"La capacité communicative des écrits de Joseph Ratzinger est surprenante".
Force est de constaté que cette affirmation du Cardinal Bertone sonne juste. Joseph Ratzinger, fin coopérateur de la vérité, s'est attelé à faire raisonner la foi.
La "Libreria Editrice Vaticana", en collaboration avec la maison allemande Herder, édite les oeuvres complètes de Joseph Ratzinger (16 volumes) et offre à toute l'humanité contemporaine la richesse de sa pensée.
(2 volumes sortis actuellement: Invitation à la lecture, et volume XI Théologie de la Liturgie (en italien).
La primauté de Dieu
On y découvrira la liturgie comme essentielle, car elle donne la priorité à Dieu et demeure le coeur et le centre propulsif de toute l'Eglise. Pour Ratzinger, "dans leur rapport à la liturgie, le destin de la foi et de l'Eglise se décide".
La Caritas dépasse la solidarité
Pour Ratzinger, la Charité, la Caritas, l'amour de l'autre, spécificité de la culture chrétienne, est malheureusement remplacé par la solidarité. Or l'amour est à la racine de la solidarité, amour qui garantit l'égalité entre toutes les créatures et promeut la dignité de tous et de chacun. Ne pas reconnaître Dieu conduit à une étroitesse de la raison. Son encyclique sociale s'intitule d'ailleurs: la Charité dans la Vérité.
Avant la crise économique
En 2001, avant même la crise mondiale et financière le Cardinal constatait: "si la globalisation, dans le domaine technique et financier ne s'accompagne pas d'une nouvelle ouverture de la conscience envers Dieu, devant lequel nous sommes tous responsables, alors elle conduira vers la catastrophe". Ainsi, la foi et la raison s'aident mutuellement. La foi purifie la raison et bien qu'elle n'offre pas des solutions politiques concrètes, la foi projette la lumière sur l'application de la raison dans la découverte des principes éthiques objectifs (Westminster Hall, voyage en GB). La foi libère la raison.
Une symphonie de la foi
Pour le préfet de la congrégation de la doctrine de la foi, Mgr Gerhard Müller (archevêque émérite de Ratisbonne et responsable des Oeuvres Complètes), Ratzinger est à compter parmi les plus grands théologiens de l'histoire de l'Eglise. Il est en outre un très fin connaisseur des Pères de l'Eglise.
La Providence a voulu que cette symphonie de la foi, jouée durant plus d'un demi-siècle par ce grand Mozart de la théologie, prenne un écho mondial par sa nomination sur le Siège de Pierre.
Des foyers d'humanité et de prière
Le Pape a pris le nom du patron de l'Europe, Saint Benoît. Dans un temps fort troublé, il a lancé des centres de foi et de culture sur le continent européen, des couvents bénédictins qui furent en quelque sorte "des centrales électriques sprirituelles".
L'Eglise comme Corps du Christ
Pour Ratzinger, l'Eglise est Peuple de Dieu à partir de sa réalité comme Corps du Christ. Le Christ, ce Jésus de la foi, Dieu qui entre dans notre histoire, a fasciné notre théolgien. Les trois volumes de Jésus de Nazareth le confirme.
L'Europe
L'Europe, nom qui fait référence à la parole en hébreux "soir" (ereb, sera en italien) tire son origine de la Grèce. L'Europe est ainsi héritière des cultures grecque, judéo-chrétienne, romaine et moderne.
La foi est distincte de la loi, la politique est distincte de la religion, la conscience vient alors défendu, ce qui n'est pas encore le cas dans l'islam. A l'empeureur appartient l'argent, à Dieu toutes les créatures. L'Etat n'est pas la source du droit mais garantit les droits de ces citoyens. Sans cela, le monde court vers le totalitarisme.
Le Concile Vatican II
Telles sont les quelques thèmes qui parsèment ces volumes, avec des homélies inédites, des notes sur le Concile Vatican II, en confrontation avec les deux fausses interpétations qui se font face (traditionaliste et progressiste) toutes deux enracinés dans une même erreur: le Concile inaugurerait une nouvelle Eglise. L'hérméneutique de la continuité, de la Réforme, prend alors toute sa dimension.
Tel un musicien
Sans aucun doute, Ratzinger, avec le bienheureux Jean Paul II, est l'interpète le plus authentique de la partition musicale du Concile Vatican II, écrite par le bienheureux Jean XXIII et le vénérable Paul VI.
A nous tous, les héritiers et les descendants de ces géants, de se mettre au diapason, pour rester des nostalgiques du Christ, afin qu'avec le Pape François, qui nous lance dans le mouvement d'une nouvelle Evangélisation, cet héritage touche les extrémités du monde et de l'Eglise.
Cette dernière ne doit plus se renfermer sur elle-même, car l'autoréférencialité et la mondanité ecclésiale sont les sources de toutes les maladies cléricales, des maladies mortelles.