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mercredi, 27 mai 2009

Baisse de régime

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Chers amis,

N'étant encore qu'un jeune étudiant en communication, entrant en période d'examens ( 9 en vue ), je vais réduire quelque peu le rythme des infos.

Merci de tout coeur pour votre fidèlité et de votre compréhension.

Restez on-line.

Avec mon amitié et ma prière

Le Suisse Romain

lundi, 25 mai 2009

Massimo Bussaca pour la finale Manchester-Barcelone à Rome

Homme de foi, de prière, un catholique qui ne cache pas ses convictions.
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Le Pape de l'arbitrage


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Massimo Busacca (premier depuis la gauche) et le trio arbitrale saluent le Pape lors de l'audience du mercredi 27 mai 2009.

Un joli "challenge" pour Massimo Busacca. [Reuters]


Un Suisse arbitrera la finale de la Ligue des Champions mercredi à Rome. Massimo Busacca a été désigné lundi par l'UEFA pour diriger la rencontre entre Manchester United et Barcelone (tsr2 20h45).
Massimo Busacca aura l'honneur de siffler sa première finale de Ligue des champions, mercredi à Rome, entre le FC Barcelone et Manchester United. Le Tessinois de 40 ans sera assisté de son équipe habituelle, composée de Matthias Arnet et Francesco Buragina. Un quatrième Helvète vient compléter l'équipe des directeurs de jeu pour mercredi, en la personne du Bâlois Claudio Circhetta, arbitre de la finale de la Coupe de Suisse Sion-YB mercredi dernier à Berne.

Busacca est arbitre international depuis 1999. Le natif de Monte Carasso a déjà dirigé 77 matches placés sous l'égide de l'UEFA, dont 32 en Ligue des champions (6 cette saison).

Il avait entre autres officié lors de la finale de la Coupe de l'UEFA 2006/07 entre l'Espanyol Barcelone et le FC Séville, de la demi-finale de l'Euro 2008 opposant l'Allemagne à la Turquie et du 8e de finale de la Coupe du monde 2006 Argentine-Mexique.

Le dernier Suisse à avoir dirigé la finale de la plus prestigieuse compétition de clubs au monde est Urs Meier, durant l'édition 2001/02 qui avait vu s'affronter Bayer Leverkusen et le Real Madrid, vainqueur 2-1 grâce notamment à la désormais mythique volée de Zinédine Zidane. Buragina était déjà assistant, tandis que le quatrième arbitre était un certain... Massimo Busacca.

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Témoignage

J’ai commencé à arbitrer en 1989 après avoir joué au ballon durant différentes années. Jouer m’a toujours plu mais surtout pouvoir rester avec les amis et partager des beaux moments ensemble. Le sport m’a toujours aidé à me comparer avec moi même et avec les autres gens et il m’a donné la possibilité de connaître de nouvelles personnes.


De joueur à arbitre

Après quelques années que je jouais au ballon, je me suis vite rendu compte que ma carrière de joueur n’aurait pas de grand avenir. Il est important de savoir connaître et comprendre comment exprimer les propres grandes potentialités. J’ai tout de suite compris que j’étais un joueur discret mais la balle n’allait pas toujours où je voulais. Je tirais à droite et elle allait à gauche !

Et ainsi, un peu par jeu et un peu pour rire, j’ai raccroché mes chaussures de joueur et j’ai commencé un nouveau défi qui m’a de toute façon donné la possibilité de rester dans le monde du football. Un ami ma demandé d’essayer et j’ai alors commencé cette nouvelle aventure à laquelle aujourd’hui je suis vraiment beaucoup liée. Depuis les premiers coup de sifflet, je me suis rendu compte que cela était fait pour moi. Je m’amusais. Ca me plaisait aussi de prendre des décision et de faire respecter les règles. L’arbitre est vraiment celui qui devrait (et je répète il devrait, parce qu’aujourd’hui il est devenu beaucoup plus difficile de faire respecter la discipline sur le terrain de jeu) permettre aux joueurs de se mesurer avec le plus grand respect.


Pour la politesse et le respect

Mais revenons au début. Après quelques matchs arbitrés, j’ai eu un épisode désagréable : un spectateur, père d’un fils qui jouait dans ce match de juniors, m’a insulté. J’ai bien dit « de juniors » ! Grâce à Dieu, j’ai oublié immédiatement et j’ai décidé de continuer ma carrière. Aujourd’hui malheureusement, dans le football et le sport en général et en quelques circonstances, on doit vivre avec ce mal commun de l’impolitesse. C’est vraiment pour cela que lorsque j’arbitre, j’essaie toujours de faire respecter les règles et de tout faire pour qu’il y ait du respect et du propre copain et du propre adversaire. Si nous voulons que le football et le sport redeviennent un moment pour pouvoir se socialiser et s’amuser, il faut absolument qu’il y ait un respect absolu des valeurs humaines. Respect pour soi- même et le respect vers notre prochain.


L’humilité

Rapidement je suis arrivé à arbitrer des matchs importants. Mes décisions sur le terrain devenaient acceptées. Ce sont les joueurs qui en acceptant mes décisions m’ont fait devenir un bon arbitre. Je pourrais dire tranquillement qu’être un bon arbitre, si sur dix fois que je siffle, neuf fois je viens moi-même sifflé, cela veut dire qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Je pense qu’en tout ce que nous faisons, nous ne devons pas et jamais nous permettre de perdre l’humilité. Aussi quand on arrive aux hauts niveaux, soit dans le sport ou dans la vie du travail, il faut toujours rester avec les pieds bien sur terre parce qu’un jour tout ce que nous avons construit pourrait finir et ce que resterait peut être bien peu.
Début sous la neige

Le 1er décembre 1996, j’ai fait mon début en Super League. Je m’en souviens comme si c’était hier. Je suis arrivé à Saint Gall le jour précédent le match et nous sommes allés visionner le stade. Sur le terrain il y avait 30 cm de neige et j’ai pensé immédiatement que mon début aurait été renvoyé. Le gardien du stade me dit de rester tranquille et de bien dormir parce que le jour suivant le match serait joué.

Le match a été joué. Ils ont déblayé simplement la surface de réparation ! Ils ont fait les lignes en rouge et ils ont aplani la neige dans le reste du terrain. Ca a été un début anormal mais tout est bien allé. C’est cela la beauté du sport : souvenirs inoubliables, expériences de vie, et parfois comparés avec des situations beaucoup plus particulières. J’ai commencé à arbitrer avec régularité en Super League. Tout de suite j’ai vu que beaucoup de choses avaient changé : importance des langues, la pression, la télévision, les journalistes, l’inspecteur qui jugeait ma performance. Beaucoup de facteurs avec lesquels je n’étais pas habitué encore à cohabiter. Tout de suite j’ai compris que c’était le moment et que je devais m’engager si je voulais atteindre de hauts niveaux. Cela n’était pas facile mais j’ai dépassé cette pression initiale en alternant beaux et mauvais moments ; le peu d’expérience m’a fait commettre des erreurs et j’ai alors compris que je devais me retrousser les manches, me relever et continuer le chemin parcouru jusque là.


La solitude

Malheureusement quand nous nous trompons, nous sommes presque toujours laissés à nous mêmes, seuls, et nous devons avoir la force et la personnalité de comprendre tout seul comment nous reprendre et oublier immédiatement les mauvais moments. Pour moi, tout ceci a été possible grâce à la foi. Quand quelqu’un me demande quel moment fut le plus mauvais de ma carrière, je vous assure que j’en ai eu, mais je ne sais jamais que répondre. Je me rappelle seulement les beaux moments. Les autres je les oublie rapidement. Si cela n’était pas comme ca, je ne serais pas prêt pour mon prochain engagement.


Arbitre international

En 1999, je suis devenu arbitre international. Autre grande reconnaissance qui couronnait des années de sacrifices. Tout de suite je me suis aperçu que les choses étaient en train de changer. La comparaison avec le football international signifiait comprendre les mentalités différentes de jeux, d’approche tactique et la manière d’interpréter un match. L’anglais est devenu la langue officielle dans mes cours et dans mes matchs à l’étranger. La communication est une partie importante pour une bonne approche du match. J’ai toujours cherché d’avoir un bon rapport avec les joueurs et surtout rester toujours à leur même hauteur. Jamais trop autoritaire, dédramatiser les situations difficiles et savoir admettre aussi ses propres fautes. De cette manière il s’instaure un rapport excellent et il devient plus facile de prendre les décisions. Et oui, décider. Un arbitre qui ne décide pas et qui manque de courage ne réussirait jamais à arbitrer aux hauts niveaux.

Dans l’élite

Après quelque années, je suis entré dans l’élite des arbitres européens, avec des matchs fascinants, stades avec 60’000-70’000 spectateurs, nouvelles nations visitées, cultures différentes, nombres incroyables de gens connus et un bagage d’expérience que toute la vie je garderai en moi. En 2006 j’étais choisi comme un des neuf arbitres européens pour participer à la plus grande compétition qui existe au niveau sportif.


Au mondial

Le Mondial de football. Pour un arbitre comme pour un joueur c’est la satisfaction la plus grande qu’il puisse atteindre. Quand je le raconte j’ai encore de la peine à faire comprendre aux gens les émotions par lesquelles j’ai passé. Aussi ceux qui normalement ne suivent pas le sport, pendant un mondial, deviennent passionnés de cet événement incroyable.

J’ai eu l’honneur d’arbitrer trois match. Espagne-Ukraine, Angleterre-Suède et un huitième de final entre le Mexique et l’Argentine gagné par cette dernière dans une rencontre passionnante décidée dans les prolongations avec un des goals le plus beaux du mondial.

Ca vous semblera étrange, mais une des choses les plus belles que je me souvienne du mondial, c’était de voir des familles entières aller au stade ensemble, et après la rencontre s’amuser et faire en sorte que le sport puisse être un moment incroyable de socialisation. J’ai profité de chaque minute de cette compétition spectaculaire, même si je dois dire avoir eu beaucoup de pression en dirigeant mes matchs.


La prière et la foi

Pendant le mondial j’ai beaucoup prié. J’ai tout mis dans les mains de DIEU et je lui ai demandé de me protéger et de me guider en tout. Aujourd’hui dans un match à ces niveaux, il y a beaucoup d’intérêts. Une faute de ma part peut compromettre l’élimination d’une équipe d’une compétition. C’est pour cela qu’en connaissant mes limites humaines, je me confie à Dieu.

Je suis complètement convaincu que sans la foi je n’aurais jamais pu obtenir ces grandes satisfactions.


Humour

Je me rappelle un épisode très spécial. Dans mon premier match arbitré, au moment du tirage aux sort, avec la monnaie en main j’ai demandé aux deux capitaines Sevchenko et Casillas de choisir une des deux faces. J’ai lançai la pièce, et pour la première fois dans ma carrière plutôt qu’aller d’une face ou de l’autre, la monnaie est tombée au sol de manière perpendiculaire. C’était un épisode où nous avons souri et déchargé la grosse tension qui transpirait dans sur nos visages.


L’Euro

Cela fait juste quelques mois que j’ai terminé le championnat européen. J’ai encore eu la possibilité d’arbitrer la compétition la plus importante au niveau Européen : Grèce - Suède, Hollande - Roumanie et une demi-finale entre l’Allemagne et la Turquie. Une autre grande expérience que je n’oublierai pas pour le reste de ma vie. Quand j’arbitre je cherche toujours à m’amuser, et c’est cela le message que j’essaie de transmettre aux joueurs et au public qui suivent la rencontre.

En mai 2007, j’ai arbitré la finale de la coupe UEFA entre l’Espaniol et Sevilla devant 70000 mille spectateurs. Un derby tout espagnol qui a vu Sevilla gagner aux penaltys. J’ai toujours vécu mes satisfactions avec le meilleur équilibre en jouissant de manière contenue pour les succès, mais jamais en m’abattant pour les défaites.


Merci à Dieu

Je programme tout, mais je vis à la journée, et je ne fixe pas trop de but. Je vis sereinement et je tâche de tirer le maximum de tout. Je remercie Dieu pour ce que j’ai obtenu jusqu’à aujourd’hui.

dimanche, 24 mai 2009

Benoît XVI au Yad Vashem

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"Que leur souffrance ne soit jamais niée, discréditée ou oubliée"

En relisant patiemment la méditation de Benoît XVI au Yad Vashem, surtout après les sévères critiques de certains journalistes israëliens, je peux dégager quelques lignes de fond.

Le pèlerinage du Pape était centré sur la paix, comme l'a souligné son petit billet, en latin, glissé dans le Mur des Lamentations: "Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, écoute le cris des affligés, des apeurés, envoie ta Paix sur cette Terre Sainte, au Moyen Orient et sur l'entière famille humaine". A 82 ans, il aurait pu rester à Rome; or, il a tenu à se jeter corps et âme dans les souffrances de tous les habitants de la terre foulée par le Christ. Aussi, l'attente de certains amis Juifs étaient déplacée et décalée. Ils attendaient des excuses personnelles pour l'Allemagne nazie et pour toutes les erreurs de l'Eglise durant l'histoire. Honnêtement, pourquoi Ratzinger devait-il demander pardon ? Qu'a-t-il fait ? Jean Paul II, en 2000 , avait déjà humblement demander pardon, par des actes nécessaires de repentance et de purification de la mémoire. Qui connaît toute l'oeuvre théologique de Ratzinger pour le rapprochement entre les Juifs et les chrétiens ? Le Pape Benoît XVI a d'ailleurs déjà annoncé sa prochaine visite à la synagogue de Rome.

"Néanmoins, quoique vous fassiez, il est impossible d’enlever son nom à un être humain"

images.jpgSon discours au mémoriale de l'Holocauste, centré sur la mémoire des noms, était très humain, rempli de citations de l'Ancien Testament et de fine connaissance de l'importance de la mémoire pour nos frères Juifs. Il était en parfait harmonie avec la racine même du Yad Vashem ( mémoriale des noms ). Aussi, pour ce Pape pourtant intellectuel, le négationisme ou le réductionisme ne sont pas seulement des idéologies perverses, mais une négation des souffrances de personnes massacrées par l'horreur et la haine, victimes et martyrs dans les camps, personnes dont le noms restent gravés dans le coeur de Dieu, dans le coeur des survivants et des familles et de nous tous.

Les reproches: il n'a pas dit "6 millions de Juifs". Or, dès l'aéroport, le Pape en a clairement parlé. Il a dit "tués" et pas "exécutés"... Et la référence aux enfants et leurs parents ? "qui aurait pu immaginer qu'ils auraient été condamnés à un destin aussi dramatique ?". On scrute ce Pape, cherchant les failles, pour le comparer à Jean Paul II. Or là, nous avons la mémoire très courte. Il fut souvent très critiqué: trop théatrale, trop émotionnel, one-man show, star ...

Jean Paul II avait une bien meilleure équipe de communication autour de lui. Chacun se souvient des petites anecdotes lors de ses rencontres avec les personnes. Pourquoi n'y en a t-il pas qui soient publiées et médiatisées avec ce Pape ? Je suis certains qu'elles ne manquent pourtant pas.

A la lecture du la presse italienne, une survivante de l'Holocauste, Gita Kalderon, qui n'avait sans doute jamais pensé raconter son expérience devant un Pape d'origine allemande, a parlé au Pape dans sa langue séraphade: "faites que le peuple juif soit aimé". Les deux furent émus. Aussi, lorsque le speaker a annoncé le geste de la flamme éternelle, Benoît XVI paru comme absent, tout absorbé et troublé par les témoignages des survivants.

Pour Andrea Riccardi, fondateur de la communauté de Sant' Egidio, le discours du Pape fut différent des discours de tant et tant de leaders qui parlent selon l'attente des gens mais que l'on oublie ensuite très vite. Qui était présent au Yad Vashem, comme lui, a senti la  profondeur, l'humanité et la grande émotion du Pape.

Si on attend encore un pardon déjà demandé, je comprends la déception. Le Jubilé de l'an 2000 nous a mis à genoux devant Dieu et les hommes avec nos fautes et nos péchés; or le pardon nous grandit pour toujours nous remettre debout. L'humiliation, au contraire de l'humilité, de la vérité et du pardon donné et reçu, fera toujours souffrir.

 

samedi, 23 mai 2009

Pour que l'avortement cesse de n'être qu'une idée

! Attention: images parfois insoutenables !

Nous ne pouvons pas accepter le meurtre de tout petits êtres innocents.

Eduardo Veràstegui, star d'origine mexicaine, est un acteur de Hollywood. Après une vie dissolue, il s'est converti au catholicisme, puis voulait fuire le monde pour être missionaire dans la jungle. Un prêtre l'a invité à rester: Hollywood appartient à Dieu. Il a dès lors fondé sa propre entreprise  de production "Metanoia" qui a produit un film primé notamment à Toronto: "Bella". Son oeuvre a permis de sauver des centaines d'enfants et de mamans. Notre Dame de Guadalupe protège ses réalisations. Une phrase de Mère Tersea l'a profondément marqué: " nous ne somme pas nés pour avoir du succès, mais pour être saint et aller au ciel". Pour aller à contre courant et passer au travers des multiples obstacles dressés sur sa route, il va à la messe tous les jours, prie le rosaire et se confesse très règulièrement. Il a plein de projets de films pour le futur.

Anges et Démons: la réalité est encore plus passionnante que le film

images.jpgAyant eu l'occasion de voir le film avec un ami passionné de cinéma, j'en conviens tout à fait: le film a un très bon ryhtme et l'histoire du roman m'a tenu en haleine jusqu'à la fin. De plus les images rapides et colorées sont très bien tournées. Mais alors, que d'erreurs historiques avec de très nombreuses approximations sur l'Eglise catholique. C'est bien elle en fait qui est fascinante.

Ceci dit, comme prêtre et comme étudiant en communication, l'Eglise a parfaitement su réagir: ne faire aucunes vagues, ne pas entrer dans le débat et éviter absolument le conflit. Car au fond, Anges et Démons n'est qu'une immense entreprise de marketing pour le premier roman de Dan Brown, livre qui n'avait en fait pas eu le succès du second, le Da Vinci Code.

Je conclus tout simplemement: comme l'affirme le professeur Glendon dans le film: "la foi est un don de Dieu". Aussi, les recherches scientifiques du CERN à Genève, la visite de la magnifique ville de Rome et la connaissance de cette foi liée à la vérité sur l'Eglise catholique sont infiniment plus passionantes que le roman et le film. Peut-être que l'Eglise catholique doit produire des films de grande qualité, basés également sur des romans, afin de créer une culture chrétienne donc pleinement humaine, pour la plus grande joie et l'intérêt des petits et des grands.

Je félicite l'abbé John Wauck, américain, professeur de littérature à la faculté de communication de la Sainte Croix. Son analyse est en effet très pertinente.

jeudi, 21 mai 2009

Anges et Démons: Professeur John Wauck

« Anges et Démons », une preuve de l’intérêt que suscite l’Eglise

Entretien avec le l'abbé John Wauck


images.jpgROME, Jeudi 21 mai 2009 (ZENIT.org) - Le film  « Anges et Démons », en dépit de ses incroyables erreurs basées sur le roman de Dan Brown, témoigne de l'intérêt énorme suscité par l'Eglise catholique, comme le considère un prêtre, auteur d'un des blogs les plus populaires consacrés au « Da Vinci Code ».

Le père John Wauck, de la prélature de l'Opus Dei, né à Chicago, enseigne la littérature et la communication de la foi chrétienne à l'Université pontificale de la Sainte Croix à Rome. Il a étudié l'histoire de la littérature à l'Université de Harvard.

Dans cet entretien accordé à ZENIT, il constate une donnée irréfutable sur cet intérêt pour l'Eglise : au cours de ces dernières années, jamais on n'a vu autant de pèlerins à Rome.

Zenit - Ne pensez-vous pas que Dan Brown fait une sorte de fixation sur l'Eglise ?

Père Wauck - Parfois je me demande ce que ferait Dan Brown sans l'Eglise catholique. Quasiment tout ce qu'il y a d'intéressant dans ses romans a pour décor le catholicisme. Ce ne sont assurément pas ses personnages en carton-pâte, ni ses médiocres dialogues, qui attirent les gens. Ce qui explique que le principal effet du Da Vinci Code n'ait pas été une baisse de la croyance ou de la pratique religieuse, mais plutôt une plus forte affluence de touristes à Rome... et au Louvre.

Le procédé utilisé par Dan Brown pour vendre des livres est d'offrir un « cocktail » d'histoire, d'art, de religion et de mystère ; et il semble qu'il y ait un seul lieu dans le monde actuel où il soit capable de trouver réunies toutes ces choses : l'Eglise catholique, à Rome. En fait, il profite de la culture de l'Eglise.

Si vous êtes attiré par l'histoire, la beauté et les mystères sacrés, il vous sera difficile de ne pas l'être par l'Eglise. Si vous vous tenez sur la place Saint-Pierre à Rome, vous avez, dans un rayon de quelques centaines de mètres : une nécropole romaine, un obélisque égyptien transporté à Rome par Caligula, le tombeau de Saint Pierre, le lieu de la tentative d'assassinat sur son successeur Jean-Paul II, le plafond de la Chapelle Sixtine, la Pieta de Michel-Ange, les Chambres de Raphaël, la colonnade du Bernin, la plus grande basilique du monde et des pèlerins venant de toute la planète. Et il ne s'agit pas d'un musée. C'est une réalité vivante qui nous met en contact direct avec 20 siècles d'histoire - de l'antiquité à nos jours. Que peut demander de plus un romancier comme Dan Brown ? On pourrait difficilement trouver quelque chose de comparable dans l'Amérique suburbaine, où vit la majorité de ses lecteurs.

Si Dan Brown semble fasciné par l'Eglise catholique, il n'est assurément pas le seul. Ces derniers temps, on n'a jamais vu autant de pèlerins à Rome. Ils viennent voir la ville et écouter le pape Benoît XVI. Et leur intérêt n'est pas de la simple curiosité. Cette année, à Pâques, plus de 150.000 adultes ont été accueillis dans l'Eglise catholique aux Etats-Unis.

Zenit - La décision du Vatican d'interdire les caméras dans les églises de Rome vous semble-t-elle représenter un geste défavorable à l'égard des producteurs ?

Père Wauck - Depuis maintenant 14 ans que je vis à Rome, je n'ai jamais vu une équipe de tournage d'Hollywood dans une église. En règle générale, on ne tourne pas de films commerciaux - pieux ou pas - dans les églises de Rome. Vous ne pourriez pas davantage filmer « Les dix commandements » dans une église romaine ! A plus forte raison, naturellement, s'agissant de « Anges et Démons ». Le film a reçu le même traitement que les autres. Un point, c'est tout. Tout le reste n'est que du battage publicitaire.

Zenit - « Anges et Démons » par du principe qu'il existe une hostilité naturelle entre la foi chrétienne et la science moderne. Qu'en pensez-vous?

Père Wauck - Il est relativement facile pour les gens de constater que le grand art du monde occidental - musique, peinture, sculpture, littérature, architecture - est en grande partie le fruit d'une culture chrétienne : un art souvent inspiré par la foi quand il n'est pas financé par l'Eglise. Cela semble évident. C'est également vrai pour les sciences, mais les gens ne s'en rendent pas compte.

Songez aux universités, qui sont une invention de l'Eglise ; à Copernic, qui était un ecclésiastique catholique romain, et qui a dédié au pape son livre sur la théorie héliocentrique. Le calendrier que nous utilisons aujourd'hui est le calendrier dit grégorien, du nom du pape Grégoire XIII, qui le promulgua, avec la collaboration des plus grands astronomes et mathématiciens de son temps. Galilée lui-même resta toujours catholique, et ses deux filles étaient religieuses. L'un des plus grands astronomes du 19e siècle a été un prêtre jésuite, Angelo Secchi. Le père de la génétique moderne, Gregor Mendel, était moine catholique. L'auteur de la théorie du "Big Bang" était un prêtre belge, Georges Lemaitre.

Bref, l'idée d'une tension naturelle existant entre la science et l'Eglise, entre raison et foi, est complètement absurde. De nos jours, en entendant parler de « science » et de « l'Eglise », les gens pensent aussitôt au procès de Galilée au XVIIe siècle. Mais une vision plus large des choses conduit à penser que cette affaire complexe, - qui est fréquemment déformée par une propagande anti-catholique- constituait une exception manifeste. Si les critiques de l'Eglise la ressortent constamment ; il y a une raison : c'est le seul et unique exemple qu'ils ont trouvé. Ainsi, en entendant parler de la "science" et de "l'Eglise",  nous devrions penser à Copernic, Secchi, Mendel et Lemaitre. Ils sont représentatifs. Pas le procès de Galilée.

Zenit - Y a-t-il un aspect du livre qui vous a paru intéressant ?

Père Wauck - Oui. Il y a une scène du roman dans laquelle le héros, le professeur Langdon de l'Université de Harvard, se retrouve soudainement devant la basilique Saint-Pierre, et les pensées qui affluent alors dans son esprit - dans le roman, il est la voix de l'autorité scientifique - résonnent comme une réclame pour le catholicisme romain. On se croirait presque en train de lire le Catéchisme de l'Eglise catholique, et non pas Dan Brown ! Voici le passage : « Pierre est le roc. La foi de Pierre en Dieu était si solide que Jésus appela Pierre 'le roc' - le disciple inébranlable sur les épaules duquel Jésus allait bâtir son Eglise. En ce lieu, songea Langdon - sur la Colline du Vatican - Pierre avait été crucifié et enterré. Les premiers chrétiens érigèrent un petit sanctuaire sur sa tombe. Au fur et à mesure de l'expansion de la Chrétienté, le sanctuaire s'agrandit, couche par couche, jusqu'à devenir cette basilique colossale. La foi catholique tout entière avait été construite, presque littéralement, au-dessus de Saint-Pierre. Le roc ». (Anges et Démons, Chapitre 118)

Cela ne fait pas un panneau d'affichage publicitaire géant à Times Square. Mais ce n'est déjà pas si mal.

Zenit - Ne pensez-vous pas qu'avec cet entretien nous sommes entrain de faire une publicité gratuite au film  ?


Père Wauck - Vous voulez dire : qui fait de la publicité à qui ?  Bonne question. La publicité se fait probablement dans les deux sens ; mais compte tenu du temps consacré, de l'énergie et des millions de dollars dépensés pour la réalisation et la promotion de ce film, je dirais que nous avons la meilleure part ! Peut-être Dieu se plaît-il à se servir de Hollywood pour attirer l'attention de quelques-uns sur les richesses de la foi et la culture catholiques.

Ceci étant, j'ajouterais que je n'ai pas l'intention de dépenser du temps et de l'argent pour aller voir ce film. Les critiques qui ont été faites du film Da Vinci Code - réalisé par la même équipe - ont été suffisamment virulentes pour nous dissuader d'aller le voir.

mercredi, 20 mai 2009

Pope2you: pour les jeunes

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site http://pope2you.net

Une nouveauté technologique et médiatique pour les jeunes présentée par Stéphane Lemessin , prêtre-étudiant en communication à Rome.


CITE DU VATICAN, 20 MAI 2009 (VIS). - Après la catéchèse, Benoît XVI a lancé un appel à l'occasion de la Journée mondiale de la communications (24 mai), rappelant que son message "invite les usagers des nouvelles technologies, les jeunes avant tout, à en faire un usage positif, à profiter de leur puissance pour tisser des liens d'amitié et de solidarité en faveur d'un monde meilleur... Ces technologies ont produit des changements radicaux dans la diffusion des informations et dans le domaine des échanges. Je voudrais encourager les usagers de la communication électronique à développer le respect et un dialogue sérieux, afin de fleurissent la vérité, l'harmonie et la compréhension". Le Pape a encouragé les jeunes à "témoigner de la foi dans le monde digital et d'en faire usage pour répandre la Bonne Nouvelle de l'amour infini de Dieu pour tout homme, quel que soit le moyen dans une société de plus en plus technologique".

L’Eglise lance un réseau social: un pas décisif

ROME, Mercredi 20 mai 2009 (ZENIT.org)
- Le Conseil pour les communications sociales mettra en ligne un nouveau site Internet, le 21 mai. Destiné aux jeunes, www.pope2you.net a été préparé en vue de la 43e Journée mondiale des communications sociales qui sera célébrée le 24 mai prochain.

« Nous voulions que ce soit un site adressé aux jeunes et vous le voyez immédiatement dans le graphisme », a expliqué le 19 mai sur Radio Vatican, le président du Conseil pontifical pour les communications sociales, Mgr Claudio Maria Celli. « Je crois que c'est la première tentative valable d'un site qui s'adresse aux jeunes et cherche à avoir avec les jeunes un dialogue riche, agréable, ouvert, cordial ».

Rappelant le thème de la Journée des communications sociales de cette année, « Nouvelles technologies, nouvelles relations », Mgr Celli a souligné combien « le pape nous invite à promouvoir une culture de dialogue, de respect, d'amitié. Nous avons donc souhaité que ce site soit tout cela, et nous voulions qu'il soit un site capable de dialoguer, capable de proposer et, ainsi, d'être proche de la culture des jeunes de cette ‘génération numérique' ».

Avec ce projet, l'Eglise catholique a décidé d'habiter quatre nouveaux mondes numériques : Facebook, iphone, youtube, wikipedia. Et c'est précisément dans cette conscience évangélique et dans le courage de s'impliquer dans le ‘monde' des réseaux sociaux, en le transformant en un monde d'amitié et de dialogue véritable, que s'insère le projet Pope2You.

Le site sera proposé en 5 langues, italien, anglais, espagnol, français et allemand. Il permettra aux jeunes d'entrer en contact avec Benoît XVI, notamment à travers ses interventions, et de s'informer sur les dernières nouvelles du monde catholique.

Les utilisateurs pourront aussi accéder à partir de ce site au réseau Facebook, à travers une application qui leur permettra d'envoyer à leurs amis des cartes postales virtuelles contenant des paroles du pape ou encore le message de la Journée mondiale des communications.

Le projet permettra aux jeunes et aux moins jeunes de suivre les dernières nouvelles du monde catholique, notamment celles liées à l'activité pastorale de Benoît XVI à travers le canal You Tube et une nouvelle application créée à cette fin par l'agence h2onews à télécharger sur la plate-forme iPhone et iPod touch (et probablement bientôt disponible également sur d'autres supports mobiles).
Enfin, et non le moindre, grâce à la collaboration avec le Bureau des communications sociales de la Conférence épiscopale italienne, un support utile style WIKI est mis à disposition pour la lecture et l'utilisation pastorale du Message de Benoît XVI.
Dans son message pour la Journée Mondiale des Communications Sociales, rendu public le 23 janvier dernier, Benoît XVI avait invité les jeunes de la « génération dite ‘numérique' »  à prendre conscience de leur « devoir » d'évangéliser « ce ‘continent numérique' ».

Tout en saluant le « concept d'amitié » qui a « joui d'une nouvelle relance dans le vocabulaire des réseaux sociaux numériques », il avait également invité les jeunes à « être attentif à ne pas banaliser le concept et l'expérience de l'amitié ».

Benoît XVI: Bilan du pèlerinage en Terre Sainte

CITE DU VATICAN, 20 MAI 2009 (VIS)

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20 000 personnes à l'audience

A l'audience générale tenue Place-St.Pierre, Benoît XVI a fait devant 20.000 personnes le récit de son long voyage en Terre Sainte (8 - 15 mai), un "pèlerinage aux sources de la foi et une visite pastorale à l'Eglise de la région.... Le Mémorial de Moïse du Mont Nébo (Jordanie) parle de notre condition de pèlerin entre un déjà et un pas encore, de la promesse que Dieu fait de nous soutenir sur le chemin d'un accomplissement qui nous dépasse, et qui dépasse ce monde. L'Eglise aussi vit cette promesse eschatologique". Puis le Pape a rappelé la bénédiction des pierres de fondation de deux églises à Béthanie, "un signe de l'ouverture et du respect de la liberté religieuse en Jordanie. Cet attention à la tradition chrétienne est appréciée... Il est important que musulmans et chrétiens vivent dans le respect et la connaissance mutuelle, ce qui grâce à Dieu et à l'engagement des gouvernants du pays est possible en Jordanie. J'ai également beaucoup prié à Béthanie comme ailleurs pour tous les chrétiens qui sont en difficulté en Irak. Il y a en Jordanie une importante communauté chrétienne, dont les rangs ont été renforcés par les réfugiés palestiniens et irakiens. Sa présence est bien vue dans la société, notamment pour son action éducative et sanitaire, son attention aux personnes quel que soit la foi ou l'appartenance". Puis il a dit que la bénédiction de la première pierre de l'Université de Madaba (Patriarcat latin)"est un signe de l'engagement culturel de l'Eglise. J'ai été heureux de donner vie à cette future institution qui manifestera de manière tangible la volonté de l'Eglise catholique d'aider pratiquement à la recherche de la vérité et du bien, en offrant un lieu ouvert et de qualité à tous ceux qui voudront s'engager dans ce dialogue fécond entre les civilisations".

Pèlerin de la foi

Ensuite le Saint-Père a évoqué son arrivée en Israël, "où je me suis présenté comme pèlerin de foi sur la terre qui vit naître, mourir et ressusciter Jésus. Un pèlerin venu implorer Dieu pour que là où il s'est incarné les hommes, ses fils, vivent en frères... Sur cette terre bénie de Dieu, il semblerait impossible de rompre la spirale de la violence. Mais à Dieu rien n'est impossible ni à qui met en lui sa confiance! La foi dans le Dieu unique, juste et miséricordieux, héritage sacré de ces peuples, doit faire triompher respect, réconciliation et collaboration", un voeu exprimé lors des rencontres avec le Grand Mufti de Jérusalem , le Grand Rabbinat d'Israël, les organisations du dialogue inter-religieux et les responsables religieux de Galilée. Jérusalem, a poursuivi Benoît XVI, "est au croisement des trois grandes traditions monothéistes et son nom même, cité de la paix, dit le plan divin sur le monde, qui est de faire de l'humanité une seule famille... De ceci doivent témoigner juifs, chrétiens et musulmans en concrétisant leur prière. C'est ce que j'ai tenu à apporter en me rendant au Mur occidental et au Dôme du Rocher, les lieux sacrés du judaïsme et de l'islam". Puis il a expliqué sa visite au Mémorial de Yad Vashem consacré aux victimes de la Shoah: "Toute personne est sacrée et son nom gravé au coeur de l'Eternel. L'épouvantable tragédie de l'Holocauste ne devra jamais être oubliée. Au contraire, il devra rester dans la mémoire humaine comme avertissement universel et rappel de la sacralité de la vie humaine".

Les chrétiens de Gaza

Le séjour papal avait aussi pour but "la rencontre des communautés catholiques de Terre Sainte, accomplie notamment à Jérusalem, Bethléem et Nazareth". Au Cénacle, il a été possible de "méditer sur notre vocation à être une chose seule, à former un seul corps et un seul esprit, à transformer le monde par la puissance de l'amour". Mais les moments culminants de la communion avec les catholiques furent les messes, au Josaphat de Jérusalem, où le Saint-Père parla de la Résurrection "comme force d'espérance pour cette ville et le monde entier", à Bethléem (Territoires Palestiniens) "à laquelle ont participé des fidèles venant de Gaza", qu'il a eu la joie de pouvoir rencontrer et réconforter. "Bethléem résonne d'un chant céleste de paix pour les hommes. Elle est aussi le symbole de ce qui nous sépare de cette promesse. "La précarité, l'isolement, les incertitudes et la pauvreté poussent tant de chrétiens à s'expatrier. Soutenue par sa foi l'Eglise poursuit sa route et manifeste son amour en servant les frères, comme le montre le Caritas Baby Hospital de Bethléem...ou l'action humanitaire dans les camps de réfugiés". Dans celui de Aida, Benoît XVI a pu montrer sa solidarité et celle de toute l'Eglise aux familles, les "invitant à rechercher la paix dans la non violence, à l'exemple de François d'Assise". A Nazareth, lors de sa dernière messe, il a clôturé l'Année de la famille, priant pour qu'elles ravivent la beauté du mariage et de la famille, avant de rencontrer les pasteurs ordonnés en la Basilique de l'Annonciation, et les pasteurs de Galilée.

Le Saint Sépulcre

Le pèlerinage papal s'est conclu par la visite du Saint Sépulcre et deux rencontres oecuméniques, au Patriarcat orthodoxe et au Patriarcat arménien: "Tout mon voyage s'est déroulé sous le signe de la Résurrection, malgré les malheurs qui ont marqué les lieux saints au long des siècles, malgré guerres et destructions. Malgré aussi les conflits entre chrétiens, l'Eglise y poursuit sa mission, soutenue par l'esprit du Ressuscité. Elle est en marche vers l'unité pleine afin que le monde croie en l'amour de Dieu et connaisse sa paix".

Jordanie: un islam modéré est possible

moschea20.jpgL'Eglise catholique a trouvé dans le Prince Ghazi Bin Muhammad Bin Talal un élégant et raffiné interlocuteur, de haut rang, pour le dialogue avec l'islam. Le Prince, 42 ans, cousin du roi Abdallah et 41ème descendant du prophète, a étudié à Princeton et Harvard. Il est également professeur de philosphie islamique et marié avec une princesse, père de trois enfants.

Son discours de bienvenue lors de l'accueil de Benoît XVI fut remarqué: commencant par le latin "pax vobis" (la paix soit avec vous), il a cité deux fois la Genèse, sans oublier le prophète Saint Jean Baptiste ou l'Apôtre Saint Jean. Le Prince fut l'inspirateur de la lettre des 138 musulmans aux mondes chrétiens après Ratisbonne auteur du document qui recherchait des paroles communes entre chrétiens et musulmans. Il est autant haï des fondamentalistes qu'aimé par les modérés. Il a résumé avec une parfaite clarté les propos du Pape, que cela soit Ratisbonne, le Motu Proprio ou son ardente recherche de la vérité et fidélité à sa conscience.

Ces propos courtois mettent davantage en lumière les intentions occidentales, malveillantes et orientées, afin de troubler le message pur et limpide de l'Eglise. La visite de Benoît XVI en Jordanie aura déjà permis cette clarification. Une famille royale de bonne volonté pour tous ceux qui cherchent la vérité. Chapeau!

giordania30.jpgQuant à la reine Rania de Jordanie, 38 ans, d'origine palestinienne, elle confirme être dans le vent avec la technologie.  Usant de Twitter pour parler de la visite du Pape, elle s'est particulièrement illustrée par l'usage de Youtube l'an dernier, remportant un prix "Youtube Visionary Award", pour sa campagne Internet pour lever les préjudices sur le monde arabo-musulman.

 

Cet islam là ne fait pas peur et n'offre pas de menace pour l'Europe.

mardi, 19 mai 2009

Pardon: jamais assez ?

6a00d83451ed6e69e201157081ec06970b-320wi.jpgAprès les propos de Benoît XVI au Yad Vashem, le Copiste cite les réactions négatives de quelques journaux israëliens.

 

Pour le professeur Contreras, doyen de la faculté de communication de la Sainte Croix à Rome, nous ne devons pas oublier que lorsque Jean-Paul II fit son fameux "mea culpa" pour les péchés des fils et des enfants de l'Eglise commis contre les Juifs à travers l'histoire, il y avait aussi des représentants juifs qui disaient: "trop tard et trop peu". L'histoire se répète, bien que s'ajoute la légende de Joseph Ratzinger allemand, donc nazi. Heureusement cette technique de calomnie n'est pas la seule voix,  ni la plus qualifiée.

E.Frankl:"un psychologue dans les camps de concentration

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Un psychologue dans le "Lager", de Viktor E. Frankl (Ed. Ares) - livre en italien.

"Qui a un pourquoi vivre peut supporter presque tous les comment vivre" F.Nietzche


J'ai lu avec passion et émotion ce livre, à Rome, la citée éternelle, connue pour l'art et pour le Pape.


images-3.jpgLe 24 janvier 2009, Benoît XVI levait l'excommunication de 4 évêques lefebvristes. Un d'eux avait donné en début novembre 2008 une interview sur les camps de concentration (Lager en italien), sur Auschwitz, déclaration trop forte qui ont fait le tour du monde, provoquant une énorme crise de communication.

Bien qu'ayant vu Auschwitz, "étudié" cette horreur nazie, après la lecture du livre de E.Frankl, les déclarations de Williamson m'ont semblé encore plus scandaleuses, proprement une folie. Frankl, un psychologue qui a survécu aux camps affirme: "sur la terre, existent seulement deux races d'hommes, et seulement ces deux: la race des hommes "de bien" et celle "des moins bien,  des peu bons". Ces deux races sont présentes partout, elles pénètrent et se faufilent dans tous les groupes" (p.144). Lorsque l'on touche à la tragédie de la souffrance, de la guerre, de la mort, des choses impensables, les gens réagissent heureusement avec force: viennent alors ces images de gas, des crématoires et des cadavres. L'oeuvre de Frankl a fait le tour du monde également, en plusieurs langues et se lit aussi avec beaucoup d'émotions. Elle explique réellement, avec une recherche philosophique, comment il a réussi à traverser cette épreuve, cette tragédie.

Dans son livre écrit en 1946, Frankl raconte sa vie "ordinaire" durant 3 ans dans un camp, faite de faim, de manque de sommeil, de travail exténuant, de fatigue, de contacts quotidiens avec la mort et les cadavres, de la brutalité et de la violence, de manque d'hygiène et de la réduction à n'être réduit qu'à un numéro (No 119.104), de la négation même de son humanité. Il décrit aussi les petites astuces, comment la saveur de l'art ou la recherche du  beau, l'ont aidé à vivre. Il conte comment goûter les petites joies d'un moment furtif: le soleil qui colore le ciel de rouge ou de gris.

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Pour revenir à Rome, l'oeuvre de Michel Ange et son jugement dernier est proprement une oeuvre d'art, une beauté qui fait comprendre et aide à vivre l'épreuve de la vie.

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J'ai été frappé par l'expérience de Frankl qui décrit son entrée dans le camp, avec cette confrontation face à face avec un soldat SS. Ce dernier était debout, la main droite levée avec l'index qui faisait un petit geste très ténu: "maintenant à droite, maintenant à gauche". Ce petit geste, fait avec l'index de la main, signifiait: être ou ne pas être.

images-1.jpgCe signe de la main, du doigt, est aussi au plafond de la chapelle sistine avec la création de l'homme, crée à la ressemblance de Dieu. L'homme semble dépeint comme une authentique oeuvre d'art, appelé à être, à exister, avec l'index même de Dieu. L'homme est nu, crée de rien, "ex nihilo". Frankl a experimenté cette nudité, mais dans un sens totalement inversé et pervertie. L'homme peut se mettre diaboliquement à la place de Dieu et décider de la vie d'un autre, cherchant alors à le réduire au néant. Frankl, par la folie de quelques hommes, fut réduit à rien.

La thèse centrale du livre consiste à expliquer comment toutes tentatives de résoudre intérieurement le drame des  hommes enfermés dans un camp présuppose qu'ils réussissent à s'orienter vers un futur, afin de tout affronter avec courage. Donc malheur à celui qui ne trouve plus un but dans sa vie. C'est justement le non futur qui conduit à la mort; rien de pire que de penser: "désormais je ne peux plus rien espérer dans la vie".  Celui qui ne croit pas au futur est perdu. Face à la souffrance, l'homme doit parvenir et atteindre la conscience d'être, avec ce destin de souffrance, unique au monde. Il dépend donc entièrement de l'individu frappé la manière dont il assume ou oriente son destin de souffrance. Le poète Rilke s'exclame:" que de choses devons-nous encore souffrir". Mais avec une révolution semblable à celle de Copernic, il faut se dire:" combien de choses restent à faire ?", appelant ainsi un travail constructif ou une souffrance créatrice.

Pourquoi ne s'est-il pas suicidé ? pourquoi ne s'est-il pas lancé contre la barrière de barbelés électrisés?


L'oeuvre créatrice de l'amour vers sa femme lui a sauvé la vie. Ce n'était pas le petit commerce des cigarettes, le pain, l'eau, la nourriture... Certes, Frankl explique la prépondérance de la nourriture, des discours obsessionnels sur la nourriture dans les camps (il parle de masturbation de l'estomac). Pour lui, dans quelques pages magnifiques, il décrit combien la contemplation intérieure de l'être aimé fut déterminant (p.74).

images-2.jpgFinalement, Frankl explique les deux signification du mot latin "finis": la fin et la finalité. Pour un croyant, l'existence de l'homme, se déroule entre la création et le jugement. La vie est orientée vers une finalité, un sens, une raison, un "pour quoi" et enfin "un où" final. Frankl ne parle pas de la vie éternelle, mais son livre se termine comme une oeuvre d'art, une poèsie:

"cette expérience de l'homme retourné à la maison, sera couronnée par la magnifique sensation qu'après avoir tant souffert, l'on ne doit plus rien craindre au monde, sauf son Dieu".

 

N.B. E. Frankl a perdu son épouse, entrée enceinte dans le Lager puis contrainte d'avorter. Il l'a su à sa libération. Il s'est remarié par la suite

lundi, 18 mai 2009

L'Osservatore Romano - "Anges et Démons"

Gian Maria Vian, directeur de l'Osservatore Romano (journal du Vatican), a assisté à la projection du film.

 

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L'Observateur Romain

Même si le film a un bon rythme, est bien récité, l'histoire est vraiment impossible, légère et à ne pas prendre trop au sérieux, Il y a des quantités d'erreurs historiques. En fait, une seule chose est exacte: les costumes; les uniformes des gardes suisses sont impéccables ainsi que les vestes des cardinaux. Tout cela confirme la fascination millénaire pour l'Eglise et pour le catholicisme. Le journaliste Vian était assis tout proche de Tom Hanks et s'est montré bien plus ironique que scandalisé. Ce film, avec tant d'erreurs et d'approximations, ne mérite même pas trop de publicité et il est hors de propos de parler de condamnation. Il suffit, non pas d'avoir fait le lycée mais une école intermédiaire valide ,pour démasquer l'imposture complexe et les innombrables stupidités. Tom Hanks reste un brave acteur.

Résumé et traduit de l'italien par le Suisse Romain ( article du Corriere della Sera, 5 mai, Aldo Cazzulo ).

 

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Personne n'est entrée en polémique, alors que Sony l'a cherchée pour promouvoir et créer davantage de publicité. Tom Hanks, en conférence de presse,  a avoué que tout marketing aime l'affrontement.

- essai de polémique: "Le Vatican a interdit de filmer des interviews à place Saint Pierre". C'est pourtant la règle pour tous.

- 250 journalistes, payés par Sony, ont assisté à l'avant première du 4 mai à Rome.

- un budget record pour un tel événement: 4 millions 200 milles euro.

- le film est dorénavant visible dans le monde entier, depuis le 16 mai aux USA (14 mai en Europe). L'Italie diffuse 800 copies.

 

vendredi, 15 mai 2009

Merci aux journalistes

Benoît XVI confie ses premières impressions aux journalistes

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Le dialogue interreligieux, l’œcuménisme et la paix

ROME, Vendredi 15 mai 2009 (ZENIT.org)

Le dialogue interreligieux - exigence interne de la foi -, l'œcuménisme et la paix, voila trois axes de son pèlerinage de paix que Benoît XVI a développés dans l'avion devant les journalistes qui l'ont accompagné dans le Boeing 777 de la compagnie israélienne El Al, pendant le retour de Tel Aviv à Rome, au terme de son pèlerinage en Terre Sainte. Nous publions ci-dessous le texte de la déclaration du pape.

* * *

Chers amis,

Merci de votre travail. J'imagine que ça a été difficile, avec tant de problèmes, de déplacements, etc., et je voudrais vous remercier d'avoir accepté toutes des difficultés pour informer le monde sur ce pèlerinage, pour inviter ainsi les autres aussi au pèlerinage en ces lieux saints.

J'ai déjà fait un bref résumé de ce voyage dans le discours de l'aéroport, je ne voudrais pas ajouter grand chose. Je pourrais évoquer tant, tant de détails : l'émouvante descente au point le plus bas de la terre, au Jourdain, qui est aussi pour nous un symbole de la descente de Dieu, de la descente du Christ dans les endroits les plus profonds de l'existence humaine.

Le Cénacle où le Seigneur nous a donné l'eucharistie, où a eu lieu la Pentecôte, la descente de l'Esprit Saint ; le Saint-Sépulcre, tant d'autres impressions, mais cela ne me semble pas le moment de le faire.

Il y a peut-être trois impressions fondamentales. La première, que j'ai trouvée partout, dans tous les milieux, musulmans, chrétiens, juifs : une volonté décidée au dialogue interreligieux, à la rencontre, à la collaboration entre les religions.

Et il est important que tous voient cela, non seulement comme une action, disons, pour des motifs politiques dans une situation donnée, mais comme un fruit du coeur même de la foi, parce que croire en un Dieu unique qui nous a tous créés, croire en ce Dieu qui a créé l'humanité comme une famille, croire que Dieu est amour, et qui veut que l'amour soit la force dominante dans le monde, implique cette rencontre, cette nécessité de la rencontre, de la collaboration en tant qu'une exigence de la foi même.

Second point : j'ai trouvé aussi un climat œcuménique très encourageant. Nous avons eu tant de rencontres avec le monde orthodoxe dans une grande cordialité ; j'ai pu aussi parler avec un représentant de l'Eglise anglicane et deux représentants luthériens, et l'on voit que précisément ce climat de la Terre Sainte encourage aussi l'œcuménisme.

Troisième point : il y a de grandes difficultés, nous le savons, nous l'avons vu et entendu.  Mais j'ai aussi vu qu'il y a chez tous un profond désir de paix. Les difficultés sont plus visibles et nous ne devons pas nous cacher les difficultés : elles existent et doivent encore être clarifiées. Mais le désir commun de paix, de fraternité n'est pas autant visible, et je crois que nous devons parler de cela aussi, encourager tous dans cette volonté de trouver à ces difficultés des solutions certainement pas faciles.

Je suis venu en pèlerin de la paix. Le pèlerinage est un élément essentiel de nombreuses religions, et justement il en est ainsi de l'islam, du judaïsme et du christianisme. C'est aussi l'image de notre existence, qui est une marche vers Dieu et ainsi également vers la communion de l'humanité.

Je suis venu en pèlerin et j'espère que beaucoup suivront ces traces et qu'ainsi ils encourageront les peuples de cette Terre sainte à l'unité, et deviendront aussi des messagers de paix. Merci.

Benoît XVI quitte la Terre Sainte

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"Monsieur le président,
Monsieur le premier ministre
Excellences, mesdames et messieurs,

Alors que je me prépare à repartir pour Rome, permettez-moi de partager avec vous quelques-unes des puissantes impressions que m’a laissées mon pèlerinage en Terre sainte. J’ai eu des discussions fructueuses avec les autorités civiles d’Israël comme des Territoires palestiniens, et j’ai été le témoin des grands efforts que font les deux gouvernements pour assurer le bien-être des populations. J’ai rencontré les responsables de l’Église catholique en Terre sainte, et je me réjouis de voir comment ils travaillent ensemble au soin du troupeau du Seigneur. J’ai eu aussi l’opportunité de rencontrer les responsables des différentes Églises chrétiennes et communautés ecclésiales, aussi bien que les responsables des autres religions en Terre sainte. Cette terre est vraiment un terrain fertile pour l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, et je prie pour que la riche variété de témoins religieux dans la région trouve son fruit dans une compréhension mutuelle et un respect croissants.

Monsieur le président, vous et moi avons planté un olivier dans votre résidence le jour où je suis arrivé en Israël. L’olivier, comme vous le savez, est une image utilisée par saint Paul pour décrire les très étroites relations entre les chrétiens et les juifs. Paul décrit dans sa lettre aux Romains comment l’Église des gentils est comme un rameau d’olivier sauvage greffé sur l’olivier cultivé qui est le Peuple de l’Alliance. Nous sommes nourris aux mêmes racines spirituelles. Nous nous sommes rejoints comme des frères, des frères qui, à un moment de notre histoire, ont eu une relation tendue, mais qui sont maintenant fermement engagés à bâtir les ponts d’une amitié durable.

La cérémonie au palais présidentiel a été suivie par l’un des moments les plus solennels de mon séjour en Israël, ma visite au Mémorial de l’Holocauste à Yad Vashem, où j’ai rencontré quelques-uns des survivants qui ont souffert des démons de la Shoah. Ces rencontres profondément émouvantes m’ont remis en mémoire ma visite, il a trois ans, au camp de la mort d’Auschwitz où tant de juifs – mères, pères, maris, épouses, frères, sœurs, amis – ont été brutalement exterminés sous un régime sans Dieu qui propageait une idéologie d’antisémitisme et de haine. Cet épouvantable chapitre de l’histoire ne doit jamais être oublié ou nié. Au contraire, ces sombres souvenirs devraient renforcer notre détermination à nous rapprocher toujours plus les uns des autres comme des branches du même olivier, nourries des mêmes racines et unis dans un amour fraternel.

Monsieur le président, je vous remercie de la chaleur de votre hospitalité, que j’ai grandement appréciée, et j’aimerais qu’on se souvienne que je suis venu visiter ce pays en ami des Israéliens, tout comme je suis un ami du peuple palestinien. Les amis aiment passer du temps en compagnie ensemble, et ils sont profondément bouleversés de voir l’autre souffrir. Aucun ami des Israéliens et des Palestiniens ne peut éviter d’être triste de la continuelle tension entre vos deux peuples. Aucun ami ne peut éviter de pleurer à la souffrance et aux pertes en vie humaine que les deux peuples ont endurées durant les dix dernières décennies.
Permettez-moi de lancer cet appel à tous les peuples de cette terre : plus d’effusion de sang ! Plus de combats ! Plus de terrorisme ! Plus de guerre ! Brisons plutôt le cercle vicieux de la violence. Que s’établisse ici une paix durable basée sur la justice, que s’établissent ici une réconciliation et une guérison véritables.
Que soit universellement reconnu le droit de l’État d’Israël à exister et à jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues.
Et que soit de même reconnu que le peuple palestinien a le droit à une patrie souveraine et indépendante, de vivre avec dignité et de se déplacer librement.
Que la solution de deux États devienne une réalité, et ne reste pas un rêve. Et que la paix jaillisse de ces terres, qu’elles soient « lumière des nations », apportant l’espérance à tant d’autres régions affectées par les conflits.

Une de mes plus tristes images au cours de ma visite sur ces terres a été le mur. En le longeant, j’ai prié pour un avenir dans lequel les peuples de la Terre sainte pourront vivre ensemble en paix et en harmonie, sans plus avoir besoin de telles mesures de sécurité et de séparation, mais plutôt dans le respect et la confiance mutuels, et en renonçant à toute forme de violence et d’agression. Monsieur le président, je sais combien il est dur d’atteindre ce but. Je sais quelles sont les difficultés de votre mission et celles de l’Autorité palestinienne. Mais je vous assure que mes prières et que les prières des catholiques à travers le monde sont avec vous quand vous persévérez dans vos efforts pour bâtir une paix juste et durable dans cette région.

Il me reste maintenant à exprimer, du fond du cœur, mes remerciements à tous ceux qui ont contribué de tant de façons à ma visite. Je suis profondément reconnaissant au Gouvernement, aux organisateurs, aux bénévoles, aux médias, à tous ceux qui ont procuré l’hospitalité à moi et à ceux qui m’accompagnaient. Soyez assurés que je me souviendrais de vous avec affection dans mes prières. À tous, je dis : merci, et que la paix soit avec vous. Shalom !"

Terre Sainte 2009: Voyage historique

Le quotidien Haaretz

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"Les palestiniens ont gagné grâce au soutien du Pape ouvertement pour une solution de deux Etats et sa condamnation de la barrière de séparation".

Haaretz, quotidien 15.05.2009

Note:

- Shimon Peres pense que ce voyage concerne l'histoire plus que la presse.

- Le Pape a demandé de tout faire pour renoncer à la tentation de la violence et du terrorisme.

Ce voyage fut un succès. Relire calmement tous les discours du Pape et le message de l'Eglise qui laisse une grande semence pour la PAIX.

jeudi, 14 mai 2009

Benoît XVI, un rabbin et un imam

L'antisémistisme, la levée des excommunications, Ratisbonne ... que penser ?
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Une photo vaut mieux que tous les discours

VIVE VATICAN II

Alors que l'on craignait pour la sécurité en ce jour qui commémore la fondation de l'Etat d'Israël....

le Pape chante pour la paix tenant la main d'un rabbin et d'un imam à Nazareth


'Shalom, Salam, Peace'

Cet événement non programmé est advenu à la conclusion d'une rencontre interreligieuse. Après les interventions officielles, un rabbin a proposé depuis le podium de prier ensemble pour la PAIX. Le religieux juif a ensuite psalmodié un champ de la paix valide pour toutes les religions monothéistes. Puis, tous se sont levés et le Saint Père a pris les mains de ces deux voisins, dont le rabbin David Rosen. A la fin du chant, les leaders religieux ont levé leurs bras au ciel.

Le Rabbin Rosen: un tout grand homme

Source: Libération du 12 mai 2009

Membre de la délégation du grand rabbinat d’Israël pour le dialogue avec le Vatican, le rabbin David Rosen a participé aux négociations sur l’établissement de relations diplomatiques entre l’Etat hébreu et le Saint Siège en 1993.

Qu’attendez-vous de la visite de Benoît XVI ?

Après les gestes historiques de Jean Paul II en 2000, Benoît XVI ne peut que marcher sur ses traces. Son programme est d’ailleurs pratiquement identique à celui de son prédécesseur. Il ne pourra que refaire les gestes déjà accomplis par Jean Paul II - au mur des Lamentations et à Yad Vashem notamment. Mais c’est comme un premier baiser : la deuxième fois, ce n’est jamais aussi bien. Reste que sa visite est un énorme événement médiatique dont le pouvoir est dans les images, pas dans les mots. Je serai agréablement surpris si une quelconque nouveauté émerge de ce qu’il dira. Sa présence devra suffire. Comme dit Woody Allen, être là, c’est déjà 90 % du succès. Le plus important, c’est le simple fait qu’il vient.

L’affaire Williamson ne jette-t-elle pas une ombre sur cette visite ?

Cette affaire est un énorme fiasco de communication du Vatican. Benoît XVI s’en est excusé, et il a dit clairement qu’il n’y avait jamais eu d’accord pour réintégrer Williamson et aucun des héritiers de monseigneur Lefebvre. La levée de l’excommunication revient à enlever un verrou de la porte, pas à ouvrir la porte. Mgr Lefebvre a été excommunié pour avoir ordonné des évêques, ce qui est le privilège du pape. L’excommunication a été levée quand ses héritiers ont dit qu’ils étaient prêts à cesser d’ordonner des évêques. Mais pour les réintégrer dans l’Eglise, le Vatican exige qu’ils rejettent clairement l’antisémitisme et le négationnisme, et qu’ils acceptent explicitement les enseignements de Vatican II. Le Saint Siège n’a pas expliqué cela clairement...

Benoît XVI et préservatif ? aimer l'Afrique

Et "l'affaire du préservatif", que penser ?

Nigeria : Qui critique les paroles du pape n’aime pas l’Afrique


Déclaration des évêques catholiques

ROME, Jeudi 14 mai 2009 (ZENIT.org)

« Ceux qui critiquent les paroles du Pape, en réalité n'aiment pas l'Afrique », font observer les évêques du Nigeria dans une déclaration en anglais parvenue à Zenit, grâce à Fr Ralph Madu, directeur des communications sociales du secrétariat catholique du Nigeria.

Les évêques craignent que l'usage inconsidéré du préservatif suscite l'intempérance sexuelle des jeunes et par conséquent accroisse le problème du sida au lieu de le résoudre.

Après les réactions de différents épiscopats, mais aussi de fidèles laïcs, comme ces jeunes de Cameroun dont nous avons publié la Lettre ouverte le 6 mai dernier, les évêques du Nigeria interviennent à leur tour pour exprimer leur proximité avec Benoît XVI après la polémique suscitée lors de son départ pour le Cameroun le 17 mars dernier sur l'usage du préservatif et la lutte contre le sida.

La Conférence épiscopale du Nigeria dénonce « la campagne de presse sans précédent lancée contre la réaffirmation très réaliste de la position morale de l'Église catholique » pour la lutte contre le sida.

« Beaucoup de ceux qui se sont unis aux polémiques sur les déclarations du Saint Père ne réussissent pas à accepter que le vrai problème dans la diffusion du sida en Afrique n'est pas celui du prophylactique, mais celui du comportement et du mode de vie. C'est cela qui est au centre des paroles du Pape », font observer les évêques.

Dans les paroles du pape, les évêques nigérians discernent « son amour pour le peuple et pour le continent africain » qui ne peut « ni se compromettre ni se fourvoyer dans des intérêts » en « opposition avec ceux de l'Église ».

Au contraire, diagnostiquent les évêques nigérians, « ceux qui n'ont pas rien vu de bon dans ce que le Pape a dit peuvent être considérés comme des ennemis de l'Afrique, qu'ils considèrent apparemment comme un continent cobaye » et « ils ne se préoccupent pas de ce qui pourra arriver au continent et à sa population ».

On se souvient peut-être qu'au Nigeria précisément des multinationales ont été condamnées pour avoir expérimenté de nouveaux produits pharmaceutiques sans suivre les protocoles obligatoires.

Or, soulignent les évêques, l'Afrique a besoin de « compassion » devant la dévastation apportée sur le continent par le sida, assombrissant l'avenir des jeunes.

Le monde scientifique lui-même affirme que le préservatif n'est pas pleinement efficace contre le sida, font remarquer les évêques.

C'est pourquoi, à la suite de Benoît XVI, ils relèvent le danger de cette distribution sans éducation : « Sa distribution risque plutôt de contribuer à accroître l'intempérance sexuelle des jeunes ».

Nazareth et la Famille

CARACTERE SACRE DE LA FAMILLE

CITE DU VATICAN, 14 MAI 2009 (VIS).

nazaret22.jpgCe matin, le Saint-Père s'est rendu en hélicoptère à Nazareth, ville de l'Annonciation et de la Sainte Famille, à une centaine de km de Jérusalem. Il y a rejoint le Mont du Précipice pour célébrer la messe de clôture de l'Année de la famille, organisée par l'Eglise catholique en Terre Sainte. Accueilli par les Maires de Nazareth et de Illit, par le Vicaire patriarcal latin pour Israël, Mgr.Giacinto-Boulos Marcuzzo, et par Mgr.Paul Nabil Sayyah, Evêque maronite de Haifa et de Terre Sainte, il a salué les fidèles rassemblés dans un amphithéâtre à proximité d'une forêt et dédié à Jean XXIII. Après le salut de Mgr.Elias Chacour, Evêque melchite de Galilée, il a présidé la messe, à laquelle assistait le Président de l'Etat d'Israël, M.Shimon Peres.

A l'homélie, le Saint-Père a dit que devant Marie, Joseph et Jésus, nous sommes portés à considérer le caractère sacré de la famille qui "selon le plan de Dieu, est fondée sur la fidélité d'un homme et d'une femme unis pour toute la vie dans l'alliance du mariage et ouverts au don divin de la vie. Les hommes et les femmes de notre temps ont un tel besoin de redécouvrir et de faire leur cette vérité fondamentale, qui est à la base de la société! Et combien est important le témoignage de couples mariés pour la formation de consciences droites et l'édification d'une civilisation de l'amour! Chacun dans la famille, du plus petit des enfants ou du parent le plus âgé, est apprécié pour lui-même... On perçoit quelque chose du rôle essentiel de la famille comme première pierre d'une société accueillante et bien organisée. Et nous pouvons prendre aussi la mesure, à l'intérieur d'une communauté plus large, des devoirs de l'Etat en vue de soutenir la famille et ses droits propres, afin aussi de faire en sorte que toutes les familles puissent vivre et s'épanouir dans des conditions dignes".

Dans cette ville de l'Annonciation, on pense naturellement à Marie, la "pleine de grâce", a ajouté le Pape qui a souligné que "Nazareth nous remet en mémoire le besoin que nous avons de reconnaître et de respecter ces dons de Dieu que sont la dignité et le rôle propre des femmes ainsi que leurs charismes et talents particuliers. Que ce soit comme mères de famille, ou bien par leur présence au travail ou dans les institutions de la société ou encore à travers une vocation particulière à suivre le Seigneur par les conseils évangéliques de chasteté, pauvreté et obéissance, les femmes ont un rôle indispensable pour créer cette 'écologie humaine' dont notre monde et cette terre ont un si grand besoin: c'est un environnement où les enfants apprennent à aimer et à accueillir les autres, à être honnêtes et respectueux envers tous, à pratiquer les vertus de miséricorde et de pardon". A travers l'exemple "fort et paternel" de Joseph, Jésus a appris "les vertus d'une piété vigoureuse, la fidélité à la parole donnée, la droiture et le dur labeur. Dans le charpentier de Nazareth, il découvrait comment l'autorité placée au service de l'amour est infiniment plus féconde que le pouvoir qui cherche à dominer. Notre monde a tant besoin d'être guidé par l'exemple, la force paisible d'hommes comme Joseph!".

Benoît XVI a ensuite invités les enfants à aider leurs parents à "découvrir plus pleinement l'amour qui donne à nos vies leur sens le plus profond" et leur a rappelé que "dans la sainte Famille de Nazareth, c'était Jésus qui enseignait à Marie et à Joseph quelque chose de la grandeur de l'amour de Dieu". Puis il a demandé à tous de renouveler leur engagement à être "ferment de respect et d'amour dans le monde qui nous entoure. Ce mont du précipice nous rappelle...que le message du Seigneur était parfois source de contradiction et de conflit pour ses auditeurs. Et ces dernières années, Nazareth a malheureusement connu des tensions, dont le monde entier a eu l'écho, et qui ont entamé les relations entre les communautés chrétiennes et musulmanes. J'invite les personnes de bonne volonté de ces deux communautés à remédier aux dommages qui ont été causés et, dans la fidélité à notre foi commune au Dieu unique, Père de la famille humaine, je leur demande de travailler à construire des ponts et de trouver les moyens de vivre paisiblement ensemble. Que chacun rejette le pouvoir destructeur de la haine et des préjugés, qui porte la mort dans l'âme des personnes avant de tuer les corps!". Benoît XVI a conclu en remerciant ceux qui "s'efforcent...d'éduquer les nouvelles générations sur les chemins de la paix. Je remercie de manière particulière -a-t-il ajouté- les efforts des Eglises locales qui, notamment à travers leurs écoles et leurs institutions de charité, cherchent à briser les murs et à offrir un terrain favorable pour les rencontres, le dialogue, la réconciliation et la solidarité". Il a enfin encouragé les éducateurs à "témoigner avec persévérance de l'Evangile, à garder confiance dans le triomphe de la bonté et de la vérité, et à croire que Dieu donnera la croissance à toute initiative qui tend à l'extension du Royaume de sainteté, de solidarité, de justice et de paix".

A la fin de la messe, le Pape a béni les premières pierres du Centre international de la Famille, du Parc mémorial Jean-Paul II et de l'Université Benoît XVI. Il s'est ensuite rendu au couvent franciscain de Nazareth où il a déjeuner avec les évêques locaux et la communauté. A la fin du repas, il a rencontré en privé, dans une salle du couvent, le premier Ministre israélien, M.Beniamin Netanyahu, puis a rejoint le sanctuaire de l'Annonciation de Nazareth.

Benoît XVI à Nazareth: quelques clefs de lectures

- Plus de 1000 journalistes suivent le pèlerinage du Pape en Terre Sainte.

- Le programme de Benoît XVI ( 82 ans ) est plus chargé que celui de Jean Paul II ( 80 ans en l'an 2000 ). Même les journalistes commencent à sentir la fatigue après plus de 22 discours du Pape.

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- La papamobile, de marque Mercedes et d'un prix de 400 000 euros, est dôtée de vitres anti-bombes et anti-projectiles fabriquées en Suisse.

- Plus de 5000 personnes étaient présentes hier à Bethléem et plus de 50 000 à la messe de Nazareth.

- Les arabes ne sont pas tous musulmans. Les arabes sont sur ces terres avant le christianisme, donc avant l'islam. A noter la présence de Shimon Peres, président d'Israël.

- Saint François d'Assise se rendit en pèlerin en Terre Sainte, comme un vrai prophète du dialogue interreligieux. Les franciscains sont plus de 300 et gèrent 30 sanctuaires.

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- Le Pape a béni la première pierre d'un centre pour la famille. Dans le village de la Sainte Famille, de Marie, Joseph et Jésus, la famille est bien l'avenir de la Terre Sainte et du monde.

- D' autres premières pierres furent bénites, notamment en Jordanie ou encore à Nazareth pour une Université au nom de Benoît XVI.

- La pierre du Tombeau du Christ est désormais levée et le Pape est la pierre sur laquelle le Christ édifie son Eglise. Ces gestes de bénédictions de premières pierres démontrent avec force que les pierre ne servent ni à tuer, ni à ériger des murs de séparation, mais bien à construire le futur.

- La pierre roulée du tombeau est l'unique espérance pour toutes les vies qui semblent sans issues, fermées, sans espoirs et sans avenirs.

- Certains journalistes israëliens sont déçus du discours du Pape au Yad Vashem. Ils voulaient une demande de pardon de la part du Pape allemand. Or, ce pèlerinage est celui de la Paix et de la Réconciliation. Aussi, le pèlerinage de Jean Paul II fut bien la démarche de purification de la mémoire propre au Jubilée de l'an 2000, donc de la repentance et du pardon au nom de toute l'Eglise.

 

mercredi, 13 mai 2009

Le Pape dit "Au Revoir à la Palestine"

betlemme64.jpg"Près du Camp et surplombant une partie de Bethléem, j’ai vu également le mur qui fait intrusion dans vos territoires, séparant des voisins et divisant des familles. Bien que les murs peuvent être facilement construits, nous savons que ils ne subsistent pas toujours. Ils peuvent être abattus. Il est d’abord nécessaire d’ôter les murs construits autour de nos cœurs, les barrières érigées contre nos voisins. C’est pourquoi, dans ce mot de congé, je désire relancer un appel à l’ouverture et à la générosité d’esprit pour mettre fin à l’intolérance et à l’exclusion. Peu importe combien un conflit peut paraître insoluble et profondément ancré, il y a toujours des raisons d’espérer qu’il puisse être résolu, et que les efforts patients et persévérants de ceux qui travaillent pour la paix et la réconciliation, porteront des fruits en fin de compte. Mon souhait sincère pour vous, peuple de Palestine, est que cela arrivera bientôt pour vous permettre de jouir de la paix, de la liberté et de la stabilité dont vous avez été privés depuis si longtemps. Soyez assurés que je vais continuer à utiliser toutes les opportunités pour encourager ceux qui sont engagés dans les négociations de paix à travailler ensemble pour une solution juste qui respecte les aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens."

Le point avec KTO

Vous avez dit un Pape froid et distant ?

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A Bethléem avec les palestiniens

Pas que la politique

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Discours du Pape au camp de réfugiés palestiniens

Caritas Baby Hospital et la Suisse

BASILIQUE DE LA NATIVITE ET HOPITAL PEDIATRIQUE

CITE DU VATICAN, 13 MAI 2009 (VIS).

A 15 h 15' le Pape a commencé sa visite de la Basilique et de la Grotte de la Nativité. Depuis le Statu Quo ottoman de 1862, réglant la vie religieuse du St.Sépulcre et de Bethléem, la propriété et l'administration du complexe cultuel sont partagées entre catholiques latins (ordre franciscain), grecs orthodoxes et arméniens orthodoxes. Les grecs possèdent l'église, sauf le transept nord qui revient aux arméniens. La Grotte, relevant des franciscains, est divisée entre le secteur de l'autel de la Nativité (propriété des grecs) et celui de l'autel de la Crèche, situé dans la Grotte des rois Mages (propriété des latins). L'église bâtie au flanc de la basilique par les franciscains, dédiée à sainte Catherine, sert au culte catholique. Les deux accès à la Grotte se trouvent de part et d'autre du sanctuaire grec de la Basilique de la Nativité. Il s'agit d'un espace rectangulaire de 12 m sur 3. Les portes de bronze et marbre datent des Croisades. Sous l'autel de la Nativité, dominé par l'abside, se trouve une dalle de marbre ornée d'une grande étoile d'argent avec l'inscription: "Hic de Virgine Maria Iesus Christus natus est" (ici naquit Jésus de la Vierge Marie). A droite du maître autel se trouve la Grotte des Mages, réservée au culte catholique.

Après la visite des sanctuaires, Benoît XVI a gagné le Caritas Baby Hospital, fondé en 1952, par le prêtre suisse Ernst Schnydrig, et géré depuis par son association, la Kinderhilfe Bethleem, et financé par les Conférences épiscopales suisse et allemande. Ayant salué le personnel médical et les franciscaines italiennes, il s'est rendu à la chapelle et à la maternité. Puis il s'est adressé aux jeunes patients et à leurs familles: "Je veux simplement vous dire  que le Pape est avec vous Aujourd'hui, il l'est en personne, mais il accompagne chacun de vous spirituellement, et chaque jour, dans ses pensées et dans ses prières, demandant à Dieu de veiller sur vous" Le Saint-Père a ensuite rappelé que le fondateur de cet hôpital pédiatrique le décrivait comme "un des plus petits ponts construits pour la paix. Passé de 40 à 80 lits, et répondant d'année en années aux besoins de milliers d'enfants, ce pont n'est plus aujourd'hui si petit! Il rassemble des personnes de différentes origines, langues et religions, au nom du Règne de Dieu, de son royaume de paix. Je vous encourage chaleureusement à persévérer dans votre mission, faisant preuve de charité à l'égard de tous les malades, des pauvres et des faibles". En cette fête de Notre-Dame de Fatima le Pape a invoqué l'intercession de Marie pour que "l'amour triomphe de la haine, la solidarité de la division, et la paix de toute forme de violence... Nous demandons à votre Fils Jésus de bénir ces enfants et tous les enfants du monde qui souffrent".

Benoît XVI avec les palestiniens

Je suis très impressioné par toutes les rencontres et les lieux visités durant ce pèlerinage. Le Pape est bien l'unique personne au monde à pouvoir saluer autant de personnes, visiter trois mosquées, se rendre au Dôme du Rocher puis au mur des Lamentations, rencontrer les différents gouvernements, parler avec les uns et les autres qui pourtant s'ignorent, être en Isräel puis chez les palestiniens. Tous veulent l'avoir comme ami.  Ce pèlerinage n'est pas celui de la Repentance comme celui de l'an 2000, mais bien centrée sur la Paix et la Réconciliation. Il y a plus que la politique: la prière et la foi.

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CHACUN A SA PLACE EN TERRE SAINTE


CITE DEU VATICAN, 12 MAI 2009 (VIS). Après une brève rencontre avec les consuls généraux de Jérusalem (Belgique, Italie, France, Grèce, Royaume-Uni, Espagne, Etats-Unis, Suède et Turquie), Benoît XVI s'est rendu à 16 h dans la Vallée de Josaphat, qui se trouve en face de la basilique de Gethsémani et du Jardin des oliviers pour y célébrer la messe. Au début de son homélie, il a rappelé les difficultés et les souffrances liées aux conflits de cette terre et les "amères expériences" du déplacement de nombreuses familles. "J'espère -a-t-il dit- que ma venue ici fera comprendre que vous n'êtes pas oubliés, que votre présence persévérante et votre témoignage sont hautement précieux aux yeux de Dieu et importants pour l'avenir de" la région.

"En raison justement des profondes racines que vous avez dans cette terre, de votre culture chrétienne, forte et ancienne, ainsi que de votre confiance inébranlable dans la fidélité de Dieu à ses promesses, vous, chrétiens de Terre Sainte, vous êtes appelés à servir non seulement comme une lumière-témoin de foi pour l'Eglise universelle, mais aussi comme un levain d'harmonie, de sagesse et d'équilibre dans la vie d'une société qui, traditionnellement, a été pluraliste, multi-ethnique et pluri-religieuse et qui continue à l'être". Benoît XVI a souligné que dans cette cité sainte "l'espérance doit toujours se battre contre le désespoir, contre les frustrations et le cynisme, tandis que la paix, qui est don de Dieu et à laquelle il nous appelle, continue à être menacée par l'égoïsme, les conflits, les divisions et par le fardeau des erreurs du passé. C'est pour cela que la communauté chrétienne de cette Cité, où eut lieu la résurrection du Christ et où fut répandu l'Esprit, doit d'autant plus tenir ferme dans l'espérance que donne l'Evangile, s'appuyant sur la promesse de la victoire définitive du Christ sur le péché et la mort, témoignant de la puissance du pardon et rendant visible la nature la plus profonde de l'Eglise qui est d'être signe et sacrement d'une humanité réconciliée, renouvelée et unie dans le Christ, nouvel Adam".

Juifs, musulmans et chrétiens, a-t-il ajouté, considèrent cette ville "comme leur patrie spirituelle. Comme il reste beaucoup à faire pour faire en sorte qu'elle soit véritablement une cité de paix pour tous les peuples, où tous peuvent venir en pèlerinage pour chercher Dieu et écouter sa voix, une voix qui annonce la paix!". Pour que la Cité sainte puisse "vivre en conformité à sa vocation universelle, elle doit être un lieu qui enseigne l'universalité, le respect des autres, le dialogue et la compréhension mutuelle; un lieu où les préjugés, l'ignorance et la peur qui les alimentent, sont mis en échec par l'honnêteté, le bon droit et la recherche de la paix. Il ne devrait pas y avoir place, à l'intérieur de ces murs, pour la violence, l'étroitesse d'esprit, l'oppression et la vengeance. Ceux qui croient en un Dieu miséricordieux, qu'ils se reconnaissent comme juifs, chrétiens ou musulmans, doivent être les premiers à promouvoir cette culture de réconciliation et de paix, sans se laisser décourager par la pénible lenteur des progrès ni par le lourd fardeau des souvenirs du passé". Evoquant alors la "tragique réalité du départ de tant de membres de la communauté chrétienne depuis ces dernières années", et spécialement les jeunes, il a répété ce qu'il a dit en d'autres occasions: "en Terre Sainte, il y a de la place pour tous! En demandant aux autorités civiles de respecter et de soutenir la présence chrétienne ici, je veux également vous assurer de la solidarité, de l'amour et du soutien de toute l'Eglise et du Saint-Siège". Puis il a conclu en demandant aux fidèles de continuer, jour après jour, "à voir et reconnaître dans la foi les signes de la Providence de Dieu et de sa miséricorde infinie...écouter avec une foi et une espérance renouvelées les paroles réconfortantes de la prédication apostolique, et toucher les sources de la grâce dans les sacrements afin d'incarner pour d'autres leur promesse de commencements nouveaux, la liberté qui jaillit du pardon, la lumière intérieure et la paix qui peuvent apporter guérison et espérance dans les réalités humaines les plus sombres". Après la messe, le Pape a gagné la délégation apostolique de Jérusalem pour y dîner et y passer la nuit.


UNE PATRIE POUR LES PALESTINIENS

CITE DU VATICAN, 13 MAI 2009 (VIS). A 8 h 45' locale, Benoît XVI a quitté la Délégation apostolique de Jérusalem pour se rendre, à 10 km de là, au Palais présidentiel de l'Autorité palestinienne à Bethléem. Sur son trajet, il a traversé la frontière entre Israël et les Territoires autonomes palestiniens par la Porte de la tombe de Rachel. Les Territoires autonomes palestiniens sont composés de deux entités géographiques séparées par 30 km de territoire israélien: la Cisjordanie, contiguë avec Israël et la Jordanie, et la Bande de Gaza, limitrophe avec Israël et l'Egypte. Cette entité est reconnue par les Nations-Unies, et par les Accords d'Oslo conclus en 1993 entre Israël et l'Organisation pour la libération de la Palestine. Les territoires sont gouvernés par l'Autorité palestinienne dont le siège est à Ramallah, en Cisjordanie et son Président est M.Mahmoud Abbas. Sur la base des Accords d'Oslo, Bethléem fait partie depuis 1995 des Territoires autonomes palestiniens. Le Palais présidentiel, où le Pape a été accueilli, a été construit par Yasser Arafat, Président de l'OLP et premier Président de l'Autorité nationale palestinienne. Benoît XVI a été accueilli par l'actuel Président, M.Mahmoud Abbas, après quoi il a prononcé un discours: "Mon pèlerinage sur les terres de la Bible ne pouvait pas être complet sans une visite à Bethléem, la Cité de David et le lieu de naissance de Jésus Christ. Je ne pouvais pas non plus venir en Terre Sainte sans accepter la courtoise invitation du Président Abbas de visiter ces Territoires et saluer le peuple palestinien. Je sais combien vous avez souffert et continuez de souffrir à cause des troubles qui affligent cette terre depuis des décennies. Mon cœur s'émeut pour toutes les familles qui n'ont plus de maison pour s'abriter... A ceux d'entre vous qui sont dans le deuil pour la perte de membres de leur famille et d'êtres chers à cause des hostilités et je pense en particulier au récent conflit à Gaza, j'offre l'assurance de ma profonde compassion et de mon souvenir dans la prière. Oui, je vous garde chaque jour dans ma prière, et je supplie instamment le Tout Puissant pour la paix, pour une paix juste et durable, dans les Territoires palestiniens et dans toute la région".

Le Saint-Père a ensuite dit au Président Abbas: "Le Saint-Siège soutient le droit de votre peuple à une patrie palestinienne souveraine sur la terre de ses ancêtres, sûre et en paix avec ses voisins, à l'intérieur de frontières reconnues au niveau international. Mais si, à l'heure actuelle, cet objectif semble loin d'être atteint, je vous encourage fortement, vous et votre peuple, à garder vivante la flamme de l'espérance, l'espérance qu'un moyen pourra être trouvé pour satisfaire les légitimes aspirations, tant des Israéliens que des Palestiniens, à la paix et à la stabilité.". Rappelant les paroles de Jean-Paul II "pas de paix sans justice, pas de justice sans pardon",  il s'est ensuite exclamé: "Je veux plaider auprès des parties concernées par ce conflit prolongé, leur demandant d'oublier tout grief et toutes divisions qui demeurent encore sur le chemin de la réconciliation, et de tendre la main avec générosité et compassion vers leurs semblables, sans aucune discrimination. Une juste et paisible coexistence des peuples du proche et moyen orient ne peut être réalisée que dans un esprit de coopération et de respect mutuel, faisant en sorte que les droits et la dignité de tous soient reconnus et promus. Je vous demande -a-t-il ajouté- à vous tous, je demande à vos dirigeants, de prendre à nouveau l'engagement d'œuvrer pour atteindre ces buts. Et j'en appelle en particulier à la communauté internationale en lui demandant d'apporter le poids de son influence pour arriver à une solution".

"Je souhaite ardemment que les sérieuses inquiétudes concernant la sécurité en Israël et dans les Territoires Palestiniens seront bientôt suffisamment apaisées pour permettre une plus grande liberté de mouvement, surtout en ce qui concerne les contacts entre les membres d'une même famille et l'accès aux lieux saints. Les Palestiniens, comme tout autre peuple, ont aussi le droit naturel d'avoir une maison, de fonder une famille et d'accéder au travail, à l'éducation et à l'assistance sanitaire... Je prie aussi -a encore ajouté le Pape- pour que, avec l'aide de la communauté internationale, les travaux de reconstruction puissent avancer d'un bon pas là où des maisons, des écoles ou des hôpitaux ont été endommagés ou détruits par les combats, afin que tous les habitants de cette terre puissent vivre dans des conditions qui favorisent une paix durable et la prospérité. Des infrastructures stables offriront à vos jeunes de meilleures possibilités pour acquérir des compétences professionnelles et trouver un travail rémunérateur, leur permettant ainsi d'apporter leur contribution à la construction de la vie de vos communautés".

Il a ensuite lancé un appel aux jeunes: "Ne permettez pas que les pertes en vies humaines et les destructions dont vous avez été les témoins nourrissent en vos cœurs l'amertume ou le ressentiment. Ayez le courage de résister à toutes les tentations que vous pourriez ressentir de vous livrer à des actes de violence ou de terrorisme. Au contraire, permettez que ce que vous avez expérimenté renouvelle votre détermination à construire la paix. Que cela vous remplisse d'un profond désir d'apporter une contribution durable à l'avenir de la Palestine, afin qu'elle puisse prendre sa juste place sur la scène du monde. Que cela inspire vos sentiments de compassion envers ceux qui souffrent, votre zèle pour la réconciliation et votre ferme conviction qu'un avenir plus brillant est possible". Après la cérémonie, Benoît XVI s'est rendu en papamobile place de la Crèche pour y célébrer la messe.

MESSE A BETHLEEM


CITE DU VATICAN, 13 MAI 2009 (VIS). A 10 h locales devant plusieurs milliers de fidèles palestiniens, le Pape a célébré la messe sur la place de la Mangeoire, qui précède la basilique de la Nativité de Bethléem. Au début de l'homélie, Benoît XVI a tenu à saluer tout particulièrement "les pèlerins venant de la bande Gaza déchirée par la guerre. Dites à vos familles et à votre communauté que je les porte dans mon cœur, partageant leur deuil et leur souffrance pour les pertes subies, ainsi que ma prière solidaire face à l'immense tâche de reconstruction à laquelle vous devez faire face. Je prie aussi pour que l'embargo soit levé au plus tôt".

"Bethléem est universellement associée à un message de renaissance, de lumière et de liberté. Toutefois, ici même, combien cette merveilleuse promesse semble lointaine! ... Ici, à Bethléem, au milieu de toutes sortes de contradictions, les pierres continuent à proclamer cette Bonne Nouvelle, le message de la Rédemption, que cette ville, plus que toute autre, est appelée à proclamer au monde... C'est bien ce que le message de Bethléem nous appelle à être, des témoins du triomphe de l'amour de Dieu sur la haine, l'égoïsme, la peur et le ressentiment qui paralysent les relations humaines et engendrent la division là où des frères devraient habiter ensemble dans l'unité, les destructions là où les hommes devraient construire, le désespoir là où l'espérance devrait fleurir!".

"N'ayez pas peur! Tel est le message que le Successeur de Pierre entend vous laisser aujourd'hui, se faisant l'écho du message des anges et c'est la mission que notre bien-aimé Pape Jean-Paul II vous laissa lorsqu'il vint chez vous en l'année du Grand Jubilé de la naissance du Christ. Appuyez-vous sur la prière et la solidarité de vos frères et sœurs de l'Eglise universelle et, par des initiatives concrètes, travaillez à consolider votre présence ici et à offrir de nouvelles opportunités à ceux qui sont tentés de partir. Soyez des ponts de dialogue et de coopération constructive pour l'édification d'une culture de paix qui doit remplacer l'impasse actuelle des peurs et des agressions. Soyez des pierres vivantes de vos Eglises locales, faisant d'elles des ateliers de dialogue, de tolérance et d'espérance, en même temps que des havres de solidarité et de charité concrète". Puis le Saint-Père a demandé aux chrétiens d'être "par-dessus tout, soyez les témoins de la puissance de la vie, de la vie nouvelle apportée par le Christ ressuscité, la vie qui peut illuminer et transformer les situations humaines les plus sombres et les plus désespérées. Votre patrie n'a pas seulement besoin de structures économiques et politiques nouvelles, mais d'une manière bien plus importante, il lui faut une nouvelle infrastructure spirituelle, capable de galvaniser les énergies de tous les hommes et de toutes les femmes de bonne volonté pour le service de l'éducation, du développement et de la promotion du bien commun. Vous avez chez vous les ressources humaines pour construire cette culture de paix et de respect mutuel qui pourra garantir un avenir meilleur à vos enfants. Voilà la noble entreprise qui vous attend. N'ayez pas peur!". La messe conclue, Benoît XVI a gagné le centre franciscain d'accueil des pèlerins pour déjeuner avec les évêques de Terre Sainte et la communauté franciscaine de Bethléem.

Accueil chaleureux chez les Palestiniens

 

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Accueil très chaleureux, Pape très applaudi, soutien aux palestiniens et aux chrétiens. Belle journée à Bethlèem.

 

Anges et Démons

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Il est bon de savoir:

- la polémique est le moteur de vente et aussi un moyen d'attirer l'attention pour faire de la publicité. La stratégie du Saint Siège est donc le calme et la sérénité. Ici en Italie, seul un très sympathique évêque de 102 ans a contesté ce film.

- connaître le roman, car ce n'est qu'un roman, aussi Vincent Pellegrini a résumé un excellent article paru dans l'Homme Nouveau. Tom Hanks est un bon acteur, l'histoire peut-être intéressante, mais elle n'est pas conforme aux faits historiques. De très nombreuses erreurs traversent le roman et le film. Gardons le sourire et n'entrons pas dans ce combat.

- c'est l'Eglise catholique qui fascine toujours et la fiction dépasse, de très loin, la simple réalité. L'Eglise n'a rien à vendre, mais tout à donner.

 

 

L'opinion publiée n'est pas l'opinion publique

La liberté de la presse est un droit et un bien. Mais l'opinion de la presse n'est pas l'opinion publique.

 

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A lire et écouter différentes sources, notamment Porta a Porta sur Rai Uno d'hier soir, le pèlerinage en Terre Sainte de Benoît XVI est historique et magnifique, déjà par la volonté ferme du Pape de se rendre en ces lieux, de se jeter dans la complexité de la situation afin de contribuer à la Paix.  Continuons de prier pour les chrétiens de Terre Sainte, pour la paix, pour les Juifs, pour les musulmans, pour les israëliens et les palestiniens surtout en ce jour de Notre Dame de Fatima.

mardi, 12 mai 2009

Le point avec Antoine Marie Izzoard