vendredi, 06 janvier 2017
Fioretti du Pape François: le guépardisme spirituel, ceux qui disent oui à tout mais qui font tout non »
? Le guépardisme spirituel ?
Le guépardisme ? une expression inconnue chez nous, pour notre culture occidentale. Nous pouvons penser d'abord à l'animal le plus rapide au monde: le guépard ! Rien à voir.
Le Pape est argentin! C'est là que nous devons aller chercher la réponse.
Sa théorie est la suivante : sous couvert d’une rhétorique, la société argentine, et notamment une élite économique laminée par les crises, s’accommode très bien d’une classe politique qui achète la paix sociale par des mesures démagogues.
Il a pour résumer tout cela le joli mot de « gatopardismo », le guépardisme. Comme dans le film de Visconti, et le roman de Lampedusa, tout change pour que rien ne change. » La vérité de l’argentine est là : la veine populiste du péronisme ne sert qu’à assurer la reproduction de l’ordre des choses. C’est le gatopardismo. Le péronisme et le kirchnerisme sont des Prozac politiques : derrière le populisme apparent, ils ont pour seule fonction d’endormir le peuple. »
Le Pape est argentin. Pour le comprendre, l'ouverture à cette culture est le premier fondement. Jésus n'était pas un européen, il est Juif, né en Asie. La découverte d'autres cultures avec leurs modes d'expression est fascinante. Rome permet cette ouverture. Le langage de la foi est une Pentecôte. Nous comprenons les autres, car la foi nous relie tous au-delà de nos cultures. Notre identité n'est pas idéologique. Le mot catholique (Juifs et païens) exprime cette appartenance et identité universelles, qui englobe toutes les cultures, selon une totalité qui n'est pas totalitaire.
Pape François: la société de la méfiance, le guépardisme spirituel et la damnation
Nous nous sommes habitués à vivre dans une ‘société de la méfiance’
À Saint-Pierre, le 12 décembre 2016, fête de Notre Dame de Guadalupe :
« La société que nous construisons pour nos enfants est de plus en plus marquée par les signes de la division et de la fragmentation, en laissant beaucoup de personnes ‘hors jeu’, en particulier ceux qui ont des difficultés à atteindre le minimum indispensable pour avancer dans la vie avec dignité. Une société qui aime se vanter de ses progrès scientifiques et technologiques, mais qui est devenue aveugle et insensible devant les milliers de visages qui restent en arrière sur le chemin, exclus par l’orgueil aveuglant d’un petit nombre. Une société qui finit par créer une culture de la désillusion, du désenchantement et de la frustration chez tant de nos frères ; et aussi, d’angoisse chez tant d’autres qui expérimentent des difficultés pour ne pas rester en dehors du chemin.
Il semblerait que, sans nous en rendre compte, nous nous soyons habitués à vivre dans une ‘société de la méfiance’ avec tout ce que cela comporte pour notre présent et en particulier pour notre avenir ; une méfiance qui, petit à petit, génère des états d’indolence et de dispersion.
Le guépardisme spirituel
À Sainte-Marthe, le 1er décembre 2016 :
« Chacun de nous a son propre style de résistance cachée à la grâce», mais il faut le trouver «et le mettre devant le Seigneur, afin qu’Il nous purifie […].Ce n’est pas en me disant : ‘Seigneur, Seigneur !’ qu’on entrera dans le royaume des Cieux […] Dire oui, très diplomatiquement ; mais c’est ‘non, non, non’. […] ‘Oui nous changerons tout !’, mais rien ne change.
C’est le guépardisme spirituel : ceux qui disent oui à tout mais qui font tout non ». C’est la résistance des paroles vides, quand une personne se justifie continuellement, quand « il ya toujours une raison à opposer». Quand il y a tellement de justifications, «il n’y a pas la bonne odeur de Dieu, mais la mauvaise odeur du Diable […] Le chrétien n’a pas besoin de se justifier, car il a été justifié par la Parole de Dieu. Je ne dois donc pas chercher à justifier ma position pour ne pas suivre ce que le Seigneur m’indique […] Seigneur, avec ta grande force, porte-moi secours.
Que ta grâce puisse vaincre les résistances du péché. Les résistances sont toujours un fruit du péché originel que nous portons. C’est mauvais d’avoir des résistances ? Non, c’est beau ! Ce qui est mauvais, c’est de les prendre pour se défendre de la grâce du Seigneur. Avoir des résistances est normal, c’est dire ‘Je suis pécheur, aide-moi, Seigneur’. »
La damnation éternelle, ce n’est pas une salle de torture
À Sainte-Marthe, le 25 novembre 2016 :
« Ceux qui ne seront pas reçus dans le Royaume de Dieu, c’est parce qu’ils ne se sont pas approchés du Seigneur. Ce sont ceux qui sont toujours allés par leur route, s’éloignant du Seigneur et qui passent devant le Seigneur et s’éloignent tout seuls. […] La damnation éternelle, ce n’est pas une salle de torture, c’est une description de cette seconde mort : c’est une mort. »
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