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vendredi, 30 septembre 2016

Le Cardinal Sarah et la force du silence, avec Nicolas Diat

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source: compte Facebook de Nicolas Diat

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jeudi, 29 septembre 2016

Radio Vatican: interview de Staffan de Mistura sur la Syrie

(Radio Vatican) Entretien

Syrie: ces jours, 99 enfants tués, la guerre n'est pas une solution !

images.jpegLe Pape François renouvelle sa proximité aux « communautés chrétiennes du Moyen-Orient ». Il recevait ce jeudi 29 septembre 2016 au Vatican les participants à la cinquième réunion des organismes caritatifs catholiques engagés en Irak et en Syrie. Cette rencontre annuelle a lieu à l’initiative du Conseil pontifical Cor Unum.

Cette année, la Pape a constaté avec tristesse que « malgré de nombreux efforts la logique des armes, les intérêts obscurs et la violence continuent à dévaster l’Irak et la Syrie ». Évoquant les visages souffrant des déplacés et réfugiés, le Saint-Père a félicité l’ensemble des acteurs qui œuvrent sur le terrain pour tenter de soulager leurs souffrances.

François a également remercié les Nations unies pour leur travail de médiation auprès des différents gouvernements afin de mettre un terme au conflit.

Sur 19 conflits compliqués suivis par le diplomate, la Syrie est le pire !

A l’issue de l’audience, Marie Duhamel a pu rencontrer l’émissaire de l’ONU pour la Syrie depuis 2014, Staffan de Mistura

ici

IVG ou inversion volontaire grammaticale

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La ministre Laurence Rossignol compte écrire une loi à l’encontre de certains sites Internet qui pratiquent, selon elle, « un délit d’entrave numérique » à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Interview: 

- Madame Laurence Rossignol , vous êtes, si on peut dire, la mère de cette future loi ?

- Oui, je porte cette loi en moi depuis quelques mois. Je suis celle qui l'engendre pour reprendre votre expression. Mais vous parlez d'elle comme si elle n'existait pas. Entre nous, je vous fais une confidence: je l'appelle déjà "my little IVG", mon petit IVG. Je l'ai tweeté en référence à BFMTV. 

- Qui est le père de cette loi ?

- C'est une question cruciale. Les citoyens doivent connaître les origines de cette loi. Le père est le gouvernement français. 

- Honnêtement, votre loi n'est qu'un amas de lettres. Elle n'a pas été promulguée donc elle n'existe pas. Pourriez-vous nous dire quand est-ce qu'elle commence à exister ?

- Au départ ce n'était certes qu'un projet. Dès la fusion d'une voyelle et d'une consonne, la loi a commencé à vivre. Il y a eu un sujet, puis un verbe et enfin un complément pour devenir une phrase. Tout le développement futur de la loi est déjà présent. Maintenant, c'est un fait, on l'appelle une loi embryonnaire.

Pour répondre précisément à votre question, en comparant avec un enfant, dès la rencontre entre une voyelle et une consonne, on parle d'un mot (ou oeuf pour un être humain). Dès la prolifération des lettres, on parlera alors d'un verbe (zygote), puis d'une loi embryonnaire (embryon), avant que cela devienne une phrase (foetus). Dès le début, on ne parle que de la loi. Elle se développe tout simplement. 

- En l'état actuel, où en est votre loi ?

-Bien sûr que sa naissance sera le jour de sa promulgation, Il faut reconnaître: quelques minutes avant la promulgation, c'est toujours de la même loi dont on parle. Il y a donc la loi petite, moyenne, ou grande, mais cela ne change pas que c'est toujours la même loi. Comme pour une personne ! Elle fut petite, adulte et puis plus âgée. C'est toujours le même sujet, petit ou grand, jeune ou âgé. 

En l'état, je la sens clairement distincte de mon esprit et de mon corps, elle est autre et grandit selon une logique fort intelligente. Je ne saurais être la loi, qui est différente. J'abrite la loi, je la protège, aussi si je peux disposer de moi, de mon corps, de mon esprit, il n'en est pas de même pour la loi. Je me dois au contraire de tout disposer pour la naissance de la loi. 

Je crains désormais pour sa vie, car le Sénat veut, si vous me permettez, tuer le poussin dans l'oeuf, soit interrompre volontairement son existence.

Même si elle n'est faite que de lettre, c'est une volonté d'entrave numérique. On doit alors parler clairement d'avortement, ou d'une volonté de tuer la loi. Si cela devient effectif, on ne peut plus parler d'interruption, car la loi ne sera plus jamais. La notion d'abrogation est correcte. L'interruption  fait appel à la notion de pause, pour reprendre ensuite son cours. Or, c'est réellement de mort dont il faut parler. 

- Que dites-vous aux groupes de pressions qui en veulent à votre loi ?

Il y a beaucoup de phrases sur Internet. Vous comprendrez que pour éviter tout propagande mortifère, je ne souhaite uniquement celles qui sont en faveur de la vie de ma loi, afin qu'elle soit visible et facilement accessible. Les idées sont tellement confuses. Si nul n'est censé ignorer la loi, tout le monde ne la comprend pas. Et au fond, réfléchir, est-ce un délit ?

Il faut donc une loi simple et compréhensible pour tous: la loi pour tous ! Comme mère, je défendrai toujours la vie de ma loi. C'est mon enfant si vous me permettez, et je me dois de la protéger contre tout ce qui pourrait lui faire du mal. 

Finalement, je crois sincèrement que malgré les circonstances de la genèse d'une loi, état de tensions, oppositions, conflits etc., la loi est innocente des événements parfois douloureux et dramatiques qui l'entourent. Je peux être profondément blessée par ces circonstances atroces, mais je ne veux pas encore souffrir une seconde fois en voyant en plus une loi innocente mourir. 

- Aujourd'hui, nous avons tout de même le "gender", qui permet à chacun de choisir si un mot est au masculin ou au féminin ?

- Je vous mets au défi de trouver un mot qui n'est pas composé d'une voyelle et d'une consonne. C'est le b.a.-ba de la grammaire. Chaque mot est né de cette complémentarité. La musique connaît aussi les noires et les blanches, un système binaire. 

Il y a tout de même BFMTV ?

Dois-je vous rappeler qu'il s'agit d'une abréviation ?! Il y a aussi PMA ou GPA non ?

- Si votre loi ne passe pas (lien)?

images 18.01.18.jpeg- Je crains d'être blessée. Car je ne pourrai pas m'abstenir d'y penser. Les dates de sa courte vie resteront gravées en moi. La fin d'une loi est toujours traumatisante pour celle qui voulait lui donner le jour. Je conçois d'ailleurs l'idée, après la promulgation de ma loi, après sa naissance, de la porter sur les fonts baptismaux. Quelle joie de la voir devenir éternelle. 

- Vos propos me semble du pipeau ! Vous êtes en faveur de quoi réellement ? De la vie, non ? Vous n'avez pas une autre chanson ?

- Vous connaissez l'origine de cette expression ? On retombe toujours sur nos pieds. la fameuse origine. On ne comprend bien une réalité qu'une fois sa genèse décodée.

Dans le monde de la chasse, et c'est la saison, le "pipeau" est l’"appeau" utilisé par les chasseurs pour attirer les oiseaux.

Je suis tout simplement Madame Rossignol, et lorsque j'entends les échos médiatiques, je crois que je chante plutôt bien la mélodie de la vie.

L'IVG n'est pas un droit, car c'est le nom de la loi qui dit le droit. Mais je suis pour les droits de ma loi. Mon credo: vive la loi ! mon slogan: IVG, I loVe Grammaire . 

Avortement et entrave numérique: le Sénat la juge irrecevable

Laurence Rossignol voit dans cette décision l’influence de lobbies anti-IVG

 

Lien

Le Pape François dans le Caucase: un message de Paix

 

Environ 300 ! Le saviez-vous ? Le nombre de catholiques en Azerbaïdjan ! Lien

Le Pape François partira demain vendredi 30 septembre pour un voyage qui le mènera en Georgie et en Azerbaïdjan, soit 2 républiques anciennement soviétiques, dans le Caucase

"Le Pape portera un message de réconciliation pour toute la région" a déclaré le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège Greg Burke.

Site du Vatican - Radio Vatican

mercredi, 28 septembre 2016

Avortement: un combat à vie !

Etre pour la maman et le bébé : « un délit d’entrave numérique » ?

" je constate que tous ceux qui sont pro choice sont en vie "

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Ronald Reagan, acteur et président des USA

La fondation Jérôme Lejeune et Alliance VITA sont pour la Vie 

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Fondation Jérôme Lejeune

Dans le projet de loi « Egalité et citoyenneté » (débattu au Sénat le 4 octobre prochain) la ministre du droit des femmes vient d’annoncer l’introduction d’un amendement pour étendre aux sites internet le « délit d’entrave » à l’avortement. Cette nième atteinte au code civil qui « garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie » (article 16) marque une empreinte idéologique forte.

La Fondation Jérôme Lejeune en tant qu’expert et acteur de la défense de la vie sur le plan juridique, contestera cette disposition, par tous les moyens offerts par la loi

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La ministre Laurence Rossignol compte écrire un loi à l’encontre de certains sites Internet qui pratiquent, selon elle, « un délit d’entrave numérique » à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Benoît XVI: Pape François, nouveau charisme sans rupture

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Peter Seewald: "Vous ne voyez donc aucune rupture avec votre pontificat ?"

Benoît XVI: "Non. Evidemment, on peut mal interpréter certains passages pour prétendre que tout a changé. Quand on sort des passages de leur contexte, qu'on les isole, il est facile de construire des oppositions ; mais pas quand on considère l'ensemble. On relève sans doute de nouveaux infléchissements, mais pas d'oppositions. [...] Il y a une nouvelle fraîcheur dans l'Eglise, une nouvelle joie, un nouveau charisme qui plaît aux gens. C'est bien."

Source livre: Peter Seewald avec Benoît XVI "Dernières conversations" Fayard

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Famille Chrétienne et les survivants du Père martyr Jacques Hamel

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Le 26 juillet 2016, deux djihadistes interrompent la messe matinale célébrée quotidiennement en l'église Saint-Étienne, à Saint-Étienne du Rouvray, dans la banlieue de Rouen. Y participent trois religieuses et trois laïcs, dont un couple, Guy et Janine Coponet.

Après une macabre mise en scène, ils égorgent le célébrant, l’abbé Jacques Hamel, puis tentent de tuer Guy Coponet. Ils sont abattus en sortant de l’église.

Guy Coponet, vous devriez être mort ?

Guy Coponet – Oui. Ils m’ont frappé de trois coups de couteau, au bras, au dos et à la gorge. L’urgentiste qui m’a soigné m’a dit : « Il y avait une main divine sur vous car aucun des coups n’a touché un organe vital. Or, ce n’était vraiment pas loin… C’est comme un miracle ! »

suite Famille Chrétienne

Syrie: le Pape fustige les responsables des bombardements

SYRIE : “LES RESPONSABLES DES BOMBARDEMENTS DEVRONT EN RENDRE COMPTE DEVANT DIEU“, LANCE LE PAPE À L’AUDIENCE

capture-d-e-cran-2016-09-28-a-10-37-24-l125-h81.png"Je lance un appel à la conscience de ceux qui sont responsables des bombardements [en Syrie] et qui devront en rendre compte devant Dieu".

pape François au terme de l’audience générale sur la place Saint-Pierre, le 28 septembre 2016

mardi, 27 septembre 2016

Mardi 4 octobre 2016: le Pape François à Amatrice pour soutenir la population

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Italie: le Pape François sur les lieux du tremblement de terre le 4 octobre

De source romaine, le Pape se rendra à Amatrice le mardi 4 octobre sur les lieux du récent tremblement de terre en Italie.

Ce séisme eut lieu le 24 août causant 292 morts.

Le timing de cette visite aura aussi le grand mérite de ne pas faire tomber dans l'oubli les drames humains qui envahissent souvent nos informations quotidiennes, qui hélas ne font que passer pour être parfois aussitôt oubliées.  

 

Colombie: accord après 52 ans de conflit

Journée historique de signature présidée par le président colombien Juan Manuel Santos et le chef des FARC Timoléon Jiménez. 

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signature des accords entre le gouvernement colombien et l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC)

Les deux parties sont parvenues à un accord après 52 ans de conflit, le 24 août dernier, à La Havane (Cuba)

Cardinal Parolin: "c’est dans les blessures du cœur humain que l’on trouve « les causes profondes du conflit ».

Le cardinal Secrétaire d’Etat Pietro Parolin a encouragé la Colombie à « mettre fin à la haine » et à soigner les blessures du coeur, lors d’une “Prière pour la réconciliation de tous les Colombiens”, le 26 septembre 2016, à Cartagena de Indias. 

« La méthode la plus sûre pour commencer un avenir meilleur est de reconstruire la dignité de celui qui souffre », a-t-il insisté. Ainsi la paix doit aller au-delà des « compromis » et se centrer sur « la reconstruction de la personne » car c’est dans les blessures du cœur humain que l’on trouve « les causes profondes du conflit ».

Lien: Zenit

Mgr Gänswein: le Pape a sa manière de communiquer, de discuter, il faut l'accepter

483x309.jpgLe secrétaire du Pape émérite et le préfet de la maison pontificale a accordé en juillet dernier une interview à la Schwäbische Zeitung.

Extraits (source: Come Gesù) - Lien: le Pape n'est pas ambigu, mais positif

Mgr Gänswein: le Pape a sa manière de communiquer, de discuter, il faut l'accepter

A propos des controverses qui ont été faites dans la mouvance de l’exhortation apostolique « Amoris Laetitia », en particulier en ce qui concerne la possibilité pour les « divorcés remariés » d’être admis aux sacrements, Gänswein a déclaré:

«  si un Pape veut changer un aspect de la doctrine, il doit le faire avec clarté, pour le rendre contraignant. Les principes importants du Magistère ne peuvent pas être modifiés par des demi-phrases ou des notes de bas de pages d’une manière ambigüe. Les déclarations qui peuvent être interprétées de manières diverses sont une chose risquée ».

Sur le rapport des fidèles, en particuliers parmi les plus conservateurs, avec le Pape actuel, Gänswein avance:

«  la certitude que le Pape, comme un rocher solide face aux vagues, qui était encore le dernier, est en train en effet de se diluer. Si cette perception correspond à la réalité et reflette correctement l’image du Pape François, ou qu’il s’agisse d’une image médiatique, je ne peux pas en juger. Toutefois, les insécurités et parfois aussi la confusion et les désordres ont augmenté … il y a un court-circuit entre la réalité médiatique et la réalité des faits »*.

Enfin Mgr Gänswein a répondu à une question sur la manière de communiquer du pontife, et il a admis:

« la manière de discuter, des fois en comparaison avec ses prédécesseurs, est un peu imprécise et même incorrecte, mais il faut simplement l’accepter. Chaque Pape a son style personnel. Et sa manière de parler est celle-ci, également avec le risque de donner lieu à des malentendus, et parfois aussi à des modes d’interprétations extravagants. Mais il continuera à parler sans langue de bois ».

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Riposte catholique relaie ce texte signé par des fidèles catholiques des Etats-Unis, désorientés par bon nombre d’actes du pape François. 

Clinton et Trump: Mgr Chaput dit tout haut ce que les gens pensent tout bas

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Son Excellence Mgr Chaput: Trump et Clinton ont des failles étonnantes

Mgr Chaput, archevêque de Philadelphie, n'a jamais la langue dans sa poche.

Sur le site du diocèse, le prélat a souhaité partager avec ses fidèles, non pas «les enseignements d’un archevêque», mais les «pensées d’un frère dans la foi» sur les prochaines élections.

Et son constat est clair : «Les deux candidats à la Maison Blanche présentent des  failles stupéfiantes» ; de plus, par leur niveau de vie et le montant de leur fortune, aucun des deux ne vit dans «le système solaire où vivent la plupart des Américains».

"Ni l'un, ni l'autre n'est nettement meilleur que l'autre". L'archevêque est indécis. Il invite les catholiques à beaucoup prier avant de voter. 

"Beaucoup de gens," écrit Mgr Chaput, voit Trump comme «un homme d'affaires excentrique, à l'éthique défectueuse, dont la grandiloquence et la bouffonnerie rendent inconcevable son élection à la présidence."

Et "beaucoup de gens" pensent que Clinton "devrait être mis en accusation politique» et qu'elle a échappé aux poursuites en raison de son importance.

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Débat télévisé: à quelques heures du premier face à face Trump-Clinton, Mgr Chaput renvoie les candidats dos à dos

source

lundi, 26 septembre 2016

Pédophilie: il ne fait pas beau être une victime

images.jpegLes souffrances d'une victime (Marc) refont leur apparition: "L’affaire de Lyon a re-réveillé tout ça", raconte "Marc". "C’est remonté comme un bloc"...

Le Figaro

Face à cette démarche, les propos de l'avocat de Mgr di Falco: 

"Une démarche aussi vile, aussi déplacée qu’incongrue, tente maladroitement de profiter du sillon creusé par les affaires occupant le diocèse de Lyon : il est désolant que les journalistes y prêtent la main". 

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De très nombreux évêques mettent la priorité pour les victimes. 

Oecuménisme: la primauté et la collégialité au premier millénaire

source Zenit - lien Encyclique de Saint Jean-Paul II sur l'oecuménisme

Primauté de Pierre et oecuménisme: les fruits de la rencontre de la commission mixte orthodoxes-catholique à Rieti


P1020863.jpgLa séparation entre l'Eglise catholique romaine et les Eglises orthodoxes remonte à 1054. La recherche d'un mode d'exercice de la primauté du Pape fait partie intégrante du dialogue oecuménique.

Saint Jean-Paul II* a souhaité un dialogue fraternel et patient. Une Commission mixte pour le dialogue théologique entre les Églises orthodoxe et catholique a vu le jour. Cette commission s'est réunie en Italie, avec notamment le Cardinal suisse Mgr Kurt Koch et Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne,Genève et Fribourg. 

Il n’y a pas de doute que le siège de Rome avait été reconnu à la première place dans l’ordre des Églises

« Le dialogue » des catholiques et des orthodoxes « a maintenant une base commune », affirme Mgr Andrea Palmieri, au micro de Radio Vatican.

C’est ainsi que le sous-secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a qualifié le document final approuvé par la Commission mixte catholique-orthodoxe le 21 septembre 2016, à Chieti, en Italie  (voir vidéo et photos)

Intitulé « La synodalité et la primauté au cours du premier millénaire: vers une compréhension commune au service de l’unité de l’Église », le document est le fruit du travail de la XIVe session plénière de la Commission mixte pour le dialogue théologique entre les Églises orthodoxe et catholique (15-22 septembre 2016).

Pendant la session de Chieti, « de la lecture du premier millénaire a émergé qu’il n’y a pas de doute que le siège de Rome avait été reconnu à la première place dans l’ordre des Églises. Cette primauté, cependant, a toujours été exercée dans le contexte de la collégialité »

Lien Zenit - prochaine rencontre 2017

*Encyclique Ut Unum Sint

96. C'est une tâche immense que nous ne pouvons refuser et que je ne puis mener à bien tout seul. La communion réelle, même imparfaite, qui existe entre nous tous ne pourrait-elle pas inciter les responsables ecclésiaux et leurs théologiens à instaurer avec moi sur ce sujet un dialogue fraternel et patient, dans lequel nous pourrions nous écouter au-delà des polémiques stériles, n'ayant à l'esprit que la volonté du Christ pour son Eglise, nous laissant saisir par son cri, « que tous soient un... afin que le monde croie que tu m'as envoyé » (Jn 17, 21)?

Saint Jean-Paul II 1995

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Saint Jean-Paul II, Ut unum sint  de 1995 (Encyclique sur l'oecuménisme "qu'ils soient un")

Le ministère d'unité de l'Evêque de Rome

88. Parmi toutes les Eglises et Communautés ecclésiales, l'Eglise catholique a conscience d'avoir conservé le ministère du successeur de l'Apôtre Pierre, l'Evêque de Rome, que Dieu a institué comme « le principe et le fondement permanents et visibles de l'unité » 146 et que l'Esprit assiste afin que tous les autres bénéficient de ce bien essentiel. Suivant la belle expression du Pape Grégoire le Grand, mon ministère est celui de servus servorum Dei. Cette définition est la meilleure protection contre le risque de séparer l'autorité (et en particulier la primauté) du ministère, ce qui serait en contradiction avec le sens de l'autorité selon l'Evangile: « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Lc 22, 27), dit notre Seigneur Jésus Christ, Chef de l'Eglise.

D'autre part, comme j'ai eu l'occasion de le déclarer lors de l'importante rencontre au Conseil œcuménique des Eglises à Genève, le 12 juin 1984, la conviction qu'a l'Eglise catholique d'avoir conservé, fidèle à la tradition apostolique et à la foi des Pères, le signe visible et le garant de l'unité dans le ministère de l'Evêque de Rome, représente une difficulté pour la plupart des autres chrétiens, dont la mémoire est marquée par certains souvenirs douloureux. Pour ce dont nous sommes responsables, je demande pardon, comme l'a fait mon prédécesseur Paul VI. 147

89. Il est cependant significatif et encourageant que la question de la primauté de l'Evêque de Rome soit actuellement devenue un objet d'études, en cours ou en projet, et il est également significatif et encourageant que cette question soit présente comme un thème essentiel non seulement dans les dialogues théologiques que l'Eglise catholique poursuit avec les autres Églises et Communautés ecclésiales, mais aussi plus généralement dans l'ensemble du mouvement œcuménique.

95. Mais tout cela doit toujours être accompli dans la communion. Lorsque l'Eglise catholique affirme que la fonction de l'Evêque de Rome répond à la volonté du Christ, elle ne sépare pas cette fonction de la mission confiée à l'ensemble des Evêques, eux aussi « vicaires et légats du Christ ». 153 L'Evêque de Rome appartient à leur « collège » et ils sont ses frères dans le ministère.

Ce qui concerne l'unité de toutes les Communautés chrétiennes entre évidemment dans le cadre des charges qui relèvent de la primauté. Il sait bien, en tant qu'Evêque de Rome, et il l'a réaffirmé dans la présente Encyclique, que le désir ardent du Christ est la communion pleine et visible de toutes les Communautés, dans lesquelles habite son Esprit en vertu de la fidélité de Dieu.

Je suis convaincu d'avoir à cet égard une responsabilité particulière, surtout lorsque je vois l'aspiration œcuménique de la majeure partie des Communautés chrétiennes et que j'écoute la requête qui m'est adressée de trouver une forme d'exercice de la primauté ouverte à une situation nouvelle, mais sans renoncement aucun à l'essentiel de sa mission. Pendant un millénaire, les chrétiens « étaient unis par la communion fraternelle dans la foi et la vie sacramentelle, le Siège romain intervenant d'un commun accord, si des différends au sujet de la foi ou de la discipline s'élevaient entre elles ». La primauté s'exerçait ainsi pour l'unité. En m'adressant au Patriarche œcuménique, Sa Sainteté Dimitrios Ier, j'étais conscient, comme je l'ai dit, que « pour des raisons très diverses, et contre la volonté des uns et des autres, ce qui devait être un service a pu se manifester sous un éclairage assez différent.

Mais, c'est par désir d'obéir vraiment à la volonté du Christ que je me reconnais appelé, comme Evêque de Rome, à exercer ce ministère. Je prie l'Esprit Saint de nous donner sa lumière et d'éclairer tous les pasteurs et théologiens de nos Églises, afin que nous puissions chercher, évidemment ensemble, les formes dans lesquelles ce ministère pourra réaliser un service d'amour reconnu par les uns et par les autres ».

96. C'est une tâche immense que nous ne pouvons refuser et que je ne puis mener à bien tout seul. La communion réelle, même imparfaite, qui existe entre nous tous ne pourrait-elle pas inciter les responsables ecclésiaux et leurs théologiens à instaurer avec moi sur ce sujet un dialogue fraternel et patient, dans lequel nous pourrions nous écouter au-delà des polémiques stériles, n'ayant à l'esprit que la volonté du Christ pour son Eglise, nous laissant saisir par son cri, « que tous soient un... afin que le monde croie que tu m'as envoyé » (Jn 17, 21)?

Elie Semoun en retraite spirituelle

Voir sous Famille Chrétienne - Aleteia

Samedi 24 septembre, Elie Semoun était invité de l'émission "On n’est pas couché" sur France 2.

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Laurent Ruquier : « Pour la deuxième année consécutive, vous avez fait pendant l’été une retraite spirituelle à l’abbaye de Sénanque, dans le Vaucluse… »

Elie Semoun : « Oui, c’est vrai. »

L.R. : « Je crois même que vous avez entraîné votre copain, Gad Elmaleh… »

E.S. : « Oui, il est passé me voir. »

L.R. : « Qu’est-ce que vous êtes allé faire là-bas ? »

E.S. : « Je ne sais pas, j’ai l’impression qu’en ce moment, c’est un peu à la mode. (…) Je ne sais pas, j’ai l’impression qu’on est un peu perdu dans cette société, qu’on a besoin de sens, j’ai été là-bas, j’ai passé trois jours dans le silence total, je me suis déconnecté d’Internet et du téléphone. J’ai beaucoup lu, j’ai discuté avec les frères qui étaient là, ce sont les moines cistersiens et c’est passionnant. On a parlé d’amour, on a parlé de Jésus, on a parlé de la Bible, on a parlé de la religion et ça m’a fait du bien, vraiment. Ouais, ouais. J’ai eu besoin de ça et j’y retournerai l’année prochaine, j’y retournerai encore… »

Mexique: le Pape soutient la famille

8045378.image.jpegMexique: le Pape est pour la famille

Le président Enrique Peña Nieto souhaite légaliser le mariage homosexuel.

Au lendemain d’une marche pour la vie qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes vêtues de blanc dans la capitale mexicaine pour promouvoir la famille  le pape s’est exprimé avant l’angélus de ce dimanche 25 septembre 2016, place Saint-Pierre, en disant:

« Je m’associe bien volontiers aux évêques du Mexique pour soutenir l’engagement de l’Eglise et de la société civile en faveur de la famille et de la vie, qui, en ce temps requièrent une attention pastorale et culturelle spéciale dans le monde entier. »

Repris par RTS ( en négatif - anti, contre ) Le pape soutient les anti mariage gay qui ont manifesté au Mexique contre le mariage gay à Mexico. 

Si elle est adoptée, la réforme proposée par Enrique Peña Nieto fera du Mexique le cinquième pays d’Amérique latine à légaliser le mariage homosexuel, après l’Argentine, l’Uruguay, le Brésil et la Colombie.

Mexique: troisième prêtre assassiné

Durant ce même Angélus, le Pape a prié pour les prêtres assassinés. Après l’enlèvement et l’assassinat de deux prêtres de Veracruz, le 19 septembre dernier, l’Église du Mexique est à nouveau endeuillée. Le père José Alfredo Lopez Guillen, prêtre du diocèse de Morelia, dans l’État du Michoacan, a subi le même sort que ses deux confrères.

La multiplication de ces attaques inquiète le Pape François, qui avait exprimé dimanche, lors de la prière de l’Angélus, sa compassion pour l’Église mexicaine et pour tout le peuple mexicain frappé par la violence.

vendredi, 23 septembre 2016

Le tweet de Mme Boutin sur la mort de Chirac ou le monde à l'envers

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La twittosphère puis les médias se sont à juste titre offusqués du tweet de Madame Boutin annonçant faussement la mort de l'ancien président français Jacques Chirac, femme politique pourtant ouvertement catholique et pour le respect de la vie de son commencement jusqu'à la mort naturelle. 

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Madame Boutin et la mort de Chirac: la twitttosphère pour la vie

L'immense majorité de l'opinion semble apparemment pencher vers l'euthanasie. Cependant, la réaction salutaire et saine envers le tweet scandaleux de Christine Boutin révèle paradoxalement le contraire: nous devons respecter les malades, les mourants, ne pas souhaiter et pas même vouloir leur mort. On ne mélange pas la vie avec la mort. Que du bon sens en fait. Voilà ce qui a choqué ! Nous lui avons reproché de ne pas respecter la vie, l'intimité de la famille et d'avoir donné une information non vérifiée. 

La puissance de bien juger, et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes disait Decartes. 

Aux dernières nouvelles, Madame Boutin a finalement et heureusement retiré son tweet. Nous attendons sans doute un mot d'excuse et de pardon. Encore une valeur humaine, chrétienne ! 

   

Miséricorde: le Cardinal Müller avec le Pape François

Lien: le language positif du Pape

source: livre du Cardinal Müller "famille source d'espérance"

3054108574.jpgSaint Thomas d’Aquin a dit que la miséricorde est précisément l’accomplissement de la justice car, par elle, Dieu justifie et renouvelle la création de l’homme (S Th I, q21 a3). Donc ce ne peut pas être une justification pour suspendre ou invalider les commandements ou les sacrements. Nous serions dans ce cas face à une manipulation grossière de la miséricorde authentique et, pour ainsi dire, face à un vain essai de justification de notre propre indifférence envers Dieu et envers les hommes.

Dans l’Evangile, Jésus, dans son dialogue à propos du divorce avec les pharisiens, parle du binôme « divorce » et « miséricorde » (Matt 19-3-12). Dans ce passage il accuse les pharisiens de ne pas être miséricordieux puisque, dans leur interprétation tordue de la Loi, ils en arrivaient à la conclusion que Moïse avait accordé un supposé permis de répudiation de l’épouse.Jésus leur rappelle que la miséricorde de Dieu existe en dépit de notre faiblesse humaine. Dieu nous offre sa grâce pour que nous puissions être fidèles.

Voilà où se trouve la miséricorde de Dieu!Dieu pardonne un péché, même grave, tel que l’adultère, mais il n’autorise pas un autre mariage mettant en question le mariage sacramentel existant car celui-ci exprime la fidélité de Dieu. Faire appel à une « miséricorde » absolue, présumée de Dieu, n’est qu’un jeu de mots qui n’éclaire en aucun cas les termes du problème. En réalité, j’ose même dire que cela obscurcit la perception profonde de l’authentique miséricorde divine. C’est avec stupéfaction que je constate, chez certains théologiens, un raisonnement identique en ce qui concerne la miséricorde, dans le but de trouver une excuse permettant de favoriser l’admission aux sacrements des divorcés remariés civilement.

L’on prétend que, puisque Jésus s’est montré solidaire de ceux qui souffrent en leurs offrant son amour miséricordieux, la miséricorde est le signe véritable qui indique que nous suivons vraiment Jésus. C’est en partie vrai.Mais le « principe de miséricorde » devient vraiment très faible s’il est considéré comme le seul argument théologique sacramentel valide. Tout sacrement est l’oeuvre de la miséricorde divine, mais on ne peut annuler un sacrement en justifiant son annulation par le principe même sur lequel il est fondé.Une conception erronée de la miséricorde comporte un grave danger : elle peut fausser l’image de Dieu ; c'est-à-dire que Dieu ne serait pas libre et serait forcé de pardonner. Dieu ne se fatigue jamais de nous offrir sa miséricorde. C’est nous qui nous fatiguons de la lui demander en nous reconnaissant humblement pécheur comme nous l’a demandé le Pape François durant les 18 premiers mois du début de son pontificat.

Voilà le problème.L’Ecriture nous montre qu’en plus de la miséricorde, la sainteté et la justice appartienent aussi au mystère de Dieu. Si l’on occultait ces attributs divins ainsi que la réalité du péché le fait de demander la miséricorde de Dieu pour les autres n’aurait aucun sens. On comprend que Jésus après avoir parlé avec grande miséricorde à la femme adultère lui ai dit avec grand amour « va et désormais ne pèche plus » (Jean 8.11). La miséricorde de Dieu ne dispense pas de suivre les commandements et les instructions de l’Eglise.Au contraire, Dieu, par son infinie miséricorde, nous donne la force de la grâce pour accomplir pleinement ses commandements et pour pouvoir rétablir en nous après la chute une image parfaite de la paternité de Dieu.

   

jeudi, 22 septembre 2016

Les évêques polonais opposés à l'avortement et à la pénalisation des femmes

images.jpegLe Parlement polonais entame, jeudi 22 septembre, l’examen d’une proposition de loi déposée par le comité « Stop avortement » demandant, entre autres, la pénalisation des femmes pratiquant l’IVG.

Les évêques polonais opposés à l'avortement et à la pénalisation des femmes

Lu ici

Si l’Église en Pologne a toujours réprouvé l’avortement en soutenant l’interdiction de la pratique, elle a cependant clairement manifesté, quelques semaines après le dépôt du texte du comité à l’Assemblée, son opposition à la pénalisation de celles qu’elle considère comme « des deuxièmes victimes de l’IVG ».

Des motivations « complexes et variées : s’appuyant ainsi sur le paragraphe du numéro 59 de l’encyclique de Saint Jean-Paul II Evangelium vitae, l’épiscopat polonais avait rappelé dans un communiqué publié mi-avril, qu’il ne pouvait soutenir « la punition des femmes ayant avorté ».

Saint Jean-Paul II, Evangelium Vitae

Unknown.jpegJe voudrais adresser une pensée spéciale à vous, femmes qui avez eu recours à l'avortement. L'Eglise sait combien de conditionnements ont pu peser sur votre décision, et elle ne doute pas que, dans bien des cas, cette décision a été douloureuse, et même dramatique. Il est probable que la blessure de votre âme n'est pas encore refermée. En réalité, ce qui s'est produit a été et demeure profondément injuste.

Mais ne vous laissez pas aller au découragement et ne renoncez pas à l'espérance. Sachez plutôt comprendre ce qui s'est passé et interprétez-le en vérité. Si vous ne l'avez pas encore fait, ouvrez-vous avec humilité et avec confiance au repentir: le Père de toute miséricorde vous attend pour vous offrir son pardon et sa paix dans le sacrement de la réconciliation.

C’est à ce même Père et à sa miséricorde qu’avec espérance vous pouvez confier votre enfant. Avec l'aide des conseils et de la présence de personnes amies compétentes, vous pourrez faire partie des défenseurs les plus convaincants du droit de tous à la vie par votre témoignage douloureux. Dans votre engagement pour la vie, éventuellement couronné par la naissance de nouvelles créatures et exercé par l'accueil et l'attention envers ceux qui ont le plus besoin d'une présence chaleureuse, vous travaillerez à instaurer une nouvelle manière de considérer la vie de l'homme.

Arnaud Bédat: le Pape irait bientôt en Argentine

Marche pour la Vie à Berne: le discours de Jean-Pierre Graber

« C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien. Mon corps n’était point caché devant toi, lorsque j’ai été fait dans un lieu secret, tissé dans les profondeurs de la terre.

Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient ; et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m’étaient destinés, avant qu’aucun d’eux existe. »

« Les graves atteintes à la sacralité de la vie humaine »

Discours de Jean-Pierre Graber
7ème marche pour la Vie
À Berne le 17 septembre 2016

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Chères participantes et chers participants à la 7ème marche pour la vie,

Je vous remercie toutes et tous d’être présents à Berne et de vous engager publiquement pour la sacralité de la vie.

Le 5 juin dernier, le peuple suisse a accepté de réviser la loi sur la procréation médicalement assistée dans un sens qui permet le diagnostic préimplantatoire.

14368886_1423451354336942_6805103290205215697_n.jpgCette acceptation du DPI fait suite à une série de décisions populaires qui, depuis une quarantaine d’années, ont avalisé des avancées sociétales en rupture toujours plus évidente avec les normes judéo-chrétiennes de protection de la vie. Ont notamment été admis l’avortement et l’expérimentation sur les cellules souches. Cela concerne le début de la vie. Pour ce qui est de la fin de la vie, des pressions toujours plus intenses visent à ancrer dans la loi l’assistance au suicide, voire même l’euthanasie active dans certains cas.

Dans le domaine sociétal, le démantèlement des barrières éthiques et plus particulièrement celui des normes de la protection de la vie humaine de sa conception à sa mort naturelle est presque toujours obtenu par la méthode gradualiste. Les partisans d’une application sans limite du génie génétique et d’une euthanasie active à la demande ou pratiquée sur des personnes sans discernement ne revendiquent presque jamais une libéralisation extrême par rapport aux victoires qu’ils ont précédemment enregistrées. Ils avancent pas à pas, parvenant à imposer à la société, et souvent avec son consentement, des modifications législatives qui auraient révulsé 80 % de la population des pays occidentaux il y a quelques décennies.

En Suisse, l’érosion progressive de la protection de la vie humaine contrevient à l’esprit sinon à la lettre de plusieurs dispositions de la Constitution qui imposent le respect de la dignité humaine, la non-discrimination du fait d’une déficience corporelle, mentale ou psychique et le droit de tout être humain à la vie.

Les dérives observées dans le domaine du traitement du début et de la fin de la vie humaine sont inquiétantes.

Les diagnostics prénatals et préimplantatoires risquent de nous conduire à l’eugénisme, à une sélection darwinienne volontariste et prométhéenne. Il n’est hélas pas invraisemblable de penser qu’à l’avenir seules les naissances d’embryons supposés impeccables à l’aune des critères intransigeants de la santé publique seront autorisées sous la pression de la société, de certains médecins et même de la plupart des caisses maladies. La médecine prédictive basée sur le diagnostic présymptomatique risque de délivrer des permis de vie et, dans le meilleur des cas, de déterminer des surcroîts de primes d’assurance pour les récalcitrants.

Aujourd’hui, des milliers d’embryons surnuméraires utilisés dans le cadre de la fécondation in vitro sont sacrifiés sur l’autel de la recherche et de la thérapie ou directement détruits.

Il y a une décennie déjà, le journaliste italien Giuliano Ferrara – qui se déclare pourtant ouvertement agnostique – a écrit ceci : « Le XXIème siècle risque de s’annoncer comme le siècle où le douteux diagnostic sur une parfaite santé génétique décidera à la place de la nature concernant la naissance et la mort des embryons… Nous risquons de subordonner la mort à la décision formalisée d’un comité éthique, de prescrire des euthanasies indolores qui vident la mort naturelle de sa signification plurimillénaire. »

Abordant la question de l’application des possibilités sans cesse plus étendues qu’offre la science, le pape émérite Benoît XVI, une des plus grandes intelligences de notre temps, s’est exprimé ainsi : « La science peut servir l’humanité mais elle peut aussi devenir l’instrument du mal et lui donner alors sa pleine mesure et entière monstruosité. Ce n’est qu’en assumant sa responsabilité morale qu’elle peut remplir sa vraie mission. »

En devenant autonomes relativement aux lois divines et aux lois de la nature, la science et la société se soumettent à une logique qui les conduisent à asservir les êtres humains, à donner une coloration pathologique à l’évolution de nos pays.

Les ingénieurs d’une société parfaite veulent être Dieu sans en avoir ni les attributs ni les moyens. C’est le drame d’une aventure prométhéenne qui menace gravement notre avenir.

Pour éviter que notre société de plus en plus dépourvue d’ancrages éthiques ne s’empare de la vie et de la mort de manière totalitaire, pour échapper aussi à la surveillance liberticide de nos actions et de nos pensées, nous devons réaffirmer partout cette grande vérité : l’humanité ne s’arrêtera au bord du précipice que si elle revient aux catégories fondamentales du Bien et du Mal.

Nous devons nous souvenir que pour Dieu, la vie est sacrée de la conception jusqu’à la mort, comme nous le rappelle ce magnifique texte du roi David extrait du livre des Psaumes (139, 13 – 16) : « C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien. Mon corps n’était point caché devant toi, lorsque j’ai été fait dans un lieu secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient ; et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m’étaient destinés, avant qu’aucun d’eux existe. »

Puisse cette grande vérité demeurer en nous afin de nourrir notre motivation à poursuivre le noble et beau combat en faveur de la vie humaine et de la véritable dignité.


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mercredi, 21 septembre 2016

Cardinal Parolin, secrétaire d'Etat, sur l'origine de la crise des réfugiés: les conflits et la guerre

(RV) À la veille de l'ouverture, ce mardi 20 septembre 2016, de l'Assemblée générale de l’ONU à New-York, les 193 pays membres de l'Organisation des Nations unies ont promis de tenter d'améliorer le sort des 65 millions de déplacés dans le monde. Leur déclaration d'intention ne fixe cependant aucun objectif chiffré, ni engagement précis sur l'aide aux réfugiés.

À la tribune, le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, a proposé d’identifier et d’agir sur les causes qui ont forcé ces millions de personnes à quitter leurs foyers, leurs familles et leurs pays. «Traiter les causes profondes des déplacements des peuples exige de la force et de la volonté politique», mais pour le prélat, c’est de cette manière seulement qu’on pourra trouver une solution durable et de meilleurs moyens de partager notre responsabilité face à ce mouvement sans précédent de migrants.

La paix grâce au dialogue et à la diplomatie

Le cardinal estime que la première cause de cette vague de migration est la guerre, produit par la main de l’homme. «Le Saint-Siège plaide pour un engagement commun de la part de chaque état et de la communauté internationale pour mettre fin aux combats, à la haine et à la violence». Comment s’y prendre ? Le cardinal propose les armes de la diplomatie et du dialogue.

Le numéro deux du Saint-Siège invite les membres de l’ONU à ne pas «abandonner» les chrétiens qui ont été, comme d’autres mais peut-être plus que les autres, l’objet de persécutions religieuses.

Le cardinal Pietro Parolin a de nouveau appelé à limiter strictement et à contrôler la fabrication et la vente d'armes.

Enfin, le sort des migrants qui fuient des situations d’extrême pauvreté et désastres environnementaux doit être mieux pris en compte, car aujourd’hui, ces derniers ne peuvent bénéficier du statut de réfugié et pourtant, ce sont eux qui sont les personnes les plus vulnérables, susceptibles d'être victimes de trafic d’êtres humains et d’autres formes d’esclavage.

L'engagement de l'Eglise

Dans un discours liminaire pour un événement parallèle sur «le rôle des organisations religieuses pour répondre aux larges mouvements des migrants et des réfugiés», parrainés par la mission permanente d’observation du Saint-Siège auprès des Nations unies, la Commission internationale catholique pour les migrations et Caritas Internationalis, le cardinal Parolin a mis en avant l’engagement de nombreuses institutions catholiques auprès des migrants, ainsi que l’engagement personnel du Pape.

Selon lui, l’appel de François à toutes les paroisses catholiques d’Europe, pour accueillir une famille de réfugiés, a permis à plus de 30 000 migrants de trouver un refuge. Plusieurs familles de migrants sont d’ailleurs accueillis au Vatican. Le cardinal Parolin a également évoqué la création récente du dicastère pour le développement humain intégral, dans laquelle «le pape François a placé sous sa conduite personnelle la section qui supervise spécifiquement les questions concernant les réfugiés et les migrants».

65 millions de déplacés

Le Haut-commissariat pour les réfugiés de l’ONU a recensé 65 millions de personnes déplacées dans le monde en 2015, dont 21 millions de réfugiés, fuyant persécutions, pauvreté ou conflits. Plus de la moitié des réfugiés vivent dans huit pays –Liban, Jordanie, Turquie, Iran, Kenya, Ethiopie, Pakistan, Ouganda- tandis que les pays les plus riches n'en accueillent que 14%..

 

Céline Dion: "je dois ma vie à un prêtre"

images.jpegCéline Dion, la chanteuse canadienne la plus populaire de tous les temps, est la quatorzième enfant d'Adhémar-Charles Dion et Thérèse Tanguay.

La chanteuse a révélé en 2001, alors qu'elle donnait naissance à son premier enfant, qu'elle-même a failli être avortée.

Céline Dion: "je dois ma vie à un prêtre"

Quand sa mère, Thérèse, fut angoissée en apprenant qu'elle était enceinte, elle alla consulter un prêtre. Céline raconta: « Le curé lui dit qu'elle n'avait pas le droit d'agir contre la nature. Je dois donc admettre que je dois ma vie à un prêtre. »

Dion dit qu'elle adore sa mère, que Thérèse était « la star » de sa famille. « Je n'oublierai jamais que c'est elle qui est allée trouver René Angélil. Je n'étais qu'une enfant. C'est elle qui a écrit ma première chanson. Je lui dois tout. »

Assise: Appel pour la Paix "s’opposer à toute forme de violence et d’abus de la religion pour justifier la guerre et le terrorisme"

Lien : Cath.ch prière au Liban autour de la Vierge Marie

(Radio Vatican)

Document - A la fin de la cérémonie clôturant les trois journées de la 30° Rencontre interreligieuse d'Assise, un Appel à la paix a été lu en public. Ce document a été signé le 20 septembre 2016 par l'ensemble des leaders religieux, soit 450 personnes de neuf confessions. Avec eux, le Pape a remis ce texte à des enfants venant du monde entier.

s’opposer à toute forme de violence et d’abus de la religion pour justifier la guerre et le terrorisme

Voici cet Appel pour la paix d'Assise

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"Hommes et femmes de religions différentes, nous sommes réunis, comme pèlerins, dans la cité de Saint François. Ici, en 1986, il y a 30 ans, à l’invitation du Pape Jean-Paul II, se réunirent des Représentants religieux du monde entier, pour la première fois en si grand nombre et avec une telle solennité, pour affirmer le lien indissoluble entre le grand bien de la paix et un authentique engagement religieux. De cet événement historique, s’est amorcé un long pèlerinage qui, touchant de nombreuses villes du monde, a rassemblé beaucoup de croyants dans le dialogue et dans la prière pour la paix ; il a uni sans confondre, donnant vie à de solides amitiés interreligieuses et contribuant à éteindre de nombreux conflits.

Voilà l’esprit qui nous anime : réaliser la rencontre dans le dialogue, s’opposer à toute forme de violence et d’abus de la religion pour justifier la guerre et le terrorisme. Pourtant, au cours des années passées, de nombreux peuples ont encore été douloureusement blessés par la guerre. On n’a toujours pas compris que la guerre détériore le monde, laissant un héritage de douleurs et de haines. Tous, avec la guerre, sont des perdants, même les vainqueurs.

Nous avons adressé notre prière à Dieu, afin qu’il donne la paix au monde. Nous reconnaissons la nécessité de prier constamment pour la paix, parce que la prière protège le monde et l’illumine. La paix est le nom de Dieu. Celui qui invoque le nom de Dieu pour justifier le terrorisme, la violence et la guerre, ne marche pas sur Sa route : la guerre au nom de la religion devient une guerre à la religion elle-même. Avec une ferme conviction, nous réaffirmons donc que la violence et le terrorisme s’opposent au véritable esprit religieux.

Nous nous sommes mis à l’écoute de la voix des pauvres, des enfants, des jeunes générations, des femmes et de nombreux frères et sœurs qui souffrent de la guerre ; avec eux nous disons avec force : Non à la guerre ! Que le cri de douleur de tant d’innocents ne reste pas inécouté. Nous implorons les Responsables des Nations afin que soient désamorcés les mobiles des guerres : l’avidité du pouvoir et de l’argent, la cupidité de qui fait du commerce d’armes, les intérêts des parties, les vengeances à cause du passé. Qu’augmente l’engagement concret pour éliminer les causes sous-jacentes aux conflits : les situations de pauvreté, d’injustice et d’inégalité, l’exploitation et le mépris de la vie humaine.

Qu’enfin s’ouvre un temps nouveau, où le monde globalisé devienne une famille de peuples. Que soit mise en œuvre la responsabilité de construire une véritable paix, que l’on soit attentif aux besoins authentiques des personnes et des peuples, que l’on prévienne les conflits par la collaboration, que l’on vainc les haines et surmonte les barrières, par la rencontre et le dialogue. Rien n’est perdu en pratiquant effectivement le dialogue. Rien n’est impossible si nous nous adressons à Dieu dans la prière. Tous nous pouvons être des artisans de paix ; d’Assise nous renouvelons avec conviction notre engagement à l’être, avec l’aide de Dieu, avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté."

Pape François à Assise: «Seule la paix est sainte, pas la guerre !»

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(Radio Vatican)

La cérémonie finale s'est achevée à Assise, en présence du Pape François, concluant trois jours de rencontre: la 30° Rencontre mondiale interreligieuse pour la paix, organisée par la communauté de Sant’Egidio dans la ville de Saint François. Près de 500 leaders religieux sont présents, neuf religions sont représentées. L'ensemble des dignitaires religieux ont signé un nouvel appel à la paix.

Assise 2016: Le Pape François cite Benoît XVI

Avant cela, le Pape avait prononcé un discours, martelant encore le fait que «Le nom de Dieu ne peut justifier la violence» a répété à deux reprises le Saint-Père, sous les applaudissements. «Aucune forme de violence ne représente la vraie nature de la religion», a souligné le Pape, citant son prédécesseur Benoît XVI.

François a dénoncé le paganisme de l’indifférence face à ceux qui souffrent. Des mots forts pour condamner le virus qui paralyse, qui rend inerte. «Nous sommes venus à Assise comme pèlerins en recherche de paix», a ajouté François. Il a rappelé les conflits oubliés, la souffrance que vivent les réfugiés, l’angoisse des peuples qui ont soif de paix. Le Pape a cité son déplacement à Lesbos, en compagnie du patriarche Bartholomée Ier, se rappelant des yeux des réfugiés qui exprimaient la douleur de la guerre.

La prière pour toute arme

«Nous n’avons pas d’arme, mais nous avons la force de la prière», a déclaré le Saint-Père devant des dizaines de croyants, faisant écho aux mots de Jean-Paul II il y a trente ans. «Nos traditions religieuses sont diverses, mais aujourd’hui, nous avons prié les uns à coté des autres, les uns pour les autres».

C’est la prière et la volonté de collaboration qui permettront une vraie paix. La Paix, un mot si simple et en même temps difficile, a reconnu François. «Paix veut dire "pardon" qui rend possible de guérir les blessures du passé. Paix veut dire "accueil". Paix veut dire "collaboration", un échange vivant avec l’autre. Paix veut dire enfin "éducation"», a ajouté le Saint-Père : un appel à acquérir la culture de la rencontre, en purifiant la conscience de toute tentation de violence, contraire au nom de Dieu.

«Comme chefs religieux, a conclu le Pape, nous sommes appelés à etre des solides ponts de dialogue, des médiateurs créatifs de paix». François a aussi lancé un appel aux leaders des nations. Car, comme le disait Jean Paul II, la paix est une responsabilité universelle. «Assumons ensemble cette responsabilité», a conclu le Pape.
(MD-SB)

Intégralité du discours du Pape :

Discours du Saint-Père
Place Saint-François – 20 septembre 2016

Saintetés, illustres Représentants des Églises, des Communautés chrétiennes et des Religions, chers frères et sœurs !

Unknown.jpegJe vous salue avec grand respect et affection et je vous remercie de votre présence. Je remercie la Communauté de Sant’Egidio, le diocèse d’Assise et les Familles franciscaines qui ont préparé cette journée de prière. Nous sommes venus à Assise comme des pèlerins en recherche de paix. Nous portons en nous, et nous mettons devant Dieu les attentes et les angoisses de nombreux peuples et personnes. Nous avons soif de paix, nous avons le désir de témoigner de la paix, nous avons surtout besoin de prier pour la paix, car la paix est un don de Dieu et il nous revient de l’invoquer, de l’accueillir et de la construire, chaque jour avec son aide.

« Bienheureux les artisans de paix » (Mt 5,9). Beaucoup d’entre vous ont fait une longue route pour rejoindre ce lieu béni. Sortir, se mettre en route, se retrouver ensemble, se prodiguer pour la paix : ce ne sont pas seulement des mouvements physiques, mais surtout des mouvements de l’âme, ce sont des réponses spirituelles concrètes pour vaincre les fermetures en s’ouvrant à Dieu et aux frères. Dieu nous le demande, en nous exhortant à faire face à la grande maladie de notre époque : l’indifférence. C’est un virus qui paralyse, qui rend inertes et insensibles, un mal qui attaque le centre même de la religiosité, provoquant un nouveau paganisme extrêmement triste : le paganisme de l’indifférence.

Nous ne pouvons pas rester indifférents. Aujourd’hui, le monde a une ardente soif de paix. Dans de nombreux pays on souffre de guerres souvent oubliées, mais qui sont toujours causes de souffrance et de pauvreté. A Lesbos, avec le cher Patriarche œcuménique Bartholomée, nous avons vu dans les yeux des réfugiés la douleur de la guerre, l’angoisse de peuples assoiffés de paix. Je pense aux familles dont la vie a été bouleversée ; aux enfants qui n’ont rien connu d’autre dans la vie que la violence ; aux personnes âgées contraintes de laisser leurs terres : tous ont une grande soif de paix. Nous ne voulons pas que ces tragédies tombent dans l’oubli. Nous désirons prêter notre voix à tous ceux qui souffrent, à tous ceux qui sont sans voix et sans personne qui les écoute. Eux savent bien, souvent mieux que les puissants, qu’il n’y a aucun avenir dans la guerre, et que la violence des armes détruit la joie de la vie.

Nous, nous n’avons pas d’armes. Mais nous croyons dans la douce et humble force de la prière. En ce jour, la soif de paix s’est faite invocation à Dieu, pour que cessent les guerres, le terrorisme et les violences. La paix que nous invoquons d’Assise n’est pas seulement une protestation contre la guerre, elle n’est pas non plus le résultat « de négociations, de compromis politiques ou de marchandages économiques. Elle résulte de la prière » (Jean Paul II, Discours, Basilique Sainte Marie des Anges, 27 octobre 1986 : Enseignements IX, 2 [1986], 1252). Cherchons en Dieu, source de la communion, l’eau limpide de la paix dont l’humanité est assoiffée : elle ne peut jaillir des déserts de l’orgueil ni des intérêts de parti, des terres arides du gain à tout prix et du commerce des armes.

Nos traditions religieuses sont diverses. Mais la différence n’est pas pour nous un motif de conflit, de polémique ou de froide distance. Nous n’avons pas prié aujourd’hui les uns contre les autres, comme c’est malheureusement arrivé parfois dans l’histoire. Sans syncrétisme et sans relativisme, nous avons en revanche prié les uns à côté des autres, les uns pour les autres. Saint Jean-Paul II, en ce même lieu, a dit : « Peut-être que jamais comme maintenant dans l’histoire de l’humanité, le lien intrinsèque qui unit une attitude religieuse authentique et le grand bien de la paix est devenu évident pour tous » (Id., Discours, Place de la Basilique inférieure de Saint François, 27 octobre 1986 : l.c., 1268).

En poursuivant le chemin commencé il y a trente ans à Assise - où la mémoire de cet homme de Dieu et de paix que fut saint François est vivante - « une fois encore, nous qui sommes réunis ici, nous affirmons ensemble que celui qui utilise la religion pour fomenter la violence en contredit l’inspiration la plus authentique et la plus profonde » (Id., Discours aux Représentants des Religions, Assise, 24 janvier 2002 : Enseignements XXV, 1 [2002], 104), qu’aucune forme de violence ne représente « la vraie nature de la religion. Elle en est au contraire son travestissement et contribue à sa destruction » (Benoît XVI, Intervention à la journée de réflexion, de dialogue et de prière pour la paix et la justice dans le monde, Assise, 27 octobre 2011 : Enseignements VII, 2 [2011], 512). Ne nous lassons pas de répéter que jamais le nom de Dieu ne peut justifier la violence. Seule la paix est sainte. Seule la paix est sainte, pas la guerre !

Aujourd’hui, nous avons imploré le saint don de la paix. Nous avons prié pour que les consciences se mobilisent pour défendre la sacralité de la vie humaine, pour promouvoir la paix entre les peuples et pour sauvegarder la création, notre maison commune. La prière et la collaboration concrète aident à ne pas rester prisonniers des logiques de conflit et à refuser les attitudes rebelles de celui qui sait seulement protester et se fâcher. La prière et la volonté de collaborer engagent une vraie paix qui n’est pas illusoire : non pas la tranquillité de celui qui évite les difficultés et se tourne de l’autre côté, si ses intérêts ne sont pas touchés ; non pas le cynisme de celui qui se lave les mains des problèmes qui ne sont pas les siens ; non pas l’approche virtuelle de celui qui juge tout et chacun sur le clavier d’un ordinateur, sans ouvrir les yeux aux nécessités des frères ni se salir les mains pour qui en a besoin. Notre route consiste à nous immerger dans les situations et à donner la première place à celui qui souffre ; d’assumer les conflits et de les guérir de l’intérieur ; de parcourir avec cohérence les voies du bien, en repoussant les faux-fuyants du mal ; d’entreprendre patiemment, avec l’aide de Dieu et de la bonne volonté, des processus de paix.

La paix, un fil d’espérance qui relie la terre et le ciel, un mot si simple, et en même temps difficile. Paix veut dire Pardon qui, fruit de la conversion et de la prière, naît de l’intérieur et, au nom de Dieu, rend possible de guérir les blessures du passé. Paix signifie Accueil, disponibilité au dialogue, dépassement des fermetures, qui ne sont pas des stratégies de sécurité, mais des ponts sur le vide. Paix veut dire Collaboration, échange vivant et concret avec l’autre, qui est un don et non un problème, un frère avec qui chercher à construire un monde meilleur. Paix signifie Education : un appel à apprendre chaque jour l’art difficile de la communion, à acquérir la culture de la rencontre, en purifiant la conscience de toute tentation de violence et de raidissement, contraires au nom de Dieu et à la dignité de l’homme.

Nous ici, ensemble et dans la paix, nous croyons et nous espérons en un monde fraternel. Nous désirons que les hommes et les femmes de religions différentes, partout se réunissent et créent de la concorde, spécialement là où il y a des conflits. Notre avenir est de vivre ensemble. C’est pourquoi nous sommes appelés à nous libérer des lourds fardeaux de la méfiance, des fondamentalismes et de la haine. Que les croyants soient des artisans de paix dans l’invocation à Dieu et dans l’action pour l’homme ! Et nous, comme Chefs religieux, nous sommes tenus à être de solides ponts de dialogue, des médiateurs créatifs de paix.

Nous nous tournons aussi vers ceux qui ont une responsabilité plus haute dans le service des peuples, aux Leaders des Nations, pour qu’ils ne se lassent pas de chercher et de promouvoir des chemins de paix en regardant au-delà des intérêts de parti et du moment : que ne demeurent pas inécoutés l’appel de Dieu aux consciences, le cri de paix des pauvres et les bonnes attentes des jeunes générations. Ici, il y a trente ans, saint Jean-Paul II a dit : « La paix est un chantier ouvert à tous et pas seulement aux spécialistes, aux savants et aux stratèges. La paix est une responsabilité universelle » (Discours, Place inférieure de la Basilique de saint François, 27 octobre 1986 : l.c., 1269). Sœurs et frères, assumons cette responsabilité, réaffirmons aujourd’hui notre oui à être, ensemble, constructeurs de la paix que Dieu veut et dont l’humanité est assoiffée.

lundi, 19 septembre 2016

Amoris Laetitia, chapitre VIII: la loi de la gradualité avec les évêques argentins

Amoris Laetitia, chapitre VIII: la loi de la gradualité et le discernement avec les évêques argentins

Unknown.jpegL'Eglise n'a pas changé son enseignement sur le mariage, ni sur la nécessité d'être en état de grâce pour recevoir la communion.

Comme le dit bien le Cardinal Müller, le Pape a un langage positif afin d'être engageant et attirant. Cela a révolutionné la communication de la foi, pour la rendre offensive (certes pas offensante; mais qui pouvait être "réactionnaire" ou défensive). 

Dans une certaine nébuleuse assez puissante d'internet, il y a d'abord des sites qui brouillent, tordent et manipulent puissamment et gravement l'enseignement du Pape François (par exemple, entre autres: Jeanne Smits, Benoît et Moi ou Sandro Magister ... ). 

Une lecture patiente, droite et attentive, dans le contexte et avec les textes et citations, montre que le Pape ne remet nullement en cause l'enseignement morale de Saint Jean-Paul, de Benoît XVI, du catéchisme de l'Eglise catholique, mais qu'il va encore plus en profondeur dans le discernement des situations de souffrance, afin de discerner le petit pas, l'ouverture de la porte du coeur, pour que la personne ne reste pas à terre, sans bouger, dans une situation fixée et figée, mais qu'elle puisse trouver l'aide de la grâce (parfois des sacrements) pour désirer se lever avec la force de la grâce et cheminer. 

Il est clair que si la personne s'installe, revendique sa situation ou ne désire pas bouger, alors l'aide des sacrements sera impossible et inutile. Une prière et une bénédiction sont alors souhaitées, comme l'indique d'ailleurs le Pape dans son livre avec Andrea Tornielli, "le nom de Dieu est Miséricorde". 

"... ouvrez-leur les bras et soyez miséricordieux, même si vous ne pouvez pas les absoudre. Donnez-leur une bénédiction, quoi qu'il en soit. Une de mes nièces s'est mariée, civilement, avec un homme dont le précédent mariage n'avait pas encore été annulé par la justice. Ils voulaient se marier, ils s'aimaient, ils souhaitaient des enfants, ils en ont trois. Le juge avait même attribué à l'homme la garde des enfants, nés de son premier mariage. Un homme extrêmement pieux, qui allait à la messe tous les dimanches, qui se confessait et disait au prêtre: "Je sais  que vous ne pouvez pas me donner l'absolution, mais j'ai péché en ceci et cela, donnez-moi une bénédiction". C'est cela, un homme religieusement formé."

(Le nom de Dieu est Miséricorde, pp 39-40.)

Voici le texte des évêques argentins de Buenos Aires, avec les notes auxquelles il renvoie. On comprendra pourquoi, avec un peu de patience et de bonne volonté, le Pape ai trouvé dans ces lignes une juste interprétation d'Amoris Laetitia. Les dispositions de l'esprit doivent être libres de tout fixisme, pour voir encore une fois la progression, la volonté de bouger, pour rejoindre l'appel réel et concret du Christ qui forme la conscience. 

Chers prêtres,

Nous avons reçu avec joie l'exhortation Amoris Laetitia, qui nous appelle avant tout à développer l'amour des époux et à motiver les jeunes à opter pour le mariage et la famille. Ce sont des grandes questions qui ne devraient jamais être négligées ou éclipsées par d'autres questions. François a ouvert plusieurs portes dans la pastorale de la famille et nous sommes appelés à utiliser ce temps de miséricorde, pour assumer en tant qu'Eglise pèlerine la richesse que nous offre l'Exhortation apostolique dans ses différents chapitres.

AL n°300

300. Si l’on tient compte de l’innombrable diversité des situations concrètes, comme celles mentionnées auparavant, on peut comprendre qu’on ne devait pas attendre du Synode ou de cette Exhortation une nouvelle législation générale du genre canonique, applicable à tous les cas. Il faut seulement un nouvel encouragement au discernement responsable personnel et pastoral des cas particuliers, qui devrait reconnaître que, étant donné que « le degré de responsabilité n’est pas le même dans tous les cas »,[335] les conséquences ou les effets d’une norme ne doivent pas nécessairement être toujours les mêmes.[336] Les prêtres ont la mission « d’accompagner les personnes intéressées sur la voie du discernement selon l’enseignement de l’Église et les orientations de l’évêque. Dans ce processus, il sera utile de faire un examen de conscience, grâce à des moments de réflexion et de repentir. Les divorcés remariés devraient se demander comment ils se sont comportés envers leurs enfants quand l’union conjugale est entrée en crise ; s’il y a eu des tentatives de réconciliation ; quelle est la situation du partenaire abandonné ; quelles conséquences a la nouvelle relation sur le reste de la famille et sur la communauté des fidèles ; quel exemple elle offre aux jeunes qui doivent se préparer au mariage. Une réflexion sincère peut renforcer la confiance en la miséricorde de Dieu, qui n’est refusée à personne ».[337] Il s’agit d’un itinéraire d’accompagnement et de discernement qui « oriente ces fidèles à la prise de conscience de leur situation devant Dieu. Le colloque avec le prêtre, dans le for interne, concourt à la formation d’un jugement correct sur ce qui entrave la possibilité d’une participation plus entière à la vie de l’Église et sur les étapes à accomplir pour la favoriser et la faire grandir. Étant donné que, dans la loi elle-même, il n’y a pas de gradualité (cf. Familiaris consortio , n. 34), ce discernement ne pourra jamais s’exonérer des exigences de vérité et de charité de l’Évangile proposées par l’Église. Pour qu’il en soit ainsi, il faut garantir les conditions nécessaires d’humilité, de discrétion, d’amour de l’Église et de son enseignement, dans la recherche sincère de la volonté de Dieu et avec le désir de parvenir à y répondre de façon plus parfaite ».[338] Ces attitudes sont fondamentales pour éviter le grave risque de messages erronés, comme l’idée qu’un prêtre peut concéder rapidement des ‘‘exceptions’’, ou qu’il existe des personnes qui peuvent obtenir des privilèges sacramentaux en échange de faveurs. Lorsqu’on rencontre une personne responsable et discrète, qui ne prétend pas placer ses désirs au-dessus du bien commun de l’Église, et un Pasteur qui sait reconnaître la gravité de la question entre ses mains, on évite le risque qu’un discernement donné conduise à penser que l’Église entretient une double morale.

Maintenant, nous nous arrêtons uniquement sur le chapitre VIII, car il se réfère à «l'orientation de l'évêque» (300) afin de discerner le possible accès aux sacrements de certains «divorcés dans de nouvelles unions». Nous croyons convenable, comme évêques d'une même région pastorale, de nous accorder sur certains critères minimaux. Nous les offrons en vertu de l'autorité que chaque évêque a dans son propre diocèse pour les clarifier, les compléter ou les limiter.

1) En premier lieu, nous rappelons qu'il ne convient pas de parler de «permission» pour accéder aux sacrements, mais d'un processus de discernement accompagné par un pasteur. C'est un discernement «personnel et pastoral» (300).

2) Dans ce chemin, le pasteur devra mettre l'accent sur l'annonce fondamentale, le kérygme, qui stimule ou renouvelle la rencontre personnelle avec Jésus-Christ vivant (cf. 58).

AL n°58

58. Face aux familles et au milieu d’elles, doit toujours et encore résonner la première annonce, qui constitue ce qui « est plus beau, plus grand, plus attirant et en même temps plus nécessaire » [50] et qui « doit être au centre de l’activité évangélisatrice ».[51] C’est le principal message « que l’on doit toujours écouter de nouveau de différentes façons et que l’on doit toujours annoncer de nouveau durant la catéchèse sous une forme ou une autre ».[52] Car « il n’y a rien de plus solide, de plus profond, de plus sûr, de plus consistant et de plus sage que cette annonce » et « toute la formation chrétienne est avant tout l’approfondissement du kérygme ».

3) L'accompagnement pastoral est un exercice de la "via caritatis". C'est une invitation à suivre «le chemin de Jésus, celui de la miséricorde et de l'intégration» (296). Cet itinéraire réclame la charité pastorale du prêtre qui accueille le pénitent, l'écoute attentivement et montre le visage maternel de l'Eglise, tout en acceptant sa bonne intention et son juste propos de placer sa vie entière à la lumière de l'Evangile et de pratiquer la charité (cf. 306).

AL n° 296

Le discernement des situations dites ‘‘irrégulières’’

296. Le Synode s’est référé à diverses situations de fragilité ou d’imperfection. À ce sujet, je voudrais rappeler ici quelque chose dont j’ai voulu faire clairement part à toute l’Église pour que nous ne nous trompions pas de chemin : « Deux logiques parcourent toute l’histoire de l’Église : exclure et réintégrer […]. La route de l’Église, depuis le Concile de Jérusalem, est toujours celle de Jésus : celle de la miséricorde et de l’intégration […]. La route de l’Église est celle de ne condamner personne éternellement ; de répandre la miséricorde de Dieu sur toutes les personnes qui la demandent d’un cœur sincère […Car] la charité véritable est toujours imméritée, inconditionnelle et gratuite ! »[326] Donc, « il faut éviter des jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations ; il est également nécessaire d’être attentif à la façon dont les personnes vivent et souffrent à cause de leur condition ».[327]

AL n°306

306. En toute circonstance, face à ceux qui ont des difficultés à vivre pleinement la loi divine, doit résonner l’invitation à parcourir la via caritatis. La charité fraternelle est la première loi des chrétiens (cf. Jn 15, 12 ; Ga 5, 14). N’oublions pas la promesse des Écritures : « Avant tout, conservez entre vous une grande charité, car la charité couvre une multitude de péchés » (1P 4, 8). « Romps tes péchés par les œuvres de justice, et tes iniquités en faisant miséricorde aux pauvres » (Dn 4, 24). « L'eau éteint les flammes, l'aumône remet les péchés » (Si 3, 30). C’est aussi ce qu’enseigne saint Augustin : « Comme en danger d’incendie nous courons chercher de l’eau pour l’éteindre, […] de la même manière, si surgit de notre paille la flamme du péché et que pour cela nous en sommes troublés, une fois que nous est donnée l’occasion d’une œuvre de miséricorde, réjouissons-nous d’une telle œuvre comme si elle était une source qui nous est offerte pour que nous puissions étouffer l’incendie ».

4) Ce chemin ne se termine pas nécessairement uniquement dans les sacrements, mais peut se tourner vers d'autres formes de plus grande intégration dans la vie de l'Eglise: une plus grande présence dans la communauté, la participation à des groupes de prière ou de réflexion, l'engagement dans les différents services ecclésiaux, etc. (Cf. 299).

AL n° 299

299. J’accueille les considérations de beaucoup de Pères synodaux, qui sont voulu signaler que « les baptisés divorcés et remariés civilement doivent être davantage intégrés dans les communautés chrétiennes selon les diverses façons possibles, en évitant toute occasion de scandale. La logique de l’intégration est la clef de leur accompagnement pastoral, afin que non seulement ils sachent qu’ils appartiennent au Corps du Christ qu’est l’Église, mais qu’ils puissent en avoir une joyeuse et féconde expérience. Ce sont des baptisés, ce sont des frères et des sœurs, l’Esprit Saint déverse en eux des dons et des charismes pour le bien de tous. Leur participation peut s’exprimer dans divers services ecclésiaux : il convient donc de discerner quelles sont, parmi les diverses formes d’exclusion actuellement pratiquées dans les domaines liturgique, pastoral, éducatif et institutionnel, celles qui peuvent être dépassées. Non seulement ils ne doivent pas se sentir excommuniés, mais ils peuvent vivre et mûrir comme membres vivants de l’Église, la sentant comme une mère qui les accueille toujours, qui s’occupe d’eux avec beaucoup d’affection et qui les encourage sur le chemin de la vie et de l’Évangile. Cette intégration est nécessaire également pour le soin et l’éducation chrétienne de leurs enfants, qui doivent être considérés comme les plus importants »

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5) Lorsque les circonstances concrètes d'un couple le rendent possible, spécialement lorsque les deux sont chrétiens et engagés sur un chemin de foi, on peut leur proposer l'effort de vivre dans la continence. Amoris Laetitia n'ignore pas les difficultés de cette option (cf la note 329) et laisse ouverte la possibilité d'accéder au sacrement de la réconciliation en cas de défaillance par rapport à cet engagement (cf. la note 364, selon l’enseignement de saint Jean-Paul II au cardinal W. Baum du 22 mars 1996).

AL note 329

[329] Jean-Paul II, Exhort. ap. Familiaris consortio (22 novembre 1981), n. 84 : AAS 74 (1982), p. 186. Dans ces situations, connaissant et acceptant la possibilité de cohabiter ‘‘comme frère et sœur’’ que l’Église leur offre, beaucoup soulignent que s’il manque certaines manifestations d’intimité « la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis » (Conc. Œcum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, sur l’Église dans le monde de ce temps, n. 51).

Concile Vatican II, Gaudium et Spes n°51

L'amour conjugal et le respect de la vie humaine

51. 1. Le Concile ne l'ignore pas, les époux qui veulent conduire harmonieusement leur vie conjugale se heurtent souvent de nos jours à certaines conditions de vie et peuvent se trouver dans une situation où il ne leur est pas possible, au moins pour un temps, d'accroître le nombre de leurs enfants; ce n'est point alors sans difficulté que sont maintenues la pratique d'un amour fidèle et la pleine communauté de vie. Là où l'intimité conjugale est interrompue, la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis: car en ce cas sont mis en péril et l'éducation des enfants et le courage nécessaire pour en accepter d'autres ultérieurement.

Familiaris Consortio n°84

e) Les divorcés remariés

84. L'expérience quotidienne montre, malheureusement, que ceux qui ont recours au divorce envisagent presque toujours de passer à une nouvelle union, évidemment sans cérémonie religieuse catholique. Et comme il s'agit là d'un fléau qui, comme les autres, s'attaque de plus en plus largement aux milieux catholiques eux-mêmes, il faut d'urgence affronter ce problème avec la plus grande sollicitude. Les Pères du Synode l'ont expressément étudié. L'Eglise, en effet, instituée pour mener au salut tous les hommes, et en particulier les baptisés, ne peut pas abandonner à eux-mêmes ceux qui - déjà unis dans les liens du sacrement de mariage - ont voulu passer à d'autres noces. Elle doit donc s'efforcer, sans se lasser, de mettre à leur disposition les moyens de salut qui sont les siens.

Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l'obligation de bien discerner les diverses situations. Il y a en effet une différence entre ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont été injustement abandonnés, et ceux qui par une faute grave ont détruit un mariage canoniquement valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l'éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n'avait jamais été valide.

Avec le Synode, j'exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son ensemble à aider les divorcés remariés. Avec une grande charité, tous feront en sorte qu'ils ne se sentent pas séparés de l'Eglise, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie. On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux oeuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l'esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d'implorer, jour après jour, la grâce de Dieu. Que l'Eglise prie pour eux, qu'elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et qu'ainsi elle les maintienne dans la foi et l'espérance!

L'Eglise, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l'Ecriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d'y être admis car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d'amour entre le Christ et l'Eglise, telle qu'elle s'exprime et est rendue présente dans l'Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si l'on admettait ces personnes à l'Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l'Eglise concernant l'indissolubilité du mariage.

La réconciliation par le sacrement de pénitence - qui ouvrirait la voie au sacrement de l'Eucharistie - ne peut être accordée qu'à ceux qui se sont repentis d'avoir violé le signe de l'Alliance et de la fidélité au Christ, et sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l'indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement que, lorsque l'homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs - par l'exemple l'éducation des enfants -, remplir l'obligation de la séparation, «ils prennent l'engagement de vivre en complète continence, c'est-à-dire en s'abstenant des actes réservés aux époux»(180).

De la même manière, le respect dû au sacrement de mariage, aux conjoints eux-mêmes et à leurs proches, et aussi à la communauté des fidèles, interdit à tous les pasteurs, pour quelque motif ou sous quelque prétexte que ce soit, même d'ordre pastoral, de célébrer, en faveur de divorcés qui se remarient, des cérémonies d'aucune sorte. Elles donneraient en effet l'impression d'une célébration sacramentelle de nouvelles noces valides, et induiraient donc en erreur à propos de l'indissolubilité du mariage contracté validement.

En agissant ainsi, l'Eglise professe sa propre fidélité au Christ et à sa vérité; et en même temps elle se penche avec un cœur maternel vers ses enfants, en particulier vers ceux qui, sans faute de leur part, ont été abandonnés par leur conjoint légitime.

Et avec une ferme confiance, elle croit que même ceux qui se sont éloignés du commandement du Seigneur et continuent de vivre dans cet état pourront obtenir de Dieu la grâce de la conversion et du salut, s'ils persévèrent dans la prière, la pénitence et la charité.

AL note 364

[364] Peut-être par scrupule, sous couvert d’un grand souci de fidélité à la vérité, certains prêtres exigent-t-ils des pénitents une promesse d’amendement sans aucune ombre, et ainsi la miséricorde est ensevelie par la recherche d’une justice supposée pure. À ce sujet, il vaut la peine de rappeler l’enseignement de saint Jean-Paul II qui a affirmé que la probabilité d’une nouvelle chute « ne nuit pas à l’authenticité de la résolution » : (Lettre au Card. William W. Baum à l’occasion du cours annuel sur le for interne organisé par la Pénitencerie Apostolique (22 mars 1996), n. 5 : Insegnamenti, XIX, 1 [1996], p. 589).

6) Dans d'autres circonstances plus complexes, et lorsqu'il n'a pas été possible d'obtenir une déclaration de nullité, l'option évoquée peut ne pas être mise en œuvre dans les faits. Cependant, un chemin de discernement est également possible. Si on en arrive à reconnaître que, dans un cas concret, il y a des limitations qui atténuent la responsabilité et la culpabilité (cf. 301-302), particulièrement lorsqu'une personne estime qu'elle tomberait dans une nouvelle faute en faisant du tort aux enfants de la nouvelle union, Amoris Laetitia ouvre la possibilité de l'accès aux sacrements de la Réconciliation et de l'Eucharistie (cf. les notes 336 et 351). Ceux-ci à leur tour disposent la personne à continuer de mûrir et de croître avec la force de la grâce.

AL n° 301-302

Les circonstances atténuantes dans le discernement pastoral

301. Pour comprendre de manière appropriée pourquoi un discernement spécial est possible et nécessaire dans certaines situations dites ‘‘irrégulières’’, il y a une question qui doit toujours être prise en compte, de manière qu’on ne pense jamais qu’on veut diminuer les exigences de l’Évangile. L’Église a une solide réflexion sur les conditionnements et les circonstances atténuantes. Par conséquent, il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘‘irrégulière’’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante. Les limites n’ont pas à voir uniquement avec une éventuelle méconnaissance de la norme. Un sujet, même connaissant bien la norme, peut avoir une grande difficulté à saisir les « valeurs comprises dans la norme »[339] ou peut se trouver dans des conditions concrètes qui ne lui permettent pas d’agir différemment et de prendre d’autres décisions sans une nouvelle faute. Comme les Pères synodaux l’ont si bien exprimé, « il peut exister des facteurs qui limitent la capacité de décision ».[340] Saint Thomas d’Aquin reconnaissait déjà qu’une personne peut posséder la grâce et la charité, mais ne pas pouvoir bien exercer quelques vertus,[341] en sorte que même si elle a toutes les vertus morales infuses, elle ne manifeste pas clairement l’existence de l’une d’entre elles, car l’exercice extérieur de cette vertu est rendu difficile : « Quand on dit que des saints n’ont pas certaines vertus, c’est en tant qu’ils éprouvent de la difficulté dans les actes de ces vertus, mais ils n’en possèdent pas moins les habitudes de toutes les vertus ».[342]

302. En ce qui concerne ces conditionnements, le Catéchisme de l’Église catholique s’exprime clairement : « L’imputabilité et la responsabilité d’une action peuvent être diminuées voire supprimées par l’ignorance, l’inadvertance, la violence, la crainte, les habitudes, les affections immodérées et d’autres facteurs psychiques ou sociaux ».[343] Dans un autre paragraphe, il se réfère de nouveau aux circonstances qui atténuent la responsabilité morale, et mentionne, dans une gamme variée, « l’immaturité affective, […] la force des habitudes contractées, […] l’état d’angoisse ou [d’]autres facteurs psychiques ou sociaux ».[344] C’est pourquoi, un jugement négatif sur une situation objective n’implique pas un jugement sur l’imputabilité ou la culpabilité de la personne impliquée. [345] Au regard de ces convictions, je considère très approprié ce que beaucoup de Pères synodaux ont voulu soutenir : « Dans des circonstances déterminées, les personnes ont beaucoup de mal à agir différemment […]. Le discernement pastoral, tout en tenant compte de la conscience correctement formée des personnes, doit prendre en charge ces situations. Les conséquences des actes accomplis ne sont pas non plus nécessairement les mêmes dans tous les cas ».

AL n°336

[336] Pas davantage en ce qui concerne la discipline sacramentelle, étant donné que le discernement peut reconnaître que dans une situation particulière il n’y a pas de faute grave. Ici, s’applique ce que j’ai affirmé dans un autre document : cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), nn. 44.47 : AAS 105 (2013), pp. 1038.1040.

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Pape François Evangelii Gaudium 

n°44.47

44. D’autre part, tant les pasteurs que tous les fidèles qui accompagnent leurs frères dans la foi ou sur un chemin d’ouverture à Dieu, ne peuvent pas oublier ce qu’enseigne le Catéchisme de l’Église Catholique avec beaucoup de clarté : « L’imputabilité et la responsabilité d’une action peuvent être diminuées voire supprimées par l’ignorance, l’inadvertance, la violence, la crainte, les habitudes, les affections immodérées et d’autres facteurs psychiques ou sociaux ».[49]

Par conséquent, sans diminuer la valeur de l’idéal évangélique, il faut accompagner avec miséricorde et patience les étapes possibles de croissance des personnes qui se construisent jour après jour.[50] Aux prêtres je rappelle que le confessionnal ne doit pas être une salle de torture mais le lieu de la miséricorde du Seigneur qui nous stimule à faire le bien qui est possible. Un petit pas, au milieu de grandes limites humaines, peut être plus apprécié de Dieu que la vie extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter d’importantes difficultés. La consolation et l’aiguillon de l’amour salvifique de Dieu, qui œuvre mystérieusement en toute personne, au-delà de ses défauts et de ses chutes, doivent rejoindre chacun.

45. Nous voyons ainsi que l’engagement évangélisateur se situe dans les limites du langage et des circonstances. Il cherche toujours à mieux communiquer la vérité de l’Évangile dans un contexte déterminé, sans renoncer à la vérité, au bien et à la lumière qu’il peut apporter quand la perfection n’est pas possible. Un cœur missionnaire est conscient de ces limites et se fait « faible avec les faibles […] tout à tous » (1Co 9, 22). Jamais il ne se ferme, jamais il ne se replie sur ses propres sécurités, jamais il n’opte pour la rigidité auto-défensive. Il sait que lui-même doit croître dans la compréhension de l’Évangile et dans le discernement des sentiers de l’Esprit, et alors, il ne renonce pas au bien possible, même s’il court le risque de se salir avec la boue de la route.

V. Une mère au cœur ouvert

46. L’Église “en sortie” est une Église aux portes ouvertes. Sortir vers les autres pour aller aux périphéries humaines ne veut pas dire courir vers le monde sans direction et dans n’importe quel sens. Souvent il vaut mieux ralentir le pas, mettre de côté l’appréhension pour regarder dans les yeux et écouter, ou renoncer aux urgences pour accompagner celui qui est resté sur le bord de la route. Parfois c’est être comme le père du fils prodigue, qui laisse les portes ouvertes pour qu’il puisse entrer sans difficultés quand il reviendra.

47. L’Église est appelée à être toujours la maison ouverte du Père. Un des signes concrets de cette ouverture est d’avoir partout des églises avec les portes ouvertes. De sorte que, si quelqu’un veut suivre une motion de l’Esprit et s’approcher pour chercher Dieu, il ne rencontre pas la froideur d’une porte close. Mais il y a d’autres portes qui ne doivent pas non plus se fermer. Tous peuvent participer de quelque manière à la vie ecclésiale, tous peuvent faire partie de la communauté, et même les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle raison. Ceci vaut surtout pour ce sacrement qui est “ la porte”, le Baptême. L’Eucharistie, même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle, n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles.[51] Ces convictions ont aussi des conséquences pastorales que nous sommes appelés à considérer avec prudence et audace. Nous nous comportons fréquemment comme des contrôleurs de la grâce et non comme des facilitateurs. Mais l’Église n’est pas une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile.

AL note 351

[351] Dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements. Voilà pourquoi, « aux prêtres je rappelle que le confessionnal ne doit pas être une salle de torture mais un lieu de la miséricorde du Seigneur » : Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 44 : AAS 105 (2013), p. 1038. Je souligne également que l’Eucharistie « n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles » (Ibid., n. 47 : p. 1039).

note 351 dans son contexte

Dans cette même ligne, s’est exprimée la Commission Théologique Internationale : « La loi naturelle ne saurait donc être présentée comme un ensemble déjà constitué de règles qui s’imposent a priori au sujet moral, mais elle est une source d’inspiration objective pour sa démarche, éminemment personnelle, de prise de décision ».[350] À cause des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église.[351] Le discernement doit aider à trouver les chemins possibles de réponse à Dieu et de croissance au milieu des limitations. En croyant que tout est blanc ou noir, nous fermons parfois le chemin de la grâce et de la croissance, et nous décourageons des cheminements de sanctifications qui rendent gloire à Dieu. Rappelons-nous qu’« un petit pas, au milieu de grandes limites humaines, peut être plus apprécié de Dieu que la vie extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter d’importantes difficultés ».[352] La pastorale concrète des ministres et des communautés ne peut cesser de prendre en compte cette réalité.

7) Mais il faut éviter de comprendre cette possibilité comme un accès sans restriction aux sacrements, ou comme si toute situation le justifie. Ce qui est proposé est un discernement qui distingue adéquatement chaque cas. Par exemple, un soin particulier est requis par «une nouvelle union qui suit un divorce récent» ou «la situation de quelqu'un qui a échoué à plusieurs reprises dans ses engagements familiaux» (298). Et aussi, quand il y a une sorte d'apologie ou d'ostentation de sa propre situation», «comme si elle faisait partie de l'idéal chrétien» (297). Dans ces cas plus difficiles, les pasteurs doivent accompagner patiemment la recherche d'un chemin d'intégration (cf. 297, 299).

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AL n°297-298-299

297. Il s’agit d’intégrer tout le monde, on doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde ‘‘imméritée, inconditionnelle et gratuite’’. Personne ne peut être condamné pour toujours, parce que ce n’est pas la logique de l’Évangile ! Je ne me réfère pas seulement aux divorcés engagés dans une nouvelle union, mais à tous, en quelque situation qu’ils se trouvent. Bien entendu, si quelqu’un fait ostentation d’un péché objectif comme si ce péché faisait partie de l’idéal chrétien, ou veut imposer une chose différente de ce qu’enseigne l’Église, il ne peut prétendre donner des cours de catéchèse ou prêcher, et dans ce sens il y a quelque chose qui le sépare de la communauté (cf. Mt 18, 17). Il faut réécouter l’annonce de l’Évangile et l’invitation à la conversion. Cependant même pour celui-là, il peut y avoir une manière de participer à la vie de la communauté, soit à travers des tâches sociales, des réunions de prière ou de la manière que, de sa propre initiative, il suggère, en accord avec le discernement du Pasteur. En ce qui concerne la façon de traiter les diverses situations dites ‘‘irrégulières’’, les Pères synodaux ont atteint un consensus général, que je soutiens : « Dans l’optique d’une approche pastorale envers les personnes qui ont contracté un mariage civil, qui sont divorcées et remariées, ou qui vivent simplement en concubinage, il revient à l’Église de leur révéler la divine pédagogie de la grâce dans leurs vies et de les aider à parvenir à la plénitude du plan de Dieu sur eux »,[328] toujours possible avec la force de l’Esprit Saint.

298. Les divorcés engagés dans une nouvelle union, par exemple, peuvent se retrouver dans des situations très différentes, qui ne doivent pas être cataloguées ou enfermées dans des affirmations trop rigides sans laisser de place à un discernement personnel et pastoral approprié. Une chose est une seconde union consolidée dans le temps, avec de nouveaux enfants, avec une fidélité prouvée, un don de soi généreux, un engagement chrétien, la conscience de l’irrégularité de sa propre situation et une grande difficulté à faire marche arrière sans sentir en conscience qu’on commet de nouvelles fautes. L’Église reconnaît des situations où « l'homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs - par exemple l'éducation des enfants -, remplir l'obligation de la séparation ».[329] Il y aussi le cas de ceux qui ont consenti d’importants efforts pour sauver le premier mariage et ont subi un abandon injuste, ou celui de « ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l'éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n'avait jamais été valide ».[330] Mais autre chose est une nouvelle union provenant d’un divorce récent, avec toutes les conséquences de souffrance et de confusion qui affectent les enfants et des familles entières, ou la situation d’une personne qui a régulièrement manqué à ses engagements familiaux. Il doit être clair que ceci n’est pas l’idéal que l’Évangile propose pour le mariage et la famille. Les Pères synodaux ont affirmé que le discernement des Pasteurs doit toujours se faire « en distinguant attentivement »[331] les situations, d’un « regard différencié ». [332] Nous savons qu’il n’existe pas de « recettes simples ».[333]

299. J’accueille les considérations de beaucoup de Pères synodaux, qui sont voulu signaler que « les baptisés divorcés et remariés civilement doivent être davantage intégrés dans les communautés chrétiennes selon les diverses façons possibles, en évitant toute occasion de scandale. La logique de l’intégration est la clef de leur accompagnement pastoral, afin que non seulement ils sachent qu’ils appartiennent au Corps du Christ qu’est l’Église, mais qu’ils puissent en avoir une joyeuse et féconde expérience. Ce sont des baptisés, ce sont des frères et des sœurs, l’Esprit Saint déverse en eux des dons et des charismes pour le bien de tous. Leur participation peut s’exprimer dans divers services ecclésiaux : il convient donc de discerner quelles sont, parmi les diverses formes d’exclusion actuellement pratiquées dans les domaines liturgique, pastoral, éducatif et institutionnel, celles qui peuvent être dépassées. Non seulement ils ne doivent pas se sentir excommuniés, mais ils peuvent vivre et mûrir comme membres vivants de l’Église, la sentant comme une mère qui les accueille toujours, qui s’occupe d’eux avec beaucoup d’affection et qui les encourage sur le chemin de la vie et de l’Évangile. Cette intégration est nécessaire également pour le soin et l’éducation chrétienne de leurs enfants, qui doivent être considérés comme les plus importants ».[334]

8) Il est toujours important de pousser les personnes à se placer devant Dieu avec leur conscience, et à cette fin, l'"examen de conscience" proposé par Amoris Laetitia n. 300, est utile, en particulier en ce qui concerne «la façon dont ils se sont comportés avec leurs enfants» ou le conjoint abandonné. Quand il y a eu des injustices non résolues, l'accès aux sacrements est particulièrement scandaleux.

9) Il peut être opportun qu'un éventuel accès aux sacrements se réalise de manière discrète, surtout lorsque l'on prévoit des situations conflictuelles. Mais en même temps il ne faut pas manquer d'accompagner la communauté pour qu'elle grandisse dans l'esprit de compréhension et d'accueil, sans que cela implique de créer des confusions quant à l'enseignement de l'Église à propos du mariage indissoluble. La communauté est un instrument de la miséricorde qui est «imméritée, inconditionnelle et gratuite».

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10) Le discernement ne se ferme pas, car «il est dynamique et doit demeurer toujours ouvert à de nouvelles étapes de croissance et à de nouvelles décisions qui permettront de réaliser l’idéal plus pleinement» (303), selon la «loi de gradualité" (295) et confiant dans l'aide de la grâce.

AL n°303

303. À partir de la reconnaissance du poids des conditionnements concrets, nous pouvons ajouter que la conscience des personnes doit être mieux prise en compte par la praxis de l’Église dans certaines situations qui ne réalisent pas objectivement notre conception du mariage. Évidemment, il faut encourager la maturation d’une conscience éclairée, formée et accompagnée par le discernement responsable et sérieux du Pasteur, et proposer une confiance toujours plus grande dans la grâce. Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif. De toute manière, souvenons-nous que ce discernement est dynamique et doit demeurer toujours ouvert à de nouvelles étapes de croissance et à de nouvelles décisions qui permettront de réaliser l’idéal plus pleinement.

AL n°295

295. Dans ce sens, saint Jean-Paul II proposait ce qu’on appelle la ‘‘loi de gradualité’’, conscient que l’être humain « connaît, aime et accomplit le bien moral en suivant les étapes d'une croissance ».[323] Ce n’est pas une ‘‘gradualité de la loi’’, mais une gradualité dans l’accomplissement prudent des actes libres de la part de sujets qui ne sont dans des conditions ni de comprendre, ni de valoriser ni d’observer pleinement les exigences objectives de la loi. En effet, la loi est aussi un don de Dieu qui indique le chemin, un don pour tous sans exception qu’on peut vivre par la force de la grâce, même si chaque être humain « va peu à peu de l'avant grâce à l'intégration progressive des dons de Dieu et des exigences de son amour définitif et absolu dans toute la vie personnelle et sociale de l'homme »

Nous sommes avant tout pasteurs. Nous voulons donc accueillir ces paroles du Pape: «J’invite les pasteurs à écouter avec affection et sérénité, avec le désir sincère d’entrer dans le cœur du drame des personnes et de comprendre leur point de vue, pour les aider à mieux vivre et à reconnaître leur place dans l’Église».(312).

AL n°312

312. Cela nous offre un cadre et un climat qui nous empêchent de développer une morale bureaucratique froide en parlant des thèmes les plus délicats, et nous situe plutôt dans le contexte d’un discernement pastoral empreint d’amour miséricordieux, qui tend toujours à comprendre, à pardonner, à accompagner, à attendre, et surtout à intégrer. C’est la logique qui doit prédominer dans l’Église, pour « faire l’expérience d’ouvrir le cœur à ceux qui vivent dans les périphéries existentielles les plus différentes ».[366] J’invite les fidèles qui vivent des situations compliquées, à s’approcher avec confiance de leurs pasteurs ou d’autres laïcs qui vivent dans le dévouement au Seigneur pour s’entretenir avec eux. Ils ne trouveront pas toujours en eux la confirmation de leurs propres idées ou désirs, mais sûrement, ils recevront une lumière qui leur permettra de mieux saisir ce qui leur arrive et pourront découvrir un chemin de maturation personnelle. Et j’invite les pasteurs à écouter avec affection et sérénité, avec le désir sincère d’entrer dans le cœur du drame des personnes et de comprendre leur point de vue, pour les aider à mieux vivre et à reconnaître leur place dans l’Église.

Avec affection dans le Christ.

Les évêques de la région

5 septembre 2016

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La réponse du Saint-Père aux évêques argentins


Mon cher frère,


1915680420.44.jpegJ'ai reçu l’écrit de la région pastorale Buenos Aires “critères de base pour l'application du chapitre 8 d’Amoris laetitia”. Je vous remercie beaucoup de me l'avoir envoyé, et je vous félicite pour le travail que vous avez accompli : un véritable exemple d'accompagnement des prêtres… et nous savons tous combien est nécessaire cette proximité de l'évêque avec son clergé et du clergé avec l'évêque.

Le prochain « le plus prochain » de l'évêque et le prêtre, et le commandement d'aimer son prochain comme soi-même commence, pour nous autres évêques, précisément avec nos curés.

L'écrit est très bon et il explicite parfaitement le sens du chapitre 8 d’Amoris laetitia. Il n'y a pas d'autre interprétation. Et je suis sûr que cela fera beaucoup de bien. Que le seigneur vous rétribue cet effort de charité pastorale.

Et c'est précisément la charité pastorale qui nous pousse à sortir pour rencontrer ceux qui sont éloignés, et une fois que nous les avons rencontrés, a entamé un chemin d'accueil, d'accompagnement, de discernement et d'intégration dans la communauté ecclésiale. Nous savons que cela est fatiguant, il s'agit d'une pastorale du “corps à corps” qui ne se satisfait pas des médiations programmatiques, organisationnelles ou légales, même si elles peuvent être nécessaires. Simplement accueillir, accompagner, discerner, intégrer.

Parmi ces quatre attitudes pastorales, la moins cultivée, la moins pratiquée et le discernement ; et je considère urgente la formation au discernement, personnelle et communautaire, dans nos séminaires et dans nos presbytères.

Pour finir je voudrais rappeler qu’Amoris laetitia est le fruit du travail et de l'horizon de toute l'église, avec la médiation de deux synodes et du pape. C'est pourquoi je vous recommande une catéchèse complète de l'exhortation qui certainement aidera à la croissance, à la consolidation et à la sainteté de la famille.

Je vous remercie à nouveau du travail accompli et je vous encourage à aller de l'avant, dans les différentes communautés des diocèses, pour l'étude et la catéchèse d’Amoris laetitia.

S'il vous plaît n'oublier pas de prier et de faire prier pour moi.

Que Jésus vous bénisse et que la Sainte Vierge vous garde,

Fraternellement, François

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Assise 2016 : aucune religion n’est criminelle, mais il y a des criminels dans toute les religions

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« aucune religion n’est criminelle, mais il y a des criminels dans toute les religions"

source Zenit

Mohammad Sammak, conseiller politique du Grand Mufti du Liban, a rendu hommage au père Jacques Hamel, dimanche, 18 septembre 2016, à Assise, lors de la session inaugurale du rassemblement des religions pour la paix « Soif de paix », en ce 30e anniversaire de l’initiative de saint Jean-Paul II, le 27 octobre 1986.

Le Père Jacques Hamel

S’adressant à Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, présent dans l’assemblée, et qui venait de parler en tenant devant lui la photo du père Hamel, il a affirmé que le père Jacques, assassiné le 26 juillet dernier, alors qu’il célébrait la messe, à Saint-Etienne-du-Rouvray, était considéré « comme une victime pas seulement pour votre Eglise mais pour l’humanité tout entière ».

Il a ausi rendu hommage au pape François. En soulignant qu’ « aucune religion n’est criminelle, mais qu’il y a des criminels dans toute les religions, le pape François s’est proposé comme leader spirituel pour l’humanité entière », a déclaré Mohammed Sammak, conseiller politique du Grand Mufti du Liban, intervenu à l’inauguration de la rencontre internationale Hommes et religions qui s’est ouvert à Assise, le 18 septembre.

Sammak a aussi décrit les hommes de Daech comme un « groupe de personnes vindicatives, désespérées et extrémistes qui ont détourné l’islam, pour l’utiliser à des fins meurtrières, alors que l’Islam – en faisant référence à la destruction d’églises et monastères en Syrie et en Irak -, interdit à quiconque d’utiliser les pierres d’une Eglise pour bâtir sa propre maison ».

Le Père Paolo Dall'Oglio et l'évêque d'Alep

Le conseiller a par ailleurs évoqué le souvenir du père jésuite italien disparu en Syrie, Paolo Dall’Oglio qui a « passé sa vie à servir musulmans et chrétiens en Syrie », et celui de l’évêque d’Alep, enlevé il y a trois ans, Mar Gregorios Yohanna Ibrahim, qu’il avait connu aux rencontres de prière pour la paix organisées par Sant’Egidio les années passées. Puis une pensée est allée au père Jacques Hamel, tué le 26 juillet dernier dans une église à la périphérie de Rouen, assurant que le prêtre français est « une victime » pour l’Eglise catholique, mais « également pour notre religion », a-t-il dit.

Enfin, Mohammed Sammak estime que « les relations entre personnes de différentes religions ne peuvent reposer ni sur l’élimination de l’autre – comme voudrait Daesh – ni sur la tolérance, ... 

Docat, le petit livre bleu de François !

Docat, le petit livre bleu de François !

Voici le Docat ! pour transformer et changer le monde en s'engageant avec l'enseignement social de l'Eglise. 

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Nous connaissions le Youcat, le catéchisme pour les jeunes, écrit par le Cardinal Schönborn.

" What can I do ? " – que faire ? – c'est à cette question que veut répondre le Docat, dernier né de la série Youcat, les best-sellers planétaires. Après le catéchisme, puis la Bible pour les jeunes, la fondation Youcat s'attaque à la doctrine sociale de l'Eglise : autrement dit, le texte qui soutient et incite l'action des chrétiens dans le domaine social. Et quel meilleur moment que les JMJ pour partager ce message auprès des jeunes ? C'est l'ambition de ce Docat.

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Comme toujours on y retrouve une riche iconographie en couleur, des questions-réponses, des citations du pape François, de Sainte Mère Teresa, de Saint Jean-Paul II ou de Thérèse d'Avila, des témoignages de jeunes ou de moins jeunes, des pensées de philosophes, d'écrivains, de leaders, de tous ceux qui forment la jeunesse. Un livre pour agir et construire un monde meilleur.

Pacifique, la 7ème marche pour la Vie à Berne

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7e "Marche pour la vie" à Berne

19.09.2016 par Maurice Page


La 7e ‘Marche pour la vie’ s’est déroulée le 18 septembre 2016 à Berne, sous forte surveillance policière. Les forces de l’ordre craignaient les contre-manifestations potentiellement violentes. Environ 1700 opposants à l’avortement se sont réunis sur la Place fédérale pour écouter les discours et les témoignages et prier ensemble.

suite: cath.ch

Les contre-manifestants ont usé d'intimidation, de violence et de haine pour les faire en plus retomber sur les tenants de la vie. 

Propos de Mme Anne-Caroline Graber (source Facebook)

14316778_1423451114336966_1686356198749675586_n.jpg"Aujourd'hui il faut une centaine de policiers pour garantir la liberté d'expression de personnes parmi les plus pacifiques qui réaffirment la sacralité de la vie.

Une maman notamment raconte qu'elle a gardé son bébé malgré une grave malformation. Une femme atteinte d'un cancer témoigne de son combat pour la vie et de sa confiance en Dieu. Cette manifestation a suscité un degré de haine que j'ai rarement ressenti aussi directement.

Les forces de police ont très bien assuré notre sécurité. Néanmoins j'ai vu un projectile métallique passer à 2 mètres de moi. Sans de solides forces de sécurité, la liberté d'expression n'est aujourd'hui plus garantie. Cette évolution est hautement inquiétante pour la pérennité de la démocratie libérale".

Lien

 

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