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dimanche, 15 janvier 2017

La foi de Bergoglio a connu des moments d'obscurité

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Le Pape François parle des moments d'obscurité 

«Moi aussi certaines fois j'ai traversé des moments d'obscurité dans ma foi, et la foi a beaucoup baissé, mais avec un peu de temps on la retrouve»

suite AFP

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La foi est une aube.

Mgr Charles Morerod, évêque à Fribourg. 

Extrait de "Eglise et immigration, le grand malaise" de Laurent Dandrieu, aux Editions Plon.

Unknown-1.jpeg"si le Pape François ignore la menace, c’est qu’il s’inscrit dans la lignée de la vision angélique de l’islam qui est celle de l’Église depuis des décennies, et plus précisément depuis la déclaration concilaire Nostra Ætate du 28 octobre 1965, vision dont le tort consiste à transposer sur la lecture de l’islam le regard que les chrétiens portent sur le christianisme".

Note: C'est le coeur du grand malaise, sans doute la racine du désaccord. Le Concile Vatican II fut inspiré prophétiquement par l'Esprit Saint. Ce dernier a positionné l'Eglise catholique dans des conditions sociales et temporelles différentes par rapport au passé. L'Eglise n'a plus été en position défensive, ou réactive; bien au contraire, elle a anticipé, d'une manière pro-active, les changements du monde. Elle se situe sur un autre plan que l'Etat, bien qu'au service des mêmes personnes. 

Extrait de "Eglise et immigration, le grand malaise" de Laurent Dandrieu, aux Editions Plon.

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Lien: interview

Le 8 juillet 2013, en visite à Lampedusa où il a fustigé « la mondialisation de l’indifférence », François déclare : « Je désire me tourner en pensée vers les chers immigrés musulmans qui commencent, ce soir, le jeûne du Ramadan, avec le voeu d’abondants fruits spirituels. L’Église vous est proche dans la recherche d’une vie plus digne pour vous et vos familles.»

Le 24 novembre suivant, dans l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium, on put lire ces phrases : « Nous chrétiens, nous devrions accueillir avec affection et respect les immigrés de l’Islam qui arrivent dans nos pays [...] Face aux épisodes de fondamentalisme violent qui nous inquiètent, l’affection envers les vrais croyants de l’Islam doit nous porter à éviter d’odieuses généralisations, parce que le véritable Islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence » (n° 253).

Comment expliquer l’incroyable sous-estimation par le pape François du danger d’islamisation de l’Europe que porte l’actuelle vague de migrations ? Ce n’est certes pas que le pape oublie l’appartenance à la religion musulmane de nombre des nouveaux arrivants ; mais, s’il en ignore la menace, c’est qu’il s’inscrit dans la lignée de la vision angélique de l’islam qui est celle de l’Église depuis des décennies, et plus précisément depuis la déclaration concilaire Nostra Ætate du 28 octobre 1965, vision dont le tort consiste à transposer sur la lecture de l’islam le regard que les chrétiens portent sur le christianisme.

Trompés par leur propre discours sur « les religions » qui, au-delà de leurs différences superficielles, auraient en commun une même recherche de vérité et de spiritualité, les catholiques en sont venus à tragiquement minorer les différences de nature entre christianisme et islam ; au lieu d’y voir deux visions du monde, de la société et de Dieu antagonistes, ils ont voulu y voir deux voies différentes de chercher la même vérité, parfois presque deux sensibilités d’une même foi. Ce faisant, ils ont gravement sous-estimé l’incompatilité de l’islam avec les sociétés occidentales, et avec la façon chrétienne de concevoir la vie en commun.

Obsédée par l’idée d’apaiser les relations avec les autres grandes religions mondiales, l’Église catholique a décliné dans le dialogue interreligieux l’« idée généreuse et fausse [qui traîne] dans les cerveaux européens : gommons les identités, oublions-les, et, toutes raisons de combat abolies, la paix s’établira par voie de conséquence. [...] Oublions la différence entre l’Islam et la Chrétienté, et les guerres de civilisation n’auront pas lieu, personne n’ayant à défendre une appartenance au prix de son sang ».

L’Église a ainsi voulu fermer les yeux sur des siècles d’histoire, qui nous ont appris que musulmans et chrétiens n’ont pu cohabiter paisiblement que dans les pays où les communautés étaient d’importance équivalente, et toujours de façon parallèle, sans jamais réussir à former une société homogène ; mais que partout où, numériquement, l’islam avait le dessus, cette cohabitation a toujours emprunté pour les chrétiens la forme de la dhimmitude, cette soumission que les musulmans réservent, en terre d’oumma, aux minorités religieuses, dont les membres ne peuvent être que des citoyens de seconde zone. « A ujourd’hui, pour l’islam conquérant, écrit Jacques Ellul, tous ceux qui ne se reconnaissent pas musulmans n’ont pas de droits humains reconnus en tant que tels. Ils retrouveraient dans une société islamique la même condition de dhimmi2. »

Les seuls droits dont les dhimmis disposent en terre d’islam ne sont pas, comme dans la conception occidentale, des droits qui leur sont dus en raison de leur appartenance à la communauté humaine, mais des droits qui leur sont octroyés, concédés, par une sorte de fait du prince. Pour Ellul, la condition qui a toujours été celle des dhimmis en terre d’islam – avec des nuances suivant les lieux et les époques, mais aussi des constantes fondamentales –, "n’est pas du tout le résultat d’un hasard historique, c’est ce qui doit être, du point de vue religieux et du point de vue de la conception musulmane du monde".

Extrait de "Eglise et immigration, le grand malaise" de Laurent Dandrieu, aux Editions Plon.

samedi, 14 janvier 2017

Le cardinal suisse Gilberto Agustoni est décédé

FarodiRoma

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  Le cardinal suisse Gilberto Agustoni est décédé

Le cardinal suisse Gilberto Agustoni, préfet émérite du Tribunal Suprême de la signature apostolique, est décédé à l'âge de 94 ans.

Le prélat naquit le 26 juillet 1922 à Schaffhouse (Suisse) dans une famille profondément chrétienne. Le père, d'origine tessinoise et employé à l'Etat, et la mère d'un petit village sur les bords du Lac de Constance, se sont ensuite déplacés en Suisse orientale. Le couple eut 5 enfants, 4 garçons et une fille, dont deux devinrent prêtres. RIP

Avec le décès du cardinal genevois Mgr Georges Marie Cottier, dominicain, la Suisse compte désormais deux cardinaux: l'évêque émérite du diocèse de Sion, son Eminence Mgr Schwery, et Mgr Kurt Koch, ancien évêque de Bâle, qui préside le conseil pontifical pour l'unité des chrétiens à Rome. Seul Mgr Kurt Koch (moins de 80 ans) serait un cardinal-électeur lors d'un conclave pour l'élection d'un prochain Pape. 

ATS

Synode sur les jeunes et les vocations: l'ordination des hommes mariés pas à l'ordre du jour

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SYNODE 2018 : LA QUESTION DE L'ORDINATION DES HOMMES MARIÉS N'EST PAS À L'ORDRE DU JOUR, AFFIRME LE CARDINAL BALDISSERI

Vatican - le 13/01/2017 | Par Agence I.Media

img-6487-l125-h81.jpgPrésentant à la presse le 13 janvier 2017 le document préparatoire du prochain Synode sur les jeunes et les vocations, le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques, a notamment affirmé que la question de l’ordination des hommes mariés n’était pas à l’ordre du jour.

Note: Le monde médiatique fonctionne ainsi, par tweets. Il se concentre sur quelques sujets, très peu d'idées clefs, des slogans. La communion aux personnes divorcées remariées fut "la question" médiatique phare des synodes pour la famille. 

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L’Église même désire se mettre à l’écoute de votre voix, de votre sensibilité, de votre foi; voire de vos doutes et de vos critiques. Faites entendre votre cri, laissez-le résonner dans les communautés et faites-le arriver aux pasteurs.

Saint Benoît recommandait aux abbés de consulter aussi les jeunes avant toute décision importante, parce que “souvent Dieu révèle à un plus jeune ce qui est meilleur” (Règle de Saint Benoît III, 3).

LETTRE DU PAPE FRANCOIS AUX JEUNES, SYNODE 2018

Chers jeunes,

Unknown.jpegj’ai la joie de vous annoncer qu’en octobre 2018 se célébrera le Synode des Évêques sur le thème « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». Je vous ai voulu au centre de l’attention parce que je vous porte dans mon cœur.

Aujourd’hui même est présenté le Document Préparatoire, que je vous confie comme “boussole” tout au long de ce cheminement. Me viennent à l’esprit les paroles que Dieu adressa à Abram : « quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t'indiquerai » (Gn 12, 1).

Ces paroles s’adressent aujourd’hui aussi à vous: ce sont les paroles d’un Père qui vous invite à “sortir” pour vous lancer vers un futur non connu mais porteur de réalisations certaines, vers lequel Lui-même vous accompagne. Je vous invite à écouter la voix de Dieu qui résonne dans vos cœurs à travers le souffle de l’Esprit Saint. Quand Dieu dit à Abram « quitte! » que voulait-il lui dire? Certainement pas de s’éloigner des siens ou du monde. Ce fut une forte invitation, une provocation, afin qu’il laisse tout et aille vers une nouvelle terre.

Quelle est pour nous aujourd’hui cette nouvelle terre, si ce n’est une société plus juste et fraternelle que vous désirez profondément et que vous voulez construire jusqu’aux périphéries du monde? Mais aujourd’hui, malheureusement, « quitte! » revêt aussi un sens différent. Celui de la prévarication, de l’injustice et de la guerre. Parmi vous de nombreux jeunes sont soumis au chantage de la violence et contraints de fuir leur pays natal. Leur cri monte vers Dieu, comme celui d’Israël esclave de l’oppression du Pharaon (cf. Ex 2, 23).

Je souhaite aussi vous rappeler les paroles que Jésus dit un jour aux disciples qui lui demandaient : « Maître, où habites-tu? ». Il répondit : « Venez et voyez » (Jn 1, 38-39). Vers vous aussi Jésus tourne son regard et vous invite à aller chez lui. Chers jeunes, avez-vous rencontré ce regard? Avez-vous entendu cette voix? Avez-vous ressenti cette ardeur à vous mettre en route? Je suis sûr que, même si le vacarme et la confusion, semble régner dans le monde, cet appel continue à résonner dans votre âme pour l’ouvrir à la joie complète. Ceci sera possible dans la mesure où, avec également l’accompagnement de guides experts, vous saurez entreprendre un itinéraire de discernement pour découvrir le projet de Dieu sur votre vie. Même quand votre parcours est marqué par la précarité et par la chute, Dieu riche en miséricorde, tend sa main pour vous relever.

À Cracovie, lors de l’ouverture de la dernière Journée Mondiale de la Jeunesse, à plusieurs reprises je vous ai demandé : « peut-on changer les choses? ». Et vous avez crié ensemble un retentissant « oui! ». Ce cri nait de votre cœur juvénile qui ne supporte pas l’injustice et ne peut se plier à la culture du déchet, ni céder à la globalisation de l’indifférence. Écoutez ce cri qui monte du plus profond de vous! Même quand ressentez, comme le prophète Jérémie, l’inexpérience due à votre jeunesse, Dieu vous encourage à aller là où Il vous envoie : « N'aie aucune crainte […] car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1, 8).

Un monde meilleur se construit aussi grâce à vous, à votre désir de changement et à votre générosité. N’ayez pas peur d’écouter l’Esprit qui vous suggère des choix audacieux, ne temporisez pas quand la conscience vous demande d’oser pour suivre le Maître. L’Église même désire se mettre à l’écoute de votre voix, de votre sensibilité, de votre foi; voire de vos doutes et de vos critiques. Faites entendre votre cri, laissez-le résonner dans les communautés et faites-le arriver aux pasteurs.

Saint Benoît recommandait aux abbés de consulter aussi les jeunes avant toute décision importante, parce que “souvent Dieu révèle à un plus jeune ce qui est meilleur” (Règle de Saint Benoît III, 3). Ainsi, aussi par le cheminement de ce Synode, mes frères Évêques et moi-même nous voulons devenir encore plus les collaborateurs de votre joie (cf. 2 Co 1, 24). Je vous confie à Marie de Nazareth, une jeune comme vous vers qui Dieu a tourné son regard plein d’amour, pour qu’elle vous prenne par la main e vous guide à la joie d’un “me voici!” total et généreux (cf. Lc 1, 38).

Avec mon affection paternelle,

FRANÇOIS

document préparatoire du synode 2018 

Au prix du sang: film sur Saint Josémaria fondateur de l'Opus Dei

Au prix du sang: film sur Saint Josémaria fondateur de l'Opus Dei

Saint Josémaria se refusera toujours à parler de politique mais portera au contraire un discours de paix et de réconciliation.

images.jpegMgr Antoine de Rochebrune, vicaire régional de l’Opus Dei en France, évoque le film Au prix du sang, sur le fondateur de l'Opus Dei :

Comment Josémaria a-t-il vécu les premières années de guerre ? A-til été confronté au massacre de prêtres ? A-t-il échappé à des tentatives d’arrestation ?

Durant la guerre fratricide qui fit suite au coup d’Etat d’un groupe d’officiers contre la République, le simple fait de porter une croix ou de se déclarer catholique était passible de mort. On estime qu’à Madrid 35% du clergé fut assassiné à cette époque. Un jour, des miliciens pendent devant chez la mère de Josémaria un homme qui lui ressemble, pensant que c’était lui.

Comme tant d’autres prêtres, l’abbé Escriva risque donc sa vie et doit en permanence se cacher. Le 30 août 1936, alors qu’il est caché chez des amis, un groupe de miliciens passe de maison en maison au milieu de la nuit pour procéder à des perquisitions, à la recherche d’ennemis.

Ce jour là, Josémaria échappe aux miliciens en se réfugiant dans une mansarde mais comprend qu’il doit partir, pour ne pas mettre en danger la vie de ses hôtes. Pour les jeunes qui l’entourent, il est frappant de constater que, même au plus fort de la persécution religieuse, Saint Josémaria se refusera toujours à parler de politique mais portera au contraire un discours de paix et de réconciliation.

Est-il vrai, comme on le voit dans le film, que Josémaria a confessé « en civil » dans un zoo et qu’il a du se réfugier dans un hôpital psychiatrique ?

Josémaria a effectivement souvent parcouru les rues et les jardins publics en « civil », avec de jeunes gens qu’il confesse en marchant, en faisant mine de se promener simplement avec eux. Les lieux où il a du se cacher ou célébrer la messe dans la clandestinité sont multiples.

Il passa notamment 5 mois, d’octobre à mars 1937, dans la clinique du docteur Suils, un ami de lycée devenu psychiatre, avant de se réfugier au consulat du Honduras où il resta jusqu’à la fin du mois d’août 1937. C’est à cette date qu’il put se procurer des documents qui lui assuraient une relative liberté de mouvement.

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livre: Confidences inédites L'Opus Dei, par Philippe Legrand avec Mgr de Rochebrune

vendredi, 13 janvier 2017

L'ordre de Malte affirme son indépendance vis-à-vis du Pape François

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L'ordre de Malte affirme son indépendance vis-à-vis du Pape François

Le gouvernement de l'Ordre de Malte à Rome franchit ainsi un pas de plus dans sa guerre ouverte contre le pape argentin après avoir déjà jugé "inacceptable" fin décembre l'ouverture de cette enquête après le renvoi d'un haut gradé de l'ordre, soulignant alors qu'il s'agissait d'une décision purement "interne".

Dans un communiqué publié mercredi sur son site, révélé vendredi par plusieurs médias spécialisés sur le Vatican, l'Ordre de Malte indique avoir décidé de ne pas collaborer avec cette commission pour "protéger sa propre souveraineté".

Le gouvernement de l'Ordre souverain de Malte à Rome, l'une des plus anciennes institutions chrétiennes, a confirmé cette semaine son opposition frontale au pape François, en refusant de collaborer avec une commission d'enquêtes nommée par Jorge Bergoglio. (Zenit)

suite

Note: Il me paraît primordial de ne pas embarquer médiatiquement le Cardinal Burke dans toutes les polémiques. Si le Pape demande une enquête, les faits ne sont pas encore établis. Prudence et patience. Bien des membres de l'ordre de Malte accomplissent un magnifique travail auprès des plus pauvres, des personnes en difficultés ou des personnes avec un handicap. 

Anglettere: un homme enceint (sic!). Patrick Bruel: qui a le droit ? d'faire ça à des enfants ..

Anglettere: un homme enceint (sic!). Patrick Bruel: qui a le droit ? d'faire ça à des enfants ..

Hayden Cross est le premier transgenre britannique à attendre un enfant. Il devrait accoucher en mai prochain.

Qui pense aux droits de cet enfant ? Qui prend sa défense ? 

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Le Matin

jeudi, 12 janvier 2017

Le Pape François et les idoles: les voyants et la beauté de la silhouette

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- Aller voir un voyant ou une voyante qui lit les cartes : cela, c’est une idole !

- J’ai dû avorter parce que ma silhouette est très importante; une autre idole

Le Pape François et les idoles: les voyants et la beauté de la silhouette

Parfois, nous les cherchons dans un dieu qui puisse se plier à nos demandes et intervenir de façon magique pour changer la réalité et la rendre telle que nous la voulons ; une idole, justement, qui en tant que telle ne peut rien faire, impuissante et mensongère. Mais nous aimons les idoles, nous les aimons beaucoup !

La voyante qui lit les cartes: une idole !

Une fois, à Buenos Aires, je devais aller d’une église à l’autre, mille mètres, plus ou moins. Et je l’ai fait à pied. Et il y a un parc à mi-chemin et dans le parc, il y avait des petites tables, mais beaucoup, beaucoup, où étaient assis les voyants. C’était rempli de monde qui faisait la queue.

Tu lui tendais la main et il commençait mais le discours était toujours le même : il y a une femme dans ta vie, il y a une ombre qui vient, mais tout ira bien… Et puis, tu payais. Et cela te donne une sécurité ? C’est la sécurité – permettez-moi ce mot – d’une stupidité. Aller voir un voyant ou une voyante qui lit les cartes : cela, c’est une idole ! C’est l’idole et quand nous y sommes très attachés, nous achetons de fausses espérances. Tandis qu’à cette espérance de la gratuité, que Jésus-Christ nous a apportée en donnant gratuitement sa vie pour nous, à celle-là parfois nous ne faisons pas tellement confiance.

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La beauté comme une idole : "J’ai dû avorter parce que ma silhouette est très importante"

images-3.jpegÀ l’espérance dans un Seigneur de la vie qui, par sa Parole, a créé le monde et conduit nos existences, s’oppose la confiance dans des simulacres muets. Les idéologies avec leur prétention à l’absolu, les richesses – et elles sont une grande idole – le pouvoir et le succès, la vanité, avec leur illusion d’éternité et de toute-puissance, des valeurs comme la beauté physique et la santé, quand elles deviennent des idoles à qui tout sacrifier, sont toutes des réalités qui embrouillent l’esprit et le cœur et qui, au lieu de favoriser la vie, mènent à la mort.

C’est triste d’entendre et cela fait souffrir l’âme, ce que j’ai entendu une fois, il y a des années, dans le diocèse de Buenos Aires : une brave femme, très belle, se vantait de sa beauté, commentait, comme si c’était naturel : « Et oui, j’ai dû avorter parce que ma silhouette est très importante ». Ce sont des idoles et elles te poussent sur la mauvaise voie et ne te donnent pas le bonheur.

France: des laïcs qui s'engagent Erwan Le Morhedec et Laurent Dandrieu

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France: des laïcs qui s'engagent Erwan Le Morhedec et Laurent Dandrieu

Aleteia

Présenté comme un match de championnat du monde de boxe, le duel entre le blogueur Koz et le journaliste Laurent Dandrieu a tout pour plaire aux amateurs de buzz. Deux réseaux, deux panaches, deux bretteurs de talents et surtout deux livres qui feront leur apparition à un jour d’écart sur les étals des libraires jeudi 12 et vendredi 13 janvier.

Le premier, signé Laurent Dandrieu, affiche le pape François accueillant une famille de migrants musulmans sur le tarmac de l’aéroport de Rome en première de couverture et s’intitule Église et immigration, le grand malaise (Presses de la Renaissance).

Le second, signé Erwan Le Morhedec alias Koz, barré du titre : Identitaire. Le mauvais génie du christianisme (Cerf) figure une église stylisée et tricolore. Deux livres que tout oppose ? Pas forcément. Aleteia vous propose de prendre un peu de champ et de quitter le pré où se déroulera le duel pour analyser les causes et comprendre les conséquences de cette passe d’armes.

Cyprien Viet: interview de Koz' pour Radio Vatican

(RV) Entretien - Erwan Le Morhedec, avocat et blogueur connu sous le nom de Koz, publie ce 12 janvier aux éditions du Cerf, un livre intitulé Identitaire, le mauvais génie du christianisme.

mercredi, 11 janvier 2017

Photo du jour: le Cardinal Sarah et le Pape émérite Benoît XVI

Photo du jour: le Cardinal Sarah et le Pape émérite Benoît XVI

Les deux hommes partagent un même amour pour l'Eglise et pour la Liturgie. 

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source photos: compte Facebook du Cardinal Sarah

 

Amoris Laetitia: interview du Cardinal Raymond Burke: la clarification aura bien lieu

Amoris Laetitia: interview du Cardinal Raymond Burke: la clarification aura bien lieu

source

The Remnant, par Michael Matt

images.jpegLes fêtes de Noël sont passées. Désormais, tout porte à croire que Burke ne reviendra pas en arrière et qu'il corrigera bel et bien publiquement le Pape (cf. interview).

Le terme correction semble pâlir. Il faut désormais parler de clarification. Pour le Cardinal résistant "certaines déclarations d'AL doivent être clarifiées, sous peine d'entraîner le scandale parmi le fidèles". 

Notre prélat américain ajoute: la notion d'accompagnement n'aurait pas le sens spirituel ou doctrinal classique (ndlr: le coeur de l'exhortation apostolique est précisément un chemin de discernement, qui reprend une proposition "allemande", voté à l'unanimité par les Pères synodaux)

Depuis sa parution, Burke pense que le document "Amoris Laetitia" n'est pas un acte du Magistère. 

lien

Second livre du journaliste suisse Arnaud Bédat: "François, seul contre tous"

Lien Jura Pastoral

dimanche, 08 janvier 2017

Le Cardinal Müller: "la publication des dubia ne m'a pas plu"

Cardinal Müller et Amoris Laetitia: il n'y aura pas de correction du Pape

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"en ce moment il n'est pas possible de corriger le Pape, il n'y a pas de danger pour la foi. La publication des "dubia" ne m'a pas plu". 

Lien: Andrea Tornielli 

"Le Pape François demande de discerner la situation des personnes divorcées remariées. Il demande d'aider les personnes qui vivent dans une union irrégulière afin de trouver un chemin pour une nouvelle intégration dans l'Eglise. Je ne vois aucune contradiction: d'un côté nous avons la doctrine claire sur le sacrement du mariage, de l'autre l'obligation de l'Eglise de se préoccuper des personnes en difficulté". 

Liturgie: une photo vaut mieux que des longs discours - le Cardinal Sarah tout contre le Pape François

Liturgie: une photo vaut mieux que des longs discours - Sarah tout contre le Pape François

Le Cardinal Sarah est en charge du dicastère pour la liturgie. Cette dernière est importante pour la vie de l'Eglise, comme source et sommet de la vie chrétienne. Certains cherchent à instrumentaliser le Cardinal africain pour l'opposer au Pape François. Nous pourrions écrire des pages et des pages sans aucunement réussir à convaincre les plus récalcitrants.

Cette simple photo montre le Pape François célébrer la forme ordinaire du rite romain. L'orientation (étymologiquement de Orient, vers du soleil levant) est parfaitement possible. Le livre du Cardinal Ratzinger "l'Esprit de la liturgie" va dans ce sens. La Messe nous oriente vers la Croix, est spirituel. Le Cardinal Sarah, surnommé le Benoît XVI africain, se place dans cet héritage. La Messe reste le lieu par excellence de l'Unité. 

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Cérémonie du baptême: 

Lien

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"La cérémonie est un peu longue, quelqu'un pleure parce qu'il a faim. Si c'est comme ça, vous les mamans, donnez le sein, sans crainte, en toute simplicité. Comme la Madonne donnait le sein à Jésus", a déclaré le pape argentin lors de cette cérémonie.

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samedi, 07 janvier 2017

Anne-Dauphine Julliand et les Mistrals gagnants

Anne-Dauphine Julliand et les Mistrals gagnants

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avant-première mardi 17 janvier à 20h à l'UGC ciné cité Bercy ! réserver vos places sur allocine.com

Facebook de Anne-Dauphine

vendredi, 06 janvier 2017

Fioretti du Pape François: le guépardisme spirituel, ceux qui disent oui à tout mais qui font tout non »

? Le guépardisme spirituel ?

Unknown.jpegLe guépardisme ? une expression inconnue chez nous, pour notre culture occidentale. Nous pouvons penser d'abord à l'animal le plus rapide au monde: le guépard ! Rien à voir.

Le Pape est argentin! C'est là que nous devons aller chercher la réponse.

Sa théorie est la suivante : sous couvert d’une rhétorique, la société argentine, et notamment une élite économique laminée par les crises, s’accommode très bien d’une classe politique qui achète la paix sociale par des mesures démagogues.

Il a pour résumer tout cela le joli mot de « gatopardismo », le guépardisme. Comme dans le film de Visconti, et le roman de Lampedusa, tout change pour que rien ne change. » La vérité de l’argentine est là : la veine populiste du péronisme ne sert qu’à assurer la reproduction de l’ordre des choses. C’est le gatopardismo. Le péronisme et le kirchnerisme sont des Prozac politiques : derrière le populisme apparent, ils ont pour seule fonction d’endormir le peuple. »

Le Pape est argentin. Pour le comprendre, l'ouverture à cette culture est le premier fondement. Jésus n'était pas un européen, il est Juif, né en Asie. La découverte d'autres cultures avec leurs modes d'expression est fascinante. Rome permet cette ouverture. Le langage de la foi est une Pentecôte. Nous comprenons les autres, car la foi nous relie tous au-delà de nos cultures. Notre identité n'est pas idéologique. Le mot catholique (Juifs et païens) exprime cette appartenance et identité universelles, qui englobe toutes les cultures, selon une totalité qui n'est pas totalitaire.  

Pape François: la société de la méfiance, le guépardisme spirituel et la damnation

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source

Nous nous sommes habitués à vivre dans une ‘société de la méfiance’

À Saint-Pierre, le 12 décembre 2016, fête de Notre Dame de Guadalupe :

« La société que nous construisons pour nos enfants est de plus en plus marquée par les signes de la division et de la fragmentation, en laissant beaucoup de personnes ‘hors jeu’, en particulier ceux qui ont des difficultés à atteindre le minimum indispensable pour avancer dans la vie avec dignité. Une société qui aime se vanter de ses progrès scientifiques et technologiques, mais qui est devenue aveugle et insensible devant les milliers de visages qui restent en arrière sur le chemin, exclus par l’orgueil aveuglant d’un petit nombre. Une société qui finit par créer une culture de la désillusion, du désenchantement et de la frustration chez tant de nos frères ; et aussi, d’angoisse chez tant d’autres qui expérimentent des difficultés pour ne pas rester en dehors du chemin.

Il semblerait que, sans nous en rendre compte, nous nous soyons habitués à vivre dans une ‘société de la méfiance’ avec tout ce que cela comporte pour notre présent et en particulier pour notre avenir ; une méfiance qui, petit à petit, génère des états d’indolence et de dispersion.


Le guépardisme spirituel


À Sainte-Marthe, le 1er décembre 2016 :

« Chacun de nous a son propre style de résistance cachée à la grâce», mais il faut le trouver «et le mettre devant le Seigneur, afin qu’Il nous purifie […].Ce n’est pas en me disant : ‘Seigneur, Seigneur !’ qu’on entrera dans le royaume des Cieux […] Dire oui, très diplomatiquement ; mais c’est ‘non, non, non’. […] ‘Oui nous changerons tout !’, mais rien ne change.

C’est le guépardisme spirituel : ceux qui disent oui à tout mais qui font tout non ». C’est la résistance des paroles vides, quand une personne se justifie continuellement, quand « il ya toujours une raison à opposer». Quand il y a tellement de justifications, «il n’y a pas la bonne odeur de Dieu, mais la mauvaise odeur du Diable […] Le chrétien n’a pas besoin de se justifier, car il a été justifié par la Parole de Dieu. Je ne dois donc pas chercher à justifier ma position pour ne pas suivre ce que le Seigneur m’indique […] Seigneur, avec ta grande force, porte-moi secours.

Que ta grâce puisse vaincre les résistances du péché. Les résistances sont toujours un fruit du péché originel que nous portons. C’est mauvais d’avoir des résistances ? Non, c’est beau ! Ce qui est mauvais, c’est de les prendre pour se défendre de la grâce du Seigneur. Avoir des résistances est normal, c’est dire ‘Je suis pécheur, aide-moi, Seigneur’. »


La damnation éternelle, ce n’est pas une salle de torture


À Sainte-Marthe, le 25 novembre 2016 :

« Ceux qui ne seront pas reçus dans le Royaume de Dieu, c’est parce qu’ils ne se sont pas approchés du Seigneur. Ce sont ceux qui sont toujours allés par leur route, s’éloignant du Seigneur et qui passent devant le Seigneur et s’éloignent tout seuls. […] La damnation éternelle, ce n’est pas une salle de torture, c’est une description de cette seconde mort : c’est une mort. »

jeudi, 05 janvier 2017

Les catholiques et les politiques

Les catholiques et les politiques

Deux ouvrages de laïcs sortent en France. Des unes de journaux évoquent le Pape François.

La Vie: Lien

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Koz', Erwan le Morhedec, Identitaire, le mauvais génie du christianisme, éd. Cerf. 

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Laurent Dandrieu, Eglise et Immigration, le grand malaise, Presse de la Renaissance. 

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Je me réjouis de cette diversité, car il n'y a pas une politique catholique mais des catholiques en politique. Une même foi n'engendre pas une vision sociale identique. 

Comme prêtre, je m'en tiens à la doctrine sociale de l'Eglise. Elle est une source d'inspiration pour les politiques. L'Eglise n'est pas l'Etat. Elle tient un discours différent, au service des mêmes personnes. 

L'anecdote de Saint Pie X retient mon attention. "Très saint Père, quelle est votre politique ?"Sans hésiter, le pape montra un crucifix tout proche et dit: "Voilà ma politique !".

Comme prêtre je me soucis de la vie spirituelle des hommes et des femmes qui servent le bien commun: vont-ils à la messe ? prient-ils ? fréquentent-ils la confession ? sont-ils formés pour rechercher la justice, le bien commun et servir les personnes ? En avant et vive la liberté !

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Mgr Gänswein: quitter le superflu pour aller au coeur de la foi

Unknown.jpegMgr Gänswein: quitter le superflu pour aller au coeur de la foi

L’archevêque Gänswein, secrétaire du Pape émérite et préfet de la maison pontificale, regrette qu’en Allemagne tout le débat se concentre sur ces thèmes récurrents, que ce soit le rôle des femmes dans l’Église, la morale sexuelle ou la question de la communion des divorcés remariés. « Ce sont des thèmes qui, du point de vue de l’Église universelle, ne sont pas au cœur de la foi ».

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mercredi, 04 janvier 2017

Lorsque les "dubia" d'un vaticaniste deviennent des certitudes

Lorsque les "dubia" d'un vaticaniste deviennent des certitudes

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266. Jorge Mario Bergoglio Franciscus PP, Liberilibri - 266e Successeur de Pierre.

 

Par Aldo Maria Valli vaticaniste RAI. 

Ce titre d'un nouveau livre en italien sur le Pape François est aguicheur et accrocheur. Il ne manque que 400 unités pour composer le chiffre du diable, de la bête de l'Apocalypse, le funeste 666. 

"Rien n'est dans notre intelligence qui fut d'abord dans les médias".

En tout premier lieu, parlons des 5 "sens". Saint Thomas d'Aquin est réaliste. Sa petite phrase: rien n'est dans l'intelligence qui ne fut d'abord dans les sens (ouïe, odorat, goût, toucher, vue) permet de décrire notre mode de connaissance. Nous ne sommes pas des anges. Notre corps et notre esprit sont une seule et même substance. 

Pour le fonctionnement du monde médiatique actuel, cette paraphrase est adéquate:"Rien n'est dans notre intelligence qui fut d'abord dans les médias". 

Le Pape François est omniprésent dans la sphère médiatique. Cette dernière marche comme sur deux jambes: les médias traditionnels (TV, Radio et journaux) et les réseaux sociaux. Internet a engendré une révolution digitale, numérique, comparable à l'invention de l'imprimerie. Nous connaissons le Pape par ces canaux. 

Ceux qui ont la grâce d'être avec le Pape émettent des signaux et communiquent ce qu'ils voient, entendent. Ce sont pour beaucoup des spécialistes du Vatican, surnommés les vaticanistes. 

Nous sommes loin du phare romain, ils sont avec le Saint-Père. Prudence et discernement, car le pontificat de François est encore plus déformé que celui de Benoît XVI. Toute phrase doit être remise dans son contexte. Les spécialistes de la communication savent que l'ont peut faire dire "tout et son contraire" à la personne interviewée. Le sens des paroles est entre leurs mains. 

(les citations entre guillemets proviennent de cet article en italien)


Unknown.jpeg"En quelque 200 pages, Aldo Maria Valli, vaticaniste à la RAI, (266. Jorge Mario Bergoglio Franciscus PP, Liberilibri) offre une série longue et détaillée d'épisodes et de citations du 266e Successeur de Pierre, soulevant des interrogations courtoises, mais qui ne laissent aucun doute sur les préoccupations que le pape Bergoglio a soulevées".

Sa lecture du pontificat du Pape François est quelque peu biaisée. Valli cristallise des malentendus, des imprécisions, qui deviennent des vérités.

Greg Burke, le nouveau directeur de la salle de presse vaticane, a dû démentir récemment certains propos. François n'a jamais prononcé quelques phrases. Le procédé de Valli repose sur des citations tronquées, incomplètes, reçues sur un paradigme déformant. La méthode était déjà identique pour tordre les idées de Benoît XVI. 

Kasper n'est pas le théologien du Pape

Selon notre vaticaniste: "Au commencement serait le cardinal Kasper; comme tout le monde s'en souvient, au premier Angélus, François cita élogieusement le cardinal et théologien allemand, alors quelque peu aux marges de l'intelligentsia catholique. Défini comme un «théologien intelligent, un bon théologien (un teologo in gamba) et loué pour son livre sur la miséricorde, Kasper peut être considéré comme la référence «académique» de ce qui est devenu plus tard le cœur du pontificat de François: la Miséricorde". 

Unknown-2.jpeg"Pour Valli, c'est encore au cardinal Kasper qu'il faudrait revenir pour comprendre le double synode sur la famille, celui qui a trouvé une synthèse dans la controversée exhortation Amoris laetitia. C'est avec la tristement célèbre "relation Kasper", au consistoire de Février 2014 que démarra le long marathon synodal, qui a conduit, dans certains cas, à l'accès à l'Eucharistie pour les divorcés remariés cohabitant comme mari et femme (more uxorio)".

"Indépendamment des dissertations possibles sur l'interprétation (controversée) de la miséricorde divine selon Kasper, reste le passage de paradigme qui semble guider le pontificat de Bergoglio, un homme d'action, et certes ni un théologien ni un philosophe: de la logique de docteur de la loi à celle du Samaritain. Dommage, affirme Valli, que ce passage «comporte de nombreux problèmes».

"Le plus grave, en particulier à la lumière du "cas par cas " érigé en système, semblerait être celui du «triomphe du contingent sur l'absolu, du transitoire sur le stable, du possible sur le nécessaire». A coup de «discernement» et «d'accompagnement» on peut se demander si la réalité ne finit pas par se réduire à l'expérience de l'individu comme le seul juge de lui-même. Certains, à plusieurs reprises, ont parlé d'oubli des absolus moraux et de triomphe de l'éthique de situation, celle qui a déjà condamnée par saint Jean-Paul II dans l'encyclique Veritatis Splendor. Questions pressantes, dans les pages du livre de Valli, questions condensées dans les 5 fameux "dubia" présentés par quatre cardinaux sur le Chapitre VIII d'Amoris laetitia".

Il y a certes une volonté de Kasper de compenser "une sorte de complexe d'infériorité" par rapport au brillant théologien Joseph Ratzinger. Contrairement aux chantres de la rupture, le document Amoris Laetitia ne remet nullement en cause "Veritatis Splendor". Au contraire, il développe la loi de la gradualité et invite à approfondir le discernement. Certains médias ont par exemple repris en boucle une affirmation qui ne reflète pas la théologie de l'Eglise: "le Pape a posé les bases pour la communion aux personnes divorcées remariées" a même tweeté un prêtre jésuite. Cela est devenu l'opinion dominante, la vérité de l'instant, qui ne correspond pas avec le Magistère de l'Eglise. 

La phrase complète du Pape François: "si une personne homosexuelle recherche droitement le Seigneur, qui suis-je pour juger"

images-1.jpeg"Le Pape du «qui suis-je pour juger les gays», phrase culte, extrapolée à partir de l'une de ses premières interviews en altitude, est aussi le Pape des confidences répétées au roi des laïcistes italiens Eugenio Scalfari, dans lesquelles il a formulé d'autres slogans comme par exemple, le très cité «Dieu n'est pas catholique».

Faut-il rappeler que Bergoglio partage en tout point l'avis du Cardinal Ratzinger ? La morale est une conséquence de la rencontre avec le Christ. Le Logos vient avan l'éthos. Certes, il faut distinguer pour unir. Toutefois, la foi n'est pas opposée à la morale.

Faut-il encore citer Joseph Ratzinger, qui a écrit que l'Eglise est catholique ? L'attribut catholique ne concerne pas Dieu à proprement parler. Le Credo ne dit pas autre chose: "je crois en l'Eglise catholique". En ce sens Dieu n'est pas catholique. 

François et Luther

"Le Pape aurait qualifié Luther de «médicament» pour l'Église qui était malade, et a participé à la commémoration du 500e anniversaire de la Réforme, faisant miroiter des chemins possibles vers cette intercomunion déjà traitée de façon confuse devant l'église luthérienne de Rome en 2015. Lors de la visite papale en Suède pour célébrer la Réforme, il a donné pour acquis le dépassement des problèmes sur la doctrine de la justification (il y a la Déclaration conjointe de 1999, à laquelle le Cardinal Kasper travailla avec diligence qui n'a toutefois pas résolu tous les problèmes)". 

Ratzinger et la CDF fut en première ligne pour la signature historique de cet accord, dans la droite ligne du Concile Vatican II. 

Après vérification, le Pape François n'a pas dit que Luther était un médicament pour l'Eglise. C'est la primauté de la grâce qui sauve. Sainte Thérèse de l'enfant Jésus est pour ainsi dire un Luther qui a réussi. Le médicament est là. L'abandon et l'offrande de soi, la confiance en la Miséricorde sauvent. L'Eglise catholique est parvenu a un accord théologique avec les luthériens pour la juste interprétation de la justification. Tout n'est pas faux chez Luther. L'oecuménisme, vu comme un échange de dons, consiste à rechercher les points communs. 

La violence islamiste n'est pas la violence islamique

images-2.jpeg"A propos de l'islam et du terrorisme, selon Valli, le point essentiel est que François reste muet «sur le problème que l'Islam a avec la violence. La lecture uniquement sociologique et économique du terrorisme - ajoute le vaticaniste - est également pour le moins restrictive».

Sur la question de la terreur, il y a un autre slogan: celui du «fondamentalisme catholique», en substance mis sur le même plan que celui islamique. De retour du voyage en Pologne, dans l'avion, le Pape a dit aux journalistes qu'il «n'aime pas parler de la violence islamique parce que chaque jour quand je feuillette les journaux, je vois la violence ici en Italie: celui qui tue sa petite amie, une autre qui tue sa belle-mère... Et ce sont des catholiques baptisés violents! Ce sont des catholiques violents ... Si je devais parler de la violence islamique, je devrais aussi mentionner la violence catholique». 

Le Cardinal secrétaire d'Etat Parolin insiste pour ne pas entrer dans le piège d'une guerre des religions. Cette phrase du Pape François est comme celle de Benoît XVI sur le préservatif dans l'avion qui volait vers l'Afrique. L'AFP avait trahi la voix de Ratzinger. Il faut la remettre dans son contexte et contrôler sa source. Le Pape a usé du vocable islamique, qui n'est pas la violence islamiste. Il y a des musulmans qui sont non-violents et leur islam n'est pas violent, n'est pas islamiste. 

François avait répondu: «Je n'aime pas parler de violence islamique, parce qu'en feuilletant les journaux je vois tous les jours que des violences, même en Italie: celui-là qui tue sa fiancée, tel autre qui tue sa belle-mère, et un autre… et ce sont des catholiques baptisés! Ce sont des catholiques violents. Si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique. Non, les musulmans ne sont pas tous violents, les catholiques ne sont pas tous violents. C'est comme dans la macédoine, il y a de tout… Il y a des violents de cette religion…»

Même méthode pour les "valeurs non-négociables", chères à Benoît XVI (l'avortement, l'euthanasie, l'homosexualité, la procréation artificielle).  François n'a jamais compris ce terme car pour lui les valeurs sont soit des valeurs soit elles ne le sont pas. Mais ceci ne consiste pas à nier des valeurs vitales, la promotion de la vie. L'avortement, l'euthanasie sont en contradiction totale avec la vie. La polémique n'a pas de sens. Bergoglio a son propre mode d'expression.. Les querelles de mots ne doivent jamais nous détacher de la réalité désignée.

L'écologie humaine intégrale 

"Les aspects socio-économiques sont un autre parmi les thèmes récurrents des analyses proposées par François: ils entrent en jeu dans la question du soin de l'environnement, exprimé dans l'encyclique Laudato Si', et surtout dans les rapports de ces mouvements populaires qui sont souvent de matrice clairement marxiste. À plusieurs reprises, il a attaqué de façon générique «le système » et «l'idole argent», indiqués aussi comme cause de la difficulté de se marier".

Le Saint-Père est le théologien de la vie

Le Pape n'est nullement marxiste. Il déploie la richesse de la doctrine sociale de l'Eglise, qui n'est ni de gauche, ni de droite, mais une source morale ou éthique pour les politiques de notre temps. L'écologie enrichie notablement ce défi, sans oublier la place centrale que l'homme a dans la création. Plutôt parler d'écologie humaine ou intégrale.

Assurément, la prochaine encyclique papale sera consacrée à l'argent, car l'économie dominante actuelle tue. 

images.jpegLe jésuite Bergoglio fut malheureusement mis à l'écart de la compagnie de Jésus pour n'avoir pas suivi la théologie de la libération. Bergoglio n'est pas l'homme d'un système, ne se prend jamais les pieds dans le tapis glissant des idéologies. Les toutes premières sources de ses homélies, de ses discours sont forts simples, percutantes: les exercices de Saint Ignace de Loyola et les Saintes Ecritures. La vie concrète et quotidienne est pour lui une puissante inspiration pour s'exprimer directement avec des petites phrases, des anecdotes ou des petites histoires. La communication souligne ce mot,"le story telling". Jésus ne parlait-il pas en paraboles ?

De même que Joseph Ratzinger fut chahuté par les médias mainstream (TV, Radio, journaux), le décodage des phrases du Pape est rendu encore plus délicat aujourd'hui. Les réseaux sociaux, infiltrés par la nébuleuse et la cyber-attaque de quelques-uns, parasitent l'enseignement de François. Ses opposants, souvent partisan du politique d'abord, sont très actifs, agissant parfois de concert, forts bruyants et très agités, pourtant minoritaires. Avec la révolution numérique, il n'est pas facile de suivre. Déchiffrer la partition n'a rien d'évident. 

Ce buzz, ce bruit numérique ne correspond pas toujours avec le gazouillis des oiseaux du ciel. Dans la vie comme dans la Bible, Saint François d'Assise se réjouissait: les biches, les cerfs, les taureaux, bref les animaux tiennent compagnie aux hommes.  Pour entendre le chant de toute l'Eglise, il faut désormais apprendre où mettre la souris  Les brebis reconnaitront alors entre mille le sifflement du Bon Pasteur. Les millions de followers pourront discerner les notes justes dans le gazouillement du pape de Twitter. La mélodie du bonheur ...

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mardi, 03 janvier 2017

Inédit: Padreblog réunis 100 prêtres à Lyon

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Inédit: Padreblog réunis 100 prêtres à Lyon

Une centaine de prêtres se sont retrouvés en tout début d’année près de Lyon pour des « journées d’amitié sacerdotale » à l’initiative des responsables du Padreblog. Échange fraternel et prière ont rythmé ces deux journées marquées aussi par la rencontre avec les cardinaux Sarah et Barbarin.

Organisée par les prêtres du Padreblog, des « journées d’amitié sacerdotale » ont réuni les 1er et 2 janvier derniers à Valpré, près de Lyon, une centaine de prêtres venus de toute la France, et parfois même d’un peu plus loin, a appris Famille Chrétienne. Exerçant leur ministère en ville ou à la campagne, ces prêtres de terrain de 28 à 65 ans ont pu partager leur quotidien, les joies et les difficultés de leur ministère ainsi que l’espérance qui ne cesse de les animer.

Unknown-1.jpegIls ont accueilli lors de leur rencontre le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Celui-ci a répondu à leurs questions et présidé la messe. À la basilique de Fourvière, par ailleurs, ils ont prié avec l’archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin.

Les organisateurs assurent que la réussite de cette première initiative reflète un vrai besoin, chez beaucoup de prêtres, de se retrouver fraternellement, d’échanger librement et de se soutenir dans la prière. Il s’est agi, confie ainsi à Famille Chrétienne l’un des participants, d’une rencontre « très fraternelle, avec beaucoup de soutien mutuel ». Ces journées marquées par « la joie et la bonne humeur » se sont déroulées, confie encore ce prêtre, « dans l’amour pour l'Église avec ses pasteurs ».

Antoine-Marie Izoard

Famille Chrétienne

Le Cardinal Sarah à Lyon

Note: Le jour suivant cette rencontre providentielle, le Cardinal Sarah a prononcé une conférence à la basilique de Fourvière. Son dernier livre "La force du silence "est un best-seller spirituel. Le Cardinal provient du noble et riche continent africain, un prélat sans doute moins rompu à l'exercice délicat "d'une communication à l'occidentale". Surnommé le Benoît XVI africain, il dégage une grande profondeur spirituelle, finement alliée à une large connaissance de la liturgie.

L'Europe est auto-référentielle. Nous avons tant de choses à apprendre des autres cultures qui perçoivent notre monde occidental avec un autre regard. Souvent pointé du doigt par le Pape François, la colonisation idéologique représente un réel danger pour l'Afrique. N'oublions pas que Robert Sarah a vécu dans sa chair les persécutions d'une violente dictature en Guinée. 

Le Point - La Vie

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En Pologne, le Pape François a dénoncé la colonisation idéologique

Zenit : "Et là, je voudrais conclure sur cet aspect parce que, derrière cela, il y a des idéologies. En Europe, en Amérique, en Amérique latine, en Afrique, dans certains pays d’Asie, il y a de véritables colonisations idéologiques. Et une de celle-ci – je le dis clairement avec « le nom et le prénom » – est le ‘gender’ !

Aujourd’hui, à l’école, on enseigne ceci aux enfants – aux enfants ! : que chacun peut choisir son sexe. Et pourquoi enseigne-t-on ceci ? Parce que les livres sont ceux des personnes et des institutions qui te donnent l’argent. Ce sont des colonisations idéologiques soutenues aussi par des pays très influents. Et c’est terrible. En parlant avec le pape Benoît, qui va bien et qui a une pensée claire, il me disait : « Sainteté, notre époque est celle du péché contre le Dieu Créateur ! » C’est intelligent ! Dieu a créé l’homme et la femme ; Dieu a créé le monde comme ceci, comme ceci, comme cela… et nous faisons le contraire.

Dieu nous a donné un état « inculte » pour que nous le fassions devenir culture ; et ensuite avec cette culture, nous faisons des choses qui nous ramènent à l’état « inculte » ! Ce que le pape Benoît a dit, nous devons y penser : « C’est l’époque du péché contre le Dieu Créateur ! ». Et cela nous aidera". 

Le Cardinal Farrell: Amoris Laetitia est un des meilleurs documents pour la préparation au mariage

Le Cardinal Farrell: Amoris Laetitia est l'un des meilleurs documents de l'Eglise pour la préparation au mariage

Unknown.jpegLe Cardinal Farrel, nouveau préfet du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, pense avec raison que l'exhortation apostolique "Amoris Laetitia" et un des meilleurs documents de l'Eglise pour la préparation au mariage. Le nouveau cardinal américain a rappelé que les laïcs sont la majorité dans l'Eglise. 

Le dicastère pour les laïcs, la famille et la vie est un organe de la curie romaine créé par le pape François en 2016 en remplacement des conseils pontificaux pour les laïcs et pour la famille. L'académie pontificale pour la vie lui est également liée.

Le Pape prend la défense des enfants innocents abusés sexuellement par des prêtres

Pape François et la pédophilie: le péché de tout ce qui est arrivé, le péché d’avoir omis de porter assistance, le péché de taire et de nier, le péché d’abus de pouvoir.

Unknown.jpegEcoutons les pleurs et les lamentations de ces enfants; écoutons aussi les pleurs et les lamentations de notre mère l’Eglise, qui pleure non seulement devant la souffrance causée à ses enfants les plus petits, mais aussi parce qu’elle connaît le péchéde certains de ses membres: la souffrance, l’histoire et la douleur des mineurs qui ont été abusés sexuellement par des prêtres. Péché qui nous fait honte. Des personnes qui avaient la responsabilité de prendre soin de ces enfants ont détruit leur dignité.

Nous déplorons cela profondément, et nous demandons pardon. Nous nous unissons à la souffrance des victimes et, à notre tour, nous pleurons le péché. Le péché de tout ce qui est arrivé, le péché d’avoir omis de porter assistance, le péché de taire et de nier, le péché d’abus de pouvoir. L’Eglise aussi pleure avec amertume ce péché de ses fils, et elle demande pardon. Aujourd’hui, faisant mémoire des Saints Innocents, je veux que nous renouvelions tout notre engagement pour que ces atrocités ne se produisent plus parmi nous. Trouvons le courage indispensable pour promouvoir tous les moyens nécessaires et protéger, en toute chose, la vie de nos enfants pour que de tels crimes ne se répètent plus. Faisons nôtre, clairement et loyalement, la consigne «tolérance zéro» dans ce domaine.

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Le pape François plaide pour les enfants du monde, spécialement ceux qui sont tués, exploités, réduits en esclavage, dont des membres du clergé ont abusé, dans une lettre aux évêques du monde en date de la fête des Saints-Innocents, le 28 décembre 2016 et publiée par le Saint-Siège ce 2 janvier 2017.

Crimes pédophiles: le Pape François rappelle aux évêques sa consigne de « tolérance zéro », adoptée dans le sillage de Benoît XVI: 

Lettre du pape François

Cher frère,

images-1.jpegAujourd’hui, jour des Saints Innocents, alors que continuent à résonner dans nos cœurs les paroles de l’ange aux bergers: «Je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout le peuple: aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David» (Lc 2, 10-11), je sens le besoin de t’écrire. Cela nous fait du bien d’entendre une fois encore cette annonce; entendre de nouveau que Dieu est au milieu de notre peuple. Cette certitude que nous renouvelons d’année en année est source de notre joie et de notre espérance.

Nous pouvons, ces jours-ci, faire l’expérience de la manière dont la liturgie nous prend par la main et nous conduit au cœur de Noël, nous introduit dans le Mystère et nous conduit peu à peu à la source de la joie chrétienne.

Comme pasteurs, nous avons été appelés pour aider à faire grandir cette joie au milieu de notre peuple. Il nous est demandé de prendre soin de cette joie. Je souhaite renouveler avec toi l’invitation à ne pas nous laisser voler cette joie, souvent quand nous sommes déçus – et non sans raison – par la réalité, par l’Eglise, et déçus aussi de nous-mêmes, nous sommes tentés de nous en tenir à une tristesse douceâtre, sans espérance, qui s’empare de nos cœurs (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 83).

Noël, malgré nous, est accompagné aussi de pleurs. Les évangélistes ne se sont pas permis de travestir la réalité pour la rendre plus crédible ou plus désirable. Ils ne se sont pas permis de faire un discours «beau» mais irréel. Pour eux, Noël n’était pas un refuge imaginaire où se cacher face aux défis et aux injustices de leur époque. Au contraire, ils nous annoncent aussi la naissance du Fils de Dieu enveloppée d’une tragédie de douleurs. Citant le prophète Jérémie, l’évangéliste Matthieu la présente avec une grande rudesse: «A Rama une voix se fait entendre, une plainte amère; c’est Rachel qui pleure ses fils» (Jr 31,15). C’est le gémissement de douleur des mères qui pleurent la mort de leurs enfants innocents en raison de la tyrannie et de la soif effrénée de pouvoir d’Hérode.

images-2.jpegUn gémissement que nous pouvons entendre encore aujourd’hui, qui nous touche l’âme et que nous ne pouvons et ne voulons ni ignorer ni faire taire. Aujourd’hui, malheureusement – et je l’écris avec une douleur profonde -, on entend encore parmi nos gens le gémissement et les pleurs de beaucoup de mères, de beaucoup de familles, en raison de la mort de leurs enfants, de leurs enfants innocents.

Contempler la crèche c’est aussi contempler ces pleurs, c’est aussi apprendre à écouter ce qui arrive autour de nous et avoir un cœur sensible et ouvert à la souffrance du prochain, spécialement quand il s’agit d’enfants; et c’est aussi être capables de reconnaître que ce triste chapitre de l’histoire est encore en train de s’écrire aujourd’hui. Contempler la crèche en l’isolant de la vie qui l’environne, ce serait faire de la Nativité une belle fable qui susciterait en nous de bons sentiments mais qui nous priverait de la force créatrice de la Bonne Nouvelle que le Verbe Incarné veut nous donner. Et la tentation existe.

Est-il possible de vivre la joie chrétienne en tournant le dos à ces réalités? Est-il possible de faire advenir la joie chrétienne en ignorant les gémissements du frère, des enfants?

Saint Joseph a été le premier appelé à garder la joie du Salut. Devant les crimes atroces qui étaient en train de se produire, saint Joseph – modèle de l’homme obéissant et fidèle – a été capable d’écouter la voix de Dieu et la mission que le Père lui confiait. Et comme il a su écouter la voix de Dieu et se laisser guider par sa volonté, il est devenu plus sensible à ce qui l’entourait et il a su lire les événements avec réalisme.

Encore aujourd’hui, il nous est demandé la même chose, à nous pasteurs, d’être des hommes capables d’écouter la voix du Père, de ne pas y être sourds, et de pouvoir ainsi être plus sensibles à la réalité qui nous entoure. Aujourd’hui, avec saint Joseph pour modèle, nous sommes invités à ne pas nous laisser voler la joie. Nous sommes invités à la défendre des Hérode de notre époque. Et, comme saint Joseph, nous avons besoin de courage pour accepter cette réalité, pour nous lever et la pendre dans nos mains (cf. Mt 2, 20). Le courage de la protéger des nouveaux Hérode de notre époque qui détruisent l’innocence de nos enfants. Une innocence brisée sous le poids du travail clandestin et de l’esclavage, sous le poids de la prostitution et de l’exploitation. Une innocence détruite par les guerres et par l’émigration forcée, avec la perte de tout ce que cela comporte. Des milliers de nos enfants sont tombés entre les mains de bandits, de mafias, de marchands de mort qui ne font que détruire et exploiter leurs besoins.

Á titre d’exemple, aujourd’hui, 75 millions d’enfants – en raison des situations d’urgence et des crises prolongées – ont dû interrompre leur instruction. En 2015, 68% des personnes faisant l’objet de trafic sexuel dans le monde étaient des enfants. Par ailleurs, un tiers des enfants qui ont dû vivre en dehors de leurs pays l’on fait par déplacement forcé. Nous vivons dans un monde où presque la moitié des enfants qui meurent en dessous de 5 ans, meurent de malnutrition. En 2016, on calcule que 150 millions d’enfants mineurs ont travaillé, pour beaucoup dans des conditions d’esclavage. Selon le dernier rapport de l’UNICEF, si la situation mondiale ne change pas, en 2030, 167 millions d’enfants vivront dans une extrême pauvreté, 69 millions d’enfants en dessous de 5 ans mourront entre 2016 et 2030, et 60 millions d’enfants n’iront pas à l’école primaire.

Ecoutons les pleurs et les lamentations de ces enfants; écoutons aussi les pleurs et les lamentations de notre mère l’Eglise, qui pleure non seulement devant la souffrance causée à ses enfants les plus petits, mais aussi parce qu’elle connaît le péchéde certains de ses membres: la souffrance, l’histoire et la douleur des mineurs qui ont été abusés sexuellement par des prêtres. Péché qui nous fait honte. Des personnes qui avaient la responsabilité de prendre soin de ces enfants ont détruit leur dignité. Nous déplorons cela profondément, et nous demandons pardon. Nous nous unissons à la souffrance des victimes et, à notre tour, nous pleurons le péché. Le péché de tout ce qui est arrivé, le péché d’avoir omis de porter assistance, le péché de taire et de nier, le péché d’abus de pouvoir. L’Eglise aussi pleure avec amertume ce péché de ses fils, et elle demande pardon. Aujourd’hui, faisant mémoire des Saints Innocents, je veux que nous renouvelions tout notre engagement pour que ces atrocités ne se produisent plus parmi nous. Trouvons le courage indispensable pour promouvoir tous les moyens nécessaires et protéger, en toute chose, la vie de nos enfants pour que de tels crimes ne se répètent plus. Faisons nôtre, clairement et loyalement, la consigne «tolérance zéro» dans ce domaine.

La joie chrétienne n’est pas une joie qui se construit en marge de la réalité, en l’ignorant ou en faisant comme si elle n’existait pas. La joie chrétienne naît d’un appel – le même qu’a reçu saint Joseph – à “prendre” et protéger la vie, spécialement celle des saints innocents d’aujourd’hui. Noël est un temps qui nous provoque à garder la vie et à l’aider à naître et à grandir; à nous renouveler comme pasteurs courageux. Ce courage qui génère des dynamiques capables de prendre conscience de la réalité que beaucoup de nos enfants vivent aujourd’hui, et de travailler pour leur garantir les conditions nécessaires afin que leur dignité de fils de Dieu soit non seulement respectée mais surtout défendue.

Ne laissons pas voler leur joie. Ne nous laissons pas voler la joie, gardons-la, aidons-la à grandir. Faisons cela avec la même fidélité paternelle de saint Joseph, et tenus par la main de Marie, la Mère de la tendresse, pour que notre cœur ne s’endurcisse pas.

Avec une fraternelle affection,

FRANÇOIS

Cité du Vatican, 28 décembre 2016
Fête des Saint Innocents, Martyrs