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jeudi, 10 novembre 2016

Les traces d'un Pasteur, les homélies du Cardinal Bergoglio par le Père Spadaro

Rite extraordinaire, homélies, populisme : nouvelles confidences du pape François

source. La Vie

Le Samaritain


Cw6FptxWQAI4etb.jpg-large.jpegDans tes yeux se trouve ma parole, tel est le titre du livre qui sort en Italie ce 10 novembre et regroupe tous les discours, textes, messages et homélies de la période pendant laquelle Bergoglio était archevêque de Buenos Aires.

Tout ou du moins ce dont il reste une trace écrite ou dont il était possible de faire la retranscription à partir d’un enregistrement.

Un pavé de 950 pages qui s’ouvre par une nouvelle interview, intitulée « Les traces d’un pasteur », donnée au père Antonio Spadaro, jésuite, directeur de la Civilta Cattolica et auteur du premier entretien du pontificat en 2013.

L'occasion pour François de revenir sur un certain nombre de sujets d'actualité.

Le rite extraordinaire

« La simplicité des enfants, m’évoque, avec les adultes, un rite direct, où tout le monde participe, elle m’évoque des messes paroissiales où on expérimente une telle piété. Me viennent à l’esprit des propositions visant à pousser les prêtres à tourner le dos aux fidèles, à repenser Vatican II, à employer le latin. Et cela pas seulement pour des petits groupes mais pour tous », explique le père Spadaro.

Réponse du pape : « Le pape Benoît XVI a posé un geste juste et magnanime pour aller à la rencontre d’une certaine mentalité présente dans certains groupes et parmi les personnes qui, nostalgiques, se sont éloignées. Mais c’est une exception. C’est pourquoi on parle de rite "extraordinaire". L’ordinaire de la messe, ce n’est pas cela. On doit aller à la rencontre de ceux qui sont liés à une certaine manière de prier, il faut être magnanime. Mais l’ordinaire ce n’est pas cela. Vatican II et Sacrosantum Consilium doivent être appliquées tels quels. Parler de la "réforme de la réforme" est une erreur. »

Notes:

Unknown.jpeg- le rite extraordinaire n'existe pas. Il n'y a dans l'Eglise latine qu'un seul et unique rite romain, sous deux formes: ordinaire (selon le bienheureux Paul VI) et extraordinaire (Saint Jean XXIII). Joseph Ratzinger disait bien: ce que l'Eglise a promu saintement durant des siècles ne saurait être abrogé. Il avait eu l'audace de le dire clairement et humblement au bienheureux Pape Paul VI. Dans son livre "derniers entretiens", le Pape émérite développe sa volonté de réconcilier l'Eglise avec elle-même. 

- il est avéré que le Pape Benoît XVI, et le Cardinal Ratzinger, grand spécialiste de la liturgie, n'a jamais utilisé le terme "réforme de la réforme". Sa ligne n'a nullement été de rendre la forme extraordinaire ordinaire. Comme le dit également le Pape François, c'est une exception. Le Cardinal Ratzinger a toujours été pour une diversité liturgique, dans la fidélité à l'Eglise. Il ne célébrait d'ailleurs que la forme ordinaire. 

- les textes de Benoît XVI sont totalement dans la ligne de Sacrosanctum Consilium, la première constitution du Concile Vatican II. Tout comme les interventions du Cardinal Sarah.

- le Cardinal Sarah, préfet de la congrégation pour la discipline des sacrements, va dans cette même ligne que le Pape émérite, dont les intuitions spirituels résident dans son livre "l'esprit de la liturgie", titre qui reprend celui de Romano Guardini. Pour le Cardinal Sarah, la réforme de la réforme, comprise comme une réécriture des normes liturgiques est bien-sûr une erreur. Le Cardinal Sarah et le Pape François se sont d'ailleurs rencontrés; cela à donner lieu à un communiqué du Père Lombardi (pas très clair). 

- L'expression réforme de la réforme est piégée, voilà ce que veut dire le Pape. Le Cardinal en charge de la liturgie s'est expliqué: réforme de la réforme n'est pas à prendre dans le sens d'une réécriture de la réforme liturgique opérée à la suite du Concile Vatican II, mais bien à une réforme de son application dans les faits. Les prêtres doivent se réformer, se convertir, se remettre dans le moule (reformer, remettre dans la forme originale) et célébrer la Messe selon la réforme authentique du Concile Vatican II et de ses applications postérieures, soit célébrer la liturgie de l'Eglise. L'enjeu de la réforme est là.  

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- il est tout à fait dans l'esprit de la liturgie de Vatican II de célébrer en latin, en se tournant vers l'Orient, face à Dieu. Cela dépend des circonstances. Les deux manières sont possibles dans la forme ordinaire. Il suffit de lire les rubriques et le Missel romain. Les normes liturgiques sont tout à fait claires. La messe en latin et une mauvaise expression, car elle ne concerne pas que la forme extraordinaire, mais aussi le forme ordinaire.  

- il est donc important d'analyser la réalité désignée par des mots. Si on n'en reste qu'aux mots, l'idéologie prend le dessus, et on oppose le Cardinal Sarah au Pape. Cela ne laisse malheureusement pas transparaître la véritable pensée du Pape François, qui ne contredit ni le Cardinal Sarah, ni le Pape émérite Benoît XVI. Cela fera simplement couler beaucoup d'encre et nous compliquera la vie. 

Obama et Trump: la photo du jour

Le Cardinal Burke espère que Trump soit un bon président

"mais comment un homme de haine ? Comme président il défendra les valeurs de l'Eglise"

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Raymond Leo Burke, Cardinal Patron de l'Ordre souverain de Malte depuis 2014, américain, vit au Vatican depuis de nombreuses années. Le 26 septembre, le Pape François l'a nommé membre de la congrégation pour la cause des saints.

Déclaration de la conférence épiscopale des USA

Liberté religieuse, système de santé et défense de la vie: le Cardinal américain Burke "bénit" le grand prince, l'homme d'affaire

Fabio Marchese Ragona - Il Giornale (source FarodiRoma - traduit de l'italien par le Suisse Romain)

Eminence, comment lisez-vous le résultat des élections américaines avec la victoire de Donald Trump ?

"Je pense que c'est le résultat d'une expression d'une longue crise qui traverse notre pays depuis de nombreuses années, avec une compagne électorale qui a échauffé les esprits et qui a démontré la volonté d'un grand changement désiré par le peuple américain. Certainement, la crise a beaucoup influencé le résultat, maintenant l'espérance et que l'Amérique puisse, avec ce président, retrouver une bonne route à parcourir". 

Selon vous, le résultat électoral a été influencé par la crise mais aussi par la peur de américain du terrorisme avec une marque islamique ?

"Certainement, il s'agit d'un moment d'une grande peur, pas seulement pour l'Amérique mais aussi pour le monde entier. Nous entendons chaques jours les nouvelles qui arrivent et qui sont dramatiques. Je suis convaincu que ce résultat provient également provenant en partie de la peur. J'espère que les choses puissent être désormais résolues". 

Vous pensez que Donald Trump tiendra compte des valeurs qui sont tellement précieuses pour l'Eglise catholique ?

"Pour ce que j'ai entendu lors de la campagne électorale, il me semble que le nouveau président comprend bien quelles sont les biens fondamentaux importants pour nous. En premier lieu, je suis convaincu que, comme vous venez de le dire, il aura à coeur la défense de la vie depuis son commencement et qu'il pourra mettre en oeuvre toutes les actions possibles pour s'opposer à l'avortement. Et je pense qu'il a également bien clair la valeur irremplaçable de la liberté religieuse. Enfin, je pense qu'il portera une amélioration pour le système de santé en Amérique, un sujet qui actuellement ne va pas très bien aux USA". 

Si d'un côté Trump s'occupera aussi de thèmes chers à l'Eglise, cependant d'un autre côté, il veut construire un mur contre les émigrés à la frontière du Mexique (ce sera un mur infranchissable, haut, imposant et beau. Et le Mexique le financera), une barrière, un mur, que le Pape François a toujours critiqué, en affirmant: "Il faut construire des ponts et non des murs de haine". 

"Je ne pense pas que le nouveau Président sera inspiré par la haine dans le traitement des questions de l'immigration, une question de prudence qui requiert la connaissance des immigrés, des raisons qui les poussent à émigrer et de la capacité des communautés locales à les accueillir. La charité doit toujours être intelligente, c'est pourquoi elle doit être nourrie d'une profonde connaissance de la situation, aussi bien de ceux qui veulent émigrer que de ceux qui doivent recevoir ces personnes". 

En plus de cela, la grande peur est la question de la politique extérieure de Trump, qu'il puisse accomplir une action insensée, en ayant à sa disposition un arsenal nucléaire impressionnant 

"Je n'ai pas peur de cela. Je crois que Donald Trump suivra la longue tradition de coopération et de communication des présidents américains avec les puissances internationales, et je doute qu'il puisse accomplir quelques actions unilatérales qui mettent en péril le monde. Je suis convaincu qu'il se confrontera avec les autres pays sur les thèmes les plus variés de la politique extérieure". 

Quant à la Russie, Trump a dit que Putin pourra être un bon partner dans la lutte contre le terrorisme islamique

" C'est vrai, il l'a dit, et nous espérons que les relations entre nos deux pays soient bonnes". 

Quelle est donc votre souhait pour le nouveau président des Etats-Unis d'Amérique ?

"Je souhaite que Trump puissent suivre les principes et les exigences de notre Déclaration d'Indépendance et de notre Constitution, qu'il soit vraiment un bon président qui puisse s'occuper des divisions dans le pays (Clinton a d'ailleurs dit que le moment n'est pas à la division) et qu'il soit au service de la compréhension et de l'union inconditionnelle entre tous les citoyens américains".  

Lien : Cardinal Parolin, secrétaire d'Etat: pas de jugement hâtif

Note: D'après Fabio M. Ragona,, le Pape a demandé de voir en audience privée le Cardinal. 

Le FigaroTrump est vulgaire, grossier, égocentrique, un animateur de télé-réalité et un homme d'affaire. Le dessous des cartes, avant l'élection.

Jean-Frédéric Poisson candidat à la primaire de droite et du centre en France 

La Parole Libérée salue la prise de conscience des évêques en France

Lien: Radio Vatican

"Quelle association peut-il y avoir entre le pot de terre et le chaudron?
Le chaudron heurtera le pot, et celui-ci sera brisé"

Ancien Testament, Siracide, chapitre 13, verset 2

6895_1395067930800638_7871966051775123882_n.jpgEglise catholique et la Parole libérée: le pot de fer contre le pot de terre

La fable de la Fontaine illustre cet affrontement d’un homme sans appui, qui a un démêlé avec un homme puissant.

Rien ne semble simple dans le dialogue entre l'association de la Parole Libérée et certains évêques de France. 

D'un côté, l'amour et la foi envers l'Eglise est un acquis chez bien des personnes catholiques et pratiquantes. Chez nous, il y a une sorte de blessure d'entendre des critiques et des reproches adressés à l'Eglise.

D'un autre côté, une victime a perdu confiance et porte en elle une véritable cassure, une  trahison. Une personne abusée a vécu un traumatisme, un abus de pouvoir. Son temple a été profané. Pas pour rien que l'ancien procureur du Vatican, Mgr Scicluna, avance que ces crimes tuent la foi. De fait, une victime gardera difficilement la confiance en l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique. 

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Un demi-cercle vert ?

Même si l'on doit saluer la démarche et les paroles des évêques en France, les images n'ont pas parlé suffisamment fort. La couleur verte n'évoquait rien. Des chasubles à la couleur violette correspond à la pénitence, à la demande de pardon.

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La posture, en demi-cercle, semblait révéler un fonctionnement en vase clos. Où étaient les victimes ? 

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Saint Jean Paul II lors du Jubilé de l'an 2000, demandant pardon pour les péchés des chrétiens

La Parole Libérée : "Une chose est sûre, c'est que quand on a trahi la confiance d'un ami, on ne peut la recouvrir que par des actes forts et inscrits dans la durée.
Les paroles et les promesses ne peuvent suffire. Sinon, c'est à minima de la naïveté, au pire une emprise psychologique".

J'espère simplement que des pas supplémentaires auront lieu. Il revient aux évêques, les Bons Pasteurs, de faire les premiers pas, par compassion. 

Je me souviens de cette affirmation libératrice: "Dieu préfère que l'on aime la vérité, car il est La Vérité". L'amour de la vérité est en jeu. Sa recherche est fondatrice de notre crédibilité, que la vérité soit favorable ou défavorable à notre institution. L'Eglise ne cherche pas son propre bien, mais celui des autres. La pire des réactions est la défense de l'institution. 

La meilleure attitude: l'écoute des victimes et la recherche de la vérité

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Isabelle de Gaulmyn, histoire d'un silence, pédophilie à Lyon: une catholique raconte. 


Un livre qui nous arrache les larmes, dont la lecture nous recentre sur l'écoute de la parole des victimes.

"Notre Eglise doit d'abord écouter l'horreur, s'arrêter, désarmée, au côté des victimes". Entreprise difficile, parfois insupportable, mais nécessaire, parce que "devant l'horreur on se protège et si l'on se protège, on n'écoute pas".

citation d'un prêtre, dans Isabelle de Gaulmyn, Histoire d'un silence, p.24

"Pour cela, il m'a semblé d'emblée qu'il fallait d'abord écouter les victimes, longuement, parce trop longtemps, l'Eglise, les a ignorées. Ce sont elles qui doivent désormais être au centre des nos questionnements"

Isabelle de Gaulmyn, p.23

Sur Facebook et Twitter, Donald Trump avait course gagnée

proxy.jpgDonald Trump: les chiffres de Facebook et de Twitter

En résumé: le post le plus populaire de Trump, publié le 20 octobre, a totalisé plus de 1'800 000 interactions. Celui de Hillary, du 8 novembre en a obtenu la moitié, soit 900 000. 

Sur Twitter, Trump avait 3 000 000 de followers de plus que Clinton (13 millions à 10 millions). Le plus grand retweet pour Trump fut de 344 000 contre 128 000 pour Hillary. 

C'est sans doute la leçon a retenir de cette élection, outre la prudence et la grande difficulté de saisir les phénomènes sociaux, les médias traditionnels n'ont plus la même influence. La révolution numérique a bien eu lieu, dans le sens que la communication marche désormais sur deux jambes: les médias traditionnels (TV, Radio et journaux) et les réseaux sociaux avec Internet.

Notons tout de même que Clinton a remporté la majorité des votes (200 000 de plus que Trump) et que les sondages ont une marge d'erreur. Selon un suffrage universel comme en France, Hillary serait présidente (voir le système des grands électeurs)

Cette rapide étude contredit l'enquête de l'EPFL - 19.30 RTS dès 11 minutes  (51,8 pour Clinton 48,2 pour Trump). Ceci étant dit, Darius Rochebin n'a fait que son travail de journaliste en invitant à la prudence. Ne se croit-on pas toujours plus intelligent après coup ? 

Source

Lien: la spirale du silence, l'opinion publique

Commémoration de la Réforme

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Le Pape François et la Miséricorde: un signe des temps 

Tels sont les mots que le Pape émérite Benoît XVI a prononcé lors d'une interview: 

"Le Pape François est totalement en accord avec la ligne de la Miséricorde de Saint Jean-Paul II. Sa pratique pastorale s'exprime justement dans le fait qu'il nous parle continuellement de la Miséricorde de Dieu.

Benoît XVI (source)

Pour moi, le fait que l'idée de la miséricorde de Dieu devienne de plus en plus centrale et dominante - à partir de Sœur Faustine - dont les visions, à bien des égards, reflètent profondément l'image de Dieu propre à l'homme d'aujourd'hui et son désir de la bonté divine - est un "signe des temps".

Le Pape Jean-Paul II était profondément imprégné par cette impulsion, même si cela n'émergeait pas toujours explicitement"

L'Esprit-Saint qui guide l'Eglise depuis sa fondation à la Pentecôte, continue de la guider par le Concile Vatican II. Comme écrit précédemment, la source de ces critiques à l'égard du Pape François jailli de l'opposition à ce même Concile. Désormais, sans changer la Vérité, l'attitude pastorale de l'Eglise est positive, attractive, pro-active ou offensive (sans offenser ). Elle ne rejette en rien les dogmes et les vérités. Elle a mis un terme aux condamnations, aux anathèmes, en faisant confiance à la douce force de la vérité qui brille et qui attire. 

Le Pape François l'écrit dans la bulle d'indiction du Jubilé de la Miséricorde:

Les paroles riches de sens que saint Jean XXIII a prononçées à l’ouverture du Concile pour montrer le chemin à parcourir reviennent en mémoire:

Saint Jean XXIII et la Miséricorde 

« Aujourd’hui, l’Épouse du Christ, l’Église, préfère recourir au remède de la miséricorde plutôt que de brandir les armes de la sévérité … L’Eglise catholique, en brandissant le flambeau de la vérité religieuse, veut se montrer la mère très aimante de tous, bienveillante, patiente, pleine d’indulgence et de bonté à l’égard de ses fils séparés ». Discours d'ouverture du CVII

Bienheureux Paul VI et le Bon Samaritain 

Dans la même perspective, lors de la conclusion du Concile, le bienheureux Paul VI s’exprimait ainsi :

« Nous voulons plutôt souligner que la règle de notre Concile a été avant tout la charité … La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile…. Un courant d’affection et d’admiration a débordé du Concile sur le monde humain moderne. Des erreurs ont été dénoncées. Oui, parce que c’est l’exigence de la charité comme de la vérité mais, à l’adresse des personnes, il n’y eut que rappel, respect et amour.

Au lieu de diagnostics déprimants, des remèdes encourageants ; au lieu de présages funestes, des messages de confiance sont partis du Concile vers le monde contemporain : ses valeurs ont été non seulement respectées, mais honorées ; ses efforts soutenus, ses aspirations purifiées et bénies… toute cette richesse doctrinale ne vise qu’à une chose : servir l’homme. Il s’agit, bien entendu, de tout homme, quels que soient sa condition, sa misère et ses besoins ». Discours de clôture du CVII

Luther et l'Ecriture

Aussi, il n'y plus de raison de s'offusquer à ce que l'Eglise regarde désormais ce qu'il y a en commun avec les Luthériens. Luther avait une grande vénération pour l'Ecriture:

"Pour Luther, la bonne façon d'étudier la théologie de fait en trois étapes:

-oratio (prière)

-mediatio (méditation)

-tentatio (affliction ou mise à l'épreuve)

martin-junge-cardinal-koch_2_0-740x493.jpgDemandant la direction de l'Esprit Saint, on devrait lire les Ecritures dans la présence de Dieu, dans la prière, et tout en méditant les paroles de la Bible, être attentif aux situations de la vie qui si souvent semblent les contredire. A travers cette démarche, l'Ecriture démontre son autorité en permettant de vaincre ces épreuves. 

Comme disait Luther, "Remarquez que la force de l'Ecriture réside en ceci qu'elle ne se transforme pas en celui qui l'étudie, mais c'est elle qui transforme celui qui l'aime à sa ressemblance et lui donne sa force". 

Du conflit à la communion, commémoration commune catholique et luthérienne de la Réforme en 2017, n°197

En cela, on comprend que le Pape François ai accepté une statue de Luther, portant les Ecritures, appartenant à un groupe oecuménique venu dans la salle des audiences, la salle Paul VI. Il ne s'agit pas de la statue de Saint Luther. C'est simplement l'attitude de quelqu'un qui accueille les personnes, en reconnaissant les bienfaits de la lecture de l'Ecriture. Luther y a contribué. En ceci Luther a réalisé, disons-le avec un brin d'humour, une bonne oeuvre. 

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En mettant la Parole de Dieu dans les mains du peuple, Luther a réalisé “un grand pas”.

Pape François (interview) 

 

mercredi, 09 novembre 2016

Election de Donald Trump: le vote catholique n'existe pas

Unknown.jpegLe vote des catholiques, 25% de l’électorat américain: ils sont 52 % à avoir donné leur voix à Trump contre 45 % à Clinton.

Les catholiques étaient placés devant un choix cornélien: élire un président fantasque, une sorte de bouffon, certes pro-vie, pro-famille ? ou une candidate corrompue, farouche partisane de l'avortement ? 

Le résultat nuancé démontre la difficulté du choix.  

L'archevêque de Philadelphie, Mgr Chaput résumait avec raison

Voici le point de vue d’un de mes amis sur le choix qui nous est proposé pour les élections du mois de novembre : d’un côté un homme vulgaire, un rustre incapable de se contrôler et qui ne respecte pas les femmes ; de l’autre une personne manipulatrice, froide, menteuse, assoiffée de pouvoir depuis toujours et entourée d’anti-catholiques primaires.

 

Élection de Trump : pas de jugement hâtif selon le cardinal Parolin

Élection de Trump : pas de jugement hâtif selon le cardinal Parolin

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(Radio Vatican)

Le cardinal Pietro Parolin s’est exprimé ce mercredi 9 novembre 2016 sur le résultat de la présidentielle américaine. Interrogé par des journalistes, le secrétaire d’État du Saint Siège a félicité le président élu Donald Trump et pris note de la grande affluence aux urnes. Le cardinal Pietro Parolin a souhaité que l’action du futur président américain puisse être véritablement fructueuse.

« Nous prenons note avec respect de la volonté exprimée par le peuple américain »

« Nous l’assurons de nos prières afin que le Seigneur l’illumine et l’aide dans le soutien de sa patrie, naturellement, mais aussi au service du bien-être et de la paix dans le monde. »

« Une chose est d’être candidat, une autre est d’être président, d’être aux responsabilités », relativisait déjà mercredi le cardinal Parolin "saluant le fait que, dans son premier discours après sa victoire, le futur président américain semblait s’être exprimé « en dirigeant ».

C’est ce qu’a déclaré le cardinal Parolin dans la matinée. « Je crois qu’il est nécessaire, poursuit le secrétaire d’État que tous travaillent pour changer la situation mondiale, qui est une situation de profondes lacérations et de graves conflits ».

Interrogé sur les questions d’immigration aux États unis, le cardinal Parolin a précisé qu’il était par ailleurs prématuré de porter un jugement sur les intentions de Donald Trump en la matière. Pendant la campagne électorale, le candidat républicain promettait de construire un mur à la frontière entre le Mexique et les États Unis pour arrêter le flux de l’immigration clandestine.

Sur ce sujet, le secrétaire d’État du Saint Siège a fait remarquer: « Nous verrons quels seront ses choix » a-t-il conclu. (XS-JCP)

Elections américaines, sondages et opinion publique

Elections américaines, sondage et opinion publique

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Je me souviens des quelques thèses de mon professeur d'opinion publique Norberto Gaitano. 

- l'opinion publiée n'est pas l'opinion publique. Autrement dit, ce que nous entendons à la radio, voyons à la TV ou lisons dans les journaux n'est pas toujours ce que pensent les gens, en gros l'opinion publique. Un sondage a aussi une marge d'erreur.

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- dans la communication, l'objectivité n'existe pas, pas plus que la neutralité. Si l'on regarde la carte des votes aux USA, les grands centres de la communication sont la Californie (Hollywood), Chicago et New York (le centre nerveux de la communication mondiale). En gros, ces lieux (bleus-verts) ont voté pour Clinton. Les médias mainstream européens se sont alignés principalement sur ces zones pro-Clinton. Comme les médias sont aussi un moyen de pression (d'influence), il ne définisse par vraiment la pensée des personnes. Les grands médias ont le pouvoir de décider les objets ou les sujets dont les gens vont débattre, mais très peu la réponse à ces thèmes.

- l'opinion publique est d'une certaine manière notre peau sociale qui réussit à percevoir l'ambiance majoritaire, sorte de pression atmosphérique. Nous sommes capable de percevoir la température générale, ou la pression sociale que les opinions exercent sur nous. Pour se démarquer, il faut du courage, une force de caractère (un exemple: être pro-Benoît XVI demandait une bonne dose de force de caractère, alors que d'être avec le Pape François est assez facile)

- se produit alors l'effet de la spirale du silence. Nous aurons tendance à taire une opinion minoritaire. Personne n'aime être qualifié de fou, d'extrémiste ou de malade (aucune personnalité américaine de Suisse Romande ayant voté pour Trump n'est venue sur le plateau d'Infrarouge) Aussi, l'être humain va comme cacher publiquement une idée pour ne pas subir l'effet désagréable de la pression sociale. Cette réaction complexe peut justement cacher une intention de vote et précisément influencer le sondage des communications analysées par l'EPFL (cette recherche donnait Clinton vainqueur)

Tentatives d'explications d'un phénomène très complexe et difficile à saisir, qui nous échappe comme le vent: l'opinion publique.

Interview d'une femme très peu connue dans le monde francophone (date de 1999).

images.jpegElisabeth Noëlle-Neumann, né en 1916, est politologue, professeur en science de la communication à l’université de Mayence. Après avoir fait des études aux États-Unis, c’est elle qui a introduit les sondages d’opinion en Allemagne. Elle est la fondatrice et directrice de L’Institut de sondage à Allensbach, l’un des instituts de sondage les plus importants dans le monde. Auteur de sondages d’opinion, elle a permis à plusieurs générations d’étudiants l’initiation à tous les secrets de cette technique de recherche.

Mais son chef d’oeuvre, "The Spiral of Silence - Public Opinion: our social skin" (La spirale du silence - L'opinion public: notre peau sociale), bien qu’il ait connu un succès international (il est déjà traduit en cinq langues et deux autres sont sous presse), n’est malheureusement toujours pas disponible en français.


Question: Vous travaillez depuis presque soixante ans sur l’opinion publique et sur les sondages d’opinion. Vous connaissez mieux que n’importe qui ses écueils, les difficultés de la saisir et de les interpréter. Vous avez publié d’innombrables articles, rapports et livres sur la question.

Mais ce qui nous intéresse ici, c’est votre thèse, connue dans le monde entier, la spirale du silence, que je considère comme l’une des thèses les plus originales et aussi les plus opérationnelles non seulement en étude politique, mais de manière générale dans les sciences sociales. Pouvez-vous nous expliquer comment l’idée de cette thèse est née?

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La thèse de la spirale du silence est fondée sur l’hypothèse que les hommes ont une double nature: un caractère individuel et une nature sociale. La nature sociale de l’homme a besoin d’assentiment, d’approbation, de reconnaissance, de popularité; et cela non seulement avec les personnes de l’environnement immédiat, mais aussi avec le public anonyme. Les individus scrutent constamment leur environnement, observent sans cesse ce que les autres pensent. Ils souhaitent savoir avec quel comportement et avec quelles opinions ils se feront accepter et avec quel comportement et avec quelles opinions ils seront refusés, en conséquence isolés. S’ils remarquent que leurs opinions sur des questions controversées et moralement chargées rencontrent l’approbation, ils les prononcent fort, en parlent beaucoup.

Dans le cas contraire, c’est-à-dire lorsqu’ils ont l’impression que leur opinion diffère de celle qu’ils estiment être l’«opinion légitime», ils deviennent prudents, en parlent de moins en moins. Et comme une partie des individus parle fort – ceux qui pensent être du côté de l’«opinion légitime», comme l’on n’entend parler qu’eux, cette partie semble plus importante qu’elle ne l’est en réalité. Et comme la contre-partie se tait de plus en plus (car les individus de ce camp se sentent minoritaires), ce camp semble plus faible qu’il ne l’est réellement. Ce mouvement se poursuit en rotation de spirale jusqu’à ce que l’un des deux camps maitrise complètement l’opinion et que l’autre soit pour ainsi dire noyé.

Deux impulsions résultaient de cette conception. L’une a été un résultat scientifique qu’à l’époque je n’ai pas pu m’expliquer. En effet, en 1965 ont eu lieu des élections pour le Bundestag, notre Parlement national. Pendant neuf mois, les intentions de vote pour les deux grands partis politiques, les chrétiens- démocrates (CDU/CSU) et les sociaux-démocrates (SPD), demeurèrent à peu près égales. C’est-à-dire entre décembre 1964 et août 1965 les deux étaient au coude à coude. Et alors le tableau se brouilla. À savoir, l’attente que le parti des chrétiens- démocrates vaincrait monta d’environ 35% en décembre 1964 à plus de 50% en août 1965. Et parallèlement, les chances du parti des sociaux-démocrates ont été en décroissance. Je n’ai pu expliquer ce phénomène que six ans plus tard. En fait, les deux camps, les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates, différaient dans leur disposition de parler en public.

Le camp parlant fort (à cette époque il s’agissait des chrétiens- démocrates) était beaucoup et toujours surestimé dans sa vigueur, le camp devenant de plus en plus silencieux (à cette époque les sociaux-démocrates) étant de plus en plus sous-estimé. La raison pour laquelle j’ai pu trouver cette explication, six ans plus tard, était la suivante. Comme professeur à l’université de Mayence, j’ai dû lutter avec des manifestations étudiantes à partir de 1968. J’y observais que les étudiants qui me soutenaient, me déclaraient leur sympathie personnellement. Mais en public, ils se taisaient. Mes adversaires par contre parlaient fort et on a pu les entendre sur tout le campus.

Question: Vous affirmez dans votre thèse que l’«homme en tant qu’être social», donc constamment à l’affût de ce que les autres pensent, est un aspect encore peu étudié dans la recherche. Qu’entendez-vous exactement par là?

Unknown.jpegLe besoin des hommes d’être accepté par d’autres semble être enraciné tellement profondément dans la nature humaine, qu’il en résulte une sorte de crainte d’isolement. Cette crainte détermine tout leur comportement en public. Il en découle un conformisme qui tient l’ensemble d’une société; on peut parler d’intégration. Comme dans la culture occidentale on s’intéresse avant tout à l’individu, à la personnalité, l’aspect «nature sociale» n’est pas un sujet de recherche, à la rigueur il constitue un objet de mépris: «l’homme de masse», «le suiveur».

Question: Pensez-vous que dans les sociétés industrielles les médias interviennent de manière décisive dans la structuration de l’opinion publique? Quelles en sont les conséquences?

Les hommes acquièrent leurs informations sur les opinions (je pense toujours aux opinions concernant les questions controversées et moralement chargées, et je ne parle pas d’opinions générales) de deux sources: d’une part de leur observation – il s’agit des observations faites par leurs propres yeux et oreilles. Ils peuvent capter des signes d’assentiment et/ou de refus avec une finesse extraordinaire. L’autre source est constituée par des mass médias, surtout ceux qui jouissent d’un prestige particulier, comme la télévision ou certains médias primés – je pense aux «leaders des médias» ou «donneurs de ton» – qui sont cités par d’autres médias.

L’effet de média sur le procès de la «spirale du silence», c’est- à-dire sur le renforcement et la chute de l’opinion public, est très fort. La conséquence de ce phénomène est que le procès de l’opinion publique ne se réalise pas à travers les échanges d’arguments rationels – comme on l’avait espéré dans le siècle des Lumières – mais plutôt sous une pression sociale.

Question: Vous admettez que les médias sont des entreprises, avec leurs lois, leurs règles, etc., comme n’importe quelle autre organisation. Peut-on dans ce contexte prétendre que le(s) journaliste(s) n’est (ne sont) qu’un maillon dans la chaine de fabrication des messages ou bien, malgré cela, est-il (sont-ils) capable(s) d’intervenir, disons d’«agir» sur les messages ou de les«modifier»?

D’après les résultats des chercheurs de communication américains et allemands, des journalistes sont soumis à une «peer orientation» (ndlr: to peer: regarder très attentivement, scruter) inhabituellement rigoureuse. Le livre scientifique classique dans lequel cela a été décrit pour la première fois est Warren Breed (1955): "Social Control in the Newsroom". Le journaliste, en tant qu’individu, ne souhaite pas s’isoler par rapport à ses collègues. C’est pourquoi il dépend tellement du consensus, du respect de ses collègues (ce que les autres pensent de lui) et ainsi on peut même parler d’un «effet de suivisme» qui se produit parmi les journalistes.

Question: Que peut-on dire sur le rôle des intellectuels dans la définition du climat? Notamment, en ce qui concerne les dernières années, de l’ambiance dans les pays post-industriels? Peut-on dire que les intellectuels ont joué un rôle par exemple dans l’apparition du «nouveau mouvement» appelé «politiquement correct»?

«Political correctness» est un moyen de domination des intellectuels. Il s’agit en quelque sorte de l’autre face de ce qu’on a appelé longtemps tabou. «Tabou» = «on ne peut pas dire cela» - «political correctness» = «il faut dire cela». Tous les deux appartiennent au processus de l’opinion publique: ce qu’on peut dire dans le domaine d’une controverse moralement chargée sans s’isoler, ou ce qu’il faut dire si on ne veut pas s’isoler et être rejeté.

 

 

mardi, 08 novembre 2016

Beauté à Rome

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source: Ashley Noronha

Magnifique homélie du Pape François pour le Jubilé des prisonniers

JUBILÉ EXTRAORDINAIRE DE LA MISÉRICORDE

JUBILÉ DES PRISONNIERS

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Basilique Vaticane
Dimanche, 6 novembre 2016

source: site du Vatican

En apprenant des erreurs du passé, on peut ouvrir un nouveau chapitre de la vie. 

Le message que la Parole de Dieu veut nous communiquer aujourd’hui est certainement celui de l’espérance, celui de cette espérance qui ne déçoit pas.

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L’un des sept frères condamnés à mort par le Roi Antiocos Épiphane dit : « On attend la résurrection promise par Dieu » (2M 7, 14). Ces paroles manifestent la foi de ces martyrs qui, malgré les souffrances et les tortures, ont la force de regarder au-delà. Une foi qui, tandis qu’elle reconnaît en Dieu la source de l’espérance, révèle le désir d’attendre une vie nouvelle.

De même, dans l’Évangile, nous avons entendu comment Jésus, avec une simple réponse mais parfaite, efface toute la banale casuistique que les Saducéens lui avaient soumise. Son expression : « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui » (Lc 20, 38), révèle le vrai visage du Père, qui ne désire que la vie de tous ses enfants. L’espérance de renaître à une vie nouvelle est donc ce que nous sommes tous appelés à faire nôtre pour être fidèles à l’enseignement de Jésus.

L’espérance est un don de Dieu. Nous devons la demander. Elle est mise au plus profond du cœur de chaque personne afin qu’elle puisse éclairer de sa lumière le présent, souvent obscurci et assombri par tant de situations qui portent tristesse et douleur. Nous avons besoin d’affermir toujours davantage les racines de notre espérance, pour qu’elles puissent porter du fruit. En premier lieu, la certitude de la présence et de la compassion de Dieu, malgré le mal que nous avons accompli. Il n’y a pas d’endroit dans notre cœur qui ne puisse pas être atteint par l’amour de Dieu. Là où il y a une personne qui a commis une faute, là se fait encore plus présente la miséricorde du Père, pour susciter le repentir, le pardon, la réconciliation, la paix.

Aujourd’hui, nous célébrons le Jubilé de la Miséricorde pour vous et avec vous, frères et sœurs détenus. Et c’est à cette expression de l’amour de Dieu, la miséricorde, que nous sentons le besoin de nous confronter. Certes, le manquement à la loi a mérité la condamnation ; et la privation de la liberté est la forme la plus lourde de la peine qui est purgée, car elle touche la personne dans son fond le plus intime. Et pourtant, l’espérance ne peut s’évanouir. Une chose, en effet, est ce que nous méritons pour le mal fait ; autre chose, en revanche, est le fait de ‘‘respirer’’ l’espérance, qui ne peut être étouffé par rien ni par personne. Notre cœur espère toujours le bien ; nous le devons à la miséricorde avec laquelle Dieu vient à notre rencontre sans jamais nous abandonner (cf. Augustin, Sermon 254, 1).

Dans la Lettre aux Romains, l’apôtre Paul parle de Dieu comme du « Dieu de l’espérance » (Rm 15, 13). C’est comme s’il voulait nous dire, à nous également : ‘‘Dieu espère’’ ; et aussi paradoxal que cela puisse paraître, il en est précisément ainsi : Dieu espère ! Sa miséricorde ne le laisse pas tranquille. Il est comme ce Père de la parabole, qui espère toujours le retour de son fils qui a commis une faute (cf. Lc 15, 11-32). Il n’y a ni trêve ni repos pour Dieu jusqu’à ce qu’il retrouve la brebis qui s’était perdue ( cf. Lc 15, 5).

Donc, si Dieu espère, alors l’espérance ne peut être enlevée à personne, car elle est la force pour aller de l’avant ; elle est la tension vers l’avenir pour transformer la vie ; elle est un élan vers demain, afin que l’amour dont, malgré tout, nous sommes aimés, puisse devenir un chemin nouveau…. En somme, l’espérance est la preuve intérieure de la force de la miséricorde de Dieu, qui demande de regarder devant et de vaincre, par la foi et l’abandon à lui, l’attraction vers le mal et le péché.

C_2_fotogallery_3006284_0_image.jpgChers détenus, c’est le jour de votre Jubilé ! Qu’aujourd’hui, devant le Seigneur, votre espérance soit allumée. Le Jubilé, de par sa nature même, porte en soi l’annonce de la libération (cf. Lv 25, 39-46). Il ne dépend pas de moi de pouvoir la concéder ; mais susciter en chacun de vous le désir de la vraie liberté est une tâche à laquelle l’Église ne peut renoncer. Parfois, une certaine hypocrisie porte à voir en vous uniquement des personnes qui ont commis une faute, pour lesquelles l’unique voie est celle de la prison. Moi, je vous dis : chaque fois que j’entre dans une prison, je me demande : ‘‘Pourquoi eux et pas moi ?’’. Tous, nous pouvons commettre des fautes : tous !

D’une manière ou d’une autre, nous avons commis des fautes. Et par hypocrisie, on ne pense pas qu’il est possible de changer de vie : il y a peu de confiance dans la réhabilitation, dans la réinsertion dans la société. Mais de cette manière, on oublie que nous sommes tous pécheurs et que, souvent, nous sommes aussi des prisonniers sans nous en rendre compte. Lorsqu’on s’enferme dans ses propres préjugés, ou qu’on est esclave des idoles d’un faux bien-être, quand on s’emmure dans des schémas idéologiques ou qu’on absolutise les lois du marché qui écrasent les personnes, en réalité, on ne fait rien d’autre que de se mettre dans les murs étroits de la cellule de l’individualisme et de l’autosuffisance, privé de la vérité qui génère la liberté. Et montrer du doigt quelqu’un qui a commis une faute ne peut devenir un alibi pour cacher ses propres contradictions.

Nous savons, en effet, que personne devant Dieu ne peut se considérer juste (cf. Rm 2, 1-11). Mais personne ne peut vivre sans la certitude de trouver le pardon ! Le larron repenti, crucifié avec Jésus, l’a accompagné au paradis (cf. Lc 23, 43). Que personne d’entre vous, par conséquent, ne s’enferme dans le passé ! Certes, le passé, même si nous le voulions, ne peut être réécrit. Mais l’histoire qui commence aujourd’hui, et qui regarde l’avenir, est encore toute à écrire, avec la grâce de Dieu et avec votre responsabilité personnelle. En apprenant des erreurs du passé, on peut ouvrir un nouveau chapitre de la vie. Ne tombons pas dans la tentation de penser de ne pouvoir être pardonnés. Quelle que soit la chose, petite ou grande, que le cœur nous reproche, « Dieu est plus grand que notre cœur « (cf. 1Jn 3, 20) : nous devons uniquement nous confier à sa miséricorde.

La foi, même si elle petite comme un grain de sénevé, est en mesure de déplacer les montagnes (cf. Mt 17, 20). Que de fois la force de la foi a permis de prononcer le mot pardon dans des conditions humainement impossibles ! Des personnes qui ont subi des violences ou des abus dans leur propre chair ou dans leurs proches ou dans leurs biens… Seule la force de Dieu, la miséricorde, peut guérir certaines blessures. Et là où on répond à la violence par le pardon, là aussi le cœur de celui qui a commis une faute peut être vaincu par l’amour qui l’emporte sur toute forme de mal. Et ainsi, parmi les victimes et parmi les coupables, Dieu suscite d’authentiques témoins et artisans de miséricorde.

Aujourd’hui, nous vénérons la Vierge Marie dans cette statue qui la représente comme la Mère qui porte dans ses bras Jésus avec une chaîne rompue, la chaîne de l’esclave et de la détention. Qu’elle tourne vers chacun de vous son regard maternel ; qu’elle fasse jaillir de votre cœur la force de l’espérance pour une vie nouvelle et digne d’être vécue dans la pleine liberté et au service du prochain.

Personnalités narcissiques et manipulateurs: interview du Père Pascal Ide dans la Croix

Personnalités narcissiques et manipulateurs: interview du Père Pascal Ide dans la Croix

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Dans un livre qui vient de paraître , le P. Pascal Ide, prêtre de l’Emmanuel donne des clés pour détecter les personnalités narcissiques dans les communautés catholiques.

La Croix 

Comment se fait-il qu’on semble en trouver autant parmi les fondateurs de communautés nouvelles ?

P. I. : D’abord, on n’en trouve pas seulement là, mais aussi dans les congrégations religieuses, les paroisses, le clergé diocésain… En fait, partout où il y a des postes de pouvoir, où elles peuvent vampiriser les autres pour remplir leur béance narcissique qui est un trou sans fond. Ensuite, ce sont généralement des personnes douées, charismatiques. Mais derrière le soleil de talents réels, il y a un trou noir : la personnalité narcissique prend tout et ne redonne rien. Cela étant, rappelons que le pourcentage de ces personnes est faible au sein de la population.

 

Lourdes: les évêques de France jeûnent, prient, demandent pardon et écoutent des victimes

lundi, 07 novembre 2016

Lyon: 600 personnes réunies en hommage aux victimes du Père Preynat et des victimes de prêtres pédophiles

images.jpeg"Je viens pour vous demander pardon en mon nom, en votre nom à tous paroissiens, au nom de mon église qui n'a pas écouté et qui a encore tant de mal à écouter, qui a couvert d'un silence coupable ces crimes et qui a tant de mal à sortir de ce silence qui a laissé les victimes à leur solitude", a déclaré le père de Nattes.

26 minutes: la fondation Pape François avec Soeur Marie Rachel du Valais

La rencontre avec Martin Luther, ce que nous avons en commun

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Ces trois photos résument l'opposition que nombres de sites traditionalistes vouent au Pape François. La statue de Luther était à la salle des audiences, la salle Paul VI (et non pas dans la basilique Saint Pierre) et le Pape François a reçu les thèses de Luther (audience du 13 octobre). Le Pape a simplement accueilli un groupe avec la statue de Luther. 

Avant de parvenir aux conclusions, citons deux phrases: 

La rencontre avec Martin Luther

Non, le mal n’est pas une bagatelle. Et il ne pourrait être aussi puissant si nous mettions vraiment Dieu au centre de notre vie. La question : quelle est la position de Dieu à mon égard, comment je me situe moi devant Dieu ? - cette question brûlante de Luther doit devenir de nouveau, et certainement sous une forme nouvelle également notre question, non de manière académique mais réellement. Je pense que c’est là le premier appel que nous devrions entendre dans la rencontre avec Martin Luther.

Ce que nous avons en commun

C’était l’erreur de l’âge confessionnel d’avoir vu en majeure partie seulement ce qui sépare, et de ne pas avoir perçu de façon existentielle ce que nous avons en commun dans les grandes directives de la Sainte Écriture et dans les professions de foi du christianisme antique. Le grand progrès œcuménique des dernières décennies est pour moi, que nous nous soyons rendu compte de cette communion, que nous pouvons la reconnaître comme notre fondement commun et impérissable dans la prière et le chant communs, dans l’engagement commun pour l’ethos chrétien face au monde, dans le témoignage commun du Dieu de Jésus Christ en ce monde.

Qui a écrit ces textes ? Le Pape François ? Et bien c'est Benoît XVI* ! lors de sa rencontre avec les Luthériens en Allemagne en 2010. 

Aussi, les reproches qui sont faits au pape François s'adressent aussi à Benoît XVI, et de fait in fine au Concile Vatican II. La foi est toujours la même. L'Esprit Saint nous place dans un nouvel équilibre: la capacité de dialoguer, de proposer la vérité de la foi, non plus par des condamnations mais par la confiance en la vérité tout entière vers laquelle Dieu nous conduit. 

... aujourd'hui, l'Epouse du Christ préfère recourir au remède de la miséricorde, plutôt que de brandir les armes de la sévérité.

Unknown-2.jpeg"Au moment où s'ouvre ce IIe Concile œcuménique du Vatican, il n'a jamais été aussi manifeste que la vérité du Seigneur demeure éternellement. En effet, dans la succession des temps, nous voyons les opinions incertaines des hommes s'exclure les unes le autres, et bien souvent à peine les erreurs sont-elles nées qu'elles s'évanouissent comme brume au soleil.

L'Eglise n'a jamais cessé de s'opposer à ces erreurs. Elle les a même souvent condamnées, et très sévèrement. Mais aujourd'hui, l'Epouse du Christ préfère recourir au remède de la miséricorde, plutôt que de brandir les armes de la sévérité. Elle estime que, plutôt que de condamner, elle répond mieux aux besoins de notre époque en mettant davantage en valeur les richesses de sa doctrine.

Certes, il ne manque pas de doctrines et d'opinions fausses, de dangers dont il faut se mettre en garde et que l'on doit écarter; mais tout cela est si manifestement opposé aux principes d'honnêteté et porte des fruits si amers, qu'aujourd'hui les hommes semblent commencer à les condamner d'eux-mêmes".

Saint Jean XXIII, discours pour l'ouverture du Concile Vatican II

 

VOYAGE APOSTOLIQUE EN ALLEMAGNE
22-25 SEPTEMBRE 2011

*RENCONTRE AVEC LES REPRÉSENTANTS
DU CONSEIL DE L'ÉGLISE ÉVANGÉLIQUE EN ALLEMAGNE

DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI

Salle du Chapitre de l'ex-couvent augustinien de Erfurt
Vendredi 23 septembre 2011

(Vidéo)

 

Mesdames et Messieurs,

Unknown-3.jpegPrenant la parole, je voudrais tout d’abord remercier de tout cœur parce que nous pouvons nous rencontrer ici. Ma gratitude va particulièrement à vous, chère frère et Président Schneider qui, par vos paroles, m’a donné la bienvenue et m’a reçu parmi vous. Vous avez ouvert votre cœur, et exprimé la foi vraiment commune, votre désir sincère d’unité. Et nous nous réjouissons également, que cette rencontre, notre rencontre commence comme la fête de la foi que nous avons en commun. Je désire vous remercier, vous tous, pour le cadeau que représente le fait de pouvoir parler ensemble dans ce lieu historique.

Pour moi, en tant qu’Évêque de Rome, c’est un moment d’émotion de vous rencontrer ici, dans l’antique couvent augustinien d’Erfurt. Nous avons entendu précédemment que Luther a étudié ici. Ici, il a célébré sa première messe en 1507. Contre le désir de son père, il ne continua pas ses études de droit, mais il étudia la théologie et se mit en marche vers le sacerdoce dans l’Ordre de saint Augustin. Sur ce chemin, ce n’était pas ceci ou cela qui lui importait. Ce qui l’a animé, c’était la question de Dieu, qui fut la passion profonde et le ressort de sa vie et de son itinéraire tout entier. « Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ? » Cette question lui pénétrait le cœur et se trouvait derrière chacune de ses recherches théologiques et chaque lutte intérieure. Pour Luther, la théologie n’était pas une question académique, mais la lutte intérieure avec lui-même, et ensuite c’était une lutte par rapport à Dieu et avec Dieu.

« Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ? » Que cette question ait été la force motrice de tout son chemin, me touche toujours à nouveau profondément. Qui, en effet, se préoccupe aujourd’hui de cela, même parmi les chrétiens ? Que signifie la question de Dieu dans notre vie ? Dans notre annonce ? La plus grande partie des gens, même des chrétiens, tient aujourd’hui pour acquis que Dieu, en dernière analyse, ne s’occupe plus de nos péchés et de nos vertus. Il sait, en effet, que nous sommes tous que chair. Et si on croit encore en un au-delà et en un jugement de Dieu, alors presque tous nous présupposons en pratique que Dieu doit être généreux, et, qu’à la fin, dans sa miséricorde, il ignorera nos petites fautes. La question ne nous préoccupe plus. Mais nos fautes sont-elles vraiment si petites ? Le monde n’est-il pas dévasté à cause de la corruption des grands, mais aussi à cause de celle des petits, qui pensent seulement à leurs propres intérêts ? N’est-il pas dévasté par le pouvoir des drogues, qui vit du désir de vie et d’argent d’une part, et de l’autre, par l’addiction à la jouissance des personnes qui lui sont adonnées ? N’est-il pas menacé par la disposition croissante à la violence qui se revêt souvent de la religiosité ? La faim et la pauvreté pourraient-elles dévaster autant de parties entières du monde si, en nous, l’amour de Dieu et, à partir de Lui, l’amour pour le prochain, pour les créatures de Dieu, les hommes, étaient plus vivants ? Les questions en ce sens pourraient continuer. Non, le mal n’est pas une bagatelle. Et il ne pourrait être aussi puissant si nous mettions vraiment Dieu au centre de notre vie. La question : quelle est la position de Dieu à mon égard, comment je me situe moi devant Dieu ? - cette question brûlante de Luther doit devenir de nouveau, et certainement sous une forme nouvelle également notre question, non de manière académique mais réellement. Je pense que c’est là le premier appel que nous devrions entendre dans la rencontre avec Martin Luther.

Et alors, est important : Dieu, le Dieu unique, le Créateur du ciel et de la terre, est quelque chose d’autre qu’une hypothèse philosophique sur les origines du cosmos. Ce Dieu a un visage et il nous a parlé. Dans l’homme Jésus Christ, il est devenu l’un de nous – à la fois vrai Dieu et vrai homme. La pensée de Luther, sa spiritualité tout entière était complètement christocentrique : « Ce qui promeut la cause du Christ » était pour Luther le critère herméneutique décisif dans l’interprétation de la Sainte Écriture. Cela suppose toutefois que le Christ soit le centre de notre spiritualité et que l’amour pour Lui, le vivre ensemble avec Lui oriente notre vie.

Maintenant pourrait-on peut-être dire : c’est bien et bon ! Mais qu’a à voir tout cela avec notre situation œcuménique ? Tout cela n’est peut-être seulement qu’une tentative d’éluder, avec tant de paroles, les problèmes urgents dans lesquels nous attendons des progrès pratiques, des résultats concrets ? A ce sujet, je réponds : la chose la plus nécessaire pour l’œcuménisme est par-dessus tout que, sous la pression de la sécularisation, nous ne perdions pas presque par inadvertance les grandes choses que nous avons en commun, qui en elles-mêmes nous rendent chrétiens et qui sont restées comme don et devoir. C’était l’erreur de l’âge confessionnel d’avoir vu en majeure partie seulement ce qui sépare, et de ne pas avoir perçu de façon existentielle ce que nous avons en commun dans les grandes directives de la Sainte Écriture et dans les professions de foi du christianisme antique. Le grand progrès œcuménique des dernières décennies est pour moi, que nous nous soyons rendu compte de cette communion, que nous pouvons la reconnaître comme notre fondement commun et impérissable dans la prière et le chant communs, dans l’engagement commun pour l’ethos chrétien face au monde, dans le témoignage commun du Dieu de Jésus Christ en ce monde.

Le danger de la perdre n’est pas irréel, bien sûr. Je voudrais faire remarquer rapidement deux aspects. Ces derniers temps, la géographie du christianisme a profondément changé et est en train de continuer à changer. Devant une forme nouvelle de christianisme, qui se diffuse avec un immense dynamisme missionnaire, parfois préoccupant dans ses formes, les Églises confessionnelles historiques restent souvent perplexes. C’est un christianisme de faible densité institutionnelle, avec peu de bagage rationnel et encore moins de bagage dogmatique et aussi avec peu de stabilité. Ce phénomène mondial –dont me parlent toujours des Évêques du monde entier- nous place tous devant la question : Qu’est-ce-que cette nouvelle forme de christianisme a à nous dire de positif et de négatif ? En tous cas, elle nous met de nouveau face à la question de savoir ce qui demeure toujours valable, et ce qui peut ou doit être changé, par rapport à la question de notre choix fondamental dans la foi.

Plus profond et plus sensible dans notre Pays, est le second défi pour la chrétienté tout entière, dont je voudrais vous parler. Il s’agit du contexte du monde sécularisé, dans lequel nous devons vivre et témoigner aujourd’hui notre foi. L’absence de Dieu dans notre société se fait plus pesante, l’histoire de sa Révélation, dont nous parle l’Écriture, semble reléguée dans un passé qui s’éloigne toujours davantage. Faut-il peut-être céder à la pression de la sécularisation, devenir modernes moyennant une édulcoration de la foi ? La foi doit être repensée, naturellement, et surtout elle doit être vécue aujourd’hui d’une manière nouvelle pour devenir quelque chose qui appartient au présent. Mais ce n’est pas l’édulcoration de la foi qui aide, mais seulement le fait de la vivre entièrement dans notre aujourd’hui. C’est une tâche œcuménique centrale dans laquelle nous devrions nous entraider à croire de façon plus profonde et plus vivante. Ce ne seront pas les tactiques qui nous sauveront, qui sauveront le christianisme, mais une foi repensée et vécue d’une façon nouvelle, par laquelle le Christ, et avec Lui le Dieu vivant, entre dans notre monde. Comme les martyrs de l’époque nazie nous ont conduits les uns vers les autres, et ont suscité la première grande ouverture œcuménique, ainsi aujourd’hui encore, la foi, vécue à partir du plus profond de nous-mêmes, dans un monde sécularisé, est la force œcuménique la plus forte qui nous réunit, nous guidant vers l’unité dans l’unique Seigneur. Et nous le prions afin que nous puissions apprendre à vivre la foi à neuf, et afin qu’ainsi nous puissions devenir un.

Pédophilie: écouter d'abord le calvaire des victimes

Pédophilie: sortir du trop long silence coupable de l'Eglise

"Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà"

Jésus

Réunis en assemblée plénière à Lourdes, les évêques de France observent aujourd'hui une journée inédite de jeûne et de prière pour les victimes de prêtres pédophiles. Cette démarche a été initiée par le Pape François. 

 

Pédophilie: sortir du trop long silence coupable de l'Eglise

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Et nous, évêques, nous devons nous y engager fermement et prendre toute notre part à cette lutte contre ces actes scandaleux et criminels qui touchent les plus petits.


Mgr Luc Crépy, évêque du Puy-en-Velay, le texte de l'homélie prononcée lors de la messe de ce jour à Lourdes.

Evangile du jour

Jésus disait à ses disciples : « Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute ; mais malheureux celui par qui cela arrive ! Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà. Prenez garde à vous-mêmes ! Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras. » Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi.

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Chers Amis,

Les paroles du Christ nous touchent tout particulièrement ce matin par leur actualité et par leur vérité : « il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute mais malheureux celui par qui cela arrive ! » (Lc 17, 1) Oui, il nous faut oser regarder en face les scandales du péché qui atteignent l’Eglise toute entière. Oui, il nous faut sortir du trop long silence coupable de l’Eglise et de la société et entendre les souffrances des victimes : les actes pédophiles, ces crimes si graves, brisent l’innocence et l’intégrité d’enfants et de jeunes. Oui, il nous faut oser prendre tous les moyens pour que la Maison Eglise devienne un lieu sûr. Oui, il nous faut comme le demande le Pape François, « demander pardon pour les péchés commis par les autorités ecclésiastiques qui ont couvert les auteurs d’abus et ignoré la souffrance des victimes ».

Quand il s’agit des plus fragiles, des plus faibles, des « petits », Jésus parle haut et fort. Ainsi les enfants sont la figure même des vrais disciples : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. » (Mc 10,14) D’où, dans l’évangile que nous venons d’entendre, cette condamnation si claire et si vigoureuse de ceux qui scandalisent et méprisent les petits : « Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite dans la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà. » (Lc 17, 2). Il n’y pas d’excuses ou de demi-mesures pour les actes commis sur un seul de ces petits ! Il y a cette condamnation sans appel du Christ face au scandale vis-à-vis d’un seul de ces petits. L’Evangile ne transige pas avec ce qui porte atteinte et méprise la dignité de tout homme, et plus encore quand il s’agit des plus faibles.

Ainsi Jésus invite ses disciples à la vigilance : « Prenez garde à vous-mêmes ! » (Lc 17, 3). Tenez-vous sur vos gardes, gardez votre cœur en éveil, maintenez vive votre volonté et forte votre conscience face à ce mal qui brise la vie d’un être fragile. Ce mal, nous avons pu en être complices, nous évêques, par notre silence, notre passivité ou notre difficulté à entendre et à comprendre la souffrance que nous pensions oubliée chez ceux qui avaient été blessés dans leur chair, il y a longtemps. Nous avons voulu sans doute sauvegarder l’image de respectabilité de l’Eglise, par peur du scandale, en oubliant qu’elle est sainte et composée de pécheurs. En cela, nous avons failli à notre mission en n’étant pas meilleurs que le reste de la société qui gardait aussi le silence.

Dans l’évangile, face à ceux qui commettent le scandale, Jésus en vient à parler du pardon : il nous demande d’interpeller vivement le frère qui a péché, de l’inviter à reconnaître sa faute, aussi grave soit-elle, et, seulement alors, s’il se repent, de lui pardonner. « Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches et, s’il se repent, pardonne-lui. » (Lc 17, 3) Par deux fois, Jésus affirme que le pardon ne peut être accordé au pécheur que s’il se repent.

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Ce pardon, comprenons bien que pour les victimes, il est souvent si difficile, parfois impossible, à donner. Car ce pardon s’écrit au terme d’un long chemin, dans la mémoire douloureuse des souffrances qu’ont vécues les victimes. Pardonner n’est pas oublier. Pardonner demande, d’abord, ce temps nécessaire où peu à peu se fait la vérité, où peu à peu des mots sont possibles pour dire l’indicible douleur, où la justice et le droit sont convoqués et désignent clairement la faute et le coupable. Pardonner est en premier lieu l’affaire des victimes, mais cela n’est possible que si les auteurs sortent de tout déni, prennent véritablement conscience du mal commis et manifestent un repentir qui ne soit pas seulement des mots, mais une profonde repentance et une volonté ferme d’un travail profond sur eux-mêmes.

En écoutant le Christ nous parler ainsi du scandale, du mépris des plus petits mais aussi du pardon et de la repentance des pécheurs, nous avons envie de dire - peut-être même de supplier - comme les disciples : « Augmente en nous la foi ! » (Lc 17, 5) Chez Luc, la foi peut déraciner les arbres, chez Matthieu et Marc la foi peut déplacer les montagnes. Aussi petite qu’un grain de moutarde, la foi au Christ, peut nous aider à déraciner l’arbre du mal qui parfois pousse sans vergogne dans nos communautés.

La foi au Christ peut nous aider à transporter les montagnes qui obscurcissent la lumière dans notre Eglise et barrent le chemin de la vie. La foi au Christ, mort et ressuscité pour le pardon de nos péchés et le salut de tous, est une force qui nous donne d’avancer sur un chemin de purification, sur un chemin de justice et de vérité face aux abus sexuels, sur un chemin où la souffrance des victimes est pleinement entendue. Ce chemin demande beaucoup d’écoute et d’attention. Et nous, évêques, nous devons nous y engager fermement et prendre toute notre part à cette lutte contre ces actes scandaleux et criminels qui touchent les plus petits.

Faisons nôtre cette prière :

Seigneur, fais de ton Église

un lieu de vérité et de liberté,

de justice et de paix,

pour que l´humanité tout entière

renaisse à l´espérance

Mgr Luc Crépy

dimanche, 06 novembre 2016

Albanie: 38 catholiques victimes de la dictature communiste béatifiés

6a00d83451619c69e201b8d23650f6970c-250wi.jpgTrente-huit catholiques tués en Albanie durant la dictature communiste d'Enver Hoxha (1908-1985) ont été béatifiés samedi lors d'une messe célébrée devant 20'000 fidèles en la cathédrale de Shkodra, dans le nord-ouest du pays.

Le Matin


«Le génocide religieux de la dictature communiste a pris leur vie mais il ne pourra jamais tuer leur dignité, leur foi, leur esprit et leur sens du pardon, leur croyance, leur résistance, leur fraternité et miséricorde»

Cardinal Amato 

Lien: Un prêtre albanais sera Cardinal

Pèlerinage à Rome: Monseigneur Charles Morerod et le Pape François, un photo qui fait le buzz

"Un pèlerinage diocésain est aussi une heureuse occasion de parler de son diocèse au pape".

Monseigneur Charles Morerod sur Facebook

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Lien: compte Facebook de Charles Morerod

Tremblement de terre en Italie ? Dieu est une brise légère !

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"un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre" livre des Rois

Propos d'un prêtre sur Radio Maria, associant les lois sur l'union civile et les tremblements de terre en Italie

Dieu est une brise légère

On lit dans l’Ancien Testament: «Et voilà que le Seigneur passa. Il y eut un grand ouragan, si fort qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers devant le Seigneur, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan». Elie, a commenté le Pape, se «rendit compte que le Seigneur n’était pas là». L’Ecriture poursuit: «Après l’ouragan, un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre». Donc, a poursuivi le Pape, Elie «a su discerner que le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre et n’était pas dans le vent».

Ancien Testament, Livre des Rois: Dieu n'était pas dans le tremblement de terre. 

Unknown 00.54.12.jpegLe premier Livre des Rois raconte encore: «Après le tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans le feu. Après le feu, le bruit d’une brise légère». Et voilà que «dès qu’il l’entendit, Elie comprit» que «c’était le Seigneur qui passait et il se voila le visage avec son manteau et adora le Seigneur».

Homélie du matin, Saint Marthe, Pape François

Manipulateurs, les personnalités narcissiques, détecter, comprendre, agir par le Père Pascal Ide

Unknown.jpegManipulateurs, les personnalités narcissiques, détecter, comprendre, agir par le Père Pascal Ide

(Lien Famille Chrétienne)

La météo médiatique pour l'Eglise catholique est sombre et agitée. A l'heure des révélations, des déballages d'abus, de manipulations, de scandales de toutes sortes, le livre du Père Pascal Ide arrive à point nommé.

C'est un manuel qui remet le spirituel à sa juste place pour laisser les failles humaines transparaître et entrer dans les méandres et les travers humains des personnalités narcissiques (PN). Cette maladie touche toutes personnes de tous les milieux, jusque dans l'Eglise et pas seulement parmi les prêtres, mais dans les paroisses, les groupes de prières, les communautés, bref les chrétiens. 

Le silence, la discrétion, l'onction clérical, la peur du scandale, de salir la sainteté de l'Eglise ont souvent été un piège mortifère, surtout pour les victimes des PN. Le Père Pascal Ide en parle de manière fort mesurée, très équilibrée, en offrant des critères objectifs.

Le livre ne traite par contre pas du profil psychiatrique du pédophile. Cependant, on peut y voir une certaine manipulation qui eut comme résultat de nier les témoignages, de botter en touche, pour parvenir à ce que les premières persécutions chrétiennes n'avaient même pas réussi à faire. Le mal est dans l'Eglise. Pas étonnant, à la suite du chemin de croix du Colisée du Cardinal Ratzinger, que notre Pape François exhorte les chrétiens par des discours "piquants". Il y a urgence. 

Le propos est limpide: comment reconnaître les PN ? comment s'en protéger ? faut-il divorcer d'un conjoint narcissique ? comment éviter que des personnalités narcissiques n'accèdent à des postes de responsabilité ecclésiale ?

De l'adoration de Dieu, à la contemplation du moi

Unknown-1.jpegUn jour, alors qu'il s'abreuve à une source après une dure journée de chasse, Narcisse voit son reflet dans l'eau et en tombe amoureux. Il reste alors de longs jours à se contempler et à désespérer de ne jamais pouvoir rattraper sa propre image. Voilà pour la mythologie grecque. 

Deux amours ont fait deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, la cité terrestre, l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, la cité céleste aurait peut-être dit Saint Augustin. 

L'Eglise catholique, tout en invitant à s'aimer soi-même, renvoie à tout autre qu'à l'admiration du Moi.

"Comment se fait-il que des fondateurs de congrégations ou de communautés puissent être des manipulateurs ? comment le fondateur les Légionnaires du Christ, le Père Marcial Maciel Degollado (1920-2008) soit reconnu depuis le 5 février 2009 coupable de nombreux crimes ? Un site le présente, excusez du peu, comme "pervers sexuel, pédophile, bisexuel, psychopathe, morphinomane, faussaire, plagiaire, usurpateur d'identité, menteur, manipulateur, intriguant, incestueux, escroc, voleur, criminel, apostat et sacrilège ?". Il mourut sans recevoir les sacrements. Ces crimes avaient commencé à l'âge de 18 ans ! 

Pourquoi plusieurs Papes, dont Saint Jean-Paul II, ont-t-il été aveuglé par le P. Maciel ?

En France, quelques manipulateurs sont connus: 

Le diacre Philippe Madre des Béatitudes, beau-frère du fondateur Ephraïm, sous le coup d'une condamnation ecclésiastique pour abus sexuel et financier répétés. Il est désormais privé de l'état ecclésiastique. Il fait aussi l'objet d'une enquête de la justice civile. Quelques signes donnent à penser Philippe Madre est une personnalité narcissique. Comme premier modérateur général de la communauté, soit disant psychologue, médecin et accompagnateur, il avait accès à l'intégralité des dimensions d'une personne, physique, psychologique, spirituelle et communautaire.; cela explique l'emprise profonde qu'il pouvait exercer sur les personnes. Il était entouré de soeurs fascinés par ses charismes et en excluait les autres. Il n'a jamais reconnu ses torts et s'estime victime d'un complot. 

Frère Ephraïm, le fondateur des Béatitudes, a par contre reconnu ses graves manquements sexuels, en particulier avec des soeurs, et même une jeune fille mineure. Son prestige, sa séduction, ses discours soit disant mystique ont couvert des graves entorses à la morale évangélique. Epharaïm fut relevé du ministère diaconal et a dû quitter la communauté en 2008, mais il a continué à donner des sessions, sans aucun mandat ecclésial. 

Le Père Thierry de Roucy, ancien supérieur général des Serviteurs de Jésus et de Marie d'Ourscamp entre 1988 et 2001, surtout connu comme fondateur de Points-Coeur, a été reconnu au cours d'un procès de 7 ans, de délits de d'abus de pouvoir, d'abus sexuels et d'absolution de complice le 21 juin 2011. Les faits remontent à 1996-1997 et le Saint-Siège a reconnu la sentence. Le procès étant encore sous secret pontifical, nous manquons d'informations. Mais avec les faits, et d'autres, et la profonde division entre partisans et adversaires semblent devoir être mis sur le compte d'une personnalité manipulatrice (PN). 

Le Père Marie-Dominique Philippe (1912-2006), fondateur de la Communauté de Saint-Jean, a affecté beaucoup de monde. Le frère Thomas Joachim, actuel prieur général de la communauté à informer que leur fondateur "avait parfois posé des gestes contraires à la chasteté" à l'égard de plusieurs femmes adultes qu'il accompagnait. Le Père Ide parle d'emprise et pense qu'un expert devrait se prononcer sur la possibilité de voir le Père Philippe être une personnalité narcissique. 

Une visite canonique a été faite, à partir de 2015, dans la famille monastique de Bethléem, de l'Assomption de la Vierge et de saint Bruni, plus connue sous le nom des "Soeurs de Bethléem". Comme toujours, tout part de témoignage nombreux, qui font état de manipulations. Lorsqu'on efface la distinction entre for interne et externe permet de démasquer une personnalité manipulatrice". 

Le grand mérite de ce livre est de ne pas cacher les drames, en recherchant à donner une formation médicale, humaine et spirituelle afin de détecter, comprendre et agir. Pour l'auteur, le Saint Pape Jean-Paul II n'a par exemple pas forcément bénéficié d'une formation spécifique et médicale en psychiatrie. En Pologne, les communistes fabriquaient d'ailleurs des faux dossiers pédophiles contre les prêtres. Le discernement fut donc fort difficile. 

L'ouvrage présente, explique et décline soigneusement les différentes personnalités narcissiques, par des cas concrets, d'une personnalité manipulatrice séductrice, d'une autre manipulatrice victimaire ou manipulatrice dictatrice, ou d'une personne qui n'a que des procédés manipulatoires, sans pathologie d'un pervers narcissique. 

La volonté de Pascal Ide est de donner des réponses aux questions qu'on lui pose: "pensez-vous qu'untel est un pervers narcissique ?". Le Père Ide, docteur en médecine, en philosophie et en théologie, parle également de son expérience envers des PN et dit avoir subi leur toxicité. Il invite d'ailleurs à s'interroger soi-même, en distinguant bien des traits manipulateurs (possibilité de conversion) et personnalité manipulatrice, jusqu'au pervers narcissique (si structurelle, incurable). 

Une personnalité narcissique ? étymologie des termes

L'étymologie de pervers narcissique (Wikipedia, article très complet) est transparente: le verbe français "pervertir, qui est apparu en français, d'abord sous la forme "purvertir" vers 1120, vient du latin pervertire, "mettre sens dessus dessous" ou " faire mal tourner". Il a peu à peu pris le sens moral dans le latin chrétien: falsifier (un texte) ou corrompre (un esprit). il est ensuite passé en français avec un sens moral de "convertir au vice", "changer (faire tourner le bien en mal". Avec Freud, il désigne une déviation sexuelle. Le sens employé en psychanalyse est bien-sûr pathologique mais ne désigne pas systématiquement une pathologie de la sexualité ou un abus. 

En 1998, Marie-France Hirigoyens a fait émerger la nation de "harcèlement moral", ce qui a conduit à un exploit par la rapidité, la promulgation d'une loi condamnant cette pratique dans le cadre professionnel. 

Le sens du terme s'est étendu à la violence perverse du quotidien, soit vie conjugal, familiale et scolaire. 

Les Anglos-Saxons parlent de mobbing (to mob, molester) ou bullying (to bully "intimider", ""malmener ou de "harassment, harcèlement, tracasserie). Une PN pratique habituellement et obligatoirement du harcèlement moral. 

Le terme "manipulation" vient du latin médiéval manipulera "conduire par la main", au sens propre "manier avec soin" et au sens figuré "conduire un psychisme là où il ne veut pas". Le sens figuré pose le problème de la liberté de la personne manipulée. 

Pascal Ide nous prend par la main avec grand soin pour nous faire visiter soigneusement les origines, les causes, les critères de discernements, les manière d'agir et de répondre aux manipulations et aux PN, en parlant du cinéma, de la littérature, de la politique, de l'art. Bien des personnalités historiques sont aussi analysées. 

La personnalité narcissique ou l'image cosmique du trou noir

Unknown.jpeg"La personnalité narcissique est, pour prendre une image, un trou noir. Elle brille mais n'illumine pas. En cosmologie, le trou noir est défini comme une étoile d'une telle intensité qu'elle avale tout, et ne donne rien en retour, ni  matière, ni lumière.

Il en va de même pour une personnalité narcissique: d'une côté, elle ne cesse de nourrir son ego, d'étancher sa soif jamais assouvie d'être reconnue, d'être au centre; de l'autre, elle ne pose jamais d'acte totalement gratuit, mais ce qu'elle paraît offrir de la main droite, comme gratification, gratitude ou cadeau, elle entend le récupérer de la main gauche en flatterie, compliment marque d'admiration (par exemple, comme tu es généreux").

Et si elle ne récupère pas sa dose en gratifications narcissiques, elle fait d'amers reproches à celui à qui elle estime avoir donné quelque chose, voir elle l'exclura. La PN est ce soleil noir qui avale et ne redonne rien, n'envisageant de relations que centrées sur elle. Paul-Claude Cacamier parle d'un "fantasme d'auto-engendrement": le narcissique se serait fait tout seul, sa dette est donc nulle et son crédit (la dette que l'autre a envers lui) infini". 

Bien qu'il présente un moi fragile, la PN a un ego surdimensionnée. Elle a un idéal de soi élevé, tyrannique: idéal de perfection, d'infaillibilité, de pouvoir. Il est en permanence satellisé autour de son nombril. 

Enfin il y a la côté pervers, l'absence totale d'empathie, auquel s'ajoute le sadisme. Une PN jouit de voir souffrir l'autre et de la faire souffrir: physiquement, en la battant: psychiquement en l'humiliant, en détruisant son image. 

L'Eglise est sainte, malgré les pécheurs qu'elles renferment

Unknown-2.jpegLa lecture de se livre s'impose. Au sortir la seconde guerre mondiale, l'Eglise disait: "Plus jamais ça". Alors que l'Eglise a passé médiatiquement par un laminage assez conséquent avec des affaires cachées qui sont venues heureusement à la surface, les évêques, les curés, les responsables, et tous les chrétiens doivent être formés et informés pour que les victimes des PN puissent aussi être reconnues. Dans l'Eglise aussi "plus jamais ça". 

Tout en provoquant une souffrance, les propos de Pascal Ide ne sont cependant pas déprimants et ne sont pas accusateurs. La foi en l'Eglise est toujours présente: "l'Eglise qui renferme en son sein des pécheurs, qui est sainte, et, en même temps doit toujours être purifiée, recherche sans cesse la pénitence et le renouvellement" (Concile Vatican II).

Jacques Maritain et le Cardinal Journet du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg sont également convoqués dans les réflexions. Dans l'Eglise du Verbe incarné, le chrétien ne désire que tourner les personnes vers la relation à un autre que soi, Jésus-Chirst, vrai Dieu et vrai homme. 

Jacques Maritain distingue la Personne de l'Eglise et son personnel. Autrement dit, la Personne de l'Eglise est sainte, mais pas toujours son personnel. Voilà pourquoi on peut y rencontrer des PN. Mais l'Eglise est remplie de saints et des saintes et les conseils sages, prudents et fermes de Saint Benoît, de Saint Thérèse d'Avila et même de Pierre Goursat finissent par donner une espérance dans la possibilité d'avoir des responsables formés pour gérer et assainir ces situations corrompues.

Pascal Ide, Manipulateurs. Les personnalités narcissiques; détecter, comprendre, agir. Editions Emmanuel, 2016 - 260 pages. 

Italie: tremblement de terre sur les ondes de Radio Maria

Les tremblements de terre en Italie seraient un très fort rappel de la providence pour retrouver la loi naturelle

images.jpegLes secousses sismiques constituent une «punition divine» pour «l'offense à la famille et à la dignité du mariage, en particulier à travers les unions civiles», a déclaré un religieux sur «Radio Maria», qui a dû quelque jours plus tard prendre ses distances avec le prêtre.

Extraits des propos du Père Cavalcoli diffusés sur Radio Maria: 

1. Quand quelqu'un tombe dans le péché mortel, on pourrait dire que la grâce du baptême s'endort presque, de fait, il la perd. Donc, si par malheur il vient à mourir, il va en enfer, c'est quelque chose d'assez sérieux.

2. Du point de vue théologique ces catastrophes sont une conséquence du péché originel, donc on peut vraiment les considérer comme une punition pour le péché originel - même si le mot ne plaît pas, mais je le dis quand même, c'est une parole biblique, il n'y a aucun problème.

3. on a l'impression que ces infractions qui vont contre la loi divine, pensez à la dignité de la famille, à la dignité du mariage, à la dignité de l'union sexuelle elle-même, [sont] à la limite, non? On a tendance à penser vraiment que nous sommes ici en face - appelons-la ainsi - d'une punition divine, c'est certainement une très fort rappel de la providence, mais pas tant dans le sens - ne disons pas dans le sens punitif, mais dans le sens de l'appel aux consciences, pour retrouver quels sont les principes de la loi naturelle.

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Péché et tremblement de terre: la Secrétairerie d'Etat rectifie le tir

Ces propos choquants, scandaleux, imprécis et erronés font désormais le tour de monde et ont valu heureusement une bonne réponse de Mgr Becciu, le numéro deux de la secrétairerie d'Etat:

il a invité la Radio à «corriger le ton de son langage et se conformer davantage à l'Evangile et au message de miséricorde et de solidarité défendu avec passion par François, spécialement durant l'année jubilaire». La notion d'un Dieu vengeur est  «une vision païenne» remontant «à l'ère pré-chrétienne». Les propos du prêtre sont «offensants pour les croyants et scandaleux pour les non-croyants». Le prélat a demandé « pardon » aux victimes des tremblements de terre après les propos du P. Cavalcoli et a rappelé qu’ils avaient « la solidarité et le soutien » du pape François.

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En bonne théologie, il n'y a absolument aucun lien direct ou indirect avec les lois votées en Italie et les tremblements de terre. Ces théories confuses risquent bien plutôt de provoquer l'athéisme. 

- D'abord, le péché mortel ne nous fait pas perdre la grâce de notre baptême, qui est une marque (un caractère pour l'éternité), mais la grâce sanctifiante, ou l'état de grâce. Puis, pour aller en enfer, il faut le vouloir: "va en enfer celui qui le veut". Le Saint Curé d'Ars disait d'ailleurs qu'il est plus difficile d'aller en enfer que d'être sauvé. La volonté de se confesser au plus vite ou un acte de contrition nous remet déjà dans les bras de Dieu, qui nous laisse d'ailleurs la lumière de la foi pour retourner vers Lui. 

- Ensuite, le péché originel n'est pas un péché personnel, mais un état. Sans le péché originel, nous ne connaîtrions pas le mal, ni la souffrance, ni la mort, et nous vivrions en harmonie avec la création. C'est en ce sens que l'état de notre monde actuel est d'abord une conséquence du péché originel. Mais ces tremblements de terre ne sont nullement une conséquence directe du péché originel. 

- Enfin, Dieu n'est pas un Dieu punisseur, vengeur, mais un Dieu Père. Il suffit de regarder la croix pour voir qu'il vient porter le mal avec nous. 

Ces bêtises sont en faite une excellente occasion de relire le catéchisme de l'Eglise catholique. 

EN BREF

413 " Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de la perte des vivants (...). C’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde " (Sg 1, 13 ; 2, 24).

414 Satan ou le diable et les autres démons sont des anges déchus pour avoir librement refusé de servir Dieu et son dessein. Leur choix contre Dieu est définitif. Ils tentent d’associer l’homme à leur révolte contre Dieu.

415 " Établi par Dieu dans un état de sainteté, l’homme séduit par le Malin, dès le début de l’histoire, a abusé de sa liberté, en se dressant contre Dieu et en désirant parvenir à sa fin hors de Dieu " (GS 13, § 1).

416 Par son péché, Adam, en tant que premier homme, a perdu la sainteté et la justice originelles qu’il avait reçues de Dieu non seulement pour lui, mais pour tous les humains.

417 A leur descendance, Adam et Eve ont transmis la nature humaine blessée par leur premier péché, donc privée de la sainteté et la justice originelles. Cette privation est appelée " péché originel ".

418 En conséquence du péché originel, la nature humaine est affaiblie dans ses forces, soumise à l’ignorance, à la souffrance et à la domination de la mort, et inclinée au péché (inclination appelée " concupiscence ").

419 " Nous tenons donc, avec le Concile de Trente, que le péché originel est transmis avec la nature humaine, ‘non par imitation, mais par propagation’, et qu’il est ainsi ‘propre à chacun’ " (SPF 16).

420 La victoire sur le péché remportée par le Christ nous a donné des biens meilleurs que ceux que le péché nous avait ôtés : " La où le péché a abondé, la grâce a surabondé " (Rm 5, 20).

421 " Pour la foi des chrétiens, ce monde a été fondé et demeure conservé par l’amour du créateur ; il est tombé, certes, sous l’esclavage du péché, mais le Christ, par la Croix et la Résurrection, a brisé le pouvoir du Malin et l’a libéré... " (GS 2, § 2).

Le péché mortel

1855 Le péché mortel détruit la charité dans le cœur de l’homme par une infraction grave à la loi de Dieu ; il détourne l’homme de Dieu, qui est sa fin ultime et sa béatitude en Lui préférant un bien inférieur.

Le péché véniel laisse subsister la charité, même s’il l’offense et la blesse.

1856 Le péché mortel, attaquant en nous le principe vital qu’est la charité, nécessite une nouvelle initiative de la miséricorde de Dieu et une conversion du cœur qui s’accomplit normalement dans le cadre du sacrement de la Réconciliation :

Lorsque la volonté se porte à une chose de soi contraire à la charité par laquelle on est ordonné à la fin ultime, le péché par son objet même a de quoi être mortel... qu’il soit contre l’amour de Dieu, comme le blasphème, le parjure, etc. ou contre l’amour du prochain, comme l’homicide, l’adultère, etc ... En revanche, lorsque la volonté du pécheur se porte quelquefois à une chose qui contient en soi un désordre mais n’est cependant pas contraire à l’amour de Dieu et du prochain, tel que parole oiseuse, rire superflu, etc., de tels péchés sont véniels (S. Thomas d’A., s. th. 1-2, 88, 2).

1857 Pour qu’un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises : " Est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave, et qui est commis en pleine conscience et de propos délibéré " (RP 17).

1858 La matière grave est précisée par les Dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche : " Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère " (Mc 10, 18). La gravité des péchés est plus ou moins grande : un meurtre est plus grave qu’un vol. La qualité des personnes lésées entre aussi en ligne de compte : la violence exercée contre les parents est de soi plus grave qu’envers un étranger.

1859 Le péché mortel requiert pleine connaissance et entier consentement. Il présuppose la connaissance du caractère peccamineux de l’acte, de son opposition à la Loi de Dieu. Il implique aussi un consentement suffisamment délibéré pour être un choix personnel. L’ignorance affectée et l’endurcissement du cœur (cf. Mc 3, 5-6 ; Lc 16, 19-31) ne diminuent pas, mais augmentent le caractère volontaire du péché.

1860 L’ignorance involontaire peut diminuer sinon excuser l’imputabilité d’une faute grave. Mais nul n’est censé ignorer les principes de la loi morale qui sont inscrits dans la conscience de tout homme. Les impulsions de la sensibilité, les passions peuvent également réduire le caractère volontaire et libre de la faute, de même que des pressions extérieures ou des troubles pathologiques. Le péché par malice, par choix délibéré du mal, est le plus grave.

1861 Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l’amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. Cependant si nous pouvons juger qu’un acte est en soi une faute grave, nous devons confier le jugement sur les personnes à la justice et à la miséricorde de Dieu.

III. Le péché originel

L’épreuve de la liberté

396 Dieu a créé l’homme à son image et l’a constitué dans son amitié. Créature spirituelle, l’homme ne peut vivre cette amitié que sur le mode de la libre soumission à Dieu. C’est ce qu’exprime la défense faite à l’homme de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, " car du jour où tu en mangeras, tu mourras " (Gn 2, 17). " L’arbre de la connaissance du bien et du mal " (Gn 2, 17) évoque symboliquement la limite infranchissable que l’homme, en tant que créature, doit librement reconnaître et respecter avec confiance. L’homme dépend du Créateur, il est soumis aux lois de la création et aux normes morales qui règlent l’usage de la liberté.

Le premier péché de l’homme

397 L’homme, tenté par le diable, a laissé mourir dans son cœur la confiance envers son créateur (cf. Gn 3, 1-11) et, en abusant de sa liberté, a désobéi au commandement de Dieu. C’est en cela qu’a consisté le premier péché de l’homme (cf. Rm 5, 19). Tout péché, par la suite, sera une désobéissance à Dieu et un manque de confiance en sa bonté.

398 Dans ce péché, l’homme s’est préféré lui-même à Dieu, et par là même, il a méprisé Dieu : il a fait choix de soi-même contre Dieu, contre les exigences de son état de créature et dès lors contre son propre bien. Constitué dans un état de sainteté, l’homme était destiné à être pleinement " divinisé " par Dieu dans la gloire. Par la séduction du diable, il a voulu " être comme Dieu " (cf. Gn 3, 5), mais " sans Dieu, et avant Dieu, et non pas selon Dieu " (S. Maxime le Confesseur, ambig. : PG 91, 1156C).

399 L’Écriture montre les conséquences dramatiques de cette première désobéissance. Adam et Eve perdent immédiatement la grâce de la sainteté originelle (cf. Rm 3, 23). Ils ont peur de ce Dieu (cf. Gn 3, 9-10) dont ils ont conçu une fausse image, celle d’un Dieu jaloux de ses prérogatives (cf. Gn 3, 5).

400 L’harmonie dans laquelle ils étaient, établie grâce à la justice originelle, est détruite ; la maîtrise des facultés spirituelles de l’âme sur le corps est brisée (cf. Gn 3, 7) ; l’union de l’homme et de la femme est soumise à des tensions (cf. Gn 3, 11-13) ; leurs rapports seront marqués par la convoitise et la domination (cf. Gn 3, 16). L’harmonie avec la création est rompue : la création visible est devenue pour l’homme étrangère et hostile (cf. Gn 3, 17. 19). A cause de l’homme, la création est soumise " à la servitude de la corruption " (Rm 8, 20). Enfin, la conséquence explicitement annoncée pour le cas de la désobéissance (cf. Gn 2, 17) se réalisera : l’homme " retournera à la poussière de laquelle il est formé " (Gn 3, 19). La mort fait son entrée dans l’histoire de l’humanité (cf. Rm 5, 12).

401 Depuis ce premier péché, une véritable " invasion " du péché inonde le monde : le fratricide commis par Caïn sur Abel (cf. Gn 4, 3-15) ; la corruption universelle à la suite du péché (cf. Gn 6, 5. 12 ; Rm 1, 18-32) ; de même, dans l’histoire d’Israël, le péché se manifeste fréquemment, surtout comme une infidélité au Dieu de l’alliance et comme transgression de la Loi de Moïse ; après la Rédemption du Christ aussi, parmi les chrétiens, le péché se manifeste de nombreuses manières (cf. 1 Co 1-6 ; Ap 2-3). L’Écriture et la Tradition de l’Église ne cessent de rappeler la présence et l’universalité du péché dans l’histoire de l’homme :

Ce que la révélation divine nous découvre, notre propre expérience le confirme. Car l’homme, s’il regarde au-dedans de son cœur, se découvre également enclin au mal, submergé de multiples maux qui ne peuvent provenir de son Créateur, qui est bon. Refusant souvent de reconnaître Dieu comme son principe, l’homme a, par le fait même, brisé l’ordre qui l’orientait à sa fin dernière, et, en même temps, il a rompu toute harmonie, soit par rapport à lui-même, soit par rapport aux autres hommes et à toute la création (GS 13, § 1).

Conséquences du péché d’Adam pour l’humanité

402 Tous les hommes sont impliqués dans le péché d’Adam. S. Paul l’affirme : " Par la désobéissance d’un seul homme, la multitude (c’est-à-dire tous les hommes) a été constituée pécheresse " (Rm 5, 19) : " De même que par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort est passée en tous les hommes, du fait que tous ont péché... " (Rm 5, 12). A l’universalité du péché et de la mort l’apôtre oppose l’universalité du salut dans le Christ : " Comme la faute d’un seul a entraîné sur tous les hommes une condamnation, de même l’œuvre de justice d’un seul (celle du Christ) procure à tous une justification qui donne la vie " (Rm 5, 18).

403 A la suite de S. Paul l’Église a toujours enseigné que l’immense misère qui opprime les hommes et leur inclination au mal et à la mort ne sont pas compréhensibles sans leur lien avec le péché d’Adam et le fait qu’il nous a transmis un péché dont nous naissons tous affectés et qui est " mort de l’âme " (cf. Cc. Trente : DS 1512). En raison de cette certitude de foi, l’Église donne le Baptême pour la rémission des péchés même aux petits enfants qui n’ont pas commis de péché personnel (cf. Cc. Trente : DS 1514).

404 Comment le péché d’Adam est-il devenu le péché de tous ses descendants ? Tout le genre humain est en Adam " comme l’unique corps d’un homme unique " (S. Thomas d’A., mal. 4, 1) Par cette " unité du genre humain " tous les hommes sont impliqués dans le péché d’Adam, comme tous sont impliqués dans la justice du Christ. Cependant, la transmission du péché originel est un mystère que nous ne pouvons pas comprendre pleinement. Mais nous savons par la Révélation qu’Adam avait reçu la sainteté et la justice originelles non pas pour lui seul, mais pour toute la nature humaine : en cédant au tentateur, Adam et Eve commettent un péché personnel, mais ce péché affecte la nature humaine qu’ils vont transmettre dans un état déchu (cf. Cc. Trente : DS 1511-1512). C’est un péché qui sera transmis par propagation à toute l’humanité, c’est-à-dire par la transmission d’une nature humaine privée de la sainteté et de la justice originelles. Et c’est pourquoi le péché originel est appelé " péché " de façon analogique : c’est un péché " contracté " et non pas " commis ", un état et non pas un acte.

405 Quoique propre à chacun (cf. Cc. Trente : DS 1513), le péché originel n’a, en aucun descendant d’Adam, un caractère de faute personnelle. C’est la privation de la sainteté et de la justice originelles, mais la nature humaine n’est pas totalement corrompue : elle est blessée dans ses propres forces naturelles, soumise à l’ignorance, à la souffrance et à l’empire de la mort, et inclinée au péché (cette inclination au mal est appelée " concupiscence "). Le Baptême, en donnant la vie de la grâce du Christ, efface le péché originel et retourne l’homme vers Dieu, mais les conséquences pour la nature, affaiblie et inclinée au mal, persistent dans l’homme et l’appellent au combat spirituel.

406 La doctrine de l’Église sur la transmission du péché originel s’est précisée surtout au cinquième siècle, en particulier sous l’impulsion de la réflexion de S. Augustin contre le pélagianisme, et au seizième siècle, en opposition à la Réforme protestante. Pélage tenait que l’homme pouvait, par la force naturelle de sa volonté libre, sans l’aide nécessaire de la grâce de Dieu, mener une vie moralement bonne ; il réduisait ainsi l’influence de la faute d’Adam à celle d’un mauvais exemple. Les premiers réformateurs protestants, au contraire, enseignaient que l’homme était radicalement perverti et sa liberté annulée par le péché des origines ; ils identifiaient le péché hérité par chaque homme avec la tendance au mal (concupiscentia), qui serait insurmontable. L’Église s’est spécialement prononcée sur le sens du donné révélé concernant le péché originel au deuxième Concile d’Orange en 529 (cf. DS 371-372) et au Concile de Trente en 1546 (cf. DS 1510-1516).

Un dur combat...

407 La doctrine sur le péché originel – liée à celle de la Rédemption par le Christ – donne un regard de discernement lucide sur la situation de l’homme et de son agir dans le monde. Par le péché des premiers parents, le diable a acquis une certaine domination sur l’homme, bien que ce dernier demeure libre. Le péché originel entraîne " la servitude sous le pouvoir de celui qui possédait l’empire de la mort, c’est-à-dire du diable " (Cc. Trente : DS 1511 ; cf. He 2, 14). Ignorer que l’homme a une nature blessée, inclinée au mal, donne lieu à de graves erreurs dans le domaine de l’éducation, de la politique, de l’action sociale (cf. CA 25) et des mœurs.

408 Les conséquences du péché originel et de tous les péchés personnels des hommes confèrent au monde dans son ensemble une condition pécheresse, qui peut être désignée par l’expression de Saint Jean : " le péché du monde " (Jn 1, 29). Par cette expression on signifie aussi l’influence négative qu’exercent sur les personnes les situations communautaires et les structures sociales qui sont le fruit des péchés des hommes (cf. RP 16).

409 Cette situation dramatique du monde qui " tout entier gît au pouvoir du mauvais " (1 Jn 5, 19 ; cf. 1 P 5, 8) fait de la vie de l’homme un combat :

Un dur combat contre les puissances des ténèbres passe à travers toute l’histoire des hommes ; commencé dès les origines, il durera, le Seigneur nous l’a dit, jusqu’au dernier jour. Engagé dans cette bataille, l’homme doit sans cesse combattre pour s’attacher au bien ; et non sans grands efforts, avec la grâce de Dieu, il parvient à réaliser son unité intérieure (GS 37, § 2).

IV. " Tu ne l’as pas abandonné au pouvoir de la mort "

410 Après sa chute, l’homme n’a pas été abandonné par Dieu. Au contraire, Dieu l’appelle (cf. Gn 3, 9) et lui annonce de façon mystérieuse la victoire sur le mal et le relèvement de sa chute (cf. Gn 3, 15). Ce passage de la Genèse a été appelé " Protévangile ", étant la première annonce du Messie rédempteur, celle d’un combat entre le serpent et la Femme et de la victoire finale d’un descendant de celle-ci.

411 La tradition chrétienne voit dans ce passage une annonce du " nouvel Adam " (cf. 1 Co 15, 21-22. 45) qui, par son " obéissance jusqu’à la mort de la Croix " (Ph 2, 8) répare en surabondance la désobéissance d’Adam (cf. Rm 5, 19-20). Par ailleurs, de nombreux Pères et docteurs de l’Église voient dans la femme annoncée dans le " protévangile " la mère du Christ, Marie, comme " nouvelle Eve ". Elle a été celle qui, la première et d’une manière unique, a bénéficié de la victoire sur le péché remportée par le Christ : elle a été préservée de toute souillure du péché originel (cf. Pie IX : DS 2803) et durant toute sa vie terrestre, par une grâce spéciale de Dieu, elle n’a commis aucune sorte de péché (cf. Cc. Trente : DS 1573).

412 Mais pourquoi Dieu n’a-t-il pas empêché le premier homme de pécher ? S. Léon le Grand répond : " La grâce ineffable du Christ nous a donné des biens meilleurs que ceux que l’envie du démon nous avait ôtés " (serm. 73, 4 : PL 54, 396). Et S. Thomas d’Aquin : " Rien ne s’oppose à ce que la nature humaine ait été destinée à une fin plus haute après le péché. Dieu permet, en effet, que les maux se fassent pour en tirer un plus grand bien. D’où le mot de S. Paul : ‘Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé’ (Rm 5, 20). Et le chant de l’‘Exultet’ : ‘O heureuse faute qui a mérité un tel et un si grand Rédempteur’ " (S. Thomas d’A., s. th. 3, 1, 3, ad 3 ; l’Exsultet chante ces paroles de saint Thomas).

 

jeudi, 03 novembre 2016

Prendre soin d'embryons d'animaux, c'est bien, mais des humains, c'est vachement mieux !

Prendre soin des embryons d'animaux, c'est bien, mais des humains, c'est vachement mieux

20 minutes

Des images horribles qui jettent un nouveau coup de projecteur sur des pratiques très critiquables de certains abattoirs.

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Une vidéo de l’association de protection animale L214 relayée par Le Monde montre comment l’abattoir de Limoges se « débarrasse » de fœtus de vaches qui ont été préalablement abattues.

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Une vidéo très courte présente le professeur Jérôme Lejeune, grand généticien et médecin, dont le procès en béatification est en cours, qui s'est battu pour que les embryons humains ne soient pas abattus. 

 

Le serment d'Hyppocrate (IVème s.avant J.-C.)

« Je jure par Apollon, médecin, par Asclépios, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l'engagement suivants :

Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon savoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s'ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement.

Je ferai part de mes préceptes, des leçons orales et du reste de l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre.

Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif.

Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l'opération de la taille, je la laisserai aux gens qui s'en occupent. Dans quelque maison que j'entre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves.

Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. Si je remplis ce serment sans l'enfreindre, qu'il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes ; si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire ! »

Jubilé de la Miséricorde à Rome: 20 millions de pèlerins

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Alors que l'Année Sainte va toucher à sa fin, Rome a déjà accueilli près de 20 millions de pèlerins

source: FarodiRoma

le samedi 22 octobre, pour la fête de Saint Jean-Paul II, 93 000 personnes ont assisté à l'audience pontificale

Le Pape demande une condamnation claire de la violence de la part des religions

Le Pape demande une condamnation claire de la violence de la part des religions

Lien - AFP

Le pape François, qui recevait jeudi au Vatican 200 représentants internationaux de diverses religions, a appelés à condamner clairement la violence et le terrorisme.

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Pour information: La FSSPX (France) condamne (sic!) la déclaration conjointe entre le Pape et les luthériens

"Le démon travaille beaucoup aujourd'hui, en divisant et en opposant les uns aux autres. Nous sommes là pour entourer le Pape."

Cardinal Robert Sarah

Déclaration conjointe entre le pape et l’église luthérienne :

Communiqué du Supérieur du District de France de la FSSPX – 2 nov. 2016

christian_bouchacourt_fsspx.jpgA la lecture de la déclaration conjointe que le pape a faite avec les représentants de l’église luthérienne en Suède le 31 octobre, à l’occasion du cinquième centenaire de la révolte de Luther contre l’Église catholique, notre douleur est à son comble.

En présence du véritable scandale que représente une telle déclaration où s’enchaînent les erreurs historiques, de graves atteintes à la prédication de la foi catholique et un faux humanisme source de tant de maux, nous ne pouvons rester silencieux.

Sous le fallacieux prétexte de l’amour du prochain et le souhait d’une unité factice et illusoire, la foi catholique est sacrifiée sur l’autel de l’œcuménisme qui met en péril le salut des âmes. Les erreurs les plus énormes et la vérité de Notre-Seigneur Jésus-Christ sont mises sur le même pied d’égalité.

Comment « pouvons-nous être reconnaissants pour les dons spirituels et théologiques reçus à travers la Réforme », alors que Luther a manifesté une haine diabolique envers le Souverain Pontife, un mépris blasphématoire envers le saint sacrifice de la messe, ainsi qu’un refus de la grâce salvatrice de Notre-Seigneur Jésus-Christ ? Il a aussi détruit la doctrine eucharistique en refusant la transsubstantiation, détourné les âmes de la très Sainte Vierge Marie et nié l’existence du Purgatoire.

Non, le protestantisme n’a rien apporté au catholicisme ! Il a ruiné l’unité de la chrétienté, séparé des pays entiers de l’Église catholique, plongé des âmes dans l’erreur mettant en péril leur salut éternel. Nous, catholiques, voulons que les protestants reviennent vers l’unique bercail du Christ qu’est l’Église catholique et prions à cette intention.

En ces jours où nous célébrons tous les saints, nous en appelons à saint Pie V, saint Charles Borromée, saint Ignace et saint Pierre Canisius qui ont combattu héroïquement l’hérésie protestante et sauvé l’Église catholique.

Nous invitons les fidèles du District de France à prier et à faire pénitence pour le Souverain Pontife afin que Notre-Seigneur, dont il est le Vicaire, le préserve de l’erreur et le garde dans la vérité dont il est le gardien.

J’invite les prêtres du district à célébrer une messe de réparation et à organiser une Heure Sainte devant le Très Saint Sacrement pour demander pardon pour ces scandales et supplier Notre-Seigneur d’apaiser la tempête qui secoue l’Église depuis plus d’un demi-siècle.

Notre-Dame, Secours des chrétiens, sauvez l’Église catholique et priez pour nous !

Abbé Christian BOUCHACOURT, Supérieur du District de France de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X

Suresnes, le 2 novembre 2016, commémoration de tous les fidèles défunts

Source : La Porte Latine du 2 novembre 2016

Note: C'est assez contradictoire de faire exactement comme Martin Luther, dénoncer le Pape et les évêques en communion avec lui, certes sur d'autres aspects: oecuménisme, liberté religieuse, liturgie, dialogue inter-religieux, la présence de l'Eglise dans le monde de ce temps. Mgr Lefebvre et ses disciples agissent de fait, sur d'autres sujets, comme Luther. 

Opposition au Pape François: l'affaire Williamson semble continuer

Unknown.jpegDans son livre "dernières conversations" avec Peter Seewald, le Pape émérite Benoît XVI répond sur la tempête médiatique de la fameuse levée des excommunications des 4 évêques de la FSSPX.

En regard avec les propos négationnistes de Williamson, Benoît XVI n'était pas au courant de l'explosion que cela allait enclencher. 

Pape Benoît XVI: Ecclesia Dei fut seul responsable de l'affaire Williamson

Réponse du Pape émérite, qui dégage de fait les responsabilités:

images.jpeg"A la suite de cette affaire, j'ai entièrement réorganisé la Commission Ecclesia Dei, qui était responsable de ce qui s'était passé. Parce que j'en conclu que son fonctionnement laissait à désirer. Je considère que seule cette commission est fautive. Et je l'ai entièrement réformée".

Pas étonnant que la nébuleuse des critiques du gouvernement du Pape actuel, notamment sur la nomination des nouveaux membres de la congrégation pour la discipline des sacrements se fasse toujours entendre. Ce murmure ne vient ni du Cardinal Ouellet, ni Cardinal Burke ou du Cardinal Ranjith, pas plus que de l''excellent Cardinal Sarah.  

Avec Ecclesia Dei, renouvelé par le Pape émérite et qui dépend désormais de la Congrégation de la foi depuis 2009, "des anciennes frites" ont certes été retirées, mais l'huile continue sans doute  d'éclabousser. 

 

Le Cardinal Sarah et son union avec le Saint-Père

images-1.jpeg"Le démon travaille beaucoup aujourd'hui, en divisant et en opposant les uns aux autres. Nous sommes là pour entourer le Pape."

Cardinal Robert Sarah

source: Père Jean Baptiste Nadler

Tremblement de terre: le Pape a téléphoné à l'archevêque Renato Boccardo

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La cathédrale de Norcia s'est écroulée

Au téléphone, le Pape m'a dit que durant le voyage en Scandinavie, il pensait intensément à nous et suivait dans les détails toutes les nouvelles relatives au tremblement de terre. Il m'a demandé comment allait les personnes, m'a dit de leur apporter ses cordiales salutations, avec ses encouragements et sa bénédiction. De plus le Pape m'a chargé de leur dire que le Saint-Père ne les oublie pas et qu'il pense très intensément à eux. 

Beaucoup d'habitants doivent trouver un abri, une maison, un refuge dans une région qui connait des forts effondrements de bâtiments.