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lundi, 29 janvier 2018

L'aventure du Suisse Rom@in prend fin ...

27072939_10214851373187268_7281421316036772062_n.jpgL'aventure du Suisse Rom@in prend fin ...

Après presque 10 ans, l'aventure médiatique du petit blog "Le Suisse Rom@in" prend fin. 

Ce n'est pas un adieu, mais un simple au revoir. Je rejoins une nouvelle aventure médiatique helvétique.

Catholic Voices Suisse est un projet magnifique, avec une petite équipe qui va encore grandir dans les prochaines années. J'assumerai la tâche d'aumônier. 

Animer ce blog m'a valu des rencontres extraordinaires: le Père Lombardi directeur émérite de la salle de presse du Saint-Siège, Greg Burke son successeur, Antoine-Marie Izoard directeur émérite de I.Media et actuellement à Famille Chrétienne, Romilda Ferrauto de Radio Vatican, mes professeurs à la faculté de communication de la Sainte Croix à Rome et mes amis étudiants du monde entier, Andrea Tornielli et bien d'autres vaticanistes, Arnaud Bédat reporter suisse chevronné, Darius Rochebin présentateur du 19.30 et tant d'autres journalistes dont Valérie Dupont correspondante pour la RTS en Italie, Pierre-Yves Fux ambassadeur suisse auprès du Saint-Siège, les fameux Padreblog en France et d'autres prêtres présents sur les réseaux sociaux  ... La liste est très longue et j'oublie tant de riches personnalités. 

Merci pour vos messages, vos réactions, vos corrections fraternelles toujours bienvenues. 

Avec ma prière et ma reconnaissance pour vous chers lecteurs, qui avez du également supporter les petites coquilles et les fautes d'orthographe. La perfection n'est pas de ce monde, mais elle fut pour moi un défi lancé au quotidien pour remercier Dieu des qualités reçues, en lui demandant sa Miséricorde qui ne fait jamais défaut. 

Je vous dis donc ... au revoir. Ne dit-on pas jamais deux sans trois ? Après deux fermetures provisoires de mon petit blog, celle-ci est la bonne. 

Abbé Dominique Fabien Rimaz, Le Suisse Rom@in

jeudi, 25 janvier 2018

La Garde Suisse Pontificale en quête de nouvelles recrues

La Garde Suisse Pontificale en quête de nouvelles recrues

 

La plus petite et plus ancienne armée du monde cherche du sang neuf et le fait savoir dans une vidéo qui dévoile la vie des membres de la garde.

 

 

La Garde Suisse montre les différentes facettes de son activité dans une vidéo promotionnelle destinée à attirer les jeunes helvétiques qui souhateraient rejoindre le corps de protection du Souverain Pontife. En images, la Garde offre un aperçu de son nouveau centre de commandement et de formation.

Elle offre le témoignage de plusieurs soldats engagés dans ce corps d'armée pluriséculaire de 110 unités dont la mission première est de veiller à la sécurité personnelle du Chef de l'Eglise Catholique, aussi bien au Vatican que lors de ses déplacements à l'étranger.

Elle veille aussi à la protection de la résidence pontificale. Les militaires engagés au sein de cette unité unique au monde sont, au cours de leurs deux années au moins de service, des citoyens de l'État du Vatican. 

La Garde suisse célèbre en 2018 son 512ème anniversaire. Elle a été fondée le 22 janvier 1506 lorsqu'un groupe de cent cinquante Suisses, sous le commandement du capitaine Kaspar von Silenen, du Canton d'Uri, entra pour la première fois au Vatican, par la Porta del Popolo, et reçut la bénédiction du Pape Jules II.

mercredi, 24 janvier 2018

Communications sociales : message du pape (texte intégral) - « L’antidote le plus radical au virus du mensonge est de se laisser purifier par la vérité »

Le pape François combat « la manipulation de la vérité », les « fake news »

Le pape François combat « la manipulation de la vérité », les « fake news », fausses nouvelles, dans son message pour la 52e Journée mondiale des communications sociales, qui sera célébrée le 13 mai 2018.

« Pour discerner la vérité, écrit-il, il est nécessaire d’examiner ce qui favorise la communion et promeut le bien et ce qui, au contraire, tend à isoler, diviser et opposer. »

Communications sociales : message du pape (texte intégral)

« L’antidote le plus radical au virus du mensonge est de se laisser purifier par la vérité »

Message pour la journée des communications sociales © Vatican Media

« L’antidote le plus radical au virus du mensonge est de se laisser purifier par la vérité. » Le pape François combat « la manipulation de la vérité », les « fake news », fausses nouvelles, dans son message pour la 52e Journée mondiale des communications sociales, qui sera célébrée le 13 mai 2018. « Pour discerner la vérité, écrit-il, il est nécessaire d’examiner ce qui favorise la communion et promeut le bien et ce qui, au contraire, tend à isoler, diviser et opposer. »

Dans ce message, publié le 24 janvier, en la fête de saint François de Sales, le pape encourage à « redécouvrir la valeur de la profession journalistique et la responsabilité personnelle de chacun dans la communication de la vérité », c’est-à-dire à « ne pas être des propagateurs inconscients de la désinformation, mais des acteurs de son dévoilement ».

« La vérité a à voir avec la vie entière », ajoute le pape : « Libération du mensonge et recherche de la relation: voici les deux ingrédients qui ne peuvent pas manquer pour que nos paroles et nos gestes soient vrais, authentiques, fiables. »

AK

Message du pape François

« La vérité vous rendra libres » (Jn 8, 32). Fake news et journalisme de paix

Chers frères et sœurs,

dans le dessein de Dieu, la communication humaine est un moyen essentiel de vivre la communion. L’être humain, image et ressemblance du Créateur, est capable d’exprimer et de partager le vrai, le bien, le beau. Il est capable de raconter sa propre expérience et le monde, et de construire ainsi la mémoire et la compréhension des événements. Mais l’homme, s’il suit son propre égoïsme orgueilleux, peut faire un usage déformé de la faculté de communiquer, comme l’illustrent dès l’origine les épisodes bibliques de Caïn et Abel et de la tour de Babel (cf. Gn 4,1-16; 11,1-9).

La manipulation de la vérité est le symptôme typique d’une telle distorsion, tant au niveau individuel que collectif. Au contraire, dans la fidélité à la logique de Dieu, la communication devient un lieu d’expression de sa propre responsabilité dans la recherche de la vérité et dans la réalisation du bien. Aujourd’hui, dans un contexte de communication toujours plus rapide et au sein d’un système numérique, nous voyons le phénomène des «fausses nouvelles», les soi-disant fake news: cela nous invite à réfléchir et m’a suggéré de consacrer ce message au thème de la vérité, comme l’ont déjà fait plusieurs fois mes prédécesseurs depuis Paul VI (cf. Message 1972: « Les communications sociales au service de la vérité »). Je voudrais ainsi contribuer à l’engagement commun pour prévenir la diffusion de fausses nouvelles et pour redécouvrir la valeur de la profession journalistique et la responsabilité personnelle de chacun dans la communication de la vérité.

1. Qu’est-ce qui est faux dans les « fausses nouvelles » ?

Fake news est un terme discuté et qui fait l’objet de débat. Il s’agit généralement de la désinformation diffusée en ligne ou dans les médias traditionnels. Cette expression fait référence à des informations non fondées, basées sur des données inexistantes ou déformées et visant à tromper voire à manipuler le lecteur. Leur propagation peut répondre à des objectifs fixés, influencer les choix politiques et favoriser des gains économiques.

L’efficacité des fake news est due principalement à leur nature mimétique, à la capacité d’apparaître plausibles. En second lieu, ces nouvelles, fausses mais vraisemblables sont fallacieuses, dans leur habilité à focaliser l’attention des destinataires, en se fondant sur des stéréotypes et des préjugés diffus dans un tissu social, en exploitant les émotions immédiates et faciles à susciter, comme la peur, le mépris, la colère et la frustration. Leur diffusion peut compter sur une utilisation manipulatrice des réseaux sociaux et des logiques qui en garantissent le fonctionnement: ainsi les contenus, bien que non étayés, gagnent une telle visibilité que même les dénégations de sources fiables peinent à en limiter les dégâts.

La difficulté de dévoiler et d’éradiquer les fake news ou fausses nouvelles est également due au fait que les gens interagissent souvent dans des environnements numériques homogènes et imperméables à des perspectives et opinions divergentes. La conséquence de cette logique de la désinformation est que, au lieu d’avoir une confrontation saine avec d’autres sources d’information, ce qui pourrait mettre positivement en discussion les préjugés et ouvrir à un dialogue constructif, on risque de devenir des acteurs involontaires dans la diffusion d’opinions partisanes et infondées.

Le drame de la désinformation est la discréditation de l’autre, sa représentation comme ennemi, jusqu’à une diabolisation susceptible d’attiser des conflits. Les fausses nouvelles révèlent ainsi la présence d’attitudes en même temps intolérantes et hypersensibles, avec pour seul résultat le risque d’expansion de l’arrogance et de la haine. En fin de compte, cela mène au mensonge.

2. Comment pouvons-nous les reconnaître ?

Aucun d’entre nous ne peut être exonéré de la responsabilité de contrecarrer ces faussetés. Ce n’est pas une tâche facile, parce que la désinformation est souvent basée sur des discours variés,  délibérément évasifs et subtilement trompeurs, et use parfois de mécanismes raffinés. Il convient donc de louer les initiatives éducatives qui permettent d’apprendre à lire et à évaluer le contexte communicatif, enseignant à ne pas être des propagateurs inconscients de la désinformation, mais des acteurs de son dévoilement. Il faut également louer les initiatives institutionnelles et juridiques visant à définir des réglementations pour freiner le phénomène, ainsi que celles entreprises par les sociétés de Technologies et de Média, afin de définir de nouveaux critères pour la vérification des identités personnelles qui se cachent derrière les millions de profils numériques.

Mais la prévention et l’identification des mécanismes de la désinformation nécessitent également un discernement profond et attentif. Il faut démasquer en effet ce qui pourrait être défini comme « la logique du serpent », capable partout de se dissimuler et de mordre. C’est la stratégie utilisée par le «serpent rusé», dont parle le Livre de la Genèse, celui qui, au commencement de l’humanité, est devenu l’auteur de la première “fake news” (cf. Gn 3,1-15), qui a conduit aux conséquences tragiques du péché, mises en acte ensuite dans le premier fratricide (cf. Gn 4) et dans d’autres formes innombrables du mal contre Dieu, le prochain, la société et la création. La stratégie de cet habile « père du mensonge » (Jn 8,44) est précisément le mimétisme, une séduction rampante et dangereuse qui fait son chemin dans le cœur de l’homme avec des arguments faux et attrayants.

Dans le récit du péché originel, le tentateur, en fait, s’approche de la femme feignant d’être son ami, de s’intéresser à son bien, et commence le discours avec une affirmation vraie, mais seulement partiellement: « Alors, Dieu vous a vraiment dit : “Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin” ? » (Gn 3,1). Ce que Dieu avait dit à Adam n’était pas en réalité de ne manger d’aucun arbre, mais seulement d’un arbre : « Mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas » (Gn 2,17). La femme, répondant, l’explique au serpent, mais elle se fait attirer par sa provocation : « Mais, pour le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: “ Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez. ” » (Gn 3,2). Cette réponse sait se faire légaliste et pessimiste: ayant donné crédibilité au faussaire, se laissant séduire par son arrangement des faits, la femme se fait corrompre. Ainsi, de prime abord elle prête attention à son assurance: « Vous ne mourrez pas du tout » (v. 4). Puis la déconstruction du tentateur assume une apparence crédible : « Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (v. 5). Finalement on en vient à discréditer la recommandation paternelle de Dieu, qui visait le bien, pour suivre l’incantation séduisante de l’ennemi: « La femme vit que le fruit de l’arbre devait être savoureux, qu’il était agréable à regarder et qu’il était désirable » (v. 6). Cet épisode biblique révèle donc un fait essentiel pour notre discours: aucune désinformation n’est inoffensive; de fait, se fier à ce qui est faux, produit des conséquences néfastes.

Même une distorsion apparemment légère de la vérité peut avoir des effets dangereux. L’enjeu en fait, c’est notre avidité. Les fake news deviennent souvent virales, en réalité elles se répandent rapidement et de manière difficilement contrôlable, non pas en raison de la logique de partage qui caractérise les médias sociaux, mais plutôt pour leur emprise sur l’avidité insatiable qui s’allume facilement dans l’être humain. Les mêmes motivations économiques et opportunistes de la désinformation ont leur racine dans la soif du pouvoir, de l’avoir et du plaisir, qui, finalement, nous rend victimes d’un imbroglio beaucoup plus tragique que chacune de ses manifestations singulière: celui du mal, qui se meut de mensonge en mensonge pour nous voler la liberté du cœur. C’est pourquoi éduquer à la vérité signifie éduquer à discerner, évaluer et pondérer les désirs et les inclinations qui s’agitent en nous, pour ne pas nous retrouver privés de bien « en mordant » à toute tentation.

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3. «La vérité vous rendra libres» (Jn 8,32)

La contamination continuelle par un langage trompeur finit en fait par embrumer l’intériorité de la personne. Dostoïevski a écrit quelque chose de remarquable dans ce sens : « Celui qui se ment à soi-même et écoute ses propres mensonges arrive au point de ne plus pouvoir distinguer la vérité ni en soi ni autour de soi ; ainsi il commence à ne plus avoir l’estime de soi ni des autres. Ensuite, n’ayant plus l’estime de personne il cesse aussi d’aimer, et alors en manque d’amour, pour se sentir occupé et se distraire, il s’adonne aux passions et aux plaisirs vulgaires ; et dans ses vices il va jusqu’à la bestialité; et tout cela dérive du mensonge continuel aux autres et à soi-même.» (Les frères Karamazov, II, 2).

Comment nous défendre? L’antidote le plus radical au virus du mensonge est de se laisser purifier par la vérité. Dans la vision chrétienne, la vérité n’est pas seulement une réalité conceptuelle, qui concerne le jugement sur les choses, les définissant vraies ou fausses. La vérité ne consiste pas seulement à porter à la lumière des choses obscures, à « dévoiler la réalité », comme l’ancien terme grec qui le désigne, aletheia (de a-lethès, « non caché »), conduit à penser. La vérité a à voir avec la vie entière. Dans la Bible, la notion porte en soi le sens de soutien, de solidité, de confiance, comme le donne à comprendre la racine ‘aman, dont provient également l’Amen liturgique. La vérité est ce sur quoi l’on peut s’appuyer pour ne pas tomber. Dans ce sens relationnel, le seul vraiment fiable et digne de confiance, sur lequel on peut compter, et qui est «vrai», est le Dieu vivant. Et c’est l’affirmation de Jésus: « Je suis la vérité » (Jn 14,6). L’homme, alors, découvre et redécouvre la vérité quand il en fait l’expérience en lui-même comme fidélité et fiabilité de celui qui l’aime. C’est seulement cela qui libère l’homme : « La vérité vous rendra libres » (Jn 8,32).

Libération du mensonge et recherche de la relation: voici les deux ingrédients qui ne peuvent pas manquer pour que nos paroles et nos gestes soient vrais, authentiques, fiables. Pour discerner la vérité, il est nécessaire d’examiner ce qui favorise la communion et promeut le bien et ce qui, au contraire, tend à isoler, diviser et opposer. La vérité, par conséquent, ne s’acquiert pas vraiment quand elle est imposée comme quelque chose d’extrinsèque et d’impersonnel; elle découle au contraire de relations libres entre les personnes, de l’écoute réciproque. En outre, on ne cesse jamais de chercher la vérité, parce que quelque chose de faux peut toujours s’insinuer, même en disant des choses vraies. Un argument impeccable peut en fait reposer sur des faits indéniables, mais s’il est utilisé pour blesser quelqu’un et pour le discréditer aux yeux des autres, aussi juste qu’il apparaisse, il n’est pas habité par la vérité. A partir des fruits, nous pouvons distinguer la vérité des énoncés: s’ils suscitent la controverse, fomentent les divisions, insufflent la résignation ou si, au contraire, ils conduisent à une réflexion consciente et mûre, au dialogue constructif, à une dynamique fructueuse.

4. La paix est la vraie nouvelle

Le meilleur antidote contre les faussetés, ce ne sont pas les stratégies, mais les personnes : des personnes qui, libres de l’avidité, sont prêtes à l’écoute et à travers l’effort d’un dialogue sincère laissent émerger la vérité ; des personnes qui, attirées par le bien, se sentent responsables dans l’utilisation du langage. Si la façon de sortir de la propagation de la désinformation est la responsabilité, cela concerne particulièrement celui qui est responsable par devoir d’informer, c’est-à-dire le journaliste, gardien des nouvelles. Celui-ci, dans le monde contemporain, n’exerce pas seulement un métier, mais une véritable mission. Il a la tâche, dans la frénésie des nouvelles et dans le tourbillon des scoop, de rappeler qu’au centre des informations ce n’est pas la rapidité dans la transmission et l’impact sur l’audience, mais ce sont les personnes. Informer c’est former, c’est avoir affaire avec la vie des personnes. C’est pourquoi, l’exactitude des sources et le soin de la communication sont de véritables processus de développement du bien, qui génèrent la confiance et ouvrent des voies de communion et de paix.

Je voudrais donc adresser une invitation à promouvoir un journalisme de paix, n’ayant toutefois pas l’intention avec cette expression d’évoquer un journalisme «débonnaire» qui nie l’existence de graves problèmes et assume des tonalités mielleuses. J’entends, au contraire, un journalisme sans duperies, hostile aux faussetés, aux slogans à effet et aux déclarations emphatiques; un journalisme fait par des personnes pour les personnes, et qui se comprenne comme un service à toutes les personnes, spécialement à celles-là – qui sont la majorité au monde – qui n’ont pas de voix; un journalisme qui ne brûle pas les nouvelles, mais qui s’engage dans la recherche des véritables causes des conflits, pour en favoriser la compréhension à partir des racines et le dépassement à travers la mise en route de processus vertueux; un journalisme engagé à indiquer des solutions alternatives à l’escalade de la clameur et de la violence verbale.

C’est pourquoi, nous inspirant d’une prière franciscaine, nous pourrions ainsi nous adresser à la Vérité en personne:

Seigneur, fais de nous des instruments de ta paix.

Fais-nous reconnaître le mal qui s’insinue dans une communication qui ne crée pas la communion.

Rends-nous capables d’ôter le venin de nos jugements.

Aide-nous à parler des autres comme de frères et de sœurs.

Tu es fidèle et digne de confiance; fais que nos paroles soient des semences de bien pour le monde:

Là où il y a de la rumeur, que nous pratiquions l’écoute;

Là où il y a confusion, que nous inspirions l’harmonie;

Là où il y a ambiguïté, que nous apportions la clarté;

Là où il y a exclusion, que nous apportions le partage;

Là où il y a du sensationnalisme, que nous usions de la sobriété;

Là où il y a de la superficialité, que nous posions les vraies questions;

Là où il y a des préjugés, que nous suscitions la confiance;

Là où il y a agressivité, que nous apportions le respect;

Là où il y a la fausseté, que nous apportions la vérité.

Amen.

Du Vatican, le 24 janvier 2018, mémoire de Saint François de Sales
FRANÇOIS

Aimeric Pourbaix d'I.Media revient sur le voyage du Pape au Chili et au Pérou

Pape François : « Nous ne devons pas cacher les conflits, mais les affronter »

 
 
Antoine Mekary | ALETEIA | I.MEDIA
 
 
Au retour de son long périple au Chili et au Pérou, le pape François a repris le 24 janvier 2018 ses audiences générales sur la place Saint-Pierre.

Sous un soleil radieux, le Souverain pontife a effectué ce mercredi un bilan de son 22e voyage apostolique, affichant notamment sa volonté d’affronter les sujets de “conflits“. Reprenant les différentes étapes de son voyage de six jours, le pape a remarqué que son arrivée au Chili avait été précédée par des manifestations de protestations, “pour différentes raisons“. Cela a rendu d’autant plus “actuel“, a-t-il commenté, le motif de ma visite : la parole du Christ ‘je vous donne ma paix’. Car “seul Jésus mort et ressuscité peut la donner à qui se confie à Lui“.

Abus sexuels : une purification

Cette approche, le pape l’a employée notamment avec les évêques, les prêtres et les consacrés du Chili, au cours de deux rencontres “très intenses“. Elles ont été rendues “encore plus fécondes“, a-t-il précisé, par la souffrance partagée des “blessures“ qui affligent l’Église dans ce pays. Notamment la question des abus sexuels. “J’ai confirmé mes frères, a souligné le pontife, dans le refus de tout compromis lors d’abus sexuels sur mineurs, et en même temps en faisant confiance à Dieu, qui à travers cette difficile épreuve purifie et renouvelle ses ministres“.

Avec les Indiens Mapuches, a poursuivi le successeur de Pierre, la messe “a transformé en joie les drames et les efforts de ce peuple“. Avec les femmes en prison, le pape a rappelé son insistance sur l’exigence de réinsertion, car sans elle, “la prison est une torture“. Sa rencontre avec les jeunes a aussi été l’occasion d’un conseil : affronter les conflits dans la société, ne pas les occulter, mais les gérer par le “dialogue“. Même à la maison, a-t-il improvisé, il y a des petits conflits. “Il ne faut pas les cacher sous le lit“, mais en parler, a suggéré le pape. Avec les autorités chiliennes enfin, le pontife a voulu recommander la “méthode de l’écoute“ : celle des pauvres, des jeunes et des anciens, des immigrés. Et aussi “l’écoute de la terre“.

Non à la colonisation « économique et idéologique »

Concernant la visite au Pérou, le pape François a souligné auprès des peuples amazoniens que l’unité n’est pas dans une “stérile uniformité“. Mais plutôt dans les “richesses des différences“ héritées de la culture et de l’histoire. “Ensemble, a-t-il ponctué, nous avons dit ‘non’ à la colonisation économique et idéologique“. De même qu’auprès des autorités civiles et politiques péruviennes, le pape a dénoncé la “corruption“ qui menace le patrimoine environnemental, culturel et spirituel de ce pays.

Enfin, le pontife a mis en avant à Trujillo les “racines“ spirituelles du Pérou, et notamment la forte “dévotion populaire à la Vierge Marie“. A Lima, dans le sanctuaire le plus célébre du pays, il a relevé le “véritable poumon de foi et de prière“, pour l’Eglise et la société, que représentent les 500 religieuses contemplatives. Aux jeunes, l’évêque de Rome a indiqué l’exemple des saints, pour les exhorter à ne pas “truquer“ leur propre image, mais à suivre le Christ.

 

mardi, 23 janvier 2018

RDC : le cardinal Monsengwo condamne la répression des marches du 21 janvier

RDC : le cardinal Monsengwo condamne la répression des marches du 21 janvier

Vaticannews

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L’archevêque de Kinshasa dénonce la manière dont les forces de l’ordre ont réprimé les manifestations pacifiques organisées par le Comité Laïc de coordination. Plusieurs personnes ont été tuées. Le cardinal Monsengwo a appelé les catholiques à rester « inébranlables ».
 

Xavier Sartre – Cité du Vatican

«Comment peut-on tuer des hommes, des femmes, des enfants, jeunes et vieux scandant cantiques religieux, munis des bibles, chapelets, crucifix ?» : le cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, condamne sans ambages ce mardi 23 janvier la répression des marches qui ont eu lieu dimanche 21 janvier. Face aux derniers événements, il demande à agir «toujours par amour du prochain» et de vivre «dans l’espérance joyeuse que le Seigneur ne nous abandonnera pas».

«Restons inébranlables dans la foi» exhorte-t-il dans son message publié par l’archidiocèse, au surlendemain de la mort de plusieurs manifestants. Selon les autorités, deux personnes ont été tuées mais les Nations unies et l’Église estiment que six personnes ont perdu la vie.

Plusieurs morts et des arrestations de prêtres et de religieuses

Le cardinal Monsengwo dénonce les actes commis par les forces de l’ordre congolaises : «des chrétiens de certaines paroisses ont été empêchés de prier, plusieurs autres ont été empêchés de sortir de l’enclos des paroisses par des policiers et des militaires plus qu’armés comme s’ils étaient dans un champ de bataille. Ceux qui ont prié et ont pu marcher ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène, des grenades assourdissantes et de désencerclement, des balles réelles, des balles en caoutchouc».

L’archevêque de Kinshasa précise que des prêtres, des religieuses et des laïcs ont été arrêtés. Des vols et des extorsions de biens des citoyens ont également été commis, assure-t-il. Il reproche ainsi au chef de la police de ne pas avoir respecté sa parole alors qu’il avait donné la consigne qu’il n’y aurait aucun décès. Devant la préparation des forces de sécurité, qui ont commencé à effectuer des contrôles dès le samedi 20 janvier, le cardinal se demande si les Congolais ne vivent pas «dans une prison à ciel ouvert».

Maintien des revendications politiques

Face à ces nouvelles exactions, le cardinal Monsengwo rend hommage à la «bravoure» de ses frères et sœurs, «autres martyrs de la Saint-Sylvestre, tombés lors de cette marche». Ils ont participé à de nouvelles marches pour réclamer l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre 2016 qui prévoit l’organisation d’élections générales, et notamment présidentielle, pour trouver un successeur à Joseph Kabila, arrivé au terme de son second et dernier mandat et dans l’incapacité de se représenter.

Des manifestations avaient déjà eu lieu le 31 décembre 2017, un an jour pour jour après la signature de l’accord politique global pour rappeler le pouvoir à ses responsabilités. Le cardinal Monsengwo, qui avait déjà condamné la répression de ce jour-là, rappelle clairement que les Congolais veulent que «règne la force de la loi et non la loi de la force» afin de travailler au «développement intégral du peuple, dans la paix, la justice et la vérité».

À Davos, l’appel du Pape pour un monde entrepreneurial humain

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Le Pape au WEF

Vaticannews

«C'est un impératif moral, une responsabilité qui implique tout le monde: créer les bonnes conditions pour permettre à chaque personne de vivre dignement», a-t-il écrit, louant le «potentiel énorme des acteurs économiques pour améliorer la qualité de la productivité, créer de nouveaux emplois, respecter les lois du travail, lutter contre la corruption publique et privée et promouvoir la justice sociale. avec le partage juste et équitable des profits».

À Davos, l’appel du Pape pour un monde entrepreneurial humain

Alors que s’ouvre dans la petite commune des Alpes suisses de Davos, le plus grand forum économique du monde du 23 au 26 janvier 2018, le Pape François a adressé un message à ses 3 000 participants, dans une lettre lue par le cardinal Peter Turkson, préfet du dicastère pour le service du développement humain intégral.

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Delphine Allaire – Cité du Vatican

Favoriser des approches inclusives au lieu d’un individualisme qui fragmente, servir et protéger l’humain au lieu de le réduire à une machine, ou encore améliorer la productivité, le marché et les lois du travail, en rejetant la «culture jetable».

Pour ce 48ème Forum économique de Davos (Suisse) à l’ambitieux thème de: «Créer un avenir partagé dans un monde fracturé», le Pape François a appelé les sommités du monde économique à oser prendre des mesures courageuses.

Les technologies, vecteurs de l’individualisme et de la démesure

En premier lieu, vient la technologie, dont la place rampante dans nos sociétés ne cesse de modeler et remodeler le monde globalisé lui-même. Dans sa lettre en date du 12 janvier mais rendue publique la veille du forum, le 22 janvier, le Pape a mis en garde contre ces technologies qui «conditionnées par des intérêts privés et une ambition du profit à tout prix», semble davantage favoriser «la fragmentation et l'individualisme, plutôt que de faciliter des approches plus inclusives».

Dans un monde fragmenté, de nouveaux défis émergent. «Croissance du chômage, augmentation des diverses formes de pauvreté, élargissement du fossé socio-économique et nouvelles formes d'esclavage, ancrées dans des situations de pauvreté comme les conflits, les migrations ou divers problèmes sociaux», a énuméré François à l’adresse des patrons du monde entier et de quelques 70 chefs d’État et de gouvernement prenant part à ce rendez-vous.

L’homme comme nouvel objet de consommation à exploiter

Citant son allocution devant le Parlement européen de Strasbourg, le 25 novembre 2014, le Pape a renouvelé son désarroi quant à la prédominance des questions techniques et économiques dans le débat politique, «au détriment de l'intérêt véritable pour les êtres humains». Une prévalence technico-économique, non sans risques: «Les hommes et les femmes risquent d'être réduits à de simples rouages ​​dans une machine qui les traite comme des objets de consommation à exploiter, de sorte que, comme c'est tragiquement apparent, chaque fois qu'une vie humaine ne s'avère plus utile pour cette machine, elle est jetée avec quelques hésitations», a alerté le Saint-Père, qui ne cesse d’appeler au refus de «la culture du prêt-à-jeter» et de la mentalité d’indifférence.

Dans un tel contexte, il apparait vital pour le Pape de «sauvegarder la dignité de la personne humaine, en offrant à tous des possibilités réelles de développement humain intégral, et en mettant en œuvre des politiques économiques favorables à la famille». À cet égard, des modèles économiques enclins «à une éthique du développement durable et intégral, fondée sur des valeurs qui placent la personne humaine et ses droits au centre», doivent se développer.

Sur les nouvelles innovations technologiques, comme l’intelligence artificielle ou la robotique, le Pape a insisté sur leur utilisation «au service de l'humanité et à la protection de notre maison commune, plutôt qu'au contraire, comme le prévoient, malheureusement, certaines évaluations».

Grave responsabilité du monde entrepreneurial

Enfin, François a souligné la responsabilité hors-norme incombant au monde entrepreneurial. «C'est un impératif moral, une responsabilité qui implique tout le monde: créer les bonnes conditions pour permettre à chaque personne de vivre dignement», a-t-il écrit, louant le «potentiel énorme des acteurs économiques pour améliorer la qualité de la productivité, créer de nouveaux emplois, respecter les lois du travail, lutter contre la corruption publique et privée et promouvoir la justice sociale. avec le partage juste et équitable des profits».

Semaine de prière pour l'Unité des chrétiens: Sacerdoce des femmes: impossible ou incontournable? [4/7]

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Sacerdoce des femmes: impossible ou incontournable? [4/7]

 

Quelle place est laissée aux femmes au sein des différentes communautés religieuses? Protestants et catholiques ont un avis divergent sur la possibilité de leur donner accès à la prêtrise.

“Que les femmes se taisent dans les assemblées”. Certaines communautés chrétiennes prennent au pied de la lettre l’injonction de Paul aux Corinthiens. Ce n’est pas le cas de l’Eglise catholique, mais tout de même: l’accès au sacerdoce leur reste refusé. L’heure de l’égalité homme-femme sonnera-t-elle le glas de cette pratique?


Nadine Manson:  “Ce qui prime, c’est la capacité de réflexion de la personne désirant embrasser un ministère pastoral”

Les polémiques autour du féminisme et du harcèlement nous rappellent à quel point l’enjeu de l’accession au ministère pastoral des femmes est d’actualité. La question sous-jacente est celle de leur statut, voire de la reconnaissance des femmes dans la société.

Je déplore de lire encore aujourd’hui les chiffres témoignant des inégalités dont souffrent les femmes au travail. Qu’en est-il de l’Eglise? J’aime mon Eglise Réformée qui – avec ses limites –  tente malgré tout de vivre ce qu’elle a compris de l’Evangile. Même si le temporel – notre monde, notre société – perpétue encore l’inégalité des chances entre les hommes et les femmes, le spirituel – l’Eglise – s’évertue, au contraire, à offrir une égalité parfaite.

L’Eglise Réformée proclame ainsi sa conviction que les femmes et les hommes sont des créatures de Dieu. A ce titre, elle leur accorde le même statut. Cette évolution s’est faite non sans mal. D’ailleurs, certaines Eglises protestantes n’acceptent toujours pas que les femmes puissent devenir pasteures. De leur côté, les Réformés exigent que les pasteurs aient un Master en théologie, peu importe leur sexe ou leur genre. Ce qui prime, c’est la qualité de la formation et la capacité de réflexion de la personne désirant embrasser un ministère pastoral. Point à la ligne.

Se départir des fantasmes et des discours liés à la différenciation sexuelle n’est pas facile. J’aime cette tentative, cet apprentissage, ce commencement entrepris par mon église. Tentative sans cesse renouvelée de vivre selon un autre ordre que celui imposé par le monde. J’y vois les prémices d’une nouvelle communauté sur terre où femmes et hommes sont égaux face à leur Dieu créateur.

Née en Allemagne, J’ai étudié et vécu en France, aux Etats-Unis et aux Pays-Bas. Après un doctorat en théologie, je me suis tournée vers l’activité pastorale. J’officie en tant que pasteure depuis 10 ans, d’abord à l’Eglise protestante de Genève et maintenant au sein de l’Eglise réformée de Bienne.


Dominique Rimaz: “Jésus est un homme; dès lors le prêtre est un homme”

Dans un contexte où les femmes, avec les hommes, recherchent avec raison une égalité nécessaire, il est tout à fait légitime de poser cette question. A toute bonne question, il y a également des bonnes réponses.

Sans aucune discrimination, l’Eglise catholique avoue humblement: “elle n’a pas le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale aux femmes”.

A la messe et lors de la confession, le prêtre agit “in persona Christi”, dans ou en la personne de Jésus. Et Jésus est un homme. L’ordre, dans ses trois degrés (diacre, prêtre et évêque) est un sacrement. Ce dernier implique toujours un signe. En tant que tête de l’Eglise, Jésus est un homme; dès lors le prêtre est un homme.

Avec les Eglises orthodoxes, l’Eglise catholique romaine soutient cela par “l’exemple, rapporté par la Sainte Écriture, du Christ qui a choisi ses Apôtres uniquement parmi les hommes; la pratique constante de l’Eglise qui a imité le Christ en ne choisissant que des hommes; et son magistère vivant qui, de manière continue, a soutenu que l’exclusion des femmes du sacerdoce est en accord avec le plan de Dieu sur l’Eglise”.

En 1994, saint Jean Paul II avait donné une réponse définitive, qui appelle l’assentiment de l’intelligence et de la volonté: “Je déclare (…) que l’Eglise n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Eglise”.

Cette doctrine n’a pas été exprimée par la modalité de l’infaillibilité pontificale, mais elle est de nature infaillible.

Le prêtre n’est pas le sommet de la vie chrétienne. Par contre, la sainteté est un appel pour tous et pour chacun. La Vierge Marie, comme premier principe de vie de l’Eglise (le second étant celui de Pierre, la hiérarchie), les femmes sont invitées à la prendre comme modèle éminent.

Je suis prêtre à Fribourg, spécialiste de la communication de l’Eglise et aumônier de Catholic Voices. Après une licence en théologie morale à Fribourg, j’ai poursuivi mes études à Rome, avec une licence en communication à l’Université pontificale de la Sainte-Croix. Je scrute et décortique l’actualité chrétienne au quotidien sur mon blog, “lesuisseromain“.


Et chez les autres ?

Les catholiques ne sont pas les seuls à s’opposer à l’ordination des femmes . Aucune femme prêtre n’est autorisée à officier du côté orthodoxe. Dans l’hindouisme, tous les brahmanes sont des hommes et le clergé bouddhiste est formé par des hommes à 97%. L’islam ne leur laisse pas de place dans la prédication non plus.

Du côté du judaïsme, on trouve quelques éléments clivants. Les ultra-orthodoxes n’autorisent pas l’ordination de femmes rabbins, mais les libéraux oui. “Globalement, le protestantisme est la religion la plus favorable aux femmes”, analyse Odon Vallet dans les colonnes du magazine l’Obs. On trouve par exemple des femmes évêques chez les luthériens suédois et les épiscopaliens américains.

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2003295745.jpgDu 18 au 25 janvier, les rédactions .ch publient chaque jour de manière conjointe les réflexions et les points de vue de différentes personnalités catholiques et protestantes romandes autour de sept thématiques:

Cath.ch

1. Purgatoire: mythe ou réalité?

2. Papauté: infaillible ou fragile?

3. Guillaume Farel: ange ou démon?

4. Sacerdoce des femmes: impossible ou incontournable?

5. Liturgie: intercommunion ou séparation?

6. Célibat: nécessaire ou anachronique?

7. Prier: Dieu ou les saints?

Le Pape François s'excuse auprès des victimes pour avoir parler de "preuves" au sens juridique du terme

Dans le cas de l’évêque Barros, il n’y a pas d’évidences pour le condamner. Si je le juge coupable sans évidence ou sans certitude morale, c’est moi qui commettrais un délit.

François présente des excuses aux victimes d'abus sexuels 20minutes - Fausse information: pas d'excuses pour son soutien à l'évêque Barros, car il n'y a pas d'évidence.

Le Pape François s'excuse auprès des victimes pour avoir parler de "preuves" au sens juridique du terme 

Le Pape François remercie le Cardinal O'Malley

Le cardinal O’Malley a dit : le pape a toujours fait tolérance zéro. Je le remercie de m’avoir fait observer que le mot « preuve » n’a pas été une expression heureuse pour la souffrance des victimes. À Iquique, j’ai répondu à la question d’un journaliste sur l’évêque Barros. J’ai employé le terme « preuve » et j’ai dit : « Le jour où j’aurai une preuve, je parlerai ». Malheureusement, je sais que beaucoup des personnes victimes d’abus ne peuvent montrer des preuves, elles ne les ont pas et ne peuvent les avoir, ou si elles en ont, elles ont honte.

Abus sexuels: « Le témoignage des victimes est toujours une évidence! » déclare le pape François

« Mais dans le cas Barros, il n’y a pas d’évidence »

« Si je le juge coupable sans évidence ou sans certitude morale, c’est moi qui commettrais un délit »: le pape François confirme son soutien à l’évêque d’Osorno (Chili) Barros, dans l’avion de Lima-Rome (21-22 janvier 2018), en répondant à la presse.

Des réponses ont été transcrites en italien par le quotidien de la Conférence épiscopale italienne Avvenire.

En même temps, le pape présente ses excuses aux victimes pour avoir employé le mot « preuve » qui peut les avoir blessées.

Voici notre traduction des paroles du pape François sur le cas de Mgr Barros:

Vous avez parlé durement contre les abus. Mais en parlant de l’évêque d’Osorno, Juan Barros, vous avez accusé les victimes de calomnie. Pourquoi ne croyez-vous pas les victimes et croyez-vous Barros ?

Pour les abus, je poursuis la ligne de tolérance zéro initiée par Benoît XVI. En cinq ans, je n’ai signé aucune demande de grâce. Quand on enlève à un prêtre qui a commis des abus l’état clérical, la sentence est définitive, mais cette personne a le droit de faire appel. Si l’appel aussi confirme la première sentence, on peut faire appel au pape et demander la grâce. En cinq ans, j’ai reçu vingt-cinq demandes de grâce, mais je n’en ai signé aucune. Le cas de l’évêque Juan Barros, je l’ai fait investiguer. Il n’y a pas d’évidences de culpabilité. Aucune victime n’est venue pour l’évêque Barros, elles ne se sont pas présentées, s’il y en avait eu, j’aurais été le premier à les écouter. Pour changer de position, il faut des évidences sinon je ne peux pas appliquer la sentence « nemo malo nisi probetur ».

Comment avez-vous réagi a ce qu’a dit le cardinal O’Malley, à savoir que vos paroles à propos de Mgr Barros ont été source de souffrance pour les victimes qui se sont senties abandonnées ou discréditées ?

Le cardinal O’Malley a dit : le pape a toujours fait tolérance zéro. Je le remercie de m’avoir fait observer que le mot « preuve » n’a pas été une expression heureuse pour la souffrance des victimes. À Iquique, j’ai répondu à la question d’un journaliste sur l’évêque Barros. J’ai employé le terme « preuve » et j’ai dit : « Le jour où j’aurai une preuve, je parlerai ». Malheureusement, je sais que beaucoup des personnes victimes d’abus ne peuvent montrer des preuves, elles ne les ont pas et ne peuvent les avoir, ou si elles en ont, elles ont honte. Récemment, j’ai rencontré une femme de 40 ans, qui a été abusée, mariée avec trois enfants. Cette femme ne recevait plus la communion parce que, dans la main du prêtre, elle voyait la main de celui qui avait abusé d’elle. Le drame des personnes abusées est terrible.

Qu’est-ce que les victimes éprouvent ? Je dois leur demander pardon parce que le mot « preuve » a blessé, mon expression n’a pas été heureuse. Je présente mes excuses si j’ai blessé sans m’en apercevoir, sans le vouloir, cela me fait beaucoup souffrir. Entendre le pape leur dire « apportez-moi une lettre avec la preuve » est une gifle. C’est pourquoi je ne veux plus utiliser le terme « preuves » mais évidences. Dans le cas de l’évêque Barros, il n’y a pas d’évidences pour le condamner. Si je le juge coupable sans évidence ou sans certitude morale, c’est moi qui commettrais un délit.

Traduction de ZENIT, Hélène Ginabat

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Le Cas De Mgr Barros, Capture @KTOTV

On a publié une lettre aux évêques chiliens où on évoque le possibilité que Mgr Barros prenne une année sabbatique: qu’en dites-vous?

Cette lettre, c’est nécessaire de l’expliquer, parce qu’elle concerne la prudence. Quand le scandale Karadima a explosé – le prêtre dont Barros a été le secrétaire et qui a été condamné pour abus sexuels – on a commencé à évaluer les prêtres qui avaient été formés par lui, et avaient subi des abus, ou sont devenus à leur tour des « abuseurs ». Au Chili, il y a quatre évêques que Karadima a suivis quand ils étaient séminaristes. Quelqu’un de la Conférence épiscopale chilienne a suggéré qu’ils donnent leur démission et qu’ils prennent une année sabbatique, pour éviter les accusations, parce qu’ils sont de bons évêques.

Barros a présenté sa démission. Mais quand il est venu à Rome, je lui ai dit: « Non, on ne joue pas ainsi, parce que cela, c’est admettre préalablement d’être coupable », et j’ai refusé sa démission. Et quand il a été nommé évêque d’Osorno, les protestations ont continué. J’ai reçu sa démission une seconde fois. Et j’ai encore dit: « Non, continue! » Entre temps on a continué à enquêter sur lui, mais aucune « évidence » n’est parvenue. Je ne peux pas le condamner si je n’ai pas des évidences. Barros restera s’il n’y a pas d’évidences; Et je suis convaincu qu’il est innocent.

Pourquoi, pour vous, le témoignage des victimes n’est pas une évidence?

Le témoignage des victimes est toujours une évidence! Mais dans le cas Barros, il n’y a pas d’évidence d’abus. Il n’y a pas d’évidence qu’il ait « couvert ». Je le répète: je suis disponible à recevoir une évidence, mais pour le moment il n’y en n’a pas.

Le fait que les premiers membres de la Commission vaticane contre les abus sont en fin de mandat: serait-ce le signe que ce n’est pas une priorité?

La Commission a été nommée pour trois ans. Une fois au bout du mandat on a étudié la nouvelle Commission. La décision a été de renouveler une partie et de nommer d’autres nouveaux membres. Avant le début de ce voyage, la liste définitive des noms est arrivée et maintenant elle suit le processus normal de la curie. On étudie le curriculum des nouvelles personnes, deux observations devaient être clarifiées… ce sont des délais normaux.

Traduction de ZENIT, Anita Bourdin

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Affaire Barros: ce que le pape a dit à propos des abus sexuels au Chili

« Nous engager pour que cela ne se reproduise pas »

 

Le 18 janvier 2018, le pape François répond à des journalistes du Chili, en espagnol, à propos de l’évêque Barros: ses propos ne visaient que le cas Barros et non pas les victimes d’abus sexuels. Qu’a-t-il dit et dans quel contexte? Au moment où quelque confusion semble régner sur les propos du pape, il n’est peut-être pas inutile de rappeler les paroles et les gestes.

Les paroles et les gestes, à Santiago

Le pape lui-même a lancé, au Chili, deux fois, et d’emblée, un signal en faveur des victimes d’abus de la part de membres du clergé.

Premier signal, ses paroles, dès son premier discours, devant les autorités du pays et le Corps diplomatique, mardi, 16 janvier 2018: le pape a exprimé “douleur et honte” face “au mal irréparable fait à des enfants par des ministres de l’Église”. Il demandé pardon et dit l’engagement de l’Eglise pour que cela n’arrive jamais plus: “Je voudrais m’unir à mes frères dans l’épiscopat, car s’il est juste de demander pardon et de soutenir avec force les victimes, il nous faut en même temps nous engager pour que cela ne se reproduise pas. »

Deuxième signal, ses gestes: le même jour, le pape François a reçu des victimes d’abus sexuels de la part de prêtres à la nonciature apostolique de Santiago du Chili: une rencontre « strictement privée » indique Greg Burke, durant laquelle le pape « a écouté leurs souffrances, a prié et a pleuré avec elles ».

Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège avait prévenu que le pape considérait que « les meilleures rencontres sont celles qui ont lieu en privé ».

Les réponses du pape à propos d’un évêque chilien

Rappelons aussi (cf. ZENIT du 15 janvier) que Fernando Karadima, aujourd’hui âgé de 87 ans, déclaré coupable d’abus sexuels et psychologiques par le Vatican en 2011, a été condamné à se retirer dans un monastère pour une vie « de prière et de pénitence », sans aucune mission pastorale, tandis que les faits étaient prescrits pour la justice chilienne.

Or, l’un des séminaristes formés par Karadima, Juan Barros Madrid, ancien évêque aux armées, nommé évêque d’Osorno en 2015 (Osorno est à environ 250 km au sud de Temuco), a été accusé par des laïcs de son diocèse qui réclament son départ, d’avoir été au courant des actes de son ancien mentor, ce que l’évêque nie formellement.

L’évêque a participé, avec les autres évêques du Chili, à la messe du pape François à Santiago, au Parque O’Higgins, le 16 janvier, puis à l’aéroport de Maquehue de Temuco, mercredi, 17 janvier, et à Iquique au Campus Lobito, le 18.

La presse chilienne a interrogé le pape à ce sujet justement avant la messe de jeudi 18 janvier à Iquique. Le pape a répondu spontanément (cf. par exemple cette vidéo), et très précisément à propos des accusations contre Mgr Barros: « Le jour où ils m’apportent la preuve sur l’évêque Barros, alors je parlerai. » Les journalistes insistent, le pape ajoute: « Il n’y a pas une seule preuve contre lui, tout est de la calomnie. Est-ce que c’est clair? »

La presse chilienne a immédiatement titré sur le soutien du pape à Barros.

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La déclaration de l’archevêque de Boston

Le cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston et président de la Commission vaticane pour la protection des mineurs, instituée par le pape François a publié une déclaration à ce propos, samedi 20 janvier, sur le site bostoncatholic.org.

Or, lorsqu’il cite les paroles prêtées au pape, d’une part visiblement il n’a pas eu accès aux ipsissima verba du pape (sa citation ne correspond pas) et d’autre part il semble qu’elles lui ont été rapportées comme portant sur les témoignages des victimes d’abus quant aux abus, ce qui n’est pas le cas, il s’agissait des doutes sur le silence complice d’un séminariste devenu aujourd’hui évêque. Enfin, il parle de paroles prononcées à Santiago alors qu’elles l’ont été à Iquique. Les paroles de Santiago, aux autorités, nous venons de les citer.

Voici ce qu’il dit dans notre traduction de l’anglais: «Il est compréhensible, que les propos du pape François hier à Santiago du Chili ont été une source de grande peine pour les survivants d’abus sexuels par le clergé ou tout autre personne. Des paroles qui transmettent ce message: ‘Si vous ne pouvez pas prouver vos plaintes, alors vous ne serez pas crus’ abandonnent ceux qui ont souffert de répréhensibles et criminelles violations de leur dignité humaine et relèguent les survivants dans l’exil du discrédit.»

Cependant, le cardinal prend une précaution, il reconnaît: « N’ayant pas été personnellement impliqué dans les situations qui ont été l’objet de l’interview d’hier, je ne peux expliquer pourquoi le Saint-Père a choisi les mots spécifiques qu’il a employés à ce moment-là. Mais ce que je sais cependant c’est que le pape François reconnaît pleinement les énormes échecs de l’Église et de son clergé qui a abusé d’enfants, et l’impact dévastateur que ces crimes ont eu sur les survivants et sur ceux qui leurs proches. »

Ensuite, le cardinal témoigne de la façon dont le pape reçoit les victimes puisqu’il a participé à certaines rencontres, et il a dit sa prière pour les victimes et pour leurs proches.

Des lectures de la déclaration O’Malley

Pour certains, il semble que la déclaration cherche plutôt à défendre le pape François en rappelant son engagement constant. Mais il est vrai que sa réaction aussi est lue différemment selon les media…

Vatican News titre: « Le cardinal O’Malley réaffirme l’engagement du pape François aux victimes d’abus. » Et Vatican News publie le texte complet en anglais.

Le Boston Globe, dont l’enquête a été naguère retracée par le film « Spotlight » titre : « Le cardinal O’Malley se prononce contre le commentaire du pape aux victimes d’abus sexuels au Chili. » D’autres titres de Boston vont dans le même sens, opposant le pape et O’Malley. Or les citations du Globe ne correspondent pas non plus aux paroles du pape. Limites des traductions certainement.

« Travailler » pour que « jamais plus »

Le père jésuite Hans Zollner, directeur du Centre pour la protection des mineurs de l’Université pontificale grégorienne et membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs avait pour sa part réagi dès le 17 janvier, au lendemain des paroles du pape François et de sa rencontre avec des victimes, comme l’expliquait alors Anne Kurian.

« L’attention aux victimes est vraiment à l’avant-garde des priorités du pape François », affirme le père Zollner. « Son empathie, sa proximité et même son assistance spirituelle » sont « si importantes que même des étapes de guérison très importantes peuvent avoir lieu ».

« Ce que le pape a dit hier, dès son arrivée à Santiago, dit le jésuite, et ce qu’il a fait par la suite après avoir rencontré des victimes, montre à quel point il est conscient : conscient également du fait que l’Église doit faire beaucoup plus pour aider les victimes. Et le pape donne l’exemple, ce qui est très important. »

En juillet 2014, le p. Zollner rapporte que le pape a rencontré au Vatican un groupe de victimes d’abus par des prêtres : « J’étais aussi présent à cette occasion… j’ai vu de mes propres yeux comment le pape réagit à tant de souffrances et de douleurs. »

Il témoigne du chemin fait à partir de cette rencontre: « Les deux personnes que j’ai accompagnées ont fait de grands progrès dans leur vie et ont eu une ‘guérison’, si nous pouvons le dire. (…) Et d’une certaine façon, c’était un chemin de réconciliation avec leur vie, avec cette blessure profonde, et aussi avec l’Église. »

En ce qui concerne l’attention de l’opinion publique pour le sujet des abus sexuels commis par des prêtres, le père Zollner reconnaît : « C’est un sujet qui ne nous quittera pas ».

« Mais l’Église catholique, dit-il, montre aussi une diversité de réponses concernant les différentes églises locales » qui doivent être « en mesure d’accueillir les victimes, et de faire tout leur possible pour continuer et développer la capacité de prévention des abus ».

« Nous ne pouvons pas changer le passé, conclut le p. Zollner, mais dans le présent, nous devons travailler pour que ces événements ne se répètent pas. »

Mariage en plein vol ? Le Pape explique François

Mariage en plein vol ? Le Pape explique François

Lors de la conférence de presse, le Pape François a donné les raisons du mariage entre deux stewards, non sans rappeler, avec le sourire, que l'un des journalistes à bord avait écrit qu'il était un peu fou.  

Mariage en altitude: le pape François explique les circonstances

« Ils étaient préparés »

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Paula Podest Ruiz Et Carlos Ciuffardi Elorriaga, Mariés Par Le Pape @Antoniospadaro

Zenit

« Ils étaient préparés: le pape Françosi explique, à l’occasion de sa conférence de presse dans l’avion qui le ramenait de Lima à Rome (21-22 janvier 2018) les circonstances du mariage de Paula Podest Ruiz, 39 ans, hôtesse de l’air, et Carlos Ciuffardi Elorriaga, 41 ans, steward, dont le pape François a béni le mariage sacramentel dans l’avion qui le menait de Santiago du Chili à Iquique, le 18 janvier 2018.

Les époux ont témoigné de leur joie: « Notre mariage sera très significatif pour tous les couples du monde qui ne se sont pas mariés. Cela aidera et encouragera les personnes à se marier. Nous sommes du diocèse du ciel! »

Le pape a expliqué les circonstances aux journalistes: « L’un de vous m’a dit que je suis fou de faire ces choses. Mais la chose a été simple; Le steward avait participé au vol du jour précédent. Mais elle n’était pas là. Il m’a parlé. Et moi aussi j’ai parlé de la vie, comment je pensais la vie, puis de la vie de famille. Une telle conversation. Le jour suivant ils étaient là tous les deux et quand nous avons fait les photos, ils m’ont dit qu’il y a huit ans ils devaient de marier, à l’église, mais le jour précédent, l’église a été détruite par le tremblement de terre, et ainsi il n’y a pas eu de mariage. Ils ont dit: « On le fera demain, après-demain… »

Et puis la vie, une fille arrive puis une autre. Mais ils avaient toujours cela dans le coeur: « Nous ne sommes pas mariés. » Je les ai un peu interrogés et ils m’ont dit qu’ils avaient suivi la préparation au mariage pour arriver au mariage. J’ai jugé qu’ils étaient préparés. Alors pourquoi faire demain  ce qui peut de faire aujourd’hui? Et si ce lendemain allait signifier encore dix ans de plus? Ils se sont préparés tous les deux devant le Seigneur par le sacrement de pénitence. Ils m’ont aussi dit qu’ils avaient confié à certains leur intention de me demander de les marier… Les sacrements sont pour les hommes, toute les conditions étaient claires. Par conséquent dites aux curés que le pape les a interrogés comme il faut. »

Avec une traduction d’Hélène Gainaient

vendredi, 19 janvier 2018

Abbé Cédric Burgun: mariage avec le Pape en plein vol, une histoire particulière

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Abbé Cédric Burgun: mariage avec le Pape en plein vol, une histoire particulière

Pour quelques esprits chagrins, l’histoire de ce mariage célébré par le Pape dans l’avion qui le conduisait au Chili sera une occasion supplémentaire de critiques envers le Souverain Pontife. Que ce mariage étonne et interroge, je peux le comprendre ; mais certaines réactions m’ont laissé plus que dubitatif sur l’ecclésiologie qui les sous-tend : par exemple, l’évêque de Rome aurait-il besoin des facultés canoniques données par le curé pour célébrer validement un mariage ? Soyons un peu sérieux.

Une histoire conjugale particulière 

suite

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jeudi, 18 janvier 2018

Vidéo: le premier mariage en avion avec le Pape François, les époux se sont confessés et voulaient déjà se marier

Le premier mariage en avion avec le Pape François: les époux se sont confessés et voulaient déjà se marier

Vive les mariés. La joie, le bonheur et le sourire se lisent sur leurs visages et dans la lumière de leurs yeux !

Alors qu'il rejoignait en avion Iquique, au nord du Chili, le Saint-Père a célébré en plein vol l'union d'une hôtesse et d'un stewart. Mariés civilement depuis 7 ans, la cérémonie religieuse de Paula Podesta Ruiz et Carlos Cuffando Elorriaga avait dû être reportée à cause du tremblement de terre survenu le 27 février 2010 au Chili.

source Vaticannews

"Ayant écouté leur histoire, le pape les a confessés, précise L’Osservatore Romano, et les a interrogés sur leurs intentions. Puis il a béni leur échange de consentements". (Zenit)

Semaine de prière pour l'Unité des chrétiens: réformés.ch et cath.ch reviennent tout au long de cette semaine sur les questions chaudes de la réflexion oecuménique

réformés.ch et cath.ch reviennent tout au long de cette semaine sur les questions chaudes de la réflexion oecuménique

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Unité des chrétiens: disputons-en

Du 18 au 25 janvier, les rédactions .ch publient chaque jour de manière conjointe les réflexions et les points de vue de différentes personnalités catholiques et protestantes romandes autour de sept thématiques: 
 

1. Purgatoire: mythe ou réalité?

2. Papauté: infaillible ou fragile?

3. Guillaume Farel: ange ou démon?

4. Sacerdoce des femmes: impossible ou incontournable?

5. Liturgie: intercommunion ou séparation?

6. Célibat: nécessaire ou anachronique?

7. Prier: Dieu ou les saints?

Le Pape François au Chili: un mariage au plus haut des cieux

Le Pape François au Chili: un mariage au plus haut des cieux, avec les confessions des futurs époux

"Ayant écouté leur histoire, le pape les a confessés, précise L’Osservatore Romano, et les a interrogés sur leurs intentions. Puis il a béni leur échange de consentements". (Zenit)

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photo: Vatican Media

Le Pape François au Chili: un mariage au plus haut des cieux

Le Figaro - Arnaud Bédat - Zenit

Une nouvelle initiative surprise du pape François, dans l’avion qui le menait de Santiago à Iquique, au Chili, ce 18 janvier 2018 : la bénédiction du mariage d’un steward et d’une hôtesse de l’air… en plein vol. Le sacrement du mariage est valide, a précisé le Saint-Siège (ndlr: il manquerait plus qu'il ne soit pas valide)

Durant le vol de deux heures de la compagnie Latam, qui franchissait les 1800 km entre la capitale et le nord du pays, dans le cadre de son 22e voyage apostolique, le pape a béni le mariage d’un couple chilien : Paula Podest Ruiz, 39 ans, et Carlos Ciuffardi Elorriaga, 41 ans, étaient mariés civilement depuis huit ans. En 2010, un séisme a détruit l’église où ils comptaient échanger leurs consentements.

D’après la presse présente à bord de l’avion, le couple a demandé au pape de bénir leurs alliances. Ce dernier leur a alors demandé s’ils souhaitaient se marier religieusement. « Ils étaient en train de parler au pape. Ils lui ont dit qu’ils ne s’étaient pas mariés à l’église. Le pape leur a demandé s’ils voulaient se marier immédiatement. Ils ont dit OUI », relate sur Twitter le jésuite Antonio Spadaro, qui accompagne le pape argentin dans tous ses voyages.

Les mariés se sont confessés

Ayant écouté leur histoire, le pape les a confessés, précise L’Osservatore Romano, et les a interrogés sur leurs intentions. Puis il a béni leur échange de consentements.

Le Vatican précise que l’acte de mariage religieux – rédigé sur une simple feuille blanche au format A4 – du couple, est valide : « Tout est officiel. Il y a des témoins, il y a un document », a précisé le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège Greg Burke.

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photo: Vatican Media

Le pape a signé le document comme célébrant, et les deux époux ainsi que les témoins – Mgr Mauricio Rueda Beltz et le président de la compagnie Latam, Ignacio Cueto – ont également apposé leurs signatures. « Le 18 janvier 2018, peut-on lire sur l’acte, durant le vol papal de Santiago à Iquique, M. Carlos Ciuffardi Elorriaga et Mme Paula Podest Ruiz ont contracté le mariage, en présence du témoin Ignacio Cueto. Le Saint-Père a recueilli le consentement. »

Paula Podest Ruiz et Carlos Ciuffardi Elorriaga ont deux enfants : Rafaella, 6 ans, et Isabella, 3 ans. Et même si la mariée ne portait pas de robe blanche mais était en tenue d’hôtesse, les nouveaux époux ont confié à la presse leur « joie immense » : « Tout est arrivé de façon spontanée, il n’y avait rien de préparé », ont-ils assuré. 

La cérémonie s’est déroulé dans la simplicité de la cabine avant de l’appareil à 10 000 mètres d’altitude. L’acte a été rédigé sur une simple feuille volante par un cardinal et signés par tous les protagonistes.

Note: Un prêtre, un évêque ou un cardinal ne pourraient pas célébrer un tel mariage. La présence du Pape et le tremblement de terre en 2010 ont été les circonstances qui ont rendu possible ce mariage au 7ème ciel. Vive les mariés !

(Photo Agence I.Media

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LE PAPE FRANÇOIS CONFIRME SON SOUTIEN À MGR BARROS, ÉVÊQUE CONTESTÉ AU CHILI

LE PAPE FRANÇOIS CONFIRME SON SOUTIEN À MGR BARROS, ÉVÊQUE CONTESTÉ AU CHILI

" Le jour où vous m'apportez une preuve contre l'évêque (Juan) Barros, je vous parlerai. Il n'y a pas une seule preuve contre lui. Tout est calomnie. C'est clair ? "

Pape François

Iquique (Chili) - le 18/01/2018 | Par Agence I.Media

Unknown.jpegEn arrivant le 18 janvier 2018 à Iquique (Chili), le pape François a répondu à une question de la presse locale sur Mgr Juan Barros, évêque d’Osorno, a informé le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Greg Burke, le même jour.

Le pontife a défendu le prélat, à qui il est reproché de n’avoir pas dénoncé les abus sexuels d’un prêtre.

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A lire: une union internationale des victimes est crée (avec La Parole Libérée) - La Vie

Les victimes d’abus sexuels veulent des actes plus que des mots

Le pape a rencontré, mardi à Santiago, des victimes d’abus sexuels.

Mais pour les associations, les paroles du pape « ne servent à rien si des actions ne suivent pas ».

Le pape François a rencontré, mardi, à la nonciature apostolique de Santiago du Chili, « un petit groupe de victimes d’abus sexuels perpétrés par des prêtres », a annoncé le porte-parole du Saint-Siège Greg Burke. Cette rencontre « s’est déroulée dans un cadre strictement privé ». « Personne d’autre n’était présent : seulement le pape et les victimes. Cela afin qu’elles puissent raconter leurs souffrances au pape François, qui les a écoutées et a prié et pleuré avec elles. »

Cette rencontre est intervenue alors que, quelques heures plus tôt, dans un discours au Palais de la Moneda, François avait dit, devant les autorités et la société civile chilienne sa « douleur » et sa « honte » face aux abus sexuels commis par des membres du clergé, demandant pardon aux victimes.

Cette nouvelle prise de parole contre la pédophilie a été toutefois accueillie fraîchement par les associations de victimes qui venaient de tenir un congrès à Santiago où elles ont annoncé la création d’un réseau international de victimes de prêtres pédophiles.

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« Ce n’est pas la première fois que le pape emploie ces mots », relève le Britannique Peter Saunders qui se dit scandalisé par le fait que le pape a concélébré la messe avec tous les évêques chiliens, dont Mgr Juan Barros, un évêque chilien accusé de ne pas avoir dénoncé des abus sexuels.

« C’est un affront aux victimes », affirme cette victime d’abus sexuels et ancien membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs dont il a démissionné avec fracas en 2016.

« Le pape peut parler encore et encore, cela ne sert à rien si des actions ne suivent pas ses paroles », explique José Andrés Murillo, directeur de la fondation Pour la confiance.

Lui-même victime de Fernando Karadima, cet ancien curé d’une paroisse d’un quartier huppé de Santiago qui s’est révélé un redoutable prédateur sexuel et qui, dénoncé en 2004, n’a été renvoyé de l’état clérical qu’en 2011 ayant bénéficié de la clémence de plusieurs évêques. José Andrés Murillo regrette que les paroles du pape ne se traduisent pas plus en actes.

« Chez les jésuites, j’ai appris que l’amour doit se démontrer par des actions plus que par des paroles », raconte cet ancien novice de la Compagnie de Jésus dont ­François est lui-même issu. « Le pape a le pouvoir de changer les choses dans l’Église. Il peut chasser les prêtres sur lesquels pèse une suspicion d’abus sexuels. Il peut aussi renvoyer tout évêque ou supérieur religieux qui a couvert de tels abus. S’il ne le fait pas, c’est qu’il n’y a pas une vraie volonté », accuse-t-il.

Particulièrement en cause, la nomination, en 2015, de Mgr Juan Barros à la tête du diocèse d’Osorno : cet ancien disciple de Karadima est notamment accusé d’avoir été présent lors d’un des nombreux abus perpétrés par l’ancien prêtre et de s’être tu, même si les preuves de ces accusations font toutefois défaut.

Alors que, s’adressant aux prêtres dans la cathédrale de Santiago, le pape François a évoqué « la suspicion et la remise en cause » et « le manque de confiance » que les prêtres ont dû affronter, José Andrés Murillo estime que « le pape semble oublier la douleur des victimes et se préoccuper plus de la souffrance des prêtres qui ont perdu la confiance des gens ».

Dans son discours aux prêtres, le pape avait néanmoins évoqué aussi la « douleur pour le mal et la souffrance des victimes et de leurs familles, qui ont vu trahie la confiance qu’elles avaient placée dans les ministres de l’Église ».

« Pour moi, demander pardon, c’est une façon de neutraliser la voix de ceux qui, au-delà du pardon, veulent un changement réel dans l’Église », ajoute José Andrés Murillo, appelant à mettre fin au cléricalisme.

« Les abus sexuels ne sont qu’une forme d’abus de pouvoir : lutter contre les abus sexuels, c’est aussi remettre en question les différentes dynamiques de pouvoir au sein des communautés », explique-t-il. Un sujet sur lequel il rejoint le pape François, qui a d’ailleurs appelé mardi les évêques chiliens à lutter contre« toute forme de cléricalisme ».

Mais, là encore, « il manque une cohérence entre les mots et la réalité », estime José Andrés Murillo, qui reproche à François de ne pas avoir voulu écouter les fidèles du diocèse d’Osorno révoltés contre la nomination de leur évêque.

 

mercredi, 17 janvier 2018

Crimes et abus par des prêtres: le Pape rencontre des victimes de la pédophilie et pleure

 Le pape « a écouté leurs souffrances, a prié et a pleuré avec elles » Greg Burke

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C’est pourquoi je vous invite à ce que nous demandions à Dieu de nous donner la lucidité d’appeler la réalité par son nom, le courage de demander pardon et la capacité d’apprendre à écouter ce que le Seigneur est en train de nous dire.

Crimes et abus par des prêtres: le Pape rencontre des victimes de la pédophilie et pleure

Zenit

Le pape François a reçu des victimes d’abus sexuels de la part de prêtres à la nonciature apostolique de Santiago du Chili, ce mardi 16 janvier 2018: une rencontre « strictement privée » indique Greg Burke, ainsi le pape « a écouté leurs souffrances, a prié et a pleuré avec elles ».

“Le Saint-Père François a rencontré aujourd’hui à la nonciature apostolique de Santiago du Chili, après déjeuner, un petit groupe de victimes d’abus sexuels de la part de prêtres”, indique le directeur de la salle de presse du Saint-Siège dans un communiqué publié vers 0h58, heure de Rome, en italien et en espagnol.

“La rencontre, précise le communiqué, s’est déroulée de façon strictement privée. Personne d’autre n’était présent: seulement le Pape et les victimes. Et cela pour qu’elles puissent raconter leurs souffrances au Pape François, qui les a écoutées et a prié et pleuré avec elles.”

La question des abus a été présente dans les discours du pape François dès sa rencontre avec les autorités du pays au palais de la Moneda, ce 16 janvier: le pape François a exprimé « douleur » et « honte » pour les abus sexuels commis par des membres du clergé. Il a demandé pardon, devant les autorités du pays.

« Et ici, a-t-il déclaré, je ne peux m’empêcher de manifester la douleur et la honte que je ressens face au mal irréparable fait à des enfants par des ministres de l’Église. Je voudrais m’unir à mes frères dans l’épiscopat, car s’il est juste de demander pardon et de soutenir avec force les victimes, il nous faut en même temps nous engager pour que cela ne se reproduise pas. »

Ces 15 dernières années, 80 prêtres chiliens – dont 4 évêques – ont été condamnés, ce qui a contribué à une défiance des catholiques vis-à-vis du clergé. Parmi les membres de l’Eglise impliqués dans ces crimes : Fernando Karadima, aujourd’hui âgé de 87 ans, déclaré coupable d’abus sexuels et psychologiques par le Vatican en 2011. Il a été condamné à se retirer dans un monastère pour une vie « de prière et de pénitence », sans aucune mission pastorale, tandis que les faits étaient prescrits pour la justice chilienne.

La Fundación Para la Confianza avait demandé une rencontre avec le pape avant son voyage,  mais Greg Burke avait souligné que « les meilleures rencontres sont celles qui ont lieu en privé: c’est ce que le pape a donc choisi aujourd’hui.

Le pape a aussi évoqué “ce grave et douloureux mal” avec les consacrés, dans la cathédrale de Santiago en fin d’après-midi, en demandant la « lucidité d’appeler la réalité par son nom, le courage de demander pardon et la capacité d’apprendre à écouter ce que le Seigneur est en train de nous dire » : « Je connais la douleur qu’ont signifiée les cas d’abus commis sur des mineurs et je suis de près ce que l’on fait pour surmonter ce grave et douloureux mal.

Douleur pour le mal et la souffrance des victimes et de leurs familles, qui ont vu trahie la confiance qu’elles avaient placée dans les ministres de l’Église. Douleur pour la souffrance des communautés ecclésiales, et douleur pour vous, frères, qui, en plus de l’épuisement dû à votre dévouement, avez vécu la souffrance qu’engendrent la suspicion et la remise en cause, ayant pu provoquer chez quelques-uns ou plusieurs le doute, la peur et le manque de confiance.

Je sais que parfois vous avez essuyé des insultes dans le métro ou en marchant dans la rue, qu’être « habillé en prêtre » dans beaucoup d’endroits se « paie cher ».

C’est pourquoi je vous invite à ce que nous demandions à Dieu de nous donner la lucidité d’appeler la réalité par son nom, le courage de demander pardon et la capacité d’apprendre à écouter ce que le Seigneur est en train de nous dire. »

mardi, 16 janvier 2018

François cite Neruda dans son homélie. Est-il pour autant un Pape rouge ?

Un judoka utilise la force de l’autre pour que sa prise se retourne contre lui. François cite Pablo Neruda pour le bien et la conversion des communistes, mais en leur faveur.

François cite Neruda dans son homélie. Est-il pour autant un Pape rouge ?

Pablo_Neruda_1963.jpgLes mots exacts de la phrase de l'homélie du Pape citant Pablo Neruda:

"L’Espérance « est le nouveau jour, l'extirpation d'une immobilité, le rejet d'une prostration négative » (Pablo Neruda, L'habitant et son espoir, 5)"

Le verbatim exact du pape citant Neruda : " La esperanza «es el nuevo día, la extirpación de una inmovilidad, el sacudimiento de una postración negativa» (Pablo Neruda, El habitante y su esperanza, 5) "

source: Arnaud Bédat

Mise dans son contexte, l'intervention du Saint-Père dit ceci:

"Les béatitudes naissent d'un coeur miséricordieux qui ne se fatigue pas d'espérer. Et qui expérimente que l'espoir " est le nouveau jour, qui extirpe l'immobilité, qui secoue une prostration négative".

Le style du Pape consiste à construire des ponts. Tout ce qui est vrai, beau, juste et bon retient l'attention des catholiques. Parfois, selon les circonstances historiques, l'affrontement direct divise. Sur son continent, François est aussi un Pasteur prudent et habile. 

Honnêtement, François fait également référence à l'écologie, est-il pour autant vert ? S'il reprend des propos de sportifs, est-il alors un marathonien ? ou un footballeur ?

Il m'est arrivé de reprendre un citation d'un joueur de tennis, sans être tennisman, ou de François Mitterand sans être de gauche. 

Pablo Neruda est un poète, écrivain, diplomate, homme politique et penseur chilien, né le à Parral (province de Linares, Chili). Il est mort le à Santiago du Chili. Il est considéré comme l'un des quatre grands de la poésie chilienne.

Mort officiellement d'un cancer 12 jours après le coup d'État du 11 septembre 1973 au Chili, l'hypothèse d'un assassinat est de plus en plus évoquée dans les années 2010 par le gouvernement chilien et les experts.

 

Pourquoi le Pape François ne s'est pas encore rendu en Argentine ? Interview d'Arnaud Bédat

Pourquoi le Pape François ne s'est pas encore rendu en Argentine ? Interview d'Arnaud Bédat

C’est un pape hypersensible, qui le montre peu, évite de pleurer en public, mais qui est très émotif.

Arnaud Bédat

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Arnaud Bédat, vous êtes l'auteur de deux livres sur François. Vous êtes également reconnu comme un fin et avisé connaisseur des années "argentines" de Bergoglio. Le Pape est actuellement au Chili. Pourquoi ne se rend-il toujours pas dans son pays natale, l'Argentine ?

Lien

La question d’un voyage du pape François dans son pays est une question récurrente depuis son élection en mars 2013. Lui-même montre parfois un certain agacement quand on lui en parle.

On sait que dès le moment où l’ancien archevêque de Buenos Aires est devenu souverain pontife, il était hors de question pour lui de se rendre dans la foulée en Argentine pour un voyage pastoral, comme un Jean-Paul II se précipitant en Pologne à peine élu, car il ne voulait donner aucune caisse de résonnance à la présidence de Cristina Krichner qu’il ne portait guère dans son cœur et contre laquelle il s’était souvent opposé comme cardinal.

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En bleu, les 9 pays visités par François. L'Argentine est encore en gris (source: le Figaro)

Une fois que celle-ci a tourné les talons, en décembre 2015, les choses se sont compliquées quelque peu pour lui. D’abord parce qu’il avait dit qu’il ne ferait qu’un voyage en Amérique latine par année : 2016 a été pour Cuba et le Mexique, 2017 pour la Colombie et maintenant 2018 est réservée au Chili et au Pérou. En 2019, il ira au Panama, pour les JMJ. Donc, avant 2020, peu de chance qu’il aille à Buenos Aires, où les problèmes intérieurs sont devenus nombreux, compliqués, et lui échappent aussi un peu désormais. Il n’est plus là pour « sentir » les choses et doit se fier à ce qu’on lui rapporte.

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Il y a d’autres raisons aussi sans doute, plus personnelles : il craint d’être instrumentalisé une fois sur place, ça semble une évidence. Et puis, au fond de lui-même, l’Argentine n’est déjà plus celle qu’il a connue au moment de son départ : beaucoup de ses amis sont morts, à commencer par ses vieilles amies Alicia Oliveira et Clélia Podesta, mais aussi des membres de sa famille.

Et puis, un Argentin reste un Argentin : retourner sur ses terres et devoir en repartir serait pour lui une véritable déchirure et une épreuve durant sa visite pastorale. C’est un pape hypersensible, qui le montre peu, évite de pleurer en public, mais qui est très émotif. Il ne pourrait, c’est certain, cacher ses larmes devant des caméras qui ne louperaient rien de chaque instant.

Vous avez votre idée, toute personnelle mais assez originale et pertinente, sur un éventuel retour de François en Argentine en 2020. Pourriez-vous nous en dire davantage ?

On peut donc spéculer plutôt sur un retour définitif en Argentine, le moment venu, après avoir renoncé. Pourquoi pas en 2020. Il a toujours dit que son pontificat sera sans doute bref. En 2020, la géopolitique du conclave sera désormais composée d’une majorité de bergogliens au Sacré-Collège. Les grands chantiers auront été amorcé par lui. Il pourrait partir le cœur plus léger et laisser un successeur continuer de tracer son sillon… et vivre une vieillesse heureuse à Buenos Aires, à nouveau parmi les siens. 

Propos recueillis par Le Suisse Rom@in 

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Conflit nucléaire: "Je pense que nous sommes à la limite. J'ai vraiment peur. Il suffirait d'un accident pour tout précipiter" Pape François

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"Je pense que nous sommes à la limite. J'ai vraiment peur. Il suffirait d'un accident pour tout précipiter" 

 
 
Le pape François est actuellement en visite d'une semaine au Chili et au Pérou, a déclaré que le monde était "à la limite" du risque de guerre nucléaire. Il a expliqué que la situation le terrifiait.

Le pape argentin s'exprimait dans l'avion au surlendemain d'une alerte au missile, qui s'est avérée sans objet, ayant semé la panique à Hawaï, alors que la Corée du Nord laisse planer la menace d'une attaque nucléaire.

Jorge Bergoglio a souvent évoqué les dangers d'une guerre nucléaire. Il a fait distribuer aux journalistes à bord de l'avion une petite carte illustrée d'une photo poignante prise en 1945 après l'explosion de la bombe atomique à Nagasaki montrant un enfant japonais portant sur le dos son petit frère mort.

Au dos de la carte, déjà diffusée par le bureau de presse du Vatican fin 2017, quatre mots écrits de la main du pape : "Le fruit de la guerre".

source: Andrea Tornielli

 

Le pape dit sa "honte" face aux affaires de pédophilie dans l'Eglise

Le pape dit sa "honte" face aux affaires de pédophilie dans l'Eglise

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En visite au Chili, le pape François a exprimé mardi sa "honte" et sa "douleur" à propos des dizaines d'affaires de pédophilie impliquant des membres du clergé dans ce pays.

"Je ne peux m'empêcher de manifester la douleur et la honte que je ressens face au mal irréparable fait à des enfants par des ministres de l'Eglise", a-t-il dit, sous les applaudissements.

"Je voudrais m'unir à mes frères dans l'épiscopat, car s'il est juste de demander pardon et de soutenir avec force les victimes, il nous faut en même temps nous engager pour que cela ne se reproduise pas", a-t-il ajouté.

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La Croix Les associations de victimes se soutiennent mondialement. Tout ce qui peut être engagé avec force pour parvenir à la tolérance zéro et venir en aide aux victimes de ces crimes doit être entrepris. 

vendredi, 12 janvier 2018

Exclusif: interview de Pierre-Yves Fux, ambassadeur suisse auprès du Saint-Siège

Exclusif: interview de Pierre-Yves Fux, ambassadeur suisse auprès du Saint-Siège

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Comme de coutume en début d'année, le Pape François a rencontré les ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège. Son Excellence Mr Pierre-Yves Fux, ambassadeur suisse était présent.

Interview

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Quelles furent vos impressions d'être avec quelques 180 ambassadeurs du monde entier, en présence du Pape ?

Pour qui n’en voit que les images, l’impression que donne la cérémonie des vœux est celle d’un cadre solennel : la grande Sala Regia avec ses fresques, le nombre des ambassadeurs en habit ou en uniforme, en face desquels se tient le souverain pontife.

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Pour qui est sur place, la solennité est perceptible davantage encore dans le silence et l’attention qui caractérisent l’écoute d’un discours de politique extérieure très développé. La diplomatie vaticane a la réputation d’être extrêmement bien informée et de choisir ses mots, ce qui renforce l’intérêt des capitales pour le contenu de ce discours annuel, qui a duré près d’une heure.

La réflexion que développe le pape François sur les problèmes et les défis actuels est très nuancée, et souvent stimulante et originale. L’aspect protocolaire, très présent, n’étouffe pas la dimension humaine : à la fin de cette cérémonie, chacun échange personnellement salutations et vœux avec le Saint-Père et avec les principaux responsables de la Curie.

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Une photo montrant les horribles conséquences de l'arme nucléaire, avec deux enfants, l'ainé portant son tout petit frère mort sur les épaules, a été publiée à la demande express de François. Face à un possible conflit nucléaire, avez-vous senti le successeur de Pierre plus inquiet que d'habitude ?

Quoi de plus déconcertant que de voir, sur une carte de vœux, un enfant portant son petit frère mort pour le faire incinérer ? L’image est moins effroyable que certaines scènes sanglantes diffusées sur internet, qui suscitent une horreur viscérale.

Cette photographie ne met pas l’accent sur la puissance du feu nucléaire mais sur l’impressionnante dignité des victimes. Le pape François a sans doute voulu provoquer une prise de conscience. Quelques jours plus tard, devant le Corps diplomatique, le souverain pontife a donné comme une lecture politique de son geste. Il a appelé les Etats à ratifier le Traité d’interdiction des armes nucléaires conclu en 2017. Il a aussi appelé à « soutenir toute tentative de dialogue dans la péninsule coréenne ».

Le pape François ne se limite donc pas à exprimer une inquiétude, mais il invite à « surmonter les oppositions actuelles, accroître la confiance réciproque et assurer un avenir de paix au peuple coréen et au monde entier ». En entendant ces mots, j’ai songé aux militaires suisses qui depuis des décennies sont présents sur la ligne de démarcation à Panmunjom, pour surveiller le cessez-le-feu.

Pensez-vous que la diplomatie du Saint-Siège inspire les actions de la Genève Internationale ? la diplomatie suisse du Conseil Fédéral ?

19437511_10210215626493805_1952914936825109043_n.jpgLorsque le pape François diffuse la photo des enfants de Nagasaki, il invite à tourner les regards d’abord vers les victimes des conflits armés. Cette perspective est aussi celle des institutions de la Genève internationale, où la Suisse joue depuis longtemps un rôle qui va bien au-delà de celui d’Etat hôte.

Dans le domaine humanitaire et dans la promotion de la paix, on peut discerner de nombreuses convergences dans les principes et les objectifs du Saint-Siège et de la Suisse, qui sont des acteurs internationaux très engagés et, je crois, très écoutés dans les forums multilatéraux.

Vous allez remettre votre mandat à la fin de cette année 2018. Quels sont les réalités qui vous ont le plus marquées ? les 3 principes clefs de l'action diplomatique que vous emportez avec vous ?

Malgré toutes les différences entre la Genève internationale et le Vatican, on perçoit dans ces deux capitales diplomatiques une véritable universalité. Presque aucune région du monde, presque aucun des enjeux actuels n’y sont ignorés. Être ambassadeur près le Saint-Siège permet de vivre des moments, des rencontres et des échanges exceptionnels, notamment en accompagnant la visite plusieurs présidents de la Confédération ou des Chambres fédérales.

Représentant la Suisse, j’ai aussi le privilège de cultiver des relations très étroites avec la Garde suisse pontificale, une institution et des personnes dont notre pays peut être très fier ! Dans l’expérience acquise ou renforcée au Vatican, je retiendrai le caractère essentiel des relations personnelles, mais aussi l’importance des mots et de leurs nuances, pour bien comprendre et se faire comprendre. Une troisième leçon, peut-être plus spécifique au Saint-Siège, concerne la continuité temporelle voire historique : garder la mémoire et cultiver la patience voire une forme de ténacité, pour être à même de préparer ou de saisir le moment d’agir.

Propos recueillis par Le Suisse Rom@in

jeudi, 11 janvier 2018

«L'homosexualité est une abomination» : la condamnation de Boutin annulée en cassation

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«L'homosexualité est une abomination» : la condamnation de Boutin annulée en cassation

«L'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné».

Le Parisien

Le Pape François et l'accueil des migrants, des réfugiés

Le droit à émigrer est précédé d'un autre droit: celui de rester en paix et en sécurité, en vie, dans son pays. Le droit à ne pas émigrer. 

Benoît XVI

 

Les discours du Pape sur l'accueil des réfugiés secoue les consciences. Le Saint-Siège recommande le discernement et la vertu de prudence aux Etats. Le thème de la migration agite également la sphère médiatique. Que dit l'Eglise, la doctrine sociale de l'Eglise, le Pape, le Saint-Siège ?

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Il est aussi important que puissent retourner dans leur patrie les nombreux réfugiés qui ont trouvé accueil et refuge dans les nations limitrophes, surtout en Jordanie, au Liban et en Turquie.

Pape François, aux ambassadeurs

A lire doctrine sociale de l'Eglise

Le Pape François et l'accueil des migrants, des réfugiés

Dans les relations avec les Autorités civiles, le Saint-Siège ne vise rien d’autre que de favoriser le bien-être spirituel et matériel de la personne humaine et la promotion du bien commun.

Unknown.jpegIl est aussi important que puissent retourner dans leur patrie les nombreux réfugiés qui ont trouvé accueil et refuge dans les nations limitrophes, surtout en Jordanie, au Liban et en Turquie. L’engagement et les efforts accomplis par ces pays dans cette situation difficile mérite l’appréciation et le soutien de toute la communauté internationale, qui est en même temps appelée à œuvrer pour créer les conditions en vue du rapatriement des réfugiés provenant de la Syrie.

C’est un engagement qu’elle doit concrètement prendre en commençant par le Liban, afin que ce pays bienaimé continue à être un ‘‘message’’ de respect et de cohabitation ainsi qu’un modèle à imiter pour toute la région et pour le monde entier.

Aujourd’hui, on parle beaucoup de migrants et de migrations, parfois juste pour susciter des peurs ancestrales. Il ne faut pas oublier que les migrations ont toujours existé. Dans la tradition judéo-chrétienne, l’histoire du salut est essentiellement une histoire de migrations. Il ne faut pas non plus oublier que la liberté de mouvement, tout comme celle de quitter son propre pays et d’y retourner, fait partie des droits fondamentaux de l’homme (cf. Déclaration universelle des droits de l’homme, art. 13). Il faut donc sortir d’une rhétorique répandue sur la question et aller au fait essentiel que devant nous, il y a d’abord et avant tout des personnes.

C’est ce que j’ai voulu réaffirmer par le Message pour la Journée Mondiale de la Paix, célébrée le 1er janvier dernier, consacré aux: ‘‘[Les] migrants et [les] réfugiés: des hommes et des femmes en quête de paix’’. Tout en reconnaissant qu’ils ne sont pas toujours tous animés des meilleures intentions, on ne peut pas oublier que la majorité des migrants préfèrerait rester dans leur propre pays, alors qu’elle se trouve contrainte à le quitter « à cause des discriminations, des persécutions, de la pauvreté et de la dégradation environnementale. […]

En pratiquant la vertu de prudence, les gouvernants sauront accueillir, promouvoir, protéger et intégrer, en établissant des dispositions pratiques, « dans la mesure compatible avec le bien réel de leur peuple, …[pour] s’intégrer »

Accueillir l’autre exige un engagement concret, une chaîne d’entraide et de bienveillance, une attention vigilante et compréhensive, la gestion responsable de nouvelles situations complexes qui, parfois, s’ajoutent aux autres problèmes innombrables déjà existants, ainsi que des ressources qui sont toujours limitées. En pratiquant la vertu de prudence, les gouvernants sauront accueillir, promouvoir, protéger et intégrer, en établissant des dispositions pratiques, « dans la mesure compatible avec le bien réel de leur peuple, …[pour] s’intégrer » (Pacem in terris, n. 106). Ils ont une responsabilité précise envers leurs communautés, dont ils doivent assurer les justes droits et le développement harmonieux, pour ne pas être comme le constructeur imprévoyant qui fit mal ses calculs et ne parvint pas à achever la tour qu’il avait commencé à bâtir (cf. Lc 14, 28-30)» (FRANÇOIS, Message pour la 51ème Journée Mondiale de la Paix, 13 novembre 2017, n. 1).

Je voudrais de nouveau remercier les Autorités de ces États qui se sont prodigués au cours de ces années pour fournir une assistance aux nombreux migrants parvenus à leurs frontières. Je pense d’abord à l’engagement de nombreux pays en Asie, en Afrique et dans les Amériques, qui accueillent et assistent un grand nombre de personnes. Je garde encore vivante dans le cœur la rencontre que j’ai eue à Dacca avec quelques membres du peuple Rohingya et j’aimerais renouveler  aux autorités du Bangladesh mes sentiments de gratitude pour l’assistance qu’elles offrent, sur leur propre territoire, à ces personnes.

Je voudrais ensuite exprimer une gratitude spéciale à l’Italie qui, ces années, a montré un cœur ouvert et généreux et a su aussi donner des exemples positifs d’intégration. Mon souhait est que les difficultés que le pays a traversées ces dernières années, et dont les conséquences persistent, ne conduisent pas à des fermetures et à des verrouillages, mais au contraire à une redécouverte de ces racines et de ces traditions qui ont nourri la riche histoire de la Nation et qui constituent un inestimable trésor à offrir au monde entier. De même, j’exprime mon appréciation pour les efforts accomplis par d’autres États européens, en particulier la Grèce et l’Allemagne. Il ne faut pas oublier que de nombreux réfugiés et migrants cherchent à rejoindre l’Europe parce qu’ils savent qu’ils pourront y trouver paix et sécurité, qui sont d’ailleurs le fruit d’un long cheminement né des idéaux des Pères fondateurs du projet européen après la seconde guerre mondiale.

L’Europe doit être fière de ce patrimoine, fondé sur certains principes et sur une vision de l’homme qui plonge ses bases dans son histoire millénaire, inspirée par la conception chrétienne de la personne humaine. L’arrivée des migrants doit la pousser à redécouvrir son patrimoine culturel et religieux propre, de sorte que, reprenant conscience de ses valeurs sur lesquelles elle s’est édifiée, elle puisse en même temps maintenir vivante sa tradition et continuer à être un lieu accueillant, annonciateur de paix et de développement.

L’an passé, les gouvernements, les organisations internationales et la société civile se sont consultés réciproquement sur les principes de base, sur les priorités et sur les modalités les plus opportunes pour répondre aux mouvements migratoires et aux situations persistantes qui concernent les réfugiés. Les Nations Unies, suite à la Déclaration de New York pour les Réfugiés et les Migrants de 2016, ont initié d’importants processus de préparation en vue de l’adoption de deux Pactes Mondiaux (Global Compacts), respectivement sur les réfugiés et pour une migration sûre, ordonnée et régulière.

Le Saint Siège souhaite que ces efforts, grâce aux négociations qui s’ouvriront bientôt, conduisent à des résultats dignes d’une communauté mondiale toujours plus interdépendante, fondée sur les principes de solidarité et d’aide mutuelle. Dans le contexte international actuel, les possibilités et les moyens d’assurer à tout homme et à toute femme qui vit sur terre des conditions de vie dignes de la personne humaine ne manquent pas.

Dans le Message pour la Journée Mondiale de la Paix de cette année j’ai suggéré quatre ‘‘jalons’’ pour l’action : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer (Ibid., n. 4). Je voudrais m’arrêter en particulier sur ce dernier, sur lequel s’affrontent différentes positions à la lumière d’autant d’évaluations, d’expériences, de préoccupations et de convictions.

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L’intégration est un “processus bidirectionnel”, avec des droits et des devoirs réciproques. Celui qui accueille est en effet appelé à promouvoir le développement humain intégral, alors qu’on demande à celui qui est accueilli de se conformer immanquablement aux normes du pays qui l’accueille, ainsi qu’au respect de ses principes identitaires. Tout processus d’intégration doit toujours maintenir au centre des normes qui concernent les divers aspects de la vie politique et sociale, la défense et la promotion des personnes, surtout de celles qui se trouvent dans des situations de vulnérabilité.

Le Saint Siège n’a pas l’intention d’interférer dans les décisions qui reviennent aux Etats, lesquels, à la lumière de leurs situations politiques, sociales et économiques respectives, et aussi des capacités propres et des possibilités d’hospitalité et d’intégration, ont la première responsabilité de l’accueil.

Le Saint Siège n’a pas l’intention d’interférer dans les décisions qui reviennent aux Etats, lesquels, à la lumière de leurs situations politiques, sociales et économiques respectives, et aussi des capacités propres et des possibilités d’hospitalité et d’intégration, ont la première responsabilité de l’accueil. Cependant, il estime nécessaire de jouer un rôle pour le “rappel” des principes d’humanité et de fraternité qui fondent toute société unie et harmonieuse.

Dans cette perspective, il est important de ne pas oublier l’interaction avec les communautés religieuses, tant institutionnelles qu’au niveau associatif, qui peuvent jouer un rôle précieux de renfort dans l’assistance et la protection, de médiation sociale et culturelle, de pacification et d’intégration.

mardi, 09 janvier 2018

LE NOUVEAU PORTAIL VATICAN NEWS COMPTE DÉJÀ 4 MILLIONS D’ABONNÉS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

LE NOUVEAU PORTAIL VATICAN NEWS COMPTE DÉJÀ 4 MILLIONS D’ABONNÉS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

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Vatican - le 09/01/2018 | Par Agence I.Media

vatican-news-l125-h81.pngMoins d’un mois après son lancement, l e portail d’information du Saint-Siège  Vatican News  a atteint les 4 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, a informé le Secrétariat pour la communication le 8 janvier 2018.

“Le renforcement de notre présence sur les réseaux sociaux est un des effets de la grande réforme des médias du Vatican”, a commenté Mgr Dario Edoardo Viganò, préfet du Secrétariat.

La diplomatie du Saint-Siège: discours du Pape François aux ambassadeurs et message pour le 1er janvier 2018

La diplomatie du Saint-Siège: discours du Pape François aux ambassadeurs et message pour le 1er janvier 2018

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Le droit à la vie, à la liberté et à l’inviolabilité de chaque personne humaine, le droit de former une famille, la liberté de mouvement, le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, le droit au travail… le pape François a défendu ces droits fondamentaux de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ce 8 janvier 2018, devant le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège.

Le pape a en effet consacré son traditionnel discours de vœux du Nouvel An à ce document, soixante ans après son adoption de la part de l’Assemblée Générale des Nations Unies (10 décembre 1948): « Après soixante ans, a-t-il déploré, il est regrettable de relever comment de nombreux droits fondamentaux sont aujourd’hui encore violés. »

Au fil de son long discours, le pape a formulé des vœux pour les pays ravagés par les conflits, notamment l’Irak, la Syrie, l’Ukraine, et divers pays d’Afrique. Il a plaidé pour « le désarmement intégral » : « La prolifération des armes aggrave clairement les situations de conflit et comporte des coûts humains et matériels considérables qui minent le développement ainsi que la recherche d’une paix durable. »

AK

Discours du pape François

Excellences, Mesdames et Messieurs,

suite

 

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"Accueillir l’autre exige un engagement concret, une chaîne d’entraide et de bienveillance, une attention vigilante et compréhensive, la gestion responsable de nouvelles situations complexes qui, parfois, s’ajoutent aux autres problèmes innombrables déjà existants, ainsi que des ressources qui sont toujours limitées. En pratiquant la vertu de prudence, les gouvernants sauront accueillir, promouvoir, protéger et intégrer, en établissant des dispositions pratiques, « dans la mesure compatible avec le bien réel de leur peuple, …[pour] s’intégrer".

MESSAGE DU SAINT-PÈRE
FRANÇOIS
POUR LA CÉLÉBRATION DE LA
LIe JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX

1er JANVIER 2018

Les migrants et les réfugiés :
des hommes et des femmes en quête de paix

 

  1. Meilleurs vœux de paix

Que la paix soit sur toutes les personnes et toutes les nations de la terre ! Cette paix, que les anges annoncent aux bergers la nuit de Noël,[1] est une aspiration profonde de tout le monde et de tous les peuples, surtout de ceux qui souffrent le plus de son absence. Parmi ceux-ci, que je porte dans mes pensées et dans ma prière, je veux une fois encore rappeler les plus de 250 millions de migrants dans le monde, dont 22 millions et demi sont des réfugiés. Ces derniers, comme l’a affirmé mon bien-aimé prédécesseur Benoît XVI, « sont des hommes et des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées qui cherchent un endroit où vivre en paix ».[2] Pour le trouver, beaucoup d’entre eux sont disposés à risquer leur vie au long d’un voyage qui, dans la plupart des cas, est aussi long que périlleux ; ils sont disposés à subir la fatigue et les souffrances, à affronter des clôtures de barbelés et des murs dressés pour les tenir loin de leur destination.

Avec un esprit miséricordieux, nous étreignons tous ceux qui fuient la guerre et la faim ou qui sont contraints de quitter leurs terres à cause des discriminations, des persécutions, de la pauvreté et de la dégradation environnementale.

Nous sommes conscients qu’ouvrir nos cœurs à la souffrance des autres ne suffit pas. Il y aura beaucoup à faire avant que nos frères et nos sœurs puissent recommencer à vivre en paix dans une maison sûre. Accueillir l’autre exige un engagement concret, une chaîne d’entraide et de bienveillance, une attention vigilante et compréhensive, la gestion responsable de nouvelles situations complexes qui, parfois, s’ajoutent aux autres problèmes innombrables déjà existants, ainsi que des ressources qui sont toujours limitées. En pratiquant la vertu de prudence, les gouvernants sauront accueillir, promouvoir, protéger et intégrer, en établissant des dispositions pratiques, « dans la mesure compatible avec le bien réel de leur peuple, …[pour] s’intégrer ».[3] Ils ont une responsabilité précise envers leurs communautés, dont ils doivent assurer les justes droits et le développement harmonieux, pour ne pas être comme le constructeur imprévoyant qui fit mal ses calculs et ne parvint pas à achever la tour qu’il avait commencé à bâtir.[4]

  1. Pourquoi tant de réfugiés et de migrants ?

En vue du Grand Jubilé pour les 2000 ans depuis l’annonce de paix des anges à Bethléem, saint Jean-Paul II interpréta le nombre croissant des réfugiés comme une des conséquences d’« une interminable et horrible succession de guerres, de conflits, de génocides, de “ purifications ethniques ”»,[5] qui avaient marqué le XXème siècle. Le nouveau siècle n’a pas encore connu de véritable tournant : les conflits armés et les autres formes de violence organisée continuent de provoquer des déplacements de population à l’intérieur des frontières nationales et au-delà de celles-ci.

Mais les personnes migrent aussi pour d’autres raisons, avant tout par « désir d’une vie meilleure, en essayant très souvent de laisser derrière eux le “ désespoir ” d’un futur impossible à construire ».[6] Certains partent pour rejoindre leur famille, pour trouver des possibilités de travail ou d’instruction : ceux qui ne peuvent pas jouir de ces droits ne vivent pas en paix. En outre, comme je l’ai souligné dans l’Encyclique Laudato si’, « l’augmentation du nombre de migrants fuyant la misère, accrue par la dégradation environnementale, est tragique».[7]

La majorité migre en suivant un parcours régulier, tandis que d’autres empruntent d’autres voies, surtout à cause du désespoir, quand leur patrie ne leur fournit pas de sécurité ni d’opportunités et que toute voie légale semble impraticable, bloquée ou trop lente.

Dans de nombreux pays de destination, une rhétorique s’est largement diffusée en mettant en exergue les risques encourus pour la sécurité nationale ou le poids financier de l’accueil des nouveaux arrivants, méprisant ainsi la dignité humaine qui doit être reconnue pour tous, en tant que fils et filles de Dieu. Ceux qui fomentent la peur des migrants, parfois à des fins politiques, au lieu de construire la paix sèment la violence, la discrimination raciale et la xénophobie, sources de grande préoccupation pour tous ceux qui ont à cœur la protection de chaque être humain.[8]

Tous les éléments dont dispose la communauté internationale indiquent que les migrations globales continueront à caractériser notre avenir. Certains les considèrent comme une menace. Moi, au contraire, je vous invite à les regarder avec un regard rempli de confiance, comme une occasion de construire un avenir de paix.

  1. Avec un regard contemplatif

La sagesse de la foi nourrit ce regard, capable de prendre conscience que nous appartenons tous « à une unique famille, migrants et populations locales qui les accueillent, et tous ont le même droit de bénéficier des biens de la terre, dont la destination est universelle, comme l’enseigne la doctrine sociale de l’Église. C’est ici que trouvent leur fondement la solidarité et le partage ».[9] Ces mots nous renvoient à l’image de la Jérusalem nouvelle. Le livre du prophète Isaïe (ch. 60) et celui de l’Apocalypse (ch. 21) la décrivent comme une cité dont les portes sont toujours ouvertes, afin de laisser entrer les gens de toute nation, qui l’admirent et la comblent de richesses. La paix est le souverain qui la guide et la justice le principe qui gouverne la coexistence de tous en son sein.

Il nous faut également porter ce regard contemplatif sur la ville où nous vivons, « c’est-à-dire un regard de foi qui découvre ce Dieu qui habite dans ses maisons, dans ses rues, sur ses places [... en promouvant] la solidarité, la fraternité, le désir du bien, de vérité, de justice »[10] ; en d’autres termes, en réalisant la promesse de la paix.

En observant les migrants et les réfugiés, ce regard saura découvrir qu’ils n’arrivent pas les mains vides : ils apportent avec eux un élan de courage, leurs capacités, leurs énergies et leurs aspirations, sans compter les trésors de leurs cultures d’origine. De la sorte, ils enrichissent la vie des nations qui les accueillent. Ce regard saura aussi découvrir la créativité, la ténacité et l’esprit de sacrifice d’innombrables personnes, familles et communautés qui, dans tous les coins du monde, ouvrent leur porte et leur cœur à des migrants et à des réfugiés, même là où les ressources sont loin d’être abondantes.

Enfin, ce regard contemplatif saura guider le discernement des responsables du bien public, afin de pousser les politiques d’accueil jusqu’au maximum « de la mesure compatible avec le bien réel de leur peuple »,[11] c’est-à-dire en considérant les exigences de tous les membres de l’unique famille humaine et le bien de chacun d’eux.

Ceux qui sont animés par ce regard seront capables de reconnaître les germes de paix qui pointent déjà et ils prendront soin de leur croissance. Ils transformeront ainsi en chantiers de paix nos villes souvent divisées et polarisées par des conflits qui ont précisément trait à la présence de migrants et de réfugiés.

  1. Quatre pierres angulaires pour l’action

Offrir à des demandeurs d’asile, à des réfugiés, à des migrants et à des victimes de la traite d’êtres humains une possibilité de trouver cette paix qu’ils recherchent, exige une stratégie qui conjugue quatre actions : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer.[12]

« Accueillir » rappelle l’exigence d’étendre les possibilités d’entrée légale, de ne pas repousser des réfugiés et des migrants vers des lieux où les attendent persécutions et violences, et d’équilibrer le souci de la sécurité nationale par la protection des droits humains fondamentaux. L’Écriture nous rappelle ceci : « N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges ».[13]

« Protéger » rappelle le devoir de reconnaître et de garantir l’inviolable dignité de ceux qui fuient un danger réel en quête d’asile et de sécurité, et d’empêcher leur exploitation. Je pense, en particulier, aux femmes et aux enfants qui se trouvent dans des situations où ils sont plus exposés aux risques et aux abus qui vont jusqu’à faire d’eux des esclaves. Dieu ne fait pas de discrimination : « Le Seigneur protège l’étranger, il soutient la veuve et l’orphelin ».[14]

« Promouvoir » renvoie au soutien apporté au développement humain intégral des migrants et des réfugiés. Parmi les nombreux instruments qui peuvent aider dans cette tâche, je désire souligner l’importance d’assurer aux enfants et aux jeunes l’accès à tous les niveaux d’instruction : de cette façon, ils pourront non seulement cultiver et faire fructifier leurs capacités, mais ils seront aussi davantage en mesure d’aller à la rencontre des autres, en cultivant un esprit de dialogue plutôt que de fermeture et d’affrontement. La Bible nous enseigne que Dieu « aime l’étranger et lui donne nourriture et vêtement » ; par conséquent, elle exhorte ainsi : « Aimez donc l’étranger, car au pays d’Égypte vous étiez des étrangers ».[15]

« Intégrer », enfin, signifie permettre aux réfugiés et aux migrants de participer pleinement à la vie de la société qui les accueille, en une dynamique d’enrichissement réciproque et de collaboration féconde dans la promotion du développement humain intégral des communautés locales. Comme l’écrit saint Paul : « Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes membres de la famille de Dieu ».[16]

  1. Une proposition pour deux Pactes internationaux

Je souhaite de tout cœur que cet esprit anime le processus qui, tout au long de l’année 2018, conduira à la définition et l’approbation par les Nations-Unies de deux pactes mondiaux : l’un, pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, et l’autre concernant les réfugiés. En tant qu’accords adoptés au niveau mondial, ces pactes constitueront un cadre de référence pour avancer des propositions politiques et mettre en œuvre des mesures pratiques. Voilà pourquoi il est important qu’ils soient inspirés par la compassion, la prévoyance et le courage, de façon à saisir toute occasion de faire progresser la construction de la paix : c’est la condition pour que le réalisme nécessaire de la politique internationale ne devienne pas une soumission au cynisme et à la mondialisation de l’indifférence.

Le dialogue et la coordination constituent, en effet, une nécessité et un devoir spécifiques de la communauté internationale. Au-delà des frontières nationales, il est également possible que des pays moins riches puissent accueillir un plus grand nombre de réfugiés ou de mieux les accueillir, si la coopération internationale leur assure la disponibilité des fonds nécessaires.

La Section Migrants et Réfugiés du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral a suggéré 20 points d’action[17] pouvant servir de pistes concrètes pour l’application de ces quatre verbes dans les politiques publiques, ainsi que pour le comportement et l’action des communautés chrétiennes. Ces contributions, comme d’autres, entendent exprimer l’intérêt de l’Église catholique envers le processus qui conduira à l’adoption de ces pactes mondiaux des Nations Unies. Cet intérêt confirme une sollicitude pastorale plus générale, qui est née avec l’Église et se poursuit à travers ses multiples œuvres jusqu’à nos jours.

  1. Pour notre maison commune

Les paroles de saint Jean-Paul II nous inspirent : « Si le “ rêve ” d'un monde en paix est partagé par de nombreuses personnes, si l'on valorise la contribution des migrants et des réfugiés, l'humanité peut devenir toujours plus la famille de tous et notre Terre une véritable “ maison commune ” ».[18] Dans l’histoire, beaucoup ont cru en ce « rêve » et ceux qui l’ont vécu témoignent qu’il ne s’agit pas d’une utopie irréalisable.

Parmi eux, il faut mentionner sainte Françoise-Xavière Cabrini, dont nous fêtons en cette année 2017 le centenaire de sa naissance au ciel. Aujourd’hui, 13 novembre, de nombreuses communautés ecclésiales célèbrent sa mémoire. Cette grande petite femme, qui consacra sa vie au service des migrants, devenant ensuite leur patronne céleste, nous a enseigné comment nous pouvons accueillir, protéger, promouvoir et intégrer nos frères et sœurs. Par son intercession, que le Seigneur nous accorde à tous de faire l’expérience que « c’est dans la paix qu’est semé la justice, qui donne son fruit aux artisans de la paix ».[19]

Du Vatican, le 13 novembre 2017
En la fête de sainte Françoise-Xavière Cabrini, Patronne des migrants

François

[1] Luc 2,14.

[2] Benoît XVI, Angélus, 15 janvier 2012.

[3] Jean XXIII, Lett. enc. Pacem in terris, n. 106.

[4] Cf. Luc 14, 28-30.

[5] Jean-Paul II, Message pour la Journée mondiale de la Paix 2000, n. 3.

[6] Benoît XVI, Message pour la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié 2013.

[7] N. 25.

[8] Cf. Discours aux Directeurs nationaux de la pastorale des migrants participant à la Rencontre organisée par le Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe (CCEE), 22 septembre 2017.

[9] Benoît XVI, Message pour la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié 2011.

[10] Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 71.

[11] Jean XXIII, Lett. enc. Pacem in terris, n. 106.

[12] Message pour la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié 2018, 15 août 2017.

[13] Hébreux 13, 2.

[14] Psaume 146, 9.

[15] Deutéronome 10, 18-19.

[16] Ephésiens 2, 19.

[17] 20 Points d’action pastorale et 20 Points d’action pour les Pactes mondiaux (2017) voir aussi Document ONU A/72/528.

[18] Jean-Paul II, Message pour la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié 2004, n. 6.

[19] Jacques 3, 18.

Abus sexuels des "catholiques" en Suisse: deux abus par mois durant les trois dernières années

Abus sexuels des "catholiques" en Suisse: deux abus par mois durant les trois dernières années

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(source: Le Matin Dimanche - CES)

samedi, 06 janvier 2018

Saint-Etienne-du-Rouveray et assasinat de Père Jacques Hamel. On savait ? réponse de Mgr Lebrun à Mediapart

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Saint-Etienne-du-Rouveray et assasinat de Père Jacques Hamel. On savait ? réponse de Mgr Lebrun à Mediapart

Comment les renseignements ont étouffé leur raté après l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray

4 JANVIER 2018

PAR MATTHIEU SUC

La direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) de Paris a eu connaissance des messages d’un des tueurs du père Hamel une semaine avant l’assassinat du religieux. Le terroriste y évoquait une attaque dans une église, mentionnait Saint-Étienne-du-Rouvray… Une fois le prêtre assassiné, la DRPP a alors postdaté deux documents afin de masquer sa passivité. Révélations sur les pratiques du service de renseignement parisien.

vendredi, 05 janvier 2018

Faux compte et Fake News: Mgr Charles Morerod, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg ouvre son compte Twitter

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Attention le prétendu compte Twitter officiel de @MgrMorerod est un faux profil. Qui annonce même maintenant la mort de Benoît XVI...

Interview "malicieux" du Cardinal suisse Kurt Koch

 

Adorateurs un jour, critiques acerbes le lendemain

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Interview "malicieux" du Cardinal suisse Kurt Koch

Le cardinal suisse note avec une pointe de malice que pas peu de ceux qui soutiennent aujourd’hui le pape François et réclament l’obéissance critiquaient vivement naguère Benoît XVI et lui résistaient.

Et qu’à l’inverse ceux qui s’affirmaient fidèles au pape et loyaux envers Jean Paul II et Benoît XVI sont aujourd’hui les premiers à remettre en cause François.

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jeudi, 04 janvier 2018

Monseigneur Negri reconnaît: la sourde opposition au Pape François prend ses racines dans le flou du Concile Vatican II

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Monseigneur Negri reconnaît: la sourde opposition au Pape François prend ses racines dans le flou du Concile Vatican II

A lire: les "sedevacantistes" 

Pour un aveu, c'est un aveu. La nébuleuse d'opposition au Magistère du Pape François est bien plus large, car elle s'étend jusqu'à une certaine contestation du Concile Vatican II. 

Les propos de Mgr Négri lèvent quelque peu le voile sur les véritables raisons qui poussent une minorité très active dans les nouveaux médias à déformer les paroles du Vicaire du Christ. 

Mgr Négri est l'un des deux évêques italiens qui viennent de signer la "Profession des Vérités immuables sur le mariage sacramentel"* initiée par trois évêques du Kazakhstan.

*Texte complet de la "Profession.." sur L'Homme Nouveau.

(4/1/2018) Mgr Negri répond aux questions de Riccardo Cascioli :

"Je ne veux pas me perdre dans des relectures hâtives et idéologiques de moments fondamentaux dans la vie de l'Église, comme l'a été le Concile par exemple: une expérience extraordinaire, complexe, articulée et - pourquoi pas - avec des aspects qui ne sont pas toujours clairs".

- Monseigneur Negri, qu'est-ce qui vous a poussé à signer cette lettre?

Compte tenu de la grave confusion qui règne dans l'Église sur le thème du mariage, je crois qu'il est nécessaire de rappeler la clarté de la position traditionnelle.

J'ai pensé qu'il était juste de signer parce que le contenu de cette position est ce que j'ai largement présenté ces dernières années, pas seulement ces derniers mois, dans toutes les mises au point que j'ai consacrées au thème de la famille, de la vie, de la procréation et de la responsabilité éducative envers les plus jeunes. Ce sont des questions d'une importance absolue pour lesquelles le monde catholique dans son ensemble ne témoigne pas beaucoup de sensibilité.

- Il y en a qui disent qu'on a trop parlé de la famille et de la vie...

Penser à une Église sans un souci explicite, systématique et je dirais quotidien de défendre et de promouvoir la famille et sa responsabilité missionnaire et éducative fait penser à une Église gravement et lourdement conditionnée par la mentalité mondaine.

Cette mentalité, qui domine largement nos sociétés, estime que toutes les questions "éthiquement sensibles", pour reprendre une expression devenue d'usage courant, relèvent de la responsabilité des institutions politiques et sociales, et d'abord des États. Tandis qu'avec la Doctrine Sociale de l'Église, je crois que la question de la personne et le développement de son identité et de sa responsabilité dans le monde est une tâche spécifique, première et indispensable de l'Église.

Une bataille est en cours entre la mentalité mondaine - celle que le Pape François appelait dans les premiers mois de son pontificat «la pensée unique dominante» - et la conception chrétienne de la vie et de l'existence. Si l'Église ne vit pas cette confrontation, elle finit en substance par se réduire à une position d'auto-émargination de la vie sociale.

- Dans la lettre, on parle beaucoup de la confusion qui existe dans l'Église, et vous l'avez également mentionnée. Et pourtant, il y en a qui nient qu'il y ait une telle confusion, certains prétendent qu'il n'y a que de la résistance à un chemin de renouveau de l'Église.

La confusion est là. Elle est là, et elle est très grave. Aucune personne sensée ne peut le nier. Je me souviens des paroles affreuses mais terribles du Cardinal Carlo Caffarra, quelque temps avant sa mort, lorsqu'il a dit: «Une Église avec peu d'attention à la doctrine n'est pas une Église plus pastorale, mais c'est une Église plus ignorante». Cette ignorance est source de confusion. Je cite également le Cardinal Caffarra, qui disait que «seul un aveugle peut nier qu'il y a une grande confusion dans l'Église».

Et je peux en témoigner par ce que j'ai vu surtout au cours des derniers mois de mon épiscopat à Ferrare-Comacchio. Chaque jour, j'étais interpelé par de bons chrétiens dans la conscience desquels il y avait une très forte déception, et qui vivaient avec beaucoup de souffrance. Je le dis clairement, une plus grande souffrance que beaucoup d'ecclésiastiques et beaucoup de mes confrères évêques. C'est la souffrance d'un peuple qui ne se sent plus soigné, soutenu dans le besoin fondamental de vérité, de bonté, de beauté et de justice qui constitue le cœur profond de l'homme, que seul le mystère du Christ révèle de manière profonde et extraordinaire.

Je ne veux polémiquer avec personne, mais je ne peux pas ne pas dire qu'il faut travailler pour que la splendeur de la tradition redevienne une expérience pour le peuple chrétien et une proposition que le peuple chrétien fait aux hommes. C'est pour moi une tâche qui me semble fondamentale.

- A propos de confusion, ces jours-ci, on a vu naître une nouvelle polémique avec l'accusation au pape Ratzinger pour des erreurs doctrinales qui n'ont jamais été corrigées et, une fois de plus, le Concile a été impliqué.

Je ne veux pas me perdre dans des relectures hâtives et idéologiques de moments fondamentaux dans la vie de l'Église, comme l'a été le Concile par exemple: une expérience extraordinaire, complexe, articulée et - pourquoi pas - avec des aspects qui ne sont pas toujours clairs.

Ou bien le grand et inoubliable Magistère de saint Jean Paul II, son engagement à re-proposer au monde l'annonce du Christ comme seule possibilité de salut et donc à proposer l'Église comme cadre de cette expérience - comme lui-même le disait - d'une vie renouvelée.

Ce sont là les jalons d'un chemin qui ensuite a trouvé, dans le grand Magistère de Benoît XVI, un point de synthèse, l'appel fort à cette continuité dans la transition entre la réalité pré-conciliaire, la réalité du Concile et la réalité du post-concile: ce fut une formulation d'une importance extraordinaire, dont l'Église vit encore.

Jean-Paul II et Benoît XVI ont élevé le Magistère catholique à des niveaux d'une ampleur extraordinaire. Il est absurde de plier l'interprétation de ces grands personnages de la vie de l'Église à des intérêts de boutiques.

Mais il est aussi absurde d'établir des comparaisons entre les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI et le magistère du Pape François. Dans l'histoire de l'Église, chaque Pape a sa propre fonction. La fonction de François n'est certainement pas de redéfinir l'intégrité et la portée du message chrétien, mais d'en tirer certaines conséquences nécessaires sur le plan éthique et sociale.

- Toujours à propos de confusion, en cette année où a été rappelé le 500e anniversaire de la Réforme protestante, des choses franchement déconcertantes ont été vues et entendues dans l'Église.

La confusion doctrinale et culturelle présente des aspects qui semblent difficiles à croire pour des personnes de bon sens, des personnes qui ont reçu une formation culturelle adéquate. Cette histoire de Luther est une histoire incroyable. Ce Luther, dont on parle tant, n'existe pas. Ce Luther réformateur, ce Luther évangélique, ce Luther dont la présence aurait été une réforme positive et bénéfique pour l'Église n'a aucun fondement historique ni critique.

C'est un tout autre discours si, en cette période de grave attaque contre la tradition religieuse de l'Occident, il devient nécessaire que tous les hommes religieux perçoivent qu'il est temps pour une nouvelle et grande unité opérationnelle. Nous devons travailler ensemble, bien sûr. Mais pour travailler ensemble, nous ne devons pas diluer notre identité, ni penser que l'existence de l'identité est un obstacle au travail.

C'est exactement le contraire: ceux qui s'engagent dans le dialogue religieux, dans le dialogue œcuménique, dans le dialogue avec la vie sociale avec une identité précise, donnent une contribution extrêmement significative. On ne coopère pas, on ne dialogue pas à partir de la confusion. On dialogue à partir de l'identité, et l'identité catholique, si elle est vécue à fond, apporte une contribution unique et irréductible à la vie sociale.

- Il y en a qui mettent en garde contre la tentation de l'hégémonie.

Je ne pense absolument pas à une hégémonie sur la vie sociale, comme beaucoup de catholiques irresponsables le considèrent. Ce n'est pas pour une volonté d'hégémonie, mais pour une volonté de mission. Une mission explicite, claire, significative, passionnée et donc polémique envers le monde. J'ai appris cela de Don Giussani en 50 ans de vie avec lui et c'est sur ce point, à mon avis, que se sont joués de manière positive les grands magistère de Jean-Paul et de Benoît, en accord avec le grand magistère de l'Église des XIXe et XXe siècles.

mercredi, 03 janvier 2018

Une dizaine de prêtres pédophiles reconnus par le diocèse de Sion ( 3 toujours en vie )

Une dizaine de prêtres pédophiles reconnus par le diocèse de Sion ( 3 toujours en vie )

Lien: Rhône FM - 20 Minutes

Les cas sont tous prescrits. Ils ont eu lieu entre les années 1950 pour les plus anciens et 1992 pour le plus récent. 

Note: la prescription civile n'est pas identique à la prescription ecclésiale. Pour l'Eglise catholique, elle est de 20 ans, dès les 18 ans de la victime. Elle peut être également levée. 

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RTS

Jean-Marie Lovey, évêque du Diocèse de Sion, ici face aux représentants de la presse en 2015. [Sedrik Nemeth - Keystone]
 
Parmi la dizaine de prêtres pédophiles reconnus par le diocèse de Sion, trois sont toujours en vie. C'est le bilan établi un an après l'appel lancé par la Conférence des évêques suisses (CES), a annoncé mercredi Rhône FM.

Les cas sont tous prescrits. Ils ont eu lieu entre les années 1950 pour les plus anciens et 1992 pour le plus récent. Les faits ont été commis par une dizaine de prêtres, identifiés grâce aux témoignages d'une dizaine de victimes qui se sont annoncées auprès du diocèse de Sion, indique la radio valaisanne.

Selon Gérard Falcioni, qui fait partie de ces victimes, ces chiffres sont bien loin de la réalité. Il a affirmé à Rhône FM avoir rencontré une cinquantaine de victimes. Les anciens évêques de Sion étaient au courant de certains agissements mais ne sont pas intervenus, estime-t-il.

Jean-Marie Lovey, l'évêque actuel du diocèse de Sion, se dit lui convaincu que ses prédécesseurs ne lui ont rien caché. Dans les archives secrètes du diocèse, il n'y a aucun cas de prêtres pédophiles, a-t-il assuré tout en demandant pardon et en réitérant son appel aux victimes.

ats/ther

Publié à 16:41 - modifié à 17:15

Plus de 200 cas dénoncés en Suisse

En Suisse, 218 cas d'abus ont été annoncés entre 2010 et 2016, indique la dernière statistique des dénonciations de la CES, présentée début décembre 2016 à Valère.

Lors du déroulement des faits, la plupart des victimes étaient des enfants (fille ou garçon) jusqu'à 12 ans ou des garçons entre 12 et 16 ans.

La statistique des cas annoncés est établie chaque année depuis 2010 par une commission d'experts mise en place par la CES.