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mardi, 12 mai 2009

La Reine de Jordanie Rania sur Twitter

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La charmante Reine de Jordanie Rania a commenté la visite du Pape sur Twitter.

De quoi donner à l'Eglise un petit moyen frais et sympathique pour communiquer ?

Première Messe en plein air à Jérusalem

valle3.jpgDevant une foule, réunie au Mont des Oliviers, qui l'a applaudi dès les premiers mots de l'homélie annonçant la résurrection du Christ, Benoît XVI a insisté: "en Terre Sainte, il y a de la place pour tous".

ROME, Mardi 12 mai 2009 (ZENIT.org) - « En Terre Sainte, il y a de la place pour tous ! » a déclaré Benoît XVI au cours de son homélie lors de la messe qu'il a célébrée ce mardi après midi, en plein air, à Jérusalem, dans la vallée de Josaphat, déplorant l'exode des chrétiens.

« Ici, je voudrais parler sans détour de la tragique réalité - qui ne peut manquer d'être source de préoccupations pour tous ceux qui aiment cette Ville et cette terre - du départ de tant de membres de la Communauté chrétienne depuis ces dernières années », a déclaré le pape.

« S'il est bien compréhensible que certaines raisons puissent pousser un grand nombre - spécialement les jeunes - à prendre la décision d'émigrer, il reste que cette décision a pour conséquence un véritable appauvrissement culturel et spirituel de la Ville »,a-t-il déploré, reprenant un thème cher au patriarche latin de Jérusalem, mais aussi aux évêques de tout le Moyen Orient.

Et de proclamer : « Je veux répéter aujourd'hui ce que j'ai déjà dit en d'autres occasions : en Terre Sainte, il y a de la place pour tous ! »

« En demandant aux Autorités civiles de respecter et de soutenir la présence chrétienne ici, je veux également vous assurer de la solidarité, de l'amour et du soutien de toute l'Église et du Saint-Siège », a déclaré Benoît XVI.

Puis Benoît XVI a confié le contenu de sa prière pour les chrétiens, soulignant la liberté « qui jaillit du pardon »: « Ma prière pour vous aujourd'hui est que vous puissiez continuer, jour après jour, à 'voir et reconnaître dans la foi' les signes de la Providence de Dieu et de sa miséricorde infinie, que vous puissiez 'écouter' avec une foi et une espérance renouvelées les paroles réconfortantes de la prédication apostolique, et 'toucher' les sources de la grâce dans les sacrements afin d'incarner pour d'autres leur promesse de commencements nouveaux, la liberté qui jaillit du pardon, la lumière intérieure et la paix qui peuvent apporter guérison et espérance dans les réalités humaines les plus sombres ».

Benoît XVI a invité les chrétiens de Terre sainte à revenir au tombeau vide, à la basilique de la résurrection : « Affirmons notre foi dans la victoire de la Vie et prions pour que chaque 'lourde pierre' qui ferme nos cœurs, et bloque notre totale adhésion au Seigneur dans la foi, l'espérance et l'amour, puisse voler en éclats sous la puissance de la lumière et de la vie qui, au premier matin de Pâques, s'est répandue de Jérusalem jusqu'au bout du monde. Le Christ est ressuscité, alléluia ! Il est vraiment ressuscité, alléluia ».

Anita S. Bourdin

Benoît XVI à l'esplanade des Mosquées

Cette visite historique, la première d'un Pape, n'a pas été diffusée sur les TV occidentales ?  question politiquement incorrecte...

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RENCONTRE AVEC LE GRAND MUFTI DE JERUSALEM

CITE DU VATICAN, 12 MAI 2009 (VIS). A 8 h 45' locales, Benoît XVI est arrivé sur l'Esplanade des Mosquées, qui correspond à la plateforme du Temple de Jérusalem, reconstruit au I siècle av.JC par Hérode et détruit par les romains au I siècle ap.JC. Le Mont du Temple, en arabe Al-Haram Ash-Sharif (enceinte sainte et noble), contient deux mosquées, la Coupole du Rocher et la Mosquée Al-Aqsa. L'aire du Mont du Temple est chère aux trois religions monothéistes. Pour les juifs, c'est là qu'Abraham présenta Isaac en sacrifice et le site du Temple. Les musulmans la considèrent comme leur troisième lieu de pèlerinage, après La Mecque et Médine. Le Prophète Mahomet y serait monté au Ciel. Pour les chrétiens, c'est le lieu où Jésus prédit la destruction du Temple.

La Coupole du Rocher a un toit doré, tandis que le sanctuaire est octogonal. C'est le plus ancien monument musulman encore intact en Terre Sainte. La première mosquée, construite en 640, a été remplacée par l'actuelle en 687. Au XII siècle, les Croisés en firent une église sous le nom de Templum Domini, d'où vint le nom de l'Ordre du Temple. Le culte musulman fut rétabli par Saladin en 1187. Au centre de la rotonde somptueusement décorée se trouve le rocher sur lequel Mahomet pria avant d'être enlevé au Ciel. La Mosquée Al-Aqsa, ce qui signifie en arabe la plus ancienne, est traditionnellement le lieu le plus éloigné de La Mecque où Mahomet fut transporté miraculeusement une nuit. Sa construction remonte au VIII siècle. Détruite par plusieurs séismes, elle fut reconstruite comme église par les templiers. A l'instar du Dôme voisin, Saladin la restitua à l'Islam. Durant les travaux de 1938, le Roi Farouk d'Egypte restaura le plafond, et Benito Mussolini offrit des colonnes en marbre de Carrare.

Le Saint-Père est arrivé à 9 h au Dôme du Rocher où l'attendait le Grand Mufti Muhammad Ahmad Husayn, autorité juridico-religieuse suprême de Jérusalem et du peuple arabe musulman en Palestine, ainsi que le Président du Conseil du Waqf (Biens religieux islamiques). Après une brève visite, il a été accompagné jusqu'au monument de Al-Kubbah Al-Nahawiyya, où l'attendaient les représentants de la communauté islamique: Le Dôme du Rocher, a dit le Pape, "invite nos cœurs et nos esprits à réfléchir sur le mystère de la création et sur la foi d'Abraham. Ici, les chemins des trois grandes religions monothéistes du monde se rencontrent, nous rappelant ce qu'elles ont en commun. Chacune croit en un Dieu unique, créateur et régissant toute chose. Chacune reconnaît en Abraham un ancêtre... Chacune a rassemblé de nombreux disciples tout au long des siècles et a inspiré un riche patrimoine spirituel, intellectuel et culturel... Dans un monde tristement déchiré par les divisions, ce lieu sacré sert de stimulant et met aussi les hommes et les femmes de bonne volonté au défi de travailler afin que soient dépassés les malentendus et les conflits du passé et que soit ouvert le chemin d'un dialogue sincère destiné à construire un monde de justice et de paix pour les futures générations".

"Puisque les enseignements des traditions religieuses concernent, en fin de compte, la réalité de Dieu, le sens de la vie et la destinée commune de l'humanité c'est-à-dire, tout ce qu'il y a de plus sacré et de plus précieux pour nous, on peut être tenté ici de s'engager dans un tel dialogue avec crainte et doute quant aux possibilités de succès. Néanmoins, nous pouvons commencer par nous appuyer sur la foi au Dieu unique, source infinie de justice et de miséricorde, puisqu'en lui ces deux qualités existent dans un parfaite unité. Ceux qui croient en son nom ont le devoir de s'efforcer inlassablement d'être justes en imitant son pardon, car les deux qualités sont orientées intrinsèquement vers la coexistence pacifique et harmonieuse de la famille humaine... La fidélité au Dieu Unique, au Créateur, au Très Haut conduit à reconnaître que les êtres humains sont fondamentalement en relation les uns avec les autres, puisque tous doivent leur existence véritable à une seule source et tous marchent vers une fin commune. Marqués du sceau indélébile du divin, ils sont appelés à jouer un rôle actif en réparant les divisions et en promouvant la solidarité humaine. Cela fait peser sur nous une grande responsabilité. Ceux qui honorent le Dieu unique croient qu'il tiendra les êtres humains responsables de leurs actions. Les Chrétiens affirment que le don divin de la raison et de la liberté est à la base de ce devoir de répondre de ses actes. La raison ouvre l'esprit à la compréhension de la nature et de la destinée communes de la famille humaine, tandis que la liberté pousse les cœurs à accepter l'autre et à le servir dans la charité".

"Je suis venu à Jérusalem -a ajouté le Saint-Père- pour un pèlerinage de foi...comme Evêque de Rome et Successeur de l'Apôtre Pierre, mais aussi comme fils d'Abraham, en qui seront bénies toutes les familles de la terre. Je vous assure que l'Eglise désire ardemment coopérer au bien-être de la famille humaine. Elle croit fermement que la réalisation de la promesse faite à Abraham est universelle dans son ampleur, embrassant tout homme et toute femme, sans considération pour sa provenance ou pour son statut social... Tandis que musulmans et chrétiens poursuivent le dialogue respectueux qu'ils ont entamé, je prie pour qu'ils cherchent comment l'Unicité de Dieu est liée de façon inextricable à l'unité de la famille humaine... et maintiennent leurs regards fixés sur la bonté absolue de Dieu, sans jamais perdre de vue la manière dont elle se reflète sur le visage des autres!". Après son discours, le Saint-Père a gagné le Mur occidental du Temple, dit Mur des Lamentations.

Presse israëlienne: un Benoît XVI décevant

images.jpgLes journaux israëliens sont unanimes: déception pour le discours du Pape au Yad Vashem.
"un discours décevant, une occasion perdue pour le Pape, il n'a pas demandé pardon" telles sont les titres majeurs de la presse.

Le quotidien Haaretz titre: "les survivants irrités par le tiède discours de Benoît".

Même le Président du Mémorial, l'ancien chef des rabbins Israel Meir Lau est déçu. Un journaliste Tom Segev enchaîne: "quelqu'un à Rome a choisi la parole Juifs "tués ou éxécutés", plutôt qu'exterminés, comme s'il s'agissait d'un accident de la route et compare le chaleureux et enthousiasment Jean Paul II avec le froid Benoît XVI". "Dans le meilleur des cas", prédit Segev,"Benoît XVI laissera derrière lui l'indifférence".

Un jugement critique identique de la part d'Etgar Lefkovits du Jerusalem Post pour qui "le Pape a manqué une occasion unique de s'excuser pour l'attitude de l'Eglise catholique durant l'Holocauste, décevant même ceux qui attendaient un discours historique de la part d'un Pape né en Allemagne".

Note: pas certain que la presse, qui se veut parfois être la vox dei, reflète la vox populi... Puis, sans cesse revenir sur un pardon, pourtant déjà donné par Jean Paul II en l'an 2000, comme successeur de Pierre, c'est peut-être une humiliation qui risque d'être  provoquée. Un pardon donné doit aussi être reçu et accepté.

 

Benoît XVI en pèlerin de la paix

6a00d83451619c69e201157080df18970b-800wi.jpgVoici la traduction du petit billet glissé par le Pape dans le Mur des Lamentations:

"Dieu de tous les âges, Lors de ma visite à Jérusalem, la "Ville de la paix", Demeure spirituelle commune des juifs, des chrétiens et des musulmans, Je vous apporte les joies, les espoirs et les aspirations, Les épreuves, la souffrance et la douleur de votre peuple à travers le monde, Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, Entendez le cri des affligés, des apeurés, des dépouillés, Envoyez votre paix sur cette Terre sainte, sur le Moyen Orient, Sur votre famille entière, Remuez les coeurs de tous ceux qui appellent en votre nom, Pour marcher humblement sur le sentier de la justice et de la compassion. "Dieu est bon avec ceux qui l'attendent, Avec l'âme qui le cherche" (Livre des lamentations 3:25)"

La mémoire de Pie XII et l'arbre de la vallée des Justes

Benoît XVI n'a pas mentionné le nom et la mémoire de Pie XII. Rencontre avec un Père Jésuite : TSR, 12.45. Valérie Dupont Rome.

Quelques faits historiques:

29 novembre 1944: Une délégation de la Jewish United Appeal envoie une délégation d'environ 70 rescapés pour exprimer au Pape la reconnaissance du Peuple juif (Pie XII a réussi à libérer plus de 4000 Juifs à Rome).

1945: Le grand Rabbin de Rome Zolli (1881-1956) se convertit au catholicisme (il ne l'a pas fait plus tôt par solidarité) et prend le nom de baptême Eugenio en l'honneur de l'action du Pape en faveur des Juifs pendant la seconde guerre mondiale.

Albert Einstein déclare: "L'Eglise catholique a été la seule à élever la voix contre l'assaut mené par Hitler contre la Liberté".

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octobre 1958: mort de Pie XII. Au mémorial Yad Vashem, dans la vallée des Justes en Israël, un arbre est planté au nom de Pie XII.

 

1963: La pièce Le Vicaire (Der Stellvertreter) de Rolf Hochhuth, jouée au Théatre libre et populaire de Berlin Ouest, remet en cause l'intégrité de Pie XII.

21 février 2001: Le rabbin David Dalin (New York) demande que Pie XII soit officiellement reconnu comme "juste". "Je crois que le Pape Pacelli a été le plus grand soutien des Juifs" (contrairement au dire du livre d'un journaliste américain John Cornwell "Le Pape d'Hilter" 1999).

Perles de Terre Sainte

Souvenons-nous que l'ordinaire de nos vies est plutôt terne, gris et ennuyeux. Les médias recherchent donc le surprenant afin d'exciter les passions et l'extraordinaire afin de retenir l'attention. Le conflit et les polémiques sont ainsi le moteur des ventes. Normal donc que nous assistions à quelques pics polémiques sur ce voyage pourtant exceptionnel.

Deux phrases méritent d'être soulignées:

 

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"Je reçois en vous le pape Benoît XVI, vous dont le pontificat est caractérisé par le courage moral d’agir et de parler selon votre conscience, indépendamment des modes du moment, vous qui êtes aussi un maître théologien chrétien, auteur d’encycliques historiques sur les belles vertus cardinales de l'amour et de l’espérance, vous qui avez réintroduit la Messe traditionnelle en latin pour ceux qui le souhaitent et avez en même temps fait du dialogue interreligieux et intrareligieux la priorité de votre pontificat, pour répandre la bonne volonté et la compréhension entre toutes les populations de la terre."

Le prince Ghazi Bin Muhammed Bin Talal, président de l'al-Bayt Institute for Islamic Thought et premier promoteur de la lettre des 138 intellectuels musulmans au pape, dans la Mosquée d'Amman.

 

 

israele9.jpg"Ave Benedicte, princeps fidelium qui hodie terram sanctam visitas"

"Salut Benoît, Prince des fidèles qui visites aujourd'hui la Terre sainte".
Shimon Peres accueillant Benoît XVI.

 

lundi, 11 mai 2009

Yad Vashem: en mémoire des noms

C'est un Pape tout intérieur, très recueilli, silencieux, plein de finesse et de délicatesse qui a rendu hommage aux millions de noms des victimes juives de l'horreur nazie au mémorial de Yad Vashem ( de l'hébreu: Yad, mémorial; Vashem, noms )

En provenance de Jordanie, dès son arrivée en Israël, le Pape a immédiatement fait mémoire des victimes du nazisme, condamnant par la même occasion, toutes formes d'antisémistisme.

Alors que le contexte médiatique autour de l'Eglise catholique fut passablement secoué depuis 2005, soit par la volonté de Benoît XVI de poursuivre la processus de béatification de Pie XII, soit au musée proche de Yad Vashem par la légende très négative présentant une photo de Pie XII l'accusant d'être resté silencieux comme une volonté ne pas dénoncer la Shoah et enfin surtout les propos écoeurants et négationnistes de Mgr Williamson, l'évêque de Rome et le successeur de Pierre a tenu à être présent dans ce lieu de mémoire douloureuse.


Jean Paul II, Karol Wojtilà part son origine polonaise, fut le premier Pape à nourrir la flamme du souvenir en l'an 2000. L'héritier de Pierre, Benoît XVI, Joseph Ratzinger avec ses origines allemandes, a tenu à marcher sur ses traces.

 

yad2.jpgLes images d'un Pape allemand se recueillant en silence, en prière, devant la flamme éternelle puis s'inclinant auprès d'une courone de fleurs aux couleurs du Vatican (jaune et blanc) ont fait rapidement le tour du monde pour entrer dans l'histoire. Benoît XVI a aussi rencontré avec attention 6 survivants des camps. Parmi eux, une femme, Hanna Weiss, expliquant avoir à tout prix cherché à éviter les chambres à gaz en espérant plutôt une mort naturelle.
Un américain, de plus de 80 ans, a également souligné l'importance de la présence du Pape  en ce lieu pour la paix dans le monde.

Benoît XVI a montré sa parfaite connaissance de l'Ancien Testament et des psaumes, la partie commune avec nos frères à qui Dieu a parlé en premier. Si le nom de Dieu ne se prononce pas, rien de tel pour ceux des personnes. Le Seigneur invite souvent Israël à se souvenir de son nom, à se tenir silencieux comme un petit enfant, ou à se souvenir que nos noms sont inscrits dans le coeur du Seigneur.

Le Pape a évoqué la mémoire de millions de Juifs exterminés, qui ont perdu leur propre vie, mais qui ne perdront pas leur nom. Ils sont pour toujours gravés dans le coeur de ceux qui leur sont chers, de leurs compagnons de prisons et de ceux qui sont décidés à ne plus jamais permettre qu'une horreur similaire puisse encore déshonorer l'humanité. Surtout leur noms sont inscrits de façon indélébile dans la mémoire du Dieu Tout Puissant. "Puissent leurs souffrances ne jamais être niées, diminuées ou oubliées".

Enfin, le Pape a remercié: "Je suis profondément reconnaissant à Dieu et à vous pour l'opportunité qui m'a été donnée de me recueillir en silence: un silence pour se souvenir, un silence pour espérer".

Toutes ces paroles ont sans doute résonné comme un écho dans tout Israël, dont la parole de Dieu, si précieuse pour nos frères aînés, évoque le souvenir du Deutéronome:" souviens-toi Israël, le Seigneur ton Dieu est l'unique".

Bien qu'aucune annonce d’attentat ai été signalée, pas moins de 80 000 policiers ont assuré la protection du Pape.

Bonne nouvelle enfin: La  Papamobile a été approuvée, dans la partie ancienne de Jéruslamem, par les service de sécurité, moyen de transport permettant d'avoir un contact plus direct avec les fidèles. Ceci correspond au désir exprès du Pape.

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Benoit XVI en visite au Mémorial "YAD VASHEM" à Jérusalem

Lundi 11 mai - Intégralité

■ « Je leur donnerai dans ma maison et dans mes remparts un monument et un nom (…) ; je leur donnerai un nom éternel qui jamais ne sera effacé » (Is 56, 5).

Ce passage du Livre du prophète Isaïe offre les deux mots simples qui expriment solennellement le sens profond de ce lieu vénéré : yad « mémorial » ; shem « nom ». Je suis venu pour rester en silence devant ce monument, érigé pour honorer la mémoire de millions de personnes tuées dans l’horrible tragédie de la Shoah. Elles ont perdu leurs vies mais elles ne perdront jamais leurs noms, car ils sont profondément gravés dans le cœur de ceux qui les aiment, de leurs compagnons de détention qui ont survécus et de tous ceux qui sont déterminés à ne plus jamais permettre qu’une telle atrocité déshonore à nouveau l’humanité. Plus que tout, leurs noms est à jamais inscrits dans la mémoire du Dieu Tout-puissant.

Il est possible de dérober à un voisin ce qu’il possède, son avenir ou sa liberté. Il est possible de tisser un réseau insidieux de mensonges pour convaincre les autres que certains groupes ne méritent pas d’être respectés. Néanmoins, quoique vous fassiez, il est impossible d’enlever son nom à un être humain.

L’Écriture Sainte nous enseigne l’importance du nom pour conférer à une personne une mission unique ou un don spécial. Dieu appelle Abram, « Abraham », car il va devenir le « Père d’une multitude de nations » (Gn 17, 5). Jacob fut appelé « Israël » car il avait « été fort contre Dieu et contre les hommes et il l’avait emporté » (cf. Gn 32, 29). Les noms inscrits dans ce sanctuaire auront toujours une place sacrée parmi les descendants innombrables d’Abraham. Comme lui, leur foi a été éprouvée. Comme Jacob, ils ont été plongés dans le combat pour discerner les desseins du Très-Haut. Que les noms de ces victimes ne périssent jamais ! Que leur souffrance ne soit jamais niée, discréditée ou oubliée ! Et que toutes les personnes de bonne volonté demeurent attentives à déraciner du cœur de l’homme tout ce qui peut conduire à de telles tragédies !

L’Église catholique, professant les enseignements de Jésus et attentive à imiter son amour pour tous les hommes, a une profonde compassion pour les victimes dont il est fait mémoire ici. De même, elle se fait proche de tous ceux qui, aujourd’hui, sont objet de persécution à cause de leur race, de leur couleur, de leur condition de vie ou de leur religion – leurs souffrances sont les siennes, et sienne est leur espérance de justice. En tant qu’Évêque de Rome et Successeur de l’Apôtre Pierre, je réaffirme l’engagement de l’Église à prier et à travailler sans cesse pour faire en sorte que cette haine ne règne plus jamais dans le cœur des hommes. Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob est le Dieu de la paix (cf. Ps 85, 9).

Les Écritures enseignent que nous avons le devoir de rappeler au monde que ce Dieu est vivant, même s’il nous est parfois difficile de comprendre ses chemins mystérieux et impénétrables. Il s’est révélé lui-même et il continue d’agir dans l’histoire humaine. Il est le seul à gouverner le monde avec justice et à se prononcer sur toutes les nations avec droiture (cf. Ps 9, 9).

En regardant les visages qui se reflètent à la surface de la nappe d’eau immobile à l’intérieur de ce mémorial, on ne peut pas ne pas se rappeler que chacun d’eux porte un nom. Je peux seulement imaginer la joyeuse attente de leurs parents alors qu’ils se préparaient avec impatience à accueillir la naissance de leurs enfants. Quel nom donnerons-nous à cet enfant ? Qu’adviendra-t-il de lui ou d’elle ? Qui pouvait imaginer qu’ils auraient été condamnés à un sort aussi déplorable !

Tandis que nous sommes ici, en silence, leur cri résonne encore dans nos cœurs. C’est un cri élevé contre tout acte d’injustice et de violence. C’est le reproche continuel du sang innocent versé. C’est le cri d’Abel montant de la terre vers le Très-Haut. En professant fermement notre foi en Dieu, nous faisons monter ce cri en utilisant les mots du Livre des Lamentations qui sont si pleins de sens pour les Juifs comme pour les Chrétiens.

« Les faveurs du Seigneur ne sont pas finies, ni ses compassions épuisées ;
elles se renouvellent chaque matin, grande est sa fidélité !
Ma part, c’est Dieu ! dit mon âme, c’est pourquoi j’espère en lui. »
Le Seigneur est bon pour qui se fie à lui, Pour l’âme qui le cherche.
Il est bon d’attendre en silence le salut de Dieu ». (Lm 3, 22-26).

Chers amis, je suis profondément reconnaissant envers Dieu et envers vous de cette occasion qui m’a été donnée de m’arrêter ici, en silence : silence pour se souvenir, silence pour prier, silence pour espérer.

De la Jordanie à Israël

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DEPART DE JORDANIE


CITE DU VATICAN, 11  MAI 2009 (VIS).

Après sa messe privée, le Pape a quitté la nonciature d'Amman pour gagner à 9 h 30' l'aéroport de la capitale jordanienne. Dans son discours d'adieux, il a remercié le Roi Abdallah II de son hospitalité, et tous ceux qui ont rendu possible la première étape de son pèlerinage en Terre Sainte. "Je voudrais encourager les Jordaniens, qu'ils soient chrétiens ou musulmans, à bâtir sur les fondements fermes de la tolérance religieuse qui permettent aux membres des différentes communautés de vivre ensemble dans la paix et le respect mutuel". Benoît XVI a ensuite souligné combien le souverain hachémite a été actif en favorisant le dialogue interreligieux, saluant son engagement personnel. "Je note aussi avec gratitude -a-t-il ajouté- la considération particulière qu'il porte à la communauté chrétienne en Jordanie. Cet esprit d'ouverture aide non seulement, à court terme, les membres des différentes communautés ethniques à vivre ensemble dans ce pays en paix et en harmonie, mais il a favorisé aussi, à long terme, les initiatives politiques de la Jordanie en vue de réaliser la paix dans tout le moyen-orient". L'avion papal s'est ensuite envolé pour Tel Aviv (Israël).



ARRIVEE EN ISRAEL

Site pour suivre la visite

CITE DU VATICAN, 11 MAI 2009 (VIS).

A 11 h locale, après une demie heure de vol, Benoît XVI est arrivé à l'aéroport Ben Gurion de Tel Aviv accueilli par le Président de l'Etat d'Israël, M.Shimon Peres, et le Premier Ministre M.Benjamin Netanyahu. Parmi les autorités civiles, on notait les évêques de Terre Sainte. Le Pape les a remercié de l'accueillir en Israël, terre, a-t-il dit, "qui est sainte pour des millions de croyants à travers le monde...une terre consacrée par les pas des patriarches et des prophètes, une terre que les chrétiens ont en particulière vénération puisque c'est là que se déroulèrent la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ... Je viens, comme tant d'autres avant moi, pour prier sur ces lieux saints, pour prier spécialement pour la paix, la paix ici en Terre Sainte, et la paix dans le monde". Le Saint-Siège et l'Etat d'Israël, a ajouté le Pape, "partagent de nombreuses valeurs, en particulier la préoccupation de donner à la religion sa juste place dans la société. Le juste ordonnancement des relations sociales présuppose et requiert le respect de la liberté et de la dignité de chaque être humain, que les chrétiens, les musulmans et les juifs croient être créés par un Dieu aimant, à son image et à sa ressemblance. Quand la dimension religieuse de la personne est niée ou marginalisée, le fondement même de la juste compréhension des droits humains inaliénables est mis en péril... Le peuple juif a tragiquement fait l'expérience des terribles conséquences d'idéologies qui nient la dignité fondamentale de toute personne humaine. Il est juste et opportun que, pendant mon séjour en Israël, je puisse avoir la possibilité d'honorer la mémoire des six millions de juifs victimes de la Shoah, et de prier pour que l'humanité ne soit plus jamais témoin d'un crime d'une telle ampleur. Malheureusement, l'antisémitisme continue de relever la tête en beaucoup d'endroits de notre monde. Ceci est totalement inacceptable. Tous les efforts doivent être faits pour combattre l'antisémitisme où qu'il se manifeste, et pour promouvoir le respect et l'estime pour les personnes de toute race, peuple, langue et nation dans le monde entier".

"Durant mon séjour à Jérusalem -a poursuivi Benoît XVI- j'aurai le plaisir de rencontrer de nombreux responsables religieux éminents de ce pays. Les trois grandes religions monothéistes ont, entre autres, en commun une vénération particulière pour cette cité sainte. C'est mon espérance la plus chère que tous les pèlerins qui se rendent sur les lieux saints puissent y avoir accès librement et sans restriction, qu'ils puissent prendre part aux célébrations religieuses et qu'ils puissent soutenir le digne entretien des lieux de culte qui se trouvent sur les sites sacrés". Puis il a ajouté que "bien que le nom même de Jérusalem signifie ville de la paix, il est trop évident que, depuis des décennies, la paix a tragiquement fait défaut aux habitants de cette région. Les yeux du monde sont tournés vers les peuples de cette région alors qu'ils s'efforcent de trouver une solution juste et durable aux conflits qui ont causé tant de souffrances. Les espoirs d'innombrables hommes, femmes et enfants de connaître un avenir plus stable et plus sûr dépend de l'issue des négociations pour la paix entre israéliens et palestiniens. Avec les hommes de bonne volonté, où qu'ils soient, je plaide pour qu'avec tous les responsables soient explorées toutes les possibilités afin d'aboutir à une solution juste aux difficultés persistantes, de telle sorte que les deux peuples puissent vivre en paix dans leur propre pays, à l'intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues. A cet égard, j'espère et je prie pour qu'un climat de plus grande confiance puisse bientôt être créé qui permettra aux parties d'accomplir de réels progrès sur la route de la paix et de la stabilité".

A la fin de son discours, le Saint-Père s'est adressé aux catholiques et leur a rappelé qu'il sera présent à Nazareth pour les célébrations conclusives de l'Année de la Famille. "La famille -a-t-il rappelé- est la première et irremplaçable éducatrice de la paix. Elle a donc un rôle vital à jouer dans la guérison des divisions qui blessent la société humaine à tous les niveaux. Aux communautés chrétiennes de Terre Sainte, je dis: par votre témoignage de foi en celui qui a prêché la réconciliation et le pardon, par votre engagement pour défendre le caractère sacré de toute vie humaine, vous pouvez apporter une contribution significative à la cessation des hostilités qui ont trop longtemps affligé cette terre. Je prie pour que votre présence continue en Israël et sur les territoires palestiniens porte beaucoup de fruits pour que grandisse la paix et le respect mutuel entre les peuples qui vivent sur les terres de la Bible". Après la cérémonie, le Pape s'est rendu en hélicoptère au Mont Scopus à Jérusalem où il a été reçu par le maire Nir Barkat et s'est ensuite rendu en automobile à la délégation apostolique de Jérusalem où il a déjeuné. Cet après-midi, le Saint-Père rendra visite au Président Peres, avant de visiter le Mémorial Yad Vashem. Après qui il rencontrera les membres d'organisations pour le dialogue interreligieux au Centre Notre-Dame de Jérusalem.

 

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Le Pape ne fait pas de politique

b11.jpgDimanche, Le Roi et la Reine de Jordanie ont tenu à accompagner Benoît XVI, ce qui n'était pas prévu!, au bord du Jourdain pour la bénédiction des deux premières pierres d'églises. Cela démontre que la Jordanie a chaleureusement accueilli le Saint Père. Lorsque des musulmans renoncent à la sharia, la coexistence entre chrétiens et musulmans devient un vrai signe d'espérance. Habillé de douceur et de chaleur, cet islam-là ne fait pas peur, bien au contraire.

Bien des personnes sceptiques sur l'opportunité de ce pélerinage ont vu les belles images dans les médias jordaniens et se sont ralliées à la cause de la paix pour bien accueillir le Pape en Israël et en Palestine.

Les deux photos ci-dessous montrent que l'Eglise n'est en fait qu'une force spirituelle capable de rejoindre toutes les personnes vivant dans diverses situations politiques. Nous pensons encore trop souvent à la seule politique, alors qu'elle n'est pas le tout d'une société. L'Eglise cherche à rejoindre le coeur endurci des hommes pour le détourner de la violence, de l'injustice, du mal et donc du péché.

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Cet islam n'est pas violent

 

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A lire:

Un islam possible et pacifique

dimanche, 10 mai 2009

Religion: pas de manipulation idéologique

50.000 personnes Messe en Jordanie

C´est la « manipulation idéologique de la religion » qui est source de divisions

Visite de Benoît XVI à la Mosquée Al-Hussein Bin Talal de Amman, en Jordanie

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ROME, Samedi 9 mai 2009 (ZENIT.org) - Ce n'est pas la religion en soi qui est source de divisions dans le monde mais la « manipulation idéologique de la religion, parfois à des fins politiques », a affirmé le pape Benoît XVI, ce samedi, dans son discours aux responsables musulmans, au Corps diplomatique et aux recteurs des universités jordaniennes.

Le pape a prononcé son discours en fin de matinée, à l'extérieur de la Mosquée Al-Hussein Ben Talal, à Amman, dans laquelle il avait été accueilli par le prince Ghazi Ben Mohammed Ben Talal, un des signataires du Message adressé au pape et aux responsables chrétiens en octobre 2007 par 138 intellectuels musulmans pour promouvoir la paix dans le monde.

Certains soutiennent « que la religion est nécessairement une cause de division dans notre monde », a affirmé le pape. « Certainement et malheureusement, l'existence de tensions et de divisions entre les membres des différentes traditions religieuses, ne peut être niée. Cependant, ne convient-il pas de reconnaître aussi que c'est souvent la manipulation idéologique de la religion, parfois à des fins politiques, qui est le véritable catalyseur des tensions et des divisions et, parfois même, des violences dans la société ? » a-t-il ajouté.

Pour faire face à cette situation, le pape est convaincu que « musulmans et chrétiens, précisément à cause du poids de leur histoire commune si souvent marquée par les incompréhensions, doivent aujourd'hui s'efforcer d'être connus et reconnus comme des adorateurs de Dieu fidèles à la prière, fermement décidés à observer et à vivre les commandements du Très Haut, miséricordieux et compatissant, cohérents dans le témoignage qu'ils rendent à tout ce qui est vrai et bon, et toujours conscients de l'origine commune et de la dignité de toute personne humaine, qui se trouve au sommet du dessein créateur de Dieu à l'égard du monde et de l'histoire ».

Benoît XVI a dit son « admiration sincère » pour le travail réalisé par la Jordanie pour montrer la « contribution positive » que la religion » peut apporter dans la société, et il a cité deux exemples concrets.

« Hier, j'ai été le témoin du travail renommé en matière d'éducation et de réhabilitation du Centre Notre Dame de la Paix, où chrétiens et musulmans transforment la vie de familles entières, en les assistant pour que leurs enfants handicapés puissent prendre leur juste place dans la société », a-t-il déclaré.

Puis il a cité l'exemple de l'Université de Madaba, dont il a béni la première pierre ce matin, « où de jeunes adultes chrétiens et musulmans bénéficieront côte à côte d'un enseignement universitaire, les rendant aptes à contribuer de façon appropriée au développement économique et social de leur nation ».

Le pape a ensuite évoqué une « tâche » que selon lui, les chrétiens et les musulmans « peuvent prendre en charge » : « le défi de développer... le vaste potentiel de la raison humaine ».

« En tant que croyants au Dieu unique, nous savons que la raison humaine est elle-même un don de Dieu et qu'elle s'élève sur les cimes les plus hautes quand elle est éclairée par la lumière de la vérité divine », a-t-il expliqué.

Benoît XVI a encouragé une « manière de concevoir la raison, qui pousse continuellement l'esprit humain au-delà de lui-même dans la quête de l'Absolu ».

« Chrétiens et Musulmans sont poussés, ensemble, à rechercher tout ce qui est juste et vrai », a-t-il ajouté.

Gisèle Plantec

samedi, 09 mai 2009

Le Pape répond aux questions

PELERINAGE PAPAL EN TERRE SAINTE : 8 - 9 MAI

___________________________________________________________

 

aereo5.jpgINTERVIEW DANS L'AVION

 

CITE DU VATICAN, 8 MAI 2009 (VIS). Durant le vol de Rome à Amman, Benoît XVI a répondu à des questions de journalistes. En voici la transcription:

 

 

Question: "Ce voyage survient à un moment très délicat pour le Moyen Orient. Les tensions sont fortes à la suite de la crise de Gaza, où on pensait que vous seriez peut-être allé. Quelques jours après votre voyage, les responsables politiques d'Israël et de l'Autorité palestinienne rencontreront le président des Etats-Unis. Vous pensez apporter une contribution à un processus de paix qui semble enlisé?".


 

Benoît XVI: "Je voudrais avant tout vous remercier pour le travail" des journalistes. "Pour ce qui est de la question, je cherche à contribuer à la paix non en tant qu'individu, mais au nom de l'Eglise catholique, du Saint-Siège. Nous ne sommes pas un pouvoir politique, mais une force spirituelle et cette force spirituelle est une réalité qui peut soutenir l'avancée du processus de paix. Je vois trois niveaux. En tant que croyants, nous sommes convaincus que la prière est une vraie force, qui ouvre le monde à Dieu.  Nous sommes convaincus que Dieu écoute et peut agir dans l'histoire. Je pense que si des millions de croyants, prient, cela influe sur le progrès de la la paix. Ensuite, nous cherchons à aider à la formation des consciences. La conscience est cette capacité de l'homme à percevoir la vérité, mais cette capacité est souvent contrecarrée par des intérêts particulier. La libérer en ouvrant davantage à la vérité, aux vraies valeurs, est la grande tâche de l'Eglise, celle d'aider à connaître les vraies valeurs et à se libérer d'intérêts particuliers. Troisième point, nous parlons aussi à la raison. C'est justement parce que l'Eglise n'est pas une puissance politique qu'elle peut plus facilement, à la lumière de la foi, percevoir les vrais critères, aider à comprendre ce qui contribue à la paix et parler à la raison, soutenir des positions raisonnables".

 

 

Question: "En tant que théologien, vous avez réfléchi sur l'unique racine qui rapproche les chrétiens et les juifs. Comment donc, en dépit des efforts de dialogue, y a-t-il souvent des malentendus? Comment voyez-vous l'avenir du dialogue entre les deux communautés?".


 

Benoît XVI: "C'est important que nous ayons la même racine, les mêmes Livres de l'Ancien Testament qui sont - pour les juifs comme pour nous - livre de la Révélation. Mais, naturellement, après deux mille ans d'histoire distincte et séparée, il ne faut pas s'étonner qu'il y ait des malentendus. Des traditions d'interprétation, de langage, de pensée, très différentes, se sont formées. Cette sorte de cosmos sémantique distinct fait que les mots mêmes signifient des choses différentes d'un côté et de l'autre. Et en utilisant des mots qui, au cours de l'histoire, ont formé des définitions différentes, naissent évidemment des malentendus. Nous devons tout faire pour apprendre chacun le langage de l'autre, et il me semble que nous faisons de grands progrès. Nous avons aujourd'hui la possibilité que des jeunes, futurs professeurs de théologie, étudient à Jérusalem, à l'Université hébraïque, tandis que les juifs ont des contacts académiques avec nous. Ainsi, y a-t-il une rencontre entre ces deux cosmos sémantiques. En apprenant les uns et les autres, nous avançons dans la voie du dialogue, nous apprenons l'un de l'autre, et je suis sûr et convaincu que nous faisons des progrès. Et ceci aidera aussi la paix, et même l'amour réciproque".


 

Question: "Ce voyage a deux dimensions essentielles pour le dialogue avec l'islam et avec le judaïsme. Y aura-t-il aussi un message commun concernant les trois religions qui se réclament d'Abraham?".

 

 

Benoît XVI: "Certainement, il existe un message commun et ce sera l'occasion de le rappeler et en dépit de la diversité des origines, nous avons des racines communes parce que le christianisme naît de l'Ancien Testament. Le Nouveau Testament n'aurait pas existé sans l'Ancien, parce qu'il se réfère en permanence à l'Ecriture, c'est-à-dire à l'Ancien Testament. Mais l'islam aussi est né dans un milieu où étaient présents le judaïsme comme certains courants du christianisme, judéo-christianisme, christianisme antiochien byzantin. Toutes ces circonstances se reflètent dans la tradition coranique si bien que nous avons beaucoup de choses en commun à commencer par la foi dans le Dieu unique. C'est pour cela qu'il est important d'avoir un dialogue bilatéral avec le judaïsme et avec l'islam, mais aussi et un dialogue trilatéral. J'ai été le co-fondateur d'une fondation pour le dialogue entre les trois religions dans laquelle il y avait ensemble des personnalités comme le Métropolite Damaskinos et le Grand Rabbin de France, René Samuel Sirat. Cette fondation a aussi fait une édition des livres des trois religions, le Coran, le Nouveau testament et l'Ancien Testament. Le dialogue trilatéral doit donc se poursuivre et il est aussi très important pour la paix et, disons, pour bien vivre sa propre religion".


 

Question: "Vous avez souvent évoqué la question de la diminution du nombre des chrétiens au proche et moyen orient, en particulier en Terre Sainte. C'est un phénomène qui a différentes causes de caractère politique, économique et social. Que peut-on faire pour aider la présence chrétienne dans la région? Quelle contribution espérez-vous apporter par votre voyage? Y a-t-il un avenir pour ces chrétiens? Avez-vous un message particulier pour les chrétiens de Gaza, qui viendront vous rencontrer à Bethléem?".


 

Benoît XVI: "Bien sûr qu'il y a une espérance! Le moment actuel est difficile mais c'est aussi un moment d'espérance dans un nouveau départ, un nouvel élan sur le chemin de la paix. Nous voulons encourager les chrétiens de Terre Sainte et de tout le moyen orient à y rester, à apporter leur contribution à leurs pays d'origine car ils sont une composante importante de la vie de ces régions. A côté des encouragements et de la prière, l'Eglise dispose sur place d'écoles et d'hôpitaux, qui constituent une présence très concrète. Nos écoles forment une génération qui aura la possibilité de compter dans la vie publique. Nous sommes en train de créer une université catholique en Jordanie, et il me semble que c'est une grande perspective de rencontre entre jeunes musulmans et chrétiens, qui apprendront ensemble. Elle favorisera en particulier le développement d'une élite chrétienne bien préparée à travailler pour la paix. Nos écoles et nos hôpitaux sont fondamentaux pour donner un avenir aux chrétiens. De nombreuses associations catholiques aident les chrétiens et les encouragent à rester dans leurs pays. J'espère que les chrétiens resteront et trouveront le courage, l'humilité et d'offrir leur contribution à l'avenir de ces pays".

vendredi, 08 mai 2009

Premiers mots vers la Terre Sainte

La conférence de presse dans l'avion est cruciale. Les premiers mots de paix et de prière s'envolent vers la Terre Sainte

aereo4.jpg

Une force spirituelle mais pas politique

Je recherche à contribuer à la paix, non comme pas un individu, mais au nom de l'Eglise catholique et du Saint Siège. Nous ne sommes pas un pouvoir politique mais une force spirituelle. Nous sommes convaincus que la prière est une vraie force. Elle ouvre le monde et nous sommes convaincus que Dieu écoute et peut agir dans l'histoire. Les millions de chrétiens qui prient sont réellement une force qui agit et peut contribuer à la paix. Puis nous essayons ensuite d'aider à la formation des consciences.

La consience et la raison

La conscience est la capacité de l'homme de percevoir la vérité, mais cette capacité est souvent mis en échec par des intérêts particuliers. Nous parlons ensuite à la raison de l'homme et justement parce que nous ne sommes pas un parti politique, nous pouvons donner à voir plus facilement les critères, aussi à la lumière de la foi, et comprendre comment la raison contribue à la paix et appuyer ainsi des positions réellement raisonnables.

Dialogue avec les Juifs et soutien des chrétiens

- Le Pape est convaincu de l'importance du dialogue avec les Juifs malgré les malentendus inévitables, surtout après 2000 ans de séparation, afin que ce dialogue puisse aider le chemin réciproque et à la paix.

- Le Saint Père encourage les chrétiens de la Terre Sainte et du Moyen Orient a demeurer sur leurs terres desquelles ils sont des membres importants et leur demande de réaliser des choses concrètes comme des écoles ou des hôpitaux.

- La liberté religieuse est fondamentale.

 

 

Mai, mois de ...

Voir la vidéo, puis lire ...

Un clip cool, court comme un T-shirt, mais qui en dit long, tout simplement.

Bien des gens ne me comprennent pas...

ils disent que cela est ennuyeux...

que je dis toujours la même chose...

que je n'aide vraiment personne...

que c'est vieux jeu, démodé...

que personne ne le fait...

que c'est inutile...

que cela n'a aucun sens...

que je perds mon temps...

PAR CONTRE

Un bon ami ....

m'a dit une fois:

"N'aies pas peur...

et souviens-toi toujours...

que tu n'es pas seul"...

Je prie le Rosaire

50 personnes, 50 espérances, 50 vies, 50 âmes, 50 rêves, 50 fils, 50....

Je vous Salue Marie

Pries-tu le chapelet ?

Mai, le mois de Marie.

 

jeudi, 07 mai 2009

Pèlerinage de Benoît XVI en Terre Sainte

Site Internet Terre Sainte

Youtube

La Custodie

EucharistieMiséricordieuse

Famille Chrétienne

H2ONews

La situation politique vue sous l’angle de la liberté religieuse en Terre Sainte.

La Terre Sainte, Jordanie, Israël et les territoires palestiniens sont labellés comme des régions du monde où les limitations de la liberté religieuse  sont présentes avec des conflits locaux.

La Terre Sainte ( Jordanie, Israël et les territoires palestiniens )

Pour le Saint Siège, le Pape ne vient pas faire de la politique, il vient en pèlerin de la paix en Terre Sainte, qui comprend la Jordanie, Israël et les territoires sous l'autorité palestinienne. Le Christ, bien qu'il fut toujours pour la justice et la paix, ne s'est pas prononcé sur l'occupation romaine de l'époque. Sa mission est encore plus profonde et va à la racine de tous les maux: le péché.

Nous voyons combien ce voyage va permettre de découvrir que le Pape Benoît XVI est dans la ligne du Concile Vatican II, avec la promotion de la liberté religieuse, le dialogue interreligieux et l’oecuménisme qui inclu le rapprochement avec nos frères aînés les juifs. Ce voyage sera en quelque sorte l'épreuve du feu, mais va nous surprendre! et résume les principales tensions médiatiques faisant suite à Ratisbonne  en septembre 2006 (musulmans) et Williamson  en janvier 2009 (levée des excommunications). La béatification de Pie XII sera-t-elle aussi un enjeu ?

Jordanie :

images.jpgCapitale : Amman

La Jordanie a signé la paix avec Israël. La Cisjordanie était jordanienne entre 1948 et 1967. Il y a des camps de réfugiés palestiniens en Jordanie. Le Jourdain fait la frontière naturelle avec Israël.

 


Musulmans :                  93,5 %
Chrétiens :                    4,1 %
Autres :                        2,4 %
Catholiques :
109 000 catholiques - 64 paroisses
Population :                  5 720 000
Réfugiés :                    500’281


Liberté religieuse ( dans « Libertà religiosa nel mondo ; rapporto 2008 ; Aiuto alla Chiesa che Soffre ):


L’islam est religion d’Etat (art 2 de la constitution ), mais sont prohibées les discriminations fondées sur les motifs religieux. Par contre personne « ne peut accéder au trône s’il n’est pas musulman engendré d’une mère légitime et de père et mère musulmane ». Le contrôle des institutions islamiques est géré par le ministère pour les affaires religieuses, qui nomme les imams et décide des subventions.

En juin 2006, le gouvernement a publié la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont l’article 18 qui reconnaît (art 18 ) le droit de chaque personne à la liberté de pensée, de conscience et de religion, la liberté de manifester individuellement ou en groupe, en privé comme en public sa propre religion, son propre credo. Les organisations religieuses ont le droit d’ériger et de gérer des écoles pour l’éducation de leurs propres fidèles. La loi sur les partis politiques ne permet pas l’utilisation des lieux de culte pour des activités pratiques ( selon les observateurs, un moyen d’empêcher que dans les mosquées se répande la propagande politique de la part des radicaux ). L’instruction religieuse, pour les étudiants musulmans est obligatoire dans les écoles publiques.

Pour les chrétiens :

En 1996, le Gouvernement a consenti l’enseignement du christianisme dans les écoles publiques et a proclamé Noël comme fête nationale. Sur les 110 sièges du Parlement, 9 sont réservés aux chrétiens.

Le gouvernement interdit les conversions de l’islam, comme le prosélytisme parmi les musulmans. Les musulmans qui se convertissent à une autre religion subissent des discriminations, aussi bien sociales que de la part des autorités. De plus, le Gouvernement ne reconnaît pas légalement la sharia, laquelle les considère apostats et peuvent avoir leur biens confisqués et certains droits niés.

Pour les musulmans :

En janvier 2006, ont été arrêté Jihad al-Momani, ancien rédacteur de l’hebdomadaire Shihan et Hussein al-Khalidi de l’hebdomadaire al-Mihar, pour avoir publié des caricatures controversés qui représente Mahomet. En février, 2 journalistes ont été condamnés pour des dégradations publiques des prophètes par un tribunal de première instance. En mai suivant, ils ont été condamnés à une peine minimum de deux mois de prison, mais aussitôt relâchés avec cautions.

Les Druses :

Petite communauté de 20'000 fidèles qui continuent à ne pas goûter d’une reconnaissance officielle mais sont libres d’accomplir leur fonction religieuse.

 

Israël et les territoires palestiniens:


Sans refaire toute l’histoire, du protectorat britannique, à la création de l’Etat d'Israël en 1948, à la guerre des 6 jours, aux territoires occupés, à l’ouverture des rapports diplomatiques entre Israël et le Saint Siège (1995), voici l'état de la situation:

Le climat politique est extrêmement tendu et récemment encore plus par l'attaque de Gaza.

Les habitants de la Terre Sainte sont réparties ente deux entités :

images-1.jpg

-    Israël Capitale : Jérusalem (site du Gouvernement) ; Tel-Aviv (capitale économique)

Les arabes ne sont pas que palestiniens, il y a des arabes qui ont la nationalité israélienne.

 

images-2.jpg-     Les territoires palestiniens ( Cisjordanie et bande de Gaza )
Depuis les accords d' Oslo en 1994.

Depuis juin 2007, Gaza est sous le contrôle du Hamas (mouvement de la résistance islamique) suite à une guerre contre Al Fatah, parti du président de l’autorité palestinienne Mahamoud Abbas.



Israël et les territoires palestiniens :


- Bethléem, Ramalah, la Cisjordanie, Jéricho, Gaza, Naplouse et Jénine sont en territoires palestiniens.
- Nazareth est en Israël.


Appartenance religieuse:


Juive :                          77%
Musulmane :                 12%
Chrétienne :                  5,8%
Agnostique :                 4,8%
Autres :                        0,3%

Catholiques baptisés :   130'000 ( 78 paroisses )
Population :                 7'180’000
Réfugiés : en Israël      420’000/ En territoire palestiniens 115 000


Les chrétiens de Terre Sainte se distinguent en trois familles :

-    La famille orthodoxe ( séparée de Rome ), la plus nombreuse ( population arabe et hiérarchique grecque ), avec les arméniens, les syriaques, coptes, éthiopiens et russes.
-    La famille catholique, les latins, le melkites (arabe de rite byzantin), syriaques, arméniens et maronites.
-    La famille protestante d’obédience protestante, anglicane et luthérienne.
-    Des chrétiens israéliens depuis peu.

Jérusalem

La vieille ville est divisée en 4 secteurs. Quartier juif, quartier musulman, quartier chrétien et quartier arménien.
Jérusalem "est et nord" est arabe. Jérusalem "ouest" est juive.
Deux mondes se touchent mais s’ignorent. Le mur de protection a rendu encore plus difficile le passage des territoires vers Jérusalem. Le Saint Siège a réagit à la construction de ce mur : « ce n’est pas des murs qu’il faut bâtir, mais des ponts qu’il faut construire ». Le Saint Siège est pour un statut international de la ville de Jérusalem.

 

Liberté religieuse ( dans « Libertà religiosa nel mondo ; rapporto 2008 ; Aiuto alla Chiesa che Soffre ) :



L’Etat d’Israël n’a pas de Constitution. Mais la déclaration d’indépendance de 1948 précise : «  chaque communauté religieuse est libre, de droit et de fait, de pratiquer sa propre religion, de célébrer ses propres fêtes et d’administrer ses propres affaires. Chaque communauté a ses propres tribunaux, reconnus par la loi, qui ont compétences pour les affaires religieuses et pour les questions de statut personnel ».

Les conflits sont donc d’ordres politiques et pas de natures religieuses ( cf. réunion d’Assise pour la paix).
Le judaïsme n’est pas la religion d’Etat en Israël. Les institutions publiques sont laïques et fonctionnent selon les systèmes démocratiques occidentales.

La Knesset (Parlement) comprends 11 députés arabes, chrétiens et musulmans (2008). Tous ce qui est hébreu a une prééminence, car l’Etat a été fondé par les Juifs. Il existe donc des discriminations dans l’éducation, l’accès aux Universités, la carrière militaire, les droits de construire. A cela s’ajoute la confiscation des terrains qui appartiennent aux arabes israéliens pour édifier des colonies.

Par une loi voté par le Knesset en 2002, les palestiniens mariés avec des israéliens arabes n’ont pas la nationalité israélienne car ce  ils sont citoyens d’un pays ennemi.

Selon Mgr Marcuzzo, évêque auxiliaire de Nazareth, « les chrétiens sont très préoccupés par l’atmosphère générale en Israël où l’on n’accepte pas la différence qui garanti la protection des minorités ». Les chrétiens ne représentent pas de danger pour la sécurité d’Israël.

Les chrétiens sont discriminés, comme par exemple à Pâques, où ils peuvent avoir des examens à l’Université.

En territoires palestiniens

Il n’y a pas d’Etat palestinien, donc pas de Constitution. Une loi fondamentale promulguée en 2002 gère l’organisation.
Elle déclare que l’islam est la religion officielle et que les principes de la  sharia, la loi islamique, sont les principales sources du droit. Toutefois, les chrétiens disposent de leur propre juridiction pour ce qui concerne leur statut personnel. Cette loi fondamentale reconnaît les autres religions célestes, exhorte à leur respect et garantie la liberté de pratiquer les cultes correspondants dans la mesure desquels cette pratique ne viole pas l’ordre publique et la morale. Cette liberté de culte est généralement respectée.

Pour permettre aux chrétiens de participer à la vie politique, un quota leur est réservé au sein du Conseil législatif lors de l’époque des premières élections en 1996. Cette disposition a été également respectée en 2006. Soit : un siège pour Gaza, deux pour Bethléem, deux pour Jérusalem et un pour Ramallah. Mais la victoire du mouvement islamique Hamas (76 siège sur 132) fait craindre pour l’avenir des chrétiens.

Dans ces dernières années, la vie quotidienne des chrétiens s’est ultérieurement dégradé à cause de la croissance des pressions et intimidations exercés sur eux par les musulmans. Les chrétiens sont vus comme des pro-israéliens et américains, soit comme des étrangers.

Cette discrimination consiste à empêcher la vente de produits alcooliques ( incendies des magasins ) et ils sont obligées de payer une taxe aux musulmans. Il y a aussi des expropriations de terrains ( transformation de terrains religieux en parking ).

Il y a 200 latins (catholiques romains), 3 000 orthodoxes et 20 baptistes à Gaza. En 2006, l’Eglise orthodoxe a été attaquée par des hommes avec le visage couvert après le discours du Pape à Ratisbonne. Ensuite, la petite communauté a subi la prise du pouvoir de ce territoire de la part du Hamas.

Durant la nuit entre le 15 et le 16 juin 2007, des hommes masqués et armés, combattant de la brigade Ezzedine El Quassam, l’aile militaire du Hamas, ont attaqué et saccagé l’église catholique latine de Gaza et l’école des sœurs du Rosaire. Parfois les sœurs sont insultées dans la rue.

Enfin en octobre 2007, Rammi Ayyad, propriétaire de l’unique librairie chrétienne du territoire, a été séquestré et assassiné avec des tirs d’armes à feu. La victime d’origine orthodoxe était entrée dans l’association baptiste. Sa librairie avait été incendiée par un groupuscule dénommé « les épées virtuoses de l’islam ». L’ex premier ministre, chef du Hamas a dénoncé ce sabotage de l’unité palestinienne.

 

L'Eglise catholique en Terre Sainte.


Certains n’hésitent pas à parler de la Terre Sainte comme le « nombril du monde ». Le Pape s’y rend car les racines chrétiennes y sont présentes. C’est la Terre Sainte, la terre que Jésus a foulé, le lieu de sa naissance, de sa vie terrestre et historique, de sa mort et de sa résurrection. Les chrétiens y vivent avec les juifs et les musulmans. C’est enfin le monde de la Bible, de l’Ecriture Sainte.

Il y a deux nonces apostoliques ( représentant du Pape auprès des gouvernements et de l’Eglise ). Un nonce en Jordanie et un nonce en Israël qui est en lien avec l’autorité palestinienne. Ce dernier montre la volonté de paix et d’unité.


Patriarcat latin

Le Patriarcat latin de Jérusalem est une juridiction de l'Église catholique romaine au Proche et Moyen-Orient. La très grande majorité de ses fidèles sont des arabes. La plus haute autorité catholique latine d'Orient porte le titre de Patriarche latin de Jérusalem (titulaire actuel : Sa Béatitude Mgr Fouad Twal depuis le 22 juin 2008).

En Palestine


Le patriarcat compte 28 paroisses à Jérusalem et dans les territoires palestiniens administrées par le vicaire général.

En Israël

1 - Vicariat d'Israël (catholiques arabophones)

Le vicariat d'Israël compte 14 paroisses.

2 - Vicariat catholique hébraïque

Le vicariat catholique hébraïque compte 4 communautés locales.


Pour Israël et la Palestine:

110 séminaristes ( 14 mineurs ), 11 évêques, 406 prêtres (89 prêtres diocésains, 317 prêtres religieux), 5 diacres permanent, 203 religieux, 968 religieuses, 1 missionaire laïc. 10 Universités ( 140 écoles maternelles et primaires, 42 inférieures et secondaires ). Il y a  à peine plus de 1% de catholique, de latins en Israël et chez les palestiniens.

Il y a des chrétiens Israéliens ( une toute petite minorité, avec une paroisse catholique hébraïque ) et des chrétiens palestiniens ( la majorité ). Les chrétiens sont majoritairement plutôt pour les palestiniens et semble résigné face à l’occupation d’Israël.


En Jordanie

7 séminaristes, 4 évêques, 103 prêtres (59 prêtres diocésains, 44 prêtres religieux), 1 diacre permanent, 9 religieux, 249 religieuses. Le vicariat de Jordanie compte 64 paroisses. Aucune Université ( 97 écoles maternelles et primaires, 26 inférieures et secondaires ).

(A Chypre: Le vicariat de Chypre compte 6 paroisses)

Conférence des évêques latins dans les régions arabes

La Conférence des évêques latins dans les régions arabes existe depuis mars 1967. Elle regroupe les évêques, les vicaires patriarcaux et les administrateurs apostoliques d'Irak, de Djibouti, du Liban, du Koweït, des Émirats arabes unis, de Syrie, de Palestine, de Jordanie, d'Israël, de Chypre, d'Égypte et de Somalie. Elle est présidée par le Patriarche latin de Jérusalem. Un évêque auxiliaire est en Jordanie, un autre à Nazareth.

Assemblée des ordinaires catholiques de Terre Sainte

L'Assemblée des ordinaires catholiques de Terre Sainte regroupe les évêques des différentes communautés catholiques (Latins et Orientaux) ayant juridiction en Terre Sainte. Ses statuts ont été approuvés par le pape en 1992. Elle est présidée par le Patriarche latin de Jérusalem.

Formation du clergé

Pour la formation de son clergé, le patriarcat dispose du séminaire latin de Jérusalem créé en 1852.

Le Patriarcat latin de Jérusalem est membre du Conseil des Églises du Moyen-Orient.

La présence des franciscains remonte à la rencontre de Saint François d’Assise et le Sultan. Aussi, le message de Saint François d’Assise ( en référence au rencontre d’Assise pour la paix ) sera important.

1er voyage du Pape Paul VI en 1964
4-6 janvier 1964


2ème voyage du Pape Jean Paul II en 2000

20-26 mars 2000

mercredi, 06 mai 2009

Garde suisse pontificale

images.jpgEntretien avec le chapelain de la Garde suisse pontificale

vidéo H20 News


32 nouveaux gardes vont prêter serment le 6 mai

ROME, Mardi 5 mai 2009 (ZENIT.org)

A la veille de la cérémonie d'assermentation de 32 gardes suisses (cf. Zenit du 3 mai), le chapelain de la garde suisse, monseigneur Alain de Raemy, nous présente la garde suisse et son histoire. C'est à la lumière de celle-ci et des événements du 6 mai 1527 que la prestation de serment des nouvelles recrues prend son sens.

Zenit - Monseigneur Alain de Raemy, pouvez vous nous dire quelle est l'origine de la garde suisse ?

Mgr Alain de Raemy - Elle répond à un appel du pape Jules II et des papes suivants, qui ont tous voulu compter sur ce soutien des Suisses dans leur garde personnelle. Ceux-ci avaient à l'époque, en 1506, la réputation d'être une excellente infanterie et d'être fiables aussi, parce que de tempérament, de par nature, très fidèles, et en dehors des coalitions internationales. Déjà à l'époque ils étaient neutres. Et donc ces qualités ont fait que les papes ont voulu, dès Jules II, des Suisses à leur service pour leur protection personnelle et la protection de leur maison, et non pas seulement comme mercenaires pour leurs campagnes de guerre dans les Etats pontificaux. Voilà, une histoire de 500 ans, avec une mission, toujours la même, et chaque pape a toujours, et ça c'est assez remarquable, évité en cas de conflit que sa garde personnelle ne doive avoir recours à la violence. On leur a toujours demandé de déposer les armes au moment où il y avait le risque de verser le sang.

Zenit - Il y a pourtant eu, en 1527, de nombreux morts dans la garde suisse...

Mgr Alain de Raemy - C'est la seule fois dans l'histoire où, effectivement, les gardes ont versé leur sang pour le pape, lors du sac de Rome. Les lansquenets, complètement déchainés puisqu'ils n'avaient pas été payés, se sont rués sur Rome, sur le Vatican, et les 147 gardes ont essayé de retenir aussi longtemps que possible cette horde en surnombre devant la basilique St Pierre. Ils savaient qu'ils n'allaient pas pouvoir le faire longtemps, et donc qu'ils allaient offrir leur vie, la sacrifier. On pourrait dire que ce sont des "martyrs", même si on ne connaissait pas leurs dispositions personnelles devant Dieu, mais ce sont des martyrs pour le pape. Ça s'est passé le 6 mai 1527, et c'est pour cela que l'assermentation a toujours lieu, chaque année, le 6 mai, en souvenir de cet acte héroïque.

Zenit - Pouvez-vous nous dire comment se déroule cette journée du 6 mai ?

Mgr Alain de Raemy - Tout commence par la messe le matin, à St Pierre, avec le cardinal secrétaire d'Etat. Depuis deux ans, c'est lui qui célèbre pour nous cette messe, où l'on confie à Dieu la mission de la Garde Suisse et l'assermentation des nouveaux gardes. Puis ça se poursuit dans notre cour d'honneur où il y a un monument qui rappelle le sacrifice de ces 147 gardes du 6 mai 1527 ; on y dépose une couronne en souvenir de ces gardes sacrifiés. L'après midi a lieu l'assermentation proprement dite dans la cour Saint Damase, c'est-à-dire au cœur de la résidence du pape, puisque cette résidence est confiée à notre service de sécurité. Chaque recrue comme on les appelle jusqu'à leur assermentation, s'approche du drapeau, le tient de la main gauche et élève la main droite en tendant trois doigts vers le ciel, en signe de la Trinité, comme l'ont fait les premiers suisses qui se sont confédérés. Et ils jurent ainsi, devant Dieu, fidélité absolue au pape et à l'Eglise.

Zenit - Y'a-t-il un acte de foi qui est posé au moment de l'assermentation ?

Mgr Alain de Raemy - Non, mais à travers la formule de jurement, ils jurent, ce qui est exceptionnel quand même pour un catholique. Ils le font d'après les conditions que met l'Eglise, c'est-à-dire qu'il s'agisse d'une cause juste, qu'ils soient bien conscients de ce qu'ils font, de ce que ça implique, et qu'ils le fassent en toute liberté. C'est au chapelain de les préparer à être dans cet esprit. Et ensuite, la formule elle-même se termine par « Je jure d'observer, loyalement et de bonne foi, tout ce qui vient de m'être lu aussi vrai que Dieu et ses saints m'assistent ».

Zenit - Est-ce que le fait de travailler à Rome, au contact du pape permet aussi de développer la foi de ces jeunes ? Est-ce qu'il y a un attachement plus particulier à l'Eglise dont vous êtes témoin à travers l'accompagnement que vous réalisez ?

Mgr Alain de Raemy - Il y a un intérêt, sûrement, qui grandit au fur et à mesure de leur séjour ici puisqu'ils découvrent les différents aspects de l'Eglise universelle, dont ils ne connaissaient avant que leur propre paroisse, et encore. Et ça c'est une immense ouverture qui leur pose beaucoup de questions auxquelles il faut répondre. Ça éveille en eux un intérêt automatique. Il y a aussi l'attachement au Saint-Père qui est très fort, puisqu'ils vont jurer de donner même leur vie si nécessaire pour le Saint-Père.

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Zenit - En tant que chapelain vous accompagnez ces militaires. Quel est votre rôle ?

Mgr Alain de Raemy - Le chapelain est un aumônier. Il y a 110 hommes, dont 80 qui sont des jeunes entre 20 et 25 ans et qui viennent ici pour 2 ans. Les autres sont des personnes qui restent plus longtemps, comme les sous-officiers et les officiers. Parmi les officiers, certains sont appelés directement de Suisse, pour venir renforcer le contingent. Et il y a les familles, car il faut ajouter aux 110 les épouses des sous-officiers et des officiers, et aussi une bonne vingtaine d'enfants ici dans le quartier. Alors, le rôle d'un aumônier, c'est de vivre avec ces personnes dans leurs tâches particulières. C'est un accompagnement de tous les instants. C'est aussi une formation permanente, une catéchèse d'adulte, c'est la célébration de la messe, la disponibilité pour les confessions et l'accompagnement spirituel ainsi que la célébration des autres sacrements comme lorsqu'il y a une naissance ou un mariage.

Zenit - Vous vivez avec ces gardes suisses qui ont choisi ce service. Vus les présupposés nécessaires pour faire partie du corps, est-ce qu'il y de leur part une demande chrétienne en plus?

Mgr Alain de Raemy - Il y a un présupposé qui est celui d'être catholique, baptisé, confirmé et recommandé par son curé en Suisse. Mais bien sûr chacun arrive avec un bagage différent, que ce soit la famille qui était plus ou moins pratiquante, que ce soit leur propre parcours religieux. Donc la demande est différente même si les présupposés sont les mêmes, et il faut être très souple et savoir accueillir la situation de chacun par rapport à la foi et à l'Eglise. Mais on peut signaler que la Garde est le meilleur « fournisseur » de vocations sacerdotales ou religieuses pour la Suisse, en moyenne 1 ou 2 par an, sans oublier les bons pères de familles et chrétiens engagés qui en sortent aussi !

Propos recueillis par Stéphane Lemessin

mardi, 05 mai 2009

Opinion publique: La peur de l'isolement

Chaque catholique peut faire l'expérience d'appartenir à toute petite minorité. Durant ces derniers mois, l'Eglise et particulièrement Benoît XV ont été mis au pilori. Nombres de journaux, de radios, de télévisions (peut-être moins sur Internet) et de personnes le considèrent comme très étroit,  traditionnaliste, maladroit .... sans que des journalistes ou des catholiques osent se placer publiquement, "massivement" et raisonnablement à ses côtés.

Tentatives d'explications d'un phénomène très complexe et difficile à saisir, qui nous échappe comme le vent: l'opinion publique.

Interview d'une femme très peu connue dans le monde francophone (date de 1999).

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Elisabeth Noëlle-Neumann, né en 1916, est politologue, professeur en science de la communication à l’université de Mayence. Après avoir fait des études aux  États-Unis, c’est elle qui a introduit les sondages d’opinion en Allemagne. Elle est la fondatrice et directrice de L’Institut de sondage à Allensbach, l’un des instituts de sondage les plus importants dans le monde. Auteur de sondages d’opinion, elle a permis à plusieurs générations d’étudiants l’initiation à tous les secrets de cette technique de recherche.

Mais son chef d’oeuvre, "The Spiral of Silence - Public Opinion: our social skin" (La spirale du silence - L'opinion public: notre peau sociale), bien qu’il ait connu un succès international (il est déjà traduit en cinq langues et deux autres sont sous presse), n’est malheureusement toujours pas disponible en français.


Question:
Vous travaillez depuis presque soixante ans sur l’opinion publique et sur les sondages d’opinion. Vous connaissez mieux que n’importe qui ses écueils, les difficultés de la saisir et de les interpréter. Vous avez publié d’innombrables articles, rapports et livres sur la question. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est votre thèse, connue dans le monde entier, la spirale du silence, que je considère comme l’une des thèses les plus originales et aussi les plus opérationnelles non seulement en étude politique, mais de manière générale dans les sciences sociales. Pouvez-vous nous expliquer comment l’idée de cette thèse est née?

La thèse de la spirale du silence est fondée sur l’hypothèse que les hommes ont une double nature: un caractère individuel et une nature sociale. La nature sociale de l’homme a besoin d’assentiment, d’approbation, de reconnaissance, de popularité; et cela non seulement avec les personnes de l’environnement immédiat, mais aussi avec le public anonyme. Les individus scrutent constamment leur environnement, observent sans cesse ce que les autres pensent. Ils souhaitent savoir avec quel comportement et avec quelles opinions ils se feront accepter et avec quel comportement et avec quelles opinions ils seront refusés, en conséquence isolés. S’ils remarquent que leurs opinions sur des questions controversées et moralement chargées rencontrent l’approbation, ils les prononcent fort, en parlent beaucoup. Dans le cas contraire, c’est-à-dire lorsqu’ils ont l’impression que leur opinion diffère de celle qu’ils estiment être l’«opinion légitime», ils deviennent prudents, en parlent de moins en moins. Et comme une partie des individus parle fort – ceux qui pensent être du côté de l’«opinion légitime», comme l’on n’entend parler qu’eux, cette partie semble plus importante qu’elle ne l’est en réalité. Et comme la contre-partie se tait de plus en plus (car les individus de ce camp se sentent minoritaires), ce camp semble plus faible qu’il ne l’est réellement. Ce mouvement se poursuit en rotation de spirale jusqu’à ce que l’un des deux camps maitrise complètement l’opinion et que l’autre soit pour ainsi dire noyé.

Deux impulsions résultaient de cette conception. L’une a été un résultat scientifique qu’à l’époque je n’ai pas pu m’expliquer. En effet, en 1965 ont eu lieu des élections pour le Bundestag, notre Parlement national. Pendant neuf mois, les intentions de vote pour les deux grands partis politiques, les chrétiens- démocrates (CDU/CSU) et les sociaux-démocrates (SPD), demeurèrent à peu près égales. C’est-à-dire entre décembre 1964 et août 1965 les deux étaient au coude à coude. Et alors le tableau se brouilla. À savoir, l’attente que le parti des chrétiens- démocrates vaincrait monta d’environ 35% en décembre 1964 à plus de 50% en août 1965. Et parallèlement, les chances du parti des sociaux-démocrates ont été en décroissance. Je n’ai pu expliquer ce phénomène que six ans plus tard. En fait, les deux camps, les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates, différaient dans leur disposition de parler en public. Le camp parlant fort (à cette époque il s’agissait des chrétiens- démocrates) était beaucoup et toujours surestimé dans sa vigueur, le camp devenant de plus en plus silencieux (à cette époque les sociaux-démocrates) étant de plus en plus sous-estimé. La raison pour laquelle j’ai pu trouver cette explication, six ans plus tard, était la suivante. Comme professeur à l’université de Mayence, j’ai dû lutter avec des manifestations étudiantes à partir de 1968. J’y observais que les étudiants qui me soutenaient, me déclaraient leur sympathie personnellement. Mais en public, ils se taisaient. Mes adversaires par contre parlaient fort et on a pu les entendre sur tout le campus.

Question: Vous affirmez dans votre thèse que l’«homme en tant qu’être social», donc constamment à l’affût de ce que les autres pensent, est un aspect encore peu étudié dans la recherche. Qu’entendez-vous exactement par là?

Le besoin des hommes d’être accepté par d’autres semble être enraciné tellement profondément dans la nature humaine, qu’il en résulte une sorte de crainte d’isolement. Cette crainte détermine tout leur comportement en public. Il en découle un conformisme qui tient l’ensemble d’une société; on peut parler d’intégration. Comme dans la culture occidentale on s’intéresse avant tout à l’individu, à la personnalité, l’aspect «nature sociale» n’est pas un sujet de recherche, à la rigueur il constitue un objet de mépris: «l’homme de masse», «le suiveur».

Question: Pensez-vous que dans les sociétés industrielles les médias interviennent de manière décisive dans la structuration de l’opinion publique? Quelles en sont les conséquences?

Les hommes acquièrent leurs informations sur les opinions (je pense toujours aux opinions concernant les questions controversées et moralement chargées, et je ne parle pas d’opinions générales) de deux sources: d’une part de leur observation – il s’agit des observations faites par leurs propres yeux et oreilles. Ils peuvent capter des signes d’assentiment et/ou de refus avec une finesse extraordinaire. L’autre source est constituée par des mass médias, surtout ceux qui jouissent d’un prestige particulier, comme la télévision ou certains médias primés – je pense aux «leaders des médias» ou «donneurs de ton» – qui sont cités par d’autres médias. L’effet de média sur le procès de la «spirale du silence», c’est- à-dire sur le renforcement et la chute de l’opinion public, est très fort. La conséquence de ce phénomène est que le procès de l’opinion publique ne se réalise pas à travers les échanges d’arguments rationels – comme on l’avait espéré dans le siècle des Lumières – mais plutôt sous une pression sociale.

Question: Vous admettez que les médias sont des entreprises, avec leurs lois, leurs règles, etc., comme n’importe quelle autre organisation. Peut-on dans ce contexte prétendre que le(s) journaliste(s) n’est (ne sont) qu’un maillon dans la chaine de fabrication des messages ou bien, malgré cela, est-il (sont-ils) capable(s) d’intervenir, disons d’«agir» sur les messages ou de les«modifier»?

D’après les résultats des chercheurs de communication américains et allemands, des journalistes sont soumis à une «peer orientation» (ndlr: to peer: regarder très attentivement, scruter) inhabituellement rigoureuse. Le livre scientifique classique dans lequel cela a été décrit pour la première fois est Warren Breed (1955): "Social Control in the Newsroom". Le journaliste, en tant qu’individu, ne souhaite pas s’isoler par rapport à ses collègues. C’est pourquoi il dépend tellement du consensus, du respect de ses collègues (ce que les autres pensent de lui) et ainsi on peut même parler d’un «effet de suivisme» qui se produit parmi les journalistes.

Question: Que peut-on dire sur le rôle des intellectuels dans la définition du climat? Notamment, en ce qui concerne les dernières années, de l’ambiance dans les pays post-industriels? Peut-on dire que les intellectuels ont joué un rôle par exemple dans l’apparition du «nouveau mouvement» appelé «politiquement correct»?

«Political correctness» est un moyen de domination des intellectuels. Il s’agit en quelque sorte de l’autre face de ce qu’on a appelé longtemps tabou. «Tabou» = «on ne peut pas dire cela» - «political correctness» = «il faut dire cela». Tous les deux appartiennent au processus de l’opinion publique: ce qu’on peut dire dans le domaine d’une controverse moralement chargée sans s’isoler, ou ce qu’il faut dire si on ne veut pas s’isoler et être rejeté.

source:

Géographie, Économie, Société, vol.1, n°2, 1999, 395-401
HORS CHAMP  (2)

L’opinion publique: la thèse de la «spirale de silence» Un entretien Elisabeth Noëlle-Neumann

Institut für Demoscopie Allensbach, 78472 Allensbach am Bodensee, Allemagne,

Judith Lazar CURAPP, 27 d, Bld. Jourdan, Résidence Avicenne, 75014 Paris, France,

Congrès de la faculté de communication

1796_121234_h2o_977es.jpgFlannery O'Connor

(vidéo H20News)

S’il est un écrivain catholique, original et surprenant, c’est bien Flannery O’Connor. Un congrès lui a été consacré à Rome. Il a eu lieu à l’Université pontificale de la Sainte Croix et a rassemblé des experts du monde entier dont certains ont connu cet écrivain d’histoires courtes comme «Le dos de Parker» ou «Les braves gens ne courent pas les rues». Ce congrés de Poétique et Christianisme intitulé «Raison, fiction et foi », est le 4ème organisé par la Faculté de communication institutionnelle de cette université de Rome. Au programme, des interventions remarquées, mais également la projection d’un film et une pièce de théâtre jouée par une Compagnie théâtrale de New York.Le Père Wauck précise que Flannery O'Connor n'a pas écrit uniquement pour un public catholique: “A ses débuts, Flannery O’Connor n’était pas une artiste catholique dans le vrais sens du terme. Elle avait, certes, une foi profonde, elle allait à la Messe tous les jours, elle estimait que l’Eucharistie était le centre de sa vie, mais elle n’écrivait pas pour ceux qui partageaient sa croyance…elle écrivait pour un public universel, ou du moins anglophone".

Le Père Wauck explique la raison pour laquelle un congrès lui a été consacré dans une université pontificale de Rome. «Flanney O’Connor montre que la communication de la foi diffère du type de communication que l’on a dans une homélie par exemple ou dans la diffusion d’une nouvelle concernant l’Eglise». Flannery O’Connor, morte à 39 ans après une grave maladie, le lupus, se distingue pour son sens de l’humour et sa capacité de conjuguer dans son œuvre, la raison, l’art et la foi. Un film a été tiré de son premier ouvrage “La Sagesse dans le sang». Elle a su décrire des personnages grotesques dont les vies sont marquées par l’entrée de la Grâce, à travers des épisodes étranges et violents. Elle a passé les dernières années de sa vie dans la ferme de famille «Andalousie» à Milledgeville en Géorgie, entourée de paons. Aujourd’hui cette maison est devenue un musée ouvert au public. Le prof. Juan José Garcia Noblejas, président du Comité d’organisation, présente l’essence du message de Flannery O’Connor: “Nous vivons dans une vallée de larmes et nous avons de bonnes raisons de pleurer mais surtout d’espérer. L’espérance est donc une arme pour vivre dans ce qu’elle appelle le territoire du diable, qui n’est pas une métaphore mais une description du monde dans lequel nous vivons».

lundi, 04 mai 2009

Benoît XVI en Terre Sainte: Le pèlerinage des pierres blanches

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David contre Goliath

Alors que le château Saint Ange voyait défiler les personnes pour l'avant première mondiale du film à gros budget "Anges et Démons", le second roman de Dan Brown, avec son ballet de Mercedes noires, de journalistes et de gardes du corps, la salle de presse du Saint Siège accueillait une cinquantaine de journalistes pour un dernier briefing sur le prochain voyage du Pape en Terre Sainte (vendredi 8 mai au vendredi 15 mai 2009). Le Père Lombardi a présenté les grandes lignes de l'imminent pèlerinage papal. Un seul homme du Vatican faisant face aux journalistes, alors qu'à un jet de pierre une foule quelque peu plus nombreuse et fortunée se préparaient à l'envahissement des grands écrans du monde, cela ressemblait fort à David contre Goliath. Mais l'Eglise dispose et sème toujours de toutes petites pierres blanches dans le coeur des gens et l'histoire humaine, avec des petits budgets certes mais de tout son coeur.

Le douzième voyage du Pape

L'avion papal s'envolera vers la Jordanie le vendredi 8 mai avec 70 journalistes embarqués. Un autre avion les précèdera avec 150 journalistes à bord. Ce sera le 12ème voyage de Benoît XVI et le troisième pèlerinage d'un Pape de l'ère moderne en Terre Sainte, après Paul VI  en 1964 et Jean Paul II pour le Jubilé de l'an 2000. Le Cardinal Ratzinger s'était déjà rendu par trois fois sur les pas du Christ: la première fois à l'âge de 37 ans comme jeune prêtre en 1964, puis en 1992 et enfin 1994 avec une série de discours importants sur les relations entre l'Eglise et Israël.

Un pèlerinage

Ce pélerinage, qui s'inscrit malgré tout dans un contexte politique, permettra au Pape de visiter les lieux saints mais surtout de soutenir, de confirmer et de renforcer humainement et spirituellement la toute petite minorité marginalisé des chrétiens vivant en Terre Sainte. Ce voyage pastoral se veut être porteur de paix et de réconciliation. Le contexte politique tendu, le récent conflit et l'attaque à Gaza, les élections palestiniennes renvoyés pour un temps plus lointain, mettant aux prises le Fatah et le Hamas, et enfin le changement de la politique du nouveau président Obama mettront en évidence le choix très courageux et risqué de Benoît XVI, son engagement pastoral résolu en faveur de la paix. L'Irak et les réfugiés chrétiens en Jordanie, l'Iran et ses menaces nucléaires et destructrices et les camps des réfugiés palestiniens pèseront de tout leurs poids. L'Eglise pose un acte d'espérance et de confiance.

Le dialogue

Dialogue interreligieux avec les musulmans, oecuménisme entre les différents chrétiens incluant l'amitié irrévocable avec nos frères aînés Juifs, tels seront les trois rayons de lumières qui illumineront les trois pays visités: La Jordanie, l'Etat d'Israel et les territoires de la Palestine. Durant une semaine, les projecteurs mondiaux mettront aussi en reliefs les trois religions qui se réclament  de la descendance d'Abraham. Trois Cardinaux accompagneront Benoît XVI: Le Cardinal Sandri préfet des Eglises orientales, le Cardinal Kasper pour la dialogue avec le judaïsme et les chrétiens en le Cardinal Tauran pour la dialogue interreligieux. Le Cardinal Bertone, secrétaire d'Etat, le substitut Mgr Filoni, ainsi que la suite papal feront parti du voyage.

Le Saint Père prononcera plus de 30 discours en anglais et visitera pour la seconde fois une Mosquée en Jordanie.

Sur les pas du Christ

Certes, il marchera sur les pas du Christ comme sur ceux de Jean Paul II. Une première toutefois: le Pape célèbrera une Messe en plein air à Jérusalem près du Jardin de Oliviers où 7000 fidèles sont attendus. A Bethléem, en territoire palestinien, Benoît XVI rencontrera des réfugiés ainsi que des chrétiens de la paroisse de la bande de Gaza lors d'une seconde messe en plein air. Puis, il visitera le Caritas Baby Hospital soutenu par la Suisse et l'Allemagne.

Un condensé d'histoire

images.jpgEn une seule journée, il gravira pour la toute première fois le sentier vers l'esplanade des Mosquées, un des lieux sacrés pour les musulmans poursuivant par une visite au Dôme du Rocher, l'endroit où Abraham offrit son fils Isaac à Dieu, ou selon la tradition musulmane le prophète Mahomet s'envola vers le ciel. Ensuite, il redescendra au Mur Occidental du Temple de Jérusalem. Ce bout de terre qui condense quelques millénaires d'histoire religieuse sera visité par le successeur de Pierre qui veut aller en pèlerin à la rencontre de tous sans exclusions, en serrant les mains et en écoutant chacun, prônant le dialogue, la paix et la réconciliation. Quelques jours auparavant, il aura honorer la mémoire des victimes de l'Holocauste, l'horreur nazi à Yad Vashem.

Le sens des pierres

Enfin, ce pèlerinage soulignera le dynamisme de l'Eglise constituée de pierres vivantes que sont les habitants et les chrétiens de la Terre Sainte, Eglise faites de personnes bien vivantes qui s'investiront pour le futur ancré prophétiquement dans la pierre: poses de première pierre en Jordanie pour une Université latine, non sans avoir oublier les handicapés souvent marginalisés. Également pose de premières pierres à Nazareth avec la construction d'un centre pour la famille, d'un lieu souvenir de Jean Paul II et enfin d'une autre Université qui portera le nom de Benoît XVI, sans oublier la construction des deux églises sur les bords du Jourdain en Jordanie. Les pierres qui étaient cachées dans la poche de David seront alors investies et ensevelies pacifiquement comme fondement pour la culture, la solidarité et la prière et soutiendront l'engagement pour la paix.

Le 13 mai, un grand Concert, avec des talents de renom, pour les jeunes organisé par le Télévision italienne de la conférence épiscopale marquera la volonté de réconciliation

Un vrai marathon

Le programme de la visite de Benoît XVI ressemble à un vrai marathon avec nombres de rencontres politiques (gouvernements et autorités) et religieuses dans des lieux phares de l'histoire humaine et chrétienne.  Ce pèlerinage de Benoît XVI sera sans doute moins intense qu'une Semaine Sainte, mais sans aucun doute une semaine extraordinaire en Terre Sainte.

Pour nos amis les journalistes

La troisième messe en plein air sera célébrée à Nazareth, lieu de l'Annonciation, avec plus de 20 000 pélerins attendus. Selon toute vraisemblance, le Pape utilisera malgré tout la Papamobile à Nazareth pour être vu et très proche des fidèles.

Enfin, un journaliste n'a pas manqué de demander si le Pape parlera en allemand. Même si cela semble peu probable, reste qu'un Pape d'origine allemande visitant Israël comme l'ami des Juifs est vraiment historique. Puis tous le monde semble se poser la question si le Pape priera ou se recueillera sur les lieux saints musulmans, comme lors de la visite à la Mosquée bleue d'Istambul ou Constantinople après la polémique de Ratisbonne.

La pierre du Tombeau vide

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La visite au saint Sépulcre marquera la fin du pèlerinage de Benoît XVI. Le Père Lombardi n'a pas manqué de rappeler la dernière visite de Jean Paul II dans ce lieu d'espérance, malgré la visibilité de la division des chrétiens. Fatigué, il n'avait pu monter les marches du Calvaire. Mais peu avant de repartir pour Rome, dans la voiture, il a insisté pour se rendre au Calvaire, qu'il n'avait pu gravir. Changement complet du programme, panique des organisateurs et des services de sécurité, Jean Paul II voulait absolument s'y rendre et ... y parviendra malgré tout.

Les racines chrétiennes sont plantées dans ce pays de Jésus, avec la pierre du tombeau laissant la terre à jamais ouverte vers le ciel.

 

Programme complet du voyage

 

dimanche, 03 mai 2009

"Anges et Démons": Le pouvoir du secret et la fascination du caché

source: Paolo Rodari, vaticaniste et journaliste Il Riformista.

Traduit et synthétisé par le Suisse Romain

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Demain 4 mai, en avant- première mondiale, le film "Anges et Démons" de Ron Howard sort sur les écrans à Rome. Ce dernier et Dan Brown qui en l'an 2000 écrivit le thriller duquel le régisseur tire son film, doivent la grande partie de leur propre succès à l'obscure fascination exercée par le centre spirituel de la capitale italienne...

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L'affiche résume très bien ce secret: dans un combat entre la lumière et les ténébres,

le Vatican est le démon qui cache la vérité. L'ange va la révéler à tous.


Le Vatican, ce petit bout de territoire de quelques mètres carrés regarde Rome depuis de nombreuses années, avec ses secrets, ses silences et ses histoires jamais raccontés. Un petit lambeau de terre qui attire comme il effraye, avec chambres et corridors qui bien plus que parler se taisent...

Pour Alexandre Zaccuri, journaliste et écrivain, explique à "Il Riformista": "Derrière le "Da Vinci Code" et "Anges et Démons", il y a un paradoxe: le Vatican, ou mieux l'Eglise, est dépositaire d'une vérité qu'elle cherche à tout prix à tenir cachée. L'Eglise connaît la vérité mais la tient secrète. Et c'est pour cela que nous ne pouvons pas avoir confiance en l'Eglise. Et de plus, l'Eglise est coupable: car la vérité qu'elle détient, elle ne veut pas la diffuser. Il sont alors peu d'élus - un cercle ésotérique - qui tiennent les rênes de tout et soustraient au peuple ce qu'eux seuls connaissent. Et les lecteurs sont attirés par ce secret et suivent la trame de Dan Brown en le recherchant".


Ce n'est pas par hasard che Dan Brown écrivit Anges et Démons en l'an 2000. "Alors, explique Zaccuri, l'Eglise était particulièrement mise en échec par le scandale des prêtres pédophiles. L'Eglise donnait un image de secret et Dan Brown a surfé sur cette image piquant alors la curiosité des lecteurs. Le scénario et les choses qu'il décrit son souvent superficiels, mais le public non-expert reste frappé et attiré. Le mystère est là, à portée de main tout en restant caché et voilé à la multitude. Dans "Anges et Démons", les illuminés luttent contre le Vatican dans la tentative de découvrir ce que les ecclésiastiques leur tiennent caché".


John Wauck est professeur de littérature et de communication de la foi à l'Université pontificale de la Sainte Croix de l'Opus Dei. Américain, il explique la facination du Vatican éprouvé par les écrivains américains: "La fascination vient du fait que dans l'Eglise catholique nous trouvons ce que nous trouvons pas facilement en Amérique: les grands traditions de l'histoire, de l'art et de la religion. Lorsque nous nous trouvons à la pace Saint Pierre, nous avons devant nous un obélisque égyptien, une nécropole romaine, la basilique la plus fameuse du monde, la Chapelle sixtine, la Pietà, la tombe de Saint Pierre, les appartements du Pape, l'endroit où Jean Paul II a subi son attentat, les chambres de Raphaël, les colonnes de Bernini... Ce sont toutes des choses que nous ne trouvons pas dans les périphéries de Chicago. Ce sont des choses qui mises ensemble forment un parfait cocktail pour un roman. C'est pour cela que cela ne me surpend pas que l'effet principal de "Da Vinci Code" n'ait pas été la chute de la pratique religieuse mais plutôt l'augmentation du tourisme à Rome et au Louvre".

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Le commentaire de Stéphane Lemessin

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Pour ce film, l'Eglise a interdit les reprises mais la production a réussi à agir malgré le véto papal et reconstruit les lieux sacrées où se déroule l'aventure avec beaucoup d'effets spéciaux:

- des milliers de photos (250 000) ont été prises de façons cachées à Saint Pierre.

- Au centre: à nouveau Robert Langdon. Le protagoniste est toujours Tom Hanks.

- Le film sort sur tous les écrans le 13 mai prochain et tourne autour de l'affaire de la secte anti-ecclésiastique des Illuminés.

- Un attentat au sein du Vatican, des explosions dans le coeur religieux de Rome et les funérailles du Pape donnent du suspens au film.

En chiffre: "Da Vinci Code" ( 84 millions de copies  - 758 millions de revenu au cinéma, 9ème position devant l'Exorciste) et "Anges et Démons" ( 40 millions ).

Listes des films qui ont le plus gagné au box-office USA (en $, jusqu'en l'an 2000)

1. Autant en emporte le vent (1939, MGM) $1.240.554.000
2. La guerre des étoiles (1977, Fox) 1.039.654.300
3. Tutti insieme appassionatamente (1965, Fox) 874.430.400
4. E.T. (1982, Universal) 870.985.600
5. Les dix commandements(1956, Paramount) 804.340.000
6. Titanic (1997, Paramount) 788.043.700
7. Lo Squalo (1975, Universal) 786.403.900
8. Le docteur Jivago (1965, MGM) 762.191.700
9. L'Exorciste (1973, WB) 678.891.600
10. Blanche neige et les 7 nains (1937, Disney) 669.260.000

quelques films en comparaison:

entre 500 et 430 milioni: Le Parrain, Forrest Gump, Mary Poppins, Le Roi Lion, Grease, Agente 007 Thunderball, Le livre de la Jungle, La belle aux bois dormants.

samedi, 02 mai 2009

Iosephum 3: L'éloge de la conscience

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Rubrique Iosephum

"L'éloge de la conscience" (175 pages - 13 euro - Ed.Cantagalli Sienna), tel est le titre d'un nouveau livre signé du Cardinal Ratzinger-Benoît XVI, qui présente des textes prononcés en Europe durant 10 ans (1991-2000). Le titre se veut être un écho de l'époque de Saint Tomas More et d'Erasme de Rotterdam ( L'éloge de la folie). Des traductions en d'autres langues suivront.

Les thèmes: la conscience, le relativisme, la dialectique entre l'Eglise et l'Etat, la liberté, la défense de la vie, la dignité de la personne humaine, l'avortement, l'euthanasie, la procréation, les interventions du Magistère, le mystère du successeur de Pierre...

images-3.jpgLes grands maîtres de la conscience enchantent ce livre: John Henry Newman, le grand converti du 18ème siècle (ndlr: bientôt béatifié) qui, selon la tradition anglaise, "porte un toast d'abord à la conscience puis au Pape". Saint Augustin qui décrit le coeur de l'homme comme capable de Dieu donc en mesure de connaître et d'adhérer à la vérité. Le Cardinal cite Platon et sa mémoire de l'intériorité et enfin Socrate comme un prophète du Christ.

Pour Benoît XVI, "le Pape n'impose rien de l'extérieur, car sans la conscience il n'y aurait pas d'Eglise. Cette dernière est un service à la conscience, qui est un organe, comme la capacité de parler qui croît et grandit lorsque quelqu'un parle à l'enfant; ainsi la conscience a besoin de quelqu'un d'extérieur à elle-même qui la motive et la rende forte et solide. L'homme est sous la protection de Dieu et le gouvernant illuminé est devenu l'Etat-tyran, de fait totalitaire, qui dispose de la vie des plus faibles, des non-encore nés aux personnes âgées".

En relation à Ponce Pilate et sa célèbre question "qu'est-ce que la Vérité?", certains auteurs pensent qu'il a agit en parfait démocrate, puisque le représentant du pouvoir ne sait pas ce qui est juste et laisse donc la majorité décider. "Un risque de totalitarisme et il faut donc sauver ce qui défini le coeur de la démocratie. Une invitation à ne pas laisser "le ciel qu'aux oiseaux". L'espérance du ciel n'est pas l'ennemi de la fidélité à la terre ( comme le pensait Nietzche), mais le ciel est aussi une espérance pour la terre, même si l'Eglise n'a pas reçu la mission de devenir un Etat sur terre. L'Eglise pose une barrière à la toute puissance de l'Etat, car mieux vaut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes".


Ainsi Socrate et Newman sont des guides et des témoins de la conscience, aux côtés de Saint Thomas More, le chancellier d'Henri VIII qui sacrifia sa vie pour rendre témoignage à la vérité plutôt qu'au pouvoir.

Les deux jambes de la communication

La Maison Blanche communique désormais via Facebook, Twitter ou Myspace par les nouveaux réseaux sociaux d'Internet.

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Les moyens de communications vivent de grands bouleversements. De grands journaux ferment leurs pages et leurs portes par manque de publicité. Le système mis en place durant des années vit une crise profonde. La TV, la Radio et les journaux se basant sur les agences de presse étaient de solides institutions. L'avènement d'Internet a bouleversé la donne: sites Internet, blogs, Youtube, Facebook...Le cycle d'une nouvelle qui était de 24 heures (agence et journal du lendemain) s'est réduit à quelques 6 minutes. Que sera la société de communication de demain ?

Désormais l'information marche avec deux jambes: les médias traditionnels et les nouvelles technologies.

Médias traditionnels:

- tirent leur origine de l'ère industrielle, avec un coût élevé et une large diffusion (masse); l'information est rare et chère; plus intitutionnelle avec importance de la publicité; des grands groupes communiquent au public. Presque aucune interactivité, sauf lettre aux lecteurs ou téléphone en direct à la radio. Le journaliste joue un rôle majeur.

Médias ère digitale:

- gratuité marquée, avec une avalanche d'information et une hyper-rapidité. Interactivité large. Idée de réseau, chaque personne peut devenir son propre "journaliste".

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Pour gérer le fleuve océanique d'information, la professionnalité du journaliste sera d'un grand secours, avec des vertus alliés à une grande éthique du métier: repenser l'information, chercher la vérité, être honnête, creuser profond, ni paresseux ni superficiel, travailler largement sur le terrain aux contacts des personnes...

P.S. L'interactivité est toute relative, car parfois les gens se lâchent devant leurs ordinateurs, entraînant des disputes entres personnes.