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La Cardinal Sarah et La Force du Silence: la réforme de la liturgie se fera quand et comme Dieu le voudra

Unknown-1.jpegCardinal Sarah: la réforme de la liturgie se fera quand et comme Dieu le voudra

« Ce que je vais dire maintenant n’entre pas en contradiction avec ma soumission et mon obéissance à l’autorité suprême de l’Église »

« Mais voici mon espérance : si Dieu le veut, quand Il le voudra et comme Il le voudra, en liturgie, la réforme de la réforme se fera. Malgré les grincements de dents, elle adviendra, car il en va de l’avenir de l’Église ».

Le cardinal Sarah, préfet de la Congrégation qui veille sur la liturgie, a exprimé son souhait d’une réforme en douceur, sans bouleversments, pour retrouver l’importance du « silence » dans la liturgie, souvent trop « bavarde ».

Pour un homme de Dieu qui fut contredit médiatiquement par la salle de presse du Saint-Siège, c'est simplement courageux, claire et limpide. Il continue de développer avec espérance et fidélité la riche et profonde pensée liturgique de Joseph Ratzinger. 

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source: compte Facebook de Nicolas Diat

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Propos de son Eminence le Cardinal Sarah en juillet dernier à Londres:

(Sacra Liturgia à Londres, du 5 au 8 juillet 2016, en présence du cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements)

Liturgie et Réforme: l'appel de Londres du Cardinal Sarah

Unknown.jpeg"Je veux lancer un appel à tous les prêtres. Peut-être avez-vous lu mon article dans L’Osservatore Romano il y a un an, ou mon entretien donné au journal Famille chrétienne au mois de mai de cette année. A chaque fois, j’ai dit qu’il est de première importance de retourner aussi vite que possible à une orientation commune des prêtres et des fidèles, tournés ensemble dans la même direction – vers l’est ou du moins vers l’abside – vers le Seigneur qui vient, dans toutes les parties du rite où l’on s’adresse au Seigneur. Cette pratique est permise par les règles liturgiques actuelles. Cela est parfaitement légitime dans le nouveau rite. En effet, je pense qu’une étape cruciale est de faire en sorte que le Seigneur soit au centre des célébrations.

Aussi, chers frères dans le sacerdoce, je vous demande de mettre en œuvre cette pratique partout où cela sera possible, avec la prudence et la pédagogie nécessaire, mais aussi avec la confiance, en tant que prêtres, que c’est une bonne chose pour l’Eglise et pour les fidèles. Votre appréciation pastorale déterminera comment et quand cela sera possible, mais pourquoi ne pas commencer le premier dimanche de l’Avent de cette année, quand nous attendons le « Seigneur [qui] va venir sans tarder » (cf l’introït du mercredi de la première semaine de l’Avent) ? Chers frères dans le sacerdoce, prêtons l’oreille aux lamentations de Dieu proclamées par le prophète Jérémie : « Car ils m’ont tourné le dos » (Jr 2,27). Tournons-nous à nouveau vers le Seigneur !

Je voudrais aussi lancer un appel à mes frères évêques : conduisez vos prêtres et vos fidèles vers le Seigneur de cette façon, particulièrement lors des grandes célébrations de votre diocèse et dans votre cathédrale. Formez vos séminaristes à cette réalité : nous ne sommes pas appelés à la prêtrise pour être au centre du culte nous-mêmes, mais pour conduire les fidèles au Christ comme de fidèles compagnons. Encouragez cette simple, mais profonde réforme dans vos diocèses, vos cathédrales, vos paroisses et vos séminaires. En tant qu’évêques, nous avons une grande responsabilité, et un jour nous devrons en rendre compte au Seigneur."

La réponse de Mgr Rey :

"C’est avec une grande joie que nous avons appris aujourd’hui que le Saint-Père vous a demandé d’initier une étude de la « réforme » de la réforme liturgique qui suivit le Concile, et d’étudier les possibilités d’un enrichissement mutuel entre l’ancienne et la nouvelle forme du rit romain, ce que le pape Benoît XVI avait évoqué le premier.

Eminence, votre appel à ce que nous « retournions dès que possible à une orientation commune » dans nos célébrations liturgiques « vers l’Orient ou au moins vers l’abside, là où vient le Seigneur », est une invitation à redécouvrir radicalement quelque chose qui est à la racine même de la liturgie chrétienne. Cela exige de nous de réaliser une fois encore, dans toutes nos célébrations, que la liturgie chrétienne est essentiellement orientée vers le Christ dont nous attendons la venue avec une espérance joyeuse.

Monsieur le Cardinal, je suis seulement un évêque et ne représente qu’un diocèse du sud de la France. Mais afin de répondre à votre appel, je souhaite dire dès à présent que j’aurai l’occasion de célébrer la sainte messe ad orientem, vers le Seigneur qui vient, dans la cathédrale de Toulon lors du dernier dimanche de l’Avent, et chaque fois que l’occasion opportune se présentera. Avant l’Avent, j’adresserai un message à mes prêtres et aux fidèles à ce sujet pour expliquer ma décision. Je les encouragerai à suivre cet exemple. En tant que chef et pasteur de mon diocèse, je leur demanderai de recevoir mon témoignage personnel, dans l’idée de faire leur faire redécouvrir, par la pratique de la messe orientée, la primauté de la grâce au cours des célébrations. J’expliquerai que ce changement est utile pour se rappeler la nature essentiel du culte chrétien : tout doit être toujours tourné vers le Seigneur."

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samedi, 08 octobre 2016 | Lien permanent

Le Cardinal Müller et la réforme de la Curie romaine

Cardinal Müller: critères théologiques pour une réforme de l’Eglise et de la Curie romaine

 
 
Gerhard Müller

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La purification du Temple

L’ Eglise a à cœur l’Evangile, la vérité, le salut. L’histoire nous a enseigné qu’à chaque fois que l’Eglise s’est libérée de la mentalité mondaine et des modèles terrestres d’exercice du pouvoir, s’est ouverte la voie de son renouveau spirituel en Jésus Christ, sa tête et source de vie. Le point de référence de l’enseignement, de la vie et de la constitution de l’Eglise n’est pas le dominium des rois, mais le ministerium des apôtres: «Ce n’est pas que nous entendions régenter votre foi. Non, nous contribuons à votre joie; car, pour la foi, vous tenez bon» (II Corinthiens 1, 24).
 
Cela ressort dans toutes les tentatives de réforme, in capite et in membris, comme par exemple dans le renouveau grégorien du XIe siècle, dans la réforme du concile de Trente du XVIe siècle, ou dans le nouveau printemps de l’Eglise avec le Concile Vatican II, dans lequel ont conflué les mouvements de renouveau biblique, patristique, liturgique et ecclésiologique des XIXe et XXe siècle.
 
Réforme de la Curie romaine: le pouvoir temporel, les Eglises d'Etat
 
Le pouvoir temporel du Pape et des princes-évêques s’est parfois superposé à la mission spirituelle de l’Eglise. Dans le lien entre pouvoir politique et service spirituel est souvent apparue l’influence corruptrice de critères caractérisés par le pouvoir et le prestige. Encore plus dévastateurs furent les systèmes à l’époque moderne des Eglises d’Etat, présentes par exemple dans le gallicanisme, dans le fébronianisme et dans le joséphisme, ainsi que la soumission de l’Église à la raison d’Etat à travers le patronage royal dans les empires espagnol et portugais. Mais l’Eglise reçut sa véritable signification non pas d’un consensus social, de la fonction du christianisme comme religion civile ou de contacts avec les représentants du pouvoir politique, mais de la Parole même de salut adressée aux hommes, en particulier aux pauvres dans les périphéries de la vie.
 
Le Seigneur a institué l’Eglise comme sacrement universel de salut pour le monde, afin que «tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité» (1 Tm 2, 4). L’Eglise ne pourra se comprendre elle-même et ne pourra se justifier devant le monde selon des normes de pouvoir, de recherche et de prestige: la réflexion sur la nature et sur la mission de l’Eglise de Dieu est, donc, la base et le présupposé de toute véritable réforme.
 
Face à la fragilité des hommes, existe toujours la tentation de spiritualiser l’Eglise, c’est-à-dire de la reléguer à un domaine de simples idéaux et rêves, au-delà de l’abîme de la tentation, du péché, de la mort et du diable, comme si, pour arriver à la gloire de la résurrection, nous ne devions pas traverser la vallée de la souffrance et de la douleur.
 
Selon une certaine analogie qu'il est possible d’établir avec l’incarnation du Verbe de Dieu, l’Eglise formé une unité intérieure de communauté spirituelle et une assemblée visible, servant ainsi à l’Esprit de Dieu comme signe et instrument de salut, dans le but de poursuivre l’œuvre du Christ parmi les hommes. L’Eglise est donc sainte et sanctifiante parce qu’elle est sanctifiée par Dieu; en ce qui concerne les hommes dans leur pèlerinage de foi, elle «est toujours appelée à se purifier, poursuivant constamment son effort de pénitence et de renouvellement» (Lumen gentium, n. 8).
 
Réforme de la Curie romaine: se libérer des formes de mondanité
 
Dans ce sens, Benoît XVI a parlé de la nécessité d’une Ent-Weltlichung de l’Eglise, c’est-à-dire de sa libération de formes de mondanité. Le Pape François a poursuivi de façon résolue cette pensée en parlant de l’Eglise pauvre et pour les pauvres: l’Eglise ne doit jamais céder à la tentation d’une auto-sécularisation, en s’adaptant à la société séculaire et à une vie sans Dieu.
 
Dans le discours à la Curie pour les vœux de Noël de 2014, le Saint-Père a souligné la prédominance absolue de la finalité spirituelle de l’Eglise sur tout moyen terrestre, qui ne doit jamais devenir une fin en soi. Ce discours représente une exhortation spirituelle et un examen de conscience pour toute l’Eglise. Ce n’est pas la grandeur des biens de l’Eglise ou le nombre d’employés dans nos structures administratives qui constitue la boussole qui oriente le renouveau de l’Eglise: c’est en revanche, l’esprit d’amour dans la force duquel l’Eglise sert les hommes à travers la prédication, les sacrements et la charité. La réforme de la Curie romaine, déjà débattue lors des congrégations précédant le conclave de 2013, doit être exemplaire pour le renouveau spirituel de toute l’Eglise.
 
La Curie romaine est une institution spirituelle
 
La Curie n’est pas une simple structure administrative, mais essentiellement une institution spirituelle enracinée dans la mission spécifique de l’Eglise de Rome, sanctifiée par le martyre des apôtres Pierre et Paul: «Dans l’exercice de son pouvoir suprême, plénier et immédiat sur l’Eglise universelle, le Pontife romain se sert des dicastères de la Curie romaine; c’est donc en son nom et par son autorité que ceux-ci remplissent leur tâche pour le bien des Eglises et le service des pasteurs sacrés» (Christus Dominus, n. 9). En partant de cette description théologique, le Concile Vatican Il lui-même a encouragé une réorganisation de la Curie conforme à notre époque.
 
La structure d’organisation et le fonctionnement de la Curie dépendent de la mission spécifique de l’Evêque de Rome. Successeur de Pierre, il est le «principe perpétuel et visible et le fondement de l’unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles» (Lumen gentium, n. 23), institué par le Christ pour son Eglise. Etant donné que ce n’est qu’à la lumière de la foi révélée que nous sommes en mesure de distinguer l’Eglise d’une quelconque communauté religieuse de nature purement humaine, ainsi, ce n’est que dans la foi que nous réussissons à comprendre que le Pape et les évêques jouissent d’un pouvoir sacramentel et médiateur du salut qui nous lie à Dieu. Telle est précisément la qualité qui distingue les pasteurs de l’Eglise d’autres formes d’autorité que chaque communauté religieuse se donne pour des raisons sociologiques et d’organisation.
 
Les évêques sont des vicaires et des légats du Christ
 
Dans l’Eglise locale, l’évêque, constitué par l’Esprit Saint, n’est pas un délégué ou un représentant du Pape, mais il est le vicaire et le légat du Christ, principe et fondement d’unité dans l’Eglise qui lui est confiée. La doctrine du primat du Pape et de la collégialité des évêques doit être entendue comme expression de la sollicitude commune pour toute l’Eglise, entendue dans sa qualité de communio ecclesiarum. C’est pourquoi, la relation entre Eglise universelle et Eglise particulière ne peut être comparée à celle qui existe entre des organisations profanes. L’Eglise universelle ne naît pas comme somme des Eglises particulières, et les Eglises particulières ne sont pas non plus de simples succursales de l’Eglise universelle: il existe au contraire une intériorité mutuelle entre l’Eglise universelle et les Eglises particulières. L’Eglise est le corps du Christ, elle est guidée et représentée par le collège des évêques cum et sub Petro.
 
Par son martyre, saint Pierre a lié la papauté à Rome
 
Le Pape, en rendant visible l’unité et l’indivisibilité de l’épiscopat et de l’Eglise tout entière, préside dans le même temps à l’Eglise locale de Rome. En raison de l’œuvre de Pierre comme Evêque de Rome, et surtout grâce à son martyre, le primat est lié pour toujours à l’Eglise de Rome. De même que «l’évêque est dans l’Eglise et l’Eglise dans l’évêque» (Cyprien, Epistulae, 66, 8), ainsi, l’Evêque de Rome lui non plus n’est jamais pasteur de l’Eglise universelle sans son lien avec l’Eglise de Rome. De même que la tête ne peut être séparée du corps, ainsi, le lien de l’Evêque de Rome avec l’Eglise de Rome est indissoluble. C’est pourquoi, la Tradition parle du primat «de l’Eglise de Rome». Le Pape n’exerce le primat qu’avec l’Eglise romaine.
 
Chef visible de l’Eglise de Rome, le Pape est, dans le même temps, le chef visible de toute l’Eglise. En raison de l’autorité spéciale (propter potentiorem principalitatem, Irénée, Advenus haereses, III, 3, 3, 2) due à la fondation par Pierre et Paul, chaque Eglise doit s’accorder avec celle de Rome dans la foi apostolique. Ainsi, les caractères essentiels de l’Eglise: une, sainte, catholique et apostolique, se trouvent a fortiori réalisés dans l’Eglise romaine.
 
Depuis les temps antiques, celle-ci s’appelle «sainte Eglise romaine» — pas tant en raison de la sainteté subjective de sa tête et de ses membres, mais de la sainteté de sa mission spécifique, qui consiste à préserver fidèlement la tradition apostolique, le depositum fidei. Le primat de l’Eglise de Rome n’a rien à voir avec une domination quelconque sur les autres Eglises; sa nature intérieure est, en revanche, celle de «présider dans la charité» (Ignace d’Antioche, Lettre aux Romains, prologue), un service à l’unité de la foi et à la communion de toutes les Eglises pour le bien de l’humanité tout entière.
 
La Curie romaine aide le Pape et les Eglises particulières
 
Le ministère pastoral universel est exercé personnellement et directement, car en sa personne le Pape est le Success

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mardi, 17 février 2015 | Lien permanent

Cardinal Müller: plutôt que la réforme, la révolution de Luther !

Cardinal Müller: plutôt que la réforme, la révolution de Luther !

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Précision: un évêque italien aurait qualifié la réforme d'oeuvre de l'Esprit Saint. Je ne suis pas certain de l'expression car je n'ai pas trouvé la source. Cependant, le dialogue oecuménique a toute son importance. Le Cardinal Ratzinger rappelait que Luther était un chercheur de Dieu.

Je pense également que la personne de Joseph Ratzinger restera pour l'Allemagne, l'Europe, le monde et toute l'Eglise, comme la fine fleur de la pensée, marquant l'interprétation mais aussi la réception du Concile Vatican II.

Son doux parler a rompu définitivement avec l'accent violent d'Adolf Hitler. Sa théologie restera pour la postérité, comme celle d'un Saint Thomas d'Aquin. 

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(Liberté Politique)

Il y a une grande confusion aujourd’hui dans le discours sur Luther, et il faut dire clairement que du point de vue de la théologie dogmatique, du point de vue de la doctrine de l’Eglise, il n’y eut pas en réalité une réforme mais une révolution, c’est-à-dire un bouleversement total des fondements de la foi catholique.

Il n’est pas réaliste de prétendre que son intention était de lutter contre certains abus relatifs aux indulgences, ou contre les péchés de l’Eglise de la Renaissance. Les abus et les mauvaises actions ont toujours existé dans l’Eglise, et pas seulement à la Renaissance, – il en existe même de nos jours. Nous sommes la Sainte Eglise par la grâce de Dieu et des sacrements, mais tous les hommes d’Eglise sont pécheurs, tous ont besoin de pardon, de la contrition et de la pénitence.
 
Cette distinction est très importante. Dans le livre écrit par Luther en 1520, De captivitate Babylonica ecclesiae, il semble tout à fait clair que Luther a tourné le dos à tous les principes de la foi catholique, de l’Ecriture Sainte, de la Tradition apostolique et du magistère du Pape et des Conciles, et de l’épiscopat. En ce sens, il a travesti le concept de développement homogène de la doctrine chrétienne, tel qu’on l’a explicité au Moyen Age, en venant jusqu’à nier le sacrement, signe efficace de la grâce qui s’y trouve ; il a remplacé cette efficacité objective des sacrements par une foi subjective.

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Ce faisant, Luther a aboli cinq sacrements, et il a aussi nié l’Eucharistie : le caractère sacrificiel du sacrement de l’Eucharistie, et la transformation réelle de la substance du pain et du vin en la substance du corps et du sang de Jésus-Christ. Et encore : il a qualifié le sacrement de l’ordre épiscopal, le sacrement de l’ordre, d’invention du pape – défini comme l’Antichrist – et comme ne faisant pas partie de l’Eglise de Jésus-Christ. Nous disons au contraire que la hiérarchie sacramentelle, en communion avec le successeur de Pierre, est un élément essentiel de l’Eglise catholique, et pas seulement un principe d’organisation humaine.
 
C’est pourquoi nous ne pouvons pas accepter que la réforme de Luther soit définie comme une réforme de l’Eglise au sens catholique. Est catholique une réforme qui est un renouvellement de la foi vécue dans la grâce, dans le renouvellement des coutumes, de l’éthique : un renouvellement spirituel et moral des chrétiens ; pas une nouvelle fondation, une nouvelle Eglise.

Il est donc inacceptable d’affirmer que la réforme de Luther « était un événement du Saint-Esprit »

 
Il est donc inacceptable d’affirmer que la réforme de Luther « était un événement du Saint-Esprit ». Au contraire, elle était dirigée contre le Saint-Esprit. Parce que le Saint-Esprit aide l’Eglise à maintenir sa continuité à travers le magistère de l’Eglise, surtout dans le ministère pétrinien : c’est sur Pierre seul que Jésus a fondé son Eglise (Mt 16,18), son Eglise qui est « l’Eglise du Dieu vivant, la Colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim 3:15). Le Saint-Esprit ne se contredit pas lui-même.
 
On entend beaucoup de voix qui parlent de Luther avec trop d’enthousiasme, sans connaître exactement sa théologie, ses polémiques et les effets désastreux de ce mouvement qui a séparé des millions de chrétiens de l’Eglise catholique. Nous pouvons apprécier sa bonne volonté, l’explication claire des mystères de la foi commune, mais pas ses déclarations contre la foi catholique, surtout en ce qui concerne les sacrements et la structure hiérarchique-apostolique de l’Eglise.
 
Il n’est pas non plus exact d’affirmer que Luther avait au départ de bonnes intentions, en signifiant ainsi que c’était donc l’attitude rigide de l’Eglise qui l’avait poussé sur le mauvais chemin. Ce n’est pas vrai : Luther avait certes la volonté de lutter contre la vente des indulgences, mais la cible n’était pas les indulgences en tant que telles, mais en tant qu’élément du sacrement de pénitence.
 
Il n’est davantage exact que l’Eglise a refusé le dialogue : Luther a d’abord eu une discussion avec Johannes Eck, puis le pape a envoyé cardinal Cajetan comme légat pour dialoguer avec lui. On peut discuter des modalités, mais en ce qui concerne la substance de la doctrine, il faut affirmer que l’autorité de l’Eglise n’a pas commis d’erreur. Sans quoi, il faudrait soutenir que l’Eglise a enseigné pendant mille ans des erreurs par rapport à la foi, alors que nous savons – et il s’agit là d’un élément essentiel de la doctrine – que l’Eglise ne peut pas se tromper sur la transmission du salut dans les sacrements.

Pas une réforme, une révolution !

 
Il ne faut pas confondre les erreurs personnelles, les péchés des personnes dans l’Eglise avec des erreurs quant à la doctrine et aux sacrements. Celui qui fait cela croit que l’Eglise n’est qu’une organisation composée d’hommes, et nie le principe selon lequel Jésus lui-même a fondé son Eglise et qu’Il la protège dans la transmission de la foi et de la grâce dans les sacrements par le Saint-Esprit. Son Eglise n’est pas seulement une organisation humaine : elle est le corps du Christ, où se trouve l’infaillibilité du Concile et du pape, selon des modalités précisément définies.

Tous les conciles parlent de l’infaillibilité du magistère par rapport à la proposition de la foi catholique. Dans la confusion actuelle qui touche un si grand nombre on en est arrivé à mettre la réalité sens dessus dessous : ils considèrent le pape comme infaillible lorsqu’il parle en privé, mais quand les papes de toute l’histoire ont proposé la foi catholique, ils disent que cela est faillible.
 
Bien sûr, cinq cents ans ont passé, et l’heure n’est plus à la polémique mais à la recherche de la réconciliation – non, cependant, au prix de la vérité. Il ne faut pas faire de confusion. Si d’une part nous devons savoir saisir l’efficacité de l’Esprit Saint dans ces autres chrétiens non catholiques qui sont de bonne volonté, qui n’ont pas commis personnellement ce péché de séparation d’avec l’Eglise, de l’autre, nous ne pouvons pas changer l’histoire, ce qui est arrivé il y a cinq cents ans.

Une chose est le désir d’avoir de bonnes relations avec les chrétiens non-catholiques d’aujourd’hui, afin de se rapprocher d’une pleine communion avec la hiérarchie catholique, et aussi avec l’acceptation de la tradition apostolique selon la doctrine catholique, autre chose est de ne pas comprendre ou de falsifier ce qui s’est passé il y a cinq cents ans, et l’effet désastreux que cela a eu. Un effet contraire à la volonté de Dieu : « Pour que tous ils soient un, comme vous, mon Père, vous êtes en moi, et moi en vous, pour que, eux aussi, ils soient un en nous, afin que le monde croie que vous m’avez envoyé » (Jn 17:21).

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Le Cardinal secrétaire d'Etat dit la même chose, mais autrement. 

LA RÉFORME DE L’EGLISE N'EST PAS UNE “RÉVOLUTION”, ESTIME LE CARDINAL PAROLIN

Vatican - le 27/10/2017 | Par Agence I.Media

parolon-l125-h81.jpgLe respect de la “continuité“ est nécessaire à tout renouvellement de l’Eglise, a affirmé le cardinal Pietro Parolin, le 25 octobre 2017, dans un discours rapporté par le blog vaticaniste  Il Sismografo  le 26 octobre 2017. Sans quoi, a déclaré le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, il ne s’agit pas d’une “authentique réforme catholique”.

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vendredi, 27 octobre 2017 | Lien permanent

Le Cardinal Sarah tiré à hue et à dia

Unknown.jpegLe Cardinal Sarah est l'auteur d'un livre remarquable: "Dieu ou rien", un entretien sur la foi avec Nicolas Diat. Ce livre entretien fait écho au fameux livre du Cardinal Ratzinger avec Vittorio Messori: "Entretien sur la foi". 

"Dieu ou rien" évoque le parcours extraordinaire du jeune et "petit" Robert vivant dans un tout petit village sur le continent africain jusqu'à sa présence au côté du Pape à Rome. Dieu veille sur lui.

Le Cardinal Sarah est un homme d'exception. Ses lignes sur la prière révèle une profondeur spirituelle exceptionnelle. L'homme a certes été blessé par les polémiques du Synode sur la famille. Ses propos sont donc plus combatifs. Il n'en demeure pas moins que le lecteur est confirmé dans sa foi. 

Et voilà qu'il est instrumentalisé. Sorte d'intégriste pour certain, de traditionaliste pour d'autre, chacun le tire par la soutane. 

Parlant devant l'institut Jean-Paul II, le cardinal aurait dit : « Même dans le rite du baptême, on ne mentionne plus le mot “foi” lorsque les parents sont invités à dire ce qu'on demande pour l'enfant à l'Eglise de Dieu. »

Une petite phrase d'une conférence, sortie de son contexte, aux origines très floues est détournée. La réalité de la foi ne serait plus nommé dans le rite d'accueil du baptême.

Or il se trouve que Joseph Ratzinger en avait déjà parlé. Dans le rite actuel du baptême, le prêtre ou le diacre demande: 

- quel nom avez-vous choisi pour votre enfant ? - "Paul"

- que demandez-vous pour "Paul" à l'Eglise de Dieu ? - le baptême 

Le prêtre continue: vous demandez le baptême pour votre enfant. Vous devrez l'éduquer dans la foi ...

Dans une autre forme liturgique du même baptême, toujours selon le rite romain, en usage avant la réforme liturgique du Concile, le dialogue était quelque peu différent, mais substantiellement le même:

« Que demandez-vous à l’Eglise de Dieu ? » : « La foi » « Que vous apporte la foi ? » : « La vie éternelle »

Il suffit simplement d'enrichir l'une forme par l'autre, et non les opposer. La théologie ne fait pas autre chose, car elle éclaire un mystère par un autre mystère. Il me paraît difficile de donner une leçon liturgique à celui qui s'occupe précisément de la liturgie. 

Ce climat polémique révèle la lutte qui entoure le prochain Synode. Le Cardinal Sarah est sur la même ligne que le Pape François. Ce sont plutôt les Cardinaux tels que Marx, Kasper ou Maradiaga qui le combattent, semant le trouble et la confusion parmi les fidèles. 

Mais le plus grave: le Cardinal Sarah, le choix du Pape pour reprendre la Congrégation qui s'occupe de la liturgie, est signalé comme n'étant pas dans cette ligne du Successeur de Pierre.

Le Pape François a une profonde admiration pour le Cardinal Sarah et même si un autre Cardinal lui avait très mal parlé de lui, le Pape l'a nommé en personne à ce poste. 

Le Cardinal d'Afrique n'est ni à gauche, ni à droite, mais bien plus haut, sur la Croix, et bien plus en profondeur, immergé dans la prière.  

Le Cardinal Sarah se profile clairement comme un futur Pape, avec la perspective de voir enfin un premier Successeur de Pierre noir. 

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mardi, 26 mai 2015 | Lien permanent | Commentaires (11)

La Suède et le Père Lombardi

images.jpeg(ASCA) - Citta' del Vaticano, 23 set

- "Il est absolument sans fondement d'affirmer ou seulement d'insinuer que le Pape fut informé de façon antécédente sur les positions de Williamson. ... La lettre du Pape aux évêques du 10 mars dernier, a mis un point final sur toute la question et il n'y a pas de motifs de l'ouvrir à nouveau".

(Apcom)

- "Le Pape a reconnu avec simplicités et humilités les limites de la communication interne et externe du Vatican".

Note: il faut préciser que c'est bien le contenu de l'interview qu'il ne connaissait pas. Le Pape n'est pas un ignorant, aussi connaissait-il l'antisémistisme de la Fraternité. Mais comme l'ont dit nos amis Juifs, la levée de l'excommunication est très précise et ne concerne qu'un aspect juridique, et pas leur doctrine, qui d'ailleurs fera l'objet d'un dialogue ultérieur. Le Pape, avec le Père Lombardi, ont bien reconnu les limites de la communication interne et externe du Vatican. Aussi pourquoi un cardinal Kasper a-t-il parlé dans cette émission ? et pourquoi un évêque lance-t-il un communiqué ?

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mercredi, 23 septembre 2009 | Lien permanent

Précisions du Père Lombardi

images.jpgNote du P. Lombardi sur les paroles du Pape sur la question du préservatif
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À la fin du chapitre 10 du livre "Lumière du monde», le Pape répond à deux questions au sujet de la lutte contre le sida et l'utilisation des préservatifs, questions qui se rapportent à la discussion ayant suivi quelques mots prononcés par le Pape sur ce sujet au cours de son voyage en Afrique en 2009.

Le Pape confirme clairement qu'alors, il n'avait pas voulu prendre position sur la question du préservatif en général, mais qu'il voulait affirmer avec force que le problème du sida ne peut pas être résolu seulement avec la distribution de préservatifs, parce qu'il faut faire beaucoup plus: prévenir, éduquer, aider, conseiller, rester proche des gens, soit afin qu'ils ne tombent pas malades, soit quand ils sont malades.
Le Pape rappelle que même dans les milieux non ecclésiaux, il s'est développé une conscience analogue, tel qu'il ressort de la théorie dite ABC (Abstinence - Be Faithful - Condom), dans lequel les deux premiers éléments (l'abstinence et la fidélité) sont beaucoup plus cruciaux et fondamentaux pour le sida, tandis que le préservatif est en dernière place comme une échappatoire, quand les deux autres font défaut. Il doit donc être clair que le préservatif n'est pas la solution au problème.

Le Pape élargit ensuite le ragard et insiste sur le fait que se concentrer uniquement sur le préservatif revient à banaliser la sexualité, qui perd son sens comme une expression de l'amour entre les individus et devient comme une «drogue». La lutte contre la banalisation de la sexualité fait partie du "grand effort pour que la sexualité soit perçue de façon positive et puisse exercer son effet positif sur l'être humain dans sa totalité."

À la lumière de cette vision ample et profonde de la sexualité humaine et de sa problèmatique aujourd'hui, le Pape réaffirme que "bien sûr l'Eglise ne considère pas le préservatif comme la solution authentique et morale" du problème du sida.
De cette façon, le pape ne réforme ni ne change l'enseignement de l'Eglise, mais il le réaffirme, se mettant dans la perspective de la valeur et la dignité de la sexualité humaine comme expression d'amour et de responsabilité.

Dans le même temps, le pape considére une situation exceptionnelle dans laquelle l'exercice de la sexualité représente un vrai risque pour la vie de l'autre. Dans ce cas, le Pape ne justifie pas moralement l'exercice désordonné de la sexualité, mais estime que l'utilisation du préservatif pour réduire le risque d'infection est un "premier acte de responsabilité", un "premier pas sur la voie d'une sexualité plus humaine" plutôt que de ne pas l'utiliser en exposant l'autre au risque de sa vie.
En cela, le raisonnement du pape ne peut certes pas être défini comme une volte-face révolutionnaire.
Beaucoup de théologiens moraux et de personnalités ecclésiastiques faisant autorité ont soutenu et soutiennent des positions similaires; il est vrai, cependant, que nous ne les avions pas encore entendues aussi clairement de la bouche d'un pape, même sur un ton familier, et non pas magistral.

Benoît XVI nous donne donc avec courage une contribution importante de clarification et d'approfondissement d'une question débattue depuis longtemps. C'est une contribution originale, parce que d'un côté, elle tient à la fidélité, aux principes moraux et témoigne de lucidité en refusant un chemin aussi illusoire que "la confiance dans le préservatif"; de l'autre, cependant, elle manifeste une vision compréhensive et clairvoyante, attentive à découvrir les petits pas - même s'ils n'en sont qu'à leurs débuts, et encore confus - d'une humanité souvent très pauvre spirituellement et culturellement, vers un exercice plus humain et responsable de la sexualité.

Bulletin officiel du Saint-Siège

source de la traduction : Benoît et Moi

portrait_tornielli.jpgNote:

- "Qui a mis le préservatif au Consistoire?". C'est par ce titre clair, un brin provocateur, dont il s'excuse quelque peu par la suite, que le vaticaniste Andrea Tornielli exprime son regret pour la publication  samedi dernier par  l'Osservatore Romano (organe non officiel du Saint Siège) des extraits de l'excellent livre qui sera présenté en fait ce mardi en salle de presse. Cela a occulté le consistoire des cardinaux avec les magnifiques homélies du Saint Père.

- Les propos du Pape n'ont rien de proprement nouveau, sauf que le Pape cite en effet la pratique classique de l'Eglise qui permet des exceptions pour lutter contre le sida.

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dimanche, 21 novembre 2010 | Lien permanent

Réforme de la communication du Vatican

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La communication du Vatican: des médias unifiés

Réforme de la communication du Vatican

 

Le nouveau site du Vatican www.vaticannews.va

La communication du Saint-Siège marche "sur deux pieds": les médias mainstream et les réseaux sociaux. 

La salle de presse entre en relation avec les journalistes de la presse écrite, de la radio, de la télévision, appelés généralement les médias traditionnels. 

Le Vatican est au présent sur les réseaux sociaux. Ouvert par le Pape Benoît XVI, le compte Twitter marche à plein régime. François est vite devenu le Pape de Twitter !

Un nouveau site internet est en préparation pour la nouvelle année 2018.

 

(RV) Une rédaction unique, multilingue et multimédia, dénommée «Vatican News». Tel est l’un des aboutissements de la réforme des médias enclenchée par le Pape François en juin 2015, visant à renouveler le mode de communication du Saint-Siège à l’ère numérique.

Une gestion multimédia centralisée

«Les médias du Vatican adoptent un nouveau modèle de production basé sur l'intégration et la gestion unitaire», a annoncé le Secrétariat pour la communication (SPC) du Saint-Siège dans un communiqué paru le 13 décembre 2017, à l’issue de la 22ème réunion du Conseil des neuf cardinaux aidant le Pape dans sa réforme de la Curie romaine.

Dotée d’un nouveau logo et d’une charte graphique, «la première version du nouveau portail (www.vaticannews.va) regroupera Radio Vatican, la chaîne de télévision CTV, les réseaux sociaux du Pape et la maison d'édition du Vatican», a indiqué à cette occasion Mgr Dario Edoardo Vigano, préfet du SPC.

Le portail sera ainsi mis en ligne dans les prochains jours dans sa version bêta pour remplacer les sites d'information précédemment utilisés. Le quotidien Osservatore Romano, le service photographique et la typographie vaticane, viendront rejoindre «Vatican News», à partir du 1er janvier 2018.

350 employés, 40 langues

350 rédacteurs et techniciens provenant des 40 rédactions linguistiques et des 9 institutions du Secrétariat pour la communication composeront cette nouvelle unité multimédia (audio, texte, vidéo, infographie), sous l’égide d’une direction éditoriale.

Dans un premier temps, seules 70 personnes feront partie des équipes du nouveau portail qui se décline en six langues (italien, français, anglais, allemand, espagnol et portugais) et en 4 rubriques thématiques (Pape; Vatican; Église et Monde).

Aucun changement des modalités d'écoute des journaux en français

Outre le portail Vatican News dédié aux contenus (audio, texte, vidéo, infographie, photo), cette refonte marketing inclut également la marque «Vatican Media», se rapportant à toute la production multimédia destinée aux partenaires professionnels.

Aucun changement en ce qui concerne les modalités d'écoute des journaux en français. Ceux-ci deviennent une production «Vatican News» diffusée sur internet et sur nos radios francophones partenaires.

«Radio Vaticana Italia» devient la chaine de radio en italien diffusé en numérique terrestre et DAB.

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samedi, 16 décembre 2017 | Lien permanent

Vatileaks 2: mise au point du Père Lombardi

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Mise au point du P.Lombardi

Cité du Vatican, 4 novembre 2015 (VIS). Voici des réflexions proposées par le Directeur de la Salle de Presse à propos de la reprise du débat médiatique sur les problèmes économiques du Saint-Père:

"La publication imminente de deux livres ayant pour sujet les institutions et les activités économico-financières du Saint-Siège attise la curiosité et provoque une multiplication de commentaires. Quelques observations sont nécessaires. D'abord, une bonne partie de ce qui est publié résulte d'une fuite d'informations et de documents confidentiels. Il s'agit donc d'une démarche illégale qui doit être punie avec détermination par les autorités judiciaires vaticanes.

Mais ce n'est pas ce dont nous voulons parler aujourd'hui, d'autant que l'argument est déjà l'objet d'une excessive attention. Réfléchissons plutôt au contenu des fuites. On peut déjà dire que pour la plupart d'entre elles, il s'agit d'informations déjà connues, certes avec bien moins d'ampleur et de détails. La documentation exposée est principalement liée à une collecte de données mise en mouvement par le Saint- Père lui-même, en vue de lancer une réflexion sur l'amélioration ou la réforme des structures administratives de l'Etat du Vatican et du Saint-Siège.

A cet effet, la Commission d'études et de propositions relatives aux structures économico-administratives avait été instituée par le Pape en juillet 2013. Son mandat rempli, la COSEA a été dissoute en février suivant. On ne peut parler d'informations obtenues contre la volonté du Pape ou des chefs des différents organismes et institutions, mais d'informations obtenues ou fournies avec la collaboration de ces institutions, afin de contribuer aux réflexions communes sur les réformes à projeter. Bien sûr, beaucoup d'informations de cette nature doivent être étudiées, perçues et interprétées avec prudence, équilibre et attention. D'autant que des lectures différentes sont souvent possibles à partir des mêmes données.

Par exemple, la situation du Fonds des retraites, sur lequel ont été exprimées des évaluations très différentes, certains évoquant avec inquiétude un profond déficit, tandis que d'autres fournissaient une lecture rassurante (communiqués officiels publiés par la Salle de Presse du Saint-Siège).

Il y a aussi le débat relatif aux objectifs et à l'utilisation des biens du Saint-Siège. Bien qu'effectivement considérables, ils sont destinés à soutenir les services gérés par le Saint-Siège ou les institutions qui lui sont liées, à Rome comme de part le monde. La propriété de ces biens est très variée, et tout le monde dispose les outils permettant de connaître leur histoire et leur évolution. Il est par exemple utile se s'informer sur les accords économiques passés entre l'Italie et le Saint-Siège dans le cadre des Accords du Latran, mais aussi sur les efforts déployés par Pie XI avec le concours d'experts et collaborateurs remarquables, afin de disposer d'une administration efficace, au point que la gestion du Vatican fut reconnue comme un exemple de sagesse et de clairvoyante, y compris sous l'aspect des investissements à l'étranger.

En ce qui concerne le Denier de saint Pierre, il est nécessaire de savoir qu'il est employé de manières variables, en fonction des situations et des priorités du Saint-Père, à qui les fidèles l'ont offert pour soutenir son ministère. Les pauvres de charité du Pape en faveur des pauvres sont certainement l'objectif essentiel. Mais les fidèles n'entendent pas contester au Pape la liberté d'évaluer par lui même les situations d'urgence ni la façon d'y répondre pour le bien de l'Eglise universelle. Or cela comprend également outre la charité du Pape, ses initiatives hors du diocèse de Rome, la diffusion de son enseignement pour les fidèles des parties du monde les plus pauvres, la Curie Romaine comme un instrument de son service, le soutien aux 180 missions diplomatiques pontificales, l'assistance aux Eglises locales dans le besoin, etc. L'histoire du Denier démontre tout cela avec clarté.

Régulièrement ces débats médiatiques refont surface, attisant curiosité ou polémique. Il faudrait faire preuve de sérieux pour approfondir ces situations délicates et les différents problèmes spécifiques. Cela permettrait de distinguer ce qui va bien, et qui est beaucoup plus courant que ce que disent les publications en cause: Des actions et démarches parfaitement licites et justifiées, des actes administratifs normaux, y compris le paiement des impôts dus.

Il faudrait distinguer cela des problèmes à corriger, des points obscurs à dissiper, des véritables irrégularités ou illégalités à éliminer. C'est précisément le travail délicat et complexe entrepris à la demande du Pape avec la création de COSEA, dont les recommandations sont précisément suivies: La réorganisation des dicastères économiques, la création du poste de Réviseur général, le bon fonctionnement des institutions chargées de la surveillance des activités économiques et financières, etc.

C'est là une réalité objective et incontestable. La publication en vrac d'une grande quantité d'informations de nature diverse, en grande partie liée à une phase du travail aujourd'hui dépassée, fait tendencieusement l'impasse sur l'évaluation objective des résultats atteints. Pire elle crée l'impression du contraire et fait croire que règne une confusion permanente, la non-transparence, voire même la poursuite d'intérêts individuels ou incorrects. En outre, cela ne rend pas justice au courage et à l'engagement avec lesquels le Pape et ses collaborateurs ont fait face et continuent à relever le défi que représente l'amélioration de l'utilisation des biens temporels au service du spirituel.

C'est pourtant ce qui devrait être le plus apprécié et encouragé par un travail journalistique correct, capable de répondre adéquatement aux attentes de l'opinion et aux exigences de la vérité. L'objectif de la bonne administration, de l'équité et de la transparence n'a pas changé. Il progresse sans incertitudes et selon le voeu du Pape François. Il ne manque pas de personnes au Vatican pour collaborer loyalement et avec énergie".

 

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mercredi, 04 novembre 2015 | Lien permanent

Petit bilan des six premiers mois du Pape François avec le Père Lombardi

source:News.va

Radio Vatican

Dans une interview à Radio Vatican, le père Lombardi revient sur les six premiers mois du pontificat de François. Comme le fait le pape dans ses homélies, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège propose trois mots pour qualifier trois nouveautés apportées par ce pontificat.
François. Il y a d’abord ce nom choisi par le cardinal Bergoglio le jour de son élection et depuis, le Pape lui-même s’en est expliqué : « François renvoie aux pauvres, à la paix et à la sauvegarde de la Création ». Selon le père Lombardi, ces thèmes sont les fondements de ce nouveau pontificat – au moins la question des pauvres et de la paix – et cela s’est vu particulièrement ces dernières semaines avec « l’engagement courageux » du Pape pour la paix au Proche-Orient.
Deuxième idée mise en exergue par le père Lombardi : la fin de l’eurocentrisme. Tous les papes sont universels et « ont eu le monde entier à cœur », mais le choix d’un Pape qui vienne d’un autre continent signifie quelque chose de « spécifique dans le style »_ le rapport direct de François avec les gens, son langage simple et son rapport à la pauvreté_ et pour le futur de l’Eglise ». Une ouverture d’horizon vécue de manière « positive ». « C’était quelque chose de souhaiter par l’Eglise et par les cardinaux », confirme le père Lombardi.
Enfin dernier mot clé : la Mission. Le nouveau Pape insiste sur le fait que l’Eglise ne doit pas être autoréférentielle, mais en mission. Avec François, « la barque de l’Eglise voyage avec détermination vers le large, sans peur et même avec la joie de pouvoir rencontrer le mystère de Dieu dans de nouveaux horizons », exactement ce que souhaitait Jean Paul II pour l’Eglise du troisième millénaire dans sa lettre Duc in altum.

Transmettre aux croyants et non-croyants l’amour de Dieu

Lors de ces six mois de pontificat, avec son style propre, le pape a secoué les chrétiens et s’est rapproché les personnes plus éloignées de l’Eglise. Son langage direct, son comportement et son style de vie ont « touché en profondeur, suscitant intérêt et enthousiasme », mais le directeur de la salle de presse du Saint-Siège « espère et crois » que si le pape touche les cœurs, c’est parce que, conscient des blessures que peut ressentir l’homme croyant ou non-croyant ( frustrations, marginalisation, pauvreté, injustice), il insiste énormément sur la miséricorde et l’amour de Dieu, « toujours prêt à pardonner » et qui « aime toutes les personnes humaines ». Pour le père Lombardi, c’est de cette vérité que part en réalité le comportement et le style du pape.
Que réservent les prochains mois de pontificat ?

Refusant de jouer au prophète, le père Lombardi affirme que les thématiques autour du gouvernement de l’Eglise seront centrales. Le pape consultera ses collaborateurs de la Curie, puis dès octobre les huit cardinaux qu’il a nommé conseillers. Cela dit, précise le directeur de la Salle de presse, « je ne voudrais pas qu’on surévalue ce qui touche aux réformes de structures (…) Ce qui compte, c’est la réforme pérenne de la vie de l’Eglise » ; une église « qui chemine, proche de l’humanité, en particulier de ceux qui souffrent et qui ont le plus besoin de l’amour de Dieu ». Le père Lombardi tient en outre à souligner que le pape n’est pas « une personne qui pense avoir en main une projection organisée de l’Histoire », c’est une personnes « qui écoute le Saint Esprit et cherche à le suivre avec docilité ».

Deux papes au Vatican : le recette du succès ?

Il y a six mois, pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise, deux papes ont commencé à vivre au Vatican et cette cohabitation se poursuit « très bien ». « Nous sommes tous contents, à commencer par François, de la présence du pape émérite », explique le père Lombardi. Benoît XVI s’est tenu à sa promesse de continuer à cheminer avec l’Eglise mais dans la prière et non de manière opérative. « Même si nous ne le voyons pas souvent, je crois que nous sentons tous la présence de son affection , de sa prière, de sa sagesse et de son conseil (de Benoît XVI) qui est toujours à disposition de son successeur. François entretient d’ailleurs un « rapport personnel » et « cordial » avec Benoît XVI comme le montre ses visites, notamment avant et après les dernières Journées mondiales de la Jeunesse à Rio.

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samedi, 14 septembre 2013 | Lien permanent

Le Cardinal Sarah paraphrase Nietzsche

« Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ?

La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? »

F. Nietzsche, Le Gai Savoir, Livre troisième, 125.

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Le Cardinal Sarah paraphrase Nietzsche: l'Occident est devenu la tombe de Dieu

Unknown-3.jpeg"La culture occidentale a été organisée comme si Dieu n'existait pas. C'est nous qui l'avons tué. L'homme ne sait ni qui il est ni où il va."

Le Cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements

suite

Comment ne pas comprendre la pensée du cardinal Sarah. Il a reçu l'Evangile par la mort des missionnaires partis de l'Occident pour le grand continent de l'Afrique. Pour celui que l'on surnomme le Benoît XVI africain, le choc terrible, contradictoire. L'Occident exporte désormais des idéologies, comme celle du gender, dénoncée par le Pape François. L'homme prend la place de Dieu, créateur de la nature humaine. 

Ne tombons pas dans le péché de prétendre nous substituer au Créateur. Nous sommes des créatures, nous ne sommes pas tout-puissants. La création nous précède et doit être reçue comme un don.

Pape François 

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dimanche, 15 janvier 2017 | Lien permanent

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