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vendredi, 11 juin 2010

Benoît XVI en artiste et musicien de la foi devant 15 000 prêtres

anno7.jpgMagnifique soirée romaine sur la place Saint Pierre à la veille de la clôture de l’année sacerdotale. En présence de 12 000 prêtres, Benoît XVI, souriant, ému et détendu a su encore une fois, en vrai poète, faire vibrer la foi en sculptant et ciselant chaque mots.

En communion avec Ars, Jérusalem, Hollywood et les favelas de l'Argentine, un séminariste, une famille nombreuse, un prêtre et une soeur contemplative ont aussi su témoigné en parlant au coeur de tous les présents.

Rondement menée, la veillée a sans aucun doute eu un premier sommet lorsque le Pape a répondu, sans discours préparé, simplement en laissant parler le cœur de sa raison. Il excelle dans ces situations et provoque toujours un doux enchantement. C'est la douce ivresse de l'écoute et ce Pape sait jouer de la théologie comme de son piano. La foi naît bien de l'écoute. Le Saint Père a ensuite laissé toute la place au Saint Sacrement, au rayonnement du Christ réellement présent sous le voile de l'Eucharistie.

5 questions, de prêtres provenant des cinq continents, ont été posées à l’héritier de Pierre. Le risque du fonctionnalisme (Amérique), l’importance de la théologie (Afrique), le défi du célibat (Europe), l’importance du culte (Asie) et la chute des vocations (Océanie).

Les réponses méditées et profondes du Pape, elles seront publiées tout prochainement et personne n'est mieux qualifié que Benoît XVI pour commenter Benoît XVI, doivent être lues et reprises en prière, tout humblement à genoux devant le tabernacle, là où Dieu parle en silence.

La veillée de la foi

Voici une toute petite synthèse:

- Le sacerdoce n’est pas un job, mais une vocation qui tourne autour de trois axes fondamentaux, pour le Bon Pasteur : l’Eucharistie, l’annonce de la parole et l’amour envers les plus petits et les malades, la « Caritas ». La relation personnelle, le colloque intime avec Dieu est essentiel, notamment par la prière du Bréviaire. La prière n’est pas une chose marginale. Le prêtre doit aussi veiller sur sa propre âme et doit aussi accepter ses propres limites et doit avoir le courage de se reposer.

- La théologie n’est pas une science isolée de la foi de l’Eglise. Elle s’exerce à l’intérieur de la foi de toute l’Eglise. Le Pape, et les évêques en communion avec lui, garantissent la présence de Dieu dans le monde. Cela n’empêche pas une saine attitude critique, mais il est important d’être des amis intimes de la Parole. Benoît XVI recommande l’étude du catéchisme de l’Eglise catholique. La théologie ouvre sur l’infini.

L’arrogance de la raison n’est qu’un abus de la théologie. Elle ne nourrit pas mais obscurcie Dieu. La vraie théologie consiste à aimer Dieu d’avantage pour chercher une plus grande intimité avec le Christ. Et Benoît XVI de remercier les théologiens. Lorsque Joseph Ratzinger a commencé à étudier la théologie, en 1947, il a vu par la suite que les idées des années 1970-80 semblaient être à l’avant-garde. Or elles semblent maintenant quelque peu ridicules. La vraie raison, la grande raison est ouverte vers Dieu, en union avec la foi de l’Eglise de tous les temps, avec la majorité de tous les saints.

- Le célibat n’est pas un "non" égoïste, un vivre pour soi, mais consiste à se laisser prendre en  main par le Christ. Le célibat s’appuie sur le oui du mariage et même le confirme. Le mariage, entre un homme et une femme, s'il venait à disparaître, marquerait la fin de la culture. Nos péchés obscurcissent ce don, mais le célibat est le grand signe de la présence de Dieu.

"Le célibat est, pour notre monde, le grand scandale: il y a tant de médisances malsaines. Or, ce grand scandale de la présence de Dieu doit illuminer et purifier les autres scandales"

Le prêtre peut utiliser le « moi du Christ », celui qui nous attire, qui nous tire à Lui. Ainsi, le célibat est une présence du futur, une anticipation. Le Christ nous attire à Lui.

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- le cléricalisme est un grand danger dans l’Eglise. Mais lors de la liturgie, Dieu sort de Lui-même et laisse sa propre gloire. C’est le mystère de Dieu qui se laisse lui-même pour être avec nous. C’est le mystère de l’humilité de Dieu qui se donne à nous. La Messe, l’Eucharistie libère les chrétiens de leur moi afin d'entrer dans le Pain Unique. Mère Teresa, qui fut, à l’image du Curé d’Ars, pauvre, su se laisser elle-même; elle a toujours comme première condition la présence d’un tabernacle dans ses maisons.

- Pour l’avenir des vocations sacerdotales, il faut renoncer à prendre nous mêmes les choses en main. Le prêtre ne fait pas un job, ce n’est pas une profession normale. L’Ancien Testament évoque la tentation de faire le sacrifice par soi-même; vu qu’il n’y avait personne, Saül eut la tentation de faire alors lui-même le culte et le sacrifice. Or il faut frapper au cœur de Dieu et le supplier.

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Le coeur de Jésus reste à jamais ouvert, et si l'année sacerdotale touche à sa fin, l'aventure sacerdotale s'ouvre vers l'infini.

Commentaires

C'est vraiment une magnifique synthèse, tout à fait conforme à ce que j'ai entendu hier soir sur KTO. Bravo, et un grand merci
Béatrice

Écrit par : Béatrice | vendredi, 11 juin 2010

Merci pour votre commentaire encourageant. Ce Pape me séduit et il est de notre devoir de reconnaître en chaque Pape des qualités particulières. Benoît XVI réfracte d'une façon tout à fait exceptionnelle la beauté et la splendeur de la foi. Bien à vous

Écrit par : Dominique | vendredi, 11 juin 2010

Merci pour tout les éclaircissements que vous venez de donner sur les différents sujet abordés dans ce document, mais permetez-moi de vous poser cette question qui m' toujours fait tord.Pourquoi les pretres catholiques ne se marient pas?

Écrit par : Joseph D. TOSSOU | mercredi, 12 janvier 2011

Car une vocation de prêtre se discerne aussi par l'appel intérieur au célibat, bien que cette vocation ne soit propre au prêtre; par exemple des laïcs ne se marient pas, des religieux non plus ...
Le célibat remonte aux Apôtres et non pas au 11ème ou au 16ème siècle comme certains le disent.
Vous savez, le Christ est une personne, qui vit, qui a un coeur, qui nous demande en toute liberté si on veut bien n'aimer que son Eglise, une, sainte, catholique et apostolique, le plus belle femme du monde bien que recouverte de poussière aux vêtements déchirés comme l'a dit Benoît XVI, mais toujours jeune, pure, belle, sainte. C'est un mystère et un appel qui jaillit de son coeur. Malgré nos médiocrités, nos misères, nos péchés, cet appel est toujours là, proposé, car Dieu est fidèle. Enfin, il n'y a pas d'amour sans pardon. Ainsi, c'est une grande valeur que le célibat, pas facile, parfois dure, mais pas plus dure que les personnes mariées. Aussi chacun doit sentir, prier, pour discerner ce que Dieu veut, quel est son appel. Le célibat est une vocation. L'Eglise n'ordonnera que des hommes qui ont cette vocation. Merci pour votre question.

Écrit par : Dominique | mercredi, 12 janvier 2011

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