lundi, 22 février 2016
Un mur, une tour de Babel entourerait-elle le Pape François et Magister ?
Rien de nouveau sous le soleil; depuis la chute originelle, le dialogue entre nous les hommes est parfois bien difficile. Une sorte de nébuleuse anti-François se saisit de la toile pour déformer le Pape François ( Jeanne Smits, Sandro Magister, ...)
"Allons, descendons pour mettre la confusion dans leur langage, en sorte qu'ils ne se comprennent plus les uns les autres..." (livre de la Genèse)
Le récit de la Tour de Babel évoque la confusion du langage.
Une tour de Babel entourerait-elle le Pape François et Sandro Magister ?
Sandro Magister continue malheureusement de semer bien des doutes dans la conscience de nombres de fidèles. Il donne une interprétation souvent peu adroite des propos du Saint-Père.
A mon avis, il devrait plutôt expliquer et préciser, mettre dans le contexte et donner à comprendre pour raconter, décoder et mettre en perspective.
Lorsque une personne a la grâce et le privilège de vivre à l'ombre du Saint-Père, on ne peut pas induire les milliards d'autres fidèles en erreur, eux qui n'ont pas cette lumière et cette opportunité de la proximité.
Dans le monde médiatique, n'utilise-t-on pas les verbes de reprendre pour une information ? de la relayer ? ou alors de modulation de fréquence pour la transmission des ondes radio ? Le Pape parle à tous; il faut alors des "relais locaux" qui modulent et recentrent les phrases du souverain pontife. Cela signifie abattre les murs d'incompréhensions pour créer des ponts, ou des liens aurait dit le petit Prince de Saint Exupéry.
L'hérméneutique de la rupture
L'idée la plus pernicieuse qui rôde dans nos têtes est celle de la rupture ! C'est un paradigme qui formate toutes les pensées. Le Pape François appartient à l'herméneutique de la réforme voulue par Benoît XVI. Il n'y a aucune rupture entre Benoît XVI et François; si ce n'est que l'aventure extraordinaire de la foi qui continue de retentir dans l'espace et le temps.
Pour notre Sandro Magister: "Il y a chez Bergoglio un jésuitisme multiple, en mouvement constant, qui ne se laisse jamais arrêter ou saisir. Son discours est un perpétuel "dire, dédire et contredire".
J'ai écouté la conférence de presse du Pape au retour de Mexico. L'exercice est très difficile, car le Pape s'adresse à tellement de culture et de contexte. Cette réussite, et quelle réussite! relève du miracle de la Pentecôte.
Comme le relevait si bien Joseph Ratzinger, lorsque Pierre parle, ce sont toujours les petits et les humbles qui comprennent. Il a voué son intelligence à la défense de la foi des petits que nous sommes (ou que je suis), face à la puissance de quelques "intellectuels".
Que personne ne se trompe, le Pape n'a rien contre le Family Day, pas plus qu'il engendre une quelconque confusion doctrinale. Tout ce qu'il dit doit être interpréter (l'herméneutique dirait François) dans le contexte de l'ensemble, la foi de l'Eglise. Le Cardinal Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le Cardinal Allemand Müller, ne dit pas autre chose.
Pour être clair:
- durant tout son pontificat, le Pape n'a jamais dit une seule phrase sur le changement de l'attitude de l'Eglise pour la communion des personnes divorcées remariées. Dans sa conférence de presse, il a parlé encore une fois d'intégration et non pas de communion.
- le Pape ne souhaite pas s'impliquer dans les débats du parlement italien sur le mariage pour tous. C'est son choix stratégique car il est Pape pour le monde entier. Les laïcs italiens ont par contre ce devoir de s'engager pour la promotion du mariage dans la vie politique.
Tout le monde sait ce qu'il pense, et qui est conforme à l'enseignement constant de l'Eglise: le mariage, l'union entre un homme et une femme est le socle et la base de la société. Si cette plus petite cellule est touchée, tout l'organisme social en souffre, à commencer par les enfants. Comme dans l'informatique, le code binaire, les 0 et les 1 est structurant; pour les humains, il y a H et F.
- François n'a pas effectivement pas utilisé un argument "ad hominem" contre Donald Trump. Ce n'est pas une attaque personnelle. Cependant, tous le monde a compris que Trump n'est pas une personne chrétienne lorsqu'il promeut l'idée de construire un mur le long de la frontière du Mexique.
Dommage que Sandro Magister, homme fort cultivé et intelligent, avec un large réseau d'informateurs, crée la suspicion et ses luttes intestines. Car le Pape n'a pas dit: "qui suis-je pour juger". Mais "si une personne recherche droitement le Seigneur, qui suis-je pour juger ?".
12:08 | Lien permanent | Commentaires (3) | | |
Commentaires
Vos propos sont étranges. Benoît XVI parlait d'herméneutique pour le Concile Vatican II puisque pendant des décennies ce dernier à été utilisé pour détruire la tradition. Mais cet herméneutique (art d'interpréter) n'est pas une solution mais l'outil pour arriver à une interprétation qui rejoint la Foi de toujours. Or affirmer que les propos du Pape doivent être lu dans une herméneutique de la continuité c'est bien confirmer que ce qu'il dit manque de clarté (ce que vous niez entre autre depuis 3 ans).
Ensuite, même si c'est logique d'interpréter dans le sens de la tradition, vous conviendrez que ce n'est pas ce que fait sa garde rapprochée.
Dans la dernière controverse le Pape à prêté des paroles à Paul VI qu'il n 'à jamais dite. Donc l'herméneutique de la continuité c'est de corriger pour que la Vérité soit dite. Donc merci Jeanne Smits et Sandro Magister
Écrit par : Steve | mardi, 23 février 2016
Vous avez un certain sens de l'humour ! Je vois bien que vous êtes pour une certaine rupture et donc avec Magister et Jeanne Smits ... Je crois que cela n'était pas nécessaire de le souligner
Écrit par : Don Dom | mercredi, 24 février 2016
Au sujet de l'herméneutique. Il vaut la peine de relire le discours de Benoît XVI à la Curie de 2005. Il s'agit moins de la continuité de la doctrine enseignée que de la continuité de l'Eglise en tant que sujet. Le pape parle d'herméneutique de la "réforme", un terme moins radical que celui de révolution utilisé par le Cardinal Suenens et le periti et très progressiste P. Congar, grand inspirateur des Pères du Concile, mais qui concède des discontinuités tout à fait réelle entre l'avant et l'après. Or, ce sont ces discontinuités, reconnues et défendues au nom de l'évolution des cadres de pensées par Benoît XVI, qui sont critiquées par les tenants d'une herméneutique de la Tradition. Et ces derniers en ont parfaitement le droit dans la mesure où le Concile s'est gardé de définir dogmatiquement quoi que soit de nouveau, se voulant un Concile "pastoral" présentant nouvellement la doctrine de toujours. Ils disent , les tenants de la Tradition, que la doctrine de toujours a été affaiblie, liquéfiée, parfois même bafouée par ce nouveau langage truffé d'ambiguïtés introduites à dessein en vue de faire "évoluer" l'enseignement de l'Eglise (cf. le Journal du Concile de Congar), et l'apparition subite et centrale, dans l'après-concile, de concepts nouveaux sans racine dans la Tradition, comme le mot "dialogue", ou précédemment condamnés très clairement par les papes, comme celui d'oecuménisme (cf C. Ferrara, The Great Façade).
Écrit par : Andrew | jeudi, 25 février 2016
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