samedi, 02 janvier 2010
Un autre regard sur Benoît XVI
L'agenda 2010 compte désormais 2 petites pages. Durant les fêtes, nous avons entendu, lu et vu les revues de presse de l'année 2009 qui apparaissent comme des occasions de tirer un bilan du temps qui passe. L'année écoulée semble bien noire pour Benoît XVI. La levée des excommunications, les propos sur le préservatif dans l'avion et la polémique sur la douloureuse affaire de l'avortement de Recife servent à dresser encore et toujours un portrait peu élogieux d'un Pape rigide, conservateur et gaffeur. Un Pape qui va jusqu'à chuter à l'entrée lors de la procession de la messe de la nuit de Noël. Tout un symbole: un Pape bousculé.
Entrer dans la lumière
Mais est-ce la réalité ? A mon avis, vraiment pas. Notre professeur d'opinion publique insiste à temps et à contre temps pour nous donner un regard critique, positif et constructif vis-à vis de notre culture médiatique. Avec sa phrase magique: "l'opinion publique n'est pas l'opinion publiée", il nous apprend à aller au-delà pour creuser plus profondément. Nos professeurs de structures de l'information et d'économie de la communication aiguisent notre regard sur ces puissants moyens de communications qui ne sont, par définition et par essence, pas objectifs. On ne peut pas se fier uniquement aux écrans de communications pour cerner la réalité et sentir battre le coeur du monde. Non que la vérité n'existe pas, tout le contraire, mais les entreprises de communications sont d'abord entre les mains des puissances économiques. Les nouvelles sont aussi des marchandises, des biens qui s'achètent et se vendent. L'information est donc flitrée et structurée en fonction d'intérets particuliers. Les revues de presse passent leur temps à cristalliser les nouvelles que cette même presse, ces même entreprises, ont engendrées. L'info devient curieusement la réalité.
La théorie de l'agenda setting nous rappelle que les médias ont un réel pouvoir sur les thèmes traités, et non pas tant sur le contenu de l'info. Ce sont eux qui fixent, comme dans une réunion, l'ordre du jour. Un peu comme au théatre, ils mettent en lumière certaines scènes, en laissant dans l'ombre des centaines d'autres.
Ne pas compter que jusqu'à trois
Aussi, je ne reviendrai que brièvement sur les réponses données aux trois célèbres grippages de l'information. Elles sont hélas peu connues: le Pape n'a pas réintégré Ecône, mais seulement et uniquement mis la clef dans la serrure pour que les personnes qui ont claqué la porte de l'Eglise de toujours puissent y revenir. Dans l'avion vers l'Afrique, le Pape a démontré être bien le seul leader mondial à s'intéresser vraiment au continent africain. Benoît XVI aime l'Afrique. L'amour ne passe pas par un bout de caoutchouc et par la colonisation sexuelle. L'Eglise aime en silence, dans les actes de chaque jour, venant en aide concrètement aux malades. C'est l'abc de la charité. Des millions de chrétiens sont à l'oeuvre pour mettre en oeuvre la charité de la vérité. Benoît XVI n'était enfin en aucun cas lié à la douloureuse affaire de la petite fille du Brésil violée à 9 ans. Mais l'Occident est ainsi fait: il n'aime plus la vie et pense soulager en tuant ... Le successeur de Dom Helder Camara et le Cardinal Préfet des évêques à Rome, Mgr Re, auraient pu se contenter d'exhorter à l'aider autrement. Cela n'aurait pas donné l'occasion à la presse occidentale échaudée de rebondir sur le thème brûlant de l'excommunication. Mais voilà ... le courageux évêque de Recife s'adressait bien et uniquement aux gens de son diocèse. Dans un monde de l'information globale comme le nôtre, les confrères auraient dû simplement le soutenir et fermer les lettres trop vite ouvertes.
Trois "dérapages" ne peuvent servir à entretenir les aprioris. L'instant ne rèvèle pas d'emblée toute la profondeur des événements. Toutefois, quelques lignes de forces peuvent orienter notre regard vers l'histoire en train de s'écrire sous nos yeux. Quelles furent les quelques autres événements:
- le Pape en visite à l'Aquila, qui démontre son affection pour les personnes en difficultés suite au tremblement de terre qui a blessé l'Italie.
- la magistrale Encyclique "Caritas in Veritate", document remis à l'homme le plus puissant de la planète, Barack Obama lors de sa visite à Rome. C'est une somme pour la doctrine sociale de l'Eglise afin d'éclairer la crise de notre monde, qu'elle soit morale, écologique ou économique. Que les hommes de bonne volonté la lisent pour la mettre en application dans la liberté.
- les innombrables visites et réceptions de chefs d'Etat, d'ambassadeurs et d'évêque du monde entier lors des audiences privées. Benoît XVI excelle dans le contact personnel. De source vaticane, il s'y emploie de toutes ses forces.
- la foule très nombreuse qui se presse aux audiences du mercredi, pour écouter la catéchèse du Pape. Benoît XVI a les traits d'un Père de l'Eglise, d'un Saint Ambroise ou d'un Saint Augustin.
- l'accueil réservé aux anglicans qui souhaitent rejoindre la communion catholique. Cet acte résonne comme une anticipation du jugement que l'histoire portera sur ce pontificat. Benoît XVI fait avancer pas à pas la cause de l'oecuménisme. Le Pape soigne tout particulièrement ses contacts avec l'orthodoxie.
- la croisade du Pape contre la pédophilie dans le clergé, véritable plaie purulante de l'institution. Le lancement de l'année sacerdotale n'est sans doute pas étranger à ce cancer. Le Curé d'Ars nous emmène vers la véritable figure de l'homme de Dieu pour sanctifier les prêtres du monde entier et par eux toutes les âmes.
- la décision de proclamer vénérable Jean Paul II et Pie XII. C'est un acte réfléchi avec minutie et patience. L'histoire lui donnera raison et la consultation des archives confirmera ce geste prophétique. L'Eglise est une famille bi-millénaire.
- le soin apporté à la liturgie. La messe est un acte sacré, une montée en silence vers le Calvaire, pour entrer dans la joie et l'espérance. La communion est une rencontre avec le Christ ressuscité. La croix fait partie de la vie et elle marque l'autel de notre vie. L'homme est grand à genoux. L'âme a une profondeur que Dieu seul scrute et connaît.
Commmuniquer la vérité
Mais, il faut finalement en convenir, la vérité seule ne suffit pas, car elle a besoin d'être annoncée et protégée. Le message ne suffit pas. Benoît XVI le sait parfaitement bien, comme humble serviteur et collaborateur du Verbe de Dieu. Il est crucial que toute l'Eglise entre plus en profondeur dans le monde fascinant de la communication. Ce travail est commun pour inventer tous ensemble une culture de la communication. Chaque baptisé est un média, un porte-parole de la foi. Chaque âme est un message et nous sommes plus de 2 000 000 000 de chrétiens dans le monde. Le continent numérique (Internet, réseaux sociaux, Youtube, Facebook, blogs, portables, Twitter...) est de toute première importance.
Aussi, l'année 2010 nous réserve de très belles surprises. La visite du Saint Père à la synagogue de Rome, puis la béatification du Cardinal John Henry Newman lors de la visite de Benoît XVI en Angleterre prévue en septembre 2010 seront capitales Et aussi, la grande foule à Rome pour la béatification du vénérable Jean Paul II. En plein Synode sur le Moyen Orient, je risque une hypothèse et mise pour une double béatification avec Pie XII, afin que la génération qui arrive aux affaires n'ai pas honte de son histoire, marquée par le pardon et signée par la grâce de Dieu.
Le marathonien de Dieu
Ce grand Pape Benoît XVI est une vraie bénédiction pour toute l'Eglise, un marathonien qui se relève sans aucune plainte, un homme serein, cultivé et épanoui, calme, fin et doux, souriant, très humble face aux attaques, un intellectuel d'envergure au regard ample et profond, un roc qui n'a pas fini de nous étonner.
15:25 | Lien permanent | Commentaires (2) | | |
Commentaires
Encouragements pour ton blog que je viens de découvrir ! Quelques fautes d'orthographe ...
Écrit par : J.-C. Tissot | dimanche, 03 janvier 2010
Merci cher confrère. J'ai les idées qui vont trop vite pour mon pauvre orthographe qui peine à suivre. Merci de cette aide précieuse! Bonne année
Écrit par : Dominique | dimanche, 03 janvier 2010
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