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vendredi, 23 septembre 2016

Miséricorde: le Cardinal Müller avec le Pape François

Lien: le language positif du Pape

source: livre du Cardinal Müller "famille source d'espérance"

3054108574.jpgSaint Thomas d’Aquin a dit que la miséricorde est précisément l’accomplissement de la justice car, par elle, Dieu justifie et renouvelle la création de l’homme (S Th I, q21 a3). Donc ce ne peut pas être une justification pour suspendre ou invalider les commandements ou les sacrements. Nous serions dans ce cas face à une manipulation grossière de la miséricorde authentique et, pour ainsi dire, face à un vain essai de justification de notre propre indifférence envers Dieu et envers les hommes.

Dans l’Evangile, Jésus, dans son dialogue à propos du divorce avec les pharisiens, parle du binôme « divorce » et « miséricorde » (Matt 19-3-12). Dans ce passage il accuse les pharisiens de ne pas être miséricordieux puisque, dans leur interprétation tordue de la Loi, ils en arrivaient à la conclusion que Moïse avait accordé un supposé permis de répudiation de l’épouse.Jésus leur rappelle que la miséricorde de Dieu existe en dépit de notre faiblesse humaine. Dieu nous offre sa grâce pour que nous puissions être fidèles.

Voilà où se trouve la miséricorde de Dieu!Dieu pardonne un péché, même grave, tel que l’adultère, mais il n’autorise pas un autre mariage mettant en question le mariage sacramentel existant car celui-ci exprime la fidélité de Dieu. Faire appel à une « miséricorde » absolue, présumée de Dieu, n’est qu’un jeu de mots qui n’éclaire en aucun cas les termes du problème. En réalité, j’ose même dire que cela obscurcit la perception profonde de l’authentique miséricorde divine. C’est avec stupéfaction que je constate, chez certains théologiens, un raisonnement identique en ce qui concerne la miséricorde, dans le but de trouver une excuse permettant de favoriser l’admission aux sacrements des divorcés remariés civilement.

L’on prétend que, puisque Jésus s’est montré solidaire de ceux qui souffrent en leurs offrant son amour miséricordieux, la miséricorde est le signe véritable qui indique que nous suivons vraiment Jésus. C’est en partie vrai.Mais le « principe de miséricorde » devient vraiment très faible s’il est considéré comme le seul argument théologique sacramentel valide. Tout sacrement est l’oeuvre de la miséricorde divine, mais on ne peut annuler un sacrement en justifiant son annulation par le principe même sur lequel il est fondé.Une conception erronée de la miséricorde comporte un grave danger : elle peut fausser l’image de Dieu ; c'est-à-dire que Dieu ne serait pas libre et serait forcé de pardonner. Dieu ne se fatigue jamais de nous offrir sa miséricorde. C’est nous qui nous fatiguons de la lui demander en nous reconnaissant humblement pécheur comme nous l’a demandé le Pape François durant les 18 premiers mois du début de son pontificat.

Voilà le problème.L’Ecriture nous montre qu’en plus de la miséricorde, la sainteté et la justice appartienent aussi au mystère de Dieu. Si l’on occultait ces attributs divins ainsi que la réalité du péché le fait de demander la miséricorde de Dieu pour les autres n’aurait aucun sens. On comprend que Jésus après avoir parlé avec grande miséricorde à la femme adultère lui ai dit avec grand amour « va et désormais ne pèche plus » (Jean 8.11). La miséricorde de Dieu ne dispense pas de suivre les commandements et les instructions de l’Eglise.Au contraire, Dieu, par son infinie miséricorde, nous donne la force de la grâce pour accomplir pleinement ses commandements et pour pouvoir rétablir en nous après la chute une image parfaite de la paternité de Dieu.

   

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