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lundi, 19 septembre 2016

Cardinal Müller: le Pape n'est pas ambigu mais positif !

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Cardinal Müller: le Pape est ambigu ? Non, " il a un language positif que nous avons décidé ensemble"

source: 13 mai 2016 Come Gesù

Ces propos ont été tenus par le Cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, lors d'une rencontre tenus à l'Université Francisco de Vitoria de Madrid. Dans sa récente intervention publique, le Cardinal Müller a voulu démentir l'existence d'un langage ambigu de la part du souverain pontife, le définissant plutôt comme un langage positif. 

"Au début de son pontificat, nous avons parlé avec le Pape François, observant que durant les pontificats précédents, la presse a accusé l'Eglise de parler seulement de sexualité, d'avortement et de ces problèmes. Pour cela nous avons décidé avec François de parler toujours, toujours et toujours de manière positive. Si on regarde les textes complets du Pape François, il apparaît l'idéologie du genre, l'avortement ... oui, ils apparaissent encore ses problèmes, mais nous nous concentrons sur le positif".

Le Pape a un charisme, il est génial 

Personne n'en a rendu compte en Italie, même pas Sandro Magister pourtant toujours précis pour bombarder François. Les paroles du préfet allemand en février dernier sur le Magistère du Pape Bergoglio ne sont pas plus connus, un Magistère qui n'est "nullement révolutionnaire, mais se meut dans la ligne de ces prédécesseurs". "L'originalité est son charisme, grâce auquel il arrive à rompre les blocages chez les personnes et les positions endurcies". Müller l'a défini comme "simplement génial". 

Le Pape François le dit également dans sa belle interview à la "Civiltà Cattolica", voulant contourner l'imperméabilité et l'anesthésie du monde envers à la voix de l'Eglise: "nous ne pouvons pas inciter seulement sur les questions liées à l'avortement, le mariage homosexuel et l'usage de la contraception" dit le Pape François. "L'avis de l'Eglise est connu et je suis fils de l'Eglise, pas besoin d'en parler de manière continue. Nous devons trouver un nouvel équilibre, autrement l'édifice moral de l'Eglise risque de tomber comme un château de carte, de perdre la fraîcheur et le parfum de l'Evangile. La proposition de l'Evangile doit être plus simple, profonde et radieuse. Et de cette proposition, viennent les conséquences morales. Le message évangélique ne peut donc être réduit à ses quelques aspects, bien qu'important, mais qui seuls ne manifestent pas le coeur de l'enseignement de Jésus". 

Le Pape et le Cardinal Müller ont décidé ensemble d'un nouveau langage

Aujourd'hui, on découvre que ce changement de langage n'est pas un coup personnel de François, mais comme le révèle justement le Cardinal Müller, une décision prise ensemble, entre le Pape et ses collaborateurs. Müller parle d'un langage positif, et c'est le Pape lui-même qui a expliqué sa signification dans l'exhortation "La joie de l'Evangile" n°159:

"Une autre caractéristique est le langage positif. Il ne dit pas tant ce qu’il ne faut pas faire, mais il propose plutôt ce que nous pouvons faire mieux. Dans tous les cas, s’il indique quelque chose de négatif, il cherche toujours à montrer aussi une valeur positive qui attire, pour ne pas s’arrêter à la lamentation, à la critique ou aux remords. En outre, une prédication positive offre toujours l’espérance, oriente vers l’avenir, ne nous laisse pas prisonniers de la négativité".

"En outre, une prédication positive offre toujours l'espérance, oriente vers le futur, ne se laissant pas être prisonnier de la négativité; il est opportun d'indiquer toujours le bien désirable, la proposition de vie, la maturité, la réalisation, à la la lumière de laquelle on peut comprendre notre dénonciation des maux qui peuvent l'obscurcir. Plus que comme des experts de diagnostiques apocalyptiques ou aux jugements obscures qui se complaisent dans l'art d'indiquer chaque danger et déviation, il est bien qu'ils puissent nous voir comme des messagers joyeux avec des propositions élevées, gardiens du bien et de la beauté qui resplendissent dans une vie fidèle à l'Evangile". 

La stratégie de réchauffer les coeurs

L'évêque argentin Victor Manuel Fernàndez, ami de François, a expliqué que par ce type d'approche "on réussi à réchauffer les coeurs ou pour le moins à montrer ce qui est attractif dans l'Evangile, et alors les personnes seront plus disposées à parler et dialoguer, à réfléchir également sur une réponse concernant la morale." 

"C'est une stratégie" explique le Cardinal Müller "pour éviter une concentration de l'opinion publique qui voudrait délimiter l'image de l'Eglise qui parle seulement de la sexualité". Ce n'est pas ainsi qu'on entreprend une métamorphose nécessaire de la communication. "Le Pape François a un style, il se sent comme un curé, avec une doctrine déjà bien mise en évidence dans les textes du Pape Benoît XVI. Allons de l'avant avec cette théologie tout en maintenant la charisme qui sait communiquer avec les personnes, qui ont besoin de ce charisme". 

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Beaucoup se lamentent de la main tendu aux "ennemis de l'Eglise", comme Scalfari, mais c'est en fait un signe d'amitié spontanée, sans s'arrêter à la seule condamnation pour faire une liste de leurs erreurs, comme a fait Jésus avec Zachée. 

Le démon

Et de fait, c'est le cas, La Repubblica a cessé depuis un bon bout de temps de s'inventer des scandales anticléricaux ou de faire une propagande anti-catholique, et ces mêmes choses adviennent à l'extérieur. Les seules fessés ou bordées contre les catholiques et contre l'Eglise proviennent de la manipulation des traditionalistes de droite, des sédévacantistes et des lefebvristes. Le même Cardinal Müller a fait l'éloge du langage positif du Pape François: "je pense que nous pouvons tous voir, par la réaction de la presse, qu'aujourd'hui il y a moins d'agressivité contre l'Eglise. Ils ne deviennent pas tous catholiques, clairement, mais au moins, mais au moins ils parlent aussi d'autres choses.

"Le Pape François à le courage de parler du démon. Si Benoît XVI avait dit ce que François avance sur le démon, ils l'auraient qualifié de rétrograde et moyenâgeux. Notre Pape a aujourd'hui le charisme d'affirmer ces réalités: le diable existe, il agit et il est très méchant, et celui qui accueille ses suggestions est coupable". 

Alors qu'en Italie, Antonio Socci ridiculise l'encyclique "Laudato Si'", la définissant comme une réflexion sur "le recyclage différencié des déchets, l'abus des verres en plastique et des climatiseurs", le Cardinal Müller l'a en revanche valorisée, expliquant que grâce à cette encyclique, "nous pouvons introduire le thème de la Création par exemple, même dans les cercles éloignés du catholicisme, comme les écologistes et les défenseurs des animaux". Il est donc possible d'approfondir la dimension de Dieu en rejoignant des secteurs sociaux généralement indifférents. 

Le Cardinal a fait quelques critiques de la presse n'ont pas manquées, notamment lorsqu'elle traite les paroles du Pape François "comme s'il parlait ex cathedra. L'homélie d'un prêtre à la même importance que les homélies de François à Sainte Marthe, elles sont une impulsion spirituelle, mais elles ne sont pas des déclarations du Magistère. Nous sommes tous sur le dos du Pape ! Pauvre Pape ! Il arrive que le Pape dise quelque chose avec humour, en faisant une blague à quelqu'un lors d'une audience, et puis cela apparaît dans la presse comme si c'était un déclaration officielle, et ceci est absurde". 

Le ratzinguérien Angelo Scola, archevêque de Milan et le Cardinal Müller ont fait l'éloge de "Amoris Laetitia", notamment quand ce texte accuse la colonisation idéologique.

Le Pape n'a pas changé la doctrine

Pour ce qui concerne le passage sur les personnes divorcées remariées, le Cardinal Müller a démenti les accusations contre le Pape qui "aurait changé la doctrine. Si Amoris Laetitia avait voulu annulé une discipline fondée et d'une telle signification, d'une telle portée, il l'aurait dit avec grande clarté, en présentant les raisons pour la soutenir.

En revanche, il n'y a aucune affirmations en ce sens; le Pape ne met pas en doute, à aucun moment, les arguments des ces prédécesseurs, qui ne se basent pas sur la culpabilité subjective de nos frères et soeurs, mais bien sur le manière visible, objective, la façon de vivre qui sont contraires à la parole du Christ". La fameuse note 351, dans laquelle il est écrit que dans certains cas, l'Eglise pourrait offrir l'aide des sacrements à ceux qui vivent dans une situation objective de péché ne met pas plus en doute l'enseignement de l'Eglise: "il suffit de dire" explique le prélat allemand "que cette note fait référence à des situations de péchés en général, sans citer les cas spécifique des divorcées qui vivent une nouvelle union civile. Leur situation a effectivement des caractéristiques particulières qui la distingue des autres situations. Un argument qui n'est pas présent dans la note, ni dans son contexte". 

Dans une interview d'octobre 2015, dans la revue allemande Focus (reprise aussi par Kath.net et par Vatican Insider"), le Cardinal Müller a soutenu la possibilité de donner les sacrements à ces personnes "en examinant les situations singulières". Bien que l'exhortation apostolique " Familiaris Consortio"  de Saint Jean-Paul II affirme " que l'Eglise rappelle la pratique, fondée sur l'Ecriture Sainte, de ne pas admettre à la communion eucharistique les personnes divorcées remariées", le Cardinal Müller précise "que dans cette direction, on peut penser au futur", ou "discerner les situations avec responsabilité à la lumière de cette pensée théologique". Le Pape François le demande également.

Au-delà de tout cela, il reste la grande vision commune entre le Pape argentin et le préfet allemand, exactement la même "identité de vision" que le Pape Benoît XVI a voulu rappeler récemment.  

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