dimanche, 10 janvier 2016
Livre du Pape avec Andrea Tornielli: Le nom de Dieu est Miséricorde
“LE NOM DE DIEU EST MISÉRICORDE“ : EXTRAITS DU LIVRE-ENTRETIEN DU PAPE FRANÇOIS
Vatican - le 10/01/2016 | Par Agence I.Media
Le nom de Dieu est Miséricorde : c’est le titre du tout premier ouvrage du pape François, une longue conversation avec le vaticaniste italien Andrea Tornielli, à paraître le 12 janvier 2016 en Italie ( Piemme, Mondadori ) et le 14 janvier en France ( Robert Laffont ).
Dans les premiers extraits dévoilés à la presse, le pape se confie sur la place déterminante de la confession dans sa vocation, son rapport particulier avec les détenus et du sens qu’il donne au Jubilé de la Miséricorde.
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Radio Vatican
(RV) Le nom de Dieu est miséricorde : c’est le titre du livre-interview du Pape François avec le vaticaniste Andrea Tornielli. Cet ouvrage sera publié ce mardi 12 janvier, en Italie, dans le cadre d'un lancement mondial dans 86 pays. L’édition française, au prix de 15 euros, sera publiée le jeudi 14 janvier. Elle est co-éditée par Robert Laffont et les Presses de la Renaissance.
Des extraits du livre ont été publiés ce dimanche dans quatre journaux italiens : La Stampa, Il Corriere della Sera, La Repubblica, et L’Avvenire.
«Le Pape est un homme qui a besoin de la miséricorde de Dieu.» Le Pape François le confie dans la conversation avec le vaticaniste Andrea Tornielli, dont est tiré ce livre. Le souverain pontife redit notamment son lien privilégié avec les prisonniers. «Chaque fois que je passe la porte d’une prison pour une célébration ou pour une visite, il me vient toujours à l’idée cette pensée : pourquoi eux et pas moi.» «Leurs chutes auraient pu être les miennes, je ne me sens pas meilleur de celui que j’ai en face de moi».
Comme Pierre, ses successeurs sont aussi pécheurs
«Cela peut scandaliser, mais je me console avec Pierre : il avait renié Jésus et néanmoins, il a été choisi.» Le Pape se souvient d’avoir été frappé en lisant certains textes de Paul VI et de Jean-Paul 1er, Albino Luciani, qui se définissait lui-même comme «de la poussière», dans le sens de la conscience des limites et des incapacités qui sont colmatées par la miséricorde de Dieu.
Saint Pierre a trahi Jésus. «Les Évangiles nous décrivent son péché, son reniement, et si Jésus lui a dit :" paie mes brebis", je ne crois pas que l’on doive s’émerveiller si aussi ses successeurs se décrivent eux-mêmes comme pécheurs». Dans un autre passage, François affirme qu’il peut «lire» sa vie à travers le chapitre 16 du Livre d’Ézéchiel, quand le prophète «parle de la honte».
La honte est une grâce qui nous fait sentir la miséricorde de Dieu
La honte, souligne le Pape, est une «grâce : quand on sent la miséricorde de Dieu, on a une grande honte de soi-même, de son propre péché». La honte, mise en évidence, «est une des grâces que Saint Ignace fait demander dans la confession des péchés devant le Christ crucifié». Ce texte d’Ézéchiel, confie-t-il, «t’apprend à avoir honte», mais «avec toute ton histoire de misère et de péché, Dieu te reste fidèle et te relève». François se souvient du père Carols Duarte Ibarra, le confesseur qu’il avait rencontré dans sa paroisse le 21 septembre 1953, journée en laquelle l’Église célèbre saint Matthieu.
«Je me suis senti accueilli par la miséricorde de Dieu en me confessant à lui». Une expérience tellement forte que, des années après, la vocation de Saint Matthieu décrite dans les homélies de Saint Bède le Vénérable deviendraient sa devise épiscopale : miserando atque eligendo.
L’Église existe pour permettre la rencontre avec la miséricorde de Dieu
François approfondit donc la mission de l’Église dans le monde. Avant tout, il met en évidence le fait que «l’Église condamne le péché parce qu’elle doit dire la vérité». En même temps, elle «embrasse le pécheur qui se reconnaît comme tel, elle se rapproche de lui, elle lui parle de la miséricorde infinie de Dieu». Jésus «a pardonné même ceux qui l’ont mis en croix et l’ont méprisé».
Le Pape rappelle la parabole du Père miséricordieux et de l’enfant prodigue. «En suivant le Seigneur, et sa réflexion, l’Église est appelée à diffuser sa miséricorde sur tous ceux qui se reconnaissent pécheurs, responsables du mal accompli, qui sentent avoir besoin du pardon». «L’Église, souligne François, n’est pas dans le monde pour condamner, mais pour permettre la rencontre avec cet amour viscéral qu’est la miséricorde de Dieu.»
Que le Jubilé fasse émerger toujours plus le visage d’une Église mère
Pour annoncer la miséricorde de Dieu, souligne le Pape, «il est nécessaire de sortir». «Sortir des églises et des paroisses, sortir et aller chercher les personnes là où elles vivent, où elles souffrent et où elles espèrent». Il revient donc à l’image de l’Église comme d’un «hôpital de campagne», et note que «l’Église en sortie a la caractéristique de surgir là où l’on combat : ce n’est pas la structure solide, dotée de tout, où l’on va se soigner pour les petites et grandes infirmités : il s’y pratique la médecine d’urgence, pas les check-up de spécialistes.» Il espère donc que «le Jubilé extraordinaire fasse émerger toujours plus le visage d’une Église qui redécouvre les entrailles maternelles de la miséricorde, et qui va à la rencontre de tant de blessés qui ont besoin d’écoute, de compassion, de pardon, d’amour.»
Pécheurs, oui, mais ne pas accepter l’état de corruption
François réfléchit ensuite sur la distinction entre péché et corruption. Celle-ci, observe-t-il, est «le péché qui au lieu d’être reconnu comme tel et de nous rendre humbles, est élevé comme un système, devient une habitude mentale, un mode de vie». «Le pécheur repenti, qui ensuite tombe et retombe dans son péché à cause de sa faiblesse retrouve à nouveau le pardon s’il reconnait avoir besoin de miséricorde. Le corrompu, au contraire, est celui qui pèche et ne se repent pas, celui qui pèche et fait semblant d’être chrétien, et crée du scandale avec sa double vie.»
«Il n’y a pas besoin d’accepter l’état de corruption comme s’il était seulement un péché de plus, insiste le Saint-Père, même si souvent on identifie la corruption avec le péché, en réalité il s’agit de deux réalités distinctes, bien que liées entre eux». «On peut être un grand pécheur et malgré cela, ne pas être tombé dans la corruption». François donne l’exemple de certaines figures comme Zachée, Matthieu, la Samaritaine, Nicodème, ou encore le bon larron. «Dans leurs cœurs pécheurs, tous avaient quelque chose qui les sauvait de la corruption. Ils étaient ouverts au pardon, leur cœur les avertissait de leur propre faiblesse, et ceci a été la faille qui a fait entrer la force de Dieu.»
(CV)
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Commentaires
Je souscris à ce qui est dit ci-dessus, car trop souvent les médias oublient le "va et ne pèche plus" en se contentant d'une "miséricorde" qui ressemble à une sorte de tolérance pour le péché, que le pape nomme ici "corruption".
En ce sens, j'ajouterai deux petits textes qui se complètent magnifiquement l'un et l'autre, au sujet de la miséricorde et de la justice :
1) Préparation à la mort de St Alphonse de Liguori, Docteur de l'Eglise :
Le pécheur dit : "Dieu est miséricordieux". Voici la troisième illusion des pécheurs par laquelle un grand nombre d'entre eux se perdent. Un auteur instruit déclare que la miséricorde de Dieu envoie plus d'âmes en enfer que Sa justice, parce que ces malheureux se confient présomptueusement dans Sa miséricorde, continuent de pécher et ainsi se perdent. Dieu est miséricordieux. Qui le nie ? Néanmoins, combien d'âmes condamne-t-Il à l'enfer quotidiennement ? Il est miséricordieux mais Il est aussi juste et Il est par conséquent obligé de punir ceux qui l'offensent. Il manifeste sa miséricorde, mais à qui ? A celui qui le craint : "Sa miséricorde est grande envers ceux qui Le craignent [...] Le Seigneur a compassion de ceux qui le craignent" (Ps. 102:11,13).
2) Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus disait à sœur Fébronie de la Saint -Enfance qui défendait à outrance les droits de la justice divine : « Ma sœur, vous voulez de la justice de Dieu, vous aurez de la justice de Dieu. L'âme reçoit exactement ce qu'elle attend de Dieu. »
Moins d'un an après cette réplique, sœur Fébronie fut emporté par l'épidémie d'influenza (grippe) qui décima la communauté en janvier 1892.
Le 22 mai suivant Thérèse eut un songe qu'elle confia à mère Marie de Gonzague : "Soeur Fébronie est venue cette nuit demander que l'on prie pour elle. Elle est en purgatoire sans doute, pour n'avoir pas assez compté sur la miséricorde du Bon Dieu." Par son air suppliant et son regard profond, elles semblait me dire : "Vous avez raison, toute justice s'accomplit sur moi, mais c’est ma faute, si je vous avais crue, j'aurais été droit au ciel."
Le problème ce n'est pas de prêcher la divine Miséricorde, à laquelle il est juste est bon de se confier, comme l'ont manifesté Ste Thérèse et Ste Faustine notamment, c'est de prêcher la fausse miséricorde, un mensonge de présomption et de négligence.
A la suite de ces textes, j'estime que la miséricorde de Dieu n'a ni bornes ni limites, sauf le péché contre l'Esprit Saint. Mais personne ne m'a jamais précisé exactement en quoi il consistait. C'est pour moi l'occasion de poser la question au père Rimaz, car après ces textes, j'ai l'intuition suivante :
- Dieu pardonne tous les péchés et tous les blasphèmes, mais si l'Eglise, à travers l'éclairage du Christ, des apôtres, des docteurs, des saints, défini un acte comme étant peccamineux, et que le fidèle refuse de le voir comme tel et ne s'en confesse pas, il pèche contre l'Esprit qui a inspiré tous ces saints et l'Eglise, et donc, Dieu ne peut pas remettre ce péché !
Quand on sait qu'un péché a un retentissement dans l'éternité comme cela a déjà été confirmé par plusieurs saints et mystiques, cela veut dire que l'âme est perdue pour l'éternité ? Un bête exemple : J'estime que la contraception artificielle n'est pas un péché, contre l'avis de l'Eglise. Je suis au courant de ce que l'Eglise dit mais je ne l'accepte pas et ne le confesse donc pas => Je pèche contre l'Esprit Saint et je perds mon âme...
Suis-je sur la bonne piste pour définir ce fameux péché contre l'Esprit Saint qui ne peut pas être remis ou fais-je fausse route ?
Je précise que je personnellement, j'essaie de me conformer aux commandements de l'Eglise, même si Humanae Vitae n'est pas très facile pour moi (pour la méthode naturelle c'est ok), mais les à-côtés dans le cadre des liens sacrés du mariage, comme le fameux péché d'Onan, en couple, sans fantasme d'adultère, ben oui, c'est pas facile... C'est d'autant moins facile à se conformer à ce genre de "détails" quand on voit le Saint Père téléphoner, accueillir et embrasser les gais et les transsexuels, pour moi y'a là un truc qui bloque sévère... Bref...
Merci d'avance Mr l'abbé pour votre réponse à propos de ce fameux péché qui ne peut pas être remis.
Écrit par : Pierre | dimanche, 10 janvier 2016
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