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jeudi, 29 septembre 2016

IVG ou inversion volontaire grammaticale

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La ministre Laurence Rossignol compte écrire une loi à l’encontre de certains sites Internet qui pratiquent, selon elle, « un délit d’entrave numérique » à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Interview: 

- Madame Laurence Rossignol , vous êtes, si on peut dire, la mère de cette future loi ?

- Oui, je porte cette loi en moi depuis quelques mois. Je suis celle qui l'engendre pour reprendre votre expression. Mais vous parlez d'elle comme si elle n'existait pas. Entre nous, je vous fais une confidence: je l'appelle déjà "my little IVG", mon petit IVG. Je l'ai tweeté en référence à BFMTV. 

- Qui est le père de cette loi ?

- C'est une question cruciale. Les citoyens doivent connaître les origines de cette loi. Le père est le gouvernement français. 

- Honnêtement, votre loi n'est qu'un amas de lettres. Elle n'a pas été promulguée donc elle n'existe pas. Pourriez-vous nous dire quand est-ce qu'elle commence à exister ?

- Au départ ce n'était certes qu'un projet. Dès la fusion d'une voyelle et d'une consonne, la loi a commencé à vivre. Il y a eu un sujet, puis un verbe et enfin un complément pour devenir une phrase. Tout le développement futur de la loi est déjà présent. Maintenant, c'est un fait, on l'appelle une loi embryonnaire.

Pour répondre précisément à votre question, en comparant avec un enfant, dès la rencontre entre une voyelle et une consonne, on parle d'un mot (ou oeuf pour un être humain). Dès la prolifération des lettres, on parlera alors d'un verbe (zygote), puis d'une loi embryonnaire (embryon), avant que cela devienne une phrase (foetus). Dès le début, on ne parle que de la loi. Elle se développe tout simplement. 

- En l'état actuel, où en est votre loi ?

-Bien sûr que sa naissance sera le jour de sa promulgation, Il faut reconnaître: quelques minutes avant la promulgation, c'est toujours de la même loi dont on parle. Il y a donc la loi petite, moyenne, ou grande, mais cela ne change pas que c'est toujours la même loi. Comme pour une personne ! Elle fut petite, adulte et puis plus âgée. C'est toujours le même sujet, petit ou grand, jeune ou âgé. 

En l'état, je la sens clairement distincte de mon esprit et de mon corps, elle est autre et grandit selon une logique fort intelligente. Je ne saurais être la loi, qui est différente. J'abrite la loi, je la protège, aussi si je peux disposer de moi, de mon corps, de mon esprit, il n'en est pas de même pour la loi. Je me dois au contraire de tout disposer pour la naissance de la loi. 

Je crains désormais pour sa vie, car le Sénat veut, si vous me permettez, tuer le poussin dans l'oeuf, soit interrompre volontairement son existence.

Même si elle n'est faite que de lettre, c'est une volonté d'entrave numérique. On doit alors parler clairement d'avortement, ou d'une volonté de tuer la loi. Si cela devient effectif, on ne peut plus parler d'interruption, car la loi ne sera plus jamais. La notion d'abrogation est correcte. L'interruption  fait appel à la notion de pause, pour reprendre ensuite son cours. Or, c'est réellement de mort dont il faut parler. 

- Que dites-vous aux groupes de pressions qui en veulent à votre loi ?

Il y a beaucoup de phrases sur Internet. Vous comprendrez que pour éviter tout propagande mortifère, je ne souhaite uniquement celles qui sont en faveur de la vie de ma loi, afin qu'elle soit visible et facilement accessible. Les idées sont tellement confuses. Si nul n'est censé ignorer la loi, tout le monde ne la comprend pas. Et au fond, réfléchir, est-ce un délit ?

Il faut donc une loi simple et compréhensible pour tous: la loi pour tous ! Comme mère, je défendrai toujours la vie de ma loi. C'est mon enfant si vous me permettez, et je me dois de la protéger contre tout ce qui pourrait lui faire du mal. 

Finalement, je crois sincèrement que malgré les circonstances de la genèse d'une loi, état de tensions, oppositions, conflits etc., la loi est innocente des événements parfois douloureux et dramatiques qui l'entourent. Je peux être profondément blessée par ces circonstances atroces, mais je ne veux pas encore souffrir une seconde fois en voyant en plus une loi innocente mourir. 

- Aujourd'hui, nous avons tout de même le "gender", qui permet à chacun de choisir si un mot est au masculin ou au féminin ?

- Je vous mets au défi de trouver un mot qui n'est pas composé d'une voyelle et d'une consonne. C'est le b.a.-ba de la grammaire. Chaque mot est né de cette complémentarité. La musique connaît aussi les noires et les blanches, un système binaire. 

Il y a tout de même BFMTV ?

Dois-je vous rappeler qu'il s'agit d'une abréviation ?! Il y a aussi PMA ou GPA non ?

- Si votre loi ne passe pas (lien)?

images 18.01.18.jpeg- Je crains d'être blessée. Car je ne pourrai pas m'abstenir d'y penser. Les dates de sa courte vie resteront gravées en moi. La fin d'une loi est toujours traumatisante pour celle qui voulait lui donner le jour. Je conçois d'ailleurs l'idée, après la promulgation de ma loi, après sa naissance, de la porter sur les fonts baptismaux. Quelle joie de la voir devenir éternelle. 

- Vos propos me semble du pipeau ! Vous êtes en faveur de quoi réellement ? De la vie, non ? Vous n'avez pas une autre chanson ?

- Vous connaissez l'origine de cette expression ? On retombe toujours sur nos pieds. la fameuse origine. On ne comprend bien une réalité qu'une fois sa genèse décodée.

Dans le monde de la chasse, et c'est la saison, le "pipeau" est l’"appeau" utilisé par les chasseurs pour attirer les oiseaux.

Je suis tout simplement Madame Rossignol, et lorsque j'entends les échos médiatiques, je crois que je chante plutôt bien la mélodie de la vie.

L'IVG n'est pas un droit, car c'est le nom de la loi qui dit le droit. Mais je suis pour les droits de ma loi. Mon credo: vive la loi ! mon slogan: IVG, I loVe Grammaire . 

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