samedi, 09 janvier 2010
La presse en pleine révolution
Lu sur le blog de Pascal Décaillet
Chronique publiée dans le Nouvelliste - Mercredi 06.01.10
Le monde de la presse, en Suisse romande, est en pleine révolution. Mutation passionnante, beaucoup plus fulgurante qu’on ne l’imagine. Sauf à s’accrocher à des prés carrés, comme à la marine à voile dans les premiers temps de la vapeur, il n’y a pas lieu de s’inquiéter : depuis quand une génération doit-elle baisser les bras face aux défis du renouveau ?
Et d’abord, « la presse », ce noble mot, que j’aime tant, auquel j’ai consacré ma vie : qu’évoque-t-elle encore de concret, cette métaphore née de Gutenberg ? Lorsque j’ai commencé, il y a si longtemps, au Journal de Genève, on imprimait à peu près comme au dix-neuvième siècle. C’était génial, j’adorais ça, on couvrait un spectacle, on rendait la copie à minuit et demi, on allait boire un dernier verre avec l’équipe technique, on se couchait à deux heures, on frémissait d’avoir son texte, à soi, dès l’aube, devant des dizaines de milliers de paires d’yeux. L’excitation d’un chroniqueur du Second Empire, surgi de Maupassant, ne devait guère, au fond, différer de celle-là.
Aujourd’hui, il se passe quoi ? Il se passe que ce temps d’attente entre la rotative et la lecture, c’est fini. Un journal a un bon scoop ? Il n’attend plus la version papier, il livre immédiatement la nouvelle sur son site Internet. Et du coup, le bon vieux titre de presse écrite, qu’on disait moribond, grille la politesse aux radios et aux télévisions. Lesquelles, dès qu’elles ont une nouvelle, s’empressent de la mettre, aussi, « en ligne » sur leurs sites. Radios, TV, journaux font donc de plus en plus la même chose : tel site de journal commence à glisser des interviews, avec son et image, tel site radio accompagne ses « podcasts » de commentaires écrits. Les barrières, entre les genres, s’écroulent. Lorsque, bientôt, nous accéderons à l’ensemble de ces offres sur un même support, elles auront carrément disparu.
Le papier ne mourra pas, mais il continuera de perdre en importance. On abattra des millions d’arbres en moins, au grand dam des forestiers, et pour la plus grande joie des Verts. Avoir des responsabilités, dans la presse romande d’aujourd’hui, c’est se retrousser les manches, relever ces défis-là. Les jérémiades, laissons-les aux conservateurs. On ne sauvera pas des emplois en enfonçant sa tête dans le sable. A tous, excellente année 2010 !
Pascal Décaillet
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Evreux: une paroisse résiste à son évêque
Une affaire douloureuse agite le diocèse d'Evreux. Un évêque était venu dans la florissante paroisse de Thiberville pour la fête de l'Epiphanie afin d'annoncer le déplacement de son curé. Mais les paroissiens ne l'entendirent pas de cette oreille. Une vidéo disponible sur Youtube montre l'entrée de l'évêque au début de la Messe.
Notes:
- A Coire (Zürich fait partie du diocèse) dans les années 1990, des fidèles s'étaient couchés à l'entrée de l'église, empêchant l'évêque d'entrer dans sa cathédrale pour son ordination épiscopale. Certains avaient parlé alors du peuple de Dieu... Tout comme le peuple rassemblé autour de Mgr Gaillot pour protester contre le Pape Jean Paul II...
- Or, dans cette paroisse, parfois de façon discutable, voir malhonnête (tirer l'évêque par la chasuble est très vulgaire) d'autres chrétiens se sont mobilisés pour défendre leur curé. Ils ont fait valoir leur droit dans l'Eglise. L'affaire a fait grand bruit, jusqu'en Italie et au-delà ...
- Le curé qui célèbre dans les deux formes de l'unique rite romain a appliqué le Motu Proprio de Benoît XVI. On apprend que l'évêque a passé par la nonciature de Paris. Aussi, l'évêque est revenu sur sa décision pour temporiser. Un excellent travail diplomatique.
- Il est vrai que les arguments de son Excellence n'étaient pas rationnellement défendables. Cela se résumait à un sec:" l'évêque c'est moi."
- Finalement, on perçoit un des effets de l'action de Benoît XVI, toujours en faveur de la réconciliation liturgique et de la diversité. C'est le sens ultime de son Motu Proprio qui libéralise la Messe sous sa forme extraordinaire (Saint Pie V ou du Bienheureux Jean XXIII).
14:23 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Pie XII et les Juifs
Quatres petits éclairages pour le débat en cours:
- Selon le consul d'Israël, Pinchas Lapide, Pie XII et son action diplomatique unie à l'action secrète de Eglise catholique aurait permis de sauver quelques 850 000 Juifs de toute l'Europe. Un calcul historique publié à Milan en 1967.
- Selon certains historiens, la figure de Pie XII fut instrumentalisée durant les années 1960 par la propagande communiste, avec notamment le livre, la pièce de théâtre, de 1963 "Le Vicaire" de Rolf Hochut, un communiste allemand. Le financement de cette action du KGB fut assuré par l'Allemagne de l'Est afin de frapper l'Eglise catholique. Si Jean XXIII avait voulu béatifier personnellement Pie IX, c'est toutefois Paul VI qui introduit, en 1967, la cause de béatification de Pie XII.
- Selon la vaticaniste Andrea Tornielli, la thèse historique d'un Pape craignant d'avantage le communisme, en s'appuyant de fait sur le nazisme, ne tient pas. Aussi présenter un portrait d'un Pape Pie XII qui préfère le nazisme et Hitler par peur des russes n'est pas conforme à l'histoire. Pour preuve, des évêques écrivirent à Pie XII pour condamner encore une fois le communisme, ce qui avait été fait en 1937. En effet, un catholique ne pouvait en aucun cas collaborer avec les communistes. La réponse de Pie XII est peut-être surprenante pour aujourd'hui, car il insista pour opérer une claire distinction entre le communisme et le peuple russe.
S'il est avéré que Pie XII aimait le peuple allemand, car il fut nonce à Münich, sans toutefois être nazi, il est hélas passé sous silence qu'il aimait également le peuple russe ... sans être communiste. Aussi, Pie XII ne fut ni nazi, ni communiste, deux idéologies athées ennemies l'une de l'autre.
- Bien qu'il soit le Pape le plus cité par le Concile de Vatican II, on ne peut pas demander à Pie XII (+1958) d'avoir une théologie du peuple d'Israël comme celle de ce même Concile (1962-1965). Il faut donc opérer une nette distinction entre une certaine théologie avec un antijudaïsme chrétien et un antisémitisme athée et païen des Lumières récupéré par les nazis. Eugenio Pacelli avait un ami juif très intime "Mendes" et fut le premier homme d'Eglise à pouvoir participer dans sa jeunesse aux fêtes juives de Pesha, la Pâques juive.
- Le Concordat signé en 1933 avec l'Allemagne fut bel et bien l'oeuvre du Cardinal Pacelli. Mais il n'était pas possible à cette époque de prévoir l'Holocauste advenu presque 10 ans après. C'est un anachronisme.
Aussi, les limites de l'action de Pacelli puis de Pie XII sont aussi celles de son époque.
Un site à décourvir: des Juifs honore la mémoire de Pie XII.
11:12 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Pie XII, le "presque" saint
Bon article de l'historien et journaliste Patrice Favre dans l'Echo Magazine. Sa plume fera grand bien à toute la Suisse Romande.
Note: je préfère toutefois parler d'antijudaïsme chrétien, car l'antisémitisme est d'origine athée et païenne / j'ai des doutes sur la distinction entre le jugement historique et la béatification (cf. déclaration du Père Lombardi). Si on ne devient pas saint dans nos actes posés dans l'espace et le temps, dans une histoire concrète et réelle, la sainteté ne risque-t-elle pas de devenir une fiction ? une sainteté désincarnée ?
07:33 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
vendredi, 08 janvier 2010
Chrétiens persécutés en Irak et en Egypte
Egypte
ROME, Vendredi 8 janvier 2010 (ZENIT.org) - « Tous les chrétiens doivent demeurer unis face à l'oppression », déclare le cardinal Kasper au lendemain de l'attaque - dans la nuit de mercredi 6 janvier, nuit de Noël pour l'Orient chrétien - dans laquelle six membres de l'Eglise copte ont été tués, ainsi qu'un policier. L'attaque à arme à feu a fait aussi des blessés. La police égyptienne a arrêté ce vendredi trois suspects, auteurs présumés de la fusillade meurtrière qui a eu lieu près de deux églises et d'un centre commercial.
Le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, a adressé une lettre - en anglais - à Sa Sainteté Shenouda III, pape d'Alexandrie d'Egypte et patriarche du Siège de Saint-Marc, au Caire, « pour lui exprimer sa proximité après les attaques contre les chrétiens coptes à l'issue de la liturgie de Noël », à Nagaa Hamadi.
« C'est avec tristesse que j'ai appris la nouvelle tragique de la mort et des blessures de plusieurs chrétiens coptes après la messe de minuit à Nagaa Hamadi, en Haute Egypte », confie le cardinal Kasper.
Unis face à l'oppression
« Sachez, poursuit le cardinal Kasper, que je suis uni en ce moment par la prière à Votre Sainteté et à la communauté chrétienne copte. Lorsque nos chrétiens souffrent injustement, c'est une blessure dans le Corps du Christ, auquel appartiennent tous les croyants. Nous partageons tous cette tristesse, et ensemble nous prions pour la guérison, pour la paix et la justice. Tous les chrétiens doivent demeurer unis face à l'oppression et chercher ensemble la paix que seul le Christ peut donner ».
« Je prie pour le repos de l'âme des défunts et pour la guérison des blessés, ainsi que pour la consolation des familles des victimes », conclut le cardinal Kasper.
Anita S. Bourdin
Irak
ROME, Vendredi 8 janvier 2009 (ZENIT.org) - En Irak, de nombreux chrétiens du sud sont allés se réfugier dans le nord kurde, espérant y trouver de meilleures conditions de vie. Mais face aux immenses difficultés qu'ils doivent affronter, ces derniers se voient de plus en plus contraints à quitter définitivement le pays.
Mgr Louis Sako, archevêque de Kirkuk, explique à l'association internationale Aide à l'Eglise en détresse (AED) que les difficultés d'approvisionnement en électricité et en eau potable, le vide scolaire, le chômage et le manque d'assistance médicale dans le Kurdistan autonome, augmentent l'émigration chrétienne de l'Irak.
Au dernier recensement de 1987, les chrétiens irakiens étaient 1.4 millions ; aujourd'hui ils ne dépassent pas les 300.000. Les attaques contre les chrétiens et les églises dans la région de Mossoul, qui sont toujours d'actualité et ont été un nouveau tourment pour les habitants pendant la période de Noël (cf. ZENIT, 25 décembre 2009), ne font qu'empirer la situation.
Mgr Sako s'est dit « sans voix » sur la cause des récentes attaques de Mossoul, où trois chrétiens ont été tués et un étudiant universitaire enlevé.
« Qui y a-t-il derrière ces attaques?, s'est-il interrogé. Il n'y a pas de preuves ».
Pour l'archevêque, les politiciens du nord devraient se concentrer sur la crise humanitaire au lieu de se laisser distraire par les prochaines élections.
« Le gouvernement central et local devrait défendre les citoyens, a-t-il déclaré. Or, tous les groupes politiques sont engagés dans la course aux élections. Il y a une vraie lutte pour le pouvoir ».
Dans la ville à majorité chrétienne de Bartilla, à 30 km environ au nord de Mossoul, sur la plaine de Ninive, une voiture piégée à explosé en plein marché. Pour Mgr Sako, les raisons de l'attentat sont de nature politique.
La déflagration a fait une douzaine de blessés et endommagé de nombreuses maisons et magasins.
21:37 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Le Père Charles Morerod monte au Vatican
17:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Europe et islam
"Si les chrétiens ne se réveillent pas, il se pourrait qu'une islamisation de la vie ait lieu. Si le rapport de l'Europe envers ses propres racines ne change pas, l'Europe s'islamisera."
"Comme la vie des Européens est systématiquement dépourvue de contenu chrétien, un espace vide se crée que (les musulmans) remplissent très facilement."
Cardinal Miloslav Vlk, archevêque de Prague et primat de Bohême
07:08 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
jeudi, 07 janvier 2010
La Messe est toujours face à Dieu
Selon des sources vaticanes, le Saint Père célébrera la Messe du baptême du Seigneur du dimanche 10 janvier, à la chapelle Sixtine, tourné durant la liturgie eucharistique vers le crucifix sur l'autel du Seigneur. Il est ainsi notoire que le Saint Père continue d'appliquer la Réforme liturgique de Vatican II.
Il n'est pas exact d'affirmer que Benoît XVI n'aime pas la Messe selon la forme ordinaire. J'appellerais cela une récupération traditionnaliste de ce pontificat. C'est bel et bien la forme ordinaire, de Paul VI, qu'il désire voir célébrer avec élégance et profondeur. Il s'est aussi toujours exprimé pour une diversité liturgique, notamment par son dernier Motu Proprio libéralisant la forme extraordinaire du rite romain, messe dite du bienheureux Jean XXIII (Saint Pie V). C'est donc bien une oeuvre de pacification et de réconciliation que le Pape poursuit depuis son élection au Siège de Pierre. La Messe selon Jean XXIII permet de garder la mémoire de la Tradition, afin de mieux célébrer la Messe selon Paul VI. Ainsi tout le Concile Vatican II est présent, avec le bienheureux Jean XXIII qui a ouvert le Concile et Paul VI qui l'a conduit à terme. Les Papes suivants appliquent le Concile et le suivent comme une étoile à l'horizon, comme la boussole pour l'Eglise dans le monde de ce temps. La Tradition est aussi vivante, sans rigidité ni fixation.
21:09 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Massimo Bussaca meilleur arbitre du monde
Massimo Busacca, meilleur arbitre du monde 2009
Pour la Fédération Internationale de l'Histoire et des Statistiques du football (IFFHS), c'est le Suisse Massimo Busacca qui figure en première position du classement mondial des meilleurs arbitres, devant l'Italien Roberto Rosetti. Sur la base des votes d'un jury composé de représentants de 81 pays, Busacca a récolté 225 points, pour 147 à Rosetti. L'Anglais Howard Web (52 pts) est 3e.
L'année 2008 avait pourtant été une année pénible avec une suspension de trois matchs suite à un geste malheureux. Le meilleur arbitre du monde avait eu la classe de s'excuser immédiatement. Ceci dit, si cet incident appartient au passé, un grand travail reste à faire pour l'éducation du public, surtout face aux insultes et à l'agressivité. La beauté du sport en dépend.
Massimo Bussaca n'a jamais caché sa foi et sa vie de prière. Il avait notamment rencontré le Pape Benoît XVI avant la finale de la Champions League à Rome. C'est un exemple pour les jeunes, pour une éthique du sport. Avec la foi, un grand idéal et beaucoup de sacrifices, on peut réaliser de grandes choses dans tous les domaines. Félicitations et bravo!
20:49 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
mercredi, 06 janvier 2010
Béatification de Jean Paul II
La reconnaissance des vertus et (non l'annonce de la béatification) de Pie XII a provoqué des polémiques. Celle de Jean Paul II semble acquise ? Dans un article du Monde puis du Temps, il me semble entrevoir un début, une amorce ou une tentative pour discréditer celle de Jean Paul II. Il suffit de lier Jean Paul II au Père Maciel en le rendant responsable de la gestion du scandale du fondateur des Légionnaires du Christ. Comme le dit une chanson: " ... c'est que le début d'accord d'accord... ". Mais nos médias se nourrissent de polémiques et d'affaires sulfureuses (argent et sexe... ).
L'Eglise n'a pas peur de la vérité, qui seule rend libre. Les graves scandales causés par les agissements de ce prêtre ne doivent pas être mis sous le boisseau, en tout premier lieu pour le bien des victimes. Finalement, Jean Paul II n'est pas Dieu ou le Christ, ne pouvait pas tout connaître, tout savoir, pour être lui aussi une certaine victime des manipulations du fondateur.
L’histoire sulfureuse du Père Maciel, proche de Jean Paul II, qui embarrasse le Vatican
Religion La figure du fondateur de la Légion du Christ, une congrégation catholique conservatrice, s’effondre sous les scandales sexuels. Jean Paul II a-t-il gelé une enquête sur des accusations de pédophilie à l’encontre de ce prêtre?
Le Père Maciel, béni par le pape Jean Paul II lors d’une cérémonie organisée au Vatican à la fin de 2004. Le souverain pontife connaissait-il la vie secrète et trouble du Mexicain?
Lu dans le Temps
Jean Paul II connaissait-il les multiples vies du Père Maciel?
Eglise L’omerta a longtemps duré autour du fondateur de la Légion du Christ
Le prêtre mexicain Marcial Maciel, mort en 2008, a créé et dirigé jusqu’en 2004 un mouvement catholique important et exigeant: la Légion du Christ. Une congrégation – 800 prêtres et 60 000 laïcs – qui dépendait directement du Vatican et qui avait ses entrées auprès de Jean Paul II. Mieux encore, puisque le pape polonais avait érigé en 1994 le Père Maciel en modèle pour la jeunesse…
Un modèle, vraiment? Dès les années 1950, il est accusé de mensonges, trafic et consommation de drogues, alcoolisme, séquestration de jeunes séminaristes. Il est également accusé d’avoir abusé sexuellement d’au moins huit jeunes gens, tout au long de sa carrière ecclésiastique. Il aurait par ailleurs au moins quatre enfants de deux femmes différentes. Le tout sur fond de silence imposé au sein de la Légion. Qu’a su Jean Paul II des errements de ce religieux qu’il rencontrait régulièrement? A-t-il entravé l’enquête? A l’heure de la prochaine béatification du pape polonais, cet aveuglement crée la polémique.
Patricia Briel
Deux papes que Benoît XVI projette de béatifier ont marqué le début et la fin de la carrière de Marcial Maciel Degollado, le fondateur des Légionnaires du Christ, dont un article du Monde daté du 4 janvier documente la double vie et les crimes. Le premier est Pie XII qui, en 1946, manifesta de l’intérêt pour le projet de fondation d’une nouvelle congrégation religieuse que lui avait exposé le jeune prêtre mexicain qu’était alors Maciel. Le second est Jean Paul II. Fasciné par le Père Maciel, il l’avait érigé en modèle pour la jeunesse en 1994. Or le prêtre mexicain, mort en janvier 2008 à l’âge de 87 ans, a été la cible, à plusieurs reprises au cours de sa vie, d’accusations graves, qu’il a toujours niées: trafic et consommation de drogues, pédophilie, abus sexuels sur de jeunes séminaristes, mensonges. En outre, il a eu au moins quatre enfants de deux femmes. Il a également soutiré des fortunes à de riches veuves pour financer sa congrégation.
Que savaient au juste Pie XII (mort en 1958) et Jean Paul II au sujet de la vie de Maciel? A vrai dire, la question concerne surtout le second, qui admirait énormément le prêtre mexicain et la Légion, un mouvement très conservateur. Car en 1998, la Congrégation pour la doctrine de la foi a été saisie par de nouvelles accusations portées par huit anciens séminaristes contre le fondateur des Légionnaires. Celui-ci les a démenties en 2002. Au vu des fruits de la Légion – plus de 800 prêtres et 2500 séminaristes répartis dans 22 pays, selon des chiffres actuels – Jean Paul II aurait gelé l’instruction du dossier, d’après des informations publiées par le quotidien catholique français La Croix en mai 2006.
Ce n’est qu’après la mort de Karol Wojtyla que l’enquête sera relancée par la Congrégation pour la doctrine de la foi, en possession de nouveaux éléments à partir de décembre 2004. En avril 2005, au moment même où Jean Paul II agonise, le cardinal Ratzinger envoie un émissaire au Mexique et aux Etats-Unis pour vérifier les faits. Convaincu de leur gravité, Benoît XVI écarte définitivement le Père Maciel de tout ministère public en mai 2006, tout en renonçant à un procès canonique à cause du grand âge et de la santé précaire du prêtre. En février 2009, le New York Times révèle que celui-ci était père d’une fille. En mai 2009, le Vatican nomme une commission d’enquête. Au mois d’août, on apprend que Maciel a également eu trois fils d’une autre femme. Selon Le Monde, il aurait eu aussi un fils au Royaume-Uni et une fille en France, décédée dans un accident de voiture. Enfin, en décembre, les Légionnaires du Christ informent leurs membres qu’une des œuvres de spiritualité les plus populaires de leur fondateur – El salterio de mis dias (Le Psautier de mes jours) – était un plagiat du livre d’un auteur catholique espagnol peu connu nommé Luis Lucia.
Les premières accusations contre le Père Maciel ont vu le jour à la fin des années 1940. Elles se sont poursuivies au début des années 1950. En 1956, le Vatican ordonne une enquête canonique. Le Père Maciel est suspendu pendant près de trois ans et interdit de tout contact avec les Légionnaires durant cette période. L’enquête blanchit le prêtre, malgré les doutes exprimés par le principal enquêteur.
Il ne sera plus inquiété jusqu’en 1997, année où un quotidien américain, The Hartford Courant, publie le témoignage de huit séminaristes qui affirment avoir été abusés par lui lorsqu’ils avaient entre 10 et 16 ans.
Aujourd’hui, les enfants de Maciel réclament à la Légion leur part d’héritage. Selon Le Monde, leur père les avait informés qu’un legs devait leur être remis en Suisse via une tierce personne. Mais la Légion, dont la fortune est immense, a seulement produit les documents d’un compte vide aux Bahamas. Maciel a-t-il aussi menti à ses enfants? Ce ne serait pas étonnant.
La nouvelle enquête du Vatican sur le fondateur de la Légion, qui a débuté en mai 2009, prendra fin en mars 2010.
Un legs devait être remis aux enfants de Marcial Maciel en Suisse via une tierce personne.
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La grâce du silence
Je me souviens du vent qui soufflait les pages du livre, l'Evangéliaire, disposé sur le cercueil de Jean Paul II. Comme si l'Esprit Saint avait écrit et imprimé les pages merveilleuses dans l'histoire de nos âmes par le désormais Vénérable Jean Paul II. Peu après, certaines personnes m'ont dit avoir pensé à une page de l'histoire de l'Eglise qui se fermait, dans l'attente de nouvelles, avec un nouveau Pape. C'est un petit clin d'oeil du ciel peut-être...
Jean Paul II, ce Pape, ce géant, est auprès du Père. Désormais, l'Eglise continue son chemin et le Pape actuel est Benoît XVI. C'est lui le vicaire du Christ, lui le Bon Pasteur. Je constate, non sans souffrances, qu'il n'est pas toujours suivi...
Ce matin, lors de la Messe de l'Epiphanie, j'ai été saisi encore une fois par la qualité exceptionnelle du silence. Il résonne comme un bruissement léger de l'Esprit Saint. Il est manifeste que Benoît XVI célébre magnifiquement bien la Messe. "Il est grand le Mystère de la Foi !".
Aussi, en cette année sacerdotale, je crois que nous prêtres, devons apprendre de notre Pape, à bien mieux prêcher et encore mieux célébrer la Messe. Etudiant la communication, le silence est une forme éminente de communication. Merci très Saint Père!
21:24 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
mardi, 05 janvier 2010
Schönborn et Medjugorje
Dans le journal La Croix
Note: Je suis très surpris par les propos d'un tel Cardinal, d'une si grande envergure. Le simple Baba "du catéchisme" nous apprend que les fruits des pèlerinages proviennent de la grâce des sacrements, sans que les apparitions y jouent un rôle. Encore une fois, le droit de l'Eglise donne la parole à l'évêque du lieu. Si seulement les âmes s'approchaient plus souvent de ces moyens ordinaires, dans les paroisses, lorsque le prêtre est disponible au confessionnal, à l'ombre de la croix ... C'est donc de la pastorale ordinaire dont l'Eglise a besoin, avec une saine dévotion mariale...
A lire: Justes déclarations de l'évêque (en italien) - Le Figaro
14:33 | Lien permanent | Commentaires (7) | | |
Sécurité renforcée pour Benoît XVI
Les mesures de sécurité autour de Benoît XVI ont été légèrement renforcées après l’agression sans gravité dont le pape a été victime durant la messe de Noël, dans la soirée du 24 décembre 2009, ont indiqué à I.MEDIA des sources vaticanes. Depuis la célébration du 31 décembre dernier, les fidèles sont désormais tenus un peu plus à l’écart du pape et celui-ci est entouré de quelques hommes supplémentaires.
La discrétion est toujours de mise au Vatican pour assurer la protection du pape, mais la Garde suisse pontificale et la Gendarmerie vaticane ont décidé, à la demande de la Secrétairerie d’Etat, de renforcer les mesures de sécurité autour du souverain pontife. Il a ainsi été décidé d’élargir le couloir des processions, au centre de la basilique Saint-Pierre. Benoît XVI est désormais légèrement plus éloigné des fidèles à l’endroit même où, la nuit de Noël, une jeune femme avait sauté une barrière pour parvenir jusqu’à lui.
Au lendemain du geste de Susanna Maiolo, une jeune italo-suisse de 25 ans, la presse italienne avait indiqué que celle-ci “ne voulait pas faire de mal au pape“. Des sources vaticanes ont cependant indiqué à I.MEDIA que la jeune ‘déséquilibrée’ avait confié, un an plus tôt, alors qu’elle venait d’accomplir le même geste, avoir voulu griffer Benoît XVI au visage.
En outre, si le commandant de la Garde suisse pontificale et celui de la Gendarmerie vaticane demeurent aux côtés du souverain pontife, deux autres hommes de la sécurité habituellement appelés à marcher quelques mètres derrière le pape se sont rapprochés de lui, au sein du cortège, lors des processions des cérémonies pontificales. Enfin, plusieurs hommes de la Gendarmerie vaticane sont désormais placés le long du parcours du pape, bien avant son arrivée, le regard dirigé vers les fidèles.
Au Vatican, de nombreux observateurs rappellent que c’est le très charismatique Jean-Paul II (1978-2005) qui avait allégé les mesures de sécurité avec sa propension à aller au contact des foules. D’aucuns notent que la ‘Sedia gestatoria’, chaise à porteurs que le pape polonais n’avait pas souhaité utiliser, permettait que la foule puisse apercevoir le pape sans qu’il soit au contact direct des fidèles. Le dernier pape à monter sur ce trône porté par 12 ‘sediari’ fut Jean-Paul Ier (1978).
Pour autant, après l’agression de Benoît XVI, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège avait estimé que priver le pape du contact avec les foules serait “comme l’empêcher de respirer“. Le père Federico Lombardi avait aussi estimé que l’on ne pouvait pas “placer le pape à 100 % sous haute surveillance, à moins de créer un mur entre lui et les fidèles“, ce qui serait “une chose impensable“. Il avait malgré tout invité à la “prudence“ au vu des “risques“ encourus par le pape.
La sécurité du pape est assurée par quelque 370 hommes : 150 gendarmes du Vatican, 110 gardes suisses et, à l’extérieur des murs du petit Etat, autant d’hommes du détachement de la police italienne auprès du Vatican. Ce dispositif est parfois critiqué pour les tensions qui peuvent exister entre les différents corps et dont ferait les frais la sécurité du pape, en particulier entre les Italiens de la Gendarmerie vaticane et les hommes de la Garde suisse pontificale. AMI
13:43 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
L'info à notre portée de main
Alors que Google annonce le lancement de son prochain téléphone, le portable semble vraiment l'avenir de la technique de communication et va révolutionner nos rapports techniques avec l'info. Deux exemples qui ne trompent pas:
- il y a environ 5 millards de mobiles dans le monde.
- les partenaires médias pour les prochaines JMJ de Madrid de 2011 sont les grands patrons de la téléphonie mobile (Google, I-Phone etc. )
11:29 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
Sauver ou plaire ?
"Je crois que le bon citoyen préfère les paroles qui sauvent que les paroles qui plaisent"
Benoît XVI
qui réussit, à mon avis, par la grande qualité de ses homélies et de ses discours, à aussi bien plaire qu'à sauver.
Comme quoi, les paroles qui sauvent peuvent aussi plaire.
De plus, sa crédibilité est un des ses principaux atouts, car il ne ment jamais. La vérité est non seulement un rempart mais le fondement de toutes les relations, qu'elles soient humaines, sociales ou ... médiatiques.
09:59 | Lien permanent | Commentaires (0) | | |
lundi, 04 janvier 2010
L'avenir du célibat
Un livre pour comprendre
Le célibat des prêtres catholiques attire cycliquement l’attention de l’opinion publique, parfois déroutée par ce qui semble une rigidité indue de la hiérarchie ecclésiastique : s’il existe des prêtres mariés dans certaines églises catholiques orientales mais aussi dans l’église latine – c’est le cas récent d’anciens pasteurs anglicans –, pourquoi ne pas abolir une discipline souvent contestée et la rendre optionnelle ? La thèse de ce livre est que l’Église catholique restera fidèle au célibat parce qu’il est lié au sacrement de l’ordre lui-même, comme l’indique son histoire et sa relation avec l’épiscopat, plénitude du sacerdoce ministériel. Si certaines tendances théologiques et magistérielles récentes étaient authentiquement reçues et appliquées dans l’Église, l’avenir du célibat devrait être un avenir de liberté, de don, de sainteté sacerdotale.
Né en 1965, l’abbé Laurent Touze, prêtre de la prélature de l’Opus Dei, est diplômé de l’institut d’études politiques de Paris et actuellement professeur associé de théologie spirituelle à l’université pontificale de la Sainte-Croix (Rome).
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Mgr Schönborn et Medjugorje
SARAJEVO, 3 jan 2010 (AFP) - Un évêque critique la visite à Medjugorje de l'archevêque de Vienne
L'évêque de Mostar a critiqué dimanche la visite fin décembre du cardinal-archevêque de Vienne au lieu de pèlerinage de Medjugorje, dans le sud de la Bosnie-Herzégovine, théâtre pour de nombreux catholiques d'apparitions miraculeuses que le Vatican ne reconnaît pas.
Dans un communiqué, l'évêque Ratko Peric estime que la visite "privée" du cardinal Christoph Schönborn à Medjugorje et les déclarations qu'il a faites à cette occasion ont nui à la "paix" et à "l'unité" des catholiques locaux.
"Je regrette que le cardinal ait ainsi ajouté (...) aux tourments déjà existants de l'Eglise locale de nouveaux tourments qui ne contribuent pas à sa paix indispensable et à son unité", déclare l'évêque de Mostar, dans le diocèse duquel se trouve Medjugorje.
"Je souhaite dire aux fidèles que la venue et les activités publiques du cardinal Christoph Schönborn ne signifient pas une reconnaissance de l'authenticité des 'apparitions' de Medjugorje", ajoute Mgr Peric.
Le cardinal Schönborn, réputé proche du pape Benoît XVI, est arrivé le 28 décembre à Medjugorje pour une visite "privée". Il y a passé plusieurs jours et a notamment prononcé un discours devant des pèlerins dans une église.
Un grand nombre de catholiques croient que la Vierge est apparue à six enfants sur une colline qui surplombe Medjugorje le 21 juin 1981 pour la première fois et que les apparitions se poursuivent depuis.
Bien que le Vatican ne reconnaisse pas de miracle à Medjugorje, le petit village est devenu un site important de pèlerinage, et des fidèles de toutes les parties du monde continuent à s'y rendre.
Dans son communiqué, l'évêque de Mostar se déclare préoccupé par les "abus" de certains prêtres franciscains de Medjugorje qui échappent à la hiérarchie de l'Eglise et exercent toujours leur sacerdoce bien qu'ils aient été révoqués par le Vatican.
Pour Mgr Peric, la visite du cardinal Schönborn "pourrait s'expliquer comme un soutien (...) à un grand nombre de nouvelles communautés et associations religieuses désobéissantes de Medjugorje, qui peuvent 'lire' dans la visite du cardinal un encouragement à leur désobéissance".
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dimanche, 03 janvier 2010
Visite du secrétaire à Susanna Maiolo: la salle de presse confirme
Le secrétaire particulier de Benoît XVI, Mgr Georg Gänswein, a rencontré “au cours de ces derniers jours“ Susanna Maiolo, la jeune femme qui avait agressé le pape au tout début de la messe de Noël dans la basilique Saint-Pierre, dans la nuit du 24 décembre 2009. C’est ce qu’a indiqué le Bureau de presse du Saint-Siège le 3 janvier 2010, confirmant une information rendue publique par la presse italienne.
“Suite à certaines nouvelles parues dans la presse, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège confirme que le secrétaire particulier du pape, Mgr Georg Gänswein, a effectué au cours de ces derniers jours une visite en privé à Susanna Maiolo, témoignant de l’intérêt du pape pour son état“, a ainsi indiqué le père Federico Lombardi dans un communiqué.
“En ce qui concerne la procédure engagée par la magistrature de l’Etat de la Cité du Vatican, elle suivra son cours jusqu’à sa résolution“, a ajouté le Père Lombardi.
Note: Le Pape surtout, mais aussi son entourage, ont magnifiquement géré cette regrettable histoire. Chapeau bas au Père Lombardi. La visite privée et discrète de Mgr Gänswein met en lumière l'humanité de l'Eglise. A mon avis, le Saint Père n'a pas voulu exposer le drame de cette jeune fille aux caméras du monde entier. Il Corriere della Sera, journal italien, avait certes souhaité une visite papale, comme pour Jean Paul II et son agresseur (sic!). La presse italienne s'était aussi lancée dans une comparaison avec l'agression sur Silvio Berlusconi. Ce n'est que de la media, ou mieux mega fiction. Le geste unique du Pape Jean Paul II visitant Ali Agça dans sa cellule reste dans l'histoire comme une belle illustration de la Miséricorde divine, en lien avec le 3ème secret de Fatima. Aussi, désormais, laissons tranquille Susanna Maiolo, et prions surtout pour elle, afin qu'elle se reconstruise psychologiquement et humainement pour bien se relancer dans sa vie personnelle.
Enfin, le Saint Père a tout simplement mis en application ses propres propos prononcés le 8 décembre à la place d'Espagne, jour de l'Immaculée Conception:
..." Dans la ville vivent - ou survivent - des personnes invisibles, qui de temps en temps apparaissent en première page ou à la télévision, et sont exploitées jusqu'au bout, tant que la nouvelle et l'image attirent l'attention. C'est un mécanisme pervers, auquel il est malheureusement difficile de résister. La ville cache tout d'abord, et ensuite elle expose au public. Sans pitié, ou avec une fausse pitié. Il y a en revanche en chaque homme le désir d'être écouté comme une personne et d'être considéré une réalité sacrée, car chaque histoire humaine est une histoire sacrée, et demande le plus grand respect".
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Josephum
"La foi proclamé dans la Bible des hébreux n'est pas une autre religion, mais le fondement de la foi".
Benoît XVI
Toute l'oeuvre théologique du Cardinal Ratzinger puis du Pape Benoît XVI est fondée sur cette lame de fond. Cette homme d'origine allemande cherche une réconciliation entre les Juifs et les chrétiens. Sa décision de proclamer les vertus héroique de Pie XII a été longuement étudiée, avec patience et minutie. Pie XII ne pouvait en son âme et conscience qu'aimer le peuple juif, ainsi que les racines et les origines de Jésus de Nazareth, né d'une mère juive. Un catholique ne peut l'ignorer: "le salut vient des Juifs".
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samedi, 02 janvier 2010
Un autre regard sur Benoît XVI
L'agenda 2010 compte désormais 2 petites pages. Durant les fêtes, nous avons entendu, lu et vu les revues de presse de l'année 2009 qui apparaissent comme des occasions de tirer un bilan du temps qui passe. L'année écoulée semble bien noire pour Benoît XVI. La levée des excommunications, les propos sur le préservatif dans l'avion et la polémique sur la douloureuse affaire de l'avortement de Recife servent à dresser encore et toujours un portrait peu élogieux d'un Pape rigide, conservateur et gaffeur. Un Pape qui va jusqu'à chuter à l'entrée lors de la procession de la messe de la nuit de Noël. Tout un symbole: un Pape bousculé.
Entrer dans la lumière
Mais est-ce la réalité ? A mon avis, vraiment pas. Notre professeur d'opinion publique insiste à temps et à contre temps pour nous donner un regard critique, positif et constructif vis-à vis de notre culture médiatique. Avec sa phrase magique: "l'opinion publique n'est pas l'opinion publiée", il nous apprend à aller au-delà pour creuser plus profondément. Nos professeurs de structures de l'information et d'économie de la communication aiguisent notre regard sur ces puissants moyens de communications qui ne sont, par définition et par essence, pas objectifs. On ne peut pas se fier uniquement aux écrans de communications pour cerner la réalité et sentir battre le coeur du monde. Non que la vérité n'existe pas, tout le contraire, mais les entreprises de communications sont d'abord entre les mains des puissances économiques. Les nouvelles sont aussi des marchandises, des biens qui s'achètent et se vendent. L'information est donc flitrée et structurée en fonction d'intérets particuliers. Les revues de presse passent leur temps à cristalliser les nouvelles que cette même presse, ces même entreprises, ont engendrées. L'info devient curieusement la réalité.
La théorie de l'agenda setting nous rappelle que les médias ont un réel pouvoir sur les thèmes traités, et non pas tant sur le contenu de l'info. Ce sont eux qui fixent, comme dans une réunion, l'ordre du jour. Un peu comme au théatre, ils mettent en lumière certaines scènes, en laissant dans l'ombre des centaines d'autres.
Ne pas compter que jusqu'à trois
Aussi, je ne reviendrai que brièvement sur les réponses données aux trois célèbres grippages de l'information. Elles sont hélas peu connues: le Pape n'a pas réintégré Ecône, mais seulement et uniquement mis la clef dans la serrure pour que les personnes qui ont claqué la porte de l'Eglise de toujours puissent y revenir. Dans l'avion vers l'Afrique, le Pape a démontré être bien le seul leader mondial à s'intéresser vraiment au continent africain. Benoît XVI aime l'Afrique. L'amour ne passe pas par un bout de caoutchouc et par la colonisation sexuelle. L'Eglise aime en silence, dans les actes de chaque jour, venant en aide concrètement aux malades. C'est l'abc de la charité. Des millions de chrétiens sont à l'oeuvre pour mettre en oeuvre la charité de la vérité. Benoît XVI n'était enfin en aucun cas lié à la douloureuse affaire de la petite fille du Brésil violée à 9 ans. Mais l'Occident est ainsi fait: il n'aime plus la vie et pense soulager en tuant ... Le successeur de Dom Helder Camara et le Cardinal Préfet des évêques à Rome, Mgr Re, auraient pu se contenter d'exhorter à l'aider autrement. Cela n'aurait pas donné l'occasion à la presse occidentale échaudée de rebondir sur le thème brûlant de l'excommunication. Mais voilà ... le courageux évêque de Recife s'adressait bien et uniquement aux gens de son diocèse. Dans un monde de l'information globale comme le nôtre, les confrères auraient dû simplement le soutenir et fermer les lettres trop vite ouvertes.
Trois "dérapages" ne peuvent servir à entretenir les aprioris. L'instant ne rèvèle pas d'emblée toute la profondeur des événements. Toutefois, quelques lignes de forces peuvent orienter notre regard vers l'histoire en train de s'écrire sous nos yeux. Quelles furent les quelques autres événements:
- le Pape en visite à l'Aquila, qui démontre son affection pour les personnes en difficultés suite au tremblement de terre qui a blessé l'Italie.
- la magistrale Encyclique "Caritas in Veritate", document remis à l'homme le plus puissant de la planète, Barack Obama lors de sa visite à Rome. C'est une somme pour la doctrine sociale de l'Eglise afin d'éclairer la crise de notre monde, qu'elle soit morale, écologique ou économique. Que les hommes de bonne volonté la lisent pour la mettre en application dans la liberté.
- les innombrables visites et réceptions de chefs d'Etat, d'ambassadeurs et d'évêque du monde entier lors des audiences privées. Benoît XVI excelle dans le contact personnel. De source vaticane, il s'y emploie de toutes ses forces.
- la foule très nombreuse qui se presse aux audiences du mercredi, pour écouter la catéchèse du Pape. Benoît XVI a les traits d'un Père de l'Eglise, d'un Saint Ambroise ou d'un Saint Augustin.
- l'accueil réservé aux anglicans qui souhaitent rejoindre la communion catholique. Cet acte résonne comme une anticipation du jugement que l'histoire portera sur ce pontificat. Benoît XVI fait avancer pas à pas la cause de l'oecuménisme. Le Pape soigne tout particulièrement ses contacts avec l'orthodoxie.
- la croisade du Pape contre la pédophilie dans le clergé, véritable plaie purulante de l'institution. Le lancement de l'année sacerdotale n'est sans doute pas étranger à ce cancer. Le Curé d'Ars nous emmène vers la véritable figure de l'homme de Dieu pour sanctifier les prêtres du monde entier et par eux toutes les âmes.
- la décision de proclamer vénérable Jean Paul II et Pie XII. C'est un acte réfléchi avec minutie et patience. L'histoire lui donnera raison et la consultation des archives confirmera ce geste prophétique. L'Eglise est une famille bi-millénaire.
- le soin apporté à la liturgie. La messe est un acte sacré, une montée en silence vers le Calvaire, pour entrer dans la joie et l'espérance. La communion est une rencontre avec le Christ ressuscité. La croix fait partie de la vie et elle marque l'autel de notre vie. L'homme est grand à genoux. L'âme a une profondeur que Dieu seul scrute et connaît.
Commmuniquer la vérité
Mais, il faut finalement en convenir, la vérité seule ne suffit pas, car elle a besoin d'être annoncée et protégée. Le message ne suffit pas. Benoît XVI le sait parfaitement bien, comme humble serviteur et collaborateur du Verbe de Dieu. Il est crucial que toute l'Eglise entre plus en profondeur dans le monde fascinant de la communication. Ce travail est commun pour inventer tous ensemble une culture de la communication. Chaque baptisé est un média, un porte-parole de la foi. Chaque âme est un message et nous sommes plus de 2 000 000 000 de chrétiens dans le monde. Le continent numérique (Internet, réseaux sociaux, Youtube, Facebook, blogs, portables, Twitter...) est de toute première importance.
Aussi, l'année 2010 nous réserve de très belles surprises. La visite du Saint Père à la synagogue de Rome, puis la béatification du Cardinal John Henry Newman lors de la visite de Benoît XVI en Angleterre prévue en septembre 2010 seront capitales Et aussi, la grande foule à Rome pour la béatification du vénérable Jean Paul II. En plein Synode sur le Moyen Orient, je risque une hypothèse et mise pour une double béatification avec Pie XII, afin que la génération qui arrive aux affaires n'ai pas honte de son histoire, marquée par le pardon et signée par la grâce de Dieu.
Le marathonien de Dieu
Ce grand Pape Benoît XVI est une vraie bénédiction pour toute l'Eglise, un marathonien qui se relève sans aucune plainte, un homme serein, cultivé et épanoui, calme, fin et doux, souriant, très humble face aux attaques, un intellectuel d'envergure au regard ample et profond, un roc qui n'a pas fini de nous étonner.
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Benoît XV vibre pour la paix
" Arrêtez ! " : Benoît XVI appelle les groupes armés du monde entier à renoncer à la violence, leur faisant entrevoir le retour en eux de la « joie de la paix ».
Le souverain pontife a lancé cet appel depuis la fenêtre de son bureau situé au 3ème étage du Palais apostolique, interrompu par les applaudissements nourris de milliers de pèlerins rassemblés place Saint-Pierre, en dépit de la pluie, lors de l'angélus de ce vendredi 1er janvier 2010.
« En ce premier jour de l'année, je voudrais adresser un appel aux consciences de ceux qui font partie de groupes armés, quelle que soit leur nature. A tous et à chacun je dis : « Arrêtez-vous, réfléchissez, et abandonnez la voie de la violence ! ».
Le pape en appelle à leur « courage » en disant : « Sur le moment, ce pas pourra vous sembler impossible, mais si vous avez le courage de l'accomplir, Dieu vous aidera, et vous sentirez la joie de la paix - que vous avez peut-être oubliée depuis longtemps - revenir dans vos cœurs ».
Note: Petite expérience. Lisez tout d'abord cette intervention, courageuse et forte. Puis, dans un second temps, visionnez les images en vidéo. Par "la TV", nous percevons que notre Pape ne communique pas tant avec les gestes (soulignant les mots avec son corps comme le faisait l'acteur Jean Paul II) qu'avec les mots. Aussi, il ne communique pas forcément moins bien, mais différement. Benoît un homme de l'écrit, du verbe, un poète des idées et un ciseleur des mots. Ces interventions sont toujours remarquables, très précises, soignés et immédiatement compréhensibles.
Avec la révolution digitale en cours, qui relègue sans doute la TV en second plan, il est perceptible que notre Pape communique d'avantage avec Internet, dont les textes peuvent être lus si facilement par tous. Ces homélies sont construites comme des cathédrales. Elles resteront on-line pour l'édification de millions de personne. La TV en second plan, derrière Internet ? Les personnes qui ont su que le Pape avait été bousculé à Noël ont recherché les images sur Youtube. Même la TV reprend les images des portables...
Aussi, je retiens: Benoît XVI est tout simplement remarquable...
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Pascal Décaillet et Pie XII
Pie XII : l’armée de ceux qui savent
Sur le vif - Dimanche 27.12.09 - 15.10h
C’est incroyable, vous avez remarqué ? Le nombre de gens, depuis quelques jours, qui se fendent d’un avis tranché, définitif, sur la béatification de Pie XII. De puissants penseurs qui pourtant, le reste de l’année, ne portent strictement aucune attention aux affaires de l’Eglise catholique romaine. On publie la correspondance entre Jacques Maritain et Charles Journet : ils n’en disent pas un mot. On raconte l’histoire, bouleversante, de Dom Helder et de la Théologie de la Libération : motus. Un livre sort sur l’épiscopat français, ou allemand, pendant la guerre : silence. De lumineuses revues, en Suisse romande, comme « Nova & Vetera », fondée par Journet et dirigée par le cardinal Cottier, ou encore comme celle des Jésuites, « Choisir » nous donnent à découvrir l’état le plus moderne – et bien souvent critique face à l’Eglise institutionnelle – de la réflexion sur le catholicisme, jamais ils n’en font la moindre mention. Bien au-delà du seul catholicisme, un homme comme Maurice-Ruben Hayoun nous sort (il y a quelques jours, chez Ellipses) un éblouissant « Abraham » : pas un compte-rendu, rien. L’Histoire des religions leur est parfaitement indifférente, ce qui est d’ailleurs leur droit le plus strict. Mais Pie XII, alors là oui. Pie XII, ils sortent du bois. Pie XII, ils savent. J’en suis évidemment très heureux : c’est sans doute ce qu’il est convenu d’appeler un miracle épistémique.
Pie XII ne fait pas partie, comme Léon XIII (Rerum novarum, 1891) ou Jean-Paul II, ou même d’ailleurs Paul VI, des papes qui ont le plus illuminé mon chemin, il y a assurément beaucoup à dire sur certains de ses silences au moment où se perpétrait l’une des plus grandes horreurs de l’histoire humaine, mais il a aussi sauvé des Juifs, par exemple en ville de Rome, en 1943. C’est dire si l’affaire est complexe, difficile à trancher définitivement, toutes archives n’étant au reste pas encore exhumées. Je ne prétends pas défendre ici l’action d’Eugenio Pacelli pendant la Seconde Guerre mondiale, je reconnais même que le signal donné par une béatification ne serait sans doute pas le plus habile. Je me contenterai simplement de rappeler que cette procédure (qui encore, de nos jours, se soucie des bienheureux ?) relève d’une démarche interne à une communauté spirituelle dont personne, au demeurant, n’est obligé d’accepter le langage ni les codes. Je ne sache pas, du reste, qu’on s’empoigne ni s’écharpe, au plus profond de nos bistrots et guinguettes, sur les affaires de béatifications.
Avant de béatifier tous azimuts, Rome, à la vérité, serait assez inspirée d’éclairer un peu mieux ses fidèles sur ce qu’est exactement censé être un « bienheureux », cette étape intermédiaire avant la sainteté, et d’ailleurs qu’est-ce qu’un saint, à quoi riment tous ces mots ? Parce que, ce travail de reconquête des cœurs et des esprits, de précision identitaire sur la nature du christianisme (qui était le grand espoir du présent pontificat), s’il n’a pas lieu, alors on continuera de béatifier et de canoniser en haut lieu, en cercle clos, comme un club qui passerait son temps à s’auto-attribuer le cliquetis des médailles. Au fond, entre ça et les apparatchiks brejnéviens qui se couvraient les poitrines, mutuellement, de rangées de décorations, le principe, du dehors, est perçu comme le même.
Du dedans, c’est pire. Le catho de base, le fidèle de tous les jours, celui qui a l’impression d’avoir, une fois, peut-être, été comme caressé par le frisson d’une lueur, celui qui lit et lit encore, à n’en plus finir, des récits de témoignages, ce cirque d’autocélébration le touche-t-il vraiment ? Je n’en suis pas sûr. Tout cela, tout ce débat, c’est d’abord entre les fidèles qu’il devrait avoir lieu. Et qu’on s’explique, et qu’on s’engueule un peu, et que fuse le verbe, il est là pour ça. Et le Clergé de Suisse romande, dont j’ose imaginer qu’il dispose de quelques éléments intellectuels d’appréciation supplémentaires par rapport au commun des mortels, il en pense quoi, de Pie XII ? Il le voit, ce dossier, il en connaît l’existence ? Ou il rase les murs en attendant que cesse la polémique ? Moi, je dis qu’il doit s’exprimer, le Clergé de Suisse romande. Dans un sens ou dans l’autre. Il n’est pas là pour se taire, mais pour témoigner.
En pleine Seconde Guerre mondiale, sous le règne de Pie XII, il y a eut un homme, en Suisse, qui choisit de rompre le silence. Il était abbé. Il s’appelait Charles Journet. Ce sont des hommes comme lui dont on a aujourd’hui besoin. Des dérangeurs. Des témoins.
Pascal Décaillet
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Le secrétaire du Pape visite secrètement Susanna Maiolo
© Copyright Il Tempo, 2 janvier 2010 consultable online ici.
Après la chute du Pape, Monseigneur Georg Gänswein, secrétaire particulier de Benoît XVI, a rendu visite à la jeune italo-suisse Susanna Maiolo hospitalisée au département psychiatrique de Subiaco. Pour l'instant, rien n'a filtré de l'entrevue advenue le jeudi 31 décembre, dernier jour de l'an 2009. Le prélat allemand est arrivé en grand secret dans une VW de marque Phaeton aux vitres obscurcies. La rencontre a débuté à 11h45 et la jeune suisse allemande de 25 ans a pu lui parler environ 30 minutes. L'habitante de Frauenfeld (Thurgovie) avait bousculé le Saint Père lors de la messe de la nuit de Noël, causant indirectement la chute du Cardinal français Roger Etchagaray. Ce dernier fut malheureusement déséquilibré par un garde du Pape. Il était certain que tous deux avaient immédiatement pardonné à la jeune fille. Sa cure psychiatrique se poursuit bien.
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