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lundi, 25 mai 2009

Massimo Bussaca pour la finale Manchester-Barcelone à Rome

Homme de foi, de prière, un catholique qui ne cache pas ses convictions.
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Le Pape de l'arbitrage


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Massimo Busacca (premier depuis la gauche) et le trio arbitrale saluent le Pape lors de l'audience du mercredi 27 mai 2009.

Un joli "challenge" pour Massimo Busacca. [Reuters]


Un Suisse arbitrera la finale de la Ligue des Champions mercredi à Rome. Massimo Busacca a été désigné lundi par l'UEFA pour diriger la rencontre entre Manchester United et Barcelone (tsr2 20h45).
Massimo Busacca aura l'honneur de siffler sa première finale de Ligue des champions, mercredi à Rome, entre le FC Barcelone et Manchester United. Le Tessinois de 40 ans sera assisté de son équipe habituelle, composée de Matthias Arnet et Francesco Buragina. Un quatrième Helvète vient compléter l'équipe des directeurs de jeu pour mercredi, en la personne du Bâlois Claudio Circhetta, arbitre de la finale de la Coupe de Suisse Sion-YB mercredi dernier à Berne.

Busacca est arbitre international depuis 1999. Le natif de Monte Carasso a déjà dirigé 77 matches placés sous l'égide de l'UEFA, dont 32 en Ligue des champions (6 cette saison).

Il avait entre autres officié lors de la finale de la Coupe de l'UEFA 2006/07 entre l'Espanyol Barcelone et le FC Séville, de la demi-finale de l'Euro 2008 opposant l'Allemagne à la Turquie et du 8e de finale de la Coupe du monde 2006 Argentine-Mexique.

Le dernier Suisse à avoir dirigé la finale de la plus prestigieuse compétition de clubs au monde est Urs Meier, durant l'édition 2001/02 qui avait vu s'affronter Bayer Leverkusen et le Real Madrid, vainqueur 2-1 grâce notamment à la désormais mythique volée de Zinédine Zidane. Buragina était déjà assistant, tandis que le quatrième arbitre était un certain... Massimo Busacca.

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Témoignage

J’ai commencé à arbitrer en 1989 après avoir joué au ballon durant différentes années. Jouer m’a toujours plu mais surtout pouvoir rester avec les amis et partager des beaux moments ensemble. Le sport m’a toujours aidé à me comparer avec moi même et avec les autres gens et il m’a donné la possibilité de connaître de nouvelles personnes.


De joueur à arbitre

Après quelques années que je jouais au ballon, je me suis vite rendu compte que ma carrière de joueur n’aurait pas de grand avenir. Il est important de savoir connaître et comprendre comment exprimer les propres grandes potentialités. J’ai tout de suite compris que j’étais un joueur discret mais la balle n’allait pas toujours où je voulais. Je tirais à droite et elle allait à gauche !

Et ainsi, un peu par jeu et un peu pour rire, j’ai raccroché mes chaussures de joueur et j’ai commencé un nouveau défi qui m’a de toute façon donné la possibilité de rester dans le monde du football. Un ami ma demandé d’essayer et j’ai alors commencé cette nouvelle aventure à laquelle aujourd’hui je suis vraiment beaucoup liée. Depuis les premiers coup de sifflet, je me suis rendu compte que cela était fait pour moi. Je m’amusais. Ca me plaisait aussi de prendre des décision et de faire respecter les règles. L’arbitre est vraiment celui qui devrait (et je répète il devrait, parce qu’aujourd’hui il est devenu beaucoup plus difficile de faire respecter la discipline sur le terrain de jeu) permettre aux joueurs de se mesurer avec le plus grand respect.


Pour la politesse et le respect

Mais revenons au début. Après quelques matchs arbitrés, j’ai eu un épisode désagréable : un spectateur, père d’un fils qui jouait dans ce match de juniors, m’a insulté. J’ai bien dit « de juniors » ! Grâce à Dieu, j’ai oublié immédiatement et j’ai décidé de continuer ma carrière. Aujourd’hui malheureusement, dans le football et le sport en général et en quelques circonstances, on doit vivre avec ce mal commun de l’impolitesse. C’est vraiment pour cela que lorsque j’arbitre, j’essaie toujours de faire respecter les règles et de tout faire pour qu’il y ait du respect et du propre copain et du propre adversaire. Si nous voulons que le football et le sport redeviennent un moment pour pouvoir se socialiser et s’amuser, il faut absolument qu’il y ait un respect absolu des valeurs humaines. Respect pour soi- même et le respect vers notre prochain.


L’humilité

Rapidement je suis arrivé à arbitrer des matchs importants. Mes décisions sur le terrain devenaient acceptées. Ce sont les joueurs qui en acceptant mes décisions m’ont fait devenir un bon arbitre. Je pourrais dire tranquillement qu’être un bon arbitre, si sur dix fois que je siffle, neuf fois je viens moi-même sifflé, cela veut dire qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Je pense qu’en tout ce que nous faisons, nous ne devons pas et jamais nous permettre de perdre l’humilité. Aussi quand on arrive aux hauts niveaux, soit dans le sport ou dans la vie du travail, il faut toujours rester avec les pieds bien sur terre parce qu’un jour tout ce que nous avons construit pourrait finir et ce que resterait peut être bien peu.
Début sous la neige

Le 1er décembre 1996, j’ai fait mon début en Super League. Je m’en souviens comme si c’était hier. Je suis arrivé à Saint Gall le jour précédent le match et nous sommes allés visionner le stade. Sur le terrain il y avait 30 cm de neige et j’ai pensé immédiatement que mon début aurait été renvoyé. Le gardien du stade me dit de rester tranquille et de bien dormir parce que le jour suivant le match serait joué.

Le match a été joué. Ils ont déblayé simplement la surface de réparation ! Ils ont fait les lignes en rouge et ils ont aplani la neige dans le reste du terrain. Ca a été un début anormal mais tout est bien allé. C’est cela la beauté du sport : souvenirs inoubliables, expériences de vie, et parfois comparés avec des situations beaucoup plus particulières. J’ai commencé à arbitrer avec régularité en Super League. Tout de suite j’ai vu que beaucoup de choses avaient changé : importance des langues, la pression, la télévision, les journalistes, l’inspecteur qui jugeait ma performance. Beaucoup de facteurs avec lesquels je n’étais pas habitué encore à cohabiter. Tout de suite j’ai compris que c’était le moment et que je devais m’engager si je voulais atteindre de hauts niveaux. Cela n’était pas facile mais j’ai dépassé cette pression initiale en alternant beaux et mauvais moments ; le peu d’expérience m’a fait commettre des erreurs et j’ai alors compris que je devais me retrousser les manches, me relever et continuer le chemin parcouru jusque là.


La solitude

Malheureusement quand nous nous trompons, nous sommes presque toujours laissés à nous mêmes, seuls, et nous devons avoir la force et la personnalité de comprendre tout seul comment nous reprendre et oublier immédiatement les mauvais moments. Pour moi, tout ceci a été possible grâce à la foi. Quand quelqu’un me demande quel moment fut le plus mauvais de ma carrière, je vous assure que j’en ai eu, mais je ne sais jamais que répondre. Je me rappelle seulement les beaux moments. Les autres je les oublie rapidement. Si cela n’était pas comme ca, je ne serais pas prêt pour mon prochain engagement.


Arbitre international

En 1999, je suis devenu arbitre international. Autre grande reconnaissance qui couronnait des années de sacrifices. Tout de suite je me suis aperçu que les choses étaient en train de changer. La comparaison avec le football international signifiait comprendre les mentalités différentes de jeux, d’approche tactique et la manière d’interpréter un match. L’anglais est devenu la langue officielle dans mes cours et dans mes matchs à l’étranger. La communication est une partie importante pour une bonne approche du match. J’ai toujours cherché d’avoir un bon rapport avec les joueurs et surtout rester toujours à leur même hauteur. Jamais trop autoritaire, dédramatiser les situations difficiles et savoir admettre aussi ses propres fautes. De cette manière il s’instaure un rapport excellent et il devient plus facile de prendre les décisions. Et oui, décider. Un arbitre qui ne décide pas et qui manque de courage ne réussirait jamais à arbitrer aux hauts niveaux.

Dans l’élite

Après quelque années, je suis entré dans l’élite des arbitres européens, avec des matchs fascinants, stades avec 60’000-70’000 spectateurs, nouvelles nations visitées, cultures différentes, nombres incroyables de gens connus et un bagage d’expérience que toute la vie je garderai en moi. En 2006 j’étais choisi comme un des neuf arbitres européens pour participer à la plus grande compétition qui existe au niveau sportif.


Au mondial

Le Mondial de football. Pour un arbitre comme pour un joueur c’est la satisfaction la plus grande qu’il puisse atteindre. Quand je le raconte j’ai encore de la peine à faire comprendre aux gens les émotions par lesquelles j’ai passé. Aussi ceux qui normalement ne suivent pas le sport, pendant un mondial, deviennent passionnés de cet événement incroyable.

J’ai eu l’honneur d’arbitrer trois match. Espagne-Ukraine, Angleterre-Suède et un huitième de final entre le Mexique et l’Argentine gagné par cette dernière dans une rencontre passionnante décidée dans les prolongations avec un des goals le plus beaux du mondial.

Ca vous semblera étrange, mais une des choses les plus belles que je me souvienne du mondial, c’était de voir des familles entières aller au stade ensemble, et après la rencontre s’amuser et faire en sorte que le sport puisse être un moment incroyable de socialisation. J’ai profité de chaque minute de cette compétition spectaculaire, même si je dois dire avoir eu beaucoup de pression en dirigeant mes matchs.


La prière et la foi

Pendant le mondial j’ai beaucoup prié. J’ai tout mis dans les mains de DIEU et je lui ai demandé de me protéger et de me guider en tout. Aujourd’hui dans un match à ces niveaux, il y a beaucoup d’intérêts. Une faute de ma part peut compromettre l’élimination d’une équipe d’une compétition. C’est pour cela qu’en connaissant mes limites humaines, je me confie à Dieu.

Je suis complètement convaincu que sans la foi je n’aurais jamais pu obtenir ces grandes satisfactions.


Humour

Je me rappelle un épisode très spécial. Dans mon premier match arbitré, au moment du tirage aux sort, avec la monnaie en main j’ai demandé aux deux capitaines Sevchenko et Casillas de choisir une des deux faces. J’ai lançai la pièce, et pour la première fois dans ma carrière plutôt qu’aller d’une face ou de l’autre, la monnaie est tombée au sol de manière perpendiculaire. C’était un épisode où nous avons souri et déchargé la grosse tension qui transpirait dans sur nos visages.


L’Euro

Cela fait juste quelques mois que j’ai terminé le championnat européen. J’ai encore eu la possibilité d’arbitrer la compétition la plus importante au niveau Européen : Grèce - Suède, Hollande - Roumanie et une demi-finale entre l’Allemagne et la Turquie. Une autre grande expérience que je n’oublierai pas pour le reste de ma vie. Quand j’arbitre je cherche toujours à m’amuser, et c’est cela le message que j’essaie de transmettre aux joueurs et au public qui suivent la rencontre.

En mai 2007, j’ai arbitré la finale de la coupe UEFA entre l’Espaniol et Sevilla devant 70000 mille spectateurs. Un derby tout espagnol qui a vu Sevilla gagner aux penaltys. J’ai toujours vécu mes satisfactions avec le meilleur équilibre en jouissant de manière contenue pour les succès, mais jamais en m’abattant pour les défaites.


Merci à Dieu

Je programme tout, mais je vis à la journée, et je ne fixe pas trop de but. Je vis sereinement et je tâche de tirer le maximum de tout. Je remercie Dieu pour ce que j’ai obtenu jusqu’à aujourd’hui.

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