration de l’ex-siège de Propaganda Fide, un palais du XVIIe dessiné par Le Bernin place d’Espagne à Rome. Des travaux qui en réalité n’aboutirent pas.

Agé de 67 ans, le Cardinla de Naples fut jadis haut responsable de la Secrétairerie d’Etat et ancien Préfet de la congrégation pour l’Evangélisation des Peuples.

Pour le Père Federico Lombardi, la justice civile devra suivre son cours.

L'argument qui ne tient pas est simple:

Cette année-là, en 2006, ajoute-t-on, le Pape Benoît XVI éloigna Mgr Sepe du Vatican en le transférant à Naples, car il suspectait, dit-on, l’honnêteté du Cardinal.

Très honnêtement, lorsqu'un prêtre est nommé à Rome, on se met presque immédiatement à dire que le diocèse ne le voulait plus car il y avait des problèmes. La Curie romaine serait ainsi pleine de gens refoulés des diocèses. Et lorsqu'un évêque est nommé en pastorale, le lieu privilégié du contact avec les âmes, on dit alors que le Pape voulait s'en débarrasser. Merci pour les âmes!

Ces deux raisonnements contradictoires s'appuient justement sur le piège du carriérisme que Benoît XVI a dénoncé à plusieurs reprises, et confirment ainsi les propos du Pape lors de sa récente homélie des ordinations de 14 nouveaux prêtres pour l'Eglise à Rome:

"Celui qui aspire au sacerdoce pour accroître son prestige personnel et son pouvoir personnel a mal compris à sa racine le sens de ce ministère. Celui qui veut surtout réaliser sa propre ambition, atteindre son propre succès sera toujours l’esclave de lui-même et de l’opinion publique. Pour être considéré, il devra aduler; il devra dire ce qui plaît au gens; il devra s’adapter aux changements des modes et des opinions et ainsi, il se privera du rapport vital avec la vérité, se réduisant à condamner demain ce qu’il aura loué aujourd’hui. Un homme qui établit ainsi sa vie, un prêtre qui voit son ministère en ces termes, n’aime pas vraiment Dieu et les autres, mais seulement lui-même et, paradoxalement, il finit par se perdre lui-même."

Alors, coupable ou non Mgr Sepe ? Une chose est sûre et certaine, soit pour elle-même soit pour la communication, l'Eglise n'a rien à craindre de la vérité … et Mgr Sepe non plus.

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