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Rechercher : François divorcés remariés

Synode sur la famille et pontificat de François: l'Eglise est miséricordieuse

« là où est le Seigneur, il y a la Miséricorde. Et saint Ambroise ajoutait : là où il y a la rigidité, il y a ses ministres ». Pape François

Homélie Messe du matin à Sainte-Marthe.  

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Nous pourrions lire: alors le Pape critique l'Eglise lorsqu'elle parle de l'indissolubilité du mariage, car cela viendrait des ministres. Ce Pape est révolutionnaire.

Or, ce n'est pas le cas. La racine de cette incompréhension provient de la définition de la Miséricorde. 

La Miséricorde: "va et ne pèche plus!"

Le grand malentendu sur la Miséricorde est au coeur de la perception médiatique du Pape François.

Le débat en surface est ainsi posé: depuis son élection, Bergolgio est vu en contraste avec Ratzinger devenu Benoît XVI, Pape rigide et doctrinaire. François est celui par qui les changements vont advenir, notamment sur la question de la communion des personnes divorcées remariées.

"Pour moi vivre c'est le Christ" Saint Paul

Je tente une explication de ce phénomène de communication.

Tout d'abord, Mgr Charles Morerod, évêque du diocèse de Lausanne-Genève et Fribourg rappelle, à la suite de Benoît XVI, que la morale est une conséquence de la vie avec le Christ. 

Avant tout, repartir du Christ ! La Samaritaine rencontre d'abord le Christ avant de reconnaître qu'elle a plusieurs maris. 

Si la vie avec Dieu ne vaut pas la peine, si connaître le Christ n'est pas supérieur à tout, alors l'Eglise n'est qu'une dictature. Or connaître Dieu et Sa Sagesse vaut plus que tout l'or du monde. 

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... j’ai tenu pour rien la richesse ;
   ( la Sagesse ) je ne l’ai pas comparée à la pierre la plus précieuse ;
tout l’or du monde auprès d’elle n’est qu’un peu de sable,
et, en face d’elle, l’argent sera regardé comme de la boue.
    Plus que la santé et la beauté, je l’ai aimée ;
je l’ai choisie de préférence à la lumière

(Sg 7, 7-11) 

Non seulement les lectures de dimanche dernier étaient providentielles (création de l'homme et de la femme, Jésus recréé l'harmonie originelle et sauve l'homme et la femme par la fidélité au sacrement du mariage), mais celles de dimanche le sont tout autant. 

Par Sa Parole, Dieu préside le Synode pour la famille

C'est bel et bien Dieu et Sa Parole qui préside le Synode sur la famille et qui guide le Pape et tous les évêques en communion avec lui. Un Synode est parfois un lieu de tant et de tant de paroles creuses. 

 La Parole de Dieu

1ère lecture : 

« À côté de la sagesse, j’ai tenu pour rien la richesse » (Sg 7, 7-11) 

Lecture du livre de la Sagesse

J’ai prié,
et le discernement m’a été donné.
J’ai supplié,
et l’esprit de la Sagesse est venu en moi.
    Je l’ai préférée aux trônes et aux sceptres ;
à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse ;
    je ne l’ai pas comparée à la pierre la plus précieuse ;
tout l’or du monde auprès d’elle n’est qu’un peu de sable,
et, en face d’elle, l’argent sera regardé comme de la boue.
    Plus que la santé et la beauté, je l’ai aimée ;
je l’ai choisie de préférence à la lumière,
parce que sa clarté ne s’éteint pas.
    Tous les biens me sont venus avec elle
et, par ses mains, une richesse incalculable.


    – Parole du Seigneur.

 

Le péché n'est que tristesse, ténèbres, inconsistant comme le sable, une boue qui cache la clarté de la grâce. 

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La Miséricorde n'est pas un élastique, mais une corde qui nous sauve, nous tire hors de la boue

 

Ainsi, la Miséricorde de Dieu n'est pas le statu quo. Dieu nous sort des ténèbres. 

 

Dans le mot Miséricorde, il y a "corde", soit le Coeur de Jésus qui est touché et ému par notre misère. Mais il y a aussi la corde, qui nous tire de la boue, qui nous arrache au mal, pour nous faire entrer dans ce qui vaut plus que l'or du monde. Le reste n'est que du sable et l'argent n'est que de la boue. 

 

Une fois posée la priorité de la Personne du Christ, qui nous sort de la boue pour nous donner la Lumière et la Vie, alors les conséquences en deviennent plus claires: 

 

- l'Eglise est miséricordieuse lorsqu'elle rappelle que nous devons tous être en état de grâce (sans péché grave ou mortel, soit sans boue) pour communier. Car l''état de grâce c'est le bonheur et le péché mortel c'est quitter la vie avec Dieu (vivre c'est le Christ), fermer les yeux à la lumière; c'est la tristesse de la boue, la perte du trésor des trésors. 

 

- l'Eglise est miséricordieuse lorsqu'elle enseigne la fidélité et l'indissolubilité du sacrement du mariage. Car le bien d'un homme et d'une femme réside dans la fidélité. 

 

Et on pourrait multiplier les exemples. ....

 

L'Eglise offre la Miséricorde

 

Séparer la Miséricorde de la vie avec Dieu consiste à séparer la Miséricorde de l'Eglise. Avec cette séparation, l'Eglise ne serait en effet qu'intolérante, sévère, dure, impitoyable, rigide, étroite.

 

Alors autant rester dans notre situation. Or la Miséricorde change toute notre vie, elle nous sort. L'Eglise est née en sortie dit le Pape François. 

 

La Miséricorde: "va et ne pèche plus"

 

L'année sainte de la Miséricorde, dès le 8 décembre 2015, nous donnera un temps de grâce pour vivre de la Miséricorde, qui nous fait quitter les ténèbres pour l'admirable lumière de la foi, lumière qui ne s'éteint jamais.

 

Au fond, la Miséricorde c'est "va et ne pèche plus" (Jésus pardonne la femme adultère)

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Lien: Cardinal Schönborn: laxistes et rigoristes seront déçus

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jeudi, 08 octobre 2015 | Lien permanent

Terre Sainte: interviewe du Pape François dans l'avion

A bord de l'avion papal -le 27/05/2014 à 05:51:00 Agence I.Media

 

Prière pour la paix, célibat sacerdotal, curie romaine, divorcés, pédophilie, Pie XII : la rencontre du pape François avec la presse (Verbatim).

 

Au terme d’un voyage très dense de 3 jours en Terre Sainte, le pape François a longuement parlé aux journalistes qui l’accompagnaient entre Tel Aviv (Israël) et Rome (Italie), dans la soirée du 26 mai 2014. Dans l’avion, pendant pas moins de 45 minutes, le pape a précisé qu’il avait bien invité Shimon Peres et Mahmoud Abbas au Vatican pour “prier“, et non pour une “médiation“ ou des négociations.

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Répondant à 11 questions, le pape a également annoncé qu’il célébrerait prochainement une messe à la Maison Sainte-Marthe avec quelques victimes de prêtres pédophiles et que les évêques qui couvriraient de tels actes de leurs prêtres seraient sanctionnés. Il n’y aura “pas de fils à papa“, a prévenu le pape qui a prôné la “tolérance zéro“ face à ces affaires. Il a aussi assuré que le célibat sacerdotal n’était pas un dogme mais une règle de vie, “un don pour l’Eglise“. S’il n'a pas fermé la porte à l’ordination d’hommes mariés, il a assuré que la question n’était pas d’actualité.

Le pape François a accepté toutes les questions. Il n’a pas particulièrement couvert l’ancien secrétaire d’Etat, le cardinal Tarciso Bertone, soupçonné d’avoir causé une perte de 15 millions d’euros à la ‘banque du Vatican’ au profit de la société d’un proche. Le pape a aussi fait un point sur la réforme de la curie. Alors qu’un prochain voyage pontifical est programmé en août en Corée du Sud, il a confirmé qu’il se rendrait ensuite en janvier 2015 au Sri Lanka puis aux Philippines, dans la région touchée par un typhon.

Le synode d’octobre 2014 sera avant tout consacré aux “problèmes“ et aux “richesses“ de la famille, a insisté le pontife, regrettant que toute l’attention se porte sur la question de l’accès à la communion des personnes divorcées remariées. Il a dénoncé une nouvelle fois la société qui rejette les enfants et les personnes âgées. Le pape a aussi indiqué que si la cause de béatification de Pie XII (1939-1958) était ouverte, il manquait encore un miracle.

A la question, enfin, de savoir s’il démissionnerait s’il venait à se sentir incapable de poursuivre sa tâche, le pape François a salué l’acte d’honnêteté et d’humilité de son prédécesseur Benoît XVI (2005-2013), affirmant que celui-ci avait ouvert la porte à l’existence de papes émérites.

Voici l’intégralité de la conférence de presse du pape François :

Saint-Père, vous avez accompli ces jours-ci des gestes qui ont résonné dans le monde entier : la main sur le mur de Bethléem et le signe de croix, le baiser aux survivants (de la Shoah, ndlr) aujourd’hui au Yad Vashem et aussi le baiser, avec le patriarche Bartholomé, hier au Saint-Sépulcre, et de nombreux autres. Nous voulions vous demander si tous ces gestes avaient été réfléchis, voulus, et pourquoi ils avaient été pensés, et selon vous quels en seront les retombées ? Et bien sûr aussi d’avoir invité Peres et Abbas au Vatican…

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Les gestes les plus authentiques sont ceux auxquels on ne réfléchit pas, ceux qui viennent (naturellement). J’ai pensé que je pourrai faire quelque chose, mais pas à un geste concret. Aucun de ces gestes n’a été pensé ainsi. Certaines choses comme, par exemple, l’invitation à prier aux deux présidents, on avait un peu pensé à le faire là (en Terre Sainte, ndlr), mais il y avait tellement de problèmes logistiques, tellement. Car ils doivent tenir compte du territoire, où on le fait, et ce n’est pas facile. On a pensé à une réunion, mais au final on a pensé à ce qui, j’espère, se passera bien. On n’y a pas pensé à l’avance. Je ne sais pas… il me vient à l’idée de faire quelque chose, c’est spontané, c’est ainsi. Au moins, pour dire la vérité, quelqu’un avait dit ‘là on pourrait faire quelque chose’, mais concrètement rien. Par exemple, au Yad Vashem, c’est venu ainsi.

Vous avez eu des paroles très dures contre les actes pédophiles de la part des prêtres, et vous avez créé une commission spéciale pour mieux faire face à ce problème au niveau de l’Eglise universelle. Concrètement, nous savons qu’il y a désormais dans toutes les Eglises locales des normes qui imposent une forte obligation morale et souvent légale à collaborer avec les autorités civiles locales, d’une façon ou d’une autre. Que ferez-vous lorsqu’un évêque n’a clairement pas observé ces obligations ? Vous l’obligerez à démissionner ? Il y aura d’autres sanctions ? Concrètement, comment faire la discipline ?

En Argentine, nous disons à propos des privilégiés : ‘ça, c’est un fil à papa’. Dans ce problème, il n’y aura pas de fils à papa. En ce moment il y a 3 évêques sous enquête. Un, qui est déjà condamné, dont nous étudions la peine qu’il doit faire. Il n’y a pas de privilèges. Cet abus des mineurs est un crime tellement laid. Nous savons que c’est un problème grave, partout, mais ce qui m’intéresse, moi, c’est l’Eglise. Un prêtre qui fait cela trahi le corps du Seigneur. Car ce prêtre doit mener cet enfant, cette enfant, ce garçon, cette fille, à la sainteté. Ce garçon, cette fille, a confiance, et celui-là, au lieu de leur apporter la sainteté, abuse d’eux, et c’est très grave. Je vais faire une comparaison : C’est comme faire une messe noire par exemple. Tu dois le mener à la sainteté et tu le mènes à un problème qui dure toute la vie. La semaine prochaine… non, je crois que ce sera le 6 ou le 7 juin… début juin… ou peut être le 3… il y aura une messe avec 7 ou 8 victimes, à Sainte-Marthe, et puis une réunion avec eux, moi et eux. 2 proviennent d’Allemagne, 2 d’Angleterre ou d’Irlande je ne sais pas bien… il y en aura 8, avec le cardinal O’Malley, qui fait partie de la commission. Mais sur cela on doit avancer, tolérance zéro !

 

Dès les premiers jours de votre pontificat, vous avez lancé le message fort d’une Eglise pauvre pour les pauvres, de simplicité, d’austérité. Mais parfois on voit qu’il y a des scandales, par exemple l’histoire de l’appartement du cardinal Bertone, la fameuse fête le jour de la canonisation, ou encore en revenant au cardinal Bertone la confusion à propos de l’IOR et des 15 millions d’euros. Qu’en pensez-vous ? Que voulez-vous faire pour qu’il n’y ait pas de contradictions avec ce message d’austérité ?

Le Seigneur Jésus a dit une fois à ses disciples, c’est dans l’Evangile, il est inévitable qu’il y ait des scandales. Nous sommes humains, tous pécheurs, et il y en aura. Le problème est d’éviter qu’il y en ait en plus. Dans l’administration économique : honnêteté et transparence. Les deux commissions, celle qui a étudié l’IOR et celle qui a étudié tout le Vatican, ont donné leurs conclusions, ont proposé des plans. Et maintenant, avec le ministère, disons plutôt le Secrétariat de l’économie que dirige le cardinal Pell, les réformes qu’ils ont conseillées vont être mises en route. Mais il y aura des incongruités, il y en aura toujours car nous sommes humains. Et la réforme doit être continue. Les Pères de l’Eglise disaient : Ecclesia semper reformanda. Nous devons être attentifs à reformer chaque jour l’Eglise, car nous sommes pécheurs. nous sommes faibles, et il y aura des problèmes. L’administration que le Secrétariat de l’économie met en place aidera beaucoup à éviter les scandales, les problèmes. A l’IOR, par exemple, je crois qu’à ce jour 1600 comptes ont été fermés, plus ou moins, c’est le chiffre dont je me souviens, des comptes de personnes qui n’avaient aucun droit à en avoir. L’IOR est pour aider l’Eglise. Les évêques et les diocèses y ont droit, les employés du Vatican, leurs veuves ou leurs veufs pour y percevoir la retraite, c’est ainsi. Mais certains n’y ont pas droit. Les ambassades oui, tant que dure l’ambassade, mais rien de plus. Ce n’est pas une chose ouverte. Et clore les comptes de ceux qui n’y avaient pas droit est une bonne chose. Je voudrais dire une chose : dans votre question, vous avez mentionné cette affaire des 15 millions. C’est un fait qui est à l’étude, ce n’est pas clair. Peut-être est-ce la vérité mais, en ce moment, le problème n’est pas définitif, il est à l’étude. C’est pour être juste, non ?

Après le Moyen-Orient, nous rentrons maintenant en Europe. Etes-vous inquiet par la croissance du populisme en Europe qui s’est manifestée, hier encore, avec les élections européennes ?

Ces derniers jours, j’ai eu le temps de prier le Notre-Père, un peu, (rire) mais je n’ai pas d’informations sur les élections, vraiment. Je n’ai pas de données sur qui a gagné, qui a perdu, je n’ai pas d’informations. Mais le populisme en quel sens me dites-vous ?

Aujourd’hui, beaucoup d’Européens ont peur, ils pensent qu’il n’y a pas d’avenir en Europe, il y a beaucoup de chômage et les partis anti-européens ont connu une croissance dans cette élection…

C’est une question dont j’ai entendu parler, l’Europe, la confiance ou la méfiance dans l’Europe, ceux qui veulent aller en arrière sur l’Euro… Dans ce domaine, je ne comprends pas grand-chose. Mais vous avez prononcé une parole clé : le chômage. Cela est grave. Grave. Je l’interprète comme cela, en le simplifiant. Nous sommes dans un système économique mondial où l’argent se trouve au centre. Ce n’est pas la personne humaine. Au centre d’un véritable système économique, il doit y avoir l’homme et la femme, la personne humaine. Et aujourd’hui, au centre, il y a l’argent. Pour maintenir ce système et pour l’équilibrer, il doit avancer avec certaines mesures de rejet. On rejette les enfants. En Europe, le taux de natalité n’est pas si grand : je crois qu’en Italie on est à 1,2 %. En France, vous avez 2, l’Espagne, moins que l’Italie. On jette les enfants, on jette les personnes âgées, mais les vieux cela ne sert à rien. En ce moment, c’est conjoncturel, on va les voir parce qu’ils touchent la retraite et qu’on en a besoin, mais c’est conjoncturel. On rejette les vieux. Il y a aussi des situations d’euthanasie cachée, dans de nombreux pays. C’est-à-dire avec des médicaments que l’on donne jusqu’à un certain moment… En ce moment, on jette les jeunes. Et cela est très grave. En Italie, je crois que le chômage des jeunes est quasi à 40 %. En Espagne, j’en suis sûr, nous sommes à 50 %. En Andalousie, au Sud de l’Espagne, c’est 60 % ! Cela signifie qu’il y a toute une génération de ‘ni, ni’ : ils n’étudient ni ne travaillent. Ceci est très grave, on jette une génération de jeunes. Pour moi, cette culture du rebut est très grave. Mais ce n’est pas seulement en Europe, c’est un peu partout, mais en Europe cela se sent fortement. Si je devais faire une comparaison, il y a dix ans, il y avait la culture du bien-être. Et c’est tragique. C’est un moment difficile, car il y a un système économique inhumain. Je n’ai pas eu peur d’écrire dans l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium que ce système économique tue, et je le répète.

Seriez-vous d’accord pour la restitution de Jérusalem à la Palestine ? Comment résoudre la question de Jérusalem pour obtenir, comme vous l’avez dit, une paix stable et durable ?

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Il y a tellement de propositions sur la question de Jérusalem. L’Eglise catholique, disons le Vatican, a sa position du point de vue religieux : ce sera la ville de la paix des 3 religions. C’est un point de vue religieux. Les mesures concrètes pour la paix doivent sortir de la négociation. Il faut négocier. Je serais d’accord pour que, dans les négociations, on dise : cette partie sera la capitale d’un Etat, celle-la de l’autre. Mais ce sont des hypothèses. Je ne dis pas que cela doit être ainsi. Ce sont des hypothèses qu’ils doivent négocier. Vraiment, je ne me sens pas compétent pour dire il faut faire ceci ou cela, ce serait une folie de ma part. Mais je crois qu’il faut entrer dans la négociation avec honnête, fraternité et beaucoup de confiance. Là-bas on négocie tout : le territoire, les rapports… il faut du courage pour faire cela et je prie beaucoup le Seigneur pour que ces deux dirigeants, ces deux gouvernements, aient le courage d’aller de l’avant. C’est l’unique voie pour la paix. Mais Jérusalem comme ceci ou comme cela, je ne peux dire que ce que l’Eglise doit dire et a toujours dit : que Jérusalem soit conservée comme capitale des 3 religions comme une référence, une ville de paix, et je pensais au mot ‘sacrée’, mais ce n’est pas juste, mais une ville de paix et religieuse.

Durant votre pèlerinage, vous avez longuement parlé avec le patriarche Bartholomée. Avez-vous parlé de pas concrets de rapprochement, au-delà de la déclaration commune et de la prière ensemble, qui a été un signe fort. Et est-ce que l’Eglise catholique pourra apprendre quelque chose de l’Eglise orthodoxe, je pense aux prêtres mariés, une question qui intéresse beaucoup de catholiques en Allemagne et aussi à la lumière de la lettre que vous avez reçue de la part de femmes qui aiment des prêtres ?

L’Eglise catholique a des prêtres mariés. Les catholiques grecs, les catholiques coptes, il y en a dans les rites orientaux parce que le célibat n’est pas un dogme de foi. C’est une règle de vie que j’apprécie beaucoup et je crois que c’est un don pour l’Eglise. N’étant pas un dogme de foi, la porte est toujours ouverte, mais maintenant nous n’avons pas parlé de cela comme un ordre du jour. Au moins en ce moment, nous avons des choses plus fortes à entreprendre. Nous n’en avons pas parlé avec Bartholomée parce que c’est un thème secondaire avec les orthodoxes. Nous avons parlé de l’unité et l’unité se fait sur la route, en marchant, c’est un chemin. On ne peut pas faire l’unité dans un congrès de théologie et il m’a dit quelque chose que je savais, et que c’était vrai : Athénogoras a dit à Paul VI ‘Restons ensemble tranquillement et nous mettons tous les théologiens ensemble sur une île pour qu’ils discutent entre eux, et nous nous avançons dans la vie. C’est vrai, Bartholomée me l’a dit ces jours-ci. Marcher ensemble, cheminer ensemble, travailler ensemble en toutes choses que nous pouvons faire ensemble. Nous aider. Par exemple, pour les églises à Rome et dans tant de villes, beaucoup d’orthodoxes utilisent des églises catholiques, à telle ou telle heure, comme une aide, pour marcher ensemble. Nous avons aussi évoqué la possibilité de faire quelque chose lors du concile panorthodoxe sur la date de Pâques. Parce que c’est un peu ridicule : ‘Dis-moi, ton Christ, quand est-ce qu’il ressuscite ? La semaine prochaine. Ah, le miens a ressuscité la semaine dernière“. La date de Pâques est un signe d’unité. Avec Bartholomée, nous parlons comme des frères, nous nous apprécions bien. Nous nous racontons les difficultés de notre gouvernement. Et puis nous avons pas mal parlé de l’écologie. Il est très préoccupé par ce problème, moi aussi, et nous avons parlé de faire un travail conjoint sur ce problème.

Je voudrais vous poser une question sur l’Asie. Vous allez en Corée du Sud, dans des régions voisines, il n’y a pas de liberté de religion et pas de liberté d’expression et de religion en Corée du Nord et en Chine. Quelle genre d’action comptez vous prendre pour aider des gens qui se trouvent dans de pareilles circonstances ?

Deux voyages sont en préparation pour l’Asie : la Corée du Sud pour la rencontre avec des jeunes d’Asie et ensuite, en janvie

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mardi, 27 mai 2014 | Lien permanent

Les théories des ”Sedevacantistes” dans un livre. François n' a pas été légitimement élu. Il est un hérétique. Il veut m

Un livre pour comprendre l'origine des attaques contre le Pape François. Ces idées et théories creuses sont savamment distillées sur la toile. Elles finissent dans bien des esprits. 

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Le 21 novembre au Vatican présentation de "Sedevacantisti" 

Mardi 21 novembre 2017 à 18 heures au siège de Radio Vatican, avec Peter Gomez, directeur de <ilfattoquotidiano.it>, Paola Saluzzi, journaliste de TV2000 [la chaîne de la CEI], et Javier Martínez-Brocal, directeur de Rome Reports, présentent le livre "Sedevacantisti" de Francesco Antonio Grana, vaticaniste de <ilfattoquotidiano.it>.

François n' a pas été légitimement élu. C'est un hérétique. Il veut même canoniser Martin Luther.

En cinq ans de pontificat les critiques, à l'extérieur et surtout à l'intérieur de l'Eglise catholique, ont attaqué Bergoglio en l'accusant d'hérésie, comme l'ont fait les quatre cardinaux qui ont exprimé leurs doutes pour ses ouvertures en faveur des divorcés remariés, ou ceux qui ont réalisé 200 affiches apposées dans les rues de Rome qui se moquaient du peu de miséricorde du Pape latino-américain envers ses opposants.

"Sedevacantisti" (Wikipedia) veut répondre point par point aux attaques infondées et injustifiées contre Bergoglio, retraçant ses grands succès dans le domaine ecclésial et sur le panorama géopolitique mondial.

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samedi, 18 novembre 2017 | Lien permanent | Commentaires (6)

24 heures avant la sortie du document du Pape François: ce qu'enseigne l'Eglise pour le mariage

La famille: le Pape François deviendra l'homme qui déçoit l'attente de millions de catholiques

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Il ne reste que 24 heures avant la publication du document du Pape François intitulé "Amoris laetitia" - la joie de l'amour, les deux premiers mots du document - sur le mariage et la famille.

Je ne suis pas prophète, mais la lecture et l'écoute attentive des médias du monde entier me permette d'entrevoir un clash et une tempête médiatique.

Par des pressions médiatiques complexes, le Pape François est devenu celui qui renverserait les tables. L'attention médiatique se porte presque exclusivement sur les personnes divorcées remariées. 

Un courant majoritaire, dont le Cardinal Kasper est le leader, voit le Pape François changer les dispositions de l'Eglise, notamment la non-possibilité des personnes divorcées remariées de recevoir les sacrements (confession et communion), à moins qu' « ils prennent l'engagement de vivre en complète continence, c'est-à-dire en s'abstenant des actes réservés aux époux ».

La marque de la Miséricorde

J'ai lu presque toutes les interventions du Pape François, et rien n'indique qu'il désire changer l'Evangile de la famille. Par contre, la traduction pastorale de ce document est clairement annoncée - je pense à la bénédiction des personnes ou à la prière commune lors de la confession, la possibilité d'être catéchiste ou parrain lors du baptême, la gratuité de la procédure canonique en nullité ou un pouvoir accru de l'évêque diocésain pour alléger les recours ...

Il y aura donc des changements pratiques, un approfondissement de la ligne de la charité pastorale de l'Eglise, qui consiste à être avec les personnes en souffrance pour les amener à Jésus qui est le Bon Pasteur par excellence  : 

Avec une grande charité, tous feront en sorte qu'ils ne se sentent pas séparés de l'Eglise, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie.

On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux oeuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l'esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d'implorer, jour après jour, la grâce de Dieu.

Que l'Eglise prie pour eux, qu'elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et qu'ainsi elle les maintienne dans la foi et l'espérance!

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Avant de découvrir ensemble les quelques 200 pages de ce document "Amoris laetitia", qui suit les Synodes de 2014 et 2015, je reprend ci-dessous l'enseignement classique de l'Eglise, qui s'appuie sur le Synode de 1980 et de l'exhortation "Familiaris consortio" de Saint Jean-Paul II (22 novembre 1981):

Unknown-1.jpegPar le mariage valide, naît entre les conjoints un lien de par sa nature perpétuel et exclusif; le consentement est scellé par Dieu lui-même (Mc 10,9); le lien matrimonial d'un mariage conclu et consommé (par relations sexuelles) ne peut jamais être dissous; l'Eglise se base sur le paroles de Jésus, et le catéchisme (n°1640) l'avance:

pour ce lien matrimonial, "il n'est pas au pouvoir de l'Eglise de se prononcer contre cette disposition de la sagesse divine".

De ces prémisses découlent un document, une exhortation apostolique post-synodale intitulé "Familaris Consortio" de Saint Jean Paul II. Il fait suite au Synode pour la famille de 1980.

Le document du Pape François vient 36 ans après le Synode de 1980. A chaque génération, l'Evangile de la famille doit être annoncée en fonction des souffrances actuelles. 

Comme les médias vont se focaliser sur les situations de souffrance, je mets ci-dessous les passages qui concernent "ces situations dites irrégulières":

Action pastorale devant certaines situations irrégulières

79. Dans le soin qu'il a mis à protéger la famille dans toutes ses dimensions - et pas seulement la dimension religieuse -, le Synode des Evêques n'a pas manqué de prendre attentivement en considération quelques-unes des situations qui sont irrégulières au plan religieux et souvent même au plan civil et qui, dans les changements rapides affectant aujourd'hui les cultures, sont en train, hélas, de se répandte même parmi les catholiques, avec un sérieux dommage pour l'institution familiale et pour la société dont elle constitue la cellule fondamentale.

a) Le mariage à l'essai

80. Une première situation irrégulière consiste dans ce que l'on appelle «le mariage à l'essai», que beaucoup aujourd'hui voudraient justifier en lui attribuant une certaine valeur. Qu'il soit inacceptable, la raison humaine le laisse déjà entendre par elle-même, en montrant combien il est peu convaincant de parler d'un «essai» quand il s'agit de personnes humaines, dont la dignité exige qu'elles soient toujours et seulement le terme de l'amour de donation sans aucune limite, de temps ou autre.

Pour sa part, l'Eglise ne peut admettre ce type d'union pour des motifs supplémentaires et originaux découlant de la foi. D'un côté, en effet, le don du corps dans le rapport sexuel est le symbole réel de la donation de toute la personne; une telle donation, d'ailleurs, dans le dessein actuel de Dieu, ne peut se réaliser dans sa pleine vérité sans le concours de l'amour de charité donné par le Christ. Et d'un autre côté, le mariage entre deux baptisés est le symbole réel de l'union du Christ avec l'Eglise, union qui n'est pas temporaire ou «à l'essai», mais éternellement fidèle; entre deux baptisés, il ne peut donc exister qu'un mariage indissoluble.

Une telle situation ne peut normalement être surmontée si la personne humaine n'a pas été éduquée depuis son enfance, avec l'aide de la grâce du Christ et sans crainte, à dominer la concupiscence naissante et à instaurer avec les autres des rapports d'amour véritable. Cela ne s'obtient pas sans une vraie formation à l'amour authentique et à l'usage correct de la sexualité, capable d'introduire la personne humaine selon toutes ses dimensions, et donc aussi son corps, dans la plénitude du mystère du Christ.

Il sera très utile d'enquêter sur les causes de ce phénomène, même dans son aspect psychologique et sociologique, pour arriver à trouver une thérapie adéquate.

b) Unions libres de fait

81. Il s'agit d'unions qui n'ont aucun lien institutionnel publiquement reconnu, ni civil, ni religieux. Ce phénomène, toujours plus fréquent, ne peut pas ne pas attirer l'attention des pasteurs d'âmes, d'autant plus qu'il provient d'éléments bien divers et qu'en agissant sur eux il sera peut-être possible d'en limiter les conséquences.

Certains, en effet, se considèrent comme contraints à cet état par des situations difficiles d'ordre économique, culturel et religieux, dans la mesure où, en contractant un mariage régulier, ils seraient exposés à un dommage, à la perte d'avantages économiques, à des discriminations, etc. Chez d'autres, on rencontre une attitude de mépris, de contestation ou de rejet de la société, de l'institution familiale, de l'ordre socio-politique, ou encore la seule recherche du plaisir. D'autres, enfin, y sont poussés par l'ignorance et la pauvreté extrêmes, parfois aussi par des conditions de vie dues à des situations de véritable injustice, ou encore par une certaine immaturité psychologique qui les rend hésitants et leur fait craindre de contracter un lien stable et définitif. En certains pays, les coutumes traditionnelles prévoient le mariage proprement dit seulement après une période de cohabitation et après la naissance du premier enfant.

Chacun de ces éléments pose à l'Eglise des problèmes pastoraux ardus, à cause des graves conséquences qui en découlent, soit au plan religieux et moral (perte du sens religieux du mariage, conçu à la lumière de l'Alliance de Dieu avec son peuple; privation de la grâce du sacrement; grave scandale), soit même au plan social (destruction du concept de la famille; affaiblissement du sens de la fidélité, même envers la société; traumatismes psychologiques possibles chez les enfants; affirmation de l'égoïsme).

Les pasteurs et la communauté ecclésiale s'appliqueront à bien connaître de telles situations et leurs causes concrètes, cas par cas; ils auront à cœur d'approcher avec discrétion et respect ceux qui vivent ainsi ensemble; de s'employer à les éclairer patiemment, à les reprendre avec charité, à leur donner un témoignage familial chrétien, autrement dit tout ce qui peut les acheminer vers la régularisation de leur situation. Par-dessus tout cependant, on fera une œuvre de prévention, en cultivant le sens de la fidélité dans toute l'éducation morale et religieuse des jeunes, en les instruisant sur les conditions et les structures qui favorisent cette fidélité sans laquelle il n'y a pas de vraie liberté, en les aidant à mûrir spirituellement, en leur faisant comprendre la riche réalité humaine et surnaturelle du mariage-sacrement.

Le peuple de Dieu interviendra aussi auprès des autorités publiques afin que celles-ci, résistant à ces tendances qui désagrègent la société elle-même et sont dommageables pour la dignité, la sécurité et le bien-être des divers citoyens, s'emploient à éviter que l'opinion publique ne soit entraînée à sous-estimer l'importance institutionnelle du mariage et de la famille. Et parce que, dans beaucoup de régions, à cause de l'extrême pauvreté découlant de structures économiques et sociales injustes et inadaptées, les jeunes ne sont pas dans des conditions leur permettant de se marier comme il convient, il faut souhaiter que la société et les autorités publiques favorisent le mariage légitime grâce à une série d'interventions sociales et politiques de nature à garantir le salaire familial, à prendre des mesures permettant une habitation apte à la vie familiale, à créer des possibilité adéquates de travail et de vie.

c) Catholiques unis par le seul mariage civil

82. Le cas de catholiques qui, pour des motifs idéologiques ou pour des raisons pratiques, préfèrent contracter un mariage civil, refusant ou repoussant à plus tard la célébration du mariage religieux, devient de plus en plus fréquent. On ne peut considérer que leur situation soit semblable à celle de ceux qui vivent ensemble sans aucun lien, car il y a au moins un certain engagement dans un état de vie précis et probablement stable, même si, souvent, la perspective d'un éventuel divorce n'est pas étrangère à cette décision. En demandant, de la part de l'Etat, la reconnaissance publique d'un tel lien, ces couples montrent qu'ils sont prêts à en assumer aussi les obligations en même temps que les avantages. Malgré cela, l'Eglise ne peut pas non plus accepter cette situation.

L'action pastorale tendra à faire admettre la nécessaire cohérence entre le choix de vie et la foi que l'on professe, et elle s'efforcera de faire tout ce qui est possible pour amener ces personnes à régulariser leur situation selon les principes chrétiens. Tout en faisant preuve à leur égard d'une grande charité et en les amenant à participer à la vie des diverses communautés, les pasteurs de l'Eglise ne pourront malheureusement pas les admettre aux sacrements.

d) Personnes séparées, et divorcés non remariés

83. Divers motifs, tels l'incompréhension réciproque, l'incapacité de s'ouvrir à des relations interpersonnelles, etc., peuvent amener à une brisure douloureuse, souvent irréparable, du mariage valide. Il est évident que l'on ne peut envisager la séparation que comme un remède extrême après que l'on ait vainement tenté tout ce qui était raisonnablement possible pour l'éviter.

La solitude et d'autres difficultés encore sont souvent le lot du conjoint séparé, surtout s'il est innocent. Dans ce cas, il revient à la communauté ecclésiale de le soutenir plus que jamais, de lui apporter estime, solidarité, compréhension et aide concrète afin qu'il puisse rester fidèle même dans la situation difficile qui est la sienne; de l'aider à cultiver le pardon qu'exige l'amour chrétien et à rester disponible à une éventuelle reprise de la vie conjugale antérieure.

Le cas du conjoint qui a été contraint au divorce est semblable lorsque, bien conscient de l'indissolubilité du lien du mariage valide, il ne se laisse pas entraîner dans une nouvelle union, et s'emploie uniquement à remplir ses devoirs familiaux et ses responsabilités de chrétien. Alors, son témoignage de fidélité et de cohérence chrétienne est d'une valeur toute particulière pour le monde et pour l'Eglise; celle-ci doit plus que jamais lui apporter une aide pleine de sollicitude affectueuse, sans qu'il y ait aucun obstacle à son admission aux sacrements.

e) Les divorcés remariés

Unknown-2.jpeg84. L'expérience quotidienne montre, malheureusement, que ceux qui ont recours au divorce envisagent presque toujours de passer à une nouvelle union, évidemment sans cérémonie religieuse catholique. Et comme il s'agit là d'un fléau qui, comme les autres, s'attaque de plus en plus largement aux milieux catholiques eux-mêmes, il faut d'urgence affronter ce problème avec la plus grande sollicitude.

Les Pères du Synode l'ont expressément étudié. L'Eglise, en effet, instituée pour mener au salut tous les hommes, et en particulier les baptisés, ne peut pas abandonner à eux-mêmes ceux qui - déjà unis dans les liens du sacrement de mariage - ont voulu passer à d'autres noces. Elle doit donc s'efforcer, sans se lasser, de mettre à leur disposition les moyens de salut qui sont les siens.

Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l'obligation de bien discerner les diverses situations. Il y a en effet une différence entre ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont été injustement abandonnés, et ceux qui par une faute grave ont détruit un mariage canoniquement valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l'éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n'avait jamais été valide.

Avec le Synode, j'exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son ensemble à aider les divorcés remariés. Avec une grande charité, tous feront en sorte qu'ils ne se sentent pas séparés de l'Eglise, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie. On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux oeuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l'esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d'implorer, jour après jour, la grâce de Dieu. Que l'Eglise prie pour eux, qu'elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et qu'ainsi elle les maintienne dans la foi et l'espérance!

L'Eglise, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l'Ecriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d'y être admis car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d'amour entre le Christ et l'Eglise, telle qu'elle s'exprime et est rendue présente dans l'Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si l'on admettait ces personnes à l'Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l'Eglise concernant l'indissolubilité du mariage.

La réconciliation par le sacrement de pénitence - qui ouvrirait la voie au sacrement de l'Eucharistie - ne peut être accordée qu'à ceux qui se sont repentis d'avoir violé le signe de l'Alliance et de la fidélité au Christ, et sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l'indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement que, lorsque l'homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs - par l'exemple l'éducation des enfants -, remplir l'obligation de la séparation, «ils prennent l'engagement de vivre en complète continence, c'est-à-dire en s'abstenant des actes réservés aux époux».

De la même manière, le respect dû au sacrement de mariage, aux conjoints eux-mêmes et à leurs proches, et aussi à la communauté des fidèles, interdit à tous les pasteurs, pour quelque motif ou sous quelque p

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jeudi, 07 avril 2016 | Lien permanent | Commentaires (3)

Synode et Pape François: désinformation à propos du Cardinal Burke par la Porte Latine (FSSPX)

Les propos d'une interview du Cardinal Burke sur France 2 sont déjà déformés par la Porte Latine (FSPPX).

Non le Cardinal Burke n'est pas opposé au Pape François !

Le reportage de France 2, comme toute émission, a donné quelques effets au montage de l'émission afin de donner un certain angle au idées du Cardinal. Les questions sont hypothétiques et au conditionnel. 

Observez déjà l'image du prélat ! Tout sauf sympathique ...fr2_lbs.jpg

Il y a beaucoup de catholiques qui aiment les Oeuvres complètes de Joseph Ratzinger, le plus grand théologien depuis Saint Thomas d'Aquin, et apprécient le Pape François ! L'idéologie de la rupture est toujours à l'oeuvre (lire Austen Ivereigh)

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J'ai eu la chance d'aller aux Etats-Unis et travailler avec un tout jeune prêtre formé dans le diocèse de Saint-Louis. Il a connu en personne le Cardinal et a toujours relevé sa fidélité, sa compétence canonique, sa grande humanité ainsi que sa gentillesse. Le Cardinal Burke est catholique, de sensibilité traditionnelle.

Synode: la fausse lecture des intentions du Pape

Ensuite, la Porte Latine se lance dans un faux-procès contre la volonté de François de susciter le débat, de provoquer une réflexion franche et ouverte du Pape François pour le prochain Synode sur la famille d'octobre 2015. 

Il n'y a aucune phrase qui laisse entendre que le Pape François veuille changer l'enseignement du Christ et de l'Evangile.

Toutefois, trop souvent, nous avons l'impression d'une Eglise rigide et inhumaine, sans compassion et intransigeante.

Aussi, le Pape François est un Pasteur, qui connaît les souffrances des personnes dont l'Amour a échoué. Comme "curé du monde", il veut attirer à Jésus et fait retentir la voix Miséricorde. "Il faut faciliter la foi" dit-il. L'Eglise a un  coeur ouvert sur toutes détresses humaines, comme un hôpital de campagne qui soigne et qui guérit. Le Saint-Père sait que la Vérité sauve et rend libre.

Synode: la classique opposition gauche-droite hélas toujours présente

D'un côté, les Cardinaux allemands Marx et Kasper créent la confusion, comme si le Pape François ne pensait pas comme le Christ, l'Evangile et l'Eglise. De l'autre, la FSSPX et la nébuleuse traditionaliste s'oppose également au Pape (lien). 

Pourtant, la direction pastorale que le Pape veut donner au Synode se dessine: - rendre les procès en reconnaissance en nullité gratuit - se concentrer plus intensément sur la préparation au mariage avec une nouvelle sensibilité accordée à la foi pour la validité du sacrement ... 

Ce qui nous préoccupe tous comme prêtres, c'est la souffrance que rencontre des personnes mariées et parfois injustement laissées ou abandonnées, qui retrouvent un nouveau conjoint, un nouvel épanouissement et un bel équilibre dans la vie. Le Pape dit: "que fait le confesseur ?". L'Eglise va continuer à explorer des nouvelles solutions, mais pastorales. 

Se concentrer sur les personnes divorcées remariées pour la communion est un trompe l'oeil et un faux débat, car l'état de grâce est une nécessité pour tous et pour chacun pour recevoir l'Eucharistie. 

La phrase du Pape François: "Si une personne homosexuelle recherche droitement le Seigneur, qui suis-je pour juger ?"

"Qui suis-je pour juger ?" est une phrase incomplète. Le Saint-Père invite d'abord à chercher le Christ. Lorsqu'une personne cherche droitement le Seigneur, alors une personne homosexuelle rejoint le combat de toutes personnes afin de répondre à l'Amour du Seigneur.

Pour le mariage entre personnes de même sexe, la question ne relève pas d'abord de l'Eglise ou de la foi, car le mariage est avant tout une réalité naturelle et rationnelle. Il est du devoir de chrétiens de se souvenir que l'Eglise rassemble des pécheurs. Personne n'est exclu ! tout le monde est bienvenue, même les personnes homosexuelles.

Le Synode est toujours sous forte pression médiatique, une instrumentalisation qui peut parfois être assez chaotique. Surtout avec les affirmations farfelues d'un vaticaniste comme Sandro Magister ....

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- Vous pensez que c'est un pape narcissique?
- Ça n'engage que moi, mais je dirais que oui.
- Si le Conclave avait lieu aujourd'hui, serait-il réélu ?
- D'après moi, non, parce que parmi ses électeurs, il y en a qui se posent ouvertement des questions sur la pertinence de leur vote.

Lien: Patrice de Plunkett se trompe dans son analyse

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lundi, 09 février 2015 | Lien permanent | Commentaires (26)

Amoris Laetitia: le vicaire général de l'Opus Dei, Mariano Fazio, soutient le Pape François

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Le Pape François avec le prélat de l'Opus Dei, Mgr Ocariz

Lien

Monseigneur Mariano Fazio est le vicaire général de l'Opus Dei. Comme le Pape François, il est argentin. Dans un interview, il répond aux questions touchant à la correction publique du Pape. 

en substance: 

- un fils ne corrige pas son père en public. 

- la correction est équivoque et engendre la désunion dans l'Eglise. 

- le Pape François n'a pas changé l'enseignement de l'Eglise. Il place les personnes au centre. 

- le Saint-Père souffre de cette situation. 

(photo: Mgr Fazio avec Mgr Ocariz)

Unknown-5.jpegPour Mgr Fazio, cette correction équivoque crée un scandale, une désunion dans toute l'Eglise, car elle attaque le Pape.

Ce n'est malheureusement pas la première fois dans l'histoire de l'Eglise de ces dernières années qu'une minorité, un petit groupe attaquent le Pape, dont peut-être certaines personnes avec une intention bonne.

D'un côté, c'est une manifestation de liberté d'opinion que l'Eglise et le Pape respectent. D'un autre côté, la méthode est équivoque: un fils ne "corrige" pas filialement son père en public. 

Ettore Tedeschi, ex-président de l'IOR (banque du Vatican) est surnuméraire de l'Opus Dei. Pour Mgr Fazio, cette signature est également équivoque.

Dans la curie romaine, l'opposition au Pape n'est qu'une minorité. Il connaît beaucoup de personnes de la curie , l'immense majorité, qui travaille silencieusement, avec un grand esprit de service envers l'Eglise, sans faire la une de la presse. 

Le chapitre VIII, qui concerne l'ouverture aux personnes divorcées remariées, a reçu un accueil mitigé dans les secteurs conservateurs de l'Eglise. 

Les fidèles de Opus Dei, comme tous catholiques, sont toujours avec le Pape. C'est une tradition continuelle dans l'histoire de l'oeuvre. Saint Josémaria Escrivà de Balaguer a toujours voulu être avec le Pape, peu importe qui soit ce Pape. 

Le prélat de l'Opus Dei, Mgr Fernando Ocàriz, a écrit:

" avec un coeur grand ouvert, je recherche la manière d'aider les personnes dites en "situation irrégulières". Le Pape a affirmé que la doctrine ne change pas. Il nous exhorte à une meilleure et plus grande attention envers ces frères et soeurs, qui, par le discernement, doivent être accueillis et accompagnés, pour être aider à dépasser ces situations, avec la grâce de Dieu".  

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Le 13 mars 2013 Jorge Mario Bergloglio a été 265e successeur de saint Pierre. Un Souverain pontife venu du bout du monde comme il a dit lui-même, avec l'expérience d'importantes réalisations pastorales. Un pape souriant, proche des gens, dont la simplicité a éveillé une curiosité médiatique grandissante, également parmi les non croyants. Mariano Fazio a connu de près l'actuel pape lorsque celui-ci résidait en Argentine.

A partir de cette amitié, il nous fait découvrir les clés de la pensée du Pape, de sa conception de l'apostolat et de son désir de dialoguer avec le monde.

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vendredi, 06 octobre 2017 | Lien permanent | Commentaires (3)

QUI VEUT S’EN PRENDRE AU PAPE FRANÇOIS ? AVEC ARNAUD BEDAT ET NELLO SCAVO

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QUI VEUT S’EN PRENDRE AU PAPE FRANÇOIS ?

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Le pape fait face à une vive opposition de la part des conservateurs catholiques, mais aussi du milieu de la finance, des islamistes et de la mafia, selon deux récents livres. La Presse a rencontré le journaliste suisse Arnaud Bédat, auteur de François seul contre tous, lors de son passage à Montréal, et s’est entretenue au téléphone cet hiver avec le vaticaniste romain Nello Scavo, auteur des Ennemis du pape.

QUELLES SONT LES MENACES AUXQUELLES FAIT FACE FRANÇOIS ?

Unknown-5.jpegArnaud Bédat : Il y a eu un complot terroriste très réel aux Philippines et il y aura certainement des tentatives de la part des islamistes, qui n’aiment pas les déclarations de François voulant que l’islam soit compatible avec la démocratie. Ils préféraient Benoît XVI, qui a écrit [en 2004 dans son livre Foi, vérité, tolérance] que l’islam n’admet pas de « séparation entre les sphères politique et religieuse », contrairement au christianisme. Au sein de l’Église, personne évidemment ne complote son assassinat, mais beaucoup de conservateurs aimeraient qu’il insiste davantage sur les interdits moraux et résistent à l’abolition de leurs privilèges, leurs grands appartements, la pompe.

Unknown-6.jpegNello Scavo : Je pense qu’on limite trop à l’Église l’opposition à François. Oui, des cardinaux lui résistent, mais il y a beaucoup plus grave : les islamistes, les grands banquiers, les élites qui contrôlent le monde, les criminels tentent activement de le discréditer, ou pire. Même les anarchistes de gauche sont contre lui, parce qu’il monopolise le discours sur la justice sociale d’une manière qui ne leur plaît pas, en insistant sur la nécessité de travailler et sur la responsabilité de l’individu envers la société.

EST-CE QUE LES DIFFÉRENTS CRITIQUES DU PAPE COORDONNENT LEURS ACTIONS ?

AB : Au sein de l’Église, certainement. On l’a vu avec la publication cet automne par quatre prélats, dont deux cardinaux, d’une lettre demandant à François de déclarer clairement que l’Église n’approuve ni l’homosexualité ni le divorce, puis cet hiver la publication anonyme d’autres critiques sous forme d’affiches dans Rome et un faux numéro de L’Osservatore romano [quotidien du Vatican]. Mais je pense qu’on exagère l’hostilité du secteur financier, qui émet simplement ses opinions et a certainement peu de contacts avec la hiérarchie de l’Église.

NS : C’est une association très lâche, avec des contacts épisodiques. Les ennemis de François n’ont rien en commun, hormis la haine qu’ils nourrissent à son endroit. Mais je pense qu’elle est assez forte pour avoir suscité des discussions çà et là entre les élites bancaires, la mafia, l’American Enterprise Institute, qui contrôle la politique américaine, et les trafiquants d’hommes des Balkans.

EN QUOI FRANÇOIS DIFFÈRE-T-IL DE SES PRÉDÉCESSEURS BENOÎT XVI ET JEAN-PAUL II ?

AB : Sur le plan du dogme, il n’y a pas de changement. Sous le pontificat de Jean-Paul II, Joseph Ratzinger [futur Benoît XVI] avait promulgué un catéchisme qui reconnaissait les « dons et qualités » des homosexuels. Tous parlent de l’importance de l’accueil. Il y a une certaine naïveté chez les médias qui ne voient pas que François dit les mêmes choses avec d’autres mots. Mais la rhétorique, l’image forte d’un pape qui lave les pieds des prisonniers, c’est important dans le monde moderne. Cela dit, François semble plus déterminé dans la tentative amorcée sous son prédécesseur de limiter les privilèges des dirigeants au Vatican. Et selon moi, il va permettre l’accession à la prêtrise des hommes mariés qui ne vivent plus avec leur épouse ou qui sont veufs.

NS : François a exactement les mêmes combats que Benoît XVI et Jean-Paul II, mais avec des mots beaucoup plus forts. Jean-Paul II avait compris l’importance de la communication, mais François porte la modernisation de la façon d’évangéliser le monde à un autre niveau, beaucoup plus sophistiqué.

QUELLE EST LA POSITION EXACTE DE FRANÇOIS SUR L’HOMOSEXUALITÉ ET LE DIVORCE ?

AB : Il n’y aura pas de mariage homosexuel catholique. Il n’adhère pas du tout aux objectifs des groupes LGBT occidentaux et dénonce souvent la volonté de considérer que le genre est différent du sexe d’une personne à sa naissance comme une forme de colonialisme imposé aux pays pauvres. Il veut que l’Église accueille les homosexuels au lieu de les condamner. Pour ce qui est de la communion aux divorcés, il a, en Argentine, baptisé des enfants de couples remariés et a même célébré des mariages. Mais il s’agit généralement de femmes abandonnées par leur mari pour qui il est important d’avoir un père pour leurs enfants, situation qu’on voit souvent dans les pays pauvres. Je ne pense pas qu’il aurait beaucoup de patience avec les divorces comme on en voit chez nous.

FRANÇOIS DÉNONCE LE SYSTÈME FINANCIER ET LE MANQUE DE SOUTIEN AUX DÉMUNIS, MAIS PARLE SOUVENT DE LA « DIGNITÉ DANS LE TRAVAIL » ET A ATTAQUÉ LES GOUVERNEMENTS DES KIRSCHNER EN ARGENTINE, QUI SE PRÉSENTAIENT COMME DES HÉRAUTS DE LA GAUCHE. N’EST-CE PAS UNE CONTRADICTION ?

AB : François s’intéresse aux démunis, aux laissés-pour-compte, à ceux qui n’ont rien, pas à la classe moyenne qui veut prendre sa retraite à 62 ans plutôt que 65, qui veut avoir plus de semaines de congé, qui ne veut pas avoir trop de pression pour recommencer à travailler quand elle est au chômage. Il s’intéresse par exemple beaucoup aux stages professionnels de la Suisse. Il parle aussi des embauches qui doivent se faire selon les compétences, pas par favoritisme. On peut penser qu’il ne tient pas aux règles d’embauche selon l’ancienneté non plus.

ILS S’OPPOSENT AU PAPE

Raymond Burke

Cardinal américain, responsable du tribunal suprême du Vatican jusqu’en 2014, il est l’un des signataires d’une lettre très critique à l’endroit de François, rendue publique l’automne dernier. Il a aussi eu plusieurs contacts avec Stephen Bannon, le conseiller de Donald Trump.

Carlo Caffara

Ancien archevêque de Bologne, il s’oppose publiquement aux politiciens appuyant le mariage entre conjoints du même sexe et est l’un des signataires de la lettre de l’automne dernier.

Wilfrid Napier

Cardinal sud-africain, il affirme sur toutes les tribunes que l’ouverture de François envers les homosexuels et les divorcés minent la réputation de l’Église en Afrique.

Stanislaw Gadecki

Cet ancien favori de Jean-Paul II n’a pas été nommé cardinal par ses successeurs, à son grand dam, et a affirmé que François « s’éloignait de l’héritage de Jean-Paul II ».

Horacio Verbitsky

Ce journaliste argentin, qui a collaboré tant avec la dictature qu’avec les terroristes des Montoneros, a lancé la rumeur voulant que Jorge Bergoglio, futur pape François, ait livré aux militaires argentins deux jésuites contestataires durant la dictature, à la fin des années 70. Selon Arnaud Bédat, il a manipulé une citation pour appuyer sa théorie.

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dimanche, 30 avril 2017 | Lien permanent

La joie de l'Amour du Pape François, impossible à interpréter ? La conscience comme source d'interprétation

La joie de l'Amour du Pape François, impossible à interpréter ?

La focalisation des synodes de la famille autour de la question de la communion des personnes divorcées remariées est un piège. François l'a toujours dit. Cependant, force est de constater que la réception de l’exhortation apostolique post-synodale « La joie de l’Amour » ou "Amoris Laetitia " (AL) se réduit eccléisalement et médiatiquement à cette question. 

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Des conférences épiscopales (d’Argentine, de Malte, d’Allemagne … ) émettent des normes qui semblent parfois contredire les propos authentiques du Pape. Le Cardinal Müller, préfet pour la congrégation de la foi, a tout récemment répondu à ces décisions épiscopales dans une revue. Sa prise de position a été reprise par l'agence romaine I.Media.

Avec le filtre médiatique qui présente François comme un Pape de rupture et le déferlement de propos contradictoires entre cardinaux, la confusion est grande. Certains la sème largement sur internet.

Honnêtement, nous ne savons parfois plus trop ce qu'il faut penser. Aurions-nous rien appris de Saint Jean-Paul II puis de Benoît XVI ? Leur brillant pontificat nous laisse un héritage lumineux, notamment sur la conscience. 

Unknown.jpegFrançois engendrerait la confusion ? « son texte sur la famille n'est qu'une méditation personnelle, qui n'engage pas l'Eglise » pensent les uns. « Le Pape a enfin abattu le mur d'intolérance d'une Eglise fermée et rétrograde » affirment les autres.

L'élection du Pape François peut-être faussement vue comme une revanche des déçus du Pape Benoît XVI, afin de renverser sa théologie conservatrice. Une erreur funeste.  

Pas facile d'aller à la source de la pensée du Saint-Père, tant chacun semble jouer sa propre partition, sans se préoccuper d'une vision d’ensemble.

En prenant la conscience comme clé de lecture, comme fil rouge, essayons d'y voir plus clair. 

Tout d’abord AL ne sort pas du néant. Ce document magistral, cette mine pastorale s’inscrit dans le riche patrimoine de l’Eglise. Un document à lire et à relire ! Les Ecritures ne sont pas toujours très claire et pourtant il s'agit de la Parole de Dieu. Le Magistère de l'Eglise nous donne les moyens d'une authentique interprétation. Ce sont plutôt les différentes herméneutiques qui portent à la confusion. 

Le blog italien « Come Gesù » tente d’énumérer une liste des différentes interprétations d'AL. Il discerne quatre groupes:

- le premier est, d’une manière assez nette, contraire à AL: les représentants les plus extrêmes soutiennent, bien que le Pape dise le contraire, qu’en réalité il désire changer l’enseignement de l’Eglise. Selon eux, en pratique, la vraie indissolubilité n’existe plus. Ce ne sont pas seulement les tenants de Mgr Lefebvre qui soutienne cette position, mais différents catholiques rigoristes qui, pour ne pas tomber dans le paradoxe de devoir dire que le Pape est hérétique, tentent de soutenir qu’AL n’a pas le rang d’un texte du Magistère. Les dubia des quatre cardinaux, dont le Cardinal Burke, se rangent dans ce premier groupe.

- un second groupe se limite à offrir des discours généraux qui applaudissent l’exhortation papale ou des synthèses du document et qui pointent du doigt certains aspects sans toutefois entrer dans le chapitre VIII (accompagner, discerner, intégrer -situations irrégulières)

- un troisième groupe est simplement enthousiaste de la nouveauté et dit substantiellement: il y a des années que nous donnons la communion aux personnes divorcées remariées, et donc finalement le Pape également dit que cela peut se faire.

- un quatrième groupe, toutefois moins nombreux, souligne avec des arguments difficiles et bien réfléchis que le Pape ne change pas la doctrine sur le mariage, mais change l’attitude pastorale: cela concerne le fameux « discernement », ou encore mieux la vision du cas par cas qui cherche à intégrer les personnes dans la communion avec Jésus.

Je me range dans le quatrième groupe avec la conviction que la conscience joue un rôle clé pour une juste compréhension du texte papal. La conscience est au coeur du débat et oriente l’interprétation d’AL.

Cette agitation et cette confusion médiatique provient de différentes conceptions de la conscience. Ces dernières restent malheureusement l’une des causes d’un schisme interne à l’Eglise, comme le démontre le refus de la liberté religieuse définit par le Concile Vatican II.

Cheminer pour prendre conscience de notre situation devant Dieu

La loi de la gradualité, déjà présente dans l’encyclique sur la morale de Saint Jean Paul II, est développée et approfondie par le Pape François. Cette itinéraire, cette prise de conscience procèdent par petits pas. François précise bien : « Il s’agit d’un itinéraire d’accompagnement et de discernement qui « oriente ces fidèles à la prise de conscience de leur situation devant Dieu. Le colloque avec le prêtre, dans le for interne, concourt à la formation d’un jugement correct sur ce qui entrave la possibilité d’une participation plus entière à la vie de l’Église et sur les étapes à accomplir pour la favoriser et la faire grandir. Étant donné que, dans la loi elle-même, il n’y a pas de gradualité (cf. Familiaris consortio , n. 34) ».

"Pour qu’il en soit ainsi, il faut garantir les conditions nécessaires d’humilité, de discrétion, d’amour de l’Église et de son enseignement, dans la recherche sincère de la volonté de Dieu et avec le désir de parvenir à y répondre de façon plus parfaite ».

Ces attitudes sont fondamentales pour éviter le grave risque de messages erronés, comme l’idée qu’un prêtre peut concéder rapidement des ‘‘exceptions’’, ou qu’il existe des personnes qui peuvent obtenir des privilèges sacramentaux en échange de faveurs. Lorsqu’on rencontre une personne responsable et discrète, qui ne prétend pas placer ses désirs au-dessus du bien commun de l’Église, et un Pasteur qui sait reconnaître la gravité de la question entre ses mains, on évite le risque qu’un discernement donné conduise à penser que l’Église entretient une double moral". (AL 300)

Ceci exprime clairement que l'enseignement moral de l'Eglise n'a pas changé. François n'est pas un Pape de rupture, mais celui qui poursuit, selon les propres mots de Benoît XVI en 2005, l'herméneutique de la réforme. 

La pédagogie du petit pas

devotion_therese_4.jpgSainte Thérèse de Lisieux est une sainte très chère au Pape François. Dans ses écrits, elle raconte son expérience en face de l’escalier de la sainteté. Elle  comprend que l'ascenseur divin viendra la chercher. Alors, elle reste petite et lève son petit pied. AL reprend en filigrane cette expérience de vie. 

Pour le Cardinal Schönborn, le mot central d'AL est la "pédagogie": « Le Pape François est jésuite, il est pédagogue, il a enseigné longtemps, il a exercé la fonction de pédagogue, et on le sent dans tout ce document. Lisez le chapitre sur l’éducation, le chapitre 5, et mettez-le en rapport avec le chapitre 8, sur comment accompagner les situations difficiles, les situations irrégulières. Et vous verrez qu’il y a une grande proximité.

Ce qu’il dit sur l’éducation de la conscience : ne pas penser que la conscience s’éduque en mettant partout des panneaux d’avertissement, mais de l’éveiller. Donc, pour moi, le terme clé de ce document, c’est l’accompagnement, c’est cette attitude pédagogique d’un père avec ses enfants, d’un maître qui accompagne des jeunes dans la croissance. D’où l’importance du mot croissance. Se réjouir des petits pas de croissance : ça, c’est tout à fait sa pédagogie ». Pour l'archevêque de Vienne, AL opère la synthèse entre Saint Thomas (la morale de vertus) et Saint Ignace de Loyola (le discernement).

Saint Augustin: "mieux vaut marcher en boitant vers la vie éternelle, que de courir adroitement vers l'enfer".

AL décline en profondeur cette pédagogie des petits pas qui nous donne de gravir les marches une par une. Ces citations d'AL montre encore une fois cette pédagogie du Pape: 

Rappelons-nous, qu’« un petit pas, au milieu de grandes limites humaines, peut être plus apprécié de Dieu que la vie extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter d’importantes difficultés » (AL305)

Dans le livre "le nom de Dieu est Miséricorde", Andrea Tornielli raconte une jolie anecdote. Avant l'édition du livre François a demandé de changer une de ses phrases: "La médecine existe, la guérison aussi, si seulement nous faisons un petit pas vers Dieu". Après une relecture, le Pape demande à Andrea Tornielli d'écrire plutôt : " ... ou avons au moins le désir de faire ce petit pas".

Maturation personnelle, petit pas, loi de la gradualité ou plan incliné, voilà les nouveaux mots d'AL: "J’invite les fidèles qui vivent des situations compliquées, à s’approcher avec confiance de leurs pasteurs ou d’autres laïcs qui vivent dans le dévouement au Seigneur pour s’entretenir avec eux. Ils ne trouveront pas toujours en eux la confirmation de leurs propres idées ou désirs, mais sûrement, ils recevront une lumière qui leur permettra de mieux saisir ce qui leur arrive et pourront découvrir un chemin de maturation personnelle. Et j’invite les pasteurs à écouter avec affection et sérénité, avec le désir sincère d’entrer dans le cœur du drame des personnes et de comprendre leur point de vue, pour les aider à mieux vivre et à reconnaître leur place dans l’Église" (AL 312).

Le Pape François nous exhorte: ni rigorisme, ni laxisme.

Pour résoudre cet affrontement entre le laxisme et le rigorisme, le cardinal Müller préconise de lire Amoris laetitia dans son ensemble, et non pas seulement quelques “petits passages“. Une note de bas de page du chapitre VIII du document, sur les situations de couples fragiles, provoque des interprétations différentes.

Pour les tenants du rigorisme moral, la loi divine joue un unique rôle. Ils la conçoivent comme purement extérieure (la Loi de Dieu, ou  « théonomie »). De leur côté les tenants du laxisme ne veulent surtout pas de cette volonté, de cette norme extérieure à l’homme, vue comme une aliénation de la liberté. La conscience personnelle est alors conçue comme un rempart créateur qui protège contre ce totalitarisme ecclésial.

Dans son Encyclique sur la morale « Veritatis Splendor », Saint Jean-Paul II parle plutôt d'une « théonomie participée » (Veritatis Splendor n°41), une loi divine à laquelle nous participons, « car l’obéissance libre de l’homme à la Loi de Dieu implique effectivement la participation de la raison et de la volonté humaines à la sagesse et à la providence de Dieu ».

Même vision chez Benoît XVI: "le Pape n'impose rien de l'extérieur, car sans la conscience il n'y aurait pas d'Eglise. Cette dernière est un service à la conscience, qui est un organe, comme la capacité de parler qui croît et grandit lorsque quelqu'un parle à l'enfant; ainsi la conscience a besoin de quelqu'un d'extérieur à elle-même qui la motive et la rende forte et solide. L'homme est sous la protection de Dieu et le gouvernant illuminé est devenu l'Etat-tyran, de fait totalitaire …  ». Chez les grecs, Antigone résista au tyran « étatique » qui lui refusait d’ensevelir son frère.

Nous voyons ainsi  s’affronter deux tendances: les tenants de la seule Loi divine (qui conduit au rigorisme des pharisiens) et les tenants de la conscience personnelle créatrice (qui conduit au laxisme). Le Pape François ne promeut ni l’une, ni l’autre. Le Père S. Pinckaers a renouvelé l’enseignement de la morale, soit quitter la morale de la loi ou de l'obligation et redécouvrir la morale des vertus, du bonheur, celle de la somme théologique. Pour ce Père dominicain, Saint Thomas d'Aquin décrit l'homme comme étant "viator", en marche vers la vie éternelle. Saint Thomas accorde également une place centrale à la conscience. 

Vertitatis Splendor de Saint Jean-Paul II cite ainsi la sagesse de l’Ancien Testament: « Dieu a laissé l’homme à son conseil (Siracide 15,14), afin qu’il cherche sont Créateur et qu’il parviennent librement à la perfection". 

“Ceux qui parlent trop“

Le cardinal Müller remarque que “le magistère du pape est à interpréter seulement par lui, ou à travers la Congrégation pour la doctrine de la foi“. “Ce ne sont pas les évêques qui interprètent le pape“, précise-t-il, car cela constituerait une “inversion de la structure de l’Eglise catholique“.

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"A ceux qui parlent “trop“, le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi conseille ainsi “d’étudier d’abord la doctrine sur la papauté et l’épiscopat“. En tant que “maître de la Parole“, un évêque doit être le premier à être “bien formé“, pour ne pas risquer d’être “un aveugle qui guide d’autres aveugles“. François s'exprime également dans ce sens: «il manque souvent aux ministres ordonnés la formation adéquate pour traiter les problèmes complexes actuels des familles» (AL 202)

Le cardinal Müller précise ensuite que pour un catholique, il ne peut y avoir de contradiction entre la doctrine et la conscience personnelle : c’est “impossible“. Voyons pourquoi.

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vendredi, 03 février 2017 | Lien permanent | Commentaires (4)

Un mur, une tour de Babel entourerait-elle le Pape François et Magister ?

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Sandro Magister

Rien de nouveau sous le soleil; depuis la chute originelle, le dialogue entre nous les hommes est parfois bien difficile. Une sorte de nébuleuse anti-François se saisit de la toile pour déformer le Pape François ( Jeanne Smits, Sandro Magister, ...)

"Allons, descendons pour mettre la confusion dans leur langage, en sorte qu'ils ne se comprennent plus les uns les autres..." (livre de la Genèse)

Le récit de la Tour de Babel évoque la confusion du langage.

Une tour de Babel entourerait-elle le Pape François et Sandro Magister ?

Unknown.jpegSandro Magister continue malheureusement de semer bien des doutes dans la conscience de nombres de fidèles. Il donne une interprétation souvent peu adroite des propos du Saint-Père.

A mon avis, il devrait plutôt expliquer et préciser, mettre dans le contexte et donner à comprendre pour raconter, décoder et mettre en perspective.

Lorsque une personne a la grâce et le privilège de vivre à l'ombre du Saint-Père, on ne peut pas induire les milliards d'autres fidèles en erreur, eux qui n'ont pas cette lumière et cette opportunité de la proximité. 

Dans le monde médiatique, n'utilise-t-on pas les verbes de reprendre pour une information ? de la relayer ? ou alors de modulation de fréquence pour la transmission des ondes radio ? Le Pape parle à tous; il faut alors des "relais locaux" qui modulent et recentrent les phrases du souverain pontife. Cela signifie abattre les murs d'incompréhensions pour créer des ponts, ou des liens aurait dit le petit Prince de Saint Exupéry. 

L'hérméneutique de la rupture 

L'idée la plus pernicieuse qui rôde dans nos têtes est celle de la rupture ! C'est un paradigme qui formate toutes les pensées. Le Pape François appartient à l'herméneutique de la réforme voulue par Benoît XVI. Il n'y a aucune rupture entre Benoît XVI et François; si ce n'est que l'aventure extraordinaire de la foi qui continue de retentir dans l'espace et le temps.

Pour notre Sandro Magister: "Il y a chez Bergoglio un jésuitisme multiple, en mouvement constant, qui ne se laisse jamais arrêter ou saisir. Son discours est un perpétuel "dire, dédire et contredire".

J'ai écouté la conférence de presse du Pape au retour de Mexico. L'exercice est très difficile, car le Pape s'adresse à tellement de culture et de contexte. Cette réussite, et quelle réussite! relève du miracle de la Pentecôte.

Comme le relevait si bien Joseph Ratzinger, lorsque Pierre parle, ce sont toujours les petits et les humbles qui comprennent.  Il a voué son intelligence à la défense de la foi des petits que nous sommes (ou que je suis), face à la puissance de quelques "intellectuels". 

Que personne ne se trompe, le Pape n'a rien contre le Family Day, pas plus qu'il engendre une quelconque confusion doctrinale. Tout ce qu'il dit doit être interpréter (l'herméneutique dirait François) dans le contexte de l'ensemble, la foi de l'Eglise. Le Cardinal Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le Cardinal Allemand Müller, ne dit pas autre chose. 

Pour être clair:

- durant tout son pontificat, le Pape n'a jamais dit une seule phrase sur le changement de l'attitude de l'Eglise pour la communion des personnes divorcées remariées. Dans sa conférence de presse, il a parlé encore une fois d'intégration et non pas de communion. 

- le Pape ne souhaite pas s'impliquer dans les débats du parlement italien sur le mariage pour tous. C'est son choix stratégique car il est Pape pour le monde entier. Les laïcs italiens ont par contre ce devoir de s'engager pour la promotion du mariage dans la vie politique. 

Tout le monde sait ce qu'il pense, et qui est conforme à l'enseignement constant de l'Eglise: le mariage, l'union entre un homme et une femme est le socle et la base de la société. Si cette plus petite cellule est touchée, tout l'organisme social en souffre, à commencer par les enfants. Comme dans l'informatique, le code binaire, les 0 et les 1 est structurant; pour les humains, il y a H et F. 

- François n'a pas effectivement pas utilisé un argument "ad hominem" contre Donald Trump. Ce n'est pas une attaque personnelle. Cependant, tous le monde a compris que Trump n'est pas une personne chrétienne lorsqu'il promeut l'idée de construire un mur le long de la frontière du Mexique. 

Dommage que Sandro Magister, homme fort cultivé et intelligent, avec un large réseau d'informateurs, crée la suspicion et ses luttes intestines. Car le Pape n'a pas dit: "qui suis-je pour juger". Mais "si une personne recherche droitement le Seigneur, qui suis-je pour juger ?".

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lundi, 22 février 2016 | Lien permanent | Commentaires (3)

Le Cardinal Burke va corriger prochainement le Pape François, afin qu'il réponde sur les dubia d'Amoris Laetitia (commun

Le Cardinal Burke va corriger prochainement le Pape François, afin qu'il réponde sur les dubia d'Amoris Laetitia (communion divorcés)

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Lien

Franchement dit, lorsque je suis en pastorale avec les personnes, les gens, et que certains n'aiment pas notre Pape François, je me demande comment ils affrontent les difficultés inhérentes à la vie ? François (livre: le nom de Dieu est Miséricorde) est collé, attaché à la grâce et scotché à notre humanité blessée.

La vocation des cardinaux est d'expliquer et d'éclairer l'enseignement du Saint-Père. Cet démarche des cardinaux engendre ce trouble qu'ils dénoncent. 

« Le plus souvent, le sujet est réduit à une seule question : “Peuvent-ils recevoir la communion ? Oui ou non !”  Le pape François a dit : “C'est un piège !” En se focalisant sur cette seule question l'objet principal d'Amoris Laetitia est oublié : regardez de près et discernez. » Cardinal Schönborn

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Les dubia: site internet

Tentatives de réponses personnelles aux dubia: 

1.    Il est demandé si, en conséquence de ce qui est affirmé dans “Amoris lætitia” aux nn. 300-305, il est maintenant devenu possible d’absoudre dans le sacrement de Pénitence et donc d’admettre à la Sainte Eucharistie une personne qui, étant liée par un lien matrimonial valide, vit “more uxorio” avec une autre personne, sans que soient remplies les conditions prévues par “Familiaris consortio” au n. 84 et réaffirmées ensuite par “Reconciliatio et pænitentia” au n. 34 et par “Sacramentum caritatis” au n. 29. L’expression “dans certains cas” de la note 351 (n. 305) de l’exhortation “Amoris lætitia” peut-elle être appliquée aux divorcés remariés qui continuent à vivre “more uxorio” ? (ndlr: en latin "more": selon l'usage - "uxorio" mari et femme, de "uxor" épouse)

réponse: NON

2.    Après l’exhortation post-synodale “Amoris lætitia” (cf. n. 304), l’enseignement de l’encyclique de Saint Jean-Paul II “Veritatis splendor” n. 79, fondé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition de l’Église, à propos de l’existence de normes morales absolues, obligatoires sans exception, qui interdisent des actes intrinsèquement mauvais, continue-t-il à être valide ?

réponse: OUI

3.    Après “Amoris lætitia” n. 301, est-il encore possible d’affirmer qu’une personne qui vit habituellement en contradiction avec un commandement de la loi de Dieu, comme par exemple celui qui interdit l’adultère (cf. Mt 19, 3-9), se trouve dans une situation objective de péché grave habituel (cf. Conseil pontifical pour les textes législatifs, Déclaration du 24 juin 2000) ?

réponse: OUI

4.    Après les affirmations contenues dans “Amoris lætitia” n. 302 à propos des “circonstances qui atténuent la responsabilité morale”, faut-il encore considérer comme valide l’enseignement de l’encyclique de Saint Jean-Paul II “Veritatis splendor” n. 81, fondé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition de l’Église, selon lequel “les circonstances ou les intentions ne pourront jamais transformer un acte intrinsèquement malhonnête de par son objet en un acte subjectivement honnête ou défendable comme choix” ?

réponse: OUI

5.    Après “Amoris lætitia” n. 303, faut-il considérer comme encore valide l’enseignement de l’encyclique de Saint Jean-Paul II “Veritatis splendor” n. 56, fondé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition de l’Église, qui exclut une interprétation créatrive du rôle de la conscience et affirme que la conscience n’est jamais autorisée à légitimer des exceptions aux normes morales absolues qui interdisent des actes intrinsèquement mauvais de par leur objet ?

réponse: OUI

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mercredi, 23 août 2017 | Lien permanent | Commentaires (12)

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