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lundi, 29 juin 2009

Le mystère d'Ars

Je reviens d'Ars, le village du Saint Curé, patron des curés de l'univers et des prêtres de France. A l'occasion de l'année sacerdotale voulue par le Pape, Saint Jean Marie Vianney sera proclamé patron de tous les prêtres.

Ars est un petit village, non loin de Lyon. De loin, on n'aperçoit même pas le cloché de l'église et de la basilique, car le village est dans un petit creu. Ars c'est un peu comme Bethléemm ou Nazareth: petit. On a vraiment l'impression que Dieu se plaît à choisir ce qui n'est rien pour faire quelque chose. Ars, c'est aussi en France, le pays des saints.

J'ai eu la chance de prier dimanche 28 juin, lors de l'ordination de 3 diacres (France, Chine et Afrique) et d'un prêtre. Mgr Bagnard, le plus vieil évêque français encore en activité ( nommé par Jean Paul II en 1987 ), y a fondé un séminaire, à la demande du Saint Père. Contre vents et marrés, il a su tenir bon. Il y a même un foyer pour jeunes garçons (ils sont 8 actuellement), qui pensent à la vocation sacerdotale et qui ont choisi de suivre normalement la scolarité mais pour loger ensemble. Un jeune de 15 ans m'a dit sa joie de se lever une demi heure plutôt le matin pour prier, faire la médiation ou l'oraison. Un prêtre ou un chrétien qui ne prie pas avancent les yeux fermés aux mystères de la foi.

Alors que la France a connu une chute vertigineuse des vocations sacerdotales après le Concile Vatican II, des communautés comme les Frères de Saint Jean, Saint Martin, ou la société Saint Jean Marie Vianney donnent à l'Eglise un certain nombre de vocations.

Le prêtre a connu une sérieuse crise d'identité. Le saint Curé permet de la redécouvrir. Le prêtre est l'amoureux de l'Eucharistie, l'ascète du confessional et l'homme de la prière. C'est une vitre derrière laquelle nous pouvons entrevoir la lumière de la présence de Dieu. Certes, le prêtre n'épuise pas à lui seul la mission de l'Eglise. La vocation des laïcs mise en évidence par le Concile Vatican II est capitale pour le renouvellement du monde dans sa dimension temporelle. Nous manquons souvent de laïcs saints dans l'immensenté de la mer du monde, dans ces mutliples domaines.

Benoît XVI a eu la géniale idée de promouvoir une année entière pour les prêtres. Pas directement pour les vocations, mais pour les prêtres eux-mêmes. Etre prêtre, c'est une affaire de coeur finalement. Si l'amour du coeur de Jésus est l'essence de la vocation du prêtre, les fidèles doivent sentir chez le prêtre un coeur qui bat pour eux. Aussi, le secret du prêtre est l'Amour de Dieu pour les âmes. Le coeur du Saint Curé, une précieuse relique, va faire le tour du monde. Alors que Jésus était déjà mort, son coeur a été transpercé par la lance du soldat romain. Il en jaillit du sang et de l'eau. D'un homme mort, a jailli la vie de l'Eglise. Cette dernière vit des heures sombres et difficiles en Occident. Mais la vie de l'Eglise est toujours l'histoire de la puissance d'une minuscule petite graine. C'est la douce puissance du mystère de Dieu.

Aller à Ars, c'est respirer et reprendre souffle pour redécouvrir l'immensité de la vocation du prêtre. Le petit Curé d'Ars le disait bien: "que le mystère du prêtre est quelque chose de grand".

Pourquoi Ecône intéresse les médias ?

Depuis la levée des excommunications, également avec les ordinations de nouveaux prêtres, Ecône bénéficie d'une plus grande couverture médiatique. Pourquoi ? Tentatives d'explications.

Nous fonctionnons ainsi: les contrastes et les polémiques sont porteuses d'intérêts. Cela nous change et nous sort de l'ordinaire plutôt fade. Un petit exemple: après un mois d'absence de notre lieu de résidence, nous voulons savoir si tout a bien fonctionné. Nous demanderons: quelqu'un est-il mort ? y a-t-il eu un accident ? Nous n'allons pas porter immédiatement notre attention vers l'ordinaire qui est plus ennuyeux. L'extraordinaire est captivant. La normalité n'est pas neuve, l'extra-normal est une nouveauté.

Les médias s'appuient sur notre comportement. L'Eglise catholique est fascinante en soi, "Da Vinci Code" et "Anges et Démons" l'ont démontré. S'opposer à elle est "extraordinaire". Souvenons-nous de Mgr Gaillot défiant le Pape et les évêques français. Pour l'an 2000, lors du Jubilé voulu par Jean-Paul II, le voyage du Pape en Terre Sainte a retenu l'attention de la presse mondiale. La canonisation de soeur Faustine (Apôtre de la divine Miséricorde) a passé médiatiquement inaperçu. Ainsi, Mgr Gaillot, Hans Küng ou Ecône excitent l'intérêt.

Ecône, c'est un sujet polémique. L'excommunication était déjà un "gros mot" très émotionnel. S'opposer au Vatican permet donc un fort contraste. Rome retient très justement ses ordinations comme illégitimes. La parole de Rome apporte une "plus value" à ses ordinations. Le fait que le Vatican se soit prononcé sur leur illégitimité et qu'elles aient tout de même eu lieu donne le piment supplémentaire nécessaire. En quelque sorte, Ecône est la suite du feuilleton commencé avec les déclarations de Williamson. (Ses déclarations scandaleuses portaient en elles-même un poid médiatique assez lourd. Le Pape levant l'excommunication à un tel évêque a comme dopé le scandale. Les fuites et la juste programmation de cette interview ont permis au mélange médiatique de fonctionner).

Pour terminer, il est saisissant que Benoît XVI soit décrit comme un Pape traditionnaliste, cherchant à faire un pas vers Ecône. Or, il n'en est rien. Il a simplement mis la clef dans la serrure d'une porte que les intégristes peuvent pousser pour rentrer à la maison. Sans doute que ce grand et magnifique pontificat est plus pour l'histoire et consiste surtout à un pesant travail de restauration en profondeur à l'intérieur même de l'Eglise catholique. En ce sens, il souffre malheureusement d'un déficit médiatique chronique.

 

 

dimanche, 28 juin 2009

Génie de la scène et de la vidéo

Pour le meilleur, Michael Jackson était un génie de la vidéo, de la musique et de la mise en scène. L'histoire retiendra sans doute cela. Pour le pire, laissons cela à la Miséricorde de Dieu vers laquelle il est parti.

mercredi, 24 juin 2009

Nouvelles technologies et fidélité

Prenons cette nouvelle à l'envers, ou dans le bon sens: selon une enquête, les téléphones portables permettraient de découvrir les relations extra-conjugales. Aussi, voilà un bon truc pour rester fidèle: avoir un portable.

Le marketing tend à fidéliser le client et l'audimat l'auditeur. Il n'est pas rare d'entendre un journaliste remercier les télespectateurs d'être restés fidèles: "merci d'avoir choisi la première" entendons-nous à la radio Suisse Romade. Les vendeurs savent quelles astuces utiliser pour garder leurs clients. Une pub dit même : "Coca Cola Always". Les cinémas ont leur carte fidélité, la Migros la carte Cumulus. Ils sont ingénieux et cherchent tous les moyens pour y parvenir.

La fidélité est donc naturelle. Normal que l'Eglise défende l'unité et l'indissolubilité du sacrement du mariage. C'est en quelque sorte son marketing. Une personne vaut bien plus qu'une simple marchandise. La fidélité demande de lutter dans les petites choses. Cela exige de mettre tous les moyens surnaturels avec les sacrements ( messes, prière ensemble et confessions ) et chercher tous les moyens humains à disposition.

L'année sacerdotale porte le titre: Fidélité du Christ, fidélité du prêtre. Voilà deux sacrements, le mariage et l'ordre qui se renforcent l'un l'autre.

Pie XII et la propagande communiste

Article très intéressant de l'agence Zenit: une interview du rédacteur en chef de l'Osservatore Romano à propos de la légende noire du Pape Pie XII.

mardi, 23 juin 2009

Un autre monde existe

Dieu ne voit pas comme les hommes, il ne regarde pas les apparences, car il sonde les reins et les coeurs. Nous cherchons la postion sociale, le prestige, l'approbation des autres, le succès, le gain maximum, la beauté, l'intelligence... Lorsque ces choses ne sont plus sur notre horizon, la vie semble perdre toute valeur. Les embryons malades seront supprimés, les malades chercheront l'euthanasie.

Or, un monde surnaturel existe réellement. Son horizon est celui de la foi, la vie éternelle, le bonheur absolu et définitif. Les valeurs sont renversées. On parle alors d'état de grâce, de sainteté, de vérité, de justice, de béatitude, de filiation divine, de prière. "Bienheureux les pauvres, le Royaume des cieux est à eux, bienheureux ceux qui pleurent, ils seront consolés". Le péché est alors le drame, le cancer, la ruine, la déstruction, le vrai malheur pour la vie de l'âme.

Ces deux mondes ne s'excluent pas, mais la vie de la foi prime sur la vie naturelle. Les laïcs sont invités à construire ce monde à partir de la vie éternelle. "La grâce ne supprime pas la nature, mais la guérit, la perfectionne et la mène à sa perfection" disait Saint Thomas d'Aquin. Les religieux sont les témoins que le monde surnaturel est le plus important. Ils anticipent la vie éternelle et ouvrent les fenêtres pour que nous contemplions le ciel. Les prêtres donnent la vie de la grâce et les sacrements.

L'Evangile de ce matin nous précisait: "Large est le chemin qui mène à la perdition et beaucoup s'y engagent. Etroit et resséré le chemin qui mènent vers la vie et peu le gravisse". Sur ce chemin de croix, la Vierge Marie ne nous y laisse jamais seul, et tous les saints l'accompagnent. Si nous avons l'impression d'être parfois seul, que le Christ nous redonne l'espérance et la force pour gravir le chemin qui mène vers la vie et la sainteté, seul biens éternels.

lundi, 22 juin 2009

La sainteté des prêtres

Relisant quelques textes du dernier Pape canonisé, Saint Pie X, il est frappant de constater son exhortation à la méditation quotidienne des vérités éternelles ( Haerent Animo - 4 août 1908 ). Le saint Pape d'inviter les prêtres à prier chaque jour, à s'exercer chaque soir à un examen de conscience, à tirer profit de l'oraison mental et avoir comme fidèles amis des bons livres. Pour lui, les prêtres doivent être des modèles et leur rôle est fondamental pour le renouvellement de tout le peuple chrétien.

Le Saint Curé d'Ars et le Padre Pio restent ainsi des exemples pour revivifier l'identité des prêtres: disponible et zélé pour la confession, célébrant la Messe comme l'Eglise le demande, êtant avec les malades et les mourants pour enseigner la vérité qui sauve et la doctrine de l'Eglise.

Le Pape Benoît XVI a parfaitement compris l'importance de cette année sacerdotale pour un profond renouveau de toute l'Eglise.

CITE DU VATICAN, 21 JUI 2009 (VIS).

Le Saint-Père a rencontré en l'église San-Pio de Pietralcina, les prêtres, religieux et religieuses et quelques jeunes réunis à San Giovanni Rotondo. Après un moment d'adoration dans la chapelle du Saint Sacrement, Benoît XVI s'est adressé à l'assistance en évoquant les prêtres et, en particulier, l'Année sacerdotale dédiée à saint Jean-Marie Vianney en disant que si le Curé d'Ars "à une époque tourmentée et difficile, a cherché, par tous les moyens, à faire redécouvrir à ses paroissiens la signification et la beauté du sacrement de pénitence, pour Padre Pio, le soin des âmes et la conversion des pécheurs furent un désir ardent qui le consuma jusqu'à sa mort. Combien de personnes ont changé de vie grâce à son patient ministère sacerdotale! Combien d'heures a-t-il passé dans le confessionnal!... Le sacrement de pénitence doit être mieux mis en valeur et les prêtres ne devraient jamais se résigner à voir leurs confessionnaux déserts, ni se limiter à constater la désaffection des fidèles pour cette extraordinaire source de sérénité et de paix".
 
Parmi les enseignements de la vie de Padre Pio, le Pape a souligné "la valeur et la nécessité de la prière... point fondamental non seulement pour la spiritualité du prêtre mais aussi pour celle de tout chrétien, et encore plus pour la vôtre, chers religieux et religieuses, choisis pour suivre de plus près le Christ par la pratique des vœux de pauvreté, chasteté et obéissance. On peut parfois se décourager face à l'affaiblissement puis à l'abandon de la foi dans nos sociétés sécularisées -a-t-il observé-. Il faut sûrement trouver de nouveaux canaux pour communiquer la vérité évangélique aux hommes et aux femmes d'aujourd'hui, mais puisque le contenu essentiel de l'annonce chrétienne reste toujours le même, il faut revenir à sa source originaire, à Jésus-Christ qui est le même hier, aujourd'hui et toujours".

dimanche, 21 juin 2009

Sondage sous la loupe

Le recours au sondage est quotidien dans les médias. Le Cavaliere, propriétaire d'un institut de sondage y a recours pour sa politique, ce qui expliquerait sa longévité au gouvernement. Commander un sondage est très coûteux, aussi Silvio Berlusconi n'a pas de problème financier. Pour nous, apprécier la qualité d'un sondage est capital.

Petit exemple avec celui du Matin Dimanche du 21 juin 2009 pour la succesion de Pascal Couchepin. Le titre:

Le choix des Suisses: une libérale-radicale mais pas forcément latine.

Certaines données sont essentielles: - la marge d'erreur - le nombre des sondés - les questions - le nombre de non-réponse - le nombre d'indécis - l'origine de la commande du sondage et la firme qui l'a réalisé. Ce sont enfin Le Matin Dimanche et le Sonntag Zeitung qui ont commandé cette petite enquête auprès de l'Institut Isopublic entre le 17 et le 19 juin 2009.

La marge d'erreur est de 4,1%. 600 personnes sur les trois régions linguistiques ont été intérogées ( on ignore le mode: par téléphone ? par mail ? ).

3 questions ont été posées:

- Le successeur doit-il venir forcément venir de Romandie ou du Tessin? : 12,4% ne sait pas ( 41,7% forcément; 45,9% pas forcément )

- Pensez-vous que le successeur doit être une femme ? Plus la compétence: 32,1% ( 21,9 % homme; 42% femme, 4% ne sait pas )

- A quel parti le siège de Couchepin doit-il revenir ? 23,3% radical, 31 ,8 ne sait pas, 5,8% c'est la personne.

Les chiffres ne parlent pas. L'intérprétation est dès lors capitale. C'est là que le bas blesse.

Pour la première question: si 12,4 % ne sait pas ( avec 4% d'erreur ), cela peut faire 16%. L'écart entre 41,7 % et 45,9 % est beaucoup trop faible ( à peine plus que 4%). Aussi, il est impossible de prendre une option.

Seconde question : 32,1 % opte pour la compétence. Dès lors, on ne peut pas opter pour le choix absolu d'une femme.

Troisième question: 31,8% ne sait pas alors que 23,3 % ne sait pas. Idem, on ne peut pas affirmer que la Suisse serait pour un radical.

Autre lecture possible: La Suisse ne sait pas qui élire au Conseil fédéral, mais pense que la compétence compte plus que la personne.

Ce sondage compte enfin que 600 personnes sur l'ensemble de la Suisse, ce qui est beaucoup trop faible.

Conclusion: on ne peut en aucun cas se fier à ce résultat qui est le fruit d'un choix propre au Matin Dimanche. De plus, le Conseil fédéral est élu par l'Assemblée fédérale et non pas le peuple. Le but des journaux du dimanche, qui sont très lus, est de peser socialement ou de mettre la pression dans l'élection. Cela n'est qu'une opinion publiée, qui ne reflète pas l'opinion publique. Les médias décident de l'agenda public, des thèmes sur lesquels nous allons parler. Ils n'ont pas tant de pouvoir quant aux réponses à donner ( Ils pèsent sur "le quoi parler" et moins le "que ou comment penser" ). Il est parfaitement légitime qu'ils cherchent à peser sur cette élection, mais il est simplement bon de le savoir.

 

Plaidoyer pour la Messe de Paul VI

Le motu proprio de Benoît XVI pour la liberté du rite romain sous sa forme extraordinaire ( du bienheureux Jean XXIII ou de Saint Pie V ) est un coup de génie.

Ceci dit, la Réforme liturgique ne saurait être remise en cause, sauf hélas dans son application. Comment ne pas voir dans les lectures en langues vernaculaires un don de Dieu ? La foi naît de l'écoute dit Saint Paul. Entendre la Parole de Dieu dans sa propre langue est un des fruits du passage de l'Esprit Saint dans son Eglise, comme une nouvelle Pentecôte. La liturgie de Paul VI est une des fruits du renouveau biblique. La prière de fidèles est un dévellopement de la liturgie romaine qui permet de valoriser la sacerdoce baptismale et la vocation des laïcs. La procession des offrandes est aussi une belle évolution. L'enrichissement des prières eucharistiques permet aussi d'avoir une très belle prière eucharistique n°IV, plus orientale, sous forme circulaire, avec un accent mis sur la Création. La prière "pour tous les hommes qui te cherchent avec droiture" correspond aussi à la volonté du bienheureux Jean XXIII de s'adresser à tous les hommes de bonne volonté. Cette prière clôture la prière pour toute l'Eglise sous forme concentrique et circulaire.

C'est bien d'une explication plus claire et plus théologique dont nous avons besoin pour goûter au renouveau liturgique. Aussi, le Pape Benoît XVI est parfois récupéré par une lecture trop étroite, disons trop traditionaliste. On arrive ainsi à faire de lui le porte drapeau d'un conservatisme étroit et traditionaliste, ce qu'il n'est pas. La forme ordinaire du rite romain reste donc la forme privilégiée de l'Eglise dans le monde de ce temps. Ceci dit, le Messe tridentine est une richesse de l'Eglise qui va enrichir toute l'Eglise dans la façon de comprendre et de célébrer la Messe selon la volonté de Paul VI. Cette forme n'est pas pas une rupture de Tradition. Puisse donc ces deux formes de l'unique rite romain permettrent un mutuel enrichissement pour l'unité dans la diversité.

vendredi, 19 juin 2009

Vêpres avec Benoît XVI

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Le site Internet

Dans une basilique pleine, le Pape a inauguré l'Année sacerdotale en la Solennité du Sacré Coeur de Jésus. Liturgie romaine très belle, Vêpres solennelles, adoration eucharistique, bénédiction du Saint Sacrement, vénération des reliques du coeur du Saint curé d'Ars et silence très prenant furent les moments marquant de cette très profonde et belle cérémonie. Ce fut  une  prière historique par la qualité du silence et de l'adoration, tout à l'image de ce pontificat marqué par l'intériorité et la profondeur. Demain 20 juin, fête du Coeur Immaculée de Marie.

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Don Sixto (Costa Rica), Don Dominique, Don German (Chili et Colombie) et Don Sergio (Espagne)

« Pour nous aussi, chers prêtres, vaut l'appel à la conversion et au recours à la Miséricorde Divine, et nous devons également adresser avec humilité cette demande unanime et incessante au Cœur de Jésus pour qu'il nous préserve du terrible risque d'abîmer ceux que nous sommes tenus de sauver ».

"Le sacerdoce est l'amour du Coeur de Jésus"

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Même les limites humaines doivent conduire au Cœur du Christ

Ouverture de l’Année sacerdotale : Homélie de Benoît XVI

ROME, Vendredi 19 juin 2009 (ZENIT.org) - « Même nos carences, nos limites, nos faiblesses doivent nous reconduire au Cœur de Jésus », déclare Benoît XVI aux prêtres du monde entier.

Le pape Benoît XVI a présidé ce soir les secondes vêpres du Sacré-Cœur de Jésus, en la basilique Saint-Pierre, en la Journée mondiale de sanctification des prêtres, et à l'occasion de l'ouverture de l'Année sacerdotale, qui coïncide avec le 150e anniversaire de la naissance au ciel de Saint-Jean-Marie Vianney.

La célébration a été précédée, à 17 h 30 par l'intervention de Mgr Mauro Piacenza, secrétaire de la Congrégation pour le clergé, puis par l'accueil de la relique du cœur du saint curé d'Ars, apportée en procession de la chapelle de la Pietà à l'autel de la Confession puis à la chapelle du Chœur. Le cardinal archiprêtre de la basilique vaticane, Angelo Comastri a conduit la procession, accompagné du préfet de la Congrégation pour le clergé, le cardinal Claudio Hummes, et par Mgr Guy Bagnard, évêque de Belley-Ars. Benoît XVI est venu se recueillir devant la relique avant de prier à voix haute et de présider les vêpres. L'adoration eucharistique a suivi cette célébration.

Le pape a souligné ce que signifie le signe du Cœur du Christ en disant : « Le cœur de Dieu frémit de compassion ! Aujourd'hui, en cette solennité du Sacré Cœur de Jésus, l'Eglise offre ce mystère à notre contemplation, le mystère du cœur d'un Dieu qui s'émeut et qui déverse tout son amour sur l'humanité ».

Pour le pape, dans l'Ancien Testament en effet il s'agit d'un « amour mystérieux qui (...) ne se résigne pas devant l'ingratitude ni devant le refus du peuple qu'il s'est choisi ; au contraire, avec une infinie miséricorde, il envoie dans le monde son Fils unique, afin qu'il prenne sur lui le destin de l'amour détruit ; afin qu'en étant vainqueur du pouvoir du mal et de la mort il puisse restituer la dignité d'enfants aux êtres humains rendus esclaves du péché ».

Or, « tout ceci à un prix élevé : le Fils unique du Père s'immole sur la croix », rappelle le pape en citant le récit du « coup de lance » en saint Jean.

« Chers frères et soeurs, a invité le pape, arrêtons-nous ensemble pour contempler le Cœur transpercé du Crucifié (...). Dans le Cœur de Jésus, s'exprime le noyau essentiel du christianisme ; dans le Christ, nous a été révélée et donnée toute la nouveauté révolutionnaire de l'Evangile : l'Amour qui nous sauve et nous fait vivre déjà dans l'éternité de Dieu ».

Le pape a insisté sur la réponse à l'appel du Cœur du Christ : « Son Cœur divin appelle alors notre cœur ; il nous invite à sortir de nous-mêmes, à abandonner nos sécurités humaines pour nous confier en lui, et, en suivant son exemple, à faire de nous-mêmes un don d'amour sans réserve ».

Le pape a cité cette « affirmation belle et émouvante » du curé d'Ars, « rapportée par le Catéchisme de l'Eglise catholique » : « Le sacerdoce, c'est l'amour du Cœur de Jésus » (n. 1589).

« Comment ne pas rappeler avec émotion que de ce Coeur a jailli directement le don de notre ministère sacerdotal », a demandé le pape.

C'est pourquoi il a renouvelé l'exhortation de la Lettre pour l'Année sacerdotale (cf. Zenit du 18 juin 2009) : « A l'exemple du saint curé d'Ars - c'est ainsi que je conclu ma lettre - laissez-vous conquérir par Lui et vous serez vous aussi, dans le monde d'aujourd'hui, des messagers d'espérance, de réconciliation et de paix ».

Le pape insiste sur la responsabilité pastorale du prêtre : «  C'est lui en effet qui nous appelle à rompre le pain de son amour pour remettre les péchés et pour guider le troupeau en son nom. C'est justement pour cela que nous ne devons jamais nous éloigner de la source de l'Amour qui est son Cœur transpercé sur la croix ».

« Même nos carences, nos limites, nos faiblesses doivent nous reconduire au Cœur de Jésus », insiste Benoît XVI.

Et d'ajouter : « Pour nous aussi, chers prêtres, vaut l'appel à la conversion et au recours à la Miséricorde Divine, et nous devons également adresser avec humilité cette demande unanime et incessante au Cœur de Jésus pour qu'il nous préserve du terrible risque d'abîmer ceux que nous sommes tenus de sauver ».

« Dans l'adoration eucharistique, qui suivra la célébration des vêpres, nous demanderons au Seigneur d'enflammer le cœur de chaque prêtre de cette « charité pastorale » capable d'assimiler son « moi » personnel à celui de Jésus prêtre, de façon à pouvoir l'imiter dans le don de soi le plus complet.

Le pape a conclu en confiant l'année sacerdotale à la Vierge Marie en disant notamment : « Que la Sainte Vierge, notre mère, nous accompagne pendant l'Année sacerdotale que nous commençons aujourd'hui, afin que nous puissions être des guides solides et éclairés pour les fidèles que le Seigneur confie à nos soins pastoraux. Amen ! »

Le Cardinal Schönborn est un Pasteur

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A l'aube de l'année sacerdotale, le Cardinal Schönborn a transmis une pétition au Cardinal Hummes réclamant l'abolition du célibat obligatoire des prêtres. L'ami de Ratzinger a aussi joué un rôle dans l'affaire de la nomination de Wagner comme évêque auxiliaire de Linz. Certains commencent à douter de sa fidélité envers l'Eglise. Pourtant, il a clairement affirmé qu'il ne partageait pas toutes les demandes de la pétition, raison pour laquelle il a ajouté une note personnelle. Il assure qu'il est important qu'à Rome, on sache ce que certains pensent. Et le cardinal Schönborn précise avoir accepté de remettre cette demande de laïcs revendiquant l'abolition du célibat des prêtres :

"J'avais promis à cette initiative de laïcs de remettre personnellement leur requêt. C'est ce que j'ai fait en remettant le tout au cardinal Hummes avec ma lettre d'accompagnement (...) Je l'ai prié (...) de lire le document avec attention -même si je ne suis personnellement pas d'accord avec certaines conclusions de cette initiative ce que j'ai dit ouvertement - parce que je crois qu'il est important qu'on connaisse à Rome la position d'une partie de nos laïcs à propos de certaines préoccupations de l'Eglise.

Deux communautés qui s'ignorent divisent l'unique bien du Seigneur et la tunique sans coutures souffre apparament de déchirures graves et sérieuses. Triste sort pour son Unité. Il n'est jamais facile de tisser des liens pour s'apprivoiser.

Aussi chapeau à ce grand Cardinal, promis à un brillant avenir selon les dire du Cardinal Georges Cottier au moment même de sa création comme  Cardinal (1998). Il est comme un roseau qui plie mais ne cède pas, tout en finesse avec la force de la douceur. L'Eglise cherche a parlé avec les intégristes, raison pour laquelle le Pape a très justement levé l'excommunication, sans pour autant partager toutes leurs positions. "Que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite "n'est simplement pas l'attitude de l'Eglise qui cherche l'Unité du troupeau du Seigneur. Cela s'appelle la prudence pastorale. Un Pasteur ne peut pas se désintéresser ni des traditionalistes ni des progressistes. Ce qu'on accorde aux uns ne peut pas être nié aux autres.

L'archevêque de Vienne a encore précisé:

"Nous avons été invités - et il est important de le souligner, parce qu'il s'est agit d'une rencontre très cordiale, très fraternelle ; nous n'avons pas été convoqués à Rome mais il nous a été demandé une confrontation sur la situation de l'Église en Autriche, et plus particulièrement dans le diocèse de Linz".

"Home" de Yann Arthus-Bertrand

* Nous vivons une période cruciale. Les scientifiques nous disent que nous avons 10 ans pour changer nos modes de vie, éviter d'épuiser les ressources naturelles et empêcher une évolution catastrophique.

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Les images sont absolument superbes. J'ai admiré la terrible et tragique beauté de notre splendide planète bleue. Le commentaire transpire de poésie et toutes les scènes sont vues d'en haut, depuis le ciel. Mais un certain néo-credo écologique fait penser à une nouvelle religion: "Convertissez-vous et vous vivrez", changez de comportements et vous sauverez la planète. L'écologie devient le salut de l'humanité qui marche vers l'enfer du réchauffement. Cette néo-religion déploie pourtant la puissance de la culpabilisation et Feueurbach, philosophe allemand pourrait alors subitement avoir raison: "Dieu est une projection et une invention humaine pour répondre aux angoisses". Les idéologies sont souvent des religions de substitution. Ce que l'homme met en tout premier dans sa vie, telle serait la première définition d'une religion.

Pour le christianisme, l'homme est le sommet de la Création, crée à l'image et à la ressemblance de Dieu, appelé à croître et se multiplier. La natalité n'est en aucun cas un danger pour l'humanité. Ce sont aussi les contraceptifs chimiques qui envahissent les eaux, touchant même la fertilité humaine et celles des espèces. C'est bien d'une "homologie globalisé" ou d'une écologie humaine dont nous avons besoin. Après le visionnement de ce film, les premières pages de la Genèse, tout premier livre de la Bible, reste parfaitement actuelles pour une éthique écologique: " Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre... Dieu vit que cela était bon". Le péché fut la première pollution de l'histoire et le salut vient des Juifs. Le péché reste la source de toutes les pollutions dont souffrent nos biographies. La terre reste un pont qui mène vers le ciel, la vie éternelle promise par le Christ, vrai Dieu et vrai homme.

images.jpgSolar Impulse, le projet dynamique et énergétique de Bertrand Piccard devient dès lors magnifique, enthousiasment et génial.

L'écologie est un enjeu majeur pour notre génération, sans qu'elle devienne un nouveau communisme, comme avertit Vaclav Havel. L'écrivain, poète et pilote Antoine de Saint Exupéry l'avait déjà magnifiquement résumé: "nous ne reçevons pas la terre en héritage, nous l'empruntons aux générations futures".

 

* Ce film Home aurait contribué au "succès" des Verts dont Daniel Kohn Bendit lors des dernière élections européennes. Ils ont en effet une bonne stratégie de communication.

Benoît XVI: Encyclique "Caritas in veritate"

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Prophétie de l'écroulement du système économique

En 1985, le Cardinal Ratzinger avait déjà prévu la crise actuelle. Dans un discours "Market economy and Ethics" ( le marché économique et l'éthique ),  article publié ensuite dans la Revue Communio, il prophétisait:

- un système économique détaché de l'éthique et donc de la religion (l'éthique étant généré par elle) n'est pas en mesure de se concentrer sur le bien commun. Il est destiné à l'écroulement.

C'est ce qu'affirme l'hebdomadaire italien "Tempi" (18 juin 2009). Le futur souverain pontife s'était exprimé lors d'une intervention au Symposium "Chiesa ed economia in dialogo" (Eglise et économie en dialogue ).

La prochaine enclique sociale "la charité dans la vérité" s'est fait attendre durant de long mois. Elle est finalement annoncée pour la Solennité de Saint Pierre et Paul du 29 juin. Le Pape avait déjà expliqué les raisons du "retard" de sa publication: afin d'être pris au sérieux, la crise économique demande des réponses crédibles et précises (rencontre de janvier 2009 avec des prêtres du diocèse de Rome).

Entre la chute du Mur de Berlin et la chute du communisme, l'écroulement du capitalisme sauvage et la demande de Benoît XVI à Israël de faire tomber le mur, l'Eglise catholique, par le seul poid de la vérité, peut abattre sans effusion de sang les injustices qui minent toutes les sociétés.

jeudi, 18 juin 2009

Année Sacerdotale: Lettre aux prêtres de Benoît XVI

images.jpgLETTRE AUX PRETRES

CITE DU VATICAN, 18 JUI 2009 (VIS). Aujourd'hui a été rendue publique la lettre que Benoît XVI adresse à tous les prêtres, à la veille de l'ouverture de l'Année sacerdotale à l'occasion du 150 anniversaire de la mort du Curé d'Ars. Demain après-midi, solennité du Sacré Cœur, il l'ouvrira officiellement par les secondes vêpres célébrée en la Basilique vaticane. Voici ce texte papal:

Pour un renouvellement

"L'Année sacerdotale...veut contribuer à promouvoir un engagement de renouveau intérieur de tous les prêtres afin de rendre plus incisif et plus vigoureux leur témoignage évangélique dans le monde d'aujourd'hui. Le Sacerdoce, c'est l'amour du cœur de Jésus, avait coutume de dire le Saint Curé d'Ars. Cette expression touchante nous permet avant tout d'évoquer avec tendresse et reconnaissance l'immense don que sont les prêtres non seulement pour l'Eglise, mais aussi pour l'humanité elle-même. Je pense à tous ces prêtres qui présentent aux fidèles chrétiens et au monde entier l'offrande humble et quotidienne des paroles et des gestes du Christ, s'efforçant de lui donner leur adhésion par leurs pensées, leur volonté, leurs sentiments et le style de toute leur existence. Comment ne pas mettre en évidence leurs labeurs apostoliques, leur service inlassable et caché, leur charité ouverte à l'universel ? Et que dire de la courageuse fidélité de tant de prêtres qui, bien que confrontés à des difficultés et à des incompréhensions, restent fidèles à leur vocation, celle d'amis du Christ, qui ont reçu de lui un appel particulier, ont été choisis et envoyés?".

La souffrance des prêtres

"Je porte moi-même encore vivant dans mon cœur le souvenir du premier curé auprès de qui j'ai exercé mon ministère de jeune prêtre. Il m'a laissé l'exemple d'un dévouement sans faille à son service pastoral, au point de trouver la mort alors qu'il allait porter le viatique à un malade grave. Me viennent encore à la mémoire les innombrables confrères que j'ai rencontrés et que je continue à rencontrer, même au cours de mes voyages pastoraux en divers pays, tous généreusement engagés dans l'exercice quotidien de leur ministère sacerdotal. Mais l'expression utilisée" par saint Jean-Marie Vianney "évoque aussi le Cœur transpercé du Christ et la couronne d'épines qui l'entoure. Et notre pensée se tourne alors vers les innombrables situations de souffrance dans lesquelles sont plongés bien des prêtres, soit parce qu'ils participent à l'expérience humaine de la douleur dans ses multiples manifestations, soit parce qu'ils sont incompris par ceux qui bénéficient de leur ministère : comment ne pas nous souvenir de tant de prêtres bafoués dans leur dignité, empêchés d'accomplir leur mission, parfois même persécutés jusqu'au témoignage suprême du sang?"

Infidélité de certains

"Il existe aussi malheureusement des situations, jamais assez déplorées, où l'Eglise elle-même souffre de l'infidélité de certains de ses ministres. Et c'est pour le monde un motif de scandale et de refus. Ce qui, dans de tels cas peut être surtout profitable pour l'Église, ce n'est pas tant la pointilleuse révélation des faiblesses de ses ministres, mais plutôt une conscience renouvelée et joyeuse de la grandeur du don de Dieu, concrétisé dans les figures splendides de pasteurs généreux, de religieux brûlant d'amour pour Dieu et pour les âmes, de directeurs spirituels éclairés et patients. A cet égard, les enseignements et les exemples de saint Jean-Marie Vianney peuvent offrir à tous un référence forte: le Curé d'Ars était très humble, mais il avait conscience, comme prêtre, d'être un don immense pour son peuple.

L'homme des sacrements

Un bon pasteur -disait-il-, un pasteur selon le cœur de Dieu, c'est là le plus grand trésor que le bon Dieu puisse accorder à une paroisse, et un des plus précieux dons de la miséricorde divine. Il parlait du sacerdoce comme s'il ne réussissait pas à se convaincre de la grandeur du don et de la tâche confiés à une créature humaine: Oh ! que le prêtre est quelque chose de grand! S'il se comprenait, il mourrait... Dieu lui obéit: Il dit deux mots et Notre Seigneur descend du ciel à sa voix et se renferme dans une petite hostie! Et, pour expliquer à ses fidèles l'importance des sacrements, il disait: Si nous n'avions pas le sacrement de l'ordre, nous n'aurions pas Notre Seigneur. Qui est-ce qui l'a mis là, dans le tabernacle? Le prêtre. Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie? Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus-Christ? Le prêtre, toujours le prêtre. Et si cette âme vient à mourir à cause du péché, qui la ressuscitera, qui lui rendra le calme et la paix? Encore le prêtre. Après Dieu, le prêtre c'est tout. Le prêtre ne se comprendra bien que dans le ciel. Ces affirmations, jaillies du cœur sacerdotal du saint curé, peuvent nous sembler excessives. Elles manifestent toutefois en quelle haute considération il tenait le sacrement du sacerdoce. Il semblait submergé par le sentiment d'une responsabilité sans bornes: Si l'on comprenait bien le prêtre sur la terre, on mourrait non de frayeur, mais d'amour. Sans le prêtre, la mort et la passion de Notre Seigneur ne serviraient de rien. C'est le prêtre qui continue l'œuvre de rédemption, sur la terre. A quoi servirait une maison remplie d'or, si vous n'aviez personne pour ouvrir la porte? Le prêtre a la clef des trésors célestes. C'est lui qui ouvre la porte, il est l'économe du Bon Dieu, l'administrateur de ses biens. Laissez une paroisse vingt ans sans prêtre: on y adorera les bêtes. Le prêtre n'est pas prêtre pour lui, il est pour vous".

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L'Amour de la paroisse

"Il était arrivé au petit village d'Ars, prévenu par son évêque qu'il y aurait trouvé une situation religieuse précaire: Il n'y a pas beaucoup d'amour de Dieu dans cette paroisse, vous l'y mettrez. Il était donc pleinement conscient qu'il devait y aller pour y incarner la présence du Christ, témoignant de sa tendresse salvifique: Mon Dieu, accordez-moi la conversion de ma paroisse. Je consens à souffrir ce que vous voulez tout le temps de ma vie! C'est par cette prière qu'il commença sa mission. Le Saint Curé se consacra à la conversion de sa paroisse de toutes ses forces, donnant la première place dans ses préoccupations à la formation chrétienne du peuple qui lui était confié. Chers frères dans le sacerdoce, demandons au Seigneur Jésus la grâce de pouvoir apprendre nous aussi la méthode pastorale de saint Jean-Marie Vianney! Ce que nous devons apprendre en tout premier lieu c'est sa totale identification à son ministère. En Jésus, Personne et Mission tendent à coïncider car toute son action salvifique était et est expression d'un Moi filial qui, de toute éternité, se tient devant le Père dans une attitude de soumission pleine d'amour à sa volonté. Dans une humble mais réelle analogie, le prêtre lui aussi doit tendre à cette identification. Il ne s'agit pas évidemment d'oublier que l'efficacité substantielle du ministère demeure indépendante de la sainteté du ministre. Mais on ne peut pas non plus ignorer l'extraordinaire fécondité produite par la rencontre entre la sainteté objective du ministère et celle, subjective, du ministre. Le Curé d'Ars se livra immédiatement à cet humble et patient travail d'harmonisation entre sa vie de ministre et la sainteté du ministère qui lui était confié, allant jusqu'à décider d'habiter matériellement dans son église paroissiale: A peine arrivé, il choisit l'église pour être sa demeure. Il entrait dans l'église avant l'aube et il n'en sortait qu'après l'angélus du soir. C'est là qu'il fallait le chercher si l'on avait besoin de lui, peut-on lire dans sa première biographie. La pieuse exagération du dévoué hagiographe ne doit pas nous induire à négliger le fait que le Saint Curé sut aussi habiter activement tout le territoire de sa paroisse. Il rendait visite de manière systématique à tous les malades et aux familles, organisait des missions populaires et des fêtes patronales, recueillait et administrait des dons en argent pour ses œuvres charitables et missionnaires, embellissait son église en la dotant d'objets sacrés, s'occupait des Orphelines de la Providence (un Institut qu'il avait fondé) et de leurs éducatrices, s'intéressait à l'éducation des enfants, créait des confréries et invitait les laïcs à collaborer avec lui".

Amour de la Messe et du Confessional

"Son exemple me pousse à évoquer les espaces de collaboration que l'on doit ouvrir toujours davantage aux fidèles laïcs, avec lesquels les prêtres forment l'unique peuple sacerdotal et au milieu desquels, en raison du sacerdoce ministériel, ils se trouvent " pour les conduire tous à l'unité dans l'amour s'aimant les uns les autres d'un amour fraternel, rivalisant d'égards entre eux. Il convient de se souvenir, dans ce contexte, comment le Concile Vatican II encourageait chaleureusement les prêtres à reconnaître sincèrement et à promouvoir la dignité des laïcs et la part propre qu'ils prennent dans la mission de l'Eglise. Ils doivent écouter de bon cœur les laïcs, en prenant fraternellement en considération leurs désirs, et en reconnaissant leur expérience et leur compétence dans les divers domaines de l'activité humaine, afin de pouvoir discerner avec eux les signes des temps. Le Saint Curé enseignait surtout ses paroissiens par le témoignage de sa vie. A son exemple, les fidèles apprenaient à prier, s'arrêtant volontiers devant le tabernacle pour faire une visite à Jésus Eucharistie. On n'a pas besoin de tant parler pour bien prier, leur expliquait le Curé. On sait que le bon Dieu est là, dans le saint Tabernacle. On lui ouvre son cœur, on se complaît en sa présence. C'est la meilleure prière, celle-là. Il les exhortait: Venez à la communion, venez à Jésus, venez vivre de lui, afin de vivre pour lui. C'est vrai, vous n'en êtes pas dignes, mais vous en avez besoin! Cette éducation des fidèles à la présence eucharistique et à la communion revêtait une efficacité toute particulière, quand les fidèles le voyaient célébrer le saint sacrifice de la messe. Ceux qui y assistaient disaient " qu'il n'était pas possible de voir un visage qui exprime à ce point l'adoration. Il contemplait l'hostie avec tant d'amour. Toutes les bonnes œuvres réunies -disait-il- n'équivalent pas au sacrifice de la messe, parce qu'elles sont les œuvres des hommes, et la sainte messe est l'œuvre de Dieu. Il était convaincu que toute la ferveur de la vie d'un prêtre dépendait de la messe: La cause du relâchement du prêtre, c'est qu'on ne fait pas attention à la messe! Hélas! Mon Dieu! qu'un prêtre est à plaindre quand il fait cela comme une chose ordinaire! Et il avait pris l'habitude, quand il célébrait, d'offrir toujours le sacrifice de sa propre vie: Oh! qu'un prêtre fait bien de s'offrir à Dieu en sacrifice tous les matins. Cette identification personnelle au sacrifice de la Croix le conduisait d'un seul mouvement de l'autel au confessionnal. Les prêtres ne devraient jamais se résigner à voir les confessionnaux désertés ni se contenter de constater la désaffection des fidèles pour ce sacrement. Au temps du Curé d'Ars, en France, la confession n'était pas plus facile ni plus fréquente que de nos jours, compte tenu du fait que la tourmente de la Révolution avait étouffé pendant longtemps la pratique religieuse. Mais il s'est efforcé, de toutes les manières, par la prédication, en cherchant à persuader par ses conseils, à faire redécouvrir à ses paroissiens le sens et la beauté de la pénitence sacramentelle, en montrant comment elle est une exigence intime de la présence eucharistique. Il sut ainsi donner vie à un cercle vertueux. Par ses longues permanences à l'église, devant le tabernacle, il fit en sorte que les fidèles commencent à l'imiter, s'y rendant pour rendre visite à Jésus, et qu'ils soient en même temps sûrs d'y trouver leur curé, disponible pour l'écoute et le pardon. Par la suite, la foule croissante des pénitents qui venaient de la France entière, le retint au confessionnal jusqu'à 16 heures par jour. On disait alors qu'Ars était devenu le grand hôpital des âmes. La grâce qu'il obtenait pour la conversion des pécheurs était si puissante qu'elle allait à leur recherche sans leur laisser un moment de répit, dit le premier biographe. C'est bien ce que pensait le Saint Curé quand il disait: Ce n'est pas le pécheur qui revient à Dieu pour lui demander pardon mais c'est Dieu lui-même qui court après le pécheur et qui le fait revenir à lui. Ce bon sauveur est si rempli d'amour pour nous qu'il nous cherche partout!".
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Le Pardon de Dieu

"Nous tous, prêtres, nous devrions réaliser que les paroles qu'il mettait dans la bouche du Christ nous concernent personnellement: Je chargerai mes ministres de leur annoncer que je suis toujours prêt à les recevoir, que ma miséricorde est infinie. Du saint Curé d'Ars, nous pouvons apprendre, nous prêtres, non seulement une inépuisable confiance dans le sacrement de la pénitence au point de nous inciter à le remettre au centre de nos préoccupations pastorales, mais aussi une méthode pour le dialogue de salut qui doit s'établir en lui. Le Curé d'Ars avait une manière différente de se comporter avec les divers pénitents. Celui qui s'approchait de son confessionnal attiré par un besoin intime et humble du pardon de Dieu, trouvait en lui l'encouragement à se plonger dans le torrent de la divine miséricorde qui emporte tout dans son élan. Et si quelqu'un s'affligeait de sa faiblesse et de son inconstance, craignant les rechutes à venir, le Curé lui révélait le secret de Dieu par une expression d'une touchante beauté: "Le Bon Dieu sait toutes choses. D'avance, il sait qu'après vous être confessé, vous pécherez de nouveau et cependant il vous pardonne. Quel amour que celui de notre Dieu qui va jusqu'à oublier volontairement l'avenir pour nous pardonner! A celui qui, à l'inverse, s'accusait avec tiédeur et de manière presque indifférente, il offrait, par ses larmes, la preuve de la souffrance et de la gravité que causait cette attitude abominable. Je pleure de ce que vous ne pleurez pas, disait-il. Encore, si le bon Dieu n'était si bon, mais il est si bon. Faut-il que l'homme soit barbare pour un si bon Père. Il faisait naître le repentir dans le cœur des tièdes, en les obligeant à voir, de leurs propres yeux et presque incarnée sur le visage du prêtre qui les confessait, la souffrance de Dieu devant les péchés. Par contre, si quelqu'un se présentait avec un désir déjà éveillé d'une vie spirituelle plus profonde et qu'il en était capable, il l'introduisait dans les profondeurs de l'amour, exposant l'indicible beauté que représente le fait de pouvoir vivre unis à Dieu et en sa présence: Tout sous les yeux de Dieu, tout avec Dieu, tout pour plaire à Dieu. Oh! que c'est beau! A ceux-là, il enseignait à prier: "Mon Dieu, faites-moi la grâce de vous aimer autant qu'il est possible que je vous aime. Le Curé d'Ars, en son temps, a su transformer le cœur et la vie de tant de personnes, parce qu'il a réussi à leur faire percevoir l'amour miséricordieux du Seigneur. Notre temps aussi a un besoin urgent d'une telle annonce et d'un tel témoignage de la vérité de l'Amour: Deus Caritas Est. Par la Parole et les Sacrements de son Jésus, Jean-Marie Vianney savait édifier son peuple, même si, souvent, il tremblait devant son incapacité personnelle, au point de désirer plus d'une fois être délivré des responsabilités du ministère paroissial dont il se sentait indigne. Toutefois, avec une obéissance exemplaire, il demeura toujours à son poste, parce qu'il était dévoré de la passion apostolique pour le salut des âmes. Il s'efforçait d'adhérer totalement à sa vocation et à sa mission en pratiquant une ascèse sévère: Ce qui est un grand malheur, pour nous autres curés -déplorait le saint prêtre-, c'est que l'âme s'engourdit. Et il faisait ainsi allusion au danger que court le pasteur de s'habituer à l'état de péché ou d'indifférence dans lequel se trouvent tant de ses brebis. Il maîtrisait son corps par des veilles et des jeûnes, afin d'éviter qu'il n'oppose résistance à son âme sacerdotale. Et il n'hésitait pas à s'infliger des mortifications pour le bien des âmes qui lui étaient confiées et pour contribuer à l'expiation de tant de péchés entendus en confession. A un confrère prêtre, il expliquait: Je vais vous dire ma recette. Je leur donne une petite pénitence et je fais le reste à leur place. Par-delà ces pénitences concrètes auxquelles le Curé d'Ars se livrait, le noyau central de son enseignement demeure toujours valable pour tous. Jésus verse son sang pour les âmes et le prêtre ne peut se consacrer à leur salut s'il refuse de participer personnellement à ce prix élevé de la rédemption".
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Pauvreté et chasteté

"Dans le monde d'aujourd'hui, comme dans les temps difficiles du Curé d'Ars, il faut que les prêtres, dans leur vie et leur action, se distinguent par la force de leur témoignage évangélique. Paul VI faisait remarquer avec justesse que l'homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou, s'il écoute les maîtres, c'est parce qu'ils sont des témoins. Pour éviter que ne surgisse en nous un vide existentiel et que ne soit compromise l'efficacité de notre ministère, il faut que nous nous interrogions toujours de nouveau: Sommes-nous vraiment imprégnés de la Parole de Dieu? Est-elle vraiment la nourriture qui nous fait vivre, plus encore que le pain et les choses de ce monde? La connaissons-nous vraiment? L'aimons-nous? Intérieurement, nous préoccupons-nous de cette parole au point qu'elle façonne réellement notre vie et informe notre pensée? Tout comme Jésus appela les Douze pour qu'ils demeurent avec lui et que, après seulement, il les envoya prêcher, de même, de nos jours, les prêtres sont appelés à assimiler ce nouveau style de vie qui a été inauguré par le Seigneur Jésus et qui est devenu précisément celui des Apôtres. C'est cette même adhésion sans réserve aunouveau style de vie qui fut la marque de l'engagement du Curé d'Ars dans tout son ministère. Jean XXIII, dans l'Encyclique Sacerdotii Nostri Primordia, publiée en1959 à l'occasion du premier centenaire de la mort de saint Jean-Marie Vianney, présentait sa physionomie ascétique sous le signe des trois conseils évangéliques qu'il jugeait nécessaires aussi pour les prêtres: Si pour atteindre à cette sainteté de vie, la pratique des conseils évangéliques n'est pas imposée au prêtre en vertu de son état clérical, elle s'offre néanmoins à lui, comme à tous les disciples du Seigneur, comme la voie royale de la sanctification chrétienne. Le Curé d'Ars sut vivre les conseils évangéliques selon des modalités adaptées à sa condition de prêtre. Sa pauvreté, en effet, ne fut pas celle d'un religieux ou d'un moine, mais celle qui est demandée à un prêtre: tout en gérant de grosses sommes d'argent (puisque les pèlerins les plus riches ne manquaient pas de s'intéresser à ses œuvres de charité), il savait que tout était donné pour son église, pour les pauvres, pour ses orphelins et pour les enfants de sa Providence, et pour les familles les plus nécessiteuses. Donc, il était riche pour donner aux autres, et bien pauvre pour lui-même. Il expliquait: Mon secret est bien simple, c'est de tout donner et de ne rien garder. Quand il lui arrivait d'avoir les mains vides, content, il disait aux pauvres qui s'adressaient à lui: Je suis pauvre comme vous ; je suis aujourd'hui l'un des vôtres. Ainsi, à la fin de sa vie, il put affirmer dans une totale sérénité: Je n'ai plus rien, le bon Dieu peut m'appeler quand il voudra. Sa chasteté était aussi celle qui était demandée à un prêtre pour son ministère. On peut dire qu'il s'agissait de la chasteté nécessaire à celui qui doit habituellement toucher l'Eucharistie et qui habituellement la contemple avec toute l'ardeur du cœur et qui, avec la même ferveur, la donne à ses fidèles. On disait de lui que la chasteté brillait dans son regard, et les fidèles s'en rendaient compte quand il se tournait vers le tabernacle avec le regard d'un amoureux. De même, l'obéissance de saint Jean-Marie Vianney fut entièrement incarnée dans son adhésion à toutes les souffrances liées aux exigences quotidiennes du ministère. On sait combien il était tourmenté par la pensée de son incapacité pour le ministère paroissial et par son désir de fuir pour pleurer dans la solitude sur sa pauvre vie. L'obéissance seule, et sa passion pour les âmes, réussissaient à le convaincre de rester à son poste. Il montrait à ses fidèles, comme à lui-même qu'il n'y a pas deux bonnes manières de servir Notre Seigneur, il n'y en a qu'une, c'est de le servir comme il veut être servi. Il lui semblait que la règle d'or pour une vie d'obéissance fut celle-ci: Ne faire que ce que l'on peut offrir au bon Dieu".

Un nouveau printemps

"Dans ce contexte d'une spiritualité nourrie par la pratique des conseils évangéliques, je tiens à adresser aux prêtres, en cette Année qui leur est consacrée, une invitation cordiale, celle de savoir accueillir le nouveau printemps que l'Esprit suscite de nos jours dans l'Eglise, en particulier grâce aux mouvements ecclésiaux et aux nouvelles communautés. L'Esprit dans ses dons prend de multiples formes. Il souffle où il veut. Il le fait de manière inattendue, dans des lieux inattendus et sous des formes qu'on ne peut imaginer à l'avance. Il nous démontre également qu'il œuvre en vue de l'unique corps et dans l'unité de l'unique corps. Ce que dit à cet égard le Décret Presbyterorum Ordinis est d'actualité: Eprouvant les esprits pour savoir s'ils sont de Dieu, les prêtres chercheront à déceler, avec le sens de la foi, les charismes multiformes des laïcs, qu'ils soient humbles ou éminents, les reconnaîtront avec joie et les développeront avec un zèle empressé. Ces mêmes dons, qui poussent bien des personnes vers une vie spirituelle plus élevée, sont profitables non seulement pour les fidèles laïcs mais pour les ministres eux-mêmes. C'est de la communion entre ministres ordonnés et charismes que peut naître un élan précieux pour un engagement renouvelé de l'Eglise au service de l'annonce et du témoignage de l'Evangile de l'espérance et de la charité partout à travers le monde. Je voudrais encore ajouter, dans la ligne de l'Exhortation apostolique Pastores Dabo Vobis de Jean-Paul II, que le ministère ordonné a une forme communautaire radicale et qu'il ne peut être accompli que dans la communion des prêtres avec leur évêque. Il faut que cette communion des prêtres entre eux et avec leur évêque, enracinée dans le sacrement de l'ordre et manifestée par la concélébration eucharistique, se traduise dans les diverses formes concrètes d'une fraternité effective et affective. Ainsi seulement, les prêtres pourront-ils vivre en plénitude le don du célibat et seront-ils capables de faire épanouir des communautés chrétiennes au sein desquelles se renouvellent les prodiges de la première prédication de l'Evangile. L'Année paulinienne qui arrive à sa fin nous invite à considérer encore la figure de l'Apôtre des Gentils dans laquelle brille à nos yeux un modèle splendide de prêtre complètement donné à son ministère. L'amour du Christ nous presse -écrivait-il- à la pensée que, si un seul est mort pour tous, alors tous sont morts. Et il ajoutait: Il est mort pour tous, afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux . Quel meilleur programme pourrait être proposé à un prêtre qui s'efforce de progresser sur le chemin de la perfection chrétienne?

 

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Lourdes et la Vierge Marie

Chers prêtres, la célébration du 150 anniversaire de la mort de saint Jean-Marie Vianney (1859) vient immédiatement après les célébrations achevées il y a peu du 150 anniversaire des apparitions de Lourdes (1858). Déjà en 1959, le bienheureux Jean XXIII l'avait remarqué: Peu avant que le Curé d'Ars n'achevât sa longue carrière pleine de mérites, la Vierge Immaculée était apparue dans une autre région de France à une enfant humble et pure pour lui communiquer un message de prière et de pénitence, dont on sait l'immense retentissement spirituel depuis un siècle. En vérité, l'existence du saint prêtre dont nous célébrons la mémoire, était à l'avance une vivante illustration des grandes vérités surnaturelles enseignées à la voyante de Massabielle. Il avait lui-même pour l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge une très vive dévotion, lui qui, en 1836, avait consacré sa paroisse à Marie conçue sans péché et devait accueillir avec tant de foi et de joie la définition dogmatique de 1854. Le Saint Curé rappelait toujours à ses fidèles que Jésus-Christ, après nous avoir donné tout ce qu'il pouvait nous donner, veut encore nous faire héritiers de ce qu'il y a de plus précieux, c'est-à-dire sa Sainte Mère. Je confie cette Année sacerdotale à la Vierge, lui demandant de susciter dans l'âme de chaque prêtre un renouveau généreux de ces idéaux de donation totale au Christ et à l'Eglise qui ont inspiré la pensée et l'action du Curé d'Ars. La fervente vie de prière et l'amour passionné de Jésus crucifié ont nourri le don quotidien et sans réserve de Jean-Marie Vianney à Dieu et à l'Eglise. Puisse son exemple susciter parmi les prêtres ce témoignage d'unité avec l'évêque, entre eux et avec les laïcs, qui est si nécessaire aujourd'hui, comme en tout temps. Malgré le mal qui se trouve dans le monde, la parole du Christ à ses Apôtres au Cénacle résonne toujours avec la même force d'actualité: Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais gardez courage! J'ai vaincu le monde. La foi dans le divin Maître nous donne la force de regarder l'avenir avec confiance. Chers prêtres, le Christ compte sur vous. A l'exemple du Saint Curé d'Ars, laissez-vous conquérir par lui et vous serez vous aussi, dans le monde d'aujourd'hui, des messagers d'espérance, de réconciliation et de paix!".

Les liens entre Ratzinger et Wojtylà

Mieux vaut une photo qu'une longue analyse. L'humilité du Cardinal Ratzinger face à la reconnaissance et l'affection du Pape.

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La fin d'un régime

Chers amis,

Toute chose a une fin sur cette terre, même le temps des examens. Après avoir étudié durant toute l'année, l'informatique, la rhétorique, l'histoire du cinéma, l'introduction à la communication institutionnelle et l'analyse de la communication, la télévision, la sociologie, le droit canon, l'histoire de l'Eglise, de l'art chrétien et des idées, le managment et la communication interne pour les organisations no profit ... je peux quelque peu reprendre le rythme de croisière pour ce petit blog.

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( classe de première année de communication en fête )

Un grand merci pour vos visites, votre fidélité, votre soutien et vos prières.

Très heureux de vous retrouver. A bientôt

Le Suisse Romain

 

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Après la Messe d'action de grâce au collège polonais de Rome. La joie de la fin des examens se lit sur les visages.

mercredi, 17 juin 2009

L'actualité et la nouveauté du Concile Vatican II

Demain jeudi 18 juin, une lettre signée de Benoît XVI devrait paraître dans l'Osservatore Romano, le journal du Vatican. Elle est la conséquence de la rencontre des évêques d'Autriche avec le Pape à Rome. J'ai l'occasion de sentir le coeur de l'Eglise battre avec ses tensions internes et ses luttes qui ne proviennent pas de la sainteté de l'Eglise, car elle est gouvernée par l'Esprit Saint, mais des péchés des hommes qui la composent.

L'Allemagne menace la Fraternité Saint Pie X d'excommunication si elle procède à des nouvelles ordinations de prêtres. Ceci n'a pas raison d'être, car une excommunication proviendrait alors du Pape lui-même, ce qu'il ne fera pas, car il tient au dialogue, à l'ouverture et à une certaine forme de tolérance réclamés souvent à grands cris. Certes, ses ordinations restent illégitimes. L'Eglise en Autriche vit des fortes tensions avec des courants très différents qui s'affrontent.

images.jpgComment réagir ? Que faire ? Je me souviens d'un dicton: "Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, mais regarder ensemble dans la même direction". Nous avons tous tendances à vouloir copier sur le voisin ou à réagir en fonction de l'autre, surtout pour ne pas être ainsi et ressembler à une image qui ne nous correspond pas. Certains refusent les traditionnalistes comme d'autres ont de la peine avec des courants progressistes. On devient alors réactionnaire. Aussi, si nous essayons d'agir, non pas en fonction de l'autre, mais en tentant de regarder ensemble vers le Concile Vatican II, comme une lumière qui brille à l'horizon, une étoile du matin qui annonce la levée du jour. Cela demande beaucoup plus de prière et de vie intérieure.

J'en suis convaincu, les textes du Concile appliqués à la lumière de la Tradition bi-millénaire de l'Eglise, le catéchisme de l'Eglise catholique et la fidélité au Magistère de Pierre, donc de Benoît XVI, sont les piliers du dialogue interne, parfois bien difficile, entre catholiques. On en revient soudainement à l'intuition de Jean XXIII qui a désiré ce Concile alors qu'il ne répondait pas à une crise particulière. L'Esprit Saint à voulu comme préparer son Eglise par avance et anticipation. Pas besoin de rêver d'un Concile Vatican III, le II est encore devant nous, nous attend et nous éclaire.

mardi, 16 juin 2009

Fidélité au Magistère post-Vatican II

Benoît XVI a souligné " l'urgence de la fidélité intégrale au Concile Vatican II ainsi qu' au magistère post-conciliaire de l'Eglise".

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Cette déclaration démontre que le Pape demande "aux intégristes d'Ecône" de reconnaître l'entier du Concile avec le Magistère de Paul VI, de Jean Paul Ier et Jean Paul II.

Cette phrase, dont la plupart partage sans doute l'orientation générale, se trouve en fait dans le communiqué du Saint-Siège après la rencontre  ... des évêques  ....  autrichiens ( sic! )  du 15 et 16 juin 2009 à Rome.

Je me suis permis ce petit effet rhétorique pour démontrer que le Concile Vatican II, son application, sa compréhension et son héritage est au coeur de la vie  actuelle de l'Eglise et du Magistère de Benoît XVI. Ce dernier est un des fidèles intérprètes, tout comme le fut Jean Paul II. Le dérapage de certains n'est en fait qu'un effet miroir qui aboutit en fait à une sorte d'Ecône inversé. L'identification de l'attitude d'Ecône, indépendamment du contenu, provient justement de ce rejet de certains textes du Concile Vatican II. Il est donc remarquable que Benoît XVI parle d'une façon similaire aux uns et aux autres.

Suite aux remous et aux contestations autour de la désignation de l'abbé Wagner comme évêque, ce dernier avait finalement renoncé à cette future charge ( il est vrai que ses déclarations sur le lien supposé entre l'Ouragan aux USA et les lieux des cliniques abortistes, puis le côté satanique d'Harry Potter, n'étaient pas vraiment  "des plus intelligentes"). Outre ce problème récurant de communication de l'Eglise,  la gravité de la situation est tout autre et réside précisément dans l'acceptation et l'application intégrale du Concile Vatican II. Ce dernier n'est ni le début du christianisme, ni même sa correction, mais un renouvellement intérieur et missionaire pour annoncer le Christ dans le monde actuel, Lui qui est le même hier, aujourd'hui et toujours. "Ubi Petrus, ibi Ecclesiae", là où est Pierre, là est l'Eglise reste l'étoile qui brille dans la nuit. Benoît XVI affirme avec force: le Concile Vatican II reste la boussole ferme et stable pour conduire la barque de l'Eglise. C'est le petit résumé du grand testament de Jean Paul II.

Pour la sérieuse division de l'Eglise en Autriche, une photo vaut mieux que tous les commentaires:

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- Fête Dieu dans le diocèse de Linz ( source Andrea Tornielli ).

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ROME, Mardi 16 juin 2009 (ZENIT.org) - En Autriche, le pape Benoît XVI souhaite un renouveau de la catéchèse « à la lumière du Catéchisme de l'Eglise catholique » et la mise en œuvre intégrale du concile.

Benoît XVI a rencontré pendant deux jours les chefs de cinq dicastères de la curie romaine, quatre évêques d'Autriche et le nonce apostolique à Vienne, les 15 et 16 juin, indique le Saint-Siège.

La rencontre a été caractérisée, souligne un communiqué du Vatican, par une vive « affection collégiale », par un « dialogue fraternel » et un « esprit constructif ». Elle a permis d'aborder des thèmes concernant « la situation du diocèse de Linz et de l'Eglise en Autriche » pour envisager des « solutions aux problèmes actuels ».

En effet, on se souvient que, le 2 mars dernier, Benoît XVI a dispensé Mgr Gerhard Wagner d'accepter la charge d'évêque auxiliaire de Linz. En effet, jugé ultra-conservateur et très critiqué dans son pays, l'évêque nommé avait demandé sa révocation. La nomination de Mgr Wagner avait suscité des critiques au sein de la communauté ecclésiale autrichienne, en raison de ses propos controversés. La dispense accordée par le pape mettait un terme à une crise qui avait éclaté le 31 janvier.

Lors de la réunion de ces deux jours, le pape a « rappelé l'urgence de l'approfondissement de la foi, et de la fidélité intégrale au concile Vatican II et au magistère post-conciliaire de l'Eglise, et du renouveau de la catéchèse à la lumière du Catéchisme de l'Eglise catholique ».

On a aussi abordé des questions « doctrinales et pastorales et concernant la situation du clergé, du laïcat, des séminaires, et des facultés de théologie, à Linz et dans d'autres diocèses d'Autriche », indique la même source.

Les évêques d'Autriche « ont remercié le Saint-Père de sa sollicitude paternelle et pour cette rencontre, signe de sa proximité avec l'Eglise qui est en Autriche, et ils l'ont assuré de leur pleine communion et de leur affection », souligne le communiqué, avant de conclure : « Les évêques autrichiens remercient également la curie romaine pour sa collaboration fructueuse et sa disponibilité ».

Du côté autrichien étaient présents le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne et président de la conférence épiscopale (CEA), Mgr Alois Kothgasser, archevêque de Salzburg, Mgr Egon Kapellari, évêque de Graz-Seckau et vice-président de la CEA, Mgr Ludwig Schwarz, évêque de Linz, ainsi que Mgr Peter Stephan Zurbriggen, nonce apostolique en Autriche.

Du côté de la curie romaine étaient présents les cardinaux Giovanni Battista Re, préfet de la Congrégation pour les évêques, William Joseph Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Claudío Hummes, préfet de la Congrégation pour le clergé, Zenon Grocholewski, préfet de la Congrégation pour l'éducation catholique, et Stanislas Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs.

 

dimanche, 14 juin 2009

Le trésor de la présence de Dieu

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La foi en la présence réelle, substantielle et corporelle du Christ dans l'Eucharistie est une vérité bouleversante: Jésus est toujours là. En ce temps de Fête Dieu, à quelques jours du début de l'année sacerdotale, un article de Famille Chrétienne nous fait redécouvrir la communion quotidienne pour toutes les âmes en état de grâce.

samedi, 13 juin 2009

Mise en images du Pape Benoît XVI

Toujours le Costa Rica...

Un bonjour pour une Radio du Costa Rica

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podcastpour le début de l'année sacerdotale le 19 juin 2009. Merci à l'abbé Sixto, du Costa Rica, étudiant en communication de première année ( second depuis la gauche, en bas ).

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Année pour redécouvrir notre identité: Amour de l'Eucharistie, zèle pour la Confession, dévotion à la Vierge, fidélité à l'Eglise, primauté de la prière et annonce de la Parole de Dieu. Tout le reste tourne autour de ces quelques piliers.