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samedi, 04 mai 2013

L'ère historique et inédite des deux Papes

2242801860.jpegBenoît XVI est visiblement très affaibli. Son humilité et sa discrétion furent à l'origine de la décision de ne donner aucune vidéo de son retour au Vatican.

La Bible a sa source dans l'Eglise

La première lecture de ce sixième dimanche de Pâques offre le récit du premier Concile de Jérusalem. Le Pape existait bel et bien, sans être encore évêque de Rome. Le martyr de Pierre liera défnitivement le diocèse de Rome à la papauté. Le Pape est l'évêque de Rome. Les Actes des Apôtres dresse d'ailleurs un magnifique portrait de l'organisation de l'Eglise. 

Une Eglise fondée sur Pierre

Lorsque les tensions agitaient l'Eglise, les Apôtres sont montés à Jérusalem, auprès de Pierre. Dès son origine, l'Eglise avait son centre de gravité chez Pierre. Pierre est mort martyr à Rome. Le coeur de l'Eglise est romain. Les disputes anti-romaines sont stériles et paralysent l'évangélisation. Hans Urs von Balthasar appelait cela le complexe anti-romain, véritable maladie. 

L'unité de la Charité

Dorénavant, le Pape François préside à la Charité. Il est l'évêque de Rome. La mondanité spirituelle, maladie de l'Eglise que le Saint Père dénonce depuis des lustres, consiste certainement dans ces discussions ecclésiastiques (célibat des prêtres, primauté romaine ...) qui cachent le Christ. L'effet est immédiat: l'Eglise devient auto-référentielle et tourne en rond. Elle n'évangélise plus et devient malade. 

Vivre le Concile

Benoît XVI a mis "un point d'orgue" pour une juste interprétation du Concile Vatican II. Il est temps de le vivre. C'est la grande grâce d'avoir dorénavant un Pape Pasteur, car la charpente doctrinale est claire. Mgr Charles Morerod parlait aussi du même mouvement avec l'expression: "Hors les Murs". La communication se concentre avant tout et d'abord sur le "comment dire" la foi.

Cela fait aucun doute qu'avec Joseph Ratzinger, le "que dire" a atteint des sommets. Ces textes sont des perles de l'histoire de l'Eglise. Désormais, notre Pape venu du bout du monde, a pour mission de dire, de communiquer cet héritage jusqu'au limite du monde, ces zones périphériques. 

Le Bon Pasteur: de personne aux personnes

Je regardais avec grand émotion les images du Pape lors de son bain de foule après les confirmations dimanche dernier. Un Pape gourmand du contact, physiquement engagé envers les fidèles. La solution se trouve chez lui: "décléricaliser l'Eglise", soit sortir des conflits de sacristies qui n'intéressent personnes, pour se tourner vers les foules assoifées de spiritualité, de foi et d'espérance. 

Tornielli

L'analyse d'Andrea Tornielli, qui est un grand connaisseur du Pape Bergoglio est pertinente (lire ci-dessous). J'ai gouté durant des années à la finesse et au sens hautement liturgique du Pape émérite. Chaque Pape est une grâce, qui nous renvoit au Christ. La foi nous invite à chercher, trouver et aimer  le Christ dans l'Eglise, aussi à travers le Pape. Chercher autre chose que le Christ dans l'Eglise est un piège qui nous guette tous et toutes. Sans le Christ, son vicaire devient, pour reprendre l'expression de Bergoglio, mondain. 

"Comme on le sait, certains milieux traditionalistes ont publiquement critiqué certains choix du Pape François, qu'ils accusent d'un excès de sobriété, de la non-utilisation de certains signes, de certains vêtements, de riches vêtements antiques ou de style antique.

Ils avaient été jusqu'à l'accuser d'avoir commencé à saper la primauté même de Pierre, pour avoir mis l'accent sur sa condition d'«évêque de Rome» - le premier et le plus ancien titre du Pape - et pour avoir nommé un groupe de huit cardinaux «conseillers» auxquels confier la réforme de la Curie et demander des suggestions pour le gouvernement de l'Eglise. Les détracteurs, en soulignant la discontinuité présumée avec Benoît XVI, craignaient la démolition de la papauté elle-même, la perte du caractère sacré de la figure du pape.

A ces détracteurs, prêts à lire n'importe quel geste de François comme un signe de discontinuité de son prédécesseur, ce qui semble échapper, c'est que bien plus que les choix contingents de François, le véritable acte qui d'une certaine manière désacralise la figure du pape, c'était la démission de Benoît XVI. C'était sa décision de renoncer à la papauté, après s'être rendu compte qu'il n'avait plus la force physique et spirituelle de tenir le gouvernail de la barque de Pierre".

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